Document iv
Curmer et les bibliothèques populaires : un savoir encyclopédique moral pour le peuple ?
p. 281-286
Texte intégral
1À la fin des années 1840, Curmer, publie un opuscule d’une centaine de pages consacré aux bibliothèques populaires1. Cette publication s’inscrit dans une série de réflexions et de projets sur ce thème qui paraissent dans la première décennie de la monarchie de Juillet2. Dans un contexte de prise de conscience de la question sociale et d’approche morale de la misère3, elles doivent prolonger les bienfaits de la loi Guizot du 28 juin 1833 sur l’instruction élémentaire en renforçant les acquis et en proposant aux nouveaux lecteurs des « bons livres ». Car l’instruction doit être accompagnée d’une éducation morale. Celle-ci doit être assurée par les bibliothèques populaires comme l’affirme d’emblée Curmer dans son étude. Il reste néanmoins lucide sur leurs limites et souligne la nécessité de les compléter par la mise en place d’une formation professionnelle et citoyenne continue :
Nous savons que l’instruction primaire a été mal appréciée, qu’on a attendu d’elle plus qu’elle n’avait promis, plus qu’elle ne doit donner. Nous savons aussi ce que les bibliothèques communales peuvent produire de bon, d’utile, d’influent sur le moral de la population ; les proposer comme une panacée à toutes les maladies morales qui affligent les esprits serait aussi déraisonnable que d’exiger des écoles primaires de former des élèves parfaits sous le rapport de l’instruction et de la morale. Les bibliothèques sont un moyen qui à sa puissance et qui vient en aide à ce qui existe. Elles produiront leur effet ; mais par la même raison que les bibliothèques ont eu besoin de l’enseignement et de la lecture, elles initieront à leur tour les lecteurs à une multitude de connaissances qui seront expliquées et développées par d’autres moyens, par des cours spéciaux, par des lectures en commun, accompagnées de commentaires et d’analyse4.
2Pour réaliser cette étude, Curmer consulte divers rapports statistiques, essais et enquêtes sur l’instruction publique et le paupérisme, qu’il va compiler et aussi abondamment citer, parfois sur plusieurs pages d’affilée5. Chiffres à l’appui, il montre que les crimes et les délits n’ont pas baissé depuis la loi Guizot de 1833, et qu’il faut prolonger l’instruction primaire par l’éducation morale. L’utilisation des statistiques morales lui permet de justifier la nécessité d’orienter la lecture apprise à l’école vers de « bon livres » et d’éviter l’« influence des mauvais livres » :
[…] la lecture et l’écriture données sans éducation morale, ne servent qu’à aider les mauvaises natures sans les corriger et qu’à pervertir plus ou moins les bonnes6.
3Ces « bons livres » proposés par les bibliothèques communales doivent être essentiellement moraux :
[…] quand l’enfant ou l’adulte auront sans cesse présents à l’esprit de bons exemples et de saines doctrines, dégagés de cette niaise et prétentieuse forme doctorale qu’adoptent les pédagogues du peuple, ils songeront que dans la bonne conduire réside le repos, dans l’assiduité la certitude du travail, dans le travail l’amour de l’ordre, dans la pratique de l’ordre l’économie, dans l’habitude constante de l’économie la source de la richesse et la paix du cœur7.
4À côté de « livres amusants et conduisant par un chemin doux et agréable le lecteur à une conclusion morale », Curmer préconise aussi des ouvrages qui doivent « déterminer des vocations, donner des connaissances élémentaires sur toutes les branches de l’agriculture, du commerce, de l’industrie, des arts et des sciences »8. Ouvrages moraux et instructifs couronnés par l’Académie française dans ses concours annuels, traités élémentaires de toutes les sciences, complétés par des cours professés à Paris (au Collège de France, à la Bibliothèque royale, au Conservatoire des arts et métiers, au Muséum d’histoire naturelle) afin de compléter les connaissances données par ces traités, doivent former le fonds des bibliothèques communales que Curmer9 envisage. Les livres de ces bibliothèques sont supposés présenter « sous la forme la plus séduisante […] les secrets de la science, les bienfaits du travail » et éviter la « sécheresse pédagogique qui éloigne les lecteurs intelligents »10. Curmer souhaite que les sciences puissent être transmises à tous par les bibliothèques populaires :
N’est-il pas vrai de dire qu’un cours spécial d’astronomie élémentaire, professé à Paris par M. Arago, et envoyé gratis à toutes les bibliothèques communales, pour être lu dans les écoles primaires du royaume, atteindrait le véritable but que se propose le gouvernement en fondant des cours, et l’illustre professeur en y recherchant la gloire qu’il est en droit d’attendre ?
