Un récit à tirer de nouveau des limbes : la Chronique de Perceval de Cagny1
p. 321-336
Texte intégral
1La chronique que l’on doit à Perceval de Cagny, lequel appartient à la liste bien fournie des chroniqueurs français de la première moitié du xve siècle, nous est parvenue uniquement sous la forme d’une copie du xviie siècle. Elle occupe en effet, parmi le fonds Duchesne de la Bibliothèque nationale de France, les folios 63 à 113 du volume 48 des Mélanges historiques et généalogiques, l’un de ces ouvrages patiemment compilés par André Du Chesne2, l’érudit et historiographe royal bien connu. Le texte est, pour l’essentiel, de la main de cet auteur. L’absence de manuscrits d’époque étant bien plus probable que leur perte massive, l’œuvre de Cagny se révèle dès lors parfaitement muselée, dans son apport historique et plus spécifiquement politique à la société française de son temps. Elle est également largement sinistrée sur le plan de l’historiographie contemporaine. En effet, si elle a été utilisée3, à ce jour, aucune étude, pas le moindre article ne lui a été consacré de façon spécifique, si ce n’est peut-être la notice que l’on doit à Gilette Tyl-Labory, dans le Dictionnaire des Lettres françaises, une synthèse fort utile, mais qui n’avait pas vocation à l’originalité4. L’on dispose également, à présent, d’un article de synthèse de Philippe Contamine, inséré dans le Jeanne d’Arc, histoire et dictionnaire5 qu’il a cosigné. En attendant, est-ce à dire que, compte tenu de son peu d’intérêt, ce texte ne peut en aucun cas prétendre aux honneurs d’une étude scientifique ? L’on a envie de répondre exactement l’inverse si l’on choisit de suivre les deux éditeurs de la chronique, Jules Quicherat6, qui en publia de larges extraits dans un volume de la Bibliothèque de l’École des chartes, puis dans ses Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc, et Henri Moranvillé7, qui nous en offrit la seule, mais très satisfaisante édition in extenso, et quand bien même, curieusement – on verra pourquoi plus tard l’on s’en étonne –, elle n’apparaît pas dans la bibliographie du Pierre Cauchon de Jean Favier, paru récemment8. En quoi consiste le récit proposé par Cagny ? Que peut-on dire de ce texte, dès lors que l’on adopte la position de son auteur et peut-être moins ici celle de l’historien qui l’interroge. En d’autres termes, quels étaient les desseins de Cagny lorsqu’il décida de prendre la plume, et, plus généralement, pour coller au mieux au propos du colloque dont on lit ici les actes, quelle est la mémoire dont il est le vecteur, voilà quelques-unes des questions auxquelles l’on tentera ici d’apporter quelques éléments de réponse. Mais, avant toute chose, il semble souhaitable de présenter, en quelques mots, ce qu’il est possible d’avancer, à l’heure actuelle, à propos de celui qu’une charte de février 1413 appelle Robert de Caigny dit Perseval9.
2Dans le prologue de sa chronique, notre auteur se déclare originaire du Beauvaisis10. L’on peut donc à bon droit penser que son nom, à caractère toponymique, renvoie, non pas aux actuelles communes de Cagny dans l’Aisne, le Calvados ou la Somme, mais à la localité qu’il nomme lui-même Caigny, soit une terre qui, au xviie siècle, a perdu son nom au profit de Boufflers11, de Saisseval12, de Crillon13, et ne subsiste que dans l’appellation d’un lieu-dit, un bois en l’occurrence, de cette dernière commune, située dans les actuels département et arrondissement de l’Oise et de Beauvais. Si le Beauvaisis faisait partie, en ce premier tiers du xve siècle, de la France anglaise, c’est dans l’hôtel d’un lignage français de sang royal que Perceval accomplira l’ensemble d’une carrière que, en 1436, il chiffre lui-même à 46 années, en l’occurrence la Maison d’Alençon14, issue, en droite ligne, de Charles de Valois, le frère du roi de France Philippe IV le Bel, apanagé du comté en 1291, une famille comtale élevée au rang ducal en 1414, à propos de laquelle il n’existe, là encore, que très peu d’études15. Il sera panetier au service du comte Pierre II avant 1404, date du décès de ce dernier, puis, avant février 1413, écuyer d’écurie de Jean Ier, comte puis duc d’Alençon, et enfin écuyer d’écurie et maître d’hôtel du duc Jean II16. Marié, là aussi avant février 1413, Cagny acquit avant août 1408 un fief situé en Picardie, dans les environs de Montdidier. Mais, compte tenu du droit de retrait, l’un des membres d’une branche cadette du lignage de Hangest, Jean, seigneur de Genlis17, assigna le vendeur devant le prévôt de Montdidier. Par le jeu des appels successifs, Cagny se retrouva ensuite engagé, devant le bailli de Senlis puis le Parlement de Paris, dans une procédure dont on n’a pas conservé la conclusion, au terme de trois audiences, datées de 1413 – les registres de plaidoiries du Parlement de Paris nous en offrent la teneur18. L’on a cependant tout lieu de penser qu’il enregistra un revers, car les institutions parisiennes, alors bourguignonnes, ne devaient guère se montrer favorables au serviteur d’un lignage ouvertement orléaniste. Il convient encore de retenir que les 8 et 14 avril 1439, Perceval de Cagny fut témoin et signataire de procuration et lettre émanant du duc d’Alençon19.
