1 La seule exception notable se trouve chez Virgile, qui précise dans ses Géorgiques que les chevaux utilisés pour la guerre devaient surtout être intrépides et ne pas être effrayés par le bruit des combats (Georgica, 3,75-90, éd. Saint-Denis, 1966.) Rappelons également Varron, qui fait la distinction entre chevaux aptes à la guerre, au transport, à la reproduction ou encore à la course (E quis quod alii surit ad rem militarem idonei, alii ad uecturam, alii <ad> admissuram, alii ad cursuram [... ] Itaque peritus belli alios eligit atque alit ac do cet ; [... ] quod ut ad rem miilitarem, quod ibi ad castra, habere uolunt acres, sic contra in uiis habere malunt placidos, De re rudica, 2,7,15, Guiraud [éd.] 1985.)
2 Carrié, Rousselle 1999, p. 135.
3 Sur les différentes opinions concernant son développement, voir Lazaris 2011b, p. 485-489.
4 Sur la colonne Trajane tout particulièrement, la représentation des Romains à cheval traînant leurs ennemis vaincus à pied inverse la réalité concernant à cette époque encore la place du cheval chez les uns et les autres et trahit dans le même temps les interrogations romaines sur le rôle de cet animal au sein de l’armée. La représentation des haut-faits militaires sera reprise sur d’autres édifices comme les colonnes de Théodose, d’Arcadius et de Justinien (cf. Sodini 1994).
5 Mulomedicinae, 3, 6,2, Lommatzsch (éd.) 1903.
6 Res gestae, 16,12, 22, Galletier (éd.) 1968.
7 De laudibus Dei, 1, 276, Camus et Moussy (éd.) 1985.
8 Même si l’on préfère de nos jours parler de morphotype plutôt que de race pour la période antique, une analyse approfondie des sources littéraires entre le ive et le viiie siècle permet d’émettre l’hypothèse de l’existence d’une notion de race chezles auteurs et les éleveurs de cette époque (citons à titre d’exemple des expressions telles que equorum genera universa chez Végèce [Digeda artis mulomedicinae, III, 6,1] ; generosus equus et gentili sanguinefirmus chez Némésien [Cynegetica, v. 241 et 260] et generosarum equarum greges chez Paul Diacre [Historia Langobardorum, II, 9] ; sunt autem hi de agridi genere orti quos equiferos dicimus chez Isidore de Séville [Etymologiae, XII, 1, 54]). Il est par ailleurs avéré que ces auteurs faisaient clairement la différence entre « race » et « espèce ». Aussi, comme le souligne E. Furet, « sans arriver scientifiquement à mettre en place des races de chevaux, les éleveurs sont tout de même parvenus, de manière empirique voire pratique, à différencier, à force de sélection, les chevaux : d’où la présence des zones géographiques spécialisées, d’où la reconnaissance des chevaux d’après leur origine géographique, d’où le début d’une diversité morphologique engendrant des spécificités notamment dans la taille et dans les allures » (Furet 2005, p. 305).
9 Equinum pecus nostro iam fecundatur equitatui. (Hidoria Auguda [Probus], 15, 6, Paschoud [éd.] 2001).
10 Admissarius utiles progeneret [...]. (Mulomedicina, 3, 2, Fischer [éd.] 1980).
11 Digesta artis mulomedicinae. (3, 6, Lommatzsch [éd.] 1903).
12 Permixtione diuersi generis ortum,quod etiamdiciturbigenerumquiaexdiuersisnascitur[...] et In animantibus bigenera dicuntur quae ex diuersis nascuntur [...]. (Etymologiae, 12, 1, 56 et 61, André [éd.] 1986).
13 Indudria quippe humana diuersum animal in coitu coegit, sicque adulterina commixtione genus aliud repperit. (Etymologiae, 12,1, 58, ibid.)
14 Nam ut viliora minideria taceamus, equos tribus usibus vel maxime necessarios constat : proeliis circo sellis. Ad bellum Huniscorum longe prima docetur utilitas patientiae, laboris, frigoris, famis ; Toringos dehinc et Burgundiones iniuriae tolerantes, tertio loco Frigiscos non minus velocitate quant continuatione cursus invictos, postea Epirotas, Samaricos ac Dalmatas, licet contumaces ad frena, armis habiles asseverant. (Mulomedicinae, 3, 6, 2-3, Lommatzsch [éd.] 1903).
