Appendice ii. À propos de la découverte d’un tableau de l’école lyonnaise du xixe siècle. Gavroche, Victor Hugo et la révolution de 1848
p. 235-242
Texte intégral
1En 2002, année « Victor Hugo », nous avons découvert ce petit tableau (40,5 x 32,5 cm) chez un habitant d’un village jurassien. Il s’y trouvait depuis deux générations. Les parents du propriétaire qui avaient été respectivement chauffeur et cuisinière du préfet de Côte-d’Or l’avaient reçu en cadeau de celui-ci lorsqu’ils avaient pris leur retraite. Le personnage du tableau est un enfant, presque un adolescent, pieds nus sur les pavés d’une barricade, enveloppé du drapeau tricolore troué de balles. Il a combattu, il est blessé, son épée brisée gît à ses pieds, symbole qui peut paraître grandiloquent mais on sait que les insurgés utilisaient toutes sortes d’armes prises à l’ennemi1. À l’arrière-plan dans la fumée de la fusillade, on distingue le clocheton d’un palais, peut-être les Tuileries. Spontanément nous vîmes là une représentation de Gavroche, mais le nom du petit héros n’y figure pas. Pour la commodité de l’exposé, nous continuerons cependant à l’appeler ainsi.
2À gauche, le titre : « Tirez maintenant ! 23 février 1848 » et à droite les fusils braqués sur Gavroche rappellent la fusillade du boulevard des Capucines, l’événement, en grande partie fortuit, qui déclencha la révolution. En bas, la signature « 24 mars Claudius Jacquand » précise que le tableau a été peint au cours du mois de mars 1848, de ce « Printemps des peuples » plein d’espoirs et de tumultes qui secoua Paris, la France et une grande partie de l’Europe. Il était aussi évident que le personnage n’est pas forcément Gavroche puisque celui-ci apparut plus tard dans Les Misérables de Victor Hugo, publiés en 1862 ; mais on sait qu’une première forme du roman qui devait s’appeler La Misère existait en 1848. Par ailleurs, Victor Hugo fait mourir Gavroche sur la barricade de la rue de la Chanvrerie au faubourg Saint-Antoine, lors de l’insurrection des 5 et 6 juin 1832 qui suivit les funérailles du général Lamarque.
3Au cours de cette première approche, il nous apparut finalement que le sujet du tableau, plus que son caractère artistique, qui n’est cependant pas médiocre, était intéressant à deux points de vue : peut-on tenter une généalogie du personnage de Gavroche ? Quels pouvaient être la signification morale et politique, le statut de cette représentation de Février 1848 au moment même où elle fut réalisée ?
4Le peintre Claudius Jacquand (Lyon 1804-Paris 1878) est présenté par le répertoire Bénézit2 comme l’auteur de Tableaux d’histoire et de genre très finis, habilement composés et peints, mais qui manquent souvent de mouvement et de vie. À propos de la peinture lyonnaise du xixe siècle, nous disposons du bel ouvrage d’Élisabeth Hardouin-Fugier et Étienne Grafe3 qui met en évidence l’influence prolongée d’Ingres sur cette école, la proximité avec la fabrique de soie et ses peintres de roses, la forte empreinte du catholicisme et la qualité du travail pictural qui inspira à Baudelaire des mots cruels, pour une part certainement injustes4.
5Claudius Jacquand apparaît modestement dans cet ouvrage, en partie peut-être parce qu’il s’est installé définitivement à Paris en 1836. Il est seulement mentionné par quelques annotations et deux petites reproductions en noir et blanc intitulées : Pour la route de la Saône à la Loire (musée de Brou à Bourg-en-Bresse) et L’Inondation (musée de Montargis). Il s’agit de tableaux de genre et d’actualité – il y avait eu en 1840 des inondations catastrophiques dans la région lyonnaise – qui mettent en scène un enfant à la figure ronde, un peu lunaire, au regard effaré, semblable à celui représenté ici. Ce tableau appartiendrait-il au « genre sentimental des événements contemporains » évoqué par Élisabeth Hardouin-Fugier et Étienne Grafe ? N’aurait-il qu’un intérêt anecdotique et documentaire ? Retenons, pour l’instant, que Claudius Jacquand poursuivit à Paris une carrière de peintre mondain, quasi officiel, prolongeant le style troubadour. Grâce à la protection de Forbin (1777-1841), directeur des musées royaux sous la Restauration et réorganisateur du Louvre, et à celle de Granet (1775-1849), directeur des galeries de Versailles, certaines de ses œuvres furent achetées pour le château, principalement de la peinture consacrée aux croisades et un grand tableau commandé par Louis-Philippe représentant le Conseil des ministres réuni à la suite du décès du duc d’Orléans.
