De la pratique du théâtre à la nécessité de la mémoire. De l’association théâtrale à la revue de théâtre
p. 129-136
Texte intégral
1Les journées de travail Birmingham-Besançon ont pour objectif de nous permettre de mieux nous connaître pour mieux travailler ensemble au développement et à l'approfondissement de relations vieilles de déjà dix ans. Le thème retenu en est la critique, sujet tel que chacun d'entre nous puisse présenter le champ de ses préoccupations comme enseignant et comme chercheur. C'est la raison pour laquelle j’ai choisi de vous entretenir de Coulisses, revue du Théâtre Universitaire de Franche-Comté. Elle a pour ambition d'informer et de donner des éléments de réflexion critique sur le théâtre dans notre région, à l'université et ailleurs, qu'il s'agisse d'enseignement, de pratique ou de théorie, de représentations d'amateurs ou de professionnels. Elle se veut un lieu de rencontre et de confrontation entre pratiques et conceptions théâtrales différentes.
De la création d'un enseignement de théâtre à celle d'une association
2En octobre 1984 la loi Savary proposait une politique contractuelle avec les universités volontaires pour rénover les D.E.U.G. Le cahier des charges impliquait, outre l'enseignement de spécialité, celui de langages dits fondamentaux dont l'approche des arts. La faculté des Lettres et des Sciences humaines s'est portée volontaire et a mis en place des initiations au cinéma et au théâtre.
3L'enseignement du théâtre a été conçu pour moitié en cours théorique et pour moitié en approche pratique, ce qui à l'époque était original. De nombreux étudiants ont demandé à ce que soit étoffée la pratique, ce qui n'était pas possible dans le cadre des modules. D'autre part, certains qui ne pouvaient suivre ces formations souhaitaient "faire du théâtre". L’idée est donc venue de créer une association, loi 1901, pour une pratique amateur. Le Théâtre Universitaire de Franche-Comté, T.U.F.C, a donc été créé en octobre 1986. Pour compléter cette approche, et permettre d'accéder à une culture générale théâtrale, il a mis en place, en 1988, avec le concours de l'Université Ouverte1, un cycle d'exposés-débats fondé sur la programmation bisontine. Après deux ans de fonctionnement, il est apparu nécessaire de laisser une trace écrite de cette activité à la fois pratique et culturelle en prise avec la programmation et la création régionale. Alors qu'en douze ans, à la suite d’une politique volontariste des ministères successifs, l'art dramatique, sous des formes diverses, connaît un regain de faveur au sein de l'université française, Coulisses est, me semble-t-il, la seule revue de théâtre universitaire en France et en Europe.
4C'est pourquoi à une époque, où les revues de théâtre se maintiennent à grand-peine, il m'a semblé intéressant de vous faire part de cette expérience.
La revue de théâtre
5La revue de théâtre est un phénomène relativement nouveau. La critique théâtrale, comme le souligne P. Baron, ici même, dans sa communication sur Les femmes savantes et la critique, a émergé à partir du XVIIème siècle, pour prendre la forme du "feuilleton du lundi" au XIXe, puis de "chronique du lendemain", puis d'un article dont la place est allée s'amenuisant au fur et à mesure du développement de nouvelles formes spectaculaires cinéma, télévision et d'une certaine désaffection du public pour le théâtre. À chaque époque son type de critique en fonction de ses auteurs et de l'organe de publication : impressionniste, ou se voulant objective. L'attention du critique a été retenue tantôt par le texte, tantôt par les acteurs, la réaction du public, voire les potins, par la mise en scène, le réseau de significations qu'elle constitue etc.... Si les journaux rendaient de moins en moins compte de la création théâtrale, les approches du théâtre comme phénomène artistique global, les centres d'intérêt se multipliaient. La conception du "théâtre populaire" impliquait d'accompagner la création du spectacle d’un appareil pédagogique en direction du public. Dès lors, une presse spécialisée devenait indispensable pour une information plus complète sur l'actualité théâtrale, les conditions de création, la réception et les méthodes d'analyse du spectacle. Dans ces conditions, et sans prétendre à l'exhaustivité, il n’est pas inutile de voir quelles revues de théâtre ont existé, existent encore, leurs objectifs et leurs modalités. En effet, s'il existe une Histoire de la critique dramatique en France2, il ne semble pas y avoir l'équivalent pour les revues de théâtre.