15 Gallicis frequens opinio est. (Etymologiae, 12,1, 44, André [éd.] 1986).
16 Θpᾷkԑς δὲ aἰσχpoὶ kαὶ δυσԑιδԑῖς, ξυλóσωµoι. kάτωµoι. kυpτoὶ τῇ pάχԑι. <λԑπτoτpάχηλoι> βλαισoί. kαkoπεpίπατoι, ὡσαύτως δὲ kαì ὲv τῷ δpόµῳ. (Hippiatrica, 115, 2, Oder et Hoppe [éd.] t.1,1924).
17 ἵππωv δ’αἰόλα φῦλα, τόσ’ἒ0vεa µυpία φωτῶv, ὄσσα βpoτoīσι yέvεθλα δεδασµέvα σîτov ἔδoυσιv ἀλλ’ἔµΠης ἐpέω, τóσσoι µετὰ πâσι kpaτaιoὶ ὅσσoι θ’ίππaλέoισιv ἀpιστεύoυσιv ὁµίλoις Tυpσηvoί, ∑ιkελoí. Kpῆτες, MάζιkƐς, Aχαιoí, KaππαδóKαι, Maῦpoι, ∑kυθιKoί, Mάyvητες,’Eπειoí,’Iovες,’Apµέvιoι, Λίβυες. ΘpήïKƐς,’Epεµβoί. (Cynegetica, Mair [éd.] 1928).
18 Lazaris 2016.
19 Sur les haras étatiques de l’époque, voir entre autres Jaillette 1994 (même s’il ne couvre que partiellement la période concernée ici, voir également Kaplan 1992).
20 Les problèmes que l’armée rencontrait à se fournir en chevaux et les divers moyens qu’elle employait pour y remédier apparaissent notamment dans le Code théodosien. Le premier article du livre 6, 31 rappelle le rôle que les stratores devaient jouer pour assurer correctement la remonte et surtout déjouer les fraudes des contribuables qui devaient tenter de conserver leurs bons chevaux. Le deuxième article du livre 7, 22 a pour but d’encourager les fils de vétérans cavaliers, qui voulaient s’enrôler, à venir avec leur propre cheval. Ils obtiennent d’ailleurs un meilleur grade en venant avec deux chevaux. Notons enfin les articles du livre 11,17 où il est question de la contribution en chevaux (de equorum conlatione). (Mommsen et Meyer [éd.] 1905).
21 Les raisons de ce choix sont évidemment multiples : il est impossible de les présenter en détail ici. Certainement, le marché destiné aux particuliers était-il plus rentable. Il suffit de lire Symmaque qui, dans ses lettres à ses amis producteurs de chevaux de course espagnols, explique qu’il se moque du prix de leurs chevaux, du moment qu’ils soient de qualité. Les organisateurs de ludi ne regardaient pas à la dépense, contrairement à l’État. D’ailleurs, tandis que les chevaux de course sont abondamment représentés durant toute l’Antiquité, le cheval, dans un contexte guerrier, n’apparaît sur aucune des mosaïques retrouvées dans les villae des grands propriétaires terriens. Les seules exceptions notables sont la mosaïque représentant Alexandre lors de la bataille d’Issos découverte à Pompéi dans la Maison du Faune et quelques autres mosaïques où figurent des scènes de combats issues de la mythologie. En revanche, le cheval guerrier apparaît bien, comme nous l’avons vu, sur des monuments publics.
22 On évoquera à ce propos une anecdote à propos d’un cheval, trouvé après une victoire contre les Barbares, qui n’était ni élégant, ni de grande taille, mais dont la rapidité et l’endurance semblaient, à première vue, le rendre digne de l’empereur : Quin etiam cum depraedato, siue ex Alanis, siue ex aliqua alia gente incertum est, repertus esset equus non decorus neque ingens, <sed> qui, quantum captiui loquebantur, centum ad diem milia currere diceretur ita ut per dies octo uel decem continuaret, et omnes crederent Probum tale animal sibimet seruaturum, iam primum dixit : « Fugitiuo militi potius quant forti hic equus conuenit. » (Hisdoria Auguda, Probus, 8,3, Paschoud [éd.] 2001).
