I. Du martelage à la seconde fusion ou l’ascension par le métier
p. 43-63
Texte intégral
1Dans la logique mentale des hommes de la métallurgie directe, l’enjeu, pour la production du fer, était l’obtention d’une loupe pâteuse1, si bien que l’apparition de métal liquide fut probablement considérée comme une infortune. La fonte moulée trouve son premier débouché dans l’artillerie, avant de permettre l’utilisation du minerai phosphoreux pour la réalisation de « fonte marchande » utilisée en particulier pour la poterie culinaire. Il s’agit surtout de ne pas produire un fer médiocre car la filière majeure est bien celle qui va du minerai au fer au commerce (Woronoff, 1998 [1994], p. 126) : la sidérurgie à deux temps fournit le fer en barre qui fendu, étiré, ou aplati est livré aux artisans pour une ultime transformation (Ibid., p. 135).
2En France, Réaumur réfléchit sur la substitution du fer forgé par la fonte moulée pour la production d’objets en série, mais c’est en Angleterre qu’une succession d’adaptations techniques des moyens de fusion et de transferts de technologie du moulage du cuivre distingue la fonderie de fer de la sidérurgie traditionnelle. La possibilité de traiter les gueuses produites au coke est désormais double : l’affinage qui conduit au fer forgé, et une nouvelle fusion dans les fours à réverbère ou dans les cubilots qui permet la maîtrise du moulage de la fonte. Les deux techniques se séparent car il n’est plus nécessaire qu’elles soient intégrées à la même unité de production que celle du haut-fourneau ni même proches spatialement (Fremdling, 2000, p. 195-222).
3Pour comprendre l’environnement industriel dans lequel s’inscrit la création de La Fonte Ardennaise à Vivier au Court, dans les Ardennes, il est nécessaire d’éclairer l’appropriation d’une nouvelle technologie, la fonderie de seconde fusion, par les hommes de savoir métallurgique et son introduction dans le département, plus particulièrement chez les ferronniers de la localité. Il convient aussi de mettre en évidence l’incidence du mythe de l’ascension sociale par le métier sur les schémas mentaux des mouleurs et les conditions favorables, ouvertes par la reconstruction des usines dévastées dès 1919, sur la volonté d’entreprendre.
1. Une innovation technique
On a vu qu’en faisant couler un métal rendu fluide dans des moules préparés pour les recevoir, on lui fait prendre à peu de frais, des formes qu’on ne pourrait lui donner par d’autres moyens, par des dépenses considérables (Réaumur et Duhamel Du Monceau, 1762, p. 115).
4Dans son introduction à l’essai de Réaumur, Duhamel Du Monceau précise l’avantage d’une technique déjà ancienne, celle de la fonte moulée dont il souligne les limites en observant les mauvaises marmites en fer fondu qui ne sont utilisées qu’au village car trop épaisses, difficiles à polir et cassantes (Ibid., p. 2). En Grande-Bretagne, à la fin du XVIIIe siècle, les premiers obstacles à l’utilisation de la fonte moulée – dureté et fragilité – sont levés par un système d’innovations établi sur des combinaisons ingénieuses : le coke qui supprime les limites technologiques imposées par le charbon de bois et le cubilot dont l’application industrielle permet la diffusion de la seconde fusion en réponse à la demande des constructeurs de machines (Ashton, 1968, p. 87).
5Le coke est un élément du nouvel ensemble technique décrit par B. Gille (1978, p. 15). Les premiers résultats positifs de son emploi industriel sont attribués à Abraham Darby dans les hauts-fourneaux de Coal-brookdale entre 1709 et 1735. L’innovation n’était pas tant l’utilisation de la houille distillée que son association au minerai, à la castine et à une soufflerie beaucoup plus puissante (Léon, 1993, p. 252). La contribution essentielle de Darby à cette innovation est la combinaison de différentes techniques anciennes issues de la réduction du minerai de fer accompagnée d’un transfert de technologie de la fonderie de cuivre. R. C. Allen souligne au demeurant que son principal succès commercial repose sur le moulage de poterie en fonte d’une qualité égale à celle en cuivre grâce à une seconde fusion de la fonte au coke dans un four à réverbère (2009, p. 223). L’acquisition de ce savoir-faire permit à ses successeurs de réaliser des pièces minces pour la mécanique, des cylindres Newcomen et des gueuses pour la sidérurgie qui, coulées en abondance, plaçaient pour la première fois, les activités d’affinage en sous-capacité : les gueuses en excès, inutilisables en l’état devaient être fondues de nouveau. Le principe du cubilot, allait compléter celui de Darby et conduire à l’explosion de la fonte de deuxième fusion.
