1 Adolf Hitler, Mein Kampf, 227e éd., Munich, Eher, 1937, p. 699. Sur la vision hitlérienne de la France, cf. Eberhard Jäckel, La France dans l’Europe de Hitler, Paris, Fayard, 1968 ; Jean-Paul Cointet, Hitler et la France, Paris, Perrin, 2014 ; sur l’image de la France dans la propagande nazie, cf. Holger Skor, « Brücken über den Rhein ». Frankreich in der Wahrnehmung und Propaganda des Dritten Reiches, 1933-1939, Essen, Klartext, 2011.
2 Texte dans : Ministère des Affaires étrangères (dir.), Documents diplomatiques français, 1940. Les armistices de juin 1940, Bruxelles, P. Lang, 2003, p. 123 sq. ; Akten zur deutschen auswärtigen Politik, série D, t. IX, doc. 523, Francfort-sur-le-Main, Keppler, 1962, p. 554 sq., http://mjp.univperp.fr/france/1940armistice.htm. Pour un récit détaillé et passablement sérieux de la part d’un ancien membre de la Commission allemande d’armistice, cf. Hermann Böhme, Der deutsch-französische Waffenstillstand im Zweiten Weltkrieg. Entstehung und Grundlagen des Waffenstillstandes von 1940, Stuttgart, DVA, 1966. Pour la perspective française, cf. Maurice Catoire, La Direction des Services de l’Armistice à Vichy (1940-1942), préface du général Weygand, Paris, Berger-Levrault, 1955.
3 Cf. Jean-Baptiste Duroselle, L’Abîme. 1939-1945, Paris, Imprimerie nationale, 1982, p. 207 sq. ; Jean-Luc Leleu, Françoise Passera et Jean Quellien (dir.), La France pendant la seconde guerre mondiale. Atlas historique, Paris, Fayard/Ministère de la Défense, 2010, p. 50-51 (« Le morcellement de la France »).
4 Cf. Éric Alary, La Ligne de démarcation. 1940-1944, Paris, PUF, 2003. Cette ligne principale comptait 1 200 km et traversait 13 départements. La partie non occupée de la France comptait 34 départements, la partie occupée 41.
5 Pour se faire une idée de la vie quotidienne à la ligne de démarcation et des incertitudes du passage, on peut se souvenir de la politique frontalière de l’Allemagne de l’Est avant la chute du Mur de Berlin en 1989 ou bien – aujourd’hui – des checkpoints israéliens. Sur ces derniers, cf. le récit bouleversant d’Azmi Bishara, Checkpoint, Arles, Actes Sud, 2004, ainsi que les analyses sobres et subtiles de Gadi Algazi : « Un mur pour enfermer les Palestiniens : la vraie “feuille de route” du gouvernement israélien », Le Monde diplomatique, no 592, juillet 2003, p. 10, http://www.mondediplomatique.fr/2003/07/ALGAZI/10248 ; Id., « Sperrzonen und Grenzfälle : Beobachtungen zu Herrschaft und Gewalt im kolonialen Kontext zwischen Israel und Palästina », in Alf Lüdtke et Michael Wildt (dir.), Staats-Gewalt : Ausnahmezustand und Sicherheitsregimes. Historische Perspektiven, Göttingen, Wallstein, 2008, p. 309-346.
6 Cf. Étienne Dejonghe et Yves Le Maner, Le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande, Lille, Voix du Nord, 1999.
7 BA-MA, RH 36/237 ; décret d’application concernant la ligne du Nord-Est, 18 juillet 1940.
8 AN, AJ 40, 1362, vol. 7 ; « Befehl über die Regelung des Personenverkehrs über die Nordost-Linie », 13 décembre 1940. Ce dossier contient également des formulaires pour les divers laissez-passer autorisés.
9 Délégation française de la Commission allemande d’armistice (dir.), Recueil de documents publié par le gouvernement français, 5 vol., Paris, Costes, 1947-1957, vol. II, p. 535 sq. ; vol. III, p. iii ; vol. IV, p. 192, 348 et 386. Voir également les souvenirs d’Armand Bérard, Un ambassadeur se souvient, t. 1 : Au temps du danger allemand, Paris, Plon, 1976, p. 462, ainsi que M. Catoire, La Direction…, op. cit., p. 51 sq. À noter que dans beaucoup de rapports et de documents le mot Sperrgebiet (« zone interdite ») désigne de façon générale tous les territoires inaccessibles sans autorisation spéciale, en incluant la « zone réservée ». Parmi les études régionales, cf. Jean-Marie Fossier, Zone interdite. Nord/Pas-de-Calais, mai 1940-mai 1945, Paris, Éditions sociales, 1977 ; E. Dejonghe et Y. Le Maner, Le Nord-Pas de Calais…, op. cit. ; Gérard Mascre, La Zone interdite dans la Somme. 1940-1944, Montagne-au-Perche, Vague verte, 2000. Sur la politique d’occupation et de démembrement de manière générale, cf. Jean-Pierre Azéma et François Bédarida (dir.), Le Régime de Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1992 ; Ahlrich Meyer, L’Occupation allemande en France, Toulouse, Privat, 2002 ; Henry Rousso, Le Régime de Vichy, Paris, PUF, 2007 ; Julian Jackson, La France sous l’Occupation (1940-1944), Paris, Flammarion, 2013.
10 Cf. M. Catoire, La Direction…, op. cit., p. 76 sq ; Jacques Mièvre, L’« Ostland » en France durant la seconde guerre mondiale. Une tentative de colonisation agraire allemande en zone interdite, Nancy, Annales de l’Est, 1973.
