Résumés, abstracts
p. 199-210
Texte intégral
1 Catherine Collin : « Variation(s) autour de la construction Try and en anglais contemporain » :
2The use of the structure Try and V is often compared with the construction Try to V from which it is often said to be derived. A closer analysis to the usage shows that Try and V develops its own linguistic scheme, and far from being equivalent, the two structures reveal distinctive features. The present study is based on an authentic contemporary corpus of British press (The Independent, The Guardian, Business Week) from 1995 onwards. The Try and V structure also questions the role of the relation that can be established between predicates and the function of and that can neither be strictly defined as coordinator nor subordinator.
3L’usage de la structure Try and V est souvent mis en comparaison avec la construction Try to V de laquelle elle est censée dériver. Or, loin d’être équivalents les usages font apparaître des schémas linguistiques divergents. Sur la base d’un large corpus journalistique d’anglais britannique (The Independent, The Guardian, Business Week) numérisé depuis 1995, la présente étude s’emploie à montrer comment la structure Try and V remet en question la relation entre deux prédicats ainsi que le rôle du marqueur and qui ne saurait être à proprement dire, ni coordonnant ni subordonnant.
Claude Delmas : « ‘Down’ en bristolien non standard : un exemple de condensation » :
4This study aims to evaluate the impact of parameters such as variation and enunciative semantic factors which help understand some specific and familiar uses of the marker down in a Bristolian dialectal variety (mainly) spoken in three suburbs (Beminster, Knowle West, Hartcliffe). The construction considered here is ‘down + a punctual entity’ : ‘down ar muh’ = ‘at / to my mother’s, ‘down ar club’ = ‘at / to my club’, etc. The variety under study is locally called Brizzle and will be referred to as BR, and standard English as ST. This study shows that these uses far from being aberrant are highly appropriate for signalling the status of the relationship between speakers in particular contexts. The construction itself must be considered in so far as it is diachronically derived from the ‘condensation’ of the marker of ‘vagueness’ down and another more precise marker (from, to, at, aboard, etc.) which seems to have been absorbed. This condensed construction implies a closer kind of relationship, a kind of complicity between local speakers which appears to induce a claim of belonging to a social and linguistic group.
5Cette étude tente d’évaluer l’impact de paramètres tels que la variation et les opérations énonciatives qui éclairent la compréhension de certains emplois spécifiques et familiers du marqueur down dans une variété dialectale de bristolien principalement utilisée dans trois communes de la banlieue de Bristol (Bedminster, Knowle West, Hartcliffe). On considèrera ici la configuration ‘down + a punctual entity’ : ‘down ar muh’ = ‘at / ‘chez ma mère’, ‘down ar club’ = ‘à mon club’, etc. La variété étudiée ici est localement appelée Brizzle, on aura recours aux abbréviations BR pour cette variété dialectale et ST pour l’anglais standard. Cette étude montre que loin d’être aberrante cette configuration est particulièrement appropriée pour indiquer le statut de la relation entre locuteurs dans les contextes pertinents. La configuration doit elle-même être prise en compte dans la mesure où elle correspond à la ‘condensation’ du marqueur de repérage vague down et d’un marqueur prépositionnel de répérage relativement plus précis (de, à, chez, etc.), qui semble avoir fait l’objet d’une absorption. La configuration condensée implique une relation plus étroite, une sorte de connivence entre locuteurs d’une même localité, ce qui semble relever en certains cas de la revendication d’appartenance.
6Cette étude tente d’évaluer l’impact de paramètres tels que la variation et les opérations énonciatives qui éclairent la compréhension de certains emplois spécifiques et familiers du marqueur down dans une variété dialectale de bristolien principalement utilisée dans trois communes de la banlieue de Bristol (Bedminster, Knowle West, Hartcliffe). On considèrera ici la configuration ‘down + a punctual entity’ : ‘down ar muh’ = ‘at / ‘chez ma mère’, ‘down ar club’ = ‘à mon club’, etc. La variété étudiée ici est localement appelée Brizzle, on aura recours aux abréviations BR pour cette variété dialectale et ST pour l’anglais standard. Cette étude montre que loin d’être aberrante cette configuration est particulièrement appropriée pour indiquer le statut de la relation entre locuteurs dans les contextes pertinents. La configuration doit elle-même être prise en compte dans la mesure où elle correspond à la ‘condensation’ du marqueur de repérage vague down et d’un marqueur prépositionnel de repérage relativement plus précis (de, à, chez, etc.), qui semble avoir fait l’objet d’une absorption. La configuration condensée implique une relation plus étroite, une sorte de connivence entre locuteurs d’une même localité, ce qui semble relever en certains cas de la revendication d’appartenance.