3Venons-en maintenant à son œuvre. Cagny est l’auteur de deux récits, séparés par un texte qui sert à la fois d’épilogue au premier et de préface à la chronique qui lui fait suite. Le premier texte consiste en un mémoire généalogique consacré aux Capétiens, aux Valois et, surtout, aux Alençon, depuis Saint Louis jusqu’à Jean II, duc d’Alençon. Le second, celui dont il sera plus spécifiquement question ici, relate les événements de l’histoire de France, depuis l’arrivée de la couronne d’épines en France, en 1239, jusqu’à la prise de Saint-Germain-en-Laye par les Anglais en décembre 1438. Bien évidemment, c’est surtout à la connaissance des faits postérieurs à 1390, année à laquelle il convient de placer l’entrée de l’auteur au service des Alençon, que cette œuvre se révèle des plus utiles20. Il semble que l’on puisse assigner la chronologie suivante à ces deux textes – généalogie et chronique. Le crayon généalogique n’a pu être écrit avant 1434, car il y parle du comte de Clermont, qui depuis a esté duc de Bourbon, soit de Charles Ier, duc de Bourbon à la mort de son père, Jean Ier, en janvier 1434, ni après le 30 avril 1437, date du second mariage du duc Jean II d’Alençon, dont Cagny ne dit rien21. Comme celui-ci l’indique expressément dans la préface à la chronique proprement dite, cette dernière, dans laquelle le mariage que je viens d’évoquer n’est pas non plus signalé, a sans doute été rédigée en 143622, puis poursuivie au jour le jour jusqu’à décembre 1438. Confortablement installé dans l’hôtel des Alençon, à l’ombre du pouvoir, Cagny a donc été l’observateur attentif d’un nombre important des faits qu’il rapporte, une information qu’il a pu compléter, au besoin, semble-t-il, auprès d’autorités diverses comme le Héraut Alençon23.
4Si l’on s’en tient à la superficialité des chapitres qui composent la chronique de Perceval de Cagny, force est de conclure à une certaine stéréotypie. En effet, pour l’essentiel, l’on y trouve relatés une nuée d’épisodes militaires, en l’occurrence les événements majeurs de la guerre civile entre les Orléans/Armagnacs et les Bourguignons et d’une guerre de Cent ans qui s’achève progressivement, ces deux ensembles s’interpénétrant largement. Sont par exemple décrits successivement la mort de Louis d’Orléans24, la paix fourrée de Chartres, la ligue de Gien qui s’oppose à Jean sans Peur, les opérations militaires de 1411 en Picardie et autour de Paris25, le siège de Bourges par le duc de Bourgogne en 141226 et la paix d’Auxerre27, les interventions anglaises dans le conflit, et ainsi de suite jusqu’aux conquêtes de Charles VII et du dauphin Louis à Charny, Château-Landon, Nemours, Montereau, Montargis et Dreux ou aux prises de Pontoise, Chevreuse et Gerberoy par les Anglais, à la fin des années 143028. Toutefois, à côté de ces événements classiques de l’histoire de France, Cagny propose également un ensemble d’informations souvent originales et de première main, dans de très nombreux domaines, enregistre les faits et gestes de quantité de personnages célèbres ou parfaitement inconnus, croque avec brio nombre d’épisodes de la grande et de la petite histoire de son temps. L’on a envie par exemple de signaler ses bulletins météo, qui sont à coup sûr ceux d’un témoin oculaire, notamment cette montée des eaux, dans les pays de Touraine, d’Anjou et du Maine, en novembre 1436, et tout spécialement celles de la rivière homonyme, qui surprirent les meuniers, les isolèrent dans leur moulin, jusqu’à ce que des barques vinssent les délivrer, et qui emportèrent des maisons, ainsi qu’un pont comme celui de Château-Gonthier29. On a plaisir à évoquer ce fait divers qui, en 1407-1408, voit le prévôt de Paris Guillaume de Tignonville faire capturer, emprisonner et pendre deux clercs de l’Université de Paris, deux crapules manifestement, ce qui suscitera plaintes et poursuites de l’Université devant le roi, de sorte que, malgré l’appui des ducs d’Orléans et de Berry, le prévôt sera contraint d’aller dépendre les cadavres, de les embrasser sur la bouche et de les ramener à Paris, à grant solennité de torches et autres choses convenables audit cas, et grant amende pour employer en messes30. On voudrait aussi s’étendre sur l’arrestation et, pour certains, l’exécution, aux Halles à Paris, en 1416, de grands bourgeois parisiens comme le Boîteux d’Orgemont, Nicolas, le fils du célèbre Pierre d’Orgemont, de Guillaume Sanguin, de Regnault Maillet, un secrétaire, d’un drapier nommé Robert de Belloy et de Jean Roche, un sergent d’armes du roi, parce qu’ils avaient prémédité l’assassinat du monarque et des siens, et vouloient eslire leur roy et faire le roy de Engleterre duc de Normendie et de Guienne, en prenant la fille du duc de Bourgoigne31. Il en va de même de l’évocation de la bataille de Baugé32 du 22 mars 1421, qui voit s’opposer d’un côté les Dauphinois, les partisans du futur Charles VII, parmi lesquels le bâtard Pierre d’Alençon, le frère naturel du duc Jean II, les seigneurs Guérin de Fontaine et Jean du Bellay, menés par le futur connétable de France, John Stuart, comte de Buchan, le comte de Wigton, Archibald Douglas, et de nombreux chevaliers, écuyers et archers écossais, de l’autre Thomas, duc de Clarence, capitaine général de la Normandie pour son frère Henri V, qui perdit la vie dans cette bataille, ou d’importants combats, perdus ou gagnés par les dynastes dauphinois, au