23 L’œuvre originale de ces auteurs n’existe plus. Seuls sont conservés des extraits, y compris de la traduction grecque du traité de Pélagonius, dans une collection hippiatrique, le Corpus hippiatricorum Graecorum (Oder et Hoppe [éd.] 1924-1927). Notons l’existence d’une traduction arabe, établie, selon toute vraisemblance, à partir de l’oeuvre originale de Théomnestos et non d’après ce qui lui est attribué dans la collection hippiatrique (voir Hoyland 2004).
24 Sur l’histoire de la datation des auteurs hippiatriques grecs, voir Lazaris 2007. Pour les auteurs latins, voir Fischer 1985 ; Ortoleva 2000 ; Gitton-Ripoll 2005.
25 Voir par exemple Swain et Edwards 2004 ; Scourfield 2007 ; Mathisen et Shanzer 2011 ; Brakke, Deliyannis et Watts 2012.
26 Sur ce point, voir Gitton-Ripoll 2011 ; Cam 2009a ; Lazaris 2015.
27 Voir à titre d’exemple SB XIV, 12059 pour la mention d’un hippiatre et SB XXVI, 16446 pour celle d’un médecin des ânes.
28 Sur le métier d’hippiatre à cette époque, voir Lazaris 2011b, p. 493.
29 De medicina uel plurima sunt in equis et signa morborum et genera curationum, quae padorem scripta habere oportet. (De re rudica, 2, 7,16, Guiraud [éd.] 1985).
30 Sur l’histoire de la littérature hippiatrique grecque, voir Lazaris 2010, p. 7-35.
31 L’emploi du terme « science » est toujours délicat pour le Moyen Âge car la « science » médiévale n’est en réalité qu’un compromis entre une tradition, placée sous l’autorité des auteurs antiques, et une innovation qui s’établit surtout sur des bases spéculatives. La médecine vétérinaire n’échappe pas à ce processus.
32 Frequens opinio ed barbaricis nullarum potionum adhibendam medicinam, quod usque adeo naturae beneficio convalescant, ut his nocitura sit cura. Sedfalsa erit istapersuasio. (Mulomedicinae, 3,7,1, Lommatzsch [éd.] 1903).
33 Hormis le passage signalé supra, notons également la réaction de Végèce contre les incantations et autres pratiques magiques employées par les vétérinaires de son temps : Dolorem ventris in iumentis veterinariorum imperia putatfacile posse curari, quod grave nescit, et ex ventositate vel condipatione vitium tortiones vocant et interiorum incisiones, quibus autpraecantationes anicularum more aut aliquod quasiphysicum remedium adferre conantur. (Mulomedicina, 1,39, 2, ibid.).
34 Therapeutica, Puschmann (éd.) t.1,1878 (Φυσιkά πpòς ἐπιληπτιkoύς, p. 557,13 sqq.).
35 Sur le sujet, voir les différentes contributions dans Boudon-Millot et Pouderon 2005.
36 Thorndike 1923, p. 722, rapporte le passage suivant : « If a horse is elf-shot, then take the knife of which the haft is horn of a fallow ox, and on which are three brass nails. Then Write upon the horse’s forehead Christ’s mark, and on each of the limbs which thou may feel at. Then take the left ear ; prick a hole in it in silence. This thou shalt do ; then take a yerd, strike the horse on the back, then it will be whole. And write upon the horn of the knife these words, Benedicite omnia opera domini dominum. Be the elf what it may, this is mighty for him to amends. » Sur les pratiques magiques dans les traités latins, voir également dans Gitton-Ripoll 2003. Les textes hippiatriques grecs ont conservé plusieurs passages semblables. Dans un extrait attribué à Apsyrtos, qui se trouve dans un des manuscrits grecs de contenu hippiatrique, le Parisinus graecus 2322, l’auteur invoque la Trinité chrétienne : ’Aψύpτoυ δῶpov ἀyαθóv. σωτήpιov, θαυµαστòv kαὶ πpòς kτήvη ἐvεpyóv. ’Iαω, Iαη, ἐπ’ὀvόµατoς πατpòς kαὶ kυpίoυ ἡµῶv’Iησoῦ Xpιστoῦ kαὶ πvεύµατoς àyíov, ἰpιτεpλιεσταθεp, voχθαι βpασαζ σαλωλὰµ vαkαpζƐω µαζα αpεoυς δαpoυχαpαὴλ ἀβλαvαθὰλ βαθιαkεθ δpυθ’τoυµαλαθ’πoυµαδoιv χθoυ χθoυ, λιτιoταv µαζαβατης µαvεp ὀѱαχιoυ ἀβλαvαθαληβα Iαω Iαη ἐπ’ ὀvόµατoς πατpòς kαì τòῦ kυpíoυ ἡµῶv’Iησoῦ Xpιστoῦ kaὶ τoῦ ἁyίoυ πvεύµατoς. (Hippiatrica Parisina, 1026, Oder, Hoppe [éd.] t. 2,1927). Notons que la coupure des mots « ἀβλαvαθàλ Bαθιαkԑθ » est peut-être fausse car ἀβλαθαvαθαλβα est bien attesté dans les papyrus magiques.
