Des accessoires de la ceinture à décor d’architecture du XIVe siècle : rares cas d’association de pièces en alliage cuivreux et de verre peint
p. 215-222
Résumés
Résumé. Le site de Bagatelle/Abreuvoir Saint-Michel à Châteauvert dans le Var a livré de rares accessoires de la ceinture en alliage cuivreux de la première moitié du XIVe siècle. Ils comportent un décor ajouré et gravé et des inserts en verre peint, le tout inspiré de motifs architecturaux et du vitrail selon une pratique courante dans l’artisanat des XIIIe-XVIe siècles. Ces objets, d’une qualité supérieure à la moyenne, peuvent être rapprochés d’accessoires de la ceinture en alliage cuivreux fréquents dans le Sud-Est de la France et de pièces en métaux précieux connues en Europe de l’Ouest.
Summary. The site of Bagatelle/Abreuvoir Saint-Michel in Châteauvert (Var, France) delivered rare copper alloy belt accessories of the first half of the fourteenth century. They feature a perforated and engraved decoration and painted glass inserts, all inspired by architectural motifs and stained glass according to a common practice in the crafts of the 13th-16th centuries. These objects of good quality can be compared with copper alloy accessories of the belt frequent in the south-east of France and objects in precious metals known in Western Europe.
Texte intégral
1La ceinture médiévale, à la fois accessoire vestimentaire technique et ornement intimement lié à la présentation du corps et au paraître, peut comporter différentes pièces fonctionnelles et décoratives : ce sont des anneaux, boucles, chapes, appliques et mordants. Ces éléments sont presque toujours métalliques même si quelques rares exemplaires en os ou en nacre sont connus par les découvertes archéologiques1. Pour les XIIe-XVe siècles, les cas d’association pour un même artefact de métaux avec des matières non métalliques sont extrêmement rares dans le costume en dehors des bijoux de tête, de cou, de poignet ou de main. La découverte il y a quelques années d’une chape et d’un mordant de ceinture à insert de verre peint sur le site de Bagatelle/Abreuvoir Saint-Michel à Châteauvert dans le Var est donc particulièrement notable. Un mordant avec un insert en verre a également été trouvé dans un ossuaire du bas Moyen Âge de l’église Notre-Dame d’Avinionet à Mandelieu-La-Napoule dans les Alpes-Maritimes, mais sa localisation actuelle est inconnue. Le décor peint semble ne pas s’être conservé (Fixot 1990, 41, fig. 11).
1 Contextualisation et description des objets
2Le site de Bagatelle/Abreuvoir Saint-Michel rassemble les ruines probables d’une chapelle et un cimetière dont l’étendue exacte reste indéterminée. Il a fait l’objet d’une opération archéologique préventive fin 2012/début 2013 au cours de laquelle 98 inhumations et 150 réductions ont été fouillées sur 60 m². Plusieurs d’entre elles ont livré du mobilier archéologique : des pégaus, des cruches, des clefs et des accessoires de la ceinture en alliage cuivreux2.
3Une boucle avec sa chape comprenant un insert en verre, trente-sept appliques du même type, une possible applique de suspension et un mordant comportant un insert en verre (fig. 1) ont été retrouvés sur le bassin d’une femme adulte.
4La boucle est un assemblage complexe de tôles et de tiges. Elle est confectionnée à partir de deux tôles disposées de chant et traversées aux deux extrémités par des tiges en fer de section circulaire dont les extrémités sont matées. Une tôle enroulée est préalablement insérée autour de la tige en position distale. Ses côtés sont brasés aux tôles latérales. Elle est décorée de traits obliques. Ce type de boucle est presque exclusivement connu dans le Sud-Est de la France où la localisation d’un ou plusieurs ateliers de fabrication est très probable. Une datation typologique s’étalant sur la deuxième moitié du XIIIe siècle et le XIVe siècle est envisagée (Thuaudet 2015, 420-421).
5La chape est une tôle pliée, perforée pour le passage de l’ardillon. Une languette en forme de U, dont le plus petit côté passe près de l’ardillon, est brasée de chant à l’intérieur de la tôle. Ses longs côtés sont disposés en bordure des longs côtés de la chape. Le mordant est quant à lui constitué de deux tôles brasées sur une languette disposée de chant. Du tissu est conservé dans la chape et le mordant. Ces deux pièces métalliques sont datables du XIVe siècle par leur mode de fabrication (Thuaudet 2015, 636, 705-707).
