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Annexes

p. 151-180


Texte intégral

I. Glossaire

EARL

Exploitation agricole à responsabilité limitée

EIRL

Entreprise individuelle à responsabilité limitée

EURL

Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée

FBO

Family buy-out

FRI

Fondation rurale interjurassienne

GAEC

Groupement agricole d’exploitation en commun

IHEID

Institut de hautes études internationales et du développement (Genève)

INSEE

Institut national de la statistique et des études économiques

LASA

Laboratoire de sociologie et d’anthropologie de l’université de Franche-Comté

MBO

Management buy-out

MBI

Management buy-in

MSHE

Maison des sciences de l’homme et de l’environnement,
Université de Franche-Comté/CNRS

OFS

Office fédéral de la statistique

OSTAJ

Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien

SA

Société anonyme

SAFER

Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural

SARL

Société à responsabilité limitée

SNC

Société en nom collectif

TPE

Très petite entreprise

II. Méthodologie

1Notre démarche s´inscrit dans une perspective socioanthropologique où l´approche qualitative s´impose. Elle se développe de façon itérative : phase exploratoire ou préenquête ; première série d’entretiens et d’observations ; seconde série d’entretiens et d’observations (vérification et approfondissement) ; analyse et écriture. Comme dans toute démarche qualitative et compréhensive, nous avons mis en valeur la richesse des discours recueillis tout en les contextualisant au moyen d’une étude historique, juridique et statistique de l’Arc jurassien.

2Cette recherche qualitative se base sur des entretiens semi-directifs réalisés avec les entrepreneur(e) s ou leurs proches. Ces entretiens nous ont permis de recueillir des récits biographiques que nous avons anonymisés. L’intervention des tiers au cours des entretiens (conjointe, parents, employés…) a permis d’enrichir l’analyse en confrontant les points de vue et les représentations du travail, de l’entreprise et de sa gestion du quotidien. La majorité des entretiens se sont déroulés dans les locaux de l’entreprise et pendant le temps de travail de l’entrepreneur.

3Les personnes que nous avons rencontrées appartenaient à différentes classes d’âge et corps de métiers. Certains n’étaient plus entrepreneurs et évoquaient une histoire au passé. D’autres venaient de commencer leur activité et découvraient au fil des jours les avantages et les risques de l’indépendance. Certains avaient connu des événements graves qui avaient fortement affecté leur entreprise. D’autres avaient quitté leur conjointe et réorienté leurs projets. D’autres encore n’avaient pas été confrontés à ce type d’événement et se questionnaient parfois sur les moyens de les prévenir.

4Proposant à nos interlocuteurs de retracer leurs parcours, nous cherchions à saisir les caractéristiques actuelles de l’entreprise, ses origines et, quand cela était possible, son évolution au cours du temps. Nous restions toutefois attentifs à ce que la dimension familiale ne soit pas oubliée, tant en ce qui concerne l’organisation du travail, qu’en ce qui concerne l’articulation entre tâches productives et reproductives. Les ruptures de trajectoire familiale prenaient alors naturellement place dans le récit, si elles avaient pu jouer un rôle à un moment précis de l’histoire et réorienter le devenir de l’entreprise ou celui des individus. Les récits recueillis font état d’une grande diversité de situations : récit d’une rupture passée ou expérience d’une rupture récente, ancienne entreprise ou entreprise actuelle, personne directement touchée par la rupture ou simple témoin du drame d’un autre, rupture brusque, violente et douloureuse ou expérience pénible, mais vite dépassée. Nos explorations nous ont fait découvrir un monde en mouvement composé d’hommes et de femmes qui ont pu être (parfois plusieurs fois) confrontés à des ruptures de trajectoire biographique et qui, pour la plupart, poursuivent leurs activités en s’adaptant aux exigences de la situation.

5Les entretiens ont principalement porté sur :

  • la situation de l’entreprise et celle du foyer (statut juridique de l’entreprise, nombre d’employés, régime matrimonial…) ;

  • l’organisation du travail (répartition des tâches, rôles et statuts de chacun…) ;

  • l’évolution de l’entreprise (situation économique, participation des membres de la famille) ;

  • le choix du métier (socialisation, formation) ;

  • la transmission (situation à l’égard de l’héritage, volonté de transmettre) ;

  • l’articulation travail/famille (locaux, gestion du temps, participation aux tâches domestiques) ;

  • les risques vécus ou envisagés d’une rupture de trajectoire familiale ;

  • les difficultés passées ou actuelles de l’entreprise et les moyens d’y remédier.