6La découverte du cubilot (cupola furnace) est généralement attribuée à John Wilkinson sur la base d’un brevet, déposé en 1794, qui décrit un petit cylindre vertical de 10 pieds de haut constitué de plaques de fonte, garni de briques réfractaires avec deux ou plusieurs tuyères assurant la ventilation, très voisin de celui expérimenté par Réaumur2. L’innovation de Wilkinson se situe donc dans l’application industrielle du principe d’une nouvelle fusion des gueuses en élevant le petit fourneau à la taille d’un haut-fourneau (environ trois mètres). En outre, il le fait bénéficier des dernières innovations : le coke comme combustible, une enveloppe en fonte moulée au lieu de briques et une soufflerie, non plus hydraulique, mais actionnée par une machine à vapeur. La combinaison de ces différentes techniques lève partiellement quatre siècles d’incertitudes : celles des relations entre le minerai de fer, le carbone, le silicium et la température qui conduisaient à obtenir, de manière aléatoire, soit un métal dur et cassant comme du verre (fonte blanche) ou doux et sans résistance comme une mine de crayon (fonte noire). La maîtrise de la seconde fusion au cubilot stabilise la qualité de la fonte obtenue (fonte grise) et garantit une meilleure usinabilité des pièces moulées (déterminante dans la précision du perçage et du tournage). Dès lors, si pour les maîtres de forge la fabrication du fer est essentiellement une sorte d’art culinaire, le cubilot rend la recette moins compliquée en diminuant le nombre d’ingrédients, tout en facilitant leurs mesures et le contrôle du temps passé par le plat dans la cuisinière (Landes, 1975, p. 132).
7La seconde fusion et les cupolas se diffusent en Grande-Bretagne dès 1795, répondant en quantité et en qualité à la demande des constructeurs de machines (Ashton, 1968, p. 87). La grande souplesse et la facilité d’utilisation des cubilots favorisent la création d’entreprises indépendantes des hauts-fourneaux : à cet instant la fonderie se détache réellement de la sidérurgie.
2. Introduction de la seconde fusion dans les Ardennes
8La fonderie de seconde fusion se développe en France dans les années 1840 (35 cubilots en 1835, 594 en 1846). En 1853, elle est présente dans 63 départements ; le Nord et la Seine sont les premiers producteurs. Ils conservent leur place en 1860, alors que quatre nouveaux départements s’ajoutent à la liste des ingénieurs des Mines. En 1869, 75 départements sont désormais producteurs et les Ardennes supplantent la Seine, en décuplant leur production (23 600 tonnes contre 2 448 en 1860)3. Si cette forme de moulage a l’avantage d’affranchir les usines des contraintes minières, hydrauliques et forestières, elle est dépendante des approvisionnements en gueuses de moulage et en coke. Le traité de commerce et de libre-échange de 1860 ouvre de nouvelles possibilités aux départements frontaliers ou maritimes mais la couverture progressive du territoire national par le chemin de fer les offrira à tous les autres (Robineau, 2003, p. 298).
9Dans les Ardennes, l’étendue des ressources naturelles de combustible ligneux retarde le passage de la fusion au coke qui, en réalité, n’aura pas lieu, les hauts-fourneaux cédant la place à la petite métallurgie de transformation et aux cubilots.
10L’originalité de cette métallurgie ne se situe pas dans les avantages physiques ou géologiques de la région. Le département est semblable à de nombreux autres qui comportent des forêts, des cours d’eau et du minerai de fer. En revanche, nous relevons dans le massif primaire ardennais, une proportion élevée d’établissements métallurgiques par rapport aux possibilités d’extraction. Cette densité de cloutiers, ferronniers et armuriers est révélatrice d’une demande forte de produits finis et de l’existence d’un arrière-pays constitué de régions développées mais privées d’industrie métallurgique (le Bassin parisien, la Flandre et la Hollande) [Belhoste, 1988, p. 9-25].
11Grâce à l’acquis de l’expérience et des compétences professionnelles des hommes du fer, les industriels ardennais poursuivent, dans la seconde moitié du XIXe siècle, leur quête séculaire de la valeur ajoutée dans un contexte plutôt favorable, lié à la position privilégiée entre le fer de Lorraine et le charbon du Nord et à la fluidité des transports par le chemin de fer. L’habitude de s’ouvrir au marché leur permet de développer de nouveaux savoir-faire. La fonderie de seconde fusion, comme la boulonnerie et la forge d’estampage donne un nouveau souffle à une activité qui semble bien, vers 1840, en perte de vitesse (Woronoff, 1998 [1994], p. 7).
12Les enquêtes sur la situation industrielle des Ardennes indiquent la présence de 15 fonderies de seconde fusion, en 1869, 33 fonderies en 1872, 35 en 1875, 61 en 1880 et 71 en 1887. L’accroissement du nombre d’établissements témoigne de l’expansion significative de l’activité4.