cours desquelles sont évoqués de célèbres capitaines anglais de la guerre de Cent ans, tels John Falstolf lors de la journée des Harengs33, en février 1429, ou le même, en compagnie notamment de John Talbot, lors de la bataille de Patay34 du 16 juin 1429. Et puis, à l’année 1411, il y a ce récit de capture, celle de Jacques II de Bourbon, comte de la Marche, l’un des tenants, dès Nicopolis, du parti bourguignon et de Jean sans Peur, au cours de la guerre qui opposa ce dernier aux Orléans, mais aussi pour Richard de Tournebu35, seigneur de Grimbosq36 et d’Auvillars37, pour Jean de la Viefville, pour Jean, seigneur de Montjean, et pour un boucher de Paris, Guillaume le Goix, des crimes perpétrés de main de maître par Raoul de Gaucourt, Lionnet de Bracquemont, chambellan du duc d’Orléans, Poinçon de la Tour et le célèbre Arnault Guilhem, seigneur de Barbazan38, au cours d’une journée qui conforta moult le parti de monseigneur d’Oleens, qui en avoit moult grant besoing, et abaissa moult le parti des Bourgoignons39. Et que dire de cet épisode40 au cours duquel, en 1422, dans l’hôtel de l’évêque, à La Rochelle, un ensemble de partisans du dauphin s’effondrèrent avec des planchers qui ne résistèrent pas à une charge trop importante – l’on crut à une trahison et l’on faillit s’entretuer –, ou de la description du voyage41, dès avril 1436, par le port de La Pallice42, La Rochelle, Mauzé43, Niort, Saint-Maixent44, Lusignan, Poitiers, et enfin Tours, vers le dauphin Louis, son promis, de Marguerite, fille du roi d’Écosse Jacques Ier, un voyage dont Cagny retiendra notamment qu’il estoit belle chose de veoir les hacquenées, leurs hernais, la litiere, les cherioz et chevaulx pour les mener, richement parez et couvers, comme a la raigne de France pourroit apartenir45 et combien, lorsque le conseil du roi décida de limiter de façon drastique le nombre d’Écossais autorisés à suivre la future dauphine jusqu’à Tours, lieu de résidence de la cour, à assister à son mariage et à faire partie de son entourage, après ce dernier, nombre d’entre eux furent tres mal contens du conseil du roy et desiroient touz à conduire leurdite dame et mestresse à leurs despens jusques au lieu où elle devoit demourer46.
5Bien que sans doute fort important pour Perceval de Cagny, tout ce qui vient d’être évoqué s’effaçait à coup sûr devant une matière qui, à ses yeux, répondait davantage aux objectifs qu’il dit s’être fixés, dans le prologue de sa chronique, lorsqu’il rédigea ou fit rédiger ses deux œuvres : exposer les hauts faits de la Maison d’Alençon, répandre tres honnorables et bonnes parolles à la louenge et recommendation de leur dit hostel et faire en sorte que, tout comme ceux qui le liront pourront veoir et sçavoir comment et de quel lieu sont descenduz et venuz les tres nobles seigneurs de ce tres renommé hostel d’Alençon et comment ilz ont estez tres obeissans et loyaulx à la couronne de France, les successeurs du duc Jean II d’Alençon puissent veoir, sçavoir et congnoistre comment et avecques quels seigneurs il a vescu la pluzpart de son temps, lui, Perceval de Cagny. Au final, s’il précise qu’il a voulu faire metre par escript aucun pou des mechiés, guerres et pestilences avenues en ce royaume de France avant son temps et de ce dont il a eu congnoissance, force est de conclure que, sur de nombreux points, son récit touche au genre de la chronique familiale47. Sur les Alençon, le chroniqueur fait connaître des faits inédits. Je pense par exemple à un séjour très festif et roboratif de deux jours, en 1393, auprès du comte Pierre II d’Alençon, à Argentan48, du roi Charles VI, accompagné des ducs d’Orléans, de Berry, de Bourbon, de Pierre de Navarre, le futur gendre d’Alençon, du comte d’Eu et connétable de France Philippe d’Artois, et de Charles Ier d’Albret49. Ou encore de l’appointement qui lui est fait, en 1408, de l’ensemble des aides de sa terre50. Cagny égraine également les événements majeurs de la vie du lignage. L’on épinglera ainsi le mariage, à Saint-Aubin du Cormier51, en 1396, de Jean, le futur premier duc d’Alençon, pour l’heure comte du Perche, avec Marie, fille du duc Jean IV de Bretagne, alors que par avant n’avoit pas tousjours esté tres bien à acort ledit Pierre – Pierre II – et lui52, et bien sûr les noces de Jean II, en 1424, avec Jeanne, la fille du duc Charles d’Orléans et d’Isabelle de France53. De même, sont relatées, à la date du 1er janvier 1414, l’attribution qui est faite à Jean Ier du titre ducal, ainsi que les fêtes qui lui font suite, notamment une joute dont Alençon sortira vainqueur54, ou encore sa mort, lors de la bataille d’Azincourt55. Des informations nous sont par ailleurs apportées sur de très proches membres de l’entourage du duc d’Alençon, son frère bâtard, Pierre, on en a parlé tout à l’heure, mais aussi son maréchal, Jacques de Montenay, tous deux présents et vainqueurs, avec Jean d’Harcourt, comte d’Aumale, du frère du duc de Suffolk William de la Pole lors de la bataille de la Bressinière, en septembre 142356, et un autre maréchal, Ambroise de Loré, capitaine de Saint-Céneri-le-Gérei57, qui, en mai 1432 et en compagnie du Fléau des Anglais, Jean de Bueil, l’auteur du Jouvencel, fit le siège de la localité, tenue par Robert Willoughby, comte de Vendôme et de Beaumont-sur-Oise, lieutenant d’Henri VI et de Bedford ès basses marches de Normandie, et Thomas de Scales58.
