1 Traduit de l’allemand par Evelyne Sinnassamy. Qu’Ulrike Blumenthal, Hans-Ulrich Cain et Véronique Levert-Lourme soient cordialement remerciés pour leurs précieuses indications.
2 Couture Thomas, Méthode et Entretiens d’atelier, Paris, s.n., 1867, p. 155 sq. En réalité il s’agit pour le plâtre non d’une tête de Jupiter, mais sans doute du buste dit d’Inopos (vers 100 av. J.-C.), que le musée du Louvre reçut en cadeau en 1801 en tant que buste d'Alexandre le Grand.
3 Voir Zola Émile, « M. Manet », L’Événement, 7 mai 1766, cité d’après Zola Émile, Écrits sur l’art, éd. par J.-P. Leduc-Adine, Paris, Gallimard, 1991, p. 112-119, ici p. 112 et 116 : « Restez dans votre atelier. C’est là que je vais vous chercher et vous admirer. […] C’est dans cet atelier que j’ai compris complètement M. Manet. […] Au Salon, ses toiles criaient sous la lumière crue, au milieu des images à un sou qu’on avait collées au mur autour d'elles. Je les voyais enfin à part, ainsi que tout tableau doit être vu, dans le lieu même où elles avaient été peintes. » Perrier Charles, « Les Ateliers de Paris. M. Gustave Doré », L’Artiste, VIe série, t. I, 16 mars 1856, p. 48-50, ici p. 48 : « Dans tout peintre, dans tout sculpteur, il y a un artiste et un homme. Bien souvent l’un explique l’autre » ; Gautier Théophile, « Atelier de feu Théodore Chasseriau », L’Artiste, VIe série, t. III, mars 1857, p. 209-211.
4 Parmi les visiteurs il y avait aussi des peintres allemands ; voir Schieder Martin, « En visite. Deutschfranzösische Atelierbesuche, 1830-1870 », dans Dialog und Differenzen, 1789-1870. Deutsch-französische Kunstbeziehungen, éd. par I. Jansen et F. Kitschen, Berlin, Deutscher Kunstverlag, 2010, p. 57-75.
5 [Anonyme], « Atelier de nos jours », dans Le Magasin pittoresque, t. XVII, 1849, p. 380-382, ici p. 382.
6 Gustave Courbet à ses parents, avril-mai 1846 ; cité d’après Correspondance de Courbet, éd. par P. Ten-Doesschate Chu, Paris, Flammarion, 1996, p. 62 sq., ici p. 62.
7 Ten-Doesschate Chu Petra, « Portrait of the artist as a young man : Self-invention and promotion in the early self-portraits of Gustave », dans Images de l’artiste – Künstlerbilder, éd. par P. Griener et P. J. Schneemann, Bern-New York, Peter Lang, 1998, p. 59-80, ici p. 59. Voir Ten-Doesschate Chu Petra, The Most Arrogant Man in France. Gustave Courbet and the Nineteenth-Century Media Culture, Princeton, Princeton University Press, 2007 ; Borchardt Stefan, Heldendarsteller. Gustave Courbet, Edouard Manet und die Legende vom modernen Künstler, Berlin, D. Reimer, 2007.
8 Gustave Courbet à Jules Champfleury, novembre-décembre 1854 : « C’est l’histoire morale et physique de mon atelier. […] La scène se passe dans mon atelier à Paris » ; cité d’après Correspondance de Courbet…, op. cit., p. 121.
9 Foucault Michel, « Des espaces autres » (conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967), Architedure, mouvement, continuité, no 5, octobre 1984, p. 46-49, ici p. 48.
10 Voir Bajou Valérie, Courbet, Paris, Adam Biro, 2003, p. 193-223 ; Haddad Michèle, « Courbet et l’enseignement de l’art, ou comment faire école sans tenir école », Romantisme, no 122,2003, p. 71-79 ; Desbuissons Frédérique, « La leçon du modernisme. L’atelier-Courbet, rue Notre-Dame-des-Champs », Bulletin de l’Institut Gustave Courbet, no 103, 2005, p. 28-36.
11 Schanne Alexandre, Les Souvenirs de Schaunard, Paris, Fasquelle, 1892, p. 292. Le bâtiment porte aujourd'hui le numéro 21.
12 Baillière Henri, La Rue Hautefeuille. Son histoire et ses habitants (propriétaires et locataires), 1252-1901, Paris, J.-B. Baillière, 1901, p. 350. Voir Jules Castagnary, cité d’après Courbet Gustave, Ecrits, propos, lettres et témoignages, éd. par R Bruyeron, Paris, Hermann, 2011, p. 266 : « C’était une pièce vaste et élevée qui avait la toiture pour plafond. Des poutres, rappelant le comble de l’ancienne église, la traversaient dans la hauteur et lui donnaient un aspect inusité. »
13 Jules Castagnary, cité d’après Courbet G., Écrits…, op. cit., p. 266. Voir Gill André, Vingt Années de Paris, Paris, C. Marpon et E. Flammarion, 1883, p. 164 sq. Les observations des visiteurs correspondent aux renseignements que Courbet lui-même a donnés sur son tableau d’atelier : « La scène se passe dans mon atelier à Paris. […] Dans le fond, contre la muraille, sont pendus les tableaux […]. Au fond du tableau, on aperçoit dans l’embrasure d’une fenêtre deux amoureux […]. Au-dessus de la fenêtre de grandes draperies de serge verte. Il y a encore contre le mur quelques plâtres, un rayon sur lequel il y a une fillette, une lampe, des pots, puis des toiles retournées, puis un paravent, puis plus rien qu’un grand mur nu », Gustave Courbet à Champfleury, novembre-décembre 1854, cité d’après Correspondance de Courbet, op. cit., p. 121-123, ici p. 121-122.
