Bagatelles pour l’éternité
L’art du bref en littérature
Bagatelles pour l’éternité (littéraire). On se souvient du jugement de Pline sur Martial : « il a écrit ses bagatelles en vue de la postérité ». Jeux, mais jeux sérieux de moraliste, suggérait de son côté Martial. Le paradoxe de l’épigramme achemine vers quelques questions. Comment le texte bref peut-il faire œuvre ? À ce qui n’a pas d’étendue, quelle place donner dans le champ de la littérature ? Et quel poids quand la ténuité de la forme se double de la frivolité ou de la contingence radical...
Éditeur : Presses universitaires de Franche-Comté
Lieu d’édition : Besançon
Publication sur OpenEdition Books : 19 décembre 2019
ISBN numérique : 978-2-84867-702-6
DOI : 10.4000/books.pufc.2512
Collection : Annales littéraires | 692
Année d’édition : 2000
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-913322-75-2
Nombre de pages : 332
Philippe Baron et Anne Mantero
Avant-proposPremière partie. Récits
Cécile Daude
L’épopée raccourcie ou de la brièveté d’ÉsopeCaroline Cazanave
Comment Notre-Dame défendit la cité de Constantinople : quelques aspects de l’adaptation poétique chez Gautier de CoinciAndrée Mansau
Jorge Luis Borges et Adolfo Biοy Casares, contes argentins ou nouvelles cosmopolites ?Deuxième partie. Du fragment à l’instantané
Louis Van Delft
Le modèle anatomique de la forme brèveÉlisabeth Kessler
La forme brève, miroir du Système. Sur l’esthétique du FragmentPierre Dufief
Les formes brèves dans le Journal des GoncourtMarie Miguet-Ollagnier
L’Ennemi de Robert Pinget : roman en miettes ou poèmes en prose ?Jacques Poirier
L’écriture de soi par instantanésTroisième partie. Poétiques du vide
Jean-Michel Caluwé
Le titre et la glose : l’art du « brief sermun » dans les Lais de Marie de FranceMathilde Fournier
Les alchimies de la concision. Gaspard de la nuit, d’Aloysius BertrandQuatrième partie. Pratiques théâtrales
François Callier
Remarques sur les prologues de la PalliataPhilippe Baron
Quelques pièces naturalistes en un acte du Théâtre-LibreNoëlle Guibert
Heures brèves ou le théâtre de six heures du soirBagatelles pour l’éternité (littéraire). On se souvient du jugement de Pline sur Martial : « il a écrit ses bagatelles en vue de la postérité ». Jeux, mais jeux sérieux de moraliste, suggérait de son côté Martial. Le paradoxe de l’épigramme achemine vers quelques questions. Comment le texte bref peut-il faire œuvre ? À ce qui n’a pas d’étendue, quelle place donner dans le champ de la littérature ? Et quel poids quand la ténuité de la forme se double de la frivolité ou de la contingence radicale du sujet ? Le choix de la brièveté relève souvent d’une démarche ambiguë : modestie affichée, mais biais pour échapper aux contraintes des grands genres et contestation des valeurs, stylistiques et mentales, qu’ils véhiculent.
Les dix-sept études ici rassemblées permettent d’envisager, à partir d’exemples typiques, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, des fables d’Ésope aux nouvelles de Borges, des lais de Marie de France à un roman éclaté de R. Pinget, de Gaspard de la Nuit d’Aloysius Bertrand aux Phrases pour éventail de Claudel, certaines des stratégies et des significations de la brièveté. Là, comme dans les prologues de théâtre, les pièces en un acte, et aussi, pour une part, la fable, le miracle (Gautier de Coincy), ou le conte, dominent la considération pratique de la réception, le souci de s’accorder à l’impatience ou la fantaisie du public. Mais le bref ne se conçoit guère sans une esthétique. Malgré la diversité des postulations et des projets, on repère des méthodes similaires : l’ellipse, présente dans le récit lacunaire du poème en prose, et, déjà, dans les silences d’histoires folkloriques du xvie siècle ; la discontinuité, qu’imposent l’impressionnisme de la notation dans le Journal des Goncourt, et plus encore les souvenirs inorganisés de l’autobiographie contemporaine ; l’art du démembrement, qu’il s’agisse du discours, pour l’ostentation spectaculaire d’un aphorisme, ou de la structure syntaxique, pour la sourde résonance des mots du poème. Quelques approches complètent ces analyses en dégageant tel modèle épistémologique sous-jacent à l’écriture des moralistes classiques, ou en étudiant des textes réflexifs, arts poétiques, théorie romantique du fragment.
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