11 Ibid., p. 75. Cf. aussi le rapport apologétique écrit après la guerre par l’ancien directeur de l’Ostland en France : Bernhard Wermke, « Einsatz der Reichsgesellschaft für Landbewirtschaftung in Frankreich » ; BA-MA, Kleine Erwerbungen, no 560, fos 1-34.
12 Cf. Doris Bergen, « The Nazi Concept of Volksdeutsche and the Exacerbation of Antisemitism in Eastern Europe, 1939-45 », Journal of Contemporary History, vol. 29, 1994, p. 569-582.
13 Cf. Uwe Mai, Ländlicher Wiederaufbau in der « Westmark » im Zweiten Weltkrieg, Kaiserslautern, Institut für Pfälzische Geschichte und Volkskunde, 1993, p. 47 sq. ; Isabel Heinemann, « Rasse, Siedlung, deutsches Blut ». Das Rasse-und Siedlungshauptamt der SS und die rassenpolitische Neuordnung Europas, Göttingen, Wallstein, 2003, p. 305-356. Sur les liens entre politique de germanisation et Westforschung, cf. Wolfgang Freund, Volk, Reich und Westgrenze. Deutschtumswissenschaften und Politik in der Pfalz, im Saarland und im annektierten Lothringen 1925-1945, Sarrebruck, Kommission für saarländische Landesgeschichte, 2006 (pour un résumé en français, cf. l’article de l’auteur dans Sylvain Schirmann (dir.), Annexion et nazification en Europe. Actes du colloque de Metz. 7-8 novembre 2003, Metz, Mémorial Alsace-Moselle, 2004, p. 155-162, http://www.memorial-alsace-moselle.com/f/fiches/colloque_metz/MEMORIAL_COLLOQUE_basse_reso.pdf).
14 Cf. Paul Kluke, « Nationalsozialistische Europaideologie », Vierteljahrshefte für Zeitgeschichte, vol. 3, 1955, p. 240-275, ici p. 252 ; Lothar Gruchmann, Nationalsozialistische Grossraumordnung. Die Konstruktion einer « deutschen Monroe-Doktrin », Stuttgart, DVA, 1962, p. 77 sq.
15 Cf. E. Jäckel, La France…, op. cit., p. 71 sq.
16 Notice du responsable au Auswärtiges Amt, Emil von Rintelen, datée du 1er juillet 1940 (PAAA, R 29998, fo 42 6197-6198). Cf. également E. Jäckel, La France…, op. cit., p. 71, ainsi que Hans Umbreit, Der Militärbefehlshaber in Frankreich 1940-1944, Boppard, Boldt, 1968, p. 54.
17 Wilhelm Stuckart (1902-1953), né à Wiesbaden, docteur en droit, entre au parti nazi en 1922 et à la SS en 1936 ; en 1944 il est nommé Obergruppenführer, c’est-à-dire général-SS. En tant que secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur il est notamment responsable de l’élaboration et de l’application des lois anti-juives et participe à ce titre à la conférence de Wannsee en janvier 1942. À la fin de la guerre, l’amiral Dönitz, successeur d’Hitler, le nomme ministre de l’Intérieur. Accusé à Nuremberg dans le cadre du procès de la Wilhelmstrasse, il est condamné à exactement trois ans, dix mois et vingt jours de prison, ce qui équivaut à la durée de sa détention provisoire et permet sa libération immédiate. Stuckart s’engage ensuite dans diverses formations d’extrême droite, devient conseiller municipal de Helmstedt en Basse-Saxe et meurt dans un accident de voiture, peu après avoir recouvert ses droits à une retraite de haut fonctionnaire (selon l’article 131 de la Loi fondamentale). Cf. Hans-Christian Jasch, Staatssekretär Wilhelm Stuckart und die Judenpolitik. Der Mythos von der sauberen Verwaltung, Munich, Oldenbourg, 2012.
18 E. Jäckel, La France…, op. cit., p. 71.
19 Sur la biographie de cette éminence grise, cf. Erik Lommatzsch, Hans Globke (1898-1973). Beamter im Dritten Reich und Staatssekretär Adenauers, Francfort-sur-le-Main, Campus, 2009 ; Jürgen Bevers, Der Mann hinter Adenauer. Hans Globkes Aufstieg vom NS-Juristen zur Grauen Eminenz der Bonner Republik, Berlin, C. Links, 2009.
20 Cité par E. Jäckel, La France…, op. cit., p. 72. La citation provient de l’interrogatoire de Globke par un officier français le 13 octobre 1945 (Der Prozess gegen die Hauptkriegsverbrecher vor dem Internationalen Militärgerichtshof Nürnberg 14. November 1945-1. Oktober 1946, t. 37, Nuremberg, 1949, p. 222 sq.). Un an après, Edgar Faure, procureur principal adjoint, citera cette déclaration devant le jury comme preuve des plans d’annexion allemands par rapport à la France (ibid., t. 6, p. 472).
21 BA-BL, R 43, II, 676, fo 7, notice de W. Stuckart pour le chef de la Chancellerie, Hans Heinrich Lammers, 3 juin 1940. Récemment, j’ai trouvé dans les archives de Globke un rapport détaillé de huit pages sur un tel voyage à travers les territoires occupés des Pays-Bas, de la Belgique et de la France du Nord (ACDP, Fonds Globke, 01-070-096/3, « Bericht über meine Reise in die besetzten Westgebiete »). Mais bizarrement, le tapuscrit porte la date manuscrite « 10.-15. VII.40 ». S’agirait-il d’un deuxième voyage ? Ou Globke n’aurait-il daté ce texte qu’après la guerre au moment de reviser ses dossiers à cause de la controverse autour de sa personne (voir infra) ? Et aurait-il même, peut-être, inscrit une fausse date, plus tardive, sur sa copie personnelle afin de corroborer son affirmation de n’avoir été chargé du dossier français qu’à partir de juillet 1940, donc après le mémorandum sur la frontière ? Comme il n’y a pas eu deux voyages, c’est malheureusement cette seconde hypothèse qui me semble la plus valable.
