Expressivité et récréativité
Une étude empirique du portrait sportif
p. 169-183
Résumés
Dans le cadre d’une conception modulaire de l’expressivité, l’article explore le champ de la récréativité à partir de l’examen empirique d’un texte journalistique. Elle met en évidence que l’expressivité résulte de la conjonction de déviances multiples aux normes textuelles du discours ambiant qui définit la marge des écarts en fonction de la visée discursive de l’énoncé.
The paper presents an empirical analysis of a specific journalistic text under the aspect of recreation, conceived as a module of expressivity within the larger field of its modalities. The aim is to show that expressivity results from conjoined deviations as to internal and external norms of the text in respect to the pursued goal.
Texte intégral
« Le football provoque une excitation très particulière […]. On est dans l’ordre du retenu ou de l’explosif. »
Le Monde 2006-07-04
1. Préambule
1Le tournant pragmatique a amené la linguistique à étendre ses recherches du système de la langue aux emplois de celle-ci comme manifestations de l’énonciateur dans son dire et à porter ainsi une attention particulière à la fonction dite expressive, affective (Bally 1935 : 113) ou émotive (Jakobson 1964 : 354), et à ses concrétisations verbales1.
« L’affectivité », écrit Bally (1935 : 113), « est la manifestation naturelle et spontanée des formes subjectives de notre pensée : elle est indissolublement liée à nos sensations vitales, à nos désirs, à nos volontés, à nos jugements de valeur […]. Il semble donc que le langage affectif ou expressif, qui traduit ces mouvements intérieurs soit facile à définir : serait expressif tout fait de langage associé à une émotion […]. On ne tarde pas à apercevoir cependant les erreurs et les ambiguïtés impliquées dans une formule aussi vague.
2Appréhender la fonction expressive n’est pas simple. Comme le fait remarquer Chauvin (2007 : 14), « […] il reste difficile a) de la définir, b) de justifier aussi son existence en tant que telle […] » comme fonction unique s’opposant aux autres fonctions et de « savoir de quoi la fonction expressive est expressive […] ». « Enfin, la mesure dans laquelle il y a un lien direct entre tel fait linguistique et l’expressivité pose aussi question. »
3Quelques exemples permettent d’illustrer la problématique.
(1) Fripouille ! qu’elle m’insultait moi directement, tu peux t’en aller ! Fous ton camp, je te l’ai déjà dit ! C’est pas la peine de rester ! (Céline, Voyage au bout de la nuit, Gallimard, Bibl. de la Pléiade, 1985, p. 257).
(2) Songe, songe Céphise à cette nuit mortelle/Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle. (Racine, Andromaque, Acte III, scène VII).
(3) Mon Dieu ! Je ne sais si vous dites vrai, ou non ; mais vous faites que l’on vous croit. (Molière, Dom Juan, Acte II, scène II).
4Dans l’exemple (1) l’insulte, traduit de toute évidence « un mouvement intérieur », un sentiment de colère concrétisé linguistiquement par l’invective (Hammer 2006). Les répétitions et allitérations de l’exemple (2) signalent dans ce texte non pas la colère mais une profonde tristesse. Dans l’exemple (3), c’est un sentiment positif d’admiration que marque l’exclamation dans l’interaction. La diversité des modalités de l’expressivité et de ses concrétisations linguistiques amènent à se demander si le concept introduit par Bühler dans sa psychologie de la langue et repris par Jakobson (1964) est du point de vue linguistique opérationnel. La fonction expressive ne peut être linguistiquement saisie que dans ses concrétisations plurielles, dites métonymiquement expressives. Or, comme le montrent les exemples précités, celles-ci varient selon les normes discursives et la sensation ou le jugement de valeur que le locuteur veut communiquer. La proximité des procédés de l’expressivité et de l’appellativité est évidente, le discours le plus objectif étant selon Bakhtine (1995) toujours dirigé vers l’autre. Qu’on appréhende l’examen des modalités expressives dans une démarche de type sémantico-stylistique (Sandig 1991), ou à partir des procédés et stratégies qui la sous-tendent dans une démarche rhétorique (Groupe µ 1982), celles-ci sont généralement perçues comme des déviances, des écarts ou transgressions dans la mesure où l’équilibre normatif implicite des fonctions informative, appellative et expressive est rompu par la surdominance de cette dernière dans le texte.