13L’Ardenne du Nord (cantons de la vallée de la Meuse : Fumay, Revin, Monthermé, et du plateau : Rocroi et Renwez), avec ses 26 établissements, représente plus du tiers du secteur industriel. Nous distinguons quatre autres espaces : celui de la « manufacture » (cantons de Charleville, Mézières et Nouzonville), celui de la quincaillerie de la vallée de la Vrigne (canton de Sedan-Ouest), celui de la vallée de l’Ennemane (canton de Raucourt et Flaba), et enfin, celui de la Thierarche sur le site de sidérurgie ancienne du canton de Signy-le-Petit. À cette date (1887), les établissements d’Argonne (canton de Grandpré) et d’Ardenne centrale (canton d’Omont) s’apparentent à une survivance de hauts-fourneaux éteints.
14La fonderie de deuxième fusion devient une espérance d’ascension par le métier pour les ferronniers du crépuscule des hauts-fourneaux et les fondeurs de « quincaille » en bronze.
15Le mythe de l’ascension sociale prend toute sa consistance avec Nestor Martin qui se déclare fondeur à son mariage (en 1851 à Vrigne aux Bois), avant de constituer un empire industriel transfrontalier. Ce destin trace les limites de la modestie des origines, car Nestor Martin détient une double compétence acquise dans la fonderie familiale : le savoir-faire inestimable du fondeur dans une période de transfert du bronze vers la fonte et la connaissance du marché obtenue en colportant sa marchandise. Cette richesse le distingue de la masse des ferronniers, simples bras à marteler. Dans un contexte de rupture technologique, des interstices dans le mur social permettent quelques rares ascensions à la faveur d’une différenciation professionnelle et la possibilité, même faible, de pouvoir épargner.
16En revanche, le dualisme des entrepreneurs se remarque lors de la « belle époque » industrielle des fonderies (1890-1914) : il n’y avait rien de commun entre les 35 actionnaires de Deville et Cie au capital de 2 700 000 francs et les sept mouleurs des « Autos réunies » qui apportent chacun 1 000 francs au fonds social de leur entreprise.
17Dans les dernières années du XIXe siècle, des machines à mouler sont décrites dans quelques établissements. L’introduction de la mécanisation impose généralement des barrières plus élevées aux nouveaux entrants. Toutefois, un secteur, par la technique de moulage qu’il emploie, semble à l’écart de cette tendance : celui des ferronniers-quincailliers de Vrigne aux Bois et de Vivier au Court.
18Dans les deux localités voisines, le processus de mécanisation n’est pas adopté car le moulage en presse ou en grappe est particulièrement indiqué pour le moulage de petites pièces minces en grandes séries. Cette technique issue du moulage du bronze nécessite une très grande précision, tant dans la création de l’outillage que lors des opérations de modelage et de moulage. Le savoir des hommes de la fonderie est essentiel et l’apport de cette technique favorise l’apparition de nouveaux entrepreneurs sur le terreau d’une quincaillerie en expansion et élargit l’horizon de ceux déjà en place.
19Sur les 31 fonderies de seconde fusion identifiées à Vrigne-Vivier, de 1850 à 1914, six d’entre elles ont pour origine la famille Camion, issue de la ferronnerie du XVIIIe siècle. Alors que le marché des objets pour le bâtiment et des ustensiles domestiques est en croissance forte, de nouveaux venus rejoignent les héritiers sur le marché de la quincaillerie : des employés de l’établissement Camion Frères établissent cinq nouvelles fonderies5.
20L’expertise professionnelle est prépondérante. L’arrivée des chemins de fer, la qualité des mouleurs et la possibilité d’extraction du sable attirent les ouvriers experts de la vallée de la Meuse. Dans la période qui précède 1879, Charles Hardy et Adonis Grisard, mouleurs et ferronniers migrent de la vallée de la Meuse vers Vrigne aux Bois, comme le fait Alphonse Roynette, mouleur à Laifour, après 1900. Une tendance à s’installer dans la vallée de la Vrigne se dessine : Gabriel Blay est originaire de Ville-sur-Lumes, les Deponthieu d’Haraucourt, Paul Deglin y transfère sa fonderie doncheroise. D’autre part, à Vivier, Charles Jacquemart de Poix-Terron s’allie par mariage avec les ferronniers Peltriaux qui possèdent vraisemblablement un cubilot.