22 BA-MA, Fribourg, RW 34/9 K-1 [ancienne cote : RW 34/v.9], carte à l’échelle 1/1 000 000e. Selon H. Umbreit, il s’agit « probablement d’une copie que la commission [allemande d’armistice] s’est faite pour ses propres besoins », tandis que les seize cartes originales jointes au mémorandum de Stuckart ont été renvoyées à Berlin où elles ont disparu. Hans Umbreit, « Auf dem Weg zur Kontinentalherrschaft », in Militärgeschichtliches Forschungsamt (dir.), Das Deutsche Reich und der Zweite Weltkrieg, t. 5/I, Stuttgart, DVA, 1988, p. 129, note 488 ; pour un résumé en français, cf. Id., « Les pouvoirs allemands en France et en Belgique », Revue du Nord, 1987, no 2, numéro spécial, p. 5-40, en particulier p. 12 sq.
23 Cf. E. Jäckel, La France…, op. cit., p. 72, note 8. Cette carte, citée à la note précédente et conservée aujourd’hui au département militaire des archives fédérales allemandes, est aussi à la base de celle publiée par H. Umbreit, « Kontinentalherrschaft », art. cit., p. 66, que nous reproduisons ici (carte 4). Voir à ce sujet l’article pionnier, mais décevant quant au résultat puisqu’il n’y figure que la carte sans mémorandum, de Robert Specklin, « La frontière franco-allemande dans les projets d’Adolf Hitler », Recherches géographiques à Strasbourg, no 24, 1986, p. 5-26, en particulier p. 25, ainsi que le livre important, mais pas toujours fiable quant aux détails, de Michael Fahlbusch, Wissenschaft im Dienst der nationalsozialistischen Politik ? Die « Volksdeutschen Forschungsgemeinschaften » 1931-1945, Baden-Baden, Nomos, 1999, p. 710 (qui cite R. Specklin). Depuis lors, cette carte a souvent été reproduite, en France notamment par Laurent Olivier, Nos ancêtres les Germains. Les archéologues français et allemands au service du nazisme, Paris, Taillandier, 2012, p. 283, mais sans indiquer le problème de sa crédibilité puisque à cette époque (1988 pour Umbreit) le mémorandum qui en était la base n’avait pas encore été retrouvé et publié.
24 H. Böhme, Waffenstillstand…, op. cit., p. 250 et 259.
25 Ibid., p. 260.
26 H. Umbreit, Militärbefehlshaber…, op. cit., p. 54 et 73-77 ; Albert de Jonghe, Hitler en het politieke lot van België (1940-1944). De vestiging van een zivilverwaltung in België en Noord-Frankrijk, t. 1, Anvers, Nederlandsche Boekhandel, 1972, p. 49 ; Lothar Kettenacker, Nationalsozialistische Volkstumspolitik im Elsass, Stuttgart, DVA, 1973, p. 296 (trad. fr. dans Saisons d’Alsace, 1976) ; Wilfried Wagner, Belgien in der deutschen Politik während des Zweiten Weltkrieges, Boppard, Boldt, 1974, p. 172.
27 H. Umbreit, « Kontinentalherrschaft », art. cit., p. 129, note 488.
28 H. Kettenacker, Volkstumspolitik im Elsass…, op. cit., p. 51 et 296.
29 Karen Schönwälder, Historiker und Politik. Geschichtswissenschaft im Nationalsozialismus, Francfort-sur-le-Main, Campus, 1992, p. 175 et 348.
30 R. Specklin, « La frontière franco-allemande », art. cit., p. 9 sq.
31 Voir les chapitres précédents.
32 M. Fahlbusch, Wissenschaft …, op. cit., p. 708.
33 Ibid., p. 711.
34 Cf. Pierre Bourdieu, « Les conditions sociales de la circulation internationale des idées », Actes de la recherche en sciences sociales, no 145, 2002, p. 3-8.
35 Herbert Blaschke et Dieter Klein, Bonn-Paris. Achse der Monopole, Berlin (RDA), Dietz, 1964, p. 149 sq.
36 Ludwig Nestler et Friedel Schulz (dir.), Die faschistische Okkupationspolitik in Frankreich (1940-1944), Berlin (RDA), DVW, 1990, p. 111-113.
37 Peter Schöttler, « Die historische “Westforschung” zwischen “Abwehrkampf” und territorialer Offensive », in Peter Schöttler (dir.), Geschichtsschreibung als Legitimationswissenschaft 1918-1945, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1997, p. 215 sq. et 245.
38 Sefton Delmer, Die Deutschen und ich, Hambourg, Nannen, 1962, p. 768-790.
39 Peter Schöttler, « Eine Art “Generalplan West”. Die Stuckart-Denkschrift vom 14. Juni 1940 und die Planungen für eine neue deutsch-französische Grenze im Zweiten Weltkrieg », Sozial. Geschichte. Zeitschrift für historische Analyse des 20. und 21. Jahrhunderts, no 18, 2003, p. 109-131. Mais la recherche française n’en a pratiquement pas tenu compte ; même le nouvel atlas historique sur la France pendant la guerre (cité supra note 3) semble l’ignorer.