5Mais comment déterminer parmi les déviances les procédés d’expressivité2 ? Les déviances ne sont pas nécessairement marquées, elles peuvent enfreindre de manière tacite les normes socio-culturelles de la communication ordinaire (exemple (2). L’affectivité peut ne pas avoir de marque intratextuelle explicite (Hammer 2003) et dans le cas d’erreurs involontaires, des raisons autres qu’expressives3. Les relations entre émotionnalité et expressivité, entre déviance et expressivité ne sont pas univoques. C’est sur la base du « contrat de communication » (Charaudeau 2005 : 52-69) établi entre l’instance énonciatrice et réceptrice que la verbalisation de la visée pragmatique du texte peut être considérée comme saillante et jugée expressive ou non par le récepteur. Le repérage et l’évaluation des déviances verbales de l’expressivité demandent une prise en compte du contexte communicationnel, des normes conversationnelles, du cadre d’énonciation et de réception du message4. L’examen des procédés utilisés par les différentes modalités expressives ne peut être que contrastif.
6L’idée de départ est donc que dans le champ de l’expressivité coexiste une pluralité d’espaces émotionnels (ou modalités expressives) (Nølke 2003, Pop 2000) dont l’investigation demande l’examen de leurs concrétisations sur les plans : intra- et intertextuel, pragmatique et médiatique (Fix 2008). Seuls les deux premiers pourront être considérés dans notre analyse. Afin d’asseoir celle-ci sur une base homogène, la problématique écart-expressivité sera abordée par l’examen empirique d’une modalité particulière, nommée ici « récréativité » dans un corpus de textes spécifiques : les portraits sportifs publiés dans Le Monde lors du Mondial 2006, donc dans un contexte temporel et socio-culturel précis qui permet la comparaison avec d’autres portraits, donc des textes du même type, comme les articles nécrologiques, du même journal5.
7On entend par « modalité récréative » ou « récréativité » une modalité expressive ayant pour objectif préférentiel de plaire et de distraire plus que d’informer et qui vise à obtenir par une émotionnalisation ludique, l’empathie du lecteur, pour créer entre le rédacteur et son lecteur des liens de connivence (Schäfer 2008 : 33-79). Il s’agit donc de déterminer la marge des déviances, l’espace de jeu et les procédés qui différencient le récit objectif du récit récréatif. « La nature de l’écart intervient […] et c’est là un problème très délicat » (Groupe µ 1982 : 42). Vu l’objectif de divertissement poursuivi, les déviances de la modalité récréative, contrairement à celles de l’insulte, visent à ne pas transgresser les normes de l’interaction communicationnelle, mais à utiliser la marge des écarts discursifs possibles selon le contrat de communication et son échelle de valeurs6. L’analyse part donc de la définition (provisoire) suivante : la modalité expressive d’un texte est la concrétisation verbale d’un ensemble de stratégies déployées par des instances énonciatrices en vue d’obtenir l’adhésion du destinataire aux émotions ou points de vue exprimés (cf. Fiehler 1990 : 35-37) sur la base d’un consensus normatif entre énonciateur et co-énonciateur qui détermine la marge des écarts admissibles. La démarche adoptée pose avec Jakobson (1964 : 356-340) que toutes les fonctions linguistiques interviennent dans le message verbal, quoique dans un ordre hiérarchique différent, selon sa portée communicative7. L’interaction des fonctions limite la marge des écarts possibles8. La proximité de la fonction expressive et de la fonction appellative est évidente. La modalité récréative d’autre part, du fait de son caractère ludique a des liens étroits avec les fonctions poétique et méta-linguistique. Quelles sont donc les caractéristiques de la « récréativité » dans les portraits sportifs du Monde ?
2. Portrait journalistique et récréativité
8Le type de texte : portrait (Schäfer 2005) a pour objet primaire de faire connaître ou de rappeler au lecteur l’œuvre et la vie d’une personnalité de la vie publique à un moment décisif de sa carrière et d’en dresser un bilan. Il relève de la harte Nachricht (« information dure ») (Lüger 1995 : 94-108). Le portrait de Billy Preston (LM 2006-06-09) dans la rubrique « Disparitions » des Carnets du Monde en fournit un bon exemple. Qu’ils soient explicatifs ou narratifs (cf. les portraits du libraire Georges Péju et du dirigeant de Ouest-France Philippe Amyot d’Inville (LM 2006-06-07), les textes remplissent une fonction primaire d’information sans implication directe du rédacteur ou d’un autre commentateur dans le texte. En vue d’émotionnaliser le lecteur cependant, le portrait peut dévier à cette règle. Le contrat de communication n’est plus dès lors fondé sur la vérité de faits mais la crédibilité ou l’acceptabilité de la vraisemblance. Le texte s’éloigne de la harte Nachricht pour se rapprocher de la weiche Nachricht (« information floue ») (Lüger 1995 : 94-108). Tandis que l’assertion de la première est étayée par des compléments d’information factuels, une structuration logique en vue de neutralité objective et une langue qui se veut sachlich wirkend (Lüger 1995 : 103), c’est-à-dire accordée au sujet, la seconde s’efforce d’établir entre rédacteur et lecteur, des relations émotionnelles de connivence par le truchement de déviances (Abweichungen, Lüger 1995 : 105) dans l’organisation textuelle ou l’emploi de formulations en décalage avec le thème et le type de texte.