6La peinture d’histoire de Claudius Jacquand, ses sujets religieux, ses portraits se trouvent aujourd’hui dans une vingtaine de musées français et étrangers, outre Versailles, dans notre région à Lyon, Brou, Dijon, Morez, Dole.
I. Le mythe de Gavroche, une identité en mouvement
7Une incursion dans l’œuvre immense de Victor Hugo nous conduit à proposer une généalogie du personnage de Gavroche. Dans Notre Dame de Paris (1831)5, on relève l’écolier Jehan Frollo, le frère de l’épouvantable archidiacre de la cathédrale. Comme Gavroche, Jehan Frollo est un « gamin de Paris » transposé au xve siècle. Par goût de la liberté plus peut-être que par nécessité, Jehan Frollo est lui aussi un jeune garçon jeté sur le pavé de Paris. Il finit par rejoindre les truands avec lesquels il se lance à l’assaut de Notre-Dame pour délivrer Esméralda. Jehan Frollo a déjà la gouaille, l’esprit frondeur, l’horreur du bourgeois et de la maréchaussée qui caractériseront Gavroche. Comme Gavroche, il meurt dans une action folle en marge d’une bataille de rue. Jehan Frollo est jeté dans le vide par Quasimodo défendant les tours de Notre-Dame ; Gavroche reçoit une balle en tentant de récupérer la poudre des gibernes des gardes nationaux tombés devant la barricade. Observons que Victor Hugo ne fut pas le seul à avoir mis en scène des adolescents dans les mouvements révolutionnaires parisiens. Delacroix a peint aux pieds de La Liberté guidant le peuple (1832) un jeune homme expirant coiffé de la faluche (le béret) des étudiants parisiens. Dans L’Éducation sentimentale, le garde national Dussardier engagé dans la terrible bataille de 1848, sauve par générosité un gamin enveloppé lui aussi d’un drapeau tricolore qui criait aux assaillants : « Allez-vous tirer sur vos frères ! ». Flaubert fait tomber Dussardier du côté de la République lors du coup d’État du 2 décembre6. L’éducation des « sentiments » en politique n’est pas toujours linéaire, en effet.
8Revenons aux Misérables. Victor Hugo a imaginé parallèlement à Gavroche d’autres personnages qui eurent une fin semblable, par exemple, M. Mabeuf, le vénérable savant réduit à la misère par la dureté des temps. De manière inattendue, M. Mabeuf se joint aux insurgés, monte sur la barricade pour y redresser le drapeau rouge et tombe foudroyé. C’est alors seulement que l’on apprend qu’il avait été conventionnel et régicide – un type d’homme qui frappait vivement l’imagination à cette époque. Il y a aussi une jeune fille malheureuse, Éponine, la fille de Thénardier, secrètement amoureuse de Marius. Elle détourne de la main le tir d’un garde dirigé sur Marius et meurt de ses blessures. L’âge, la science, la féminité, l’amour se sont ainsi donné rendez-vous de même côté de la barricade de Saint-Antoine7, mais le personnage central du drame par sa jeunesse, son innocence, sa gaieté, son intelligence, sa dimension d’avenir, c’est Gavroche. Victor Hugo fait une théorie, développe une « physiologie » du titi parisien : Gavroche, c’est « Paris étudié dans son atome », « peindre l’enfant, c’est peindre la ville ». Paris est « synonyme de Cosmos, la capitale de la civilisation. Le gamin exprime Paris et Paris exprime le monde. […] Ces pieds nus, ces bras nus, ces haillons, ces ignorances, ces abjections, ces ténèbres peuvent être employés à la conquête de l’idéal »8.
9« Au fait, pourquoi s’appelait-il Gavroche ? » se demande Victor Hugo, qui répond : « Probablement parce que son père s’appelait Jondrette » alias Thénardier, le scélérat le plus abject. À celui qui lui lance : « Tu n’es qu’un bâtard ! » Gavroche réplique : « ça, je m’en fiche d’une manière profonde ». Gavroche, appuyé pieds nus sur le pavé de Paris, est le miracle moral qui éclaire l’avenir du monde. Ainsi, l’enfant révolutionnaire a-t-il été un lieu commun de la fiction littéraire et artistique à l’époque romantique. Inventant Gavroche, Victor Hugo a conféré à l’insurrection de juin 1832 la puissance de son imagination et de son verbe.