6On peut les regrouper sous trois types : "la revue sur l’auteur dramatique", qui est en fait le bulletin de la société à lui consacrée, "la revue d'association théâtrale" qui sert de lien et propose des services à ses différents membres, et la "revue généraliste de théâtre". Les deux premières ne nous intéressent pas directement dans le cadre de cette étude, parce que leurs buts sont définis et spécialisés. Celle que nous envisagerons, est celle que je qualifie de "généraliste", de par ses objectifs et son public plus éclectiques. Dans cette perspective, deux revues disparues restent des références obligées. Théâtre Populaire (1953-1964), proche de Jean Vilar, avec son comité de rédaction prestigieux, proposait des articles sur la fonction du théâtre dans la société à tous ceux pour lesquels le théâtre n'était pas l’art de l’élite mais appartenait à tous. Travail théâtral (1970-1980), tout en adoptant la même philosophie, proposait une réflexion suivie et cohérente sur les composantes et la fonction de l'activité théâtrale.
7Demeurent actuellement en France Avant-scène théâtre3, la Revue d'histoire du théâtre4, Théâtre/Public5 (T/P) La revue du théâtre6. La première, bimensuelle, publie des textes avec un dossier concernant aussi bien l'auteur que la production, les acteurs, le metteur en scène, avec des photos. Elle est peu concernée par la critique. La deuxième, trimestrielle remonte à 1948, elle est la plus ancienne. Son titre en indique l'orientation générale. S'y ajoutent également des critiques de spectacles, des analyses d'ouvrages concernant les arts et les métiers du spectacle. Théâtre public (1974), revue liée au théâtre de Gennevilliers est indépendante de sa programmation. Bimestrielle, elle se veut un lieu de réflexion et de débat plus que d'information et de critique. Elle s’attache à dégager des lignes de force de la production théâtrale contemporaine et analyse des mises en scène originales dans des numéros spéciaux. La revue du théâtre, trimestrielle, publiée par le Centre National du théâtre depuis 1993, reprend les mêmes objectifs mais en serrant au plus près l'actualité.
8En langue française, Jeu7 revue théâtrale du Québec, subventionnée par le conseil des Arts du Québec depuis 1976, est comparable à La revue du théâtre. Il s'agit de valoriser la production québécoise sous tous ses aspects. Études théâtrales8 de l'université de Louvain, publie des études dans des numéros à thème.
9Au titre de l'information et de la réflexion sur le théâtre on peut ajouter certains journaux9 des salles de spectacle qui, avec leur programmation, présentent des articles de fond, et les cahiers, comme ceux de la compagnie Renault-Barrault, malheureusement disparus, ou de la Comédie Française, qui publient un dossier sur leur production. Les premiers sont distribués largement et gratuitement puisqu'ils font partie du budget promotionnel de la salle, alors que les seconds, à l'instar des revues, sont payants et distribués également par abonnement.
10Les présentations sont extrêmement variables, mais toutes, au fil du temps, s'efforcent de donner une plus large place à l'iconographie : dessins et photos.
11À considérer l’ensemble des revues, on s’aperçoit qu’elles ne perdurent que parce qu’elles sont liées à un organisme qui les finance. Elles contribuent à son prestige, elles en élaborent la mémoire, participent à l’effort de théorisation. D'une façon générale, de par leur évolution propre, et par nécessité éditoriale, la réflexion sur le théâtre l’emporte sur la critique des spectacles. Il est, en effet, considéré comme vain de donner à lire un point de vue, plusieurs jours, plusieurs semaines voire plusieurs mois après que la pièce a quitté l’affiche.
De l'association à la revue théâtrale
12Il est intéressant d’essayer de situer Coulisses, dans ce panorama. Nous n'envisagerons pas la question primordiale de la survie d'une revue : son financement, sa diffusion, ses abonnés. Comme nous l'avons laissé entendre les revues de théâtre ne subsistent que grâce au soutien du mécénat public ou privé. Coulisses n'est malheureusement pas une exception. Revue du Théâtre Universitaire de Franche-Comté, elle ne doit son existence qu'au bénévolat et à une quête sans répit du financement.
13Elle a été créée par un petit groupe formé de deux enseignantes, littérature comparée et linguistique, de deux étudiantes, d'un imprimeur de l'université, d'une professionnelle de la presse écrite, créatrice d'En direct, mensuel de l'université. Il semblait primordial, pour que le projet voie le jour, d’avoir le concours de deux professionnels de l'édition. La revue voulait, en effet, en s'appuyant sur l'activité du Théâtre Universitaire de Franche-Comté, être un témoin de la création théâtrale régionale, un lieu d'information et de réflexion sur les relations qu'entretiennent le théâtre et l’université, le théâtre amateur et professionnel. Elle devait donc faire appel à la collaboration d’enseignants, d'étudiants et de professionnels. Ce projet impliquait d'établir une relation entre "créateurs" des spectacles et spectateurs, de faire collaborer à une réalisation culturelle les "amoureux du théâtre", particulièrement les étudiants, de développer leur sensibilité artistique, de leur donner un lieu où s'exprimer, leur permettre d'expérimenter un projet culturel, que ce soit comme critique, illustrateur, photographe, maquettiste ou diffuseur.