9Les portraits de la rubrique sportive étudiés se rapprochent de la weiche Nachricht. Il s’agit moins d’informer que de communiquer avec le lecteur. Au moment de la rédaction des portraits du Mondial, l’avenir des joueurs n’est pas décidé. L’attente de leurs exploits tient les supporters en haleine. Le commentaire en exergue montre combien la tension à laquelle le rédacteur doit répondre est grande9. Le but du rédacteur n’est pas de dresser un bilan exhaustif de la carrière des joueurs, généralement connue des lecteurs, mais de choisir parmi les informations celles qui permettent d’aiguiser leur curiosité pour retenir leur attention. Le texte se veut récréatif.
10Comment en décrire les procédés ? Nous tenterons d’interroger ces portraits à l’aide d’une grille établie par Klein (1997 : 179-186) pour l’analyse de ce qu’il appelle Unterhaltsamkeit (« divertissement ») dans le cadre de la théorie des actes de langage. Bien que cette catégorie ne réponde pas à une fonction illocutoire spécifique, Klein propose de l’examiner à l’aide d’une grille parallèle aux maximes conversationnelles de Grice : information, truth, relevance, clarity et dont les composantes seraient : Abwechslung, Unbeschwertheit, Interessantheit et Eingängigkeit, soit par transposition, « captation », « crédibilité », « originalité » et « convivialité ». L’impératif de « captation » assigne au texte l’objectif de retenir l’attention du lecteur par des variations et alternances de présentation. La « crédibilité » pose la primauté du vraisemblable, sur la recherche de véridicité, l’« originalité » de la préférence de l’inattendu sur l’exactitude et la technicité et la « convivialité » celle de la facilité d’accès.
3. Examen empirique
3.1. Captation
11Deux types de déviance des portraits étudiés répondent à la maxime de captation : dramatisation (Charaudeau 2005 : 73-75) et digression.
3.1.1. Dramatisation
Pour satisfaire à ce principe d’émotion, l’instance médiatique doit procéder à une mise en scène subtile du discours d’information, mise en scène qui doit s’appuyer à la fois sur les ressorts émotionnels qui prévalent dans chaque communauté socio-culturelle et sur la connaissance des univers de croyances qui circulent dans ladite communauté
Charaudeau 2005 : 74.
12La dramatisation concerne l’organisation textuelle. La progression linéaire et monologale du portrait type (cf. Billy Preston, LM 2006-06-09) est à cet effet interrompue par des prises de paroles multiples, qui font du texte un champ plurilogal, dramatisent le récit et transforment le lecteur en spectateur virtuel. Autour du pivot narratif alternent des interventions-témoignages (majoritairement au discours direct) d’auteurs divers. Le portrait de Zidane (LM 2006-06-08) se compose ainsi d’une succession de témoignages de joueurs internationaux, de sélectionneurs, de spécialistes du sport, d’habitués des séances d’entraînement et du portraité lui-même qui rapprochent le texte du « talk show » ou de l’interview. Il en est de même du portrait de Thierry Henry (LM 2006-06-13) qui présente des citations au discours direct d’autres joueurs comme le défenseur Ivan Campo ou le gardien de but José Manuela Reina et du portraité lui-même :
(4) C’est quelqu’un de généreux. Un bonheur pour un club
Ivan Campo.
(5) Comme c’est un seigneur, un joueur qui ne fait jamais un geste antisportif, il est très apprécié, y compris de ses adversaires sur le terrain
José Manuela Reina.
(6) Je me suis toujours fixé des objectifs sportifs élevés et j’ai pris toutes les dispositions pour les réaliser, dit-il
Thierry Henry.
13Ces citations au discours direct présentées comme in vivo sont en fait des citations différées, extraites d’articles ou d’interviews antérieurs, choisies et commentées par le rédacteur en vue de la captation de son lecteur :
(7) « Je voudrais qu’à la fin de ma carrière les gens disent que j’ai été un bon joueur. Un bon joueur, pas le meilleur […], » confiait-il, le 22 octobre 2005, à L’Equipe Magazine (LM 2006- 06-13).
14À ces citations au discours direct s’ajoutent des citations indirectes, moins apparentes, prises de position diverses ou préconstruits discursifs, visant au même objectif. Quelques exemples extraits du portrait de Thierry Henry (LM 2006-06-13) :
(8) […] même si l’intéressé se défend d’avoir choisi la facilité.
