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Les désenchantés : Julien Green, les Américains à Paris entre les deux guerres, et l'orientalisme de Frère François

p. 11-20


Texte intégral

1Je commence avec une expérience personnelle. En me promenant cet automne à New York où j’habite, j’ai retrouvé la statue en bronze de Gertrude Stein exécutée par Jo Davidson à Bryant Park, placée derrière la grande bibliothèque municipale de la ville de New York. Assise comme un Bouddha féminin, Stein représente sous une forme iconographique la vision orientaliste américaine entre les deux guerres. Elle réunit dans sa personne les tendances orientalistes d’une génération d’artistes et d’écrivains américains qui se sont dépaysés et qui se sont réunis à Paris pendant cette époque troublante. C’est autour de la personne de Gertrude Stein qu’ils se rassemblaient, cette « génération perdue » qui comprenait Ernest Hemingway, F. Scott Fitzgerald, Ezra Pound, Sherwood Anderson, et E.E. Cummings. Et c’est aussi là, dans ce cercle d’expatriés, que l’on aurait pu retrouver Julien Green, lui-même en quête d’un « ailleurs » plus familier avec ses rêveries de déplacement pour des « pays lointains. »

2Et quel était l’attrait de Paris pour ces Américains ? On a souvent tendance à banaliser la question, et donc la réponse reste insuffisante. Du point de vue artistique, Paris à l’époque représentait le point de convergence entre l’Orient et l’Occident, le lieu où deux visions artistiques s’étaient réconciliées. Rappelons-nous que c’est pendant la deuxième moitié du XIXe siècle que le Japon est réouvert et que l’Occident se familiarise peu à peu avec l’art naturaliste Tokugawa. À la suite d’une expédition navale commandée par le baron Gros en 1858, les œuvres japonaises suscitèrent en France un véritable engouement qui prit le nom de japonisme. La première exposition d’estampes japonaises à Paris fut organisée en 1887 dans un café de l’Avenue de Clichy par Vincent Van Gogh. Elle fut suivie l’année suivante par celle de Bing dans son magasin Art Nouveau, et ensuite en 1890 par celle de l’École des Beaux-Arts. À l’Exposition universelle de 1900, on pouvait voir des exemples d’un grand art ancien du Japon, grâce au concours de Hayashi. On peut retrouver dans les tableaux français de l’époque l’influence de ce que Théodore Rousseau appelait « cette luminosité implacable du Japon1 » : le « Portrait de Zola » par Manet de 1868 où on voit surgir un Toyokuni ; celui de « Nina de Callias » de 1874 dans lequel le goût japonais de Manet pour l’éventail se détaille ; les tableaux de Degas et Monet qui se plaisaient à collectionner des estampes japonaises ; les tableaux de Van Gogh, obsédé par le Japon, qui voulait que son travail soit « un peu basé sur la Japonaiserie2 » à travers les visions de l’Ukiyo-e. Orient et Occident s’étaient rejoints dans le domaine artistique : motifs, formes, couleurs, compositions, techniques, tous intégrés et refaçonnés de manière à devenir « modernes ». Or, pour aboutir à une définition de la modernité au début du XXe siècle, il faut nécessairement inclure l’orientalisme, ce qui fait que le terme « modernisme » devient un oxymore composé d’une assimilation d’une culture orientale très ancienne dans le cadre d’une culture dominée par les nouveautés des technologies occidentales. Les Modernistes américains qui se retrouvèrent à Paris entre les deux guerres étaient déjà imprégnés de cette assimilation de l’Est et de l’Ouest.

3Leo Stein, le frère de Gertrude, avait voyagé au Japon en 1895-96 et pendant son voyage il a commencé une collection importante d’art japonais qu’il a continuée pendant des années avec sa sœur. On pourrait dire que les Stein ont aiguisé leurs dents pour l’art moderne pendant cette période japonaise. Mais ils ne sont pas seuls. Incités par une fièvre américaine pour le Japon qui avait trouvé son expression dans les récits de voyage de Percival Lowell (The Soul of Japan) et Lafcadio Hearn, et les représentations du Mikado et de Madame Butterfly, les écrivains comme Ezra Pound et Cummings vont adopter des formes orientales, comme le haiku, pour leurs vers. Mais c’est à Paris, lieu jugé plus propice pour ces visions « modernes », qu’ils vont graviter et non pas à New York. L’exil vers la modernité que représentait Paris devint presque nécessaire à cause des préjugés contre les Asiatiques en Amérique qui résultèrent de l’engagement politique des États-Unis en Chine en 1900 (Boxer Rebellion) et dans la guerre Russo-Japonaise en 1904-05. Ce n’est pas par hasard que les Stein déménagèrent à Paris en 1904.

