Les verres médiévaux du réfectoire du couvent des Jacobins à Rennes
p. 325-334
Résumés
Résumé. Entre 2011 et 2013, l’importante fouille archéologique menée par l’Inrap dans le couvent des Jacobins de Rennes a permis d’aborder un quartier antique auquel a succédé un faubourg de la ville médiévale où a été édifié le couvent des Dominicains à partir de 1369. L’étude du réfectoire a donné lieu à la découverte de plusieurs lots de verre comprenant à la fois des pièces de vaisselle (verres à boire et gobeleterie) et du verre plat architectural dont quelques éléments décorés, datés des XIV-XVe siècles.
Summary. Between 2011 and 2013, the important archaeological excavation by an Inrap team in the convent of the Jacobins of Rennes allowed to approach an antique district. A suburb of the city succeeds him where was built the convent of the Dominicans from 1369. The study of the dining hall gave rise to the discovery of several glass lots including at the same time pieces of dishes (drinking glasses and beakers) and of architectural flat glass among which some decorated elements. They are dated from the XIV-XVth centuries.
Texte intégral
1 Le contexte
1Le projet de transformation de l’ancien couvent de Bonne Nouvelle en centre des Congrès a donné lieu à une fouille archéologique de 8000 m² au cœur de Rennes (Ille-et-Vilaine) entre décembre 2011 et juin 2013 (Le Cloirec 2016). En plus de l’étude d’un quartier antique de Condate, dont les vestiges sont les plus denses jamais observés en Bretagne, la fouille a concerné l’ensemble de l’établissement religieux fondé par les Dominicains en 1368 et classé monument historique depuis 1991. Une grande partie de celui-ci est encore en élévation et se décline selon un plan classique pour un ordre mendiant avec, notamment, son église, un vaste réfectoire, un beau cloître, une salle capitulaire et deux grandes chapelles. La fouille a également permis d’identifier une hôtellerie et de nombreux espaces annexes comme l’infirmerie ou la cuisine avec ses caves. Ces aménagements, pour la plupart datés du XVe siècle, sont largement remaniés au XVIIe siècle, période à laquelle le couvent accueille de nombreux pèlerins venant se recueillir devant un tableau de la Vierge à l’Enfant qui aurait des vertus miraculeuses. Il devient en même temps un lieu d’inhumations très prisé puisque plus d’un millier de sépultures y est dénombré (fig. 1A et 1B).
2Tous les fragments de verre présentés ici ont été mis au jour dans des remblais d’aménagement, des recharges ou des couches d’occupation des sols du réfectoire. Au départ, ceux-ci se composent d’un niveau de terre battue refait au moins deux fois. La pièce est ensuite revêtue de deux sols pavés successifs alors que le mur ouest est embelli de grandes fenêtres en ogives cloisonnées par des lancettes. Un dortoir est alors rajouté au-dessus de la salle qui devait être initialement couverte par une charpente en berceau. Toutes ces transformations architecturales ont lieu au cours du XVe siècle, si bien que la salle ne bénéficie plus que d’aménagements très limités par la suite.
3Si les tessons de récipients sont bien piégés dans les aménagements des sols, les fragments de vitrage ont tous été retrouvés au pied du mur ouest, dans une tranchée peu profonde qui recoupe le dernier sol pavé. Cette structure énigmatique est vraisemblablement liée aux travaux entrepris par les militaires qui occupent les lieux à partir de la Révolution et transforment les différents espaces pour stocker de l’habillement et des vivres. On peut donc logiquement penser que ces fragments de verre proviennent des grandes fenêtres qui ont dû être modifiées à cette époque.
2 Les verres
4Le lot issu de ce secteur compte 362 tessons de verre. Il faut retirer de ce total les 44 fragments antiques correspondant aux occupations antérieures sur lesquelles le couvent est construit et les 31 fragments de la période moderne. Au final, 287 tessons proviennent de 14 contextes médiévaux. Les restes se répartissent de la manière suivante : 156 pièces de vitrage et 131 tessons de récipients (13 individus au moins).