40 Sur sa biographie, cf. Karen Bayer, « How dead is Hitler ? » Der Britische Starreporter Sefton Delmer und die Deutschen, Mayence, Zabern, 2008.
41 Cf. Sefton Delmer, Opération radio noire, Paris, Stock, 1962.
42 S. Delmer, Die Deutschen…, op. cit., p. 667.
43 Ibid.
44 Ibid. Sur la biographie de ce magnat de la presse, anobli en 1918, cf. Anne Chisholm et Michael Davie, Lord Beaverbrook. A Life, New York, Knopf, 1992.
45 Globke und die Ausrottung der Juden. Über die verbrecherische Vergangenheit des Staatssekretärs im Amt des Bundeskanzlers Adenauer, éd. par le Ausschuss für Deutsche Einheit, Berlin (RDA), 1960 (citation p. 105 ; sur la frontière franco-allemande : p. 80). Cf. également Globke, der Bürokrat des Todes. Eine Dokumentation über die Blutschuld des höchsten Bonner Staatsbeamten bei der Ausrottung der Juden [texte trilingue : allemand, anglais, français], éd. par le Ausschuss für Deutsche Einheit, Berlin (RDA), 1962. Malgré leur caractère propagandiste, ces deux brochures comportaient suffisamment d’extraits de documents, souvent en fac-similé, pour déranger l’opinion, même anticommuniste.
46 Cf. Norbert Jacobs, Der Streit um Dr. Hans Globke in der öffentlichen Meinung der Bundesrepublik Deutschland 1949-1973, 2 vol., thèse, Université de Bonn, 1992 ; Ulrich Brochhagen, Nach Nürnberg. Vergangenheitsbewältigung und Westintegration in der Ära Adenauer, Hambourg, Hamburger Edition, 1994, p. 246 sq.
47 Voir surtout le livre d’un étudiant socialiste, Reinhard Strecker, qui fit alors sensation : Dr. Hans Globke. Aktenauszüge, Dokumente, Hambourg, Rütten & Loenig, 1961 (sur la France : p. 236-240). Sur ce militant et l’atmosphère conflictuelle des années 1960, cf. Gottfried Oy et Christoph Schneider, Die Schärfe der Konkretion. Reinhard Strecker, 1968 und der Nationalsozialismus in der deutschen Historiographie, Münster, Westfälisches Dampfboot, 2013 (concernant Globke, cf. p. 61-76).
48 Notons que Delmer à ce moment-là n’était plus en possession de l’original mais utilisait une photocopie qu’il avait fait faire (S. Delmer, Die Deutschen…, op. cit., p. 790).
49 Lettre de Heinrich Globke au Nannen Verlag du 20 septembre 1962, reproduite dans S. Delmer, Die Deutschen…, op. cit., p. 791 ; cf. aussi p. 686 et 767.
50 L’opération semble d’ailleurs avoir parfaitement réussie puisqu’encore aujourd’hui, cinquante ans après, on évoque ce traité sans trop se soucier du passé nazi de l’entourage d’Adenauer. Cf. Corinne Defrance et Ulrich Pfeil (dir.), La France, l’Allemagne et le traité de l’Élysée, Paris, CNRS, 2012. Aussi ce n’est que récemment que quelques chercheurs ont mis en question les origines problématiques du rapprochement franco-allemand et de la « communauté » européenne. Cf. par exemple Antonin Cohen, De Vichy à la Communauté européennne, Paris, PUF, 2012. Dans ce contexte, on pensera également à la libération rapide des principaux responsables de la Shoah en France, les chefs SS et SD Carl Oberg et Helmut Knochen, par le général de Gaulle en novembre 1962. Cf. Bernhard Brunner, Der Frankreich-Komplex. Die nationalsozialistischen Verbrechen in Frankreich und die Justiz der Bundesrepublik Deutschland, Göttingen, Wallstein, 2004, p. 132 sq.
51 S. Delmer, Die Deutschen…, op. cit., p. 767.
52 Cette description de la présentation extérieure du document par l’archiviste de l’université du Nouveau-Brunswick, Mary Flagg, est la suivante : « The document is bound in black buckram and the cover measures 30 cm × 21 cm. There are three end papers before the text. These pages do not have watermarks. […] The title is very dirty and the paper is pitted near the bottom as if sand or gravel had been ground into it. At the lower right is a stain which continues along the edge of the document to the last page where it is more severe. The paper measures 29,5 cm × 20,5 cm and has the same watermark throughout : j.w. zanders b. gladbach normal 3 behördeneigentum. […] In the original, page 35 was bound after page 23. » (Lettre à l’auteur du 1er mai 1995.)
53 Der Prozess gegen die Hauptkriegsverbrecher vor dem Internationalen Militärgerichtshof…, op. cit., t. 37, p. 218.
54 Il semble toutefois que Delmer lui ait envoyé en 1962 une photocopie de son exemplaire du mémorandum, que l’on trouve aujourd’hui dans les archives de Globke (ACDP, Fonds Globke, 01-070-096/3). Celui-ci aurait donc pu livrer aux historiens – notamment à Eberhard Jäckel pour son livre – le document tant recherché, ce que visiblement il ne voulait pas.
55 Hitler avait l’habitude d’archiver ses dossiers et notamment les mémorandums qui l’intéressaient dans des armoires blindées. Peu avant sa mort, il ordonna à son aide de camp de tout brûler, mais apparemment quelques dossiers ont échappé à cet autodafé. Cf. Olaf Rose (dir.), Julius Schaub. In Hitlers Schatten. Erinnerungen und Aufzeichnungen des Chefadjutanten 1925-1945, Stegen, Druffel, 2005, p. 347 sq.