6À l’analyse, il apparaît clairement que, au-delà des mariages et autres événements familiaux au sein du lignage d’Alençon, l’essentiel des dires de Cagny à son propos tourne autour des combats et des paix auxquels ses membres participèrent. Ainsi, en 1411, tandis qu’il s’agissait pour le parti orléanais d’empêcher le duc de Bourgogne de rencontrer le roi à Paris, l’ensemble de ses membres, dont le duc Jean Ier d’Alençon, rassemblèrent leurs hommes et se tinrent prêts à combattre. Parti de sa seigneurie de Fougères en compagnie des siens, le duc passa la Seine au port de Gloton59, traversa le Vexin, le Beauvaisis et la Picardie, jusqu’à Nesle, près d’Arras, où il attendit durant quelques jours, sans rien savoir du duc de Bourgogne60. Il alla ensuite rejoindre le comte de Vertus, Philippe d’Orléans, et ses troupes à Chauny, tandis que Jean sans Peur procédait au siège de Ham61, avec succès62. Alençon et Vertus abandonnent alors Chauny, qui fut grant pitié, et se rendent à Coucy-le-Château, rejoignent le duc Charles d’Orléans et le comte Bernard VII d’Armagnac à Senlis, puis, ensemble, assiègent et emportent la ville de Saint-Denis, où résidait Jean de Chalon, prince d’Orange, d’obédience bourguignonne63. Le récit se poursuit notamment par la conquête anglo-bourguignonne du pont de Saint-Cloud – entretemps Jean sans Peur a regagné Paris et le comte Thomas d’Arundel, l’un des principaux conseillers du prince de Galles, est venu à sa rescousse –, ce qui fut tres grant pitié et dommages pour nos seigneurs64. En juillet 1413, nous précise Cagny, cependant que l’ensemble du parti orléanais était rassemblé à Verneuil65, le comte d’Alençon procura et fist tant que le roy de Cecile et d’autre gens de bien lesserent le parti des Bourgoignons et vindrent et furent avecques nozdiz seigneurs audit lieu de Vernuil par l’espace de viii ou x jours66. Cette localité de Verneuil sera loin d’avoir quelque attrait de prédilection pour le duc Jean II. En effet, alors que, en août 1424, flanqué d’un riche ensemble de dauphinois, de France et d’Écosse, Alençon livrait une lutte acharnée contre le duc de Bedford et les comtes de Salisbury et de Suffolk, laquelle fut l’une des plus sanglantes de la guerre de Cent ans et coûta la vie à nombre de gentilshommes français et écossais, notamment au connétable John Stuart, Cagny signale l’emprisonnement et la mise à rançon du duc Jean II, qui ne regagna sa bonne ville de Fougères qu’après avoir été retenu en otage durant plus de trois ans, au Crotoy67.
7Les très nombreux récits de rixes, de sièges et de batailles dont nous gratifie Cagny, tout spécialement à propos du duc d’Alençon, ne se limitent pas à des descriptions par le menu de faits d’armes. Ils sont également pour lui l’occasion d’exprimer son opinion sur divers princes, sur leur rôle et sur leur engagement durant la guerre civile et face à l’ennemi anglais. Il est à peine besoin de préciser qu’il se fait alors le porte-parole de ceux qui lui ont fait trop plus de biens, honneurs et prouffit, que jamais ne leur eust peu desservir et encore servira tant comme il pourra et sçaira68, et que cette opinion est fonction de l’attitude à l’égard de ces derniers et tout particulièrement de Jean II d’Alençon des princes en question. Ainsi Cagny insiste-t-il sur le bien fondé des choix orléanistes opérés par les Alençon, qui, pour honneur du roy, faisoit de la querelle du duc d’Orleens comment se ce fust son propre fait, ce qui, bien évidemment, l’amène à porter un jugement extrêmement sévère sur Jean sans Peur69. Cagny parle d’un duc de Bourgogne qui, conduit d’esperit diabolicque, rempli de fausseté et traïson, par mauvaise pencée longuement gardée en son cueur, fist par nuit gaitier par mauvais traitres afaictiez à ce faire le duc d’Orleens, seul frere du roy, et assassiné sur son ordre70. Un duc de Bourgogne, dont, à l’année 1410, alors que la paix de Bicêtre71 va bientôt être signée et que, par la monicion dudit de Bourgoigne, le roy envoya par plusieurs foiz grans embassades devers nosdiz seigneurs, déclare Cagny, en tenant tousjours parolles et manieres de vouloir traictier et venir a paix, il a par ailleurs à cœur de mentionner ceux qu’il considère comme ses meilleurs amis, soit le cardinal-duc Louis Ier de Bar, le frère du duc Jean, Antoine, duc de Brabant, Waléran de Luxembourg, comte de Saint-Pol, et Philibert de Naillac, le grand maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes72. S’il n’est guère fait grief aux Anglais, dans le texte de Cagny, ce qui se comprend assez bien lorsque l’on apprend que, en 1412, le duc d’Alençon n’apparut pas à quelque rencontre diplomatique parce qu’il demoura en son pais par le conseil et acort de nozdiz seigneurs, lesquels l’avoient lessé pour ce, et affin que il trouvast les moyens de faire venir le duc de Clerence en leur aide pour obvier aux mauvaises malices des entreprinses du duc de Bourgoigne73, le duc de Bretagne Jean V, oncle de Jean II d’Alençon, est quant à lui particulièrement décrié par le chroniqueur, qui en fait un couard dénué de parole, qui, selon lui, sans faire guerre au