Si la science doit travailler courageusement à repousser les ténèbres qui l’entourent, elle ne doit pas marcher seule, et laisser ignorer ses traces à ceux qui sont en état de la suivre, il faut que le lien soit constant entre tous les degrés de la science, et que le chemin soit rendu accessible à toutes les intelligences11.
5Un « choix des classiques français et des livres existants »12, ainsi que des « livres nouveaux, spécialement faits pour elles » doivent aussi composer ce fonds13. Un comité d’examen doit être établi à Paris afin de proposer les programmes pour la composition de ces livres et l’admission des manuscrits proposés. Au total, ce sont « 80 volumes in-12 de 350 pages chacun cartonnés solidement et couverts en toile »14 qui doivent être déposés dans chaque bibliothèque que doit ouvrir chaque commune de France.
6C’est bien un lieu de savoir encyclopédique moral pour le peuple que propose Curmer par la fondation des bibliothèques populaires et il en appelle au gouvernement seul pour l’organiser et le financer, renouant ainsi avec les ambitions des Lumières et de la Révolution française de constituer un encyclopédisme d’État. Les initiatives privées doivent être écartées (sauf les dons en argent) pour éviter tout choix de mauvaises lectures qui pourraient s’avérer dangereuses pour le peuple :
C’est l’initiative obligée du gouvernement ; lui seul peut fonder, avec certitude de durée, toute la garantie possible quant aux choix des livres, des établissements sur lesquels reposent toutes les espérances de l’avenir, toutes les conséquences des principes de l’instruction. La charité publique, les idées libérales et progressives n’auront jamais une telle unité, une telle simultanéité, qu’on puisse leur confier, pour toute la France, l’exécution de l’établissement des bibliothèques. Le soin abandonné aux particuliers d’entretenir l’attention des jeunes élèves par des lectures mises à leur discrétion entraînerait des inconvénients graves ; une bibliothèque léguée par un riche particulier, laissée à la disposition de la jeunesse, amènerait les mêmes résultats que le colportage. Il s’ensuivrait ainsi que la bibliothèque communale serait un lieu banal où chacun, sous prétexte de munificence, viendrait déposer le trop-plein de sa bibliothèque particulière. Qui serait le juge du plus ou moins de convenance de l’adoption des livres légués ? Nous croyons que la bibliothèque communale doit être un sanctuaire dont le gouvernement doit avoir la clef pour n’en ouvrir l’accès qu’aux ouvrages reconnus et approuvés comme devant y obtenir droit de cité15.
7Pour convaincre le gouvernement d’adhérer à son projet, Curmer met en avant sa dimension sociale et sa dimension morale :
Les hommes politiques verront avec raison, dans l’exécution de cette mesure, la possibilité de consolider encore nos institutions en préparant les esprits aux mœurs constitutionnelles et en les pénétrant du devoir de l’homme et du citoyen16.
8En tant qu’éditeur, Curmer donne aussi à son projet une forte dimension économique où l’ensemble de la librairie, des écrivains aux éditeurs-imprimeurs, doit y trouver ses intérêts :
Les jeunes savants et les littérateurs trouveront en emploi utile, honorable et lucratif de leurs talents et de leurs connaissances.
La Librairie sera enfin rétablie sur une base durable.
Et ces faits peuvent s’accomplir sans toucher à rien de ce qui existe, sans établir de censure redoutable, sans faire naître, aucune concurrence commerciale et sans monopole17.