56 La situation des archives allemandes concernant l’Occupation est compliquée. Une grande partie se trouve aujourd’hui à Berlin, une autre à Fribourg-en-Brisgau, d’autres encore à Paris ou à Bruxelles. Beaucoup de dossiers toutefois sont incomplets ou ont tout simplement disparu. Voir deux guides indispensables : Stefan Martens (dir.), Frankreich und Belgien unter deutscher Besatzung 1940-1944. Die Bestände des Bundesarchiv-Militärarchivs Freiburg, Stuttgart, Thorbecke, 2002 ; Id. (dir.), La France et la Belgique sous l’occupation allemande. 1940-1944. Inventaire de la sous-série AJ 40. Les fonds allemands conservés au Centre historique des Archives nationales, Paris, Archives nationales, 2002, http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/series/pdf/Aj40-inventaire.pdf.
57 Toutes les indications de pages dans le texte renvoient à la pagination du document original qui est indiquée dans notre édition par une double barre oblique : / /.
58 Voir les chapitres précédents.
59 Otto Schlüter (1872-1959) était professeur de géographie à l’université de Halle et un des fondateurs de la géographie humaine en Allemagne. Dans les années 1920, il publia plusieurs études sur la Rhénanie. Cf. par exemple « Das Rheingebiet und seine geographische Stellung », in Friedrich Metz (dir.), Probleme des deutschen Westens, Berlin, Hobbing, 1929, p. 30-46.
60 Friedrich Metz (1890-1969) était Professeur de géographie à l’université de Fribourg-en-Brisgau. Depuis le début de la guerre, il figurait comme président intérimaire de la WFG, dont il devint en 1940 le président effectif. De 1936 à 1938 il fut également recteur de l’université de Fribourg. Jusqu’à sa mort, Metz restera un Westforscher convaincu et un adepte de l’« unité des Oberrheinlande », c’est-à-dire d’une fusion du pays de Bade avec l’Alsace. Cf. sa thèse d’habilitation : Die Oberrheinlande, Breslau, Hirt, 1925, et son recueil d’articles : Emil Meynen et Rudhardt Oehme (dir.), Land und Leute. Gesammelte Beiträge zur deutschen Landes-und Volksforschung, Stuttgart, Kohlhammer, 1961. Sur sa biographie, cf. Bernd Grün, « Friedrich Metz », in I. Haar et M. Fahlbusch, Handbuch…, op. cit., p. 409-415.
61 Franz Steinbach (1895-1964) était Professeur à l’université de Bonn et directeur de l’institut d’études rhénanes (Institut für die geschichtliche Landeskunde der Rheinlande). Jusqu’en 1938, il dirigeait également la WFG, dont il marquait l’orientation anti-française et anti-belge. Il soutint fermement les recherches de Franz Petri. Parmi ses publications, cf. surtout Studien zur westdeutschen Stammesund Volksgeschichte, Iéna, Fischer, 1926 ; Zur Grundlegung der europäischen Einheit durch die Franken, Leipzig, Hirzel, 1939 (en collaboration avec Franz Petri). Sur sa biographie, cf. Ulrich Tiedau, « Franz Steinbach », in I. Haar et M. Fahlbusch, Handbuch…, op. cit., p. 661-666.
62 Karl Linnebach (1879-1961) était historien-archiviste aux archives militaires, le Reichsarchiv de Potsdam. Spécialiste de « science militaire » (Wehrwissenschaft), il avait également publié de nombreuses brochures sur la Rhénanie.
63 Franz Petri (1903-1993) avait écrit une thèse de doctorat à Berlin sous la direction de l’historien moderniste Dietrich Schäfer, puis une thèse d’habilitation sous la direction de Steinbach à Bonn : Germanische Volkserbe in Wallonien und Nordfrankreich, 2 vol., Bonn, Röhrscheid, 1937 (2e éd. 1942). Ce livre servira de légitimation à des revendications territoriales allemandes par rapport à la France et à la Belgique. Pendant la guerre, Petri dirigea le département culturel de l’administration militaire allemande à Bruxelles. En 1941, il devint également professeur à l’université de Cologne. Sur sa biographie, cf. Ulrich Tiedau, « Franz Petri », in I. Haar et M. Fahlbusch, Handbuch…, op. cit., p. 467-474.
64 Cf. le journal du chef d’état-major, Alfred Jodl, pour le 20 mai 1940 (je traduis) : « Le Führer exulte de joie. Parle de l’armée allemande et de sa direction en termes les plus hauts. S’occupe du traité de paix qui ne portera que sur la restitution du territoire et des autres valeurs volées au peuple allemand depuis 400 ans. » (Internationaler Militärgerichtshof…, op. cit., t. 28, p. 431.)
65 Dans la bouche des anciens acteurs, le mot « utopie » sonne toujours un peu minimisant et apologétique car on ne peut jamais exclure que ceux-ci ont travaillé avec acharnement « avant » 1945 précisément à la réalisation de cette utopie. N’oublions pas que même la « solution finale de la question juive » passait au début pour une « utopie ». Cf. l’article pionnier de Hans Mommsen publié pour la première fois en 1983 : « La réalisation de l’utopique : la “solution finale de la question juive” sous le Troisième Reich », in Hans Mommsen (dir.), Le National-socialisme et la société allemande, Paris, MSH, 1997, p. 179-223. Cet article est désormais en ligne : https://trivium.revues.org/5317.
66 P. Schöttler (dir.), Geschichtsschreibung…, op. cit., p. 17.
67 Cette contradiction est particulièrement frappante quand on compare le mémorandum de Stuckart avec un papier rédigé par Steinbach à peu près au même moment. Bien qu’il différenciait, en tant qu’historien, frontières linguistiques et frontières ethniques, il plaidait contre des annexions et des déplacement de populations trop étendues. Voir supra chapitre 3.