roy […] n’a gaires mieulx fait que le duc de Bourgoigne74, et à propos duquel il précise qu’en certaine occasion, il avoit plati la coue75, « il avait serré la queue », précise Moranvillé, l’éditeur de la chronique. On ne s’étonnera guère du peu d’estime accordé par Cagny à ce dynaste. Ne précise-t-il pas en effet, dans le crayon généalogique qui précède sa chronique, que le duc d’Alençon, afin de rassembler la rançon qui allait lui permettre de quitter les geôles du duc de Bedford, en 1427, fut notamment forcé de vendre sa seigneurie de Fougères au duc de Bretagne, qui lui en donna mendre pris la moitié et plus qu’elle ne valoit76. En 1431, l’enlèvement du chancelier de Bretagne et évêque de Nantes Jean de Malestroit, que le chroniqueur explique par des créances non honorées par Jean V envers Alençon et les siens, s’achèvera par un accord financier77. Quant à Arthur de Richemont, connétable de France, frère du duc de Bretagne Jean V et donc lui aussi oncle de Jean II d’Alençon, Perceval de Cagny, qui met ainsi un terme à sa chronique, le rend responsable de la prise de Saint-Germain-en-Laye, en décembre 1438. Fut le chasteau […] prins par la porte, de viii ou x Englois par deffault de garde de x ou xii meschans Bretons que le conestable y tenoit, qui ne povoit avoir assez place pour bailler à ses gens ; et ne lui chaloit quel tort il feist aux chevaliers et escuiers d’autre pais, mais qu’il peust avoir places pour eslever ses gens en nom et en estat : et moult de maux en sont venuz durant ces presentes guerres78.
8Si – et mon propos se clôturera sur ce troisième et dernier point –, il est un moment de l’histoire de France qui permit à Perceval de Cagny d’exprimer à loisir ses louanges envers le lignage ducal d’Alençon et, tout particulièrement à l’égard de son maître, le duc Jean II, d’en faire l’apologie, mais aussi de faire montre d’esprit critique face au comportement des puissants de son temps, c’est à n’en pas douter les quelques années au cours desquelles le royaume de France dut tout ou presque à une femme, Jeanne d’Arc, dont Cagny propose sans nul doute le portrait contemporain le plus autorisé et le plus fidèle79. Dans son œuvre, la Pucelle, comme il l’appelle très fréquemment, apparaît comme il se doit à l’occasion de sa rencontre avec le futur Charles VII, à Chinon, le 6 mars 1429, rencontre au cours de laquelle il lui fait dire de moult merveilleuses choses, tousjours en parlant de Dieu et de ses Sains et que Dieu l’avoit envoyée à l’aide du gentil roy Charles ou fait de sa guerre80, ce qui, contrairement à ce que l’on a pu dire81, n’exonère pas totalement de merveilleux sa biographie de Jeanne. Le chroniqueur en exposera ensuite la carrière militaire jusqu’à son exécution en mai 1431. Grosso modo, sous la plume de Cagny, celle-ci est scandée par deux événements majeurs : tout le processus qui, avec notamment ce ravitaillement au départ de Blois, conduira à la levée du siège d’Orléans82 et l’entreprinse du couronnement du roy83, comme l’indique l’un des titres de chapitre de la chronique. Il importe cependant de souligner que, dans ce récit très précieux de la vie de la Pucelle, rédigé quelques années seulement après sa mort, bien avant que sa postérité et notamment le procès de réhabilitation de 1456, ne crée une légende, un mythe, deux personnages font véritablement corps avec la femme d’armes. Le premier, c’est bien évidemment Jean II d’Alençon. Ce dernier apparaît comme le plus ferme soutien de la Pucelle, comme son plus proche compagnon d’armes. En nous décrivant une Jeanne d’Arc soucieuse du sort de Charles d’Orléans, emprisonné en Angleterre depuis Azincourt, Cagny précise que, à l’occasion de l’amitié et bon vouloir que elle avoit au duc d’Orleens et aussi que ce estoit partie de sa charge, elle se fist tres acointe du duc d’Alençon qui avoit espousé sa fille84. Nous est alors décrite sa visite à la duchesse douairière d’Alençon, Marie de Bretagne, et à l’épouse de Jean II, Jeanne d’Orléans, à l’abbaye de Saint-Florent, où elle est fêtée durant plusieurs jours. Et, conclut Cagny : apres ce tousjours depuis se tint plus prouchaine et acointe du duc d’Alençon que de nul autre ; et tousjours en parlant de lui l’appelloit : « Mon bon duc », et non autrement85. Ce dernier sera alors de toutes les expéditions militaires ou presque. On le rencontre parmi les plus proches de Jeanne d’Arc, Jean Poton, seigneur de Xaintrailles86, Étienne de Vignolles, dit La Hire, Gilles de Rais ou encore Dunois, le fils et le frère bâtard de Louis et Charles d’Orléans. Il sera au cœur des sièges de Jargeau87 et de Beaugency88, ainsi que de la bataille de Patay, notamment89. Du second personnage de la triade qu’il forme avec Jeanne et Jean d’Alençon, en l’espèce le dauphin Charles, le roi Charles VII, Cagny offre une image contrastée, dont il convient de proposer une analyse nuancée. À un prince auprès de qui, avant sa venue […] ne les seigneurs de son sang ne savoient quel conseil prendre, Jeanne d’Arc offre des idées, des perspectives, un dynamisme, un élan : Et depuis, par son aide et conseil, vint tousjours de bien