4Si le modernisme se caractérise par un déplacement, un dépaysement, une nouvelle croisade à la quête des origines dans un passé exotique, on peut dire que les Américains à Paris entre les deux guerres se trouvèrent confrontés à une esthétique du lointain, empreinte d’une nostalgie pour un ailleurs mystique et moins compliqué. Julien Green, qui connaissait Gertrude Stein et son cercle des « perdus », est né à Paris l’année même de l’Exposition universelle. Ses parents avaient immigré en France pour des raisons économiques, et c’est à Paris pendant la Belle Époque que Green recevra ses premières impressions de la vie. Marqué par ce goût pour l’exotisme et une esthétique d’évasion, Green va lui-même tenter un dépaysement et comme ses amis américains, il se tourne vers l’Orient dans Frère François et vers son équivalent imaginaire : la côte de l’Est, au sud des États-Unis (Terre Lointaine [3e volume de son autobiographie], Les Pays Lointains (1987), Les Étoiles du Sud (1989)]. C’est là, dans ce pays dominé par la fiction de sa mère, que Green cherche les sources de son propre désir pour le « lointain ». Ses années à l’Université de Virginie, où il sera disciple de Faulkner, vont le préparer pour ses propres récits familiaux matrilinéaires. Cette « région de lumière [Chaque homme dans sa nuit] » qui nous rappelle la phrase de Rousseau sur le Japon, est associée avec un espace enfantin, comme nous le dit Jacques Petit :

tous les personnages de Julien Green, sans le savoir peut-être, sont à sa recherche ; c’est le royaume du bonheur, de l’enfance, qu’ils appellent souvent « les Pays Lointains » ou « le Pays perdu »3.

5Si cela évoque chez le lecteur un souvenir de Proust, ce n’est pas par hasard, car Green mélange des éléments proustiens à sa quête personnelle. La musique qui joue un si grand rôle dans l’œuvre de Proust, en particulier la « petite phrase de Vinteuil » qui devient l’air de l’amour de Swann et d’Odette, se transforme en un pré-texte greenien pour l’évasion :

Quand j’étais enfant, j’écoutais ma sœur me jouer des pages de Schumann, et il y en avait une dont le titre me plaisait presque autant que la musique : Des pays lointains. Plus tard, j’inventai une espèce de géographie des pays lointains. L’Orient n’y figurait pas, mais Edimbourg, Anvers, la Frise y étaient à l’honneur [...]. On me croirait difficilement si je disais l’empire de cette idée enfantine sur toute une partie de ma jeunesse. Il est certain que l’habitude de situer le bonheur dans les pays lointains me gouverna jusqu’aux abords de ma seizième année. Je ne me dépêtrais pas de mon enfance ; la vie réelle m’inspirait une défiance profonde et je n’aimais le monde que là où il coïncidait avec mes extravagantes conceptions. Tel air de musique me ravissait parce qu’au monde réel où je n’arrivais pas à trouver ma place, il substituait un monde infiniment plus vrai où je sentais bien que je serais heureux4.

6Trouver sa place, là où le vrai existe : voici ce qui pourrait définir la tâche de cette « génération perdue » d’Américains à Paris, Green inclus. Leur idée de « modernisme » qui comprend cet élément d’orientalisme fera partie de leur héritage littéraire dont le bénéficiaire sera Green, parmi d’autres. Green fera l’exploration de ces zones perdues dans Terre Lointaine (3e volume de son autobiographie), Les Pays Lointains (1987), Les Étoiles du Sud (1989), et Frère François (1983). C’est sur cette œuvre que nous porterons notre analyse. Œuvre qui prétend être historique, Frère François reste singulière dans le catalogue de Green, non seulement à cause du sujet, mais précisément parce qu’il tâche de réconcilier certaines dualités qui le préoccupent depuis son enfance : le péché et la rédemption, l’Occident et l’Orient, le paradis terrestre et le paradis céleste, le temporel et l’éternel.