37 Cependant, comme le note CAM 2009b, p. 183, hormis le « court chapitre I du livre 3 de l’Ars mulomedicinalis de Végèce [... ] on ne trouvera pas [dans la littérature hippiatrique], comme en médecine humaine, de traité indépendant spécifiquement consacré aux os et aux articulations [et] regroupant les pathologies ».
38 Non seulement, comme cela a été indiqué plus haut, un cheval blessé coûte cher en soins et est inutile à l’armée mais, de plus, un cavalier juché sur une monture blessée est un cavalier sérieusement handicapé qui ne peut plus participer, de façon décisive, au combat. En effet, comme nous l’apprend Polyen dans ses Strategemata, les cavaliers syracusains prirent honteusement la fuite à cause des pointes des chaussetrappes que Nicias avait fait répandre sur le champ de bataille : Nιkίας στpaτoπεδευόvτωv’Aθηvαίωv πεpὶ τὸ’Oλυµπιεĩov ἐς τὸ πpò τoῦ στpατoπέδoυ χωpίov ὁµαλὲς ὄv ἐkέλευσԑ vύkτωp τpιβόλoυς kατασπεĩpαι. ἐπεὶ δὲ τῆς ὑστεpαίας’Ekφavτoς ὁ ∑υpαkoυσίωv ἵππαpχoς πpoήyαyε τoῦς ίππεĩς, ἦv αὐτῶv αἰσχpὰ φυγὴ τῶv τpιβóλωv ἐµπηyvυµέvωv ἐv τoĩς πoσὶ τῶv ἵππωv πoλλoὶ δ’ αὐτῶv oὐδὲ πpoβaίvειv oἷoί τε ἦσαv, ἀλλ’ὑπò τῶv πԑλταστῶv στεpεὰ ὑπoδήµατα ἐχόvτωv διεφθԑίpovτo. (Strategemata, 1, 39, 2, Woelfflin et Melber [éd.] 1887).
39 Tactica, Constitutio s, 3, Dennis (éd.) 2010. Par la suite, le terme σεληvαíα est employé dans d’autres textes byzantins également pour désigner le fer à cheval. Ainsi, nous le retrouvons à deux reprises dans le De ceremoniis de Constantin VII Porphyrogénète : 1° kaὶ φέpει ὁ λoyoθέτης σεσαyµατωµέvα τἀ σ' σαyµάpια ἔχovτα ἐvδύµατα ὲv ταῖς στpατoύpαις kέvτoυkλα µԑτἀ σωkapίωv φopτωµάτωv, kεkαλιyωµέvα, ἐπιφεpóµεvα kαὶ σελιvαĩα, ἃµα kaὶ τωv kαπιστpίωv αὐτῶv ; 2° ἐk δὲ τoῦ βασιλιKoῦ βεστιαpίoυ ὀφԑίλει λαµβάvԑιv σίδηpov v’ λίτpας λóγῳ σԑλιvαίωv, kαὶ ἐξ αὐτῶv πoιῆσαι καὶ µασσήµατα ἐλαφpὰ pv' (De ceremoniis aulae Byzantinae [C], 82-84 et [C], 131-132, Haldon [éd.] 1990).
40 Voir, par exemple, Lefebvre des Noëttes 1931, p. 145.
41 Voir, entre autres, Hyland 1999, p. 52. La date de l’apparition du fer à clous en Occident diffère d’une région à l’autre. Cf. Alföldy-thomas 1993 ; Quesada Sanz 2005, p. 143 ; Lingens 2008.