Laurence Delrue : « Variations de la voix et du geste en discours oral spontané. Étude de cas : Accord ou désaccord ? » :
7A theme such as "Variation(s), Plasticité, Interprétation(s)" provides the ideal framework for a dynamic study of the relations between voice and gesture in oral interaction. Consequently, this study follows on from previous work, aimed at defining a typology of agreement structures in spontaneous oral English (Delrue : 2011). Using a database of short filmed sequences, comprising informal exchanges between native English speakers, it highlights the interaction between prosodic characteristics and kinetic markers (movements of the head) in an interactive situation. In such cases, indicating approval in English goes beyond simple agreement to present complex variations, directly dependent both on the context of production and interactive dynamics. The current study adopts a similar method to provide a detailed analysis of both phonetics and gesture, exploring - on a micro-analytical level- the subtle variations in prosodic and gestural relations produced when a speaker says « yeah » three times, when answering a question. The aim here is to show how such variations on the same theme contribute to building up distinct phonological units, as well as to the emergence of units whose meaning varies depending on the argument structure being developed by the speaker.
8La thématique "Variation(s), Plasticité, Interprétation(s)" constitue un cadre privilégié pour l’étude dynamique des rapports entre voix et geste en interaction orale. Partant de l’axe proposé pour ce colloque, cette recherche s’inscrit dans la continuité d’un travail antérieur dont l’objectif était de dégager une typologie de l’assentiment en anglais oral spontané (Delrue : 2011). Prenant appui sur une base de données de courtes séquences filmées d’entretiens informels, cette étude jette un éclairage sur l’interaction entre caractéristiques prosodiques et marqueurs kinésiques au niveau de la tête en situation d’interaction. Au-delà du simple acquiescement, la réalisation de l’approbation en anglais présente des variations complexes, dépendantes directement du contexte de production et de la dynamique interactive. Adoptant la même méthode d’analyse du détail phonétique et du geste, l’étude porte ici sur l’exploration, à un niveau micro-analytique, des variations fines des relations prosodie et geste lorsqu’un locuteur dit trois fois "yeah", en réponse à une question posée. Il s’agit de montrer comment ces variations sur le même thème contribuent à la constitution d’unités phonologiques distinctes et à l’émergence d’unités de sens variant en fonction de l’argumentation développée par le locuteur.
Séverine Equoy-Hutin : « La lettre commerciale de Vente Par Correspondance : Relation Client et variation autour d’un même acte » :
9This contribution is interested in commercial mailing in distance selling in terms of the couple stability / variation. This paper form, a priori little subjected to variation, is here seen as a professional paper of external communication and considered in the global context of the Customer relationship and the strategies of personalization of the relation between costumer and organization. The commercial letter is based on a macro-act of recurring language : it is always meant to transmit a sales offer to a customer in order to incite him to indent. But, as it is an automated communication produced in the context of “one to one” marketing, we observe that this professional document is based on a strategic scenographic variation of this act to fulfill the ambitions of the Customer relationship and to build the brand image of the company. This contribution proceeds to a location of some indications of this variation within the framework of an analysis of the argumentation in discourse and wonders about the functions of this work prescribed paper which is very often underestimated.
10Cette contribution s’intéresse à la lettre commerciale de Vente À Distance sous l’angle du couple stabilité/variation. Cet écrit formulaire, a priori peu soumis à variation, est ici appréhendé comme un écrit professionnel de communication externe et considéré dans le contexte global de la Relation Client et des stratégies de personnalisation de la relation Client-entreprise qui ont le vent en poupe. La lettre commerciale repose en effet sur un macro-acte de langage récurrent : il s’agit toujours de transmettre une offre commerciale à un client pour l’inciter à passer commande. Mais, en tant qu’il s’agit d’un support de communication certes automatisée mais « orientée client » dans le contexte d’un marketing en « one to one », on observe que cet écrit professionnel repose sur une mise en variation scénographique stratégique de cet acte destinée notamment à répondre aux ambitions de la Relation Client et à construire l’image de marque de l’entreprise. Cette contribution procède à un repérage de quelques indices de cette mise en variation dans le cadre d’une analyse de l’argumentation dans le discours et s’interroge sur les fonctions de cet écrit du travail prescrit bien souvent mesestimé.