7Or pour Green, le malaise que ces antithèses provoquent nécessite un double déplacement : spatial et temporel. Avant tout, Green veut « retrouver par toutes les voies possibles le pays perdu »5. Cette quête de l’absolu, retrouvé dans une spatialité et une temporalité figées dans un moment éternel au passé, voici ce qui le préoccupe. Le Sud ante-bellum des Etats-Unis n’est pas le seul lieu d’évasion. L’Italie, pays associé avec le mysticisme de l’Église catholique dans la pensée de Green, est aussi propice à ses rêveries. C’est aussi le pays d’origine de son modèle pour la vraie foi chrétienne, François d’Assise. Devant un tableau de François de Giotto au Louvre, Green commente :

La Sienne du XVe siècle sera toujours la patrie de ceux qui se sentent en exil dans leur temps. J’ai quitté cette peinture à regret, la vue fatiguée et le cœur un peu lourd. Je ne sais où nous allons, je ne comprends pas l'utilité de ce que nous faisons. Tout me semble vain, et faux, sauf quelques peintures, quelques pages de musique, et quelques poèmes6.

8C’est à Assise que Green trouve la figure de l’homme qui le hante depuis son enfance : Frère François, ce débauché devenu mystique, résident d’une ville au carrefour des routes menant aux richesses de l’Orient, routes ouvertes par Marco Polo et qui faisaient la fortune de son père, le drapier Bernardone. C’est à travers lui que Green imagine un « voyage en Orient » pour la reconquête de la terre sainte des Musulmans en 1219.

Pour le moment, nous sommes dans cette ville syrienne du royaume franc où frère Elie a toutes les raisons de se plaire. Avec ses jardins, ses terrasses, ses fontaines rafraîchissantes, elle ferait songer à Grenade telle que nous la connaissons aujourd'hui dans tout l’éclat de sa beauté mauresque, la Grenade du Generalife et de l’Albaïcin. Le soleil impitoyable fait cligner des yeux à François, mais des allées de cyprès le mettront à l’abri en attendant qu’il se repose dans la demeure d’Elie où l’ombre est protégée comme un trésor, car le charme de l’Orient a séduit le custode de Syrie et l’austérité, il faut la chercher ailleurs que dans ces pièces exquises. Gageons que François garde le silence7.

9François, lui aussi, faisait partie d’une génération perdue, débauchée, mais pourtant, il est devenu mystique. Sa vie se déroule dans un temps chevaleresque, un moment historique dominé par les contradictions associées avec la Croix.

Il y a en moi (nous dit Green) une sorte de Don Quichotte dont les romans de chevalerie sont les écrits des mystiques8.

10Ces anciens orientalistes, ces voyageurs en terre sainte, comprennent aussi des mystiques parmi eux, ceux qui ont voyagé au seuil de l’éternel. Le frontispice de Frère François cite un vers de « L’éternité » (qui se trouve dans les Derniers Vers et aussi dans « L’alchimie du Verbe » d'Une Saison en enfer) de Rimbaud, un autre voyageur en Orient. Green emprunte aussi le premier vers « Oisive jeunesse » à la « Chanson de la plus haute tour » des Derniers vers de Rimbaud comme titre de son premier chapitre. Le lecteur ne peut que remarquer l’association entre deux enfants terribles, Arthur et François, l’un voyageur, l’autre mystique. Mais il ne faut pas négliger une association plus personnelle, car Green lui-même donne comme titre à un chapitre de Frère François « La terre est si belle », titre du volume XI de son Journal. Mais les intertextualités ne s’arrêtent pas là. Green fait allusion à Proust à plusieurs reprises. Le chapitre intitulé « Du côté de chez Bernardone » évoque, bien sûr, « Du côté de chez Swann. » Et comme Proust, Green est fasciné par l’histoire d’Aladdin qu’il oppose à François d’Assise, tandis que pour Proust c’est un autre François, François le Champi, qu’il oppose aux contes de la lanterne magique. Pour Green, Aladdin représente la puissance du monde terrestre, tandis que son François évoque le monde mystique.