10Cependant, si les œuvres de fiction reflétaient une réalité incontestable, à savoir la participation d’enfants aux mouvements révolutionnaires9, on constate qu’elles furent sélectives dans la représentation du phénomène. L’abondance de l’information, l’ampleur des combats, le triomphe ou l’échec de telle ou telle journée10, l’emploi de tel ou tel drapeau, le tricolore, le rouge, voire le noir11, n’expliquent pas pourquoi la représentation d’enfants – qui est un point sensible et révélateur – fut beaucoup plus fréquente dans l’iconographie de Février 1848 que dans celle de tout autre mouvement, en premier lieu l’insurrection ouvrière de juin 1848 ou la Commune de 187112. Ce déséquilibre est un fait historique qui ne correspond pas à la réalité, répétons-le. Cela nous oblige à aller au-delà de la fiction.
11Victor Hugo, mémorialiste, est plein d’enseignement sur le phénomène révolutionnaire, ainsi que sur l’évolution de sa pensée. Dans Notre-Dame de Paris, il évoque encore sur un ton anodin les groupes d’enfants du Paris de sa jeunesse, « ces petits sauvages va-nu-pieds qui ont de tout temps battu le pavé de Paris sous le nom éternel de gamins13 et qui, lorsque nous étions enfants aussi, nous ont jeté des pierres parce que nos pantalons n’étaient pas déchirés… »14. Mais le Moyen Âge rêvé de Notre-Dame de Paris passa vite de mode. La question sociale et, à l’intérieur de celle-ci, le drame de l’enfance misérable prirent la première place dans les préoccupations de Victor Hugo. Dans Choses vues15, il note en mai 1839, lors du soulèvement dit « des Saisons », l’apparition dans Paris de jeunes garçons de 14 à 15 ans venus des faubourgs et armés de fusils aussi grands qu’eux. Cette prise de conscience inquiète ne l’entraîne pourtant pas vers des réactions de peur et ne le détourne pas d’une réflexion sur les causes de la situation, sur la construction injuste de la société, sur l’ampleur et la violence croissante des journées révolutionnaires.
12L’injustice sociale constitue la trame des Misérables et en justifie le titre. Comme beaucoup d’autres, Victor Hugo cherche à comprendre. Tout soulèvement, pour lui, est justifié par des causes profondes mais il faut sortir de la violence, ce qui le conduit à esquisser une sociologie des forces sociales qui isolerait les plus radicaux qui étaient d’une part,
les enragés modérés […], le mauvais riche, le mauvais pauvre […], la civilisation malheureusement représentée à cette époque plutôt par une agrégation d’intérêts que par un groupe de principes était ou se croyait en péril ; elle poussait le cri d’alarme ; chacun se faisait le centre, la défendait, la secourait et la protégeait, à sa tête ; et le premier venu prenait sur lui de sauver la société16.
13D’autre part, il y avait « la populace [qui] livre bataille au peuple, les gueux [qui] attaquent le droit commun ; l’ochlocratie [nous dirions le Lumpenproletariat, les clochards qui] s’insurge contre le démos »17. Il en déduit une typologie des soulèvements et distingue « l’émeute qui sort d’un fait matériel, l’insurrection qui est toujours un phénomène moral », la révolution qui s’isole et échoue, celle au contraire qui parvient à entraîner le peuple, affirme une société commune et triomphe aisément derrière le drapeau tricolore, comme en juillet 1830 et février 1848. La guérison viendra par la lumière, par le lien social : « Faites des hommes, développez l’instruction universelle »18. Gavroche symbolise la force vitale d’une jeunesse ouverte vers l’esprit, d’une jeunesse qui ne se confond pas avec la barbarie et refuse la tyrannie.
14On relève dans l’histoire de nombreux exemples très didactiques voire apologétiques de cette jeunesse qui se sacrifie et qui est sacrifiée, au moins dans la civilisation occidentale. Il s’agit le plus souvent de garçons, mais aussi des filles : Antigone, les vierges chrétiennes livrées aux bêtes, Jeanne d’Arc. Tous n’ont pas les armes à la main : en Hollande, un enfant sauve le pays en bouchant avec son doigt la fissure de la digue ; à Leyde, en 1575, le jeune Cornelis Joppenz indique aux gueux la voie à suivre pour délivrer la ville. Sous la Révolution française, il y eut en 1793, le hussard Bara (14 ans) qui tomba sous les coups des vendéens et le garde national Viala tué par les royalistes sur les bords de la Durance. Nous pourrions citer d’autres figures littéraires ou historiquement avérées : de Victor Hugo encore, l’enfant grec ; de Fadeïev, les komsomols de la Jeune Garde (1945) ; Henri Fertet fusillé à l’âge de 16 ans en 1943 à la citadelle de Besançon.