9Dans un contexte où de nombreux libraires font faillite, en particulier à Paris18, cette relance de l’activité économique du commerce de la librairie est d’autant plus importante. En 1846, il y a en France 37 038 communes, soit, à raison de 80 volumes de 350 pages par commune, près de trois millions de volumes et un milliard de pages qui devront être éditées et imprimées pour former le fonds de l’ensemble des bibliothèques communales de France. Curmer envisage que chaque volume soit vendu 1,25 franc : une somme de près de quatre millions de francs est donc nécessaire pour financer ce projet, somme qu’il considère comme négligeable comparée aux 64 millions qui ont été dépensés par le gouvernement de la monarchie de Juillet pour développer l’instruction primaire depuis 1833. En cas de refus des Chambres de voter une allocation annuelle d’un million pendant quatre ans, pour permettre l’exécution de ce projet, Curmer envisage qu’une loterie autorisée par la loi puisse le financer19.
10Ce projet d’un encyclopédisme moral pour le peuple, pris en charge par l’État, n’aboutit pas. Quelques jours après la proclamation de la Deuxième République, Alexandre Paulin (1796-1859), fondateur en 1843 de L’Illustration, secrétaire du ministère de l’Instruction, est chargé de « proposer un projet relatif à l’organisation des bibliothèques communales »20 mais ce projet reste aussi sans suite21. Autre projet de constitution d’un savoir encyclopédique destiné au peuple, auquel participe Léon Curmer : l’Association pour l’éducation populaire fondée en mars 1849 pour, selon l’article premier de ses statuts, « développer par tous les moyens possibles l’éducation et l’instruction populaire, élémentaire, morale et professionnelle »22. Parmi ses fondateurs, on trouve quelques députés (le ministre de l’Intérieur Jules Dufaure, Albert de Luynes, Charles Rémusat) et des membres de la société civile (le médecin Louis-René Villermé, le libraire et éditeur Curmer, le régent de la Banque de France Louis-Martin Lebeuf). Au cours de sa première assemblée, l’action de ses membres est ainsi présentée :
L’éducation populaire dans tout son développement, dans son acception la plus large, voilà où doivent tendre nos efforts ; aussi avez-vous résolu d’envelopper les populations comme d’un vaste réseau de publications utiles, où vous enseignerez à l’homme du peuple, si facile à égarer, mais par cela même facile aussi à ramener au bien, à vivre de la vie du travailleur économe et sage, du citoyen paisible et dévoué aux intérêts du pays23.
11Pour y parvenir, elle cherche à susciter la composition ou la traduction et à rassembler des traités élémentaires des sciences les plus utiles, des manuels technologiques, des récits moraux et instructifs et des traités des devoirs et des droits des citoyens. Ces ouvrages seront distribués gratuitement dans les ateliers, établissements agricoles, écoles régimentaires, écoles primaires et ouvroirs. Elle encourage aussi à la formation des bibliothèques communales.
12Curmer appartient à ses trois comités (administration, rédaction et propagande) et il est nommé agent général ce qui n’a rien d’étonnant au regard des charges qui lui incombe : en tant que libraire-éditeur il est le mieux placé pour dresser le catalogue des livres de l’association et proposer les acquisitions de livres français et étrangers. Cette association entend mener un combat contre le colportage des « mauvais livres ». On retrouve le même vocabulaire trente ans auparavant dans le prospectus de fondation par l’archevêque de Bordeaux, Charles-François d’Aviau du Bois de Sanzay, de l’« Œuvre des bons livres »24. Ainsi, les bibliothèques populaires libérales et républicaines sont le pendant des bibliothèques catholiques, toutes ont cherché à construire selon ses propres critères – les bons et mauvais livres ne recouvrent pas le même sens chez les premières et les secondes25 –, une vaste « encyclopédie populaire » sous la forme de bibliothèque qui rassembleraient les ouvrages considérés comme essentiels et suffisants pour faire de « bons chrétiens » ou de « bons citoyens » les populations les plus modestes : « aussi avez-vous résolu d’envelopper les populations comme d’un vaste réseau de publications utiles, où vous enseignerez à l’homme du peuple, si facile à égarer, mais par cela même facile aussi à ramener au bien, à vivre de la vie du travailleur économe et sage, du citoyen paisible et dévoué aux intérêts du pays »26, peut-on lire dans le compte rendu de la première assemblée de l’Association pour l’éducation populaire. La « nomenclature des principaux ouvrages que l’Association pour l’éducation populaire désire voir figurer parmi ceux qu’elle se propose de propager, et pour la composition desquels elle fait appel à tous les bons citoyens » regroupe treize rubriques principales (« Religion », « Jurisprudence », « Législation industrielle », « Sciences philosophiques », « Belles-lettres », « Histoire », « Monographies », « Biographies », « Voyages descriptifs », « Voyages pittoresques », « Beaux-arts », « Arts ») et de nombreuses sous-rubriques elle-même divisées en sous-rubriques27 qui forment ainsi une vaste encyclopédie populaire. Après un an d’existence, cette association semble avoir disparu.