68 Il est bien connu que cette pratique de la procrastination n’était pas seulement typique du Führer, mais aussi de la politique nazie en général. Cf. Werner Röhr, « Forschungsprobleme zur deutschen Okkupationspolitik im Spiegel der Reihe “Europa unterm Hakenkreuz” », in Werner Röhr (dir.), Europa unterm Hakenkreuz. Analysen, Quellen, Register, Berlin, Hüthig, 1996, p. 304.
69 Cf. les débats suscités par le livre pionnier de Götz Aly et Susanne Heim, Les Architectes de l’extermination. Auschwitz et la logique de l’anéantissement, Paris, Calmann-Lévy, 2006 (1re éd. all. 1991).
70 Henry Picker, Hitlers Tischgespräche im Führerhauptquartier 1941-42, éd. par Gerhard Ritter, Bonn, Athenäum, 1951, p. 425. Sur ce document, voir les chapitres précédents.
71 Voir supra chapitre 3.
72 Voir supra chapitre 3.
73 Cf. Albrecht Penck, « Deutscher Volks-und Kulturboden », in Karl Christian von Loesch (dir.), Volk unter Völkern, t. 1, Breslau, Hirt, 1925, p. 62-73, ainsi que la carte 1.
74 Le 14 juillet 1940, le maréchal Keitel transmettait au chef de l’Armée de terre, von Brauchitsch, que le Führer n’avait encore rien décidé concernant la Belgique mais « veut qu’on soutienne les Flamands par tous les moyens » notamment par rapport aux Wallons (Akten zur deutschen auswärtigen Politik, série D, t. X, doc. 167, Francfort-sur-le-Main, Keppler, 1963, p. 174).
75 Cf. la synthèse récente de Christian Ingrao, La Promesse de l’Est. Espérance nazie et génocide. 1939-1943, Paris, Seuil, 2016.
76 Cf. H.-C. Jasch, Stuckart…, op. cit., p. 99 sq.
77 Cf. Saul Friedländer, Les Années d’extermination. L’Allemagne nazie et les Juifs. 1939-1945, Paris, Seuil, 2008, p. 125 sq. Sur les différents « projets Madagascar », cf. Hans Jansen, Der Madagaskar-Plan. Die beabsichtigte Deportation der europäischen Juden nach Madagaskar, Munich, Herbig, 1997, p. 320 sq. Pour le côté français, cf. aussi Vicki Caron, L’Asile incertain. La crise des réfugiés juifs en France, 1933-1942, Paris, Tallandier, 2008, p. 198 et 416 sq. Sur l’enthousiasme colonial en Allemagne après la victoire sur la France, cf. Karsten Linne, Deutschland jenseits des Äquators ? Die NS-Kolonialplanungen für Afrika, Berlin, C. Links, 2008.
78 Comme nous l’avons vu, Globke nia même l’existence d’une copie alors qu’il en possédait une dans ses propres archives ! Voir supra note 54.
79 Cf. notamment les mémorandums de Reisman-Grone et de Reche cités infra note 87. De même, le chef de la Reichstelle für Raumordnung, Konrad Meyer, qui rédigea en 1942 le troisième Generalplan Ost, avait soumis en juillet 1940 un mémorandum sur les « possibilités d’un tracé de frontière et répartition des espaces frontaliers à l’Ouest ». Un exemplaire se trouve aux archives du ministère allemand des Affaires étrangères (PAAA, R 105124). On y trouve également un long mémorandum d’octobre 1941 signé par le Gauleiter Bürckel, responsable de la « mobilisation pour le travail », portant le titre Fragen gegenüber Frankreich (« Questions par rapport à la France ») ; R 105123.
80 BA-BL, R 43 II, 676, fo 87.
81 W. Wagner, Belgien…, op. cit., p. 170.
82 Ibid., p. 172.
83 BA-BL, R 43 II, 676, fo 95 ; notice du secrétaire particulier du chef de la Chancellerie, H.H. Lammers, 30 mai 1940.
84 Ibid., fo 91 ; notice du 1er juin 1940.
85 Ibid., fo 93 ; notice du 1er juin 1940.
86 Ibid., fo 99 ; notice du 5 juin 1940.
87 Ibid., fos 101-114 et 159-167. Des extraits sont publiés dans Ludwig Nestler (dir.), Die faschistische Okkupationspolitik in Belgien, Luxemburg und den Niederlanden (1940-1945), Berlin (RDA), DVW, 1990, p. 117 sq. Sur le personnage de Reisman-Grone, cf. Stefan Frech, Wegbereiter Hitlers ? Theodor Reismann-Grone. Biographie eines völkischen Nationalisten (1863-1949), Paderborn, Schöningh, 2009 ; sur Reche, cf. Katja Geisenhainer, Rasse ist Schicksal. Otto Reche (1879-1966). Ein Leben als Anthropologe und Völkerkundler, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 2002. Cf. aussi W. Wagner, Belgien…, op. cit., p. 226-234. Même si cet auteur a le grand mérite d’avoir été le premier à dépouiller ces matériaux sur l’occupation en Belgique, le lecteur d’aujourd’hui notera sa tendance à minimiser les plans d’annexion et de déplacement ou de les qualifier de divagations totalement irréalistes qui auraient, déjà à l’époque, été « relégués aux archives des chancelleries » (p. 234). Or, dans son livre, déjà ancien, il se base précisément sur le témoignage de « M. le professeur Franz Petri de Bonn » (p. 175 sq.) qui aura certainement incité le jeune doctorant à un maximum de retenue. Sur ce genre de prise d’influence de la part de certains « témoins » nazis (civils et militaires) sur l’interprétation de leur propre politique, cf. Ahlrich Meyer, « Der Beginn der “Endlösung” in Frankreich – offene Fragen und kritische Randglossen zur deutschsprachigen Literatur », Sozial. Geschichte. Zeitschrift für historische Analyse des 20. und 21. Jahrhunderts, no 18, 2003, p. 35-82, ainsi que l’ouvrage décisif de Gaël Eismann, Hôtel Majestic. Ordre et sécurité en France occupée (1940-1944), Paris, Tallandier, 2010, 1re partie sur la légende d’une « occupation correcte ».