6Les faces de ces deux objets sont gravées et découpées d’ajours. Ils laissent apparaître une plaque de verre plane, peinte, découpée par grugeage. Sur la chape, les traits gravés -figurent de façon schématique l’allège, les jambages, le meneau et des arcatures géminées esquissant un remplage trilobé. Ce type de décor ajouré et gravé à motif architectural est typique de chapes et mordants du XIVe siècle (Thuaudet 2015, 735-737). Chaque plaque est peinte au revers d’une arcature sous laquelle prennent place un homme et une femme se faisant face. Ils sont disposés de telle façon que chacun apparaît seul dans la fenêtre de la chape ou du mordant. L’emplacement et les dimensions des personnages ne leur permettent pas d’être visibles en entier. Un contour noir délimite les vêtements, les visages et leurs différentes parties. D’autres traits noirs -figurent les plis des vêtements. Le rendu sommaire des figures rend l’identification du sexe de certains personnages incertaine. Pour la plaque de verre de la chape, le personnage de droite est clairement un homme car il porte un ample chaperon couvrant la tête et les épaules selon une mode typiquement masculine. Celui de gauche est semble-t-il féminin, la coiffure paraissant être un hennin. La figure apparaissant à droite sur la plaque de verre du mordant pourrait être une femme avec coiffe et barbette, celle de gauche un homme portant un bonnet. Sur les deux plaques de verre, les couleurs ont été apposées après le contour noir. La peinture adhère parfaitement : une cuisson du verre peint est probable. La peinture rouge employée pour les vêtements du couple de la plaque de verre du mordant semble avoir bruni : quelques zones conservent toutefois des restes de couleur rouge.
7Les trente-sept appliques, allongées, aux longs côtés ondulés, sont en tôle emboutie et comportent un rivet de fixation à contre-rivure circulaire concave. Une datation typologique correspondant au XIVe siècle et au début du XVe siècle peut être avancée (Thuaudet 2015, 798-799). Le rivet de la dernière applique traverse une tôle circulaire emboutie bombée avec des points en périphérie. Il passait également au travers des deux extrémités d’une languette recourbée dont il ne reste qu’une moitié. Il est possible que ce type d’applique ait servi à la suspension d’objets à la ceinture. L’artefact appartient à une production provençale actuellement datable de la première moitié du XIVe siècle (Thuaudet 2015, 907-909).
8En tenant compte de l’ensemble des éléments de datation typologiques présentés, la ceinture couverte de ces pièces métalliques, certaines typiques de la Provence, a dû être élaborée dans la première moitié du XIVe siècle. Il est très probable que la boucle, la chape, le mordant et l’ensemble des appliques aient été fabriqués dans un même atelier provençal, d’autant plus qu’aucune contrainte technique ne peut être opposée, l’ensemble de ces pièces ayant été fabriquées à partir de tôles et de petites tiges — pour les traverses de la boucle ou les rivets.
2 Des décors inspirés de l’architecture sur des pièces métalliques de la ceinture
9Le décor ajouré et gravé de la chape et du mordant de Châteauvert s’inscrit dans un important corpus d’objets provençaux en alliage cuivreux attribuables au XIVe siècle (Thuaudet 2015, 735-737). Ceux-ci comportent un ou deux ajours en forme de baie à remplage, généralement à arc outrepassé. Les ajours à arc outrepassé ou légèrement trilobé sont presque toujours encadrés par des lignes incisées qui figurent l’allège, les jambages, un éventuel meneau — lorsque deux fenêtres sont accolées — et un remplage triangulaire qui peut être découpé d’un oculus, d’un oculus et d’un quadrilobe ou seulement d’un quadrilobe. Un motif de losange dans un rectangle à champ rayé est parfois visible sous la fenêtre ou les fenêtres comme pour la chape de Châteauvert et le mordant de Mandelieu-La-Napoule. Des accessoires de la ceinture en métaux précieux à décor inspiré de motifs architecturaux ont été également produits. Une chape et un mordant en argent doré provenant d’un trésor enterré en 1361 à Dune sur l’île de Gotland en Suède offrent des ajours similaires aux artefacts provençaux (Fingerlin 1971, 451, n° 470). Des pièces plus tardives en argent doré à ajours à fond émaillé, datées stylistiquement du troisième tiers du XVe siècle, conservées au musée de Novare dans le Piémont (Fingerlin 1971, 417-418, n° 354 et 355), arborent toujours des motifs schématiques inspirés de l’architecture, mais également une foison de motifs complexes de rinceaux et de résilles qui n’est pas sans rappeler le gothique flamboyant.