13Sous le Second Empire, le poète Siméon Pécontal (1798-1872), sous-bibliothécaire au Corps législatif, publie une brochure de vingt pages, intitulée Des bibliothèques communales au point de vue de l’institution et de la moralisation du peuple. On y retrouve les principaux arguments moraux de Curmer pour justifier l’existence des bibliothèques populaires comme un barrage contre « le flot montant de la démoralisation et des idées anti-sociales »28. L’assimilation entre encyclopédie et bibliothèque est plus clairement affirmée, la première se substituant à la seconde ; l’originalité de son projet étant de réduire la bibliothèque à un ouvrage unique – on est donc loin des 80 volumes que Curmer envisage pour constituer le fonds de chaque bibliothèque communale –, une « Encyclopédie résumant avec méthode et logique, dans un vaste cadre, la masse imposante de nos connaissances », car « les Encyclopédies sont, à notre époque, les ouvrages les plus propres à faire descendre l’instruction dans les masses […] L’Encyclopédie est, par sa nature, essentiellement pratique, et par conséquent, essentiellement populaire »29. Elle prendrait le nom d’Encyclopédie nationale30 et son contenu serait adapté au régime impérial. Ce projet, comme celui de Curmer, envisage la constitution d’un encyclopédisme d’État – et par là d’une politisation encyclopédique – mais limité à un seul volume jugé suffisant pour le « peuple ».
Notes de bas de page
1 Curmer Henri-Léon, 1846, De l’établissement des bibliothèques communales en France, Paris, Guillaumin et Cie.
2 En mars 1831, Marc-Antoine Jullien, fondateur de la Revue encyclopédique, s’associe à François Grille employé au ministère de l’Intérieur au bureau des sciences et beaux-arts et journaliste (voir Gohier-Segrétain Claudie, 1996, « Itinéraire d'un bibliothécaire angevin : François Grille, 1782-1853 », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, vol. 103, n° 1, p. 93-108), pour fonder « progressivement 40 000 bibliothèques communales » ; ils lancent une souscription mais en août 1831, leur « entreprise est encore bien languissante et incertaine ». Quelques années plus tard, en mars 1842, Marc-Antoine Jullien espère « remettre à flot avec des chances de succès » leur projet de bibliothèques communales ; François Grille est alors depuis 1837, bibliothécaire de la bibliothèque municipale d’Angers. Ce projet est resté sans suite (voir le dossier conservé aux archives municipales d’Angers, Rés. MS 624, que Julien Vincent nous a fait connaître, nous l’en remercions), ainsi que la tentative de François Grille de populariser la bibliothèque d’Angers. Pour lui les bibliothèques devaient moraliser le peuple. Quant à Marc-Antoine Jullien, il fait partie en 1818 de la commission – puis du comité permanent – de la Société pour l’instruction élémentaire chargée de diffuser les « bons livres » populaires.
3 Citons l’intervention de François Delessert à la Chambre des députés du 31 mai 1836 et son projet de créer une bibliothèque populaire dans le 4e arrondissement à Paris (Moniteur universel, 18 février 1837, p. 526 ; Frégier Honoré-Antoine, 1840, Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes et des moyens de les rendre meilleures, Paris, chez J.-B. Baillière, t. ii, chap. iv, p. 114-124 ; et Delessert Benjamin, 1845, Fondations qu’il serait utile de faire, Paris, Impr. De Maulde et Renou, p. 10). Pour une présentation et analyse de ces projets, voir Christen Carole, 2014, « Les bibliothèques populaires : un remède à la question sociale dans la première moitié du xixe siècle ? », in Sandras Agnès (dir.), Des bibliothèques populaires à la lecture publique, Villeurbanne, Presses de l'ENSSIB, p. 53-76.