(9) Il se sait attendu […].
(10) […] Thierry Henry n’avait pu empêcher les Bleus de s’écrouler et de faire mentir sa réputation de porte-bonheur.
(11) La commune mesure établit à 28 ans l’âge de la plénitude du footballeur.
(12) […] Arsenal qui lui versera désormais 160.000 euros par semaine. Un rapport confort-fortune inégalable […].
15Les alternances récit-citations transforment le texte en une sorte de mise en scène de la vie du joueur. La diversité et le caractère souvent anecdotique des interventions contribuent au divertissement du lecteur-spectateur qui, du fait de ses connaissances, semble pouvoir prendre part à l’entretien. Les déviances de la dramatisation font ainsi saillance par rapport au texte standard à fonction primaire d’information biographique des nécrologies. Le rédacteur cherche à atteindre son destinataire sur le plan émotionnel par une présentation concrète et vivante qui assure au texte sa prégnance10.
3.1.2. Digression
16Anecdotes, remarques sur la vie privée des joueurs et autres considérations gonflent le texte de détails et d’informations secondaires au détriment de la logique d’ordonnance de l’information, requise par le texte informatif et explicatif (Lüger 1995 : 103-104).
17La digression rompt avec l’ordre chronologique ou hiérarchique. Ainsi ni l’ouverture (titre et sous-titre) ni la conclusion de l’article ne fournissent nécessairement les clés du message. Une insinuation, une allusion, une citation alléchante ou un jeu de mots à déchiffrer encadrent le corps du portrait, assurant la captation du lecteur du début à la fin du texte. Deux exemples :
(13) Thierry Henry, c’est son heure (titre). À 28 ans, l’attaquant français a atteint la maturité et compte sur le Mondial pour marquer l’histoire du jeu (sous-titre). Le voilà à l’âge de la maturité, face à son destin (conclusion) (LM 2006-06-13).
(14) Gronaldo, au ptit trot (titre) Au fond on aimerait bien que Gronaldo […] batte le record de Gerd Müller […] (fin de texte) (LM 2006-06-15).
18Le portrait avance par juxtaposition d’informations sans hiérarchisation discursive apparente. Le rédacteur, évitant la position de rhéteur, fournit au lecteur un kaléidoscope d’impressions pouvant servir de réponses à ses attentes, sans lui imposer de solution (cf. portrait de Thierry Henry : LM 2006-06-13). On ne peut donc pas parler de persuasion, mais d’émotionnalisation, comme éventuelle base communicationnelle préalable à l’argumentation.
19La digression ne caractérise pas uniquement la progression textuelle, elle se manifeste aussi sur le plan phrastique par un nombre important d’informations facultatives, gratuites et/ou redondantes, comme les adjonctions à valeur qualitative :
(15) […] les espoirs de Bleus reposent désormais sur Thierry Henry et ses 28 ans et 10 mois. (LM 2006-06-08).
(16) Bonne fortune ou clairvoyance, le jeune attaquant fluet qui s’est transformé en athlète […] (LM 2006-06-08).
(17) En attendant il répète aux journalistes, en allemand, en français ou en anglais, à quel point […] (LM 2006-06-11).
(18) […] dit cet homme discret devenu père de deux jumeaux (LM 2006-06-15).
20Les déviances des digressions relevées ne transgressent pas cependant les normes de la cohérence discursive, le thème central demeure perceptible pour le lecteur. Elles l’entourent d’une foule de détails sans grande importance sur le plan de l’information mais qui rapprochent le lecteur de ses idoles. Elles ne sont ni critiques ni corrosives, comme le montrent les exemples précités11. Elles utilisent les marges de créativité permises par la cohésion et la cohérence textuelle. Les méandres de la dramatisation et de la digression visent à donner au lecteur l’impression fugitive mais récréative d’un contact plus étroit et plus familier avec le portraité12.
3.2. Crédibilité
21La crédibilité du récit, sa vraisemblance, est assurée par le rôle prédominant accordé à parole testimoniale et aux opérations d’emprunt dans ce type de portrait : « […] le discours rapporté fonctionne stratégiquement comme un discours de preuve […]. » (Charaudeau 2005 : 132). En plus des citations (cf. ci-dessus 3.1.1.), deux autres modes testimoniaux interviennent indirectement : les prises de position subjectives du rédacteur-expert, intégrées au texte rédactionnel (Bastian/Hammer 2004), et les préconstruits du discours collectif (Paveau 2007) qu’il reproduit.