14En effet, la revue fixe l'éphémère du spectacle, en conserve la mémoire, fait de la représentation un fait culturel. En ce sens, l’évolution de Coulisses est intéressante car elle s'inscrit à la fois dans le phénomène général de l'évolution des revues de théâtre, de la critique dramatique et dans un processus de formation du spectateur. Elle est significative de l'approfondissement de ses objectifs.
Coulisses, l'évolution
15La revue s’est élaborée à partir de deux rubriques : la vie du T.U d'une part, la programmation et la création régionale d'autre part, de par son cycle de culture théâtrale. De ce fait, elle est associative, mais déborde largement le cercle de ses adhérents. Par ailleurs les activités internationales du T.U.F.C, diffusion et rencontres lui donnent accès aux multiples formes du théâtre à l’université en France et à l'étranger. Elle publie donc des dossiers sur des questions à la fois propres à l'association et d'intérêt général. Elle a ainsi suivi, à sa manière, la création de Jean Luc Lagarce10, les mises en scène de Jean Michel Potiron11. Elle s'est enrichie de dossiers thématiques sur la pratique amateur12, le théâtre à l’université en France et à l'étranger13, sur des auteurs en fonction de la création régionale ou universitaire, Citons par exemple, Shakespeare14, Boulgakov15, Molière16, Büchner17, Botho Strauss18, Paul Claudel19. Les études sont originales, même sur des auteurs classiques, car elles s'appuient toujours sur la représentation qui vient d'être donnée. Dès son origine, des numéros spéciaux ont souligné un événement important dans la vie théâtrale locale ou universitaire. Le no 2 était consacré à la manifestation bisontine Besançon Ville ouverte aux Jeunes, le no 8 à la création d’un spectacle international de huit théâtres universitaires en cinq langues Cymbeline d'après Shakespeare, le no 12 à Partage de Midi de Paul Claudel, du fait de la conjonction de la représentation exceptionnelle de ce drame et de la vocation du centre de recherche Jacques Petit20.
16Peu à peu, s'est mise en place une méthodologie d'une équipe rédactionnelle mouvante, où prime la fonction de communication plutôt que celle de théorisation du spectacle. Comme la revue est biannuelle, il ne peut s'agir d'une "critique du lendemain", ni même d'un "feuilleton" ; en revanche, il convient, sur des exemples précis de donner des éléments d'appréciation pour mieux goûter les spectacles à venir.
17L'expression en est très diverse : discours universitaire, enquête, "humeurs", selon leur rédacteur. Pour les articles de fond, Coulisses fait appel, en fonction des besoins, non seulement aux enseignants, aux étudiants, aux professionnels du spectacle, mais aussi à d’autres professions : médecin, architecte, conservateur par exemple. Les "humeurs" sont tantôt des critiques rédigées ou des "micro trottoirs" qui veulent faire entendre la variété, voire la contradiction, des impressions au sortir du spectacle.
18L'ensemble voudrait pouvoir répondre à la fois aux vœux de Jules Lemaître qui voulait une critique voluptueuse, c’est à dire donner par des mots l'équivalent des sensations et impressions du spectacle afin de faire revivre la jouissance esthétique, et à celui de J. Copeau : Je veux qu'il (le critique) soit sincère, grave et profond, se sachant investi à l'égard du poète d'une fonction créatrice digne de collaborer à la même œuvre que lui et de porter comme lui la responsabilité de la culture21.
19Animée, rédigée par des amateurs, elle se trouve confrontée à des problèmes récurrents : diffusion, régularité de la parution, constitution du sommaire et de l’équipe rédactionnelle pour chaque numéro, création sur la durée d'un style. Il s'agit, en effet, d’en appeler aux capacités des uns et des autres, de drainer les énergies sur un thème, d'intéresser un lectorat potentiel de spectateurs et de praticiens en leur donnant envie d'approfondir leur démarche.
Coulisses, bilan provisoire
20Si l'on veut dresser un bilan provisoire objectif, on peut considérer qu'en sept ans, rubriques et collaborateurs se sont étoffés et diversifiés de manière à rendre compte de toutes les dimensions de l’activité théâtrale, enseignante, dramaturgique, esthétique, événementielle, créatrice. Professionnels du théâtre, universitaires et enseignants de France (Nanterre, Paris IV, Paris VIII, Lyon II, Dijon, Besançon), et de l'étranger (Angleterre, Belgique, Australie, Lituanie, Russie, Israël), étudiants, spectateurs et créateurs échangent leur expérience théâtrale. Coulisses est, sans doute, une des rares revues de théâtre qui consacre une rubrique régulière au théâtre à l'université en France et dans le monde22. Le petit nombre de numéros restant, de chaque livraison, dix à vingt sur trois cents exemplaires tirés, témoigne de la vitalité de la revue, du Théâtre Universitaire et de la création théâtrale en Franche-Comté.