5Si quelques fragments fonctionnent ensemble, l’essentiel est très morcelé et aucun récipient n’est archéologiquement complet. Les typologies sont donc difficiles à établir à partir de ces simples restes ; seul un classement reposant sur la succession des contextes de découverte peut être avancé ici comme base de travail. Pour ces raisons de conservation inégale, une sélection des éléments les plus représentatifs a été dessinée1. De même, les principaux fragments de vitraux ornés et ceux possédant une forme de découpe particulière sont présentés.
6On déplore, de plus, une constante : une dégradation importante de la matière vitreuse qui a laissé place à un matériau complètement opacifié, de teinte brune, empêchant toute détermination de la teinte initiale des récipients. Cette altération est causée par la dégradation de la composition du verre, sans nuisance extérieure liée à des facteurs climatiques. En effet, les bâtiments contemporains de ces verres sont intacts ; seule la nature des terres utilisées comme remblais dans ces pièces a donc pu avoir un caractère agressif. Aucune restauration n’a été envisagée pour le moment, dans l’attente de la définition du lieu de dévolution de la collection.
7Nous avons donc choisi de présenter les données recueillies, les informations qui en découlent et de compléter ces éléments par un petit catalogue en fin d’article.
2.1 Les récipients
8La détérioration évoquée ci-dessus a également généré une conservation variable des récipients. Les formes de ces périodes étant souvent d’une grande finesse, ce sont, pour l’essentiel, les pièces les plus épaisses qui ont été recueillies durant la fouille. Malgré tout, on observe la présence assez récurrente d’un même type de récipient : le gobelet à décor de pastilles (fig. 2). Cette forme est attestée par plusieurs fragments de base à fond bombé rentrant et à cordon strié rapporté, ainsi que par des pastilles circulaires de taille moyenne avec une excroissance en pointe en faible ou moyen relief. Les fragments de fonds correspondent à au moins quatre individus différents. Selon les tessons, le cordon qui sert de base au fond du gobelet possède une section ovale de petit diamètre ou un profil plus épais à section triangulaire. Dans tous les cas, à la place des dentelures habituelles, la surface du pied est ornée de fines impressions à l’outil disposées sur tout le pourtour du récipient, à la verticale dans trois cas (fig. 2, n° 1, 2 et 3) et à l’oblique sur le dernier (fig. 2, n° 13). Les amorces de panse montrent l’appartenance à des récipients verticaux. La base est large de 6 à 7 cm ; un seul tesson indique un diamètre de 8 cm. Seul un des fragments de fond conserve une première ligne de pastilles accolées au cordon (fig. 2, n° 13). Ces dernières sont de deux types : soit un large disque assez plat avec une petite excroissance la plupart du temps décentrée vers le haut (fig. 2, n° 5, 6, 12 et 15), soit de diamètre un peu plus petit avec une pointe assez effilée et centrée (fig. 2, n° 4, 10 et 13 ; fig. 3). Impossible ici, en raison de l’altération du matériau, de savoir si les pastilles étaient de même teinte que le corps ou de couleur contrastée. Un seul petit éclat livre le profil d’un bord avec une lèvre légèrement éversée et une extrémité arrondie témoignant sans doute d’une reprise au feu. Les éléments sont trop lacunaires pour permettre l’identification du gobelet. Si l’on se réfère à la typologie établie par Danièle Foy (Foy 2014, 146), la forme en usage durant la période de fonctionnement du réfectoire est le type J, mais les éléments recueillis, s’ils sont en accord par l’aspect des pastilles, ne permettent toutefois pas d’étayer cette identification qui reste donc à l’état d’hypothèse. Pour les comparaisons, nous renvoyons aux travaux publiés dans la synthèse des verreries de l’Est de la France où figurent de nombreux exemples de gobelets à pastilles (Guilhot et al. 1990). À Rennes, la stratigraphie du réfectoire les place à la fin du XIVe–début du XVe siècle ; cette datation est validée par la présence de plusieurs monnaies associées à des récipients en céramique.