3.2.1. Témoignages personnels
22Les prises de position du rédacteur dans son texte, petites remarques anecdotiques souvent, servent à montrer sa familiarité avec le monde sportif en vue de faire accepter son dire au lecteur et ainsi lui permettre d’entrer virtuellement dans le cercle du portraité car la récréativité13 ne peut s’instaurer sans un climat de confiance et de proximité. Quelques exemples :
(19) En fait, Thierry Henry rêve de « marquer l’histoire du foot » (LM 2006-06-13).
(20) […] affirme Thierry Henry, qui a connu une carrière de golden boy […] (LM 2006-06- 13).
(21) Le jeune Michael a fait ses premières armes dans un club de Karl-Marx-Stadt. Deux ans plus tard, il joue dans l’équipe professionnelle de la ville rebaptisée Chemnitz (LM 2006-06- 08).
(22) Un titre de champion du monde […] constituerait assurément une belle consécration pour ce discret père de famille (LM 2006-06-08).
3.2.2. Préconstruits du discours
23Métaphores, phraséologismes, proverbes et autres préconstruits discursifs (Paveau 2007) constituent dans le corpus des moyens de crédibilité privilégiés pour les associations qu’ils convoquent14. On relève surtout deux types de procédés : des déviances à l’unité de style et/ou des transferts métonymiques et métaphoriques. Leur emploi est destiné à faire saillance, à surprendre le lecteur de manière plaisante.
24Plusieurs réseaux métaphoriques interagissent généralement dans les textes du corpus15. La métaphore conceptuelle (Lakoff & Johnson 1986) la plus productive assimile, par translations métonymiques et hyperboliques progressives, le joueur de football à un être supérieur, conformément à l’imaginaire de la collectivité des supporters :
251. Le match de football est une représentation théâtrale, le terrain de football, un plateau de théâtre et le match un spectacle culturel :
« au moment de quitter la scène » (LM 2006-07-11)/ « amorcer sa tournée d’adieu » (LM 2006- 06-08)/ « Il tire sa révérence sur une mauvaise note. » (LM 2006-07-09)/ « C’est aussi simple qu’une pièce du dramaturge Witold Gombrowicz. » (LM 2006-06-16)
2. Le football est un art, les joueurs des artistes :
« Au football l’art pour l’art ne suffit pas. » (LM 2006-06-16)/ « Je suis né pour le football comme Beethoven est né pour la musique. » (LM 2006-06-08)
3. Les grands joueurs sont des individus hors du commun. Le champion est :
« un artiste », « un maestro », « un écrivain », « un chef d’orchestre », « un matador », « une étoile », « une star », « une idole », « un seigneur », « un roi », « un empereur romain », « un magicien », « une icône », « un dieu vivant ».
26Quelques citations :
« un maestro du football qui marquera à jamais le sport » (LM 2006-06-08)/ « Le poète (Gattuso) résumait ainsi son esthétique […] » (LM 2006-07-05)./ « On l’aime parce qu’il est une idole » (LM 2006-07-09)/ « Il reste une icône vénérée » (LM 2006-07-09)/ « Il n’a pas demandé à être un dieu vivant » (LM 2006-07-02)/ « Zidane […] est […] devenu une œuvre d’art » (LM 2006-07-11).
27S’intéresser au football signifie donc prendre part à la vie culturelle et artistique au plus haut niveau. Le clin d’œil de la métaphore flatte le lecteur, augmente son plaisir et sa disposition à adhérer au texte16. L’hyperbole marque clairement le caractère ludique du portrait sportif. Le choix des domaines sources de la métaphore ainsi que l’amplitude des écarts hyperboliques peuvent varier sans toutefois s’écarter du cadre des pré-discours pour rester acceptables pour le lecteur17.
3.3. Originalité
28L’originalité, la recherche de présentations inattendues, se manifeste en premier lieu sur le plan phrastique. Le portrait sportif foisonne de jeux de mots de tout genre dont le décryptage constitue une part de sa récréativité. Parmi les multiples déviances stylistiques on relève en particulier :
29• des alternances diastratiques entre langue populaire et littéraire
(23) « le duel des papys » (LM 2006-07-04)/ « un dur à cuire » (LM 2006-06-10)/ « donner des sueurs froides » (LM 2006-06-04)/ « faire des étincelles » (LM 2006-06-13)/ « faire son petit numéro » (LM 2006-07-03)/ « décrocher un stage chez les Bleus » (LM 2006-06-13)/ « donner un coup de jeune » (LM 2006-06-13)/ « être sur la même longueur d’ondes » (LM 2006-06-08)/ « accélérer comme une formule 1 » (LM 2006-06-13)/ « faire la nique aux atrabilaires » (LM 2006-06-15).