88 Ceci ressort également d’une comparaison avec les mémorandums de l’amiralat allemand, qui ne voulait pas seulement annexer la France de l’Est, mais aussi toute la côte de la Manche « jusqu’à Brest ». Cf. Michael Salewski, Die deutsche Seekriegsleitung 1935-1945, t. III, Francfort-sur-le-Main, Bernhard & Graefe, 1973, p. 105 sq.
89 Cf. M. Fahlbusch, Wissenschaft…, op. cit., p. 474 et 708.
90 Cf. Mechtild Rössler, « Die Geographie an der Universität Freiburg 1933-1945 », in Geographie im Nationalsozialismus, Cassel, Urbs et Regio, 1989, p. 77-152. Pour le point de vue « géopolitique » classique, cf. Karl Haushofer, Grenzen in ihrer geographischen und politischen Bedeutung, Heidelberg, Vohwinkel, 1939, ainsi que le compte rendu critique de Lucien Febvre : « Cartographie de la géopolitique », in Lucien Febvre, Pour une histoire à part entière, Paris, SEVPEN, 1962, p. 130-138. Sur l’histoire de cette approche particulière en géographie, cf. Michel Korinman, Quand l’Allemagne pensait le monde. Grandeur et décadence d’une géopolitique, Paris, Fayard, 1990 ; Frank Ebeling, Geopolitik. Karl Haushofer und seine Raumwissenschaft 1919-1945, Berlin, Akademie, 1994 ; Irene Diekmann et al. (dir.), Geopolitik. Grenzgänge im Zeitgeist, 2 vol., Potsdam, Philo, 2000.
91 GSA, Rep. 178, 3 A 5, t. 1, fo 142 ; notice du directeur général des Archives de Prusse, Ernst Zipfel sur un entretien avec Friedrich Metz, 23 octobre 1940. Dès les premières lignes, il est dit : « Dans un entretien de plusieurs heures on a évoqué les points suivants : 1. réaménagement politique de l’espace Lorraine – Haut-Rhin – Bourgogne – Suisse : le prof. Metz a rédigé là-dessus un mémorandum pour le secrétaire d’État Stuckart. Pour un district (Gau) Lorraine à venir, le meilleur centre ne sera pas Sarrebruck mais Nanzig [sic]. Strasbourg, Bisanz [sic] et Nanzig [sic] devraient devenir les capitales de l’administration allemande et de la vie culturelle future. Mais les districts ne devraient pas être affaiblis au profit de ces villes. C’est pourquoi le prof. Metz plaide en faveur du maintien des archives d’État à Colmar. Il proteste également contre les tendances particularistes que l’on observe un peu partout. » Après la lecture du « document Stuckart », il paraît clair qu’il ne peut s’agir du même mémorandum, même si les deux documents évoquent des territoires à annexer.
92 Parmi les ouvrages de référence non cités dans le texte, mais certainement utilisés par ses rédacteurs, on peut en effet mentionner les trois livres suivants, tous consacrés à la frontière franco-allemande et contenant des cartes extrêmement suggestives, notamment de la frontière de 1648 qu’il s’agirait de retrouver : Walter Geisler, Der Grenzraum zwischen West-und Mitteleuropa, Berlin, Volk und Reich, 1937 ; Ernst Anrich, Die Geschichte der deutschen Westgrenze, Leipzig, Quelle & Meyer, 1939 ; Ewald Banse : Raum und Volk im Weltkriege. Gedanken über eine nationale Wehrlehre, Oldenburg, Stalling, 1937.
93 W. Stuckart a en effet beaucoup publié : ouvrages juridiques, articles de droit et commentaires de lois, parmi lesquels celui des lois raciales dites « de Nuremberg » (en collaboration avec H. Globke). Cf. la bibliographie dans H.-C. Jasch, Stuckart…, op. cit., p. 499-501. Il fut également un des trois éditeurs des mélanges offerts à Himmler en 1940, à l’occasion de son 40e anniversaire (!) : Festgabe für Heinrich Himmler, Darmstadt, Wittich, 1941, et avec ses camarades SS (et amis personnels) Werner Best et Reinhard Höhn, il dirigea de 1941 à 1944 une revue de droit et d’administration proche du SD, Reich – Volksordnung – Lebensraum, dans laquelle il était souvent question de la France. Cf. Ahlrich Meyer, « Großraumpolitik und Kollaboration im Westen. Werner Best, die Zeitschrift “Reich – Volksordnung – Lebensraum” und die deutsche Militärverwaltung in Frankreich 1940-42 », in Modelle für ein deutsches Europa. Ökonomie und Herrschaft im Grosswirtschaftsraum, Berlin, Rotbuch, 1992, p. 29-76.
94 Cf. R. Specklin, « La frontière franco-allemande », art. cit., p. 10.
95 Karl Linnebach et Ernst Hengstenberg, Die gerechte Grenze im deutschen Westen – ein 1000 jähriger Kampf, Berlin, Hobbing, 1926.