9Parmi les quatre tessons qui n’appartiennent pas à cette forme de gobelet à pastille, il faut signaler la présence d’un fond de gobelet à nervures verticales (fig. 2, n° 11). Ces dernières sont au nombre de douze conservées (au moins seize supposées) et rayonnent à partir d’un disque central à l’emplacement du pontil. La zone en relief présente sur le fond forme comme une seconde peau très fine sur le récipient. Toutefois, l’absence de raccord visible au niveau de la tranche des côtes verticales semble bien témoigner d’un premier façonnage par soufflage dans un moule, avant que la pièce soit poursuivie à la volée. Le tesson a été trouvé dans un niveau d’installation livrant des monnaies de la seconde moitié du XIVe siècle et du courant du XVe siècle. Deux fragments de panse possèdent en surface un décor de cordons rapportés dont l’organisation est difficile à percevoir (boucles ou résille nervurée ?) (fig. 2, n° 7 et 8). Ces deux éléments peuvent simplement être orientés par la courbure de la section, mais le sens proposé ici correspond à un choix qui n’est pas avéré en l’absence de comparaison. Ils proviennent de la panse d’un récipient dont la forme ne peut être identifiée (verre ou fiole ?). Il faut peut-être leur adjoindre le cordon rapporté en ailette verticale dentelée, retrouvé dans le même contexte de remblais daté par la stratigraphie du courant du XIVe siècle (fig. 2, n° 9 et fig. 4). Cette ornementation ne correspond pas, par sa courbure, aux éléments festonnés en usage pour les gobelets. Elle existe sur certaines gourdes, comme celles recensées à Besançon pour la première moitié du XIVe siècle (Foy, Sennequier 1989, 248-249 ; Guilhot, Munier 1990, 156), mais pour ces exemplaires, il s’agit de festons pincés alors que l’exemplaire de Rennes possède de petites lunules à l’extrémité des picots dans laquelle il faut très certainement voir l’empreinte de l’outil ayant servi à les étirer. La même technique s’applique peut-être à des fragments (sans forme associée) retrouvés à Exeter dans un contexte médiéval tardif (Devon, Grande-Bretagne ; Allan 1984, 267, a et b).
2.2 Les pièces de vitrage
10Le verre plat, soit 156 tessons, se divise en deux lots : une partie est en verre verdâtre assez fin ; l’autre conserve les restes de décor et plusieurs teintes de verre. Pour le premier lot, les filandres, quand elles sont encore visibles, sont de forme allongée indiquant un façonnage en manchon. Le second lot possède des épaisseurs de l’ordre de 0,2/0,3 cm plus rarement jusqu’à 0,5 cm. Les teintes sont variées : verdâtre, bleuté, jaune (?) et rouge vermillon. Quand les bords sont conservés, ils présentent les traces en écailles caractéristiques d’une découpe au grugeoir.
11Quelques pièces se démarquent par leur forme taillée comme un petit ovale de teinte bleue et un fragment incomplet creusé de deux découpes également ovales (fig. 5, n° 2 et 3). La similitude des dimensions laisse même envisager une imbrication de ces deux pièces. L’agencement pourrait alors correspondre à une composition à base d’inclusions de cabochons, rappelant certains motifs d’orfèvrerie, les petites pièces ovales colorées se détachant sur un fond plus clair (jaune ?).
12Les deux tessons remarquables de ce lot représentent des motifs figurés. Le premier (fig. 5, n° 4) dont le pourtour courbe évoque un médaillon sans doute circulaire, conserve le visage d’un personnage, un ange, légèrement orienté de trois quarts vers la droite. Une chevelure bouclée rendue par de fines touches en S encadre la tête incluse dans un nimbe. Le haut d’une longue aile faite de plumes de différentes longueurs est encore visible sur le côté droit. Il porte également un vêtement dont il reste l’épaule et un col constitué d’un double bourrelet. La facture de cet ange est de belle qualité. Le second morceau, composé de trois tessons (fig. 5, n° 5), peut également être rattaché à un ange dont seule une longue aile à plumes superposées est représentée à la surface d’un verre teinté dans la masse en rouge vermillon. Le fragment conserve deux bords lisses formant un angle droit.