14 Voir Gustave Courbet à Francis et Marie Wey, 30 octobre 1849, et à ses parents, début mai 1855, cité d’après Correspondance de Courbet 1996, p. 81 et 130.
15 Voir Jules Castagnary, cité d’après Courbet G., Écrits…, op. cit., p. 266.
16 Ibid., p. 266. « Quant au luxe, aux ornements, étoffes ou meubles, à tous les brimborions rares dévolus au succès largement rétribué », remarque par exemple Astruc, « il ne faut point y songer » : Astruc Zacharie, Les 14 Stations du Salon, 1859, suivies d’un récit douloureux, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1859, p. 388.
17 Voir Hecker Ursula, Künstlerpersönlichkeiten und Kunstzustände Frankreichs im 19. Jahrhundert, s.l., s.n., 1948, p. 63.
18 Gill A., Vingt Années de Paris, op. cit., p. 165.
19 Jules Castagnary, cité d’après Courbet G., Écrits…, op. cit., p. 271. Voir Aitruc Z., Les 14 Stations du Salon…, op. cit., 1859, p. 386.
20 « Compte-rendu de l’intervention de Courbet au Congrès d'Anvers », Le Précurseur d’Anvers, 22 août 1861, et Le Courrier du dimanche,1er septembre 1861, cité d’après Courbet Gustave, Peut-on enseigner l’art ?, Paris, L’Echoppe, 1986, s.p. ; voir Peters Harry, La Fête des arts à Anvers (17,18,19 et 20 août 1861), Anvers, J. Jorssen, 1861 ; Mantz Paul, « L’Exposition et les fêtes d’Anvers », Gazette des beaux-arts, septembre 1861, p. 279-284 ; Crapo Paul B., « Disjuncture on the Left : Proudhon, Courbet and the Antwerp congress of 1861 », Art History, no 14-1, mars 1991, p. 67-91. Voir aussi le récit euphorique de Courbet à son père, septembre 1861 : Correspondance de Courbet…, op. cit., p. 181 sq.
21 « Compte rendu de l’intervention de Courbet au Congrès d’Anvers », art. cit.
22 « Monsieur, rendez-vous est pris pour demain jeudi, à 8 h 1/2 du soir, brasserie Andler, rue Hautefeuille, pour décider la formation de l’atelier Courbet. 27 septembre [1861]. Signé : Castagnary », cité d’après Léger Charles, Courbet et son temps (Lettres et Documents inédits), Paris, Crès, 1929, p. 82. Les signatures de l’invitation et du contrat de location indiquent que ce n’est pas Courbet, mais son ami Castagnary qui a été le véritable initiateur, organisateur et tête idéologique de l’entreprise.
23 Il dut y avoir en tout trente et un peintres qui fréquentèrent l’atelier ; Jules-Antoine Castagnary énumère même quarante-deux noms avec les adresses dans ses Libres propos (Paris-Bruxelles-Leipzig-Livourne, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, 1864, p. 189-190).
24 Courbet Gustave, « Aux jeunes artistes de Paris », Le Courrier du dimanche, 29 décembre 1861, cité d’après Correspondance de Courbet, op. cit., p. 183-184. Voir Bernard Léo de, « L’atelier de M. G. Courbet », Le Monde illustré, 15 mars 1862, p. 176 : « Ceci n’est point un local somptueux pour l’amateur désœuvré, c’est un véritable atelier où l’on travaille dur et ferme. »
25 Cité d’après Léger C., Courbet et son temps…, op. cit., p. 83.
26 Courbet G., « Aux jeunes artistes de Paris », art. cit., p. 185.
27 Castagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 186-188.
28 Courbet G., « Aux jeunes artistes de Paris », art. cit., p. 185.
29 Voir Castagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 188.
30 Courbet G., « Aux jeunes artistes de Paris », art. cit., p. 185.
31 Castagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 177.
32 Ibid., p. 189.
33 Cité d’après Léger C., Courbet et son temps…, op. cit., p. 83.
34 Les ressemblances entre le tableau de l’atelier de Courbet et la lithographie de Prévoit permettent de conclure que ce dernier n’a pas pris pour modèle les locaux de l’atelier libre loués dans la rue Notre-Dame-des-Champs, mais le tableau de l’atelier de Courbet.