10Les ajours pratiqués dans les chapes et mordants laissent généralement apparaître le tissu ou le cuir de la courroie, ou une petite tôle emboutie décorative fixée par rivetage. Les découpes de la chape et du mordant de Châteauvert ouvrent sur une plaque de verre peinte, caractéristique rare puisque seul le mordant en alliage cuivreux découvert à peu de distance, à Mandelieu-La-Napoule, peut lui être rapproché. La couleur du tissu ou du cuir visible par le moyen des ajours, de même que celles des plaques de verre des deux sites susmentionnés, contrastait avec celle de l’alliage cuivreux, de couleur dorée d’après les analyses de composition réalisées sur plusieurs spécimens issus du site du castrum Saint-Jean à Rougiers (Thuaudet 2015, annexe 2).
11Plusieurs chapes provençales comportent de petites tôles embouties insérées à l’intérieur des ajours et maintenues en place par rivetage. Leur ondulation peut évoquer un personnage ou un rinceau végétal (fig. 2-a). Un rinceau végétal terminé par une pomme de pin est figuré dans une fenêtre à arc outrepassé ou trilobé sur des chapes et mordants en alliage cuivreux conservés dans des musées à Laon, à Pierrefonds, à Liège et à Londres (Fingerlin 1971, 101), sur des mordants trouvés à Londres dans des contextes datés de la seconde moitié du XIVe siècle et de la première moitié du XVe siècle (Egan et Pritchard 2002², 148-149, n° 704 et 705). Des personnages, plus souvent des femmes que des hommes, sont aussi représentés dans des baies sur des chapes et des mordants. La tôle de deux mordants provençaux découverts dans des niveaux de la première moitié et du milieu du XIVe siècle du castrum Saint-Jean à Rougier est ainsi emboutie de personnages féminins, les mains levées, habillées à la mode de la première moitié du XIVe siècle (Démians d’Archimbaud 1980, 505, 507, fig. 470, n° 3 et 4). Trois fragments de mordants probablement issus d’un même atelier — deux d’entre eux proviennent de niveaux de datation actuellement inconnue rue Carreterie à Avignon et le dernier a été mis au jour dans le dépotoir du dernier tiers du XIVe siècle du jardin ouest du Petit Palais d’Avignon (Thuaudet 2015, 712-71) — ont été creusés pour être émaillés de bleu et de rouge et -figurer en réserve une femme vêtue d’une robe s’évasant sous le buste, tenant un livre ou une tête (fig. 2-b). Des hommes et des femmes tenant des animaux ou des objets apparaissent également seuls sous des baies sur une chape et un mordant en argent doré du trésor d’Erfurt dans le land de Thuringe en Allemagne (fig. 2-c). Ces pièces, enterrées en 1349, sont datées stylistiquement du deuxième quart du XIVe siècle (Descatoire 2007, 77). Les personnages sont disposés sur un fond d’émail vert translucide sur lequel un motif de losanges sur fond argenté rappelle les vitraux d’église. Une chape de ceinture de même origine présente des monstres dans des baies identiques. Des hommes, des femmes et des animaux fabuleux apparaissent également dans des baies trilobées sous triforium sur des mordants en argent doré attribués à la fin du XIVe siècle et conservés à Londres (Fingerlin 1971, 370-371, n° 152-153). Sur un mordant du Musée d’art de Cleveland aux États-Unis, attribué au dernier tiers du XIVe siècle, de petites scènes en argent émaillé figurant des couples discutant ou se cajolant sont disposées sous des arcs festonnés et lobés sans réalité architectonique (Fingerlin 1971, 334-338, n° 66).