« sur l’échelle de son verbe » (LM 2006-06-10)/ « par la grâce de » (LM 2006-06-08)/ « pour une ultime aventure » (LM 2006-06-08)/ « trêve hivernale » (LM 2006-06-08)/ « à l’aune de » (LM 2006-06-13)/ « conjurer le sort » (LM 2006-07-04)/ « le sacre des Bleus sur leurs terres » (LM 2006-07-09)/ « ce garçon brillantissime » (LM 2006-07-04)/ « considérer le football comme une ascèse » (LM 2006-07-15).
30• des remotivations phraséologiques
(24) « abattre une carte capitale pour sa carrière » (LM 2006-06-11)/ « prendre la mouche puis la porte » (LM 2006-06-15)/ « prendre le ballon du bon côté » (LM 2006-06-11)/ « cet adieu aux armes et aux larmes » (LM 2006-07-01)/ « mettre le feu au lac » (LM 2006-06-13)/ « croiser le chemin du Français » (LM 2006-07-04)/ « accomplir un parcours serein et sans faute » (LM 2006-07-05)/ « se lancer à l’abordage des cages adverses » (LM 2006-07-05).
31• des néologismes hyperboliques
(25) « une agressivité tellurique » (LM 2006-07-05)/ « un abattage marathonien » (LM 2006- 07-05)/ « une détermination de tueur » (LM 2006-07-05)/ « un mental de gladiateur » (LM 2006-06-13)/ « une charge héroïque » (LM 2006-06-15)/ « un tonnerre de dithyrambes » (LM 2006-07-09)/ « un match d’anthologie » (LM 2006-07-01)/ « la trajectoire de l’artiste » (LM 2006-07-04).
32• des discordances antithétiques
(26) « trimbaler sa mélancolie » (LM 2006-06-11)/ « juste pour le fun » (LM 2006-06-11)/ « propulser dans la légende » (LM 2006-06-15)/ « dans le temple du Borussia » (LM 2006-07- 05)/ « les popotes médiatiques » (LM 2006-06-10)/ « par la grâce d’une semaine de repos » (LM 2006-06-08).
33• des jeux de mots (contextuels)
(27) « passer à la vitesse supérieure » (LM 2006-06-04)/ « Ronaldo au petit trot » (LM 2006-06- 15)/ « Zidane la touche finale » (LM 2006-07-09)/ « avoir une longueur d’avance » (LM 2006- 07-09).
34La marge opératoire des figures n’est pas arbitraire. Elle est subordonnée aux exigences de convivialité qui en détermine les frontières conformément aux convenances sociales et esthétiques.
3.4. Convivialité
35Pour rendre la lecture du texte plus facile et donc plus récréative, le rédacteur recourt à l’emploi d’une langue de « proximité » (Schäfer 2008 : 88-138) afin de créer une communauté émotionnelle avec le lecteur. La convivialité opère majoritairement dans le corpus étudié par infraction à la norme écrite et l’emploi d’un lexique (Schöpp 1997 : 51-68) et de structures syntaxiques de la langue familière (Ong 1982, Koch 1990) ainsi que de procédés d’antonomase.
3.4.1. Lexique
36L’intrusion dans un texte écrit d’un vocabulaire appartenant à différents registres de la langue familière, dialectale, voire argotique et des emprunts linguistiques est symptomatique de la quête de convivialité. Quelques exemples :
(28) « la grande gueule » (LM 2006-06-10)/ « une autre tête de lard » (LM 2006-07-05)/ « ses jeunes galopins » (LM 20067-09)/ « le b.a.-ba du ballon » (LM 2006-07-05)/ « au ras des pâquerettes » (LM 2006-06-15)/ « le ch’ti » (LM 2006-06-13)/ « le grand brun au visage de play-boy » (LM 2006-06-04)/ « c’était juste pour le fun » (LM 2006-06-11)/ « une carrière de golden boy » (LM 2006-06-13).
37L’alternance de celui-ci avec des expressions du registre littéraire comme : « tenu en lisière » (LM 2006-06-13)/ « à l’aune de » (LM 2006-06-13)/ « trêve hivernale » (LM 2006- 06-08)/ « la chronique de sa tournée d’adieux » (LM 2006-06-08)/ « l’automne venu » (LM 2006-06-08) fait partie de la technique récréative. Les variations diastratiques visent, par leur saillance et leur caractère inattendu, à intensifier l’effet récréatif.