35 Castagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 178.
36 D’après Léger Charles, Courbet selon les caricatures et les images, Paris, P. Rosenberg, 1920, p. 44.
37 Voir Léger C., Courbet et son temps…, op. cit., p. 84.
38 Bernard Léo de, « L’atelier de M. G. Courbet », art. cit., p. 176.
39 Lemonnier Camille, G. Courbet et son œuvre, Paris, A. Lemerre, 1868, p. 48, cité d’après Krüger Matthias, Das Relief der Farbe. Pastose Malerei in der französischen Kunstkritik 1850-1890, München, Deutscher Kunitverlag, 2007, p. 206.
40 Voir Caitagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 178 : « Le maître, à la barbe noire, allait et venait, distribuant ses indications, et à chaque fois prenant la palette pour démontrer plus clairement. »
41 Ibid., p. 175.
42 « Un dîner chez Dinochau », Le Figaro, t. VIII, no 713,15 décembre 1861, p. 4.
43 Voir Guichard Joseph, Les Dodrines de M. Gustave Courbet, maître peintre…, Paris, Poulet-Malassis, 1862, p. 5 : « Ce grand événement était entré dans le domaine du fait accompli, partant il n’attirait plus l’attention. […] Le peintre Courbet déserte son atelier de peinture ! Pauvre atelier ! »
44 Ideville Henry-Amédée Le Lorgne d’, Gudave Courbet, notes et documents sur sa vie et son œuvre, Paris, Paris-Grave, 1878, p. 45.
45 L’image du maître qui s’entoure de ses disciples ou se présente comme chef d’une nouvelle secte appartient aux topoi de la critique conservatrice envers le peintre moderne et se trouve aussi chez Manet.
46 Mantz Paul, « Gustave Courbet », Gazette des Beaux-arts, no 18,1878, p. 17-30, s. 28. Voir Guichard J., Les Doctrines de M. Gustave Courbet…, op. cit., p. 13 : « Je dirai pour mon excuse que votre plume est si différente de votre pinceau, en fait de clarté, qu’il semble que vous preniez à tâche de rendre vos oracles sous forme de rébus et de logogriphes. »
47 Voir Castagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 175 sq.
48 Voir Mantz P., « Gustave Courbet », art. cit., p. 27.
49 Guichard J., Les Doctrines de M. Gustave Courbet…, op. cit., p. 30 sq.
50 Castagnary J.-A., Les Libres Propos, op. cit., p. 184.
51 Voir par exemple Hofmann Werner et Herding Klaus (éd.), Courbet und Deutschland, catalogue d’exposition, Hambourg, Kunsthalle, Francfort-sur-le-Main, Städtische Galerie im Städelschen Kunstinstitut, Cologne, Du Mont, 1978, p. 507 : « S’il continue de ce train-là, les ruminants les plus dociles refuseront d’entrer dans ses paysages. »
52 « Un diner chez Dinochau », art. cit., p. 4.
53 Voir Bernard L. de, « L’atelier de M. G. Courbet », art. cit. : « Les modèles choisis par cet atelier […] n’ont rien de l’apprêt des modèles académiques. »
54 Voir Waller Susan, The Invention of the Model : Artists and Models in Paris, 1830-1870, Aldershot, Ashgate, 2006.
55 Voir Ideville H.-A. d’, Gustave Courbet…, op. cit., p. 44sq.
56 Voir Couture T., Méthode et Entretiens d’atelier, op. cit., p. 38. Pour l’atelier d'élèves de Couture, voir Boime Albert, Thomas Couture and the Eclectic Vision, New Haven, Yale University Press, 1980, p. 441-456.
57 Voir E. G., « École impériale et spéciale des Beaux-arts », Gazette des Beaux-arts, no 15, 1863, p. 563-572 ; Boime Albert, « The teaching reforms of 1863 and the origins of modernism in France », Art Quarterly, no 1, 1977, p. 1-39 ; Bonnet Alain, L’Enseignement des arts au xixe siècle. La réforme de l’École des beaux-arts et la fin du modèle académique, Rennes, PUR, 2006.
58 Voir Emmanuel Lansyer, 22 février 1881, cité d’après Hommage à Emmanuel Lansyer. Peintre, poète et colledionneur, 1835-1893, catalogue d'exposition, Loches, maison Lansyer et logis royal, Loches, Ville de Loches, 1993, sans pagination.
59 Herding Klaus (éd.), Realismus als Widerspruch. Die Wirklichkeit in Courbets Malerei, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1978, p. 29.
60 Ainsi que le rapporte Emmanuel Lansyer : « Mais ceci fut de courte durée, n’eut aucune importance », cité d'après Bonniot Roger, Gustave Courbet en Saintonge. Scènes de la vie artistique en province sous le Second Empire, Semussac, La Saintonge Littéraire, 1986, p. 28.
61 Voir Gustave Courbet à ses parents, 10 mars 1862 : « j’ai trop d’entourage, et surtout depuis quelque temps que toute la peinture moderne converge autour de moi. J’ai enfin fini par l’emporter sur toute la ligne », cité d’après Correspondance de Courbet…, op. cit., p. 185 sq., ici p. 185.
62 Haddad M., « Courbet et l’enseignement de l’art… », art. cit., p. 74.