Claudel et l’avènement de la modernité
Ce livre est une étude de l’œuvre poétique et dramatique de Paul Claudel tout au long de la recherche, qu’il a menée de l’aube du xxe siècle à l’explosion de la Seconde Guerre mondiale, d’une approche et d’une définition de la modernité. Aujourd’hui que cette interrogation paraît (dit-on) caduque, le champ de l’exploration et de la découverte – celui, infini, de la lecture – peut d’autant mieux se parcourir et s’offrir, comme le dramaturge l’a souhaité, à la façon d’un inépuisable spectacle.
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Éditeur : Presses universitaires de Franche-Comté
Lieu d’édition : Besançon
Publication sur OpenEdition Books : 19 décembre 2019
ISBN numérique : 978-2-84867-689-0
DOI : 10.4000/books.pufc.3709
Collection : Annales littéraires | 601
Année d’édition : 1996
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-251-60601-9
Nombre de pages : 575
Ce livre est une étude de l’œuvre poétique et dramatique de Paul Claudel tout au long de la recherche, qu’il a menée de l’aube du xxe siècle à l’explosion de la Seconde Guerre mondiale, d’une approche et d’une définition de la modernité. Aujourd’hui que cette interrogation paraît (dit-on) caduque, le champ de l’exploration et de la découverte – celui, infini, de la lecture – peut d’autant mieux se parcourir et s’offrir, comme le dramaturge l’a souhaité, à la façon d’un inépuisable spectacle.
Ce spectacle de la modernité, Claudel lui a donné pour nom Europe. À l’âge où le glorieux mythe baudelairien et rimbaldien du nouveau a perdu de ses splendeurs et où. à la suite de la théorie spenglerienne du déclin de l’Occident, la plupart des contemporains du dramaturge ont cru voir et voulu dire les "derniers feux" et les "pâles scintillements" (S. Zweig) de la culture européenne, Claudel seul ou presque a exalté la vocation du vieux continent en proie au doute et d’où le sacré s’est enfui.
"Je serai le premier grand poète Européen", a-t-il écrit au faîte de ses réflexions sur la poésie et alors qu’il inventait, avec sa somme théâtrale Le Soulier de satin, une dramaturgie inouïe. Inouïe en ceci qu’elle a répondu, non à la grâce de l’arbitraire ainsi que l’ont fait de leur côté, eux aussi issus du symbolisme, Hofmannsthal, T.S. Eliot, Maeterlinck. Pessoa, Rilke, W.B. Yeats ou Valéry, mais à la faveur du texte littéraire, à la grande énigme de notre sphynx moderne : à quoi bon écrire quand le monde croule ?
L’Europe a incarné la modernité claudélienne : le mythe des temps modernes sera supranational, sous le triple rapport de l’art, de la métaphysique et de la religion, ou ne sera pas. À la lumière du grand théâtre du monde tel que le dramaturge en a fixé les structures, une nouvelle culture a trouvé de quoi advenir, qui a reçu la fraîcheur et l’immémorial en partage.
Car il faut croire avec Claudel à la culture européenne. Par elle la création (celle d’un poème, d’une route ou d’une cathédrale) pourra faire partie pour toujours des archives indestructibles de l’humanité, la pensée (celle de saint Augustin, de Dante ou de Briand) sera sans cesse relancée, et le sens ne fera jamais défaut. Voilà la scène : celle de l’homme enfin soustrait au hasard.
Ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé et docteur ès lettres, est actuellement maître de conférences en littérature comparée à l’Université de Strasbourg.
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