13Si les autres éléments restent difficiles à organiser faute de connexion, tous appartiennent à un même répertoire défini, quand il est conservé, par un encadrement en bandeau accueillant une alternance de petits motifs géométriques traités en réserve (carrés, cercles et losanges). Sur le reste de la surface, les tracés variés montrent la présence d’un décor majoritairement végétal à base de rinceaux, de vrilles et de feuilles. Il faut tout de même signaler un éclat conservant une inscription lacunaire N ou M et E en lettres gothiques (fig. 5, n° 9). Un dernier élément possède une zone à base de cercles concentriques incomplets ornés de petits cercles et losanges à pans concaves. Au-dessus se trouvent des motifs oblongs accolés verticalement dont la surface est peinte avec un cercle (centré ?) en réserve (fig. 5, n° 10). Un agencement assez proche, découvert à Tours, est interprété comme une portion de couronne (Motteau 1985, 47).
14Les couches dont sont issus ces verres plats ont également livré des éléments de l’armature du vitrail. Celle-ci se présente sous la forme de tiges incomplètes, souvent tordues ou écrasées en raison de la malléabilité du plomb qui les compose. Les quelques éléments mieux conservés possèdent un profil en H caractéristique avec des interstices creux (ou chambres) de 0,2 à 0,3 cm de large, en adéquation avec l’épaisseur des verres retrouvés (fig. 6).
3 Apports
15Par sa localisation dans une pièce spécifique du couvent et à l’abri de perturbations importantes, cet ensemble associant récipients et verre plat est représentatif des pièces de verre prisées par les religieux dans la ville de Rennes des XIV-XVe siècles.
16Malheureusement, pour le verre plat, rien ne permet de restituer la composition des vitrages décorés du réfectoire du couvent des Jacobins. Ces quelques éléments sont toutefois en accord avec le soin apporté à cet espace fonctionnel, comme en témoignent l’agencement de tapis de carrelage ainsi que le décor sculpté et peint encore en place dans la niche du lecteur. Il est intéressant de noter que tous les fragments de vitrage ont été mis au jour dans une même tranchée vraisemblablement réalisée à la fin du XVIIIe siècle alors qu’ils correspondent tous à un décor daté du XVe siècle par le style et les objets associés aux verres (céramiques, monnaies). Cette observation suppose en effet que les mêmes vitraux sont restés en place pendant trois siècles.
17À cela, s’ajoute la proportion non négligeable de gobelets à pastilles qui vient offrir de nouvelles occurrences pour la ville de Rennes (Cotten, Labaune-Jean 2009 ; Labaune-Jean 2010 et 2017), mais aussi aux quelques exemples bretons de cette forme (Labaune-Jean, Beuchet 2008). Ces gobelets sont plus connus dans le Midi et l’Est de la France (Foy 2014), ainsi qu’en Flandres et en Allemagne (Baumgartner, Krueger 1988). Les publications ne livrent que peu de mentions de découverte à l’ouest d’un axe reliant l’Est de la France à Montségur (Pyrénées ; Foy 2014, 149), à l’exception de Paris et Rouen (Barrera 1990). Cette disparité peut paraître surprenante quand on voit la grande popularité de ces formes à décor de pastilles rapportées dans les régions où elles sont diffusées. Le manque de données publiées sur les verres médiévaux dans le quart nord-ouest de la France est peut-être à prendre en compte, mais ne peut suffire comme explication. Les découvertes du couvent des Dominicains de Rennes semblent faire exception à cette répartition, d’autant qu’elles ne peuvent être considérées comme anecdotiques puisque d’autres mentions existent dans la ville, comme les fragments du XVe siècle récemment mis au jour lors d’un diagnostic au niveau du château médiéval (Labaune-Jean 2017). En gardant à l’esprit toutes les réserves qui s’imposent en raison de la fragmentation des tessons, on peut s’interroger sur le manque de comparaisons et sur la particularité stylistique des éléments rennais, avec des pastilles plutôt régulières, dotées d’une excroissance centrée, étirée lors de la pose, sans recours à la pince (en l’absence de marque) et adoucie au feu. Mais la spécificité principale s’illustre surtout par les fonds à cordon qui semblent systématiquement pourvus d’impressions verticales, là où les productions germaniques et méditerranéennes reposent sur des cordons festonnés ou lisses. Pour le moment, le cas de Rennes semble isolé et, même si la question reste ouverte, il faut s’interroger sur la possibilité d’une production régionale imitant les gobelets contemporains de l’Est et du Sud.