3.4.2. Structures syntaxiques
38Sur le plan syntaxique, les portraits sportifs dévient aux normes de la scripturalité par l’emploi de structures orales : constructions elliptiques, juxtapositions et de ruptures syntaxiques de la langue familière, non seulement dans les citations au discours direct (cf. 3.1.1 ci-dessus) mais aussi dans la partie rédactionnelle du texte. Exemples :
(29) « Difficile de ne pas le repérer ! » (LM 2006-06-15)/ « N’empêche que […] » (LM 2006-07- 03)/ « Pas question pour autant de […] » (LM 2006-06-13)/ « […] mais après tout pourquoi pas » (LM 2006-06-08) / « parce que, tout de même, son tempérament » […]/ « Pour un peu, à l’entendre » […] (LM 2006-07-03)/ « Pas mal pour un homme discret » (LM 2006-07-09) / « Putain, il est milliardaire. Il pourrait […] » (LM 2006-07-09)/ « c’est vrai, il est enrobé Ronaldo » (LM 2006-06-15)/ « Après ? Mystère. La Finale ? Ne rêvons pas. » (LM 2006-06-11)/ « En ce moment, il boude, Ronaldo » (LM 2006-06-15)/ « Les Bleus, c’est la taille au-dessus » (LM 2006-06-10).
3.4.3. Procédés d’antonomase
39Le recours à l’antonomase, soit le remplacement d’une dénomination précise par une expression synonymique plus évocatrice de la langue familière, est ici un autre aspect symptomatique de la recherche de convivialité, comme le montrent les exemples suivants :
40• surnoms ou diminutifs
(30) « Zizou » (Zidane) (LM 2006-07-09)/ « Gugui pour les intimes » (Gygax) (LM 2006-06- 11)/ « Gronaldo » (Ronaldo) (LM 2006-06-15)/ « Trezgol » (Trezeguet) (LM 2006-07-09)/ « Farraribéry » (Ribéry) (LM 2006-06-13).
41• qualificatifs à portée émotionnelle
(31) « le grand brun au visage de play-boy » (LM 2006-06-04)/ « l’homme aux diamants » (2006-06-11)/ « le gamin à la houppette » (LM 2006-07-04)/ « cet homme discret devenu père de deux jumeaux » (LM 2006-06-15).
42• lieu d’origine ou de vie
(32) « l’enfant des Ulis » (LM 2006-06-13)/ « l’Argovien » (LM 2006-06-11)/ « au pays des casques d’or » (LM 2006-06-15)/ « l’intrus de Trinité » (LM 2006-06-15)/ « ce ch’ti natif de Boulogne-sur-Mer » (LM 2006-06-13).
43Les alternances de registre stylistique des déviances lexicales et syntaxiques répondent à la fois aux maximes d’originalité et de convivialité. Elles servent un discours fondé sur un contrat de connivence ludique.
44La récréativité des portraits sportifs étudiés naît donc de l’action conjointe d’un ensemble de déviances opérant à différents niveaux du texte et repose, pour l’essentiel, sur un jeu avec les normes discursives admises. Le caractère ludique de la récréativité implique que la marge des écarts ne transgresse pas mais respecte et/ou conforte les préconstruits discursifs.
4. Réflexions conclusives
45L’expressivité des portraits sportifs étudiés s’inscrit dans un espace spécifique qui subordonne l’information à une émotionnalisation de nature ludique, appelée ici récréativité, et dont le tableau ci-dessous schématise les maximes et les procédés linguistiques rencontrés :
46Ce schéma, bien que succinct, devrait pouvoir servir de base à l’étude d’un corpus plus vaste et plus différencié afin de pouvoir confirmer et nuancer les observations rudimentaires faites ici à partir du portrait sportif ; la récréativité n’étant pas l’apanage du seul type de texte analysé. Il serait alors possible de prendre en compte les variations d’ordre quantitatif et qualitatif des procédés rencontrés pour mieux cerner les écarts de la modalité récréative dans les textes. Une confrontation avec des modalités proches sur un plan intra-ou interlinguistique permettrait ensuite d’affiner les résultats. Il convient cependant de bien garder en vue que les concrétisations verbales des modalités expressives résultent d’un contrat tacite entre l’énonciateur et son récepteur-coénonciateur supposé dans un cadre communicationnel situativement et diachroniquement déterminé, ce qui rend parfois difficile la perception des écarts sans une analyse du contexte d’énonciation. C’est pourquoi l’expressivité pose si souvent problème en traduction (Hammer 2006). C’est à ce titre que Fix (2008) demande la prise en compte par l’analyse textuelle de facteurs non linguistiques tels que la localisation ou la médiatisation du texte.