12Les artefacts découverts à Châteauvert présentent toutes les caractéristiques d’objets destinés à être vus, que ce soit par le jeu des couleurs de l’alliage métallique, du verre peint et de la courroie de la ceinture, par le jeu des reliefs et notamment celui des appliques, mais aussi par la spécificité de configuration de la boucle, de la chape, du mordant et d’une des appliques, par l’inaccoutumé décor peint.
3 Origine des motifs architecturaux
13La forme des fenêtres découpées dans la tôle des chapes et mordants du corpus est assez éloignée des modèles architecturaux. L’utilisation de motifs architecturaux gothiques comme cadre, extrêmement courante dans l’artisanat, suit l’épanouissement de ces formes de décor dans la production artistique qui naît d’abord dans le sillage des chantiers de construction : des modèles de remplage issus du répertoire développé pour l’architecture de pierre se retrouvent sur le mobilier des mêmes édifices, à l’instar des stalles de la cathédrale de Cologne créées au début du XIVe siècle. Il en va de même pour le mobilier liturgique et les ornamenta ecclesiae. Dès le XIIIe et surtout à partir du XIVe siècle, la micro-architecture bi- et tridimensionnelle, affranchie des contraintes statiques d’une construction en pierre, tout particulièrement dans l’orfèvrerie, développe des formes filigranes audacieuses — citons l’exemple du mordant du Musée d’art de Cleveland —, parfois en avance sur leur temps, le plus souvent toutefois avec une tendance retardataire (fig. 2-d) (Timmermann 2018, 59-67 ; Binski 2018, 13-14), qui habillent reliquaires, encensoirs et crosses épiscopales. L’attrait et le prestige de tels objets expliquent leurs imitations destinées à un usage profane. Le motif de la baie trilobée abritée sous un gâble en bâtière, évoqué fort sommairement par la chape et le mordant de la ceinture en question, remonte à la première moitié du XIIIe siècle : il se décline bientôt sur des objets adoptant les formes d’une architecture religieuse miniaturisée, à l’instar du reliquaire des saints Lucien, Maxien et Julien (vers 1261), objet en laiton dont la forme reflète celle de la Sainte-Chapelle (Anheim et Brunel 2014, p. 92, II.60). Il se maintient enfin jusqu’au XVIe siècle sous une forme figée qui reste souvent sans rapport direct avec l’évolution du remplage à l’époque gothique tardive (fig. 2-e).
14Les fenêtres découpées dans la tôle des chapes et mordants provençaux sont donc très certainement le résultat d’emprunts aux pièces orfévrées et non pas le fait de la transposition directe ou de l’interprétation d’un motif architectural. Des triptyques en ivoire, des meubles en bois ou d’autres productions artistiques et artisanales ont vraisemblablement servi d’intermédiaires. Rien n’interdit par ailleurs d’imaginer, sur la production des accessoires vestimentaires, une influence plus directe de l’orfèvrerie de la vaisselle liturgique, des reliquaires et des ornements en général, où les emprunts aux formes de l’architecture sont couramment intégrés dans le répertoire décoratif.
15L’association des ajours et de la gravure peut aboutir, comme pour la chape et le mordant de Châteauvert, à des motifs complexes qui s’inspirent des formes de l’architecture religieuse de l’époque, souvent avec un retard plus ou moins prononcé. L’utilisation du verre peint ou de l’émail champlevé pour certains chapes et mordants semble évoquer la technique du vitrail (fig. 2-f), bien que la transparence et l’animation du décor coloré par la lumière fassent ici défaut. Des pièces d’orfèvrerie comme des reliquaires, de la vaisselle liturgique, mais aussi des triptyques en ivoire par exemple, ont vraisemblablement servi d’intermédiaires. Les emprunts aux formes de l’architecture monumentale y sont courants et beaucoup plus proches des modèles originaux que sur les accessoires du costume qui s’en inspirent, car intimement liés au rapport fonctionnel intrinsèque avec la liturgie, fondement spirituel de l’Église en tant qu’assemblée des fidèles qui donne son nom à l’édifice où celle-ci se réunit. Une pyxide devient Saint-Sépulcre en accueillant le corps du Christ, une châsse en forme d’église prend la forme de l’édifice dans lequel repose le corps du saint. De ce fait, la miniaturisation des formes architecturales devient-elle une expression concrète de ce lien privilégié. La solennité et l’aura du contexte religieux semblent, dans une certaine mesure, motiver le transfert de tels motifs au monde profane, au-delà de la simple imitation d’objets de prestige.