21À la veille de la guerre, quatorze fonderies de fer (dont onze ferronneries sur album), sont recensées dans le registre des patentes de Vrigne aux Bois6 ; à Vivier au Court, cinq fonderies de fer, sont en activité à la même période7. L’étude dynamique des sociétés depuis 1879 indique à côté de quelques succès, des vies brèves et de nombreux échecs, mais aussi la persistance de la volonté d’entreprendre. L’idéal des mouleurs est proche de celui décrit par A. Daumard qui n’était pas de se constituer quelques rentes susceptibles d’assurer sa vieillesse, mais de s’installer à son compte et d’être son propre maître (1973, p. 177). À l’aube du XXe siècle, les « châteaux », terme moqueur, surtout envieux, qui désigne les bâtisses construites par les patrons des fonderies (en référence à celui de Nicolas Gendarme), s’élèvent près des cubilots. Le château des descendants du mouleur Charles Hardy, côtoie celui d’Henry Camion, héritier des maîtres-ferronniers du XVIIIe siècle.
22En 1914, peu de Vrignois se souviennent que Charles Hardy a créé son entreprise un demi-siècle plus tôt, mais personne n’a oublié qu’il fut ouvrier comme la plupart d’entre eux et l’espoir persiste chez certains mouleurs de réussir « par la boutique ».
23Quatre ans plus tard, dans les régions libérées et dévastées, quelles possibilités s’offraient à l’ambition professionnelle, quelles réussites allaient dépendre du talent individuel, de l’énergie déployée ou de la chance ? (Noiriel, 1986, p. 63).
3. La reconstruction des fonderies ardennaises (1919-1926)
Quand tomba le mur d’acier qui séparait de la France le département des Ardennes, l’impression de ceux qui les premiers franchirent de l’intérieur la ligne fatidique, fut une impression de pitié incommensurable8.
24Les propos du conseiller général des Ardennes C. Boutet soulignent le traumatisme profond des Ardennais au lendemain de l’armistice du 11 novembre 1918 : l’épreuve particulière de l’Occupation allemande en raison de l’ampleur des destructions et du pillage systématique du matériel de production n’est pas sans conséquence sur les acteurs industriels et l’économie du département. La reconstruction des usines qui s’étend de 1919 à 1926 est conditionnée par de nombreuses contraintes : l’estimation des dommages de guerre et l’obtention d’avances de trésorerie, la concurrence des établissements de l’intérieur nés de l’économie de guerre et les conditions de retour du personnel productif.
25En revanche, le remplacement des moyens de production détruits et les conséquences de la nouvelle organisation du travail expérimentée dans l’économie de guerre, sont des opportunités à saisir pour les fonderies qui se nourrissent des investissements en équipements industriels. Les huit années de guerre et de reconstruction ne peuvent être séparées d’un temps économique plus long, compris entre les dépressions des années 1880 et 1930. La lecture des indices de la production industrielle nous indique une courbe ascendante pour presque tous les secteurs qui, dans leur ensemble, sont utilisateurs de pièces moulées. Dans les années d’après-guerre, la fonderie connaît une croissance très vigoureuse (entre 1919 à 1924, l’indice général passe de 50 à 100) qui s’explique par l’intensité de la demande.
26La naissance, début 1926, de l’atelier d’Émile Cossardeaux qui devient quelques années plus tard La Fonte Ardennaise, intervient au cours d’une période que les industriels considèrent comme faste. Pour la première fois depuis l’armistice, le SIMA, lors de l’assemblée du 19 mai 1924, constate enfin une amélioration de la situation en soulignant que les industries ardennaises sont en excellente voie de convalescence et que, peu à peu, elles reprennent leur place d’antan dans l’activité industrielle nationale9. Pour confirmer ce redressement, les établissements sont appelés à compresser les éléments de prix de revient par le biais d’une meilleure organisation technique et commerciale, et à s’opposer à toute mesure généralisée de hausse de salaire10.
27Dans un contexte de troubles sociaux récurrents, les fondeurs achèvent la reconstruction des ateliers. Si rechercher et réinstaller leur propre matériel emporté en Allemagne par les occupants fut une priorité pour les industriels ardennais, il ne semble pas qu’il y ait eu, pour la majorité d’entre eux, une réelle remise en cause des procédés de fabrication.
28Sans doute les fonderies déjà mécanisées avant-guerre tendent à l’être plus encore, d’autres le deviennent suite à l’expérience acquise par leurs dirigeants dans l’économie de guerre, mais pour le plus grand nombre, le reportage du Monde illustré est éloquent : hormis quelques machines à mouler, l’organisation de la fonderie, avec les moules posés au sol, reste identique à celle observée à la fin du XIXe siècle.