en mieulx, précise Cagny90. Mais avant même qu’il ne soit sacré à Reims, Charles prend des décisions qui agacent Jeanne. Elle est moult marrie du long séjour qu’il fait à Gien, en juin 1429, et, par despit se deslogea et ala logier aux champs deux jours avant le partement du roy91. Plus tard, à Compiègne, Charles donnera l’impression à Jeanne qu’il est pleinement satisfait de ce qu’il a obtenu grâce à elle et qu’il ne souhaite guère aller plus avant92. À partir de ce moment, tout en se montrant mesuré dans les mots, Cagny n’écrira plus une ligne favorable au roi Charles VII, pour lequel elle fist choses increables à ceulx qui ne l’avoient veu, et peult on dire que encore eust fait, se le roy et son conseil se fussent bien conduiz et maintenuz vers elle93. Le jugement du chroniqueur est terrible et sans appel : Pour demourer en paix, le roy monstra bien que il en avoit tres grant vouloir et ayma mieulx à donner ses hiretaiges de la couronne et de ses meubles tres largement que soy armer et soustenir le fais de la guerre94. Il faudra attendre août 1437 et la conquête française de Nemours pour qu’il admette, à propos d’un Charles VII visiblement revigoré par l’ampleur des forces de toute sorte qui, pour l’occasion, s’étaient mises à son service, que le tres bon courage qu’il avoit et la grant volenté de recouvrer son royaume lui creut de plus de la moitié95. L’on se doit cependant de préciser que Cagny, qui s’était déjà montré très critique, lorsqu’il décrivit l’exécution de Jean de Montaigu, maître de l’hôtel du roi Charles VI, le 17 octobre 1409, envers un officier royal qui tant fist que il avoit le gouvernement du corps du roy, de ses domaines et de toutes ses finances96, a soin d’ajouter qu’à Gien, pour diverses raisons, certains membres de son hôtel lui déconseillaient d’entreprendre le voyage de Reims97, et qu’à Compiègne, il sembloit que il fust conseillé au contraire du voulloir de la Pucelle, du duc d’Alençon et de ceulx de leur compaignie98. Et Cagny de nommer certains d’entre eux : l’archevêque de Reims Renault de Chartres et Georges de la Trémoille, qui avoit seul et pour le tout le gouvernement du corps du roy, de toutes ses finances et des forteresses de son demaine estans en son obeissance, ce qui lui valut, à l’estime de Cagny, d’être enlevé, en juin 1433, à Chinon, par Jean de Bueil, à l’instigation de membres d’un lignage très proche de Jean II d’Alençon, les Anjou99. L’on ne peut guère être loin de penser que, plus que le roi lui-même, c’est son entourage que Cagny accuse d’une passivité coupable, soit une conception de la responsabilité politique qu’il partage avec bon nombre de ses homologues du temps. Quoi qu’il en soit, de par les prises de position qu’elle contient à propos d’une fonction royale jugée faillible, la Chronique de Perceval de Cagny peut être tenue pour un premier essai, essai réussi à n’en pas douter, de distanciation par rapport à l’image monarchique véhiculée par l’école historique dyonisienne d’un Pintoin ou d’un Chartier, et, partant, par rapport à sa démarche historiographique. J’ajouterai pour terminer et pour être complet que, à l’extrême fin de sa chronique, c’est d’un très jeune dauphin Louis, futur Louis XI, que parle Cagny, un prince dont, certes, il n’occulte pas l’impétuosité, l’entêtement, voire la cruauté, mais aussi un futur roi qui commence à faire montre de réelles dispositions militaires, à Château-Landon, en 1437, ce qui amène Cagny à en brosser un portrait plutôt flatteur100.
9Il est temps de conclure brièvement, une conclusion en forme d’appel, ai-je envie de dire. Car tout dans cette modeste contribution est appel. Perceval de Cagny appartint à l’hôtel des princes d’Alençon et eut maille à partir avec divers niveaux de justice pour une parcelle de terre : voilà tout ce que nous savons ou presque, pour l’instant, de sa vie. L’on ne peut qu’en appeler à une recherche approfondie sur ce point. Son œuvre nous est connue par une copie du XVIIe siècle. À cet égard, s’impose, là aussi, un appel à des investigations renouvelées au sein des bibliothèques. De la Maison d’Alençon, qui lui offrit travail, gîte et couvert et dont il souhaita, en retour, célébrer les hauts faits dans sa Chronique, l’histoire reste largement à faire. Voilà sans nul doute un terrain appelé à être creusé, tout comme il y a lieu, semble-t-il, de tenir la Chronique de Perceval de Cagny, ainsi que je le précisais dans le titre du présent article, comme un récit à tirer des limbes qu’il a regagnées après avoir été, un temps, mis à l’honneur par Quicherat.
Notes de bas de page
1 À des titres divers, je dois de chaleureux remerciements à MM. J. Dumont (F.R.S.–FNRS – ULg), C. Masson (ULg) et B. Schnerb (U. Charles-de-Gaulle – Lille 3) et m’empresse de les leur remettre.
2 À ce propos, voir R. Poupardin, Catalogue des manuscrits des collections Duchesne et Bréquigny, Paris, 1905, p. i-xxi et, en ce qui concerne le ms. dont il est ici question, p. 53-54 ; E. Boulard, Art. Duchesne (André), Dictionnaire des Lettres françaises (= D.L.F.). Le xviie Siècle, éd. P. Dandrey, Paris, 1996, p. 408-409.
