19 – Lettre du 27 octobre 1792
p. 75-76
Texte intégral
1Après la victoire du général Custine à Spire, ses troupes se remettent en marche quelques jours plus tard et entrent à Worms, le 5 octobre. Mise en goût par ces succès, l'armée du Rhin poursuit son avancée et se présente devant Mayence le 19 octobre. Cet épisode militaire est largement relaté par Pierre Dubreuil Chambardel qui écrit à sa belle-fille avec enthousiasme :"nos armé fond toujours de merveillie". A la tête de 13 000 soldats et muni de 45 canons Custine manque toutefois de pièces de siège. Ceci est d'autant plus grave, qu'il trouve devant lui une place forte, défendue par une garnison de 3000 hommes, bien pourvue en artillerie et approvisionnement. Néanmoins le 21 octobre, après deux jours de siège, les troupes républicaines, victorieuses, entrent dans la ville, grâce à l'appui non négligeable des bourgeois locaux qui dès le 5 octobre avaient refusé le service des remparts et arboré la cocarde tricolore. Après la capitulation, Eckmeyer, chef du génie passe aussitôt au service de la France1. Comme en Savoie le terrain était déjà préparé par les notables locaux favorables à la Révolution.
2Le 7 octobre, les Autrichiens lèvent le siège de Lille qu'ils bombardaient vainement depuis le 29 Septembre. Ils se replient alors dans les provinces belges. Le 14 octobre, les Prussiens quittent Verdun et le 19, c'est Longwy qui est libérée. Désormais, le territoire français est totalement évacué. La guerre change de nature et devient offensive.
3Si des lueurs d'espoir naissent sur des fronts militaires, il n'en est rien à Paris où la tension ne cesse de croître. Les attaques des Girondins contre les Montagnards sont incessantes en particulier contre les triumvirs Marat, Robespierre et Danton. Les deux premiers sont accusés de vouloir instaurer une dictature. Quant au dernier, les postes de ministre et de député n'étant pas compatibles, il est remplacé à la Justice, le 9 octobre 1792 par le Girondin Garât. Des débats violents ont lieu le 18 octobre lorsque Danton est incapable de justifier l'emploi de 200 000 livres affectés à son ministère pour dépenses secrètes. De plus, les Girondins proposent de constituer une garde issue des départements pour protéger la Convention contre les menaces de la " populace ", celle qui s'est rendue coupable des massacres de septembre. C'est une mesure de défiance contre les Montagnards qui s'appuient sur la capitale. La proposition est rejetée, mais cela n'empêche pas des Fédérés de province de converger vers la capitale. Ainsi dès le 14 octobre, les Fédérés marseillais convoqués par Barbaroux sèment le trouble dans la capitale, en vociférant contre Robespierre et Marat.
Paris ce 27 8bre 1792 lan 4e de la liberté.
Machère fillie[,] jai reçu votre dernière qui manonce que votre mari est toujours dans ces fièvres continue cequi me pénettre dunnent sincère douleur par linthérest que je prand àtous ce qui vous regarde[.] Vous manoncé que vos mouton on lagalle[.] Je vous plin sans doute que vous les auré fait traitter[,] je merapelle quily a au Grand Breuil un homme trè abille pour ce janre de maladie[.] Nous éprouvons icy lemesme tamps que vous cepandant ilparai[,]je suis persuadé que vous enprofitré pour cemmer[,] la saison lecommande[.] Je aurai biensoètté aprandre vos affaires finie avec les hérittiers Raimot et savoir votre mère auprès devous,[.] Jai crin lévènement de vos vin ocationné par les pluie continuelle quil afait[.] Nos armée fond toujours de merveillie[,] le général Custine apris le 22 Mayance ville considérable[.] Cent pièces decanon bordais ces mur. Plusieurs magasin deprovisions de bouche cison trouvé, et nos troupe très bien aceuillie par lepeuple,[.] Le général Dumourier est antré emBrabans, les armées ennemie auabois dans lheure retraitte, les émigré auabois enexécration chez les puissanceétrangère comme les ayant trompé[.] Ces lâche cerepante[,] il nest plus tamps[ !] Les voilà procequerit[,] sans patrie[,] sans biens[,] érant parmi les nations qui les déteste[,] peine demort ciil contrevienne àlaloi qui les banis de la République2[.] Nous sommes dans un position bien imposante pournos ennemis[.] Il nia que dans Paris que la pais nereine pas[,] dindignie instigateur et mal intantinné veulle touts troublé, ce foié asasource jusque dans la Convantion mesme [,] àchaques instant lonentamps parler desans, et lon crinquelque fâcheux événement[.] Jevous embrasse tous trois et suis votre véritable amy
Pierre Dubreuil Chambardel
Je croit quil est deü 200" àlareligieuze3
Notes de bas de page
1 A Mathiez. op. cit., p 172-173.
2 La loi du 9 octobre 1792 décrète que les émigrés rentrés et capturés les armes à la main, seront considérés comme hors-la-loi et devront être exécutés dans les vingt-quatre heures (J Godechot, La Révolution française chronologie commentée 1787-1799, Paris, Perrin, 1988, p 122).
3 Il s'agit probablement de sa fille Anne-Elisabeth, religieuse à Sainte-Croix de Poitiers.
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