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Annexe
5. Annexe : Liste des portraits sportifs
(LM 2006-06-08) Zinédine Zidane, la dernière séance
(LM 2006-06-09) Michael Ballack porte les espoirs allemands
(LM 2006-06-10) Domenech, le choix des mots
(LM 2006-06-11) Florent Malouda, tout plaisir
(LM 2006-06-11) Daniel Gygax veut sa revanche
(LM 2006-06-11) Eric Poulat, profession arbitre
(LM 2006-06-11) Thierry Henry, c’est son heure
(LM 2006-06-14) Les « Polonais » de la Mannschaft
(LM 2006-06-15) Gronaldo au petit trot
(LM 2006-06-15) Claude Makelele, si seul
(LM 2006-06-15) Christopher Birchall, l’intrus de Trinité
(LM 2006-06-16) Roger Lemerre revient « plus fort »
(LM 2006-06-17) Inquiétudes sur la santé de Ronaldo
(LM 2006-06-17) Lee Chun-soo est-il le Beckham coréen ?
(LM 2006-06-21) L’Espagne, en avant toute !
(LM 2006-07-05) Ronaldo brille en sélection
(LM 2006-07-05) Ces duos qui font la paire
(LM 2006-07-05) Gattuso, viril mais correct
(LM 2006-07-06) Le Portugal ne veut pas perdre son « Mister »
(LM 2006-07-09) Tréguezet, les rendez-vous manqués
(LM 2006-07-09) Zidane, la touche finale
(LM 2006-07-09) Cannavaro, capitaine colère
(LM 2006-07-09) Tréguezet, les rendez-vous manqués
(LM 2006-07-11) Zidane, une icône française
(LM 2006-07-11) Zidane, héros lointain et décevant
Nécrologies
(LM 2006-05-30) Loyd Bentsen
(LM 2006-05-30) Raymond Triboulet
(LM 2006-05-31) Catherine Dunham
LM 2006-06-01) Shohei Imamura
(LM 2006-06-02) Robert Parienté
(LM 2006-06-04) Rocio Jurado
(LM 2006-06-06) Raymond Davis
(LM 2006-06-07) George Péju
(LM 2006-06-07) Philippe Amyot d’Inville
(LM 2006-06-04) Billy Preston
(LM 2006-06-13) Enzo Siciliano.
Notes de bas de page
1 « Pragmatics is the study of the ability of language users to pair sentences with contexts in which they would be appropriate » (Levinson 1983 : 24).
2 Le terme de déviance sera employé de préférence pour désigner toute variation de la norme, le terme écart réservé à leur marge qualitative ou quantitative.
3 Cf. Bally (1935 : 113 et s.) et Inkova ici-même.
4 Sur l’extension du concept de texte, cf. Fix (2008).
5 Le corpus se compose de 25 portraits de stars du football publiés dans le quotidien Le Monde (LM), version électronique à l’occasion du Mondial (juin-juillet 2006), cf. Annexe : liste des portraits.
6 Sur expressivité et évaluation, cf. Chauvin (2007 : 22, 23-24), Sandig (1991).
7 « The verbal structure of a message depends primarily on the predominant function. But even though a set (Einstellung) toward the referent, an orientation toward the CONTEXT […] is the leading task of numerous messages, the accessory participation of the other functions in such messages must be taken into account by the observant linguist. » (Jakobson 1964 : 353).
8 Ou de son « éthos », selon le Groupe µ (1982 : 42-45, 145 et s.) qui considère les écarts ou effets « poétiques » comme rhétoriques.
9 Les sociologues voient dans le football un phénomène d’identification et d’intégration communautaire, un domaine de libération du quotidien, un lieu d’extériorisation d’émotions collectives (Denis Müller et François Weyergans, LM des 2006-06-16 et 2006-07-11).
10 Sur les notions de « saillance » et de « prégnance », cf. Charaudeau (2005 : 82-84).
11 Les italiques des exemples (15) à (22) sont de moi.
12 Pour d’autres exemples cf. ci-dessous 3.2.1.
13 D’où l’importance des procédés d’antonomase (cf. 3.4. ci-dessous).
14 Sur l’appareil métaphorique du football, cf. Lavric (2008) et Döring & Osthus (2002).
15 Le portrait de Ribéry « Un CPE pour Ribéry » (LM 2006-06-13) fait seul exception. Il repose sur une translation parodique de la phraséologie du monde du travail : « en équipe de France comme dans les entreprises ». Les métaphores guerrières, usualisées du jargon sportif sont supplantées dans le corpus (cf. ci-dessous 3.3.) par d’autres réseaux plus saillants.
16 Le footballeur devient l’emblème de l’homme idéal : « qui incarne les plus grandes qualités humaines que l’on puisse imaginer » (compliment de Chirac à Zidane, cité par Weyergans, LM 2006-07-11).
17 Cf. citation en exergue.
Auteur
Université de Karlsruhe
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