29La modernisation ne fut donc que très partielle. Il était difficile pour les petites et moyennes entreprises familiales de sortir du traumatisme immédiat de l’usine dévastée pour se projeter avec l’élévation nécessaire vers une nouvelle conception du marché et d’adopter les moyens techniques de le satisfaire. L’urgence était d’obtenir ou de libérer des ressources immédiates pour redémarrer vite et retenir la population ouvrière11 ; ce qui justifia la recherche du matériel emporté en Allemagne et la reconstruction à l’identique d’une organisation technique qui fonctionnait avec efficacité avant-guerre. Celle-ci permit aux bénéfices d’atteindre des sommets historiques (Colinet, 2001, p. 98). La période des « six fabuleuses (1924-1930) » conforte le choix des fondeurs et conduit à de nombreuses modifications des statuts de société et même à la création de nouveaux établissements (Woronoff, 1998 [1994], p. 459).
30Le nombre maximum de fonderies dans le département est atteint en 1926 (123 dont 117 fonderies adhérentes au SGFF)12.
31Une cartographie des quatre grandes familles de fondeurs qui composent la branche ardennaise peut être élaborée : deux d’entre elles représentent la fonderie sur album (les quincailliers-ferronniers et producteurs d’appareils de chauffage ou d’articles sanitaires), les deux autres les fonderies sur modèles de fonte malléable (et d’acier) et de deuxième fusion en fonte grise.
a. Les quincailliers-ferronniers
32La fonderie sur album présente sa production de produits finis sur catalogue en s’adressant aux consommateurs ou aux relais que sont les négociants en quincaillerie et les grossistes.
33Les albums des quincailliers évoluent pour accompagner la demande. L’album Camion de 1930 comprend 4 258 références, soit environ 6 000 articles13. La taille de la société se mesure en quelque sorte à l’épaisseur de l’album. La société Henri Camion et Lambert-Arnould de Vrigne aux Bois, propose 690 articles dans son catalogue de 1923, Guillet-Fagot à Vivier au Court en compte 1 693 en 1913.
34L’importance de la trésorerie nécessaire devient un obstacle pour un éventuel entrant14. Le succès des ventes semble exiger des immobilisations importantes, tant en moyens de production que financiers.
35Chaque entreprise a cependant un espace de liberté car toutes s’annoncent, hors album, comme fonderie sur modèles, c’est-à-dire qu’elles offrent de mouler en sous-traitance, sur outillage fourni par le client ou créé pour son compte. Le registre d’inscription des modèles de clients de Camion Frères indique 389 clients de 1902 à 1914 et 298 de 1919 à 194015. L’avantage concurrentiel des fonderies des quincailliers – aspect (finesse des grains de la peau de pièce) et précision des pièces de faible épaisseur – est prépondérant pour de nombreux secteurs industriels : la décoration et l’ameublement, les arts ménagers, l’horlogerie, la serrurerie, l’outillage et l’automobile.
36Du début du XXe siècle aux années 1930, la capacité d’innovation des entreprises se mesure à l’introduction de l’électricité dans les articles ménagers et l’espace des quincailliers-ferronniers, qui ne peuvent innover, semble clos. Les albums pour la plupart évoluent peu, figés sur les articles d’avant-guerre. La tendance longue du secteur, au regard de l’importance croissante des immobilisations, favorise la concentration. Quatre sociétés cessent leur activité pour une seule création entre 1900 et 192516.
b. Les producteurs d’appareils de chauffage et sanitaires
37La seconde famille de la fonderie sur album est composée des producteurs d’appareils de chauffage et d’appareils sanitaires.
38Dans ce secteur industriel, Arthur Martin, Faure et Deville sont les représentants les plus puissants d’une famille dont l’intensité capitalistique croissante devient une barrière presque infranchissable aux nouveaux entrants. En effet, si la maîtrise de la fonderie est essentielle, le contrôle des opérations d’assemblage, de tôlerie et de traitement de surface (nickelage, chromage, émaillage) nécessite la mise en place d’un capital fixe important pour la production en série. Ces entreprises comptent, dans les années 1920, plus d’un demi-siècle d’existence et elles ont, avec d’importants moyens, accompagné la transformation du mode de chauffage : le passage de la cheminée ouverte aux feux captifs du poêle et de la cuisinière17.
39Dans les fonderies spécialisées dans la vente d’appareils sanitaires pour le bâtiment, le développement de nouveaux produits, l’augmentation de la productivité grâce à la fabrication en série, et la recherche de l’efficacité commerciale nécessitent un capital élevé : en 1925, celui des Établissements Porcher, à Revin, s’élève à 2 500 000 francs18, alors que le capital social de la SCS Léon Picard, Lucien Sauerbach et Cie, à Renwez, s’établit à 2 100 000 francs en 192119.