Je lis les mystiques comme on lit les récits de voyageurs qui reviennent de pays lointains où l’on sait bien que l’on n’ira jamais9.

11Ce monde du mysticisme catholique est aussi représenté par une intertextualité curieuse. Le chapitre intitulé « San Damiano revisited » est une allusion à l’œuvre du grand catholique anglais Evelyn Waugh intitulé Brideshead revisited (1945) où il satirise une génération d’aristocrates catholiques en décadence. Le chapitre de Green illustre la différence entre celui qui est épris de la vraie foi et celui qui n’est chrétien que de nom. Ce qui les distingue, c’est le moment pur de conversion. Ce moment de conversion est, pour Green, ce qui l’intéresse, car c’est à cet instant que le mystique voyage dans un pays lointain, dans cet espace où toute temporalité et spatialité sont abolies.

Il connut cette joie folle du converti qui voit le monde s’évanouir autour de lui. Où est-il ? S’il pouvait parler, il ne trouverait pas les mots pour le dire, le langage humain n’a plus de sens. Toute notion d’espace et de temps s’efface. L’être même n’a plus conscience de son individualité. Simplement il est perdu et comme englouti par l’indescriptible bonheur.

Plus tard, s’il tente de ressusciter avec des phrases la merveille de cette minute, il peinera tristement sur des qualitatifs inertes. De nouveau, le voilà prisonnier d’un petit univers dont il a entrevu dans un éclair le peu de réalité. L’ambition, l’argent, le pouvoir, le plaisir – vides. Seul existe cela dont le souvenir incommunicable fait battre le cœur et c’est pourtant cela qu’il faut donner aux hommes.

Et maintenant que va-t-il faire ? Il n’est plus le même et en même temps tout est autre autour du nouveau François, comme s’il devenait pareil à un étranger dans un pays inconnu10.

12Ce type de conversion, Green le nomme un « jeu d’échecs de l’absolu »11.

13Mais qui est ce François, ce voyageur en Orient, ce débauché-mystique, celui qui a retrouvé le pays lointain, le pays perdu ? N’y a-t-il pas entre lui et Green une ressemblance, une symétrie extratextuelle ? Et comment peut-on caractériser ce texte ? Ne semble-t-il pas fonctionner comme une biographie qui se veut autobiographie par moments ? Ainsi Green raconte le dédoublement entre lui et François :

Depuis mon enfance, aux jours lointains de la rue de Passy où nous habitions, j’entendais parfois prononcer son nom avec cette tendresse qui l’accompagne toujours. Ma mère surtout, toute protestante qu’elle fût, lui vouait une affection qui me faisait croire qu’elle l’avait connu. Il était et reste encore l’homme qui passe au-dessus de nos tristes barrières théologiques. Il est à tout le monde, comme l’amour qui nous est sans cesse offert. On ne pouvait le voir sans l’aimer, disait-on de lui de son temps, et cet amour n’a jamais bougé. [...]

Entre-temps, grand dévoreur de livres, j'avais découvert l’honnête ouvrage de Mme Arvède Barine sur saint François d’Assise et la légende des Trois Compagnons. Je devins fou d’amour pour ce monde merveilleux. Je rêvais de devenir comme François d’Assise et quand mon directeur chargé de mon instruction religieuse me demanda quel nom j’avais choisi pour mon baptême, je répondis d’un trait : « Saint François d’Assise » [...]. Que de pensées folles tourbillonnaient dans ma tête ignorante ! Être comme François d’Assise, quelle gloire ! J’étais même plus catégorique dans mes élans religeux. « Je veux être saint François d’Assise », lui déclarai-je un jour12.