15Faisons une hypothèse : Gavroche serait une pièce d’un mythe très ancien, à la fois anhistorique et historique, synchronique et diachronique, permanent et jamais rigoureusement identique, constamment réinventé, pour reprendre les termes de Claude Lévi-Strauss19. Selon cet auteur, le mythe est un langage structuré qui exprime la permanence de la vie et les mutations des sociétés humaines. À ce sujet, évoquons le mythe grec, celui d’Eros chez Platon. Dans Le Banquet, Socrate décrit « Erôs aux deux visages », ce bâtard né de la rencontre du dieu Poros (le chemin) et d’une mortelle, Pénia (la pauvreté), venue mendier au banquet des dieux. C’est le plus jeune des demi-dieux, le demon au sens grec du désir d’éternité :
Erôs est toujours pauvre, et il s’en faut de beaucoup qu’il soit délicat et beau, comme le croient la plupart des gens. Au contraire, il est rude, malpropre, va-nu-pieds et il n’a pas de gîte, couchant toujours par terre et sur la dure, dormant à la belle étoile sur le pas des portes et sur le bord des chemins, car puisqu’il tient de sa mère, c’est l’indigence qu’il a en partage. À l’exemple de son père, en revanche, il est à l’affût de ce qui est beau et de ce qui est bon, il est viril, résolu, ardent, et c’est un chasseur redoutable ; il ne cesse de tramer des ruses, il est passionné de savoir et fertile en expédients, il passe tout son temps à philosopher20.
16N’est-ce pas le portrait de Gavroche ? Victor Hugo aurait-il été inspiré par la lecture du Banquet ? C’est vraisemblable, mais n’enlève rien à notre hypothèse, du moins aux questions qu’elle nous invite à poser à l’histoire21.
II. Le mythe représenté
17En notre temps où un déluge d’informations audiovisuelles et d’images instantanées, voire virtuelles, souvent indécodables, se déverse sur le public, on peut se demander si le mythe remplit sa fonction de langage. Une littérature énorme s’est emparée des questions posées par l’image et son interprétation, à laquelle participent philosophes, médiologues, anthropologues, historiens, journalistes, spécialistes de l’art. Il est vrai que les enjeux économiques, culturels, politiques sont considérables. La violence, la souffrance, les passions, les rapports entre les hommes sont entraînés dans cet ouragan d’images. À propos de l’enfant ou de l’adolescent délinquant, la peur paraît prendre aujourd’hui le pas sur l’espoir, comme si les fusils anonymes se braquaient à nouveau sur Gavroche.
18Il n’était pas dans notre intention de tenter d’analyser ces inquiétudes mais seulement de mesurer, grâce à ce petit tableau, ce qui nous rapproche et nous sépare du temps de Victor Hugo. Le tableau de Claudius Jacquand n’est pas un document ni une information quasi instantanée sur la fusillade du 23 février 1848. Il est une représentation du mythe suscitée par l’indignation générale que provoqua la mort des « victimes de Février ». Ce n’est qu’après la fusillade que Paris se couvrit de barricades et que le régime de Louis-Philippe s’effondra. Inversement, il est peu probable que le même tableau eût pu être réalisé quatre mois plus tard, à la suite de l’insurrection ouvrière de juin 1848, bien que celle-ci eût été beaucoup plus meurtrière que février, et la présence d’enfants avérée. L’inadéquation entre l’insurrection de juin et le mythe nous semble en rendre compte. On ne regarde pas et, à plus forte raison, on ne représente pas ce que l’on ne saurait qu’à peine voir et dire. Une approche semblable peut être étendue à la Commune qui fut longtemps indicible et irreprésentable, a fortiori avec des enfants. Cette recherche a été surtout pour nous une occasion de revisiter l’œuvre de Victor Hugo et les richesses incomparables qu’elle offre à l’historien qui s’intéresse au xixe siècle22.
Notes de bas de page
1 Il s’agit en l’occurrence du sabre court de la Garde nationale.
2 Bénézit Emmanuel, 1966, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par groupe d’écrivains spécialistes français et étrangers, t. v, Paris, Gründ, p. 102.
3 Hardouin-Fugier Élisabeth et Grafe Étienne, 1995, La peinture lyonnaise au xixe siècle, Paris, Éditions de l’Amateur, p. 75.
4 Citation de Baudelaire : « L’école de Lyon, le bagne de la peinture, l’endroit au monde où l’on travaille le mieux les infiniment petits […] des tableaux de salle à manger, de vrais tableaux de salle à manger » (Hardouin-Fugier Élisabeth et Grafe Étienne, La peinture lyonnaise…, op. cit., p. 168).