21En revanche, l'interrogation subsiste sur son rôle de formateur, et de découvreur de textes et de talents. S'il est bien aventureux d'évaluer l’impact d’une revue sur l’évolution de la sensibilité d'un lecteur, il est plus facile de constater que Coulisses en dépit de son intention a du mal à publier des inédits d'auteurs de théâtre, et à suivre le pullulement des créations des petites troupes. En effet, il faudrait mettre sur pied un "club de lecteurs" et un "club de regards chercheurs", ce qui implique d'étoffer l'équipe rédactionnelle.
22Coulisses aura totalement atteint ses objectifs, lorsque la revue, comme son titre l'indique, accomplira sa fonction d'"espace intermédiaire", sera ce laboratoire où auteurs, metteurs en scène, acteurs et spectateurs puissent confronter librement leurs expérience et leurs représentation de la réalité23.
Bibliographie
Orientation bibliographique
Ne sont indiqués que les ouvrages consultés non cités en notes.
Michel CORVIN, Encyclopédie du Théâtre, Bordas, 1991
Patrice PAVIS, Dictionnaire du théâtre, Messidor, 1987
Roger GAILLARD, Arlit et Cie, Annuaire des Revues littéraires et Compagnie, Ed. Calcre, 1992
René PRÉDAL, La critique des spectacles, Ed. Du centre de formation et de perfectionnement des journalistes.
Anne UBERSFELD, L'école du spectateur, Ed. Sociales
Notes de bas de page
1 L'Université Ouverte est un service commun de l'Université de Franche-Comté qui a pour mission de mettre à la disposition de la population le potentiel intellectuel de l'université.
2 Histoire de la critique dramatique en France, Maurice DESCOTES, Gunter Narr, Jean-Michel Place, 1980
3 Avant-scène théâtre, 6 rue Gît-le-cœur, 75006 Paris.
4 Revue d'histoire du théâtre. 98 boulevard Kellermann, 75013 Paris.
5 Théâtre/public, Théâtre de Gennevilliers, 41 avenue des Grésillons, 92230 Gennevilliers.
6 La revue du Théâtre, 18 rue de Savoie, 75006, Paris.
7 Jeu, Cahier du théâtre, 426 rue Sherbrooke Est, Bureau 102, Montréal, Québec, H2 1j6.
8 Centre d'études théâtrales, Ferme de Blocy, Place de l'Hocaille. B. 1348 Louvain la Neuve, Belgique.
9 Pour rester en Franche-Comté, citons Le journal du C.D.N à Besançon, le Journal de Granit à Belfort. Ce phénomène tend à se développer dans un souci de démocratisation culturelle et de formation du spectateur.
10 Jean-Luc Lagarce est un auteur, metteur en scène bisontin qui a été remarqué par une résidence à la Chartreuse d’Avignon et par Théâtre Ouvert de Lucien Attoun. V. Coulisses no 1, 5, 9, 10, 12. Le no 14 lui consacre un dossier spécial.
11 Jean-Michel Potiron est un metteur en scène bisontin remarqué par des résidences à l'Espace Besançon-Planoise, scène nationale. V. Coulisses no 2, 5, 10, 13.
12 Coulisses no 2, 5
13 Coulisses no 8, 11, 12, 13.
14 Coulisses no 3
15 Coulisses no°4
16 Coulisses no 6
17 Coulisses no 7
18 Coulisses no 5.
19 Coulisses no°12
20 Le centre Jacques Petit, centre de recherche C.N.R.S., consacre son activité à l'étude des manuscrits claudéliens et bloyens, à la littérature du XIXe et XXe siècle.
21 Cité par Thomas Ferenczi in Le théâtre. Bordas, 1984
22 V. Coulisses no 3, Les rencontres de théâtre universitaire ; no 4, Les métiers du spectacle théâtre, la création du D.U.M.S.T., à l'université de FrancheComté, no 5. Les 2èmes rencontres internationales théâtre, université, poésie ; no 8, Cymbeline d'après Shakespeare, coproduction de 8 théâtre universitaires en 5 langues ; no 11, L'état du théâtre universitaire dans le monde ; no 12, Enseignement et recherche sur le théâtre à l'université de Franche-Comté ; no 13, Le théâtre à l'université en Australie ; no 14, Le D.U.M.S.T., à l'université de Franche-Comté. L'association Internationale, Théâtre Université.
23 Bernard DORT, Une propédeutique de la réalité, in Théâtres, Folio
Auteur
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