42 Lazaris 2009 et 2011. Nous sommes conscients que l’état actuel de la recherche sur le mobilier métallique dans le monde byzantin incite à la prudence. En effet, les objets pouvant étayer nos hypothèses sont pratiquement tous hors contexte, l’analyse a alors recours essentiellement aux seules sources textuelles, ellesmêmes peu nombreuses.
43 Δεĩ δὲ τoὺς ἵππoυς τῶv πpωτoστατoύvτωv µήτ’άyαv vέoυς εἰvaι µήτԑ θopύβωv ἀπείpoυς, φέpειv τԑ αὺτoὺς πpoµετώπιδά τε kαὶ πεpιστέpvια σιδηpᾶ, πpòς δὲ kαὶ πεpιτpαχήλια, ὤστε kαταφpάττειv αὐτoĩς τà πpòς τὴv µάχηv µέpη τῶv ἴππωv εἰς τò µὴ kαὶ αὺτoὺς πάσχovτας ἀvαταpάττԑσθαί τε kαὶ kαταβάλλԑιv τoὺς ἱππέας. τàς δέ γε βάσεις τῶv πoδῶv τῶv ἴππωv kαὶ αὺτàς ὁµoίως σιδηpoĩς πετάλoις kατησφαλίσθαι εἰς τò µὴ ρᾳδίως πάσχειv ὑπό τԑ τpιβόλωv kαὶ τῶv ἄλλωv. (De re strategica, 17,12-19, Dennis [éd.] 1985).
44 Thary 1896, p. 231-232. Sur ce type de ferrure, voir également Thary 1909, p. 72, fig. 68 et 306-307.
45 Il est, en effet, très probable que cette invention a été mise au point par les protobyzantins car ce type de fer à cheval n’a jamais été retrouvé à l’ouest de la Grèce continentale et que les sols humides en Occident avaient besoin d’un fer non pas plein, mais ouvert comme la ferrure dite européenne.
46 Bavant 2012.
47 Sur le mors, utilisé dès la plus haute Antiquité, voir Vigneron 1968, p. 52-58.
48 Groenman-van Waateringe 1967, p. 106-121 (compte rendu dans Mnemosyne, 4th Series, 24,4 [1971], p. 448). Voir également Vujovic 1994.
49 Notons que le cavalier grec, même s’il ne l’utilise pas toujours, possède un type de selle à arçon, appelée ἐφίππιov (ou ἐφίππειov, Plutarchus, Artaxerxes, 11, 6). Toutefois, cet ephippion n’est pas pourvu d’une paire d’étriers de sorte que le cavalier est soumis aux secousses de sa monture. C’est pourquoi il est si attentif aux aplombs de ses chevaux et rejette les montures aux allures sèches. C’est à Pazyryk dans l’Altaï qu’a été trouvée la plus ancienne selle digne de ce nom dans une tombe datée du Ve siècle av. J.-C. Bien qu’elle ne comporte pas encore de véritable arçon, elle présente, à l’avant et à l’arrière, des assemblages de coussins et de rembourrages en crin, parfois rigidifiés par des placages extérieurs en bois ou en corne, qui préfigurent le pommeau et le troussequin (cf. Johansen 1965 ; Rudenko 1970, p. 129-137).
50 Pour une reconstitution, voir Connolly 1987 ; Connolly et Driel-Murray Van 1991. Sur la selle romaine en général, voir également Dixon et Southern 1992, p. 70-74 ; Stephenson et Dixon 2003, p. 107-110.
51 Exercitus tibi traditus erat luxuria et lascivia et otio diutino corruptus. Milites Antiochiae adsidue plaudere histrionibus consueti, saepius in nemore vicinaeganeae quant sub signis habiti. Equi incuria horridi, équites volsi ; raro brachium aut crus militum hirsutum.Ad hoc vestiti melius quam armati, adeo ut vir gravis et veteris disciplinae Laelianus Pontius loricas partim eorum digitis primoribus scinderet, equos pulvillis instratos animadverteret ; iussu eius cornicula consecta, a sedilibus equitum pluma quasi anseribus devolsa. Pauci militum equum sublimitus insilire, ceteri aegre calce genu poplite repere ; haud multi vibrantis hastas, pars maior sine vi et vigore tamquam lan<c>eas iacere. Alea in castris frequens, somnus pernox aut in vino vigilia. (M. Frontonis ad verunt imperatorem Aurelium Caesarem, I, 22, Van Den Hout [éd.] 1954).