16La référence au vitrail, qui semble inspirer le décor en question, ne fait pas nécessairement écho au modèle de l’architecture religieuse, dans la mesure où le vitrail se développe aussi dans l’architecture profane et domestique à partir de la fin du Moyen Âge. Dans ce contexte, le vitrail figuratif, qui se réduit non rarement à des panneaux ou médaillons de petite taille incorporés dans un vitrage neutre pour en réduire le coût, était réservé à une élite plus ou moins fortunée, la même qui assurait aussi le financement ou cofinancement de vitraux dans l’architecture religieuse. L’imitation d’un tel décor sur une ceinture ne répondait donc guère à un simple caprice du goût de la clientèle à laquelle il était destiné : le couple, abrité sous son baldaquin géminé, fait-il allusion au caractère sacré de l’union de l’homme et de la femme dans le mariage, et à la chasteté et à la fidélité qui en sont le ciment ?
4 Des objets de qualité supérieure
17Les pièces métalliques de la ceinture découvertes à Châteauvert, fruit d’un processus de fabrication relativement complexe par comparaison avec la majeure partie des accessoires du costume contemporains en Europe de l’Ouest, à l’ornementation ajourée, gravée et peinte, quoique d’une qualité et d’un réalisme modeste par rapport aux modèles, consignent ces objets dans un groupe d’accessoires d’une valeur au-dessus de la moyenne.
18Les accessoires de la ceinture de Châteauvert paraissent être le résultat d’une production par un atelier provençal d’objets imitant ou interprétant des accessoires en métaux précieux, pièces de la ceinture porteuses de motifs d’architecture et de personnages s’inspirant, selon un mouvement extrêmement courant dans l’artisanat de la fin du Moyen Âge, d’objets de prestige, intermédiaires avec les modèles architecturaux originaux. L’utilisation du verre peint, ou de l’émail champlevé pour certaines pièces citées en comparaison, peut évoquer la technique du vitrail dans l’architecture civile si l’on en juge par l’aspect profane des personnages sur les pièces du corpus et les éléments de comparaison.
19Les objets varois se démarquent sensiblement de la production commune en alliage cuivreux tout en restant inférieurs en termes de qualité aux pièces en métaux précieux. Les emprunts aux formes de l’architecture religieuse et civile mis en évidence sont révélateurs de modes de pensée dans la société et témoignent aussi d’un statut du porteur qu’il est encore difficile d’évaluer. Il convient d’être prudent, les ceintures à pièces en argent, parfois dorées, se rencontrent par exemple régulièrement dans les inventaires de dot provençaux même si une étude d’envergure pour en vérifier l’ampleur de la diffusion en fonction de l’échelle sociale reste à réaliser. Le matériau en lui-même, au contraire d’autres facteurs comme la quantité de métal et la qualité du travail, n’est peut-être pas totalement significatif du statut social du porteur. Les caractéristiques de la ceinture de Châteauvert pourraient par contre être éventuellement typiques d’une ceinture féminine, mais les découvertes en contexte funéraire de boucles, chapes et mordants analogues sont encore trop rares pour étayer une argumentation.
Figures
Bibliographie
Des DOI sont automatiquement ajoutés aux références bibliographiques par Bilbo, l’outil d’annotation bibliographique d’OpenEdition. Ces références bibliographiques peuvent être téléchargées dans les formats APA, Chicago et MLA.
Format
- APA
- Chicago
- MLA
Anheim É., Brunel G., 2014. La Sainte-Chapelle : fondation et liturgie. In : Le Pogam P.-Y., Vivet-Peclet C. (dir.), Saint Louis. Paris : Édition du Patrimoine, Centre des monuments nationaux), 89-99.
Binding G., 1989. Masswerk, Darmstadt : Wissenschaftliche Buchgesellschaft.