6À partir de ces récits, nous avons cherché à comprendre comment les petits entrepreneurs de l’Arc jurassien font face aux situations de ruptures de trajectoire familiale, en fonction de leur parcours personnel, de leur attachement au métier et de la spécificité de leur entreprise.

7Dans cette recherche, nous avions formulé l’hypothèse que les ruptures de trajectoire familiale, qui peuvent survenir dans la vie des individus, affectent tant les petites entreprises que celles et ceux qui s’y impliquent. Mais nous avions également envisagé que les différents modes d’articulation entre le travail et la famille pussent, selon les cas, renforcer ou atténuer l’impact de ces ruptures de trajectoire. L’analyse qualitative, qui nous a permis d’identifier des types idéaux d’entreprises et d’entrepreneurs, nous permettait donc de croiser ces profils avec les situations de rupture recensées. En nous focalisant sur un récit retraçant l’histoire de l’entreprise avec ses hauts et ses bas, nous pouvions dès lors aborder ces ruptures avec précision, afin de comprendre d’une part comment elles surviennent et, d’autre part, en quoi leurs conséquences peuvent varier selon que l’on se place du côté de l’entreprise et de l’entrepreneur(e) ou du côté des proches ou des aidants familiaux. En privilégiant l’approche qualitative, nous pouvions ainsi aborder l’entreprise comme une organisation humaine complexe autour de laquelle gravitent plusieurs personnes impliquées à des degrés divers dans le travail ou dans la famille. Et nous avions également la possibilité d’envisager les ruptures de trajectoire familiale comme des événements biographiques qui mettent à jour l’état d’organisation des entreprises et mettent à l’épreuve leur capacité d’adaptation.

III. Description du corpus

8Afin de disposer de données statistiques sur ces différents corps de métiers, nous nous sommes tournés vers l’OSTAJ, capable de croiser les données de l’INSEE et de l’OFS. Mettant en correspondance deux types de nomenclature – la « Nomenclature générale des activités économiques » (NOGA-2008)1 pour la Suisse et la « Nomenclature d’activités française » (NAF-2008)2 pour la France – l’OSTAJ était en mesure d’identifier six catégories d’établissements correspondant à nos critères.

9En collaboration avec l’OSTAJ, nous avons donc pu identifier six secteurs d’activité qui regroupent près de 70 % des entreprises du territoire. C’est au sein de ces secteurs d’activité qu’a été établi notre corpus :

  1. Agriculture, sylviculture et pêche ;

  2. Industrie et artisanat ;

  3. Commerce ;

  4. Hébergement et restauration ;

  5. Services relatifs aux bâtiments et aménagement paysager ;

  6. Réparation et services aux personnes.

Tableau 18. Nombre d’entreprises selon les branches professionnelles dans l’Arc jurassien

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Note3

Source : INSEE – CLAP 2011/OFS – Recensement fédéral des entreprises, 2008.

10Comme on peut le voir sur ce tableau récapitulatif, les données portent sur un ensemble de 106649 établissements se répartissant sur les six secteurs d’activité identifiés. Les secteurs d’activité sélectionnés n’ont pas tous la même importance. Ce sont les commerces et l’agriculture qui constituent les deux secteurs les plus importants en termes du nombre d’établissements dans l’Arc jurassien (sur la base des six secteurs sélectionnés). Si l’on ne tient pas compte de l’industrie (puisque s’y mélangent des petits artisans et des grandes entreprises), le troisième grand secteur d’activité est bien l’hébergement et la restauration, suivi de près par les entreprises de réparation, entretiens et service personnel (garagiste, dépannage informatique, services à la personne, etc.). Dans cet ensemble, l’Arc jurassien suisse rassemble 62695 établissements (soit 59 %) et la Franche-Comté 43954 (soit 41 %).

Tableau 19. Nombre d’entreprises par branche professionnelle et nombre d’employés

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Source : INSEE – CLAP 2011/OFS – Recensement fédéral des entreprises, 2008.

11Comme le montre le tableau précédent, les secteurs d’activité retenus pour cette étude ont tous pour caractéristique de regrouper essentiellement des très petites entreprises, la proportion d’établissements de moins de trois salariés représentant en effet, quel que soit le secteur concerné, toujours plus de 50 % des établissements. Des 106649 établissements pris en compte pour l’ensemble de ces secteurs dans tout l’Arc jurassien, 75222 (soit 70,5 %) comptent moins de trois salariés4. Cette prédominance des établissements de très petite taille nous permet donc ici de justifier du choix de ces secteurs d’activité pour la conduite de cette étude.

12Nous avons réalisé au total 102 entretiens, dont 41 dans l’Arc jurassien suisse et 61 dans l’Arc jurassien français. Toutes les entreprises rencontrées appartenaient à l’un des six secteurs d’activité identifiés plus haut.