Eric Gilbert : « Entre variantes et variations : le cas de in between » :
11 Between and in between are usually considered as being in free variation in Standard English. But, in spite of the quasi-synonymy of some of their occurrences, it appears that each of the prepositions in and between retains its own characteristics within the complex preposition, which at once restrain and increase the possibilities of occurrence of in between compared to between. We are not faced with a case of accidental, anarchic and uncontrolled proliferation of the English language, but with the exploitation of the properties of two of its markers, which does not defy analysis, but can on the contrary be accounted for by means of a metalinguistic system of representtation, such as the “Théorie des Opérations Enonciatives” within the framework of which the present paper is set.
12 Between et in between sont communément considérées comme des variantes aléatoires de l’anglais standard. Mais, au-delà de la quasi-synonymie de certaines de leurs occurrences, il apparaît que les prépositions in et between conservent chacune leurs caractéristiques propres au sein de la préposition complexe, qui à la fois restreignent et enrichissent les possibilités d’occurrence de in between par rapport à between. On n’a pas affaire à une prolifération accidentelle, anarchique et incontrôlée, de la langue anglaise, mais à l’exploitation des propriétés de deux de ses marqueurs, qui n’échappe pas à l’analyse, mais peut au contraire faire l’objet d’un calcul au sein d’un système de représentation métalinguistique du type de celui de la Théorie des Opérations Enonciatives, dans le cadre de laquelle s’inscrit le présent article.
Yvon Keromnes : « Variations métaphoriques : de l’universel et du particulier » :
13Language variation is a particular instance of a general property common to all living things and observed on a cultural level as well as a biological level. Approaching this general phenomenon, we start by rejecting both notions that variation in natural languages would entail a corresponding cognitive variation or that on the contrary human cognition would be a universal on the basis of which languages would vary. We then examine the relation between cognition and language with respect to conceptual metaphors, more precisely to the concept LIFE as a target domain in German, English and French ; without being mutually exotic, these three languages belong to cultures that differ enough for a comparison to be relevant. Here, we examine the variation of metaphors along with that of their linguistic expression. Concerning the latter aspect, dealing with attested occurrences seems essential, and the corpus used for this study is made of occurrences taken from the internet and from quotation dictionaries. Interestingly, a large number of these occurrences turn out to be titles of films, novels or songs. They are well-known within a culture, and quite often across cultures.
14La variation dans le langage est une instance particulière d’un phénomène propre à l’ensemble du vivant, tant sur un plan biologique que culturel. Dans ce cadre général, la variation s’opère autour d’une base stable. Il convient, pour le langage, de s’interroger sur ce rapport entre variation et stabilité. Les idées a priori que la variété des langues naturelles aurait pour corollaire une variation cognitive équivalente, ou au contraire que la cognition constituerait un pôle de stabilité universel à partir duquel les langues varient, sont ici rejetées. La question du rapport cognition-langage est alors abordée à propos des métaphores conceptuelles, plus précisément du concept VIE en tant que domaine cible en allemand, en anglais et en français, trois langues qui sans être mutuellement exotiques renvoient à des cultures suffisamment différentes pour que la comparaison soit probante. Nous examinons ici la variation des métaphores et celle de leur expression linguistique. Sur ce dernier point, l’attestation des occurrences paraît cruciale, et c’est à partir d’un corpus d’exemples récoltés sur internet ou dans des recueils de citations que s’opère cet examen. Beaucoup de ces exemples correspondent à des titres de chansons, romans, films, ils appartiennent au domaine public, souvent à travers les cultures.
Christelle Lacassain-Lagoin : « Enjoy et rejoice : variations propositionnelles sur le mode de la réjouissance » :
15This paper aims at analysing the clausal complements of the appreciative verbs enjoy and rejoice, which belong to the semantic fields of joy and rejoicing. Although they are semantically related, these two verbs cannot replace one another : enjoy refers to immediate, direct pleasure while rejoice evokes mediate, more intellectual pleasure – as if a posteriori. This distinction is also observed at a syntactic level, as they license different, non-interchangeable clausal complements : -ING clauses and finite WH- clauses with enjoy, and TO- infinitive clauses and finite THAT- clauses with rejoice.
16This study focuses on the semantic variations between enjoy and rejoice, on the form and meaning of the clausal complements and of their components, as well as on their contribution to the construction of the meaning of both the verb and the whole utterance. It is shown that the syntactic complements of each verb are complementary, and that their meaning is in keeping with that of the licensing verb. Thus, it appears that the syntactic structures are representative of the meaning conveyed both by the licensing verb and the utterance as a whole.