Binski P., 2018. Microarchitecture et esthétique médiévale. In : Gouillouët J.-M., Vilain A. (dir.), Microarchitectures médiévales. L’échelle à l’épreuve du temps. Paris : Picard/INHA. 2018, 57-67.
Cavelier Y., Mazhoud F., Ardagna Y., Dutour O., Hameau P., Signoli M., 2006. La nécropole de Bagatelle Abreuvoir Saint-Michel à Châteauvert, Var : études anthropologiques des individus en connexion. Revue du Centre archéologique du Var, 2006, 122-129.
Chazottes M.-A., Thuaudet O., 2014. L’utilisation des matières dures d’origine animale dans la production d’accessoires de la ceinture à la fin du Moyen Âge : quelques exemples provençaux. Archéologie du Midi médiéval, t. 32, 183-198.
10.3406/amime.2014.2079 :Démians d’Archimbaud G., 1980. Les fouilles de Rougiers (Var). Contribution à l’archéologie de l’habitat rural médiéval en pays méditerranéen. Valbonne : CNRS.
Descatoire C. (dir.), 2007. Trésors de la peste noire, Erfurt et Colmar. Catalogue de l’exposition tenue au Musée national du Moyen Âge du 25 avril au 3 septembre 2007. Paris : Réunion des musées nationaux.
Egan G., Pritchard F. (dir.), 1991, 2002. Dress accessories, 1150-1 450. Woodbridge : The Boydell Press.
Fingerlin I., 1971. Gürtel des hohen und späten Mittelalters. Regensburg : Deutscher Kunstverlag.
Fixot M. (dir.), 1990. Le site de Notre-Dame d’Avinionet à Mandelieu. Paris : Éditions du CNRS.
Hameau P., Ardagna Y., 2003. Bagatelle, Abreuvoir Saint-Michel, Châteauvert - Var, Rapport de fouille, SRA PACA, Maison de l’Archéologie. Le Val. (Inédit)
Mazhoud F., Cavelier Y., Ardagna Y., Hameau P., Signoli M., 2005. Les problèmes de définition des amas d’ossements dans les nécropoles historiques, l’exemple de la nécropole médiévale Bagatelle/Abreuvoir Saint-Michel (Châteauvert). Cahiers de l’ASER, n° 14, 45-58.
Thuaudet O., 2015. Les accessoires métalliques du vêtement et de la parure de corps en Provence du XIe au XVIe siècle : étude archéologique et approche croisée d’une production méconnue. Thèse de doctorat, Université Aix-Marseille (Inédit).
Timmermann A., 2018. Fleeting Glimpses of Eschaton. Scalar travels in Medieval Microarchitecture. In : Gouillouët J.-M., Vilain A. (dir.), Microarchitectures médiévales. L’échelle à l’épreuve du temps. Paris : Picard/INHA. 2018, 57-67.
Notes de bas de page
Auteurs
Attaché temporaire d’enseignement et de recherche, Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence.
Professeur des Universités, Aix Marseille Université, CNRS, LA3M, Aix-en-Provence.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La formation d’une opinion démocratique
Le cas du Jura, de la révolution de 1848 à la « république triomphante » (vers 1895)
Pierre Merlin
2017
Les mutations récentes du foncier et des agricultures en Europe
Gérard Chouquer et Marie-Claude Maurel (dir.)
2018
Deux frontières aux destins croisés ?
Étude interdisciplinaire et comparative des délimitations territoriales entre la France et la Suisse, entre la Bourgogne et la Franche-Comté (xive-xxie siècle)
Benjamin Castets Fontaine, Maxime Kaci, Jérôme Loiseau et al. (dir.)
2019
Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas
Sarah Mombert et Corinne Saminadayar-Perrin (dir.)
2019
Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865)
Thomas Bouchet et Patrick Samzun (dir.)
2019
Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)
Vincent Bourdeau, Jean-Luc Chappey et Julien Vincent (dir.)
2020
La petite entreprise au péril de la famille ?
L’exemple de l’Arc jurassien franco-suisse
Laurent Amiotte-Suchet, Yvan Droz et Fenneke Reysoo
2017
Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)
Jonathan Barbier et Ludovic Frobert (dir.)
2017
La désindustrialisation : une fatalité ?
Jean-Claude Daumas, Ivan Kharaba et Philippe Mioche (dir.)
2017