5 Hugo Victor, 1867 [1831], Notre Dame de Paris, Paris, Livre de poche.
6 Flaubert Gustave, 1869, L’Éducation sentimentale, Paris, Michel Lévy Frères et Neefs Jacques, 2004, « Flaubert sous Napoléon III », in Société d’histoire de la révolution de 1848, Comment meurt une république : autour du 2 décembre 1851, actes du colloque de Lyon du 28 novembre au 1er décembre 2001, Paris, Créaphis, p. 259.
7 Victor Hugo a réuni ses héros derrière une barricade surmontée du drapeau rouge, ce qui laisse supposer qu’il ne récuse pas l’emblème. Il faut remarquer que l’insurrection échoua.
8 Hugo Victor, 19.. [1862], Les Misérables, t. iii, Paris, Éditions de la Bibliothèque mondiale, p. 105-125.
9 Les mémorialistes, la presse du temps et les études historiques récentes confirment la présence d’enfants et d’adolescents, de femmes, voire de vieillards dans la construction et la défense des barricades lors de la plupart des mouvements, Commune de 1871 comprise. Cf. Latta Claude, 1990, « Lyon, 1834 : les victimes de la répression de la seconde révolte des canuts », in Faure Alain (éd.), Répression et prison politique en France et en Europe au xixe siècle, Paris, Céraphis, p. 43 ; Id., 1996, « L’insurrection de 1839 », in Agulhon Maurice (éd.), Blanqui et les Blanquistes, Paris, CDU-SEDES, p. 78 ; Id., 1998, « L’insurrection et les insurgés de juin 1849 à Lyon », in Charle Christophe (éd.), La France démocratique. Mélanges offerts à Maurice Agulhon, Paris, Publications de la Sorbonne, p. 238. Voir également Becker Jean-Jacques et Candar Gilles (dir.), 2004, Histoire des gauches en France, t. i, Paris, La Découverte, p. 175. Cet ouvrage rappelle qu’en 1871, après l’écrasement de la Commune, 651 enfants parisiens furent traduits devant la justice militaire.
10 Selon la plupart des historiens, l’insurrection de 1832 fut la première manifestation importante des républicains ; celle de juin 1848 fut un soulèvement désespéré et sans chef des ouvriers parisiens contre la fermeture des Ateliers nationaux. Toutes deux furent un échec.
11 Corbin Alain et Mayeur Jean-Marie (dir.), 1997, La barricade, Paris, Publications de la Sorbonne.
12 Tillier Bertrand, 2004, La Commune de Paris : révolution sans images ? Politique et représentations de la France républicaine (1871-1914), Seyssel, Éditions Champ Vallon.
13 L’auteur a ajouté en note que « ce mot fut imprimé pour la première fois et arriva de la langue populaire dans la langue littéraire en 1834, le scandale fut vif ».
14 Hugo Victor, Notre-Dame de Paris, op. cit., p. 72.
15 Hugo Victor, 1957 [1887], Choses vues, t. i, Paris, Éditions de la Bibliothèque mondiale, p. 43-47.
16 Hugo Victor, Les Misérables, op. cit., t. v, p. 245.
17 Ibid., p. 207. Voir à ce sujet Maurel Jean, 1985, Victor Hugo philosophe, Paris, PUF, en particulier le chapitre intitulé « Le démon du démos » (p. 94). Victor Hugo a placé la barricade Saint-Antoine de 1832 et Gavroche au centre de son roman, mais est resté muet d’horreur devant celle du Temple en juin 1848. D’autres écrivains réagirent, en revanche, très négativement : Mérimée, Musset, Berlioz, par exemple, Cf. Oelher Dolf, Le spleen contre l’oubli…, op. cit., p. 30.
18 Ibid., t. iii, p. 117.
19 Lévi-Strauss Claude, 1958, Anthropologie structurale, Paris, Plon ; voir également Vernant Jean-Pierre, 1996, Entre mythe et politique, Paris, Seuil ; et « Entretien avec François Busnel » Revue Lire, décembre 2004-janvier 2005.
20 Platon, 2004, Le Banquet (traduit par Luc Brisson), Paris, Flammarion.
21 Blumenberg Hans, 2005, La raison du mythe, Paris, Gallimard.
22 Caron Jean-Claude et Stora-Lamarre Annie (éd.), 2004, Hugo politique, actes du colloque de Besançon (11-13 décembre 2002), Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté. Voir aussi : Serna Pierre, 2005, « Histoire d’une conversion, une trajectoire peu commune, de droite à gauche », in Id., La République des girouettes, Seyssel, Éd. Champ Vallon, p. 87-101.
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