Catalogue des fragments de verre
18La numérotation d’appel utilisée ici reprend le numéro de la figure, accolé à celui des tessons illustrés sur celle-ci.
Récipients
- 2-1 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 1,1 cm haut. conservée ; 6 cm diam. ; 0,1 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Fragment de base courbe reposant sur un cordon rapporté à décor d’impressions verticales. - 2-2 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 1,9 cm haut. conservée ; 7 cm diam. ; 0,2 à 0,3 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Fragment de base de gobelet à fond rentrant reposant en partie sur un cordon rapporté à section triangulaire et décor vertical finement côtelé. Au niveau de la cassure supérieure, l’amorce d’une pastille est encore visible. - 2-3 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 1,5 cm haut. conservée ; 6 cm diam. ; 0,1 à 0,2 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Deux fragments appartenant à la base d’un gobelet à fond rentrant et petit cordon rapporté de section circulaire à décor d’impressions verticales. - 2-4 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 1,7 cm L. conservée ; 2,4 cm larg. conservée ; 0,1 cm ép. ; 1,2 cm de haut. maximale pour la pastille.
Teinte brune (corrosion). Fragment de panse très fine appartenant à une forme cylindrique ornée de pastilles en cône étiré centré. Fonctionne sans doute avec le fond n° 2-3. - 2-5 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 2,5 cm L. conservée ; 2,9 cm larg. conservée ; 0,1 cm ép. ; 0,3 à 0,75 cm ép. pour la pastille.
Teinte brune (corrosion). Fragment de pastille incomplet, assez large avec petit ombilic étiré avec torsion. - 2-6 – Prov. : Niveau de remblais dans le réfectoire XIVe s.
Dim. : 2,7 cm L. conservée ; 2,5 cm larg. conservée ; 0,1 cm ép. ; 0,3 à 0,7 cm ép. pastille.
Teinte brune (corrosion). Fragment avec pastille ovale quasi complète sur un tesson de panse très fine, légèrement courbe. Pointe étirée avec empreinte de la pince. - 2-7 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 1,8 cm L. conservée ; 2 cm larg. conservée ; 0,1 à 0,4 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Fragment de panse à parois fine et courbe portant en surface externe un décor à base de filets rapportés formant des arcades irrégulières accolées. - 2-8 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 2,2 cm L. conservée ; 2,1 cm larg. conservée ; 0,15 à 0,4 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Fragment de panse conservant un décor de filet rapporté, appliquée en boucle ovale. - 2-9 – Prov. : nivellement d’installation d’un sol en terre battue (3e état) du réfectoire (XIVe – XVe s.)
Dim. : 5,3 cm L. conservée ; 1,6 cm larg. conservée ; 1 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Ailette décorative complète avec une base courbe correspondant à la forme du récipient sur laquelle elle était appliquée initialement. La crête est composée de six excroissances arrondies étirées à la pince. - 2-10 – Prov. : recharge sur le sol (état 3) du réfectoire (XIVe - XVe s.).