40Les producteurs d’appareils de chauffage et de sanitaire réalisent des investissements qui ont pour but d’abaisser le coût unitaire du produit et, comme les fondeurs quincailliers, ils doivent être capables d’assembler en série, de lancer de nouveaux modèles et de développer une expertise commerciale qui s’adosse à la notoriété de la marque. Tout cela nécessite des capitaux importants, si bien que, après 1914, les positions des acteurs sont stabilisées. Désormais, il paraît presque impossible d’entrer dans le secteur.
c. Les fonderies de fonte malléable et d’acier
41Issue d’un brevet anglais déposé par S. Lucas en 1804 (élimination du carbone par chauffage au contact de certains oxydes métalliques), l’application industrielle de la fonte malléable s’est développée rapidement en Allemagne et en Belgique. Le Traité pratique de Fonderie de Lelong et Mairy précise que cette qualité de fonte a pris, avec retard, une extension considérable en France après 1890, et que cette industrie qui fournit les petites pièces de machines agricoles et de serrurerie, est surtout répandue dans la région ardennaise où se fabriquent en grande partie ces articles (Lelong et Mairy, 1912, p. 284).
42Le potentiel prometteur offert à la fonte malléable avant-guerre est confirmé dès le début des années 1920, car la demande s’appuie sur les secteurs en forte croissance des transports, du machinisme agricole et des applications électriques. Le succès rapide d’Auguste Collignon confirme l’attractivité du secteur. Excellent négociant, il oriente sa fonderie, créée en 189820, vers la fonte malléable à la suite d’une rencontre à Paris avec le constructeur d’automobiles Louis Delage21. En 1925, lors de la transformation de la SCA en SARL au capital de 500 000 francs22, Auguste Collignon détient l’ensemble du capital, ce qui témoigne à la fois de son succès personnel et des bénéfices réalisés par les fonderies de malléable et d’acier bien gérées23.
43Au-delà des perspectives industrielles, les fonderies spécialisées dans la fonte malléable deviennent un placement financier proposé par les notaires, comme le souligne l’évolution de l’actionnariat de la Fonderie Nouvelle, de La Fonderie Moderne de Mézières et de la Fonderie des Ardennes qui se recrute parmi les négociants, propriétaires, ingénieurs et professions libérales24.
44À la fin des années 1920, la production de fonte malléable est concentrée dans des établissements fortement capitalisés, soit par apport de moyens de production et d’immeubles existants (souvent doublés par les investissements de repli qui ont suivi l’invasion de 1914), soit par levées de souscriptions. Cette capitalisation des entreprises est nécessaire car le cycle de production de la fonte malléable est plus long que celui de la fonte grise et satisfaire les clients qui, après-guerre, passent à la production de séries comme les constructeurs automobiles, requiert la multiplication des fours et une trésorerie suffisante pour gérer des stocks intermédiaires élevés.
45À l’armistice, dans le secteur de la fonte malléable, comme dans celui de la fonte sur album, il reste peu de place pour de nouveaux acteurs.
d. La fonte de fer de seconde fusion ou la fonderie sur modèles
46Les fonderies de fer de seconde fusion fournissent, avec le développement de la mécanisation, tous les secteurs industriels : du mâche-bouchon, de quelques centaines de grammes, au bâti de machine-outil de plusieurs tonnes. Cette demande d’articles aussi différents favorise une grande diversité d’établissements industriels destinés à les produire et les premières années du XXe siècle sont propices aux naissances d’entreprises dont beaucoup sont fondées par des mouleurs (à Revin, Rocroi, Bourg-Fidèle).
47À Revin, de 1906 à 1911, le quartier de la Bouverie se couvre de cubilots. Dans les cinq sociétés anciennes au capital de 300 000 francs, les associés se déclarent industriels ou fondeurs, au contraire dans les six sociétés qui sont créées ex nihilo le capital est majoritairement aux mains de mouleurs : Brichet, Mathy et Cie (4 mouleurs sur 7 associés)25 ; Brichet, Biard et Cie (2 sur 4)26 : Tinel, Leclere et Cie (20 sur 22)27 ; Balteau, Denis et Cie (35 sur 40) ; Wynants, Badre et Cie (14 sur 20) ; Béroudiaux, Thibault et Cie (5 sur 5)28. Le capital initial de ces jeunes entreprises est environ le tiers de celles en place et les apports personnels varient de 2 500 à 4 000 francs.
48Ces associations de mouleurs ont pour origine l’autonomie et les compétences techniques acquises dans les grands établissements que sont Faure, Porcher ou Arthur Martin et l’accroissement de la demande, condition nécessaire à l’installation de nouveaux moyens de production. Vraisemblablement sont-elles aussi issues des nombreux conflits sociaux qui ont lieu à Revin à partir de la loi Millerand-Colliard sur la réduction du temps de travail. Les convictions syndicales libertaires des mouleurs et du personnel de fonderie en général conduisent à des grèves dures en 1905, 1906, et surtout en 1907 où toutes les usines sont arrêtées pendant cinq mois. Si l’égalité des parts sociales entre les ouvriers entrepreneurs s’explique par leurs convictions initiales, les modifications statutaires des années 1920 soulignent que les fondateurs se déclarent désormais industriels, ce qui indique la perception de leur ascension sociale et leur reconnaissance par le système en place. L’entrepreneuriat des mouleurs n’est pas spécifique aux bords de Meuse, on le retrouve sur le plateau de Rocroi.