52 Gawroński 2004.
53 La présence du pommeau et du troussequin est attestée dans le harnachement du cheval chez les Arabes depuis les périodes pré-et protoislamique jusqu’au ixe siècle (cf.Koueter 2002).
54 ’'Aλλoυς δὲ λίθoυς ἔλαττov ἀπέχovτας ἀλλήλωv έkaτέpωθεv τῆς ὁδoῦ διέθηkεv, ὡς εἴη pᾳδίως τoῖς ἴππoυς ἔχoυσιv ἐπιβαίvԑιv ἀπ’αὐτῶv ἀvαβoλέως µὴ δεoµέvoις. (Tiberius et Gaius Gracchus, 28, 4, 4, Flacelière et Chambry [éd.] 1976).
55 ‘'Iva δὲ ԑὔkoλoι αí ἀvαβάσԑις ἐπì τῶv ἴππωv τῶv τԑ δηπoτάτωv yίvωvται kaὶ τῶv τpαυµατιζoµέvωv ἤτoι ἐkπιπτόvτωv, δԑî τὰς; okάλας τῶv δηπoτάτωv kατà τoῠ ἀpιστԑpoῦ µέpoυς τῆς σέλλας πoιεĩv, τoυτέστι τὴv µίαv πpòς τῇ koύpβᾳ, ὡς ἒθoς ἐστί, kaì τὴv ἄλληv πpòς τῇ ὀπισθokoύpβᾳ, ἵvα τῶv δύo ἐπì τὸv ἴππov βoυλoµέvωv ἀvέpχεσθαι. τoυτέστιv αὐτoῦ τε kαì τoῦ ἀπoµάχoυ, ὁ µὲv διὰ τῆς πpòς τῇ кoύpβᾳ σkάλας ἀvέpχεται. ὁ δὲ διà τῆς πpòς τῇ ὀπισθokoύpβᾳ. Oἷς kaὶ ἀvαykαῖόv ἐστιv ἐv φλασkίoις ὕδωp ἐπιφέpεσθαι διà τò ὡς εἰkòς λειπoθυµεĩv τoὺς τpαυµατίας. (Strategicon, 2, 8, 3, Dennis et Gamillscheg [éd.] 1981).
56 Sur ce phénomène, voir les synthèses de Devries 1992 et de Curta 2008.
57 Plusieurs chercheurs se sont prononcés pour l’adoption de l’étrier avar par les protobyzantins. Voir, entre autres, Dagron 1987, p. 210 ; Quesada Sanz 2005, p. 138-139.
58 Voir, entre autres, Gazagnadou 2001, p. 166.
59 Sur les témoignages faisant mention dans l’historiographie byzantine des premiers contacts avec les Avars quand ceux-ci ont envoyé une délégation à Constantinople pour solliciter une alliance militaire avec Justinien, voir Bóna 1990.
60 ’'Eχειv δὲ εἰς τàς σέλλας σkάλας σιδηpãς δύo. (Strategicon, 1, 2, 7, Dennis et Gamillscheg [éd.] 1981).
61 L’auteur mentionne une seconde fois l’étrier dans le passage relatif aux ambulanciers à cheval (cf. supra).
62 Le terme ἀvαβoλεύς désignait à l’origine l’écuyer qui aide à monter à cheval. Il sera repris dans plusieurs textes byzantins parus après le Stratègikon pour évoquer l’objet ayant la même fonction, autrement dit, l’étrier. Eustathe de Thessalonique ne permet aucun doute sur ce point : kaì τò εἰς ἴππov ἀvάyειv kαὶ ἔπoχov πoιεῖv, ὅθεv kαì ἀvaBoλεὺς, oὐ µόvov τὸ σιδήpιov ᾦ τoὺς πόδας ἐvτιθέvτες ἔφιππoι yίvovταί τιvԑς, ἀλλἀ kaὶ ἄvθpωπoς ὅς ԑἰς τoιoῦτov ἔpyov kαθυπoυpyεĩ. (Commentarii ad Homeri Odysseam, Stallbaum [éd.] t.1, 1825,p. 42 [1. 24-26]).