Dim. : 2,2 cm L. conservée ; 1,9 cm larg. conservée ; 0,1 cm ép. ; 0,5 à 1,4 cm ép. pastille.
Teinte incolore ou légèrement bleutée. Fragment avec pastille intacte de forme conique, avec une excroissance étirée placée en partie supérieure de la pastille. - 2-11 – Prov. : remblai d’aménagement du second sol pavé du réfectoire (XVe s.).
Dim. : 4,1 cm L. conservée ; 5,2 cm larg. conservée ; 0,15 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Fragment de fond de gobelet à décor de nervures verticales. Sur la portion conservée, elles sont au nombre de 12, rayonnant autour de la marque de pontil centrée. - 2-12 – Prov. : remblai d’aménagement du second sol pavé du réfectoire (XVe s.).
Dim. : 2,7 cm L. conservée ; 2,4 cm larg. conservée ; 0,1 cm ép. ; 0,2 à 0,4 cm ép. pastille.
Teinte brune (corrosion). Fragment de pastille ovale et plate à petite pointe légèrement décentrée. - 2-13 – Prov. : niveau d’occupation du second sol pavé du réfectoire XVe s.
Dim. : 2,5 cm haut. conservée ; 8 cm diam. ; 0,1 cm ép.
Teinte brune opaque (corrosion). Fragment de base à fond courbe reposant sur un cordon rapporté de section circulaire à décor d’impressions obliques. Une pastille en cône pointu et à base circulaire régulière compose la première ligne du décor de la panse directement placé au-dessus du cordon. Ce fond fonctionne certainement avec le fragment de bord n° 2-6. - 2-14 – Prov. : niveau d’occupation du second sol pavé du réfectoire XVe s.
Dim. : 1,1 cm L. conservée ; 1,6 cm larg. conservée ; 0,15 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Fragment de petite taille appartenant à un bord à paroi oblique terminée par une extrémité légèrement épaissie en petit bourrelet arrondi, sans doute lié à une lèvre adoucie au feu. Fonctionne probablement avec le fond n° 2-4. - 2-15 – Prov. : perturbation des sols du XVe s., liée à l’aménagement d’un égout au XVIIIe siècle.
Dim. : 2,2 cm L. conservée ; 2,7 cm larg. conservée ; 0,1 cm ép. ; 0,1 à 0,6 cm ép. pastille.
Teinte brune (corrosion). Fragment de pastille incomplète appliquée sur une section de paroi légèrement courbe. Pastille ovale à pointe décentrée étirée à la pince.
Verre plat
- 5-1 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 5,5 cm L. conservée ; 5,8 cm larg. conservée ; 0,25 à 0,4 cm ép.
Teinte bleu-vert naturelle. Fragment uni, présentant un bord droit découpé et adouci au feu. - 5-2 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 12 cm L. conservée ; 5 cm larg. conservée ; 0,2 cm ép.
Teinte bleu-vert naturelle. Fragment à bord courbe régulier correspondant sans doute à un médaillon circulaire. La surface porte un décor en grisaille à motif figuré : une tête à chevelure bouclée et nimbée, vers la droite. On distingue encore le haut de l’épaule gauche se détachant devant une grande aile déployée formée de plumes de différentes tailles. - 5-3 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 2,45 cm L. ; 1,55 cm larg. ; 0,2 cm ép.
Teinte bleutée. Morceau de vitrail intact de forme ovale avec bord taillé au grugeoir correspondant à un petit cabochon décoratif. - 5-4 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 4,3 cm L. conservée ; 3,9 cm larg. conservée ; 0,2 cm ép.
Teinte jaune ? Fragment de verre plat montrant en son centre deux découpes en portion d’ovale. Il pourrait fonctionner avec le morceau n° 5-2. - 5-5 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 16,1 cm L. conservée ; 6,3 cm larg. Conservée ; 0,3 cm ép.