49À Rocroi et Bourg-Fidèle, deux ans après l’armistice, sept fonderies sont en activité, et elles sont considérées comme des coopératives ouvrières, ce qui est à nuancer. En effet, exceptée pour l’une d’entre elles, il s’agit plutôt, comme à Revin d’associations de mouleurs dans le cadre de SNC. Sur les six fonderies rocroyennes étudiées, 63 mouleurs sur 81 figurent comme souscripteurs dans le capital initial des établissements, avec des engagements individuels de 2 000 à 8 000 francs et un nombre d’associés de 8 à 25, ce qui accentue le modèle revinois29. L’évolution est similaire : dans l’acte de prorogation de la fonderie de L’Espérance en 1921, des huit mouleurs, fondateurs à parts égales, il n’en reste que cinq qui sur tous les actes postérieurs à 1914 se déclarent « maître-fondeur », ce qui indique un changement de statut et la notoriété de l’entreprise30.
50En 1907, à Bourg-Fidèle, 42 mouleurs fondent une SA par actions et capital variable, Le Réveil, au capital de laquelle participent également 26 souscripteurs majoritairement issus de la bourgeoisie de l’agglomération de Bourg-Rocroi, ce qui souligne l’intégration de la coopérative dans le milieu local31. Le 18 avril 1913, le capital est porté à 85 000 francs par la création de 78 nouvelles actions32.
51La seule fonderie créée après l’armistice dans le canton est la SA La Renaissance, au nom évocateur des espérances qui naissent quelques années après la fin de la guerre. En 1924, 54 ouvriers participent à l’augmentation du capital (de 150 000 à 470 000 francs) avec des petits épargnants et quelques notables33. Au début des années 1920, dans les villages du plateau de Rocroi, environ 130 mouleurs détiennent des parts de l’entreprise dans laquelle ils travaillent mais seule Le Réveil est une véritable coopérative ouvrière.
52Les fonderies du Sedanais fournissent traditionnellement l’industrie textile en pièces détachées. Au lendemain de l’armistice, les industriels du textile sont confrontés à une dévastation absolue et les fonderies participent à leur reconstruction. Devant l’ampleur des besoins, les Ateliers de Sedan créent, dès 1919, une fonderie d’une capacité de 200 tonnes par mois pour alimenter la construction des métiers à tisser34. À Haraucourt, les Établissements Alexandre père et L. Antoine remettent, eux aussi, en 1919, la fonderie en état de produire pour livrer rapidement les machines spéciales (appareils continus-diviseurs, batteuses, effilocheuses) aux filatures de régions sinistrées. Quant aux Fonderies et ateliers de constructions Totot Gibaru, ils rééquipent la fonderie de moulage main en 1919 et celle de moulage mécanique en 192035. Très loin des 3 536 000 francs de capitalisation des Ateliers de Sedan, des petites fonderies s’établissent sur le marché des pièces de rechange pour la réparation des machines endommagées. Deux exemples : Henri et Noël Davesne, tous deux fondeurs, créent en 1919 à Givonne une SNC au capital de 5 000 francs36, et les frères Deglin une SNC au capital de 4 000 francs à Vrigne aux Bois en 192137.
53Dans le Sedanais, la reconstruction de l’industrie textile entraîne une consolidation des fonderies intégrées aux constructeurs. Quelques fonderies anciennes modifient leurs statuts pour accompagner les changements de génération chez les dirigeants familiaux, laissant ainsi aux rares entrants, la possibilité d’intervenir sur le segment réduit du marché de pièces de rechange ou de la très petite série.
⁂
54De 1924 à 1930, l’offre des fonderies n’est plus suffisante pour une demande qui, dans son intensité, ressemble à celle des années 1900. De fortes similitudes apparaissent entre ces deux périodes : pour les mouleurs habiles des fonderies ardennaises, l’après-guerre est un nouveau monde et la destruction des usines semble une page blanche sur laquelle leur savoir-faire peut dessiner des perspectives d’ascension professionnelle. Les faibles possibilités de promotion sociale conduisent certains à se réaliser dans l’organisation syndicale, alors que d’autres dont le salaire n’augmente pas, envisagent avec plus d’ambition de s’établir à leur propre compte.