17Cet article a pour objet l’analyse de la complémentation propositionnelle des verbes appréciatifs enjoy et rejoice, qui relèvent tous deux des champs sémantiques de la joie et de la (ré-) jouissance. En dépit de leur parenté sémantique, ces deux verbes ne sont pas interchangeables : enjoy renvoie à un plaisir immédiat, direct, alors que rejoice signale un plaisir médié, plus intellectualisé, comme a posteriori. La distinction s’observe également au plan syntaxique. Ces deux verbes acceptent des compléments propositionnels différents, non permutables : propositions en -ING et en WH- à forme finie pour enjoy, et propositions infinitives ou en THAT à forme finie pour rejoice.
18L’analyse se concentre sur la variation sémantique entre enjoy et rejoice, la forme et le sens des constituants propositionnels et de leurs composants, ainsi que sur leur contribution au programme sémique du verbe recteur et au sens global de l’énoncé. Il existe en effet une complémentarité entre les constructions syntaxiques de chacun de ces deux verbes, et le sémantisme qu’elles véhiculent est en accord avec celui dénoté par le verbe qui les régit. Ainsi, il apparaît que les structures syntaxiques sont iconiques du sens transmis non seulement par le verbe recteur mais aussi par l’énoncé tout entier.
Pierre Lejeune et Helena Valentim : « Étude contrastive de quelques valeurs de BIEN et BEM » :
19The issue of linguistic variation is particularly relevant in foreign language and translation teaching. Language and translation teachers know very well that in a foreign language or in the target language of translation, elusive objects such as discourse markers easily give rise to misuses of their most common functional equivalents. This happens with the pair of words bien (French) and bem (Portuguese).
20Since the variety of values taken by those linguistic units and the global meaning of the utterances in which they are included is the result of a network of reciprocal dependencies within the system of the languages they belong to, a contrastive analysis seems to be, from a methodological point of view, a very daunting task. Yet it is worth a try, if only for heuristic purposes and in order to satisfy a practical need felt by teachers and translators.
21Relying particularly on the concept of notional domain developed by A. Culioli and on the research on bien carried out by P. Peroz, the article reviews a variety of typical uses of bien/bem, in which they take either a value of evaluation (conformity, intensive/quantitative value) or a value of validation (confirmation, selection of one particular value of the domain, inversion).
22Les enseignants de langue et de traduction sont bien placés pour observer que les objets protéiformes que sont les petits mots du discours donnent facilement lieu à des emplois abusifs en langue étrangère/langue cible de la traduction de leurs équivalents fonctionnels les plus courants. Tel est le cas du couple franco-portugais (européen) bien/bem.
23A partir du moment où les valeurs associées à ces unités linguistiques et la signification globale des énoncés résultent d’un réseau de dépendances réciproques entre les unités linguistiques à l’intérieur du système de la langue à laquelle elles appartiennent, selon une dynamique de cotextualisation, une étude contrastive se présente du point de vue méthodologique comme une tâche quasi insurmontable. Néanmoins, l’exercice mérite d’être tenté, tant pour sa valeur heuristique que pour répondre à une nécessité pratique des enseignants et des traducteurs.
24À partir notamment du concept de domaine notionnel développé par A. Culioli et des travaux de P. Péroz sur bien, l’article passe en revue une série d’emplois significatifs de bien/bem, où ceux-ci prennent soit une valeur de valuation (valeur de conformité et valeur intensive/quantitative) soit une valeur de validation (confirmation, issue d’un parcours sur les valeurs du domaine, inversion entre valeurs).
Hiroko Noda : « Variations sémantiques dans la traduction des marqueurs discursifs : Cas de deshô en japonais et n’est-ce pas en français » :
25This research aims to account in translation for the semantic variations of discourse markers in t translation, by setting as example deshô in Japanese and n’est-ce pas in French. This choice is due to their similar functions. This analysis falls within the theoretical framework developed by A. Culioli “Theory of Enunciative Operations”. The analysis is based on a corpus of dialogues from novels and their translations. This study shows in which cases n’est-ce pas can or cannot be used as a corresponding element of deshô in translation : when deshô works as a mark of support and empathy, it is difficult to translate it by n’est-ce pas ; on the other hand, n’est-ce pas cannot be used to translate deshô which has a function of demand, approval, check, reminder of a common information or introduction. The possibility of p’ being valid which is excluded by S0 prevents the use of n’est-ce pas in the translation. It turns out that semantic variations of a discourse marker in translation are so subtle that they require meticulous analyses of the adjustments of such marker with the other markers within the utterance.