Verre de teinte rouge vermillon (coloré dans la masse). Trois fragments permettant de restituer le bord droit et vertical d’un fragment de vitrage pourvu d’un décor de grisaille. Les motifs de lignes allongées légèrement sinueuses sont complétés en partie supérieure par quatre boucles juxtaposées à extrémités arrondies. Le tout permet de traduire une grande aile sans doute à associer à une représentation d’ange. - 5-6 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 5,5 et 4,3 cm L. conservée ; 4,5 et 3,8 cm larg. conservée ; 0,2/0,3 cm ép.
Teinte verdâtre. Deux fragments correspondant à un angle de plaque quadrangulaire. La bordure est occupée par une bande de grisaille large de 1,2 à 1,5 cm avec des motifs en réserve de cercles, losanges et rectangles. Le reste de la surface montre une tige courbe pourvue d’une vrille et de deux feuilles dentelées. - 5-7 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 3,9 et 2,3 cm L. conservée ; 3,6 et 1,8 cm larg. conservée ; 0,2 cm ép.
Teinte verdâtre. Deux fragments appartenant sans doute au même groupe que le n° 5-5, avec des lignes parallèles droites et des traits en torsade irrégulière. - 5-8 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 5,1 cm L. conservée ; 4 cm larg. conservée ; 0,3 cm ép.
Teinte verdâtre. Fragment d’angle droit avec décor de bordure ajourée (losange, cercle et carré en réserve) et motif de longue feuille effilée traitée en premier plan par rapport à la bordure. - 5-9 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 3,2 cm L. conservée ; 4,1 cm larg. conservée ; 0,3 cm ép.
Teinte bleu léger. Fragment sans bordure grugée conservée, montrant les restes d’une inscription correspondant à la fin d’un mot : M ou N avec E en lettres gothiques de type minuscules. - 5-10 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 5,5 cm L. conservée ; 2,8 cm larg. conservée ; 0,25 cm ép.
Teinte verdâtre. Fragment sans bordure grugée, avec deux zones de motifs. La première présente trois fines lignes courbes (cercles concentriques ?) et une quatrième plus éloignée. Entre celle-ci et le premier groupe, prennent place un petit cercle et un losange à pans concaves simplement traités au trait. La seconde zone conserve quatre ovales étirés remplis de grisaille à l’exception d’un cercle en réserve, placé à 1 cm de l’extrémité arrondie de chacun d’eux. Restes d’une couronne ? - 5-11 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 2,55 cm L. conservée ; 5,4 cm larg. conservée ; 0,2 cm ép.
Teinte bleu vert naturel ? Fragment dont le bord est taillé au grugeoir selon une forme oblongue évoquant un pétale à extrémité arrondie. La bordure est cernée d’un trait de grisaille et le centre de la feuille (ou du pétale ?) est divisé en deux dans la longueur par un trait fin. - 5-12 – Prov. : tranchée longeant le mur ouest du réfectoire.
Dim. : 1,4 et 1,7 cm L. conservée ; 1,9 et 3,3 cm larg. conservée ; 0,2 et 0,35 cm ép.
Teinte brune (corrosion). Deux fragments de petite taille conservant les restes d’un décor de grisaille : petites feuilles trilobées et intersections de tiges courbes. - 5-13 – Prov. : décapage du réfectoire.
Dim. : 4,3 cm L. conservée ; 2,6 cm larg. conservée ; 0,3/0,35 cm ép.
Teinte bleu vert naturel. Fragment à décor de doubles lignes fines sortant d’un axe central et alternant avec des extrémités de boucles irrégulières. Ce motif correspond peut-être au centre d’une grande feuille nervurée. Le revers de la pièce présente des marques mates en bordure qui correspondent sans doute à l’empreinte laissée par le sertissage de plomb.
Figures
Bibliographie
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Notes de bas de page
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Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale
Ce livre est cité par
- Freestone, Ian C.. (2023) Handbook of Archaeological Sciences. DOI: 10.1002/9781119592112.ch44
Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale
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