3 G. Krumeich, Jeanne d’Arc à travers l’histoire, trad. fr., Paris, 1993, p. 107-112 ; I. Chave, Les châteaux de l’apanage d’Alençon (1350-1450). Volonté politique, importations architecturales, économie de la construction, Alençon, 2003, p. 22-23, 85, 223, 231, 234-235, 238, 264, 405 et passim (l’auteur y montre la richesse et la précision de la chronique en matière d’architecture). Le texte a également été utilisé par G. Bry de la Clergerie dans son Histoire des pays et comté du Perche et duché d’Alençon, Paris, Pierre Le-Mur, 1620, ou, pour être plus précis, dans sa partie généalogique.
4 G. Tyl-Labory, Art. Perceval de Cagny, D.L.F. Le Moyen Âge, éd. G. Hasenohr, M. Zink, Paris, 1992, p. 1128-1129. Voir aussi Repertorium fontium historiae medii aevi, t. 3, Rome, 1970, p. 105.
5 P. Contamine, Art. Cagny Perceval de, dans P. Contamine, O. Bouzy, X. Hélary, Jeanne d’Arc, histoire et dictionnaire, Paris, 2012, p. 589-590. L’on trouve dans ce volume des notices sur nombre de personnages mentionnés à l’issue de cet article, lorsqu’il est question de Jeanne d’Arc.
6 J. Quicherat, Histoire de Jeanne d’Arc, d’après une chronique inédite du xve siècle, Bibliothèque de l’École des chartes, 2e sér., t. 2, 1845-1846, p. 143-171 ; id., Procès de condamnation et de réhabilitation de Jeanne d’Arc dite la Pucelle, t. 4, Paris, 1847, p. 1-37.
7 Perceval de Cagny, Chroniques, éd. H. Moranvillé, Paris, 1902.
8 J. Favier, Pierre Cauchon. Comment on devient le juge de Jeanne d’Arc, Paris, 2010.
9 Perceval de Cagny, Chroniques, p. xviii. Le présent propos est centré presqu’exclusivement sur Cagny et son œuvre. Les notes ont été réduites au maximum ; il ne m’a pas semblé nécessaire de multiplier celles d’identification, qui ne concernent pas directement mon propos.
10 Ibid., p. 31.
11 Boufflers, dép. Somme, arr. Abbeville, cant. Crécy-en-Ponthieu.
12 Saisseval, dép. Somme, arr. Amiens, cant. Molliens-Dreuil.
13 Crillon, dép. Oise, arr. Beauvais, cant. Songeons.
14 Ibid., p. 31.
15 Voir essentiellement : J. Gourhand, Art. Alençon. II. Grafschaft, Herzogtum, Lexikon des Mittelalters, éd. broch., t. 1, Munich, 2003, col. 350-351 ; O. Bouzy, Art. Alençon Jean II, duc d’, (1392-1476), dans Contamine, Boulzy, Hélary, Jeanne d’Arc, p. 498-500 ; I. Chave, Les châteaux de l’apanage d’Alençon ; F. Bouvier des Noes, Procédures politiques du règne de Louis XI. Le procès de René d’Alençon, comte de Perche, 1481-1483, t. 2, Thèse de Doctorat en Histoire, Université de Paris-Sorbonne (Paris iv), 2003, p. 110-111 (Éd. Lille, 2003). Voir encore A. Vallez, Art. Jean II duc d’Alençon, pair de France, comte de Perche, vicomte de Beaumont, seigneur de Fougères, Les Chevaliers de l’Ordre de la Toison d’or, éd. R. De Smedt, 2e éd., Francfort – Berlin – Berne – Bruxelles – New York – Oxford – Vienne, 2000, p. 90-93 ; A. Vallet de Viriville, Art. Jean, deuxième duc d’Alençon, Nouvelle biographie générale, t. 26, Paris, 1858, col. 510-517.
16 Perceval de Cagny, Chroniques, p. 31.
17 Les Hangest de Genlis, possessionnés en Picardie, Vermandois et Normandie, constituent une branche cadette des seigneurs de Hangest, très tôt séparée de la branche aînée. Le personnage ici mentionné est vraisemblablement Jean III, sire de Genlis, capitaine de Chauny (1411-† 1421), marié à Marie de Sarrebrück (1449). Informations aimablement communiquées par Monsieur Gaylord Bonnafous, dont la thèse (Université Charles-de-Gaulle – Lille 3), porte sur les Hangest, seigneurs d’Arzillières. Je l’en remercie vivement. Montdidier, dép. Somme, ch.-l. d’arr. ; Genlis, dép. Côte d’Or, arr. Dijon, ch.-l. de cant. ; Senlis, dép. Oise, ch.-l. d’arr. et de cant.
18 Perceval de Cagny, Chroniques, p. xv-xviii. Les documents rendant compte de ces litiges sont conservés à Paris, Archives nationales de France, x1a 4789, ff. 392v, 406v, 451v.
19 Perceval de Cagny, Chroniques, p. iii-iv n. 2. Les documents sont conservés à Paris, Bibliothèque nationale de France, Coll. Doat, ms. 217, ff. 54 s.