96 Cf. aussi la brochure de Walther Vogel : Frankreichs Länderraub seit 1000 Jahren, Berlin, Deutscher Schutzbund, 1923. Paradoxalement, cet historien-géographe berlinois sera un de premiers auteurs allemands à publier dans les Annales d’histoire économique et sociale de Marc Bloch et Lucien Febvre en 1929. Sur la propagande géographique et cartographique allemande après la Grande Guerre, cf. Guntram Henrik Herb, Under the Map of Germany. Nationalism & Propaganda. 1918-1945, London, Routledge, 1997.
97 Cf. Albert de Jonghe, « L’établissement d’une administration civile en Belgique et dans le Nord de la France. La discussion finale au quartier-général du Führer, le 12 juillet 1944 », in Cahiers d’histoire de la seconde guerre mondiale, no 1, 1970, p. 67-129, http://www.cegesoma.be/docs/media/Cahiers_Bijdragen_CHSGM/Cahiers_1.pdf. Signalons que le secrétaire d’État Stuckart, quant à lui, s’est toujours opposé à cette transformation. Cf. BA-BL, RK II, 678a, fos 13 sq.
98 Cf. Angelika Ebbinghaus et Karl Heinz Roth (dir.), « Vorläufer des “Generalplan Ost”. Eine Dokumentation über Theodor Schieders Polendenkschrift vom 7. Oktober 1939 », 1999. Zeitschrift für Sozialgeschichte des 20. und 21. Jahrhunderts, no 7, 1992, p. 62-94. Rappelons que c’est notamment à la suite de cette publication que les recherches et les controverses sur le rôle des historiens sous le nazisme ont pris leur envol (voir supra chapitres 2 et 3). Pour une mise en contexte plus générale, cf. S. Friedländer, Les Années d’extermination…, op. cit., p. 67 sq.
99 Otto Schlüter (1872-1959), géographe, spécialiste de la géographie de l’occupation du sol, à partir de 1911 professeur à l’université de Halle-sur-Saale ; Friedrich Metz (1890-1969), géographe, spécialiste de la géographie de l’occupation du sol et de la Westforschung, à partir de 1935 professeur à l’université de Fribourg-en-Brisgau, recteur de 1936 à 1938 ; Franz Steinbach (1895-1964), historien, spécialiste de l’histoire régionale rhénane et de la Westforschung, à partir de 1928 professeur à l’université de Bonn ; Karl Linnebach (1879-1961), historien-archiviste aux archives militaires de Potsdam, spécialiste de la « science militaire » (Wehrwissenschaft) ayant beaucoup publié sur la Rhénanie.
100 Carte non retrouvée.
101 Carte non retrouvée.
102 Carte non retrouvée.
103 Cartes non retrouvées.
104 Cartes non retrouvées.
105 Carte non retrouvée.
106 Cf. Franz Steinbach, Studien zur westdeutschen Stammes-und Volksgeschichte, Iéna, Fischer, 1926 ; Franz Steinbach et Franz Petri, Zur Grundlegung der europäischen Einheit durch die Franken, Leipzig, Hirzel, 1939. Sur Steinbach, voir supra note 1, sur Petri note 9, ainsi que les chapitres précédents.
107 Cf. Franz Petri, Germanisches Volkserbe in Wallonien und Nordfrankreich. Die fränkische Landnahme in Frankreich und den Niederlanden und die Bildung der westlichen Sprachgrenze, 2 vol., Bonn, Röhrscheid, 1937. Franz Petri (1903-1993), historien, spécialiste de la Westforschung, à partir de 1941 professeur à l’université de Cologne.
108 Carte non retrouvée.
109 Godefroid Kurth (1847-1916), historien belge, fut l’un des maîtres d’Henri Pirenne. Son origine soit-disant « allemande » – en fait plutôt luxembourgeoise car il est né à Arlon (Arel) – était volontiers mise en avant par les historiens nationalistes allemands (cf. Ernst Striefler, Gottfried Kurth. Ein deutsch-belgisches Grenzlandschicksal, Leipzig, Hirzel, 1941), ce qui explique la graphie allemande de son prénom. Kurth a rédigé la première grande étude de la frontière linguistique au haut Moyen Âge : La Frontière linguistique en Belgique et dans le Nord de la France, 2 vol., Bruxelles, 1896-1898.
110 Le document cite de préférence tous les noms de villes, de montagnes et de rivières dans leur forme allemande, par exemple « Saarburg » au lieu de Sarrebourg, « Mömpelgard » au lieu de Montbéliard, etc. Souvent, ces noms allemands sont d’usage courant ou historiquement fondés (par exemple « Straßburg » pour Strasbourg, « Dünkirchen » pour Dunquerke, etc.), mais parfois tirés par les cheveux (par exemple « Bisanz » pour Besançon, « Nanzig » pour Nancy, etc.). Au début du document, nous avons tenu à attirer l’attention sur cette pratique typique de l’époque nazie et indiqué les noms français entre crochets, mais dans les parties suivantes (V-VII) nous avons uniquement utilisés les noms français habituels. Rappelons que toutes les parenthèses se trouvent dans le document original.
111 À lire : le traité de Versailles signé en juin 1919.
112 Carte non retrouvée.
113 Ces statistiques n’ont pas été retrouvées.
114 Cartes non retrouvées.
115 Carte non retrouvée.
116 Carte non retrouvée.
117 Carte non retrouvée.
118 Carte non retrouvée.
119 Carte non retrouvée.
120 Carte non retrouvée.