26Cet article vise à rendre compte des variations sémantiques des marqueurs discursifs en la traduction, en prenant comme exemple deshô en japonais et n’est-ce pas en français. Ce choix est dû au fait qu’ils ont des fonctionnements similaires. Cette analyse s’inscrit dans le cadre théorique de « la Théorie des Opérations Prédicatives et Énonciatives » développée par A. Culioli. L’analyse se fonde sur un corpus constitué de dialogues de romans et leurs traductions. Cette étude montre dans quels cas n’est-ce pas peut ou non être employé comme élément correspondant à deshô en traduction : lorsque deshô fonctionne comme l’adhésion et l’empathie, il est difficile d’utiliser n’est-ce pas dans la traduction ; en revanche, n’est-ce pas peut s’employer pour traduire deshô qui a pour fonction la demande d’assentiment, la vérification, le rappel d’une information commune, ou l’introduction. Si la possibilité de la validité de p’ soit exclue par S0, l’emploi de n’est-ce pas dans la traduction est difficile. En l’occurrence, les variations sémantiques d’un marqueur discursif dans la traduction sont si subtiles qu’elles nécessitent des analyses minutieuses des ajustements du marqueur concerné avec les autres marqueurs au sein de l’énoncé.
Graham Ranger : « Le marqueur de style indirect LIKE en anglais contemporain (américain et britannique) » :
27In addition to its use as a preposition or, familiarly, as a hedge, LIKE may also function as a quotative marker : I’m like : Hey Dad, sorry I overslept (COCA). We here propose an enunciative model linking the quotative use and more standard prepositional uses. In all cases, LIKE locates one term relative to another in virtue of a generally implicit shared property. In this way it relies on enunciative complicity, whereby the cospeaker is solicited to reconstruct the property common in both the locator and the locatum. The quotative use functions similarly : x BE LIKE "y" locates the situation of x relative to a stereotyped situation characterised by the discourse fragment "y". Such a mechanism involves a process of intersubjective adjustment, whereby a speaker relies upon a certain number of shared references with his co-speaker in a veritable co-construction of meaning, at the same time including the co-speaker in a shared sociolinguistic space. And hence the present contribution deals both with semantic variation, between an abstract form and specific values, but also with sociolinguistic and interactional variation.
28A côté de ses emplois classiques, en tant que préposition, et moins classiques, en tant que marqueur d’approximation, LIKE possède un emploi plus contemporain en tant qu’introducteur de discours direct : I’m like : Hey, Dad, sorry I overslept. (COCA). Nous proposons ici un modèle énonciatif de dérivation qui relie l’emploi citationnel aux emplois prépositionnels classiques. Dans tous ses emplois, LIKE repère un terme par rapport à un autre en vertu d’une propriété partagée, généralement implicite. Il repose ainsi sur une connivence entre énonciateurs, selon laquelle le coénonciateur est sollicité pour reconstruire la propriété commune aux termes repère et repéré. L’emploi citationnel fonctionne de manière similaire : x BE LIKE "y", repère la situation de x par rapport à une situation stéréotypique, que caractérise un fragment discursif emblématique "y". Un tel mode de fonctionnement met en œuvre un processus d’ajustement inter sujets, selon lequel un énonciateur mise sur des repères partagés avec son coénonciateur dans une véritable co-construction du sens, l’incluant du même coup dans un espace sociolinguistique partagé. Notre contribution se situe ainsi à la fois dans le domaine de la variation sémantique, variation entre forme et valeurs, mais aussi dans celui de la variation sociolinguistique et interactionnelle.
Fabienne Tissot : « La transmission du conte berbère en situation interculturelle : un espace variationnel du dire et un ajustement à l’œuvre » :
29We question the notion of variation and the question of adjustment to others, by taking interest in Berber oral traditional tales narrated in French in an intercultural situation. The corpus gathers different versions of a tale-type together, given in several ways of transmission. The comparison of versions highlights variations in ways of passing the tale on – different discursive practices of transmission – and allows to explore the latitude of the tale’s variation – its space of variability. After having tried to define the inherent variation in the oral transmission process and identified factors of variability operating in our corpus, we take an interest in three observables : mediation strategies, variable positions of enunciation and variation in the style of narration.
30Nous interrogeons la notion de variation et la question de l’ajustement à autrui, en nous intéressant à des contes de tradition orale berbère racontés en français et en situation interculturelle. Le corpus réunit différentes versions d’un conte-type, données dans diverses modalités de transmission. La comparaison des versions met en évidence des variations dans la manière de transmettre le conte – des pratiques discursives de transmission – et permet d’explorer la latitude de variation du conte – son espace de variabilité. Après avoir cherché à cerner la variation inhérente au processus de transmission orale et identifié les facteurs de variabilité à l’œuvre dans notre corpus, nous nous intéressons à trois observables de la variation : stratégies de médiation, positionnements énonciatifs variables et variation dans le style de narration.
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