14On pourrait donc dire que Frère François est ce que Philippe Lejeune caractérise comme « une autobiographie indirecte »13. En effet, nous avons ici un cas idéal pour analyser les phénomènes d’interférence entre la biographie et l’autobiographie, ce qui nous permet aussi un retour à Gertrude Stein qui, elle aussi, affranchit les frontières entre biographie et autobiographie avec L'Autobiographie d’Alice B. Tokios (1933), un texte que Green connaissait. À la fois, Stein a écrit une « autobiographie à la troisième personne » en ce qui concerne Gertrude Stein, et une « biographie à la première personne » en ce qui concerne sa secrétaire et partenaire. Green fait la même chose avec Frère François : il écrit son autobiographie en s’identifiant complètement avec François, en prenant même son nom propre comme signifié, tout en écrivant une biographie de son autre, ajoutant avec des détails précis des sentiments qui ne seraient que fiction s’ils n’appartenaient pas à son alter ego. Le François historique n’est finalement que l’alibi d’une présentation de soi, ce que Lejeune nomme une « auto-hagiographie » :

La construction de l’instance fictive du « témoin » n'est finalement que l’alibi d'une présentation de soi : ce détour par le témoin justifie les « restrictions du champ » (on n’est pas forcé de parler de ce qui échappe au regard d’un autre, on peut modeler sa figure sociale en laissant à l’ombre tout le domaine intime) et il fournit un moyen humoristique de chanter vos propres louanges sans qu’on puisse vous accuser de naïveté dans l’orgueil. Au bout du compte, loin de correspondre à un dédoublement intérieur ou à une inquiétude sociale, ce type de jeu est un moyen astucieux pour réaliser une forme d’auto-hagiographie qui neutralise ou paralyse la critique. Le lecteur doit être séduit par la double lecture qui lui est proposée de l’énonciation du « témoin » comme instance fictive et comme relais autobiographique14.

15Et si nous avons débuté cet excursus avec un bronze de Gertrude Stein, terminons-le avec la fresque de François à Subiaco. Green entreprend une quête pour le vrai visage de François et le trouve dans une grotte bénédictine. C’est l'image d’un François après son voyage en Orient, un François orientalisé, qui a trouvé l’idéal :

Si les épreuves ont changé son visage, le fond du cœur est toujours le même, plein de cette tendresse qui le rapproche de nous et qui a fait de lui le saint le plus aimant, celui dont le seul nom fait sourire comme celui d’un ami. On dirait qu’il ne demande qu’à vivre avec nous et à nous venir en aide aux heures difficiles de toutes sortes. Il n’est pas docteur de l’Église, il ne sait que ce que le Christ lui a appris, mais il le sait bien. Par lui, l’Évangile nous est offert une seconde fois15

16C’est en suivant l’exemple de François qu’un « perdu » peut être « trouvé. » Et en fin de compte, voici ce qui distingue Green de cette génération perdue d’Américains désenchantés. Nous savons que la plupart d’entre eux ont mené des vies tragiques, remplies d’alcoolisme, de folie, de drogue, de suicide. Mais Green, accompagné de son alter ego François, trouve une solution positive aux désenchantements de son siècle : à la lanterne magique d’Aladdin, il substitue la lumière de la conversion. C’est sa voie préférée pour un retour au pays lointain de son enfance, au pays perdu de l’innocence.

Notes de bas de page

1 Orient/Occident : Rencontres et influences durant cinquante siècles d'art. Catalogue de l'Exposition au Musée Cernuschi, Ville de Paris, novembre 1958-février 1959, Paris, Editions des Musées Nationaux, p. 93.

2 Ibid., p. 96.

3 Jacques Petit, Julien Green, l'homme qui venait d'ailleurs, Paris, Desclée de Brouwer, 1969, p. 156.

4 Julien Green, Journal, 13 février 1934, Paris, Gallimard, Pléiade, tome IV, p. 298.

5 Ibid., 8 octobre 1931, p. 125.

6 Ibid., p. 125.

7 Julien Green. Frère François, Paris, Seuil, 1983, p. 233-234.

8 Julien Green, Journal, février 1938, op. cit., p. 435.

9 Ibid. 6 mars 1941, p. 564.

10 Julien Green, Frère François, op. cit., p. 83.

11 Ibid., p. 317-318.

12 Ibid, p. 317-318.

13 Philippe Lejeune, Je est un autre : l'autobiographie, de la littérature aux médias, Paris, Seuil. 1980. p. 61.

14 Ibid., p. 54.

15 Julien Green, Frère François, op. cit., p. 281.

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