Notes de bas de page
1 Bloc d’aspect spongieux que l’on martelait pour le débarrasser de ses impuretés.
2 The Repertory of Arts et Manufactures, Londres, Wilkie G. et T./G.G. et J. Robinson, vol. 1, 1794, p. 370-372.
3 Statistiques de l’industrie minérale, Paris, Imprimerie nationale, 1835-1902.
4 Enquêtes sur la situation industrielle, ADA 40J11, Archives départementales des Ardennes (ADA).
5 F. Moranvillé (1854), E. Guillet (1857), P. Guillet (1858) à Vivier au Court ; L. Tillet (1881), J. Jardinier (1906) à Vrigne aux Bois
6 Archives municipales de Vrigne aux Bois, ADA G4.
7 Communiqué par G. BIDOT.
8 « La reconstitution des régions dévastées », Le Monde Illustré, t. 8 Les Ardennes 1918- 1922, 20 août 1922, p. 15.
9 Procès-verbal des assemblées générales et extraordinaires du Syndicat des métallurgistes ardennais, archives privées de l’UIMM-Ardennes, p. 187.
10 Ibid., p. 188.
11 Réunion des fondeurs sur album ardennais, 12 novembre 1918, ADA 17J51,.
12 Liste des adhérents au SGFF, année 1926, archives privées du SGFF.
13 Album Camion Frères 1930, archives privées B. Prati.
14 Camion Frères, la plus importante entreprise du secteur, transforme le 31 décembre 1925, la SNC de 1895 au capital de 100 000 francs en une SARL, au capital de 7 000 000 francs ; le niveau des stocks et les créances clients constituent 60 % de l’apport. Statuts de la SARL Camion Frères, 31 décembre 1925, étude Me Rambourg, ADA 6U1273.
15 Registre d’entrée et de sortie des modèles clients de Camion Frères 1902-1948, archives privées M. Lang.
16 Entreprises patentées de Vrigne aux Bois, ADA G4.
17 Le capital de Faure s’élève à 5 millions et celui d’Arthur Martin à 7 millions et demi en 1927, ADA 6U1276 et 6U684. Le site industriel de Deville est estimé à 2 millions et demi à la même date, ADA 6U1244.
18 ADA 6U670.
19 ADA 6U1179.
20 Acte du 19 avril 1898, Me Bancquart à Monthermé, ADA 6U11233.
21 Entretien avec P. Collignon, ancien président des Fonderies Collignon, petit-fils d’Auguste (2009).
22 Acte du 10 décembre 1925, Me Brassart à Monthermé, ADA 6U1272.
23 L’acier moulé est associé à la fonte malléable, et les fonderies de l’un furent préalablement des fonderies de l’autre, souvent des deux à la fois. En effet, pour une raison de décarburation uniforme et complète, la fabrication de fonte malléable est limitée à la production de pièces ne dépassant pas 20 à 30 mm d’épaisseur, le relais pour des épaisseurs supérieures est assuré par l’acier fondu. Les secteurs clients sont les mêmes que pour la malléable : l’automobile, le machinisme agricole et surtout le chemin de fer pour des pièces telles que les roues de wagons et de locomotives, les paliers, les coussinets de voies et les boîtes à graisse.
24 Acte du 12 juin 1921, Me Guinet à Charleville, ADA 6U1256. Acte du 22 avril 1903, Me Noizet à Charleville, ADA 6U1236. Acte du 9 août 1921, Me Laurent à Mézières, ADA 6U1257.
25 Acte du 19 avril 1906, Me Bare à Rocroi, ADA 6U667.
26 Acte du 19 août 1906, Me Lefort à Revin, ADA 6U667.
27 Acte du 20 septembre 1906, Me Lefort à Revin, ADA 6U667.
28 Acte du 23 mars 1911, Me Bare à Rocroi, ADA6U672.
29 Acte du 27 mars 1898, Me Boulot à Rocroi, ADA 6U662.
30 Acte du 30 décembre 1921, Me Hussenot à Rocroi, ADA 6U681.
31 Acte du 27 mars 1907, Me Bare à Rocroi, ADA 6U668.
32 Tribunal d’instance de Rocroi, Registre de dépôt en matière de commerce, 1880-1913, ADA 6U634.
33 Acte du 3 août 1924, Me Lefrançois à Maubert-Fontaine, ADA 6U683.
34 Transfert des Établissements L. Hénon créés en 1907 à Charleville et réinstallés avec un matériel moderne, perfectionné à production intensive, permettant une dépense minimum de main-d’œuvre, Le Monde Illustré, 20 août 1922, p. 100.
35 Ibid., p. 130.
36 Acte du 7 octobre 1919, Me Cousin à Sedan, tribunal de commerce de Sedan, Répertoire des Actes, 1919-1935, ADA non classé.
37 Acte du 12 juillet 1921, Me Godon à Donchery, tribunal de commerce de Sedan, Répertoire des actes, 1919-1935, ADA non classé.
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