Tableau 20. Répartition des interlocuteurs par branche professionnelle

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Tableau 21. Profil des interlocuteurs

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13Le tableau ci-avant présente la répartition des personnes enquêtées ainsi que leur profil.

14Comme le montre ce tableau de synthèse, les établissements qui composent le corpus sont majoritairement dirigés par des hommes et sont principalement des entreprises de moins de trois salariés.

Tableau 22. Âge moyen à la reprise/création

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15Selon ce tableau, les situations ne sont guère différentes entre la France et la Suisse. Les entreprises que nous avons étudiées ont un âge moyen de 14 ans (depuis leur création ou reprise) et sur l’ensemble du corpus, 9 d’entre elles seulement ne sont aujourd’hui plus en activité (8 cas côté France et un seul côté Suisse)5. Ces 102 entreprises sont dirigées par des hommes ou des femmes de 48 ans en moyenne ; 85 % de ces personnes ayant aujourd’hui des enfants.

16Outre les entretiens avec les entrepreneurs, certains furent conduits en présence de leur conjoint(e). Nous avons également organisé des entretiens avec des collaborateurs et collaboratrices de l’entrepreneur (un frère, une sœur, un fils…). De ce fait, le nombre de personnes rencontrées dans le cadre de l’enquête dépasse le nombre d’établissements du corpus puisque nous avons au total rencontré 128 personnes durant les interviews6.

IV. Population d’entreprises actives en Suisse (tableau 23)

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Source : Office fédéral de la statistique (OFS), 2004, « Population d’entreprises actives »

V. Statistiques sur les établissements de l’Arc jurassien suisse7

Tableau 24. Établissements par canton et par secteur d’activité, 2008

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Note8

Tableau 25. Nombre d’établissements par secteur et classe de taille, 2008

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Note9

Tableau 26. Nombre d’établissements par secteur et forme juridique, 2008

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Note10

Tableau 27. Nombre d’établissements par secteur et classe de taille, 2008

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Note11

VI. Statistiques sur les établissements de Franche-Comté12

Tableau 28. Emplois salariés et non-salariés par secteur d’activité

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Source : INSEE – Recensement de la population 2010, exploitation complémentaire.

Tableau 29. Nombre d’établissements par secteur et catégorie juridique

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Source : INSEE – CLAP 2011.

Tableau 30. Nombre d’établissements par secteur et tranche d’effectifs

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Source : INSEE – CLAP 2011.

Tableau 31. Nombre d’établissements par secteur et territoire

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Source : INSEE – CLAP 2011.

VII. Corpus d’enquête

Tableau 32. Caractéristiques de nos interlocuteurs

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Note13

Tableau 33. Répartition du corpus par département/canton et par secteur d’activité

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Notes de bas de page

1 « Classification générale des activités économiques (NOGA) » [en ligne], URL : < http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/infothek/nomenklaturen/blank/blank/noga0/revision_noga_2007.html>.

2 « Nomenclature d’activités française » [en ligne], URL : < http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=nomenclatures/naf2008/naf2008.htm >.

3 Canton de Berne dans sa totalité.

4 Du fait d’un mode de comptabilisation différent entre l’INSEE et l’OFS, il ne nous est pas possible de comptabiliser le nombre d’établissements n’ayant aucun salarié. Cette information n’est accessible que pour les données franc-comtoises.

5 Il est à noter que les entreprises dirigées par un homme ont une longévité moyenne supérieure à celles dirigées par les femmes.

6 Dont 71 en France et 57 en Suisse.

7 Tous les tableaux de l’annexe V ont été constitués à partir de données fournies par l’Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (Source : OFS – Recensement fédéral des entreprises, 2008). Nous tenons à remercier Noreddine Hmamda (chef de projet au département de l’Économie et de l’Action sociale du canton de Neuchâtel) qui a travaillé avec les équipes de l’OSTAJ pour établir les tableaux croisés correspondant à notre requête.

8 Canton de Berne dans sa totalité.

9 Canton de Berne dans sa totalité.

10 Canton de Berne dans sa totalité.

11 Canton de Berne dans sa totalité.

12 Tous les tableaux de l’annexe vi ont été constitués à partir de données fournies par l’Observatoire statistique transfrontalier de l’Arc jurassien (OSTAJ). Nous tenons à remercier Pierre Quillery (Insee, Franche-Comté) qui a travaillé avec les équipes de l’OSTAJ pour établir les tableaux croisés correspondant à notre requête.

13 Afin de respecter l’anonymat, les acteurs rencontrés se sont vu attribuer un pseudonyme et les noms des communes ne sont pas mentionnés.

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