63 ’Ev στpατιωτιkῇ συvηθԑίᾳ τετpιµµέvαις χpἠµεθα λέξεσι. (Strategicon, Praef. 3,14, ibid.).
64 Sur le latin et le grec dans l’Empire romain d’Orient, voir Dagron 2012.
65 Ibid., p. 217. Notons toutefois que cela ne signifie pas que le latin s’éclipse totalement en devenant une langue morte, notamment dans l’armée.
66 Sur ce point, voir également Kolias 1993.
67 Lexicon, § 806, Schmidt (éd.), t. 4,1857. ∑кάλα signifie donc chez cet auteur à la fois l’échelle, mais aussi l’aide-montoir, peut-être dans le sens de monter à cheval.
68 Xpὴ τoὺς ἵππoυς kαὶ µάλιστα τῶv ἀpχόvτωv kαὶ τῶv λoιπῶv ἐπιλέkτωv πpoµετωπίδια ἔχειv σιδηpã kaxà τῶv µετώπωv τῶv ἵππωv kαὶ στηθιστήpια σιδηpᾶ ἢ ἀπò Kεvτoύkλωv ἢ Kaxà τò σχῆµα xrâv’Aβάpωv σkέπԑσθαι τà στήθη Kαì τoὺς τpαχήλoυς αὺτῶv kaì µἀλιστα τῶv πpoτασσoµέvωv ἐv τῇ µάχῃ. (Strategicon, I, 2, 35-39, Dennis et Gamillscheg [éd.] 1981).
69 Lazaris 2005 ; Gyftopoulou 2007-2008 ; Kraft 2012.
70 Lazaris 2011a ; Ivanisevic et Bugarski 2012.
71 Ibid., p. 136.
72 Anzalas, nous apprend Procope, détourne adroitement son cheval de l’attaque de Cocas. Il évite le coup de ce dernier et il parvient même à lui enfoncer sa lance dans le flanc, ce qui le fait mourir à l’instant. Bien évidemment, le texte ne contient aucune mention d’étriers, mais un maniement tellement habile du cheval et de la lance serait grandement facilité par leur présence : ὁ uèv oὖv Kόkkaς ὀpµήσας πpῶτoς ὡς τῷ δópaτι παíσωv ἐπὶ τὸv πoλέµιov ἵετo, kαταστoχαζόµεvoς τῆς ἐkείvoυ yαστpóς. ὁ δ’’Avζαλāς ἐξαπιvαίως τòv ἵππov ἐkkλίvας ἀvόvητov αὐτòv kατԑστἠσατo yԑvέσθαι τῆς oἰkείας ὁpµῆς. ταύτῃ τԑ αὐτòς ἐK πλαγίOυ xoû πoλεµίoυ yԑvόµεvoς ἐς πλευpὰv αὐτoῦ τὴv ἀpιστԑpὰv τὸ δόpυ ὦσε. kαì ὁ µὲv ἐk τoῦ ἴππoυ πԑσὼV ἐς τò ἔδαφς vԑkpòς ἔkειτo. (De bellis, 8,31,14, Wirth [éd.] t. 2,1963).
73 Serait-ce à cause de la propagande des années trente, période qui correspond à un retournement des valeurs en faveur du Moyen Âge ? Sur ce point, voir les remarques de Marie-Claire Amouretti à propos de théories émises par le Commandant Lefèbvre des Noëttes sur l’attelage (Amouretti 1991). Ces considérations restent valables bien entendu aussi bien pour l’étrier que pour le fer à cheval, que Lefèbvre des Noëttes avait tendance à vouloir dater des ixe-xe siècles comme d’autres équipements liés au cheval.
74 Pour une période antérieure à celle qui nous occupe ici, voir Vandorpe 1997, qui dresse la liste de l’équipement équin, des armes et des accessoires qu’un cavalier devait avoir avec lui, dans la seconde moitié du iie siècle av. J.-C., d’après le P. Lond. II 402 v° et le P. Heid. G inv. n° 1320 (= P. Dryton 38 et 42). Il n’y a pas d’étude particulière pour le haut Moyen Âge concernant ces questions, mais le lecteur trouvera des informations éparses dans les différentes publications sur la cavalerie déjà signalées ou encore dans Bishop et Coulston 2006.