20 Perceval de Cagny, Chroniques, p. ii-iii. Saint-Germain-en-Laye, dép. Yvelines, ch.-l. d’arr. et de cant.
21 Ibid., p. ii, vii.
22 Ibid., p. 31.
23 Ibid., p. vi.
24 Ibid., p. 40-41.
25 Ibid., p. 46 s. Gien, dép. Loiret, arr. Montargis, ch.-l. de cant.
26 Ibid., p. 70-73.
27 Ibid., p. 74-75.
28 Ibid., p. 235 s. Charny, dép. Yonne, arr. Auxerre, ch.-l. de cant. ; Château-Landon, dép. Seine-et-Marne, arr. Fontainebleau, ch.-l. de cant. ; Nemours, dép. Seine-et-Marne, arr. Fontainebleau, ch.-l. de cant. ; Montereau-Fault-Yonne, dép. Seine-et-Marne, arr. Provins, ch.-l. de cant. ; Montargis, dép. Loiret, ch.-l. d’arr. ; Dreux, dép. Eure-et-Loir, ch.-l. arr. ; Pontoise, dép. Val-d’Oise, ch.-l. arr. ; Chevreuse, dép. Yvelines, arr. Rambouillet, ch.-l. de cant. ; Gerberoy, dép. Oise, arr. Beauvais, cant. Songeons.
29 Ibid., p. 229. Château-Gonthier, dép. Mayenne, ch.-l. d’arr.
30 Ibid., p. 40.
31 Ibid., p. 105-107.
32 Ibid., p. 118-121. Baugé, dép. Maine-et-Loire, arr. Saumur, ch.-l. de cant.
33 Ibid., p. 137-139.
34 Ibid., p. 154-155. Patay, dép. Loiret, arr. Orléans, comm. Patay.
35 Tounebu, dép. Calvados, arr. Caen, cant. Thury-Harcourt.
36 Grimbosq, dép. Calvados, arr. Caen, cant. Bretteville-sur-Laize.
37 Auvillars, dép. Calvados, arr. Lisieux, cant. Cambremer.
38 Barbazan-Dessus, dép. Hautes-Pyrénées, arr. Tarbes, cant. Tournay.
39 Ibid., p. 68-70.
40 Ibid., p. 123-124.
41 Ibid., p. 219-221.
42 La Pallice, dép. Charente-Maritime, com. La Rochelle.
43 Mauzé-sur-le-Mignon, dép. Deux-Sèvres, arr. Niort, ch.-l. de cant.
44 Saint-Maixent (-de Beugné ou -l’École), dép. Deux-Sèvres, arr. Niort, cant. Coulonges-sur-l’Autize ou ch.-l. de cant.
45 Ibid., p. 219.
46 Ibid., p. 220.
47 Ibid., p. 31.
48 Argentan, dép. Orne, ch.-l. d’arr.
49 Ibid., p. 37-38.
50 Ibid., p. 42-43.
51 Saint-Aubin du Cormier, dép. Ille-et-Vilaine, arr. Fougères, ch.-l. de cant.
52 Ibid., p. 38.
53 Ibid., p. 129.
54 Ibid., p. 93.
55 Ibid., p. 99.
56 Ibid., p. 129-131. La Bressinière, dép. Mayenne, arr. Laval.
57 Saint-Céneri-le-Gérei, dép. Orne, arr. Alençon, cant. Alençon.
58 Ibid., p. 185-187.
59 Gloton, dép. Yvelines, arr. Mantes-la-Jolie, cant. Bonnieres-sur-Seine, comm. Bennecourt.
60 Ibid., p. 59-60.
61 Ham-en-Artois, dép. Pas-de-Calais, arr. Béthune, cant. Norrent-Fontes.
62 Ibid., p. 60-61.
63 Ibid., p. 61-62.
64 Ibid., p. 64-66.
65 Verneuil-sur-Avre, dép. Eure, arr. Évreux, ch.-l. de cant.
66 Ibid., p. 80-81.
67 Ibid., p. 22. Le Crotoy, dép. Somme, arr. Abbeville, cant. Rue.
68 Ibid., p. 31.
69 Ibid., p. 58.
70 Ibid., p. 40-41.
71 Bicêtre = Le Kremlin-Bicêtre, dép. Val-de-Marne, arr. Hay-les-Roses, ch.-l. de cant.
72 Ibid., p. 56-57.
73 Ibid., p. 71-73.
74 Ibid., p. 210.
75 Ibid., p. 51.
76 Ibid., p. 23.
77 Ibid., p. 181-182.
78 Ibid., p. 256-257.
79 J. Quicherat notait déjà ce fait dans son Procès de condamnation, t. 4, p. 1.
80 Ibid., p. 139.
81 G. Krumeich, Jeanne d’Arc à travers l’histoire, p. 108.
82 Perceval de Cagny, Chroniques, p. 141-148.
83 Ibid., p. 148-149, 156-160.
84 Ibid., p. 148.
85 Ibid. Saint-Florent-le-Vieil, dép. Maine-et-Loire, arr. Cholet, ch.-l. de cant.
86 Xaintrailles, dép. Lot-et-Garonne, arr. Nérac, cant. Lavardac.
87 Jargeau, dép. Loiret, arr. Orléans, ch.-l. de cant.
88 Beaugency, dép. Loiret, arr. Orléans, ch.-l. de cant.
89 Ibid., p. 149-156.
90 Ibid., p. 140.
91 Ibid., p. 157.
92 Ibid., p. 164-165.
93 Ibid., p. 171.
94 Ibid., p. 206.
95 Ibid., p. 239.
96 Ibid., p. 47.
97 Ibid., p. 157.
98 Ibid., p. 165.
99 Ibid., p. 187-188.
100 Ibid., p. 237-238.
Auteur
Maître de recherches du FRS–F.N.R.S. – Université de Liège – Transitions. Département de recherches sur le Moyen Âge tardif & la première Modernité
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