4 Curmer Henri-Léon, De l’établissement des bibliothèques communales en France, op. cit., p. 5.
5 Comme Louis-Mathurin Moreau-Christophe, De la réforme des prisons en France ; Eugène Buret, De la misère des classes laborieuses ; Théodore Fix, Observations sur les classes ouvrières ; André-Michel Guerry, Essai de statistique morale ; Joseph-Marie de Gérando, Traité de la bienfaisance publique en France ; Honoré-Antoine Frégier, Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes ; François-Marc-Louis Naville, De la charité légale.
6 Curmer Henri-Léon, De l’établissement des bibliothèques communales en France, op. cit., p. 39.
7 Ibid., p. 69.
8 Ibid., p. 70.
9 Ibid., p. 90.
10 Ibid., p. 95.
11 Ibid., p. 92.
12 Ibid.
13 Ibid., p. 93.
14 Ibid., p. 90.
15 Ibid., p. 65-66.
16 Ibid., p. 98.
17 Ibid.
18 Rebolledo-Dhuin Viera, 2011, La librairie et le crédit. Réseaux et métiers du livre à Paris (1830-1870), thèse de doctorat d’histoire (sous la direction de Jean-Yves Mollier), Versailles, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, p. 251-340.
19 La Loterie a été progressivement supprimée à partir de la Restauration, elle cesse d’exister au 1er janvier 1836. Des autorisations de loteries exceptionnelles ont été données par le législateur pour financer des catastrophes naturelles ou favoriser des établissements philanthropiques, voir Léonnet Jean, 1963, Les loteries d’État en France aux xviiie et xixe siècles, Paris, Imprimerie nationale.
20 Journal général de l’instruction publique et des cultes, 1er mars 1848, vol. 17, p. 145. Voir Potin Yann, 2015, « Avec ou sans les chartistes ? De l'École d'administration à l'École libre des sciences politique, histoire d'un rendez-vous manqué entre l'érudition et la science administrative », in Leniaud Jean-Michel, Potin Yann et Sordet Yann (dir.), L'École des chartes et sa grande guerre : servir la politique, la nation et l'histoire, Paris, Éditions des Cendres, p. 33-58.
21 C’est aussi en février 1848 que Jules Radu (1810-1884) fonde la Société des bibliothèques communales et propagation des bons livres pour doter d’une bibliothèque toutes les communes de France, d’Algérie et des colonies ; la souscription et l’appel aux maires qu’il lance en 1850 ne suscitent pas l’adhésion, seuls 626 y répondent (Richter Noë, 1987, La lecture et ses instituions, 1700-1918, Le Mans, Bibliothèque de l’université du Maine/Éditions Plein Chant, p. 188-189).
22 Association pour l’éducation populaire. Bulletin mensuel, avril 1849 (n° 1) à janvier 1850 (n° 10). Seuls les deux premiers bulletins sont à la Bibliothèque de France ; aucune trace des autres numéros.
23 Ibid., p. 10.
24 Prospectus de l’« Œuvre des bons livres », 15 novembre 1820.
25 De surcroît, le réseau de diffusion n’est pas le même. L’Œuvre des bons livres s’appuie sur le clergé catholique – les curés des paroisses – et les maires des communes, alors que les bibliothèques libérales et républicaines correspondent avec les maires, les ministres des différents cultes, les instituteurs primaires, les associations religieuses, charitables, pénitentiaires, militaires, patronales et ouvrières.
26 Association pour l’éducation populaire. Bulletin mensuel, mai 1849, n° 2, p. 10.
27 Ibid., p. 25-31.
28 Pécontal Siméon, 1857 (août), Des bibliothèques communales au point de vue de l’institution et de la moralisation du peuple, Paris, Le Doyen, p. 9. En 1868, cette brochure est rééditée sous le titre : Les bibliothèques communales, au point de vue de l’intérêt général. L’année précédant cette réédition, Siméon Pécontal reçut la Légion d’honneur.
29 Ibid., p. 11-12.
30 Ibid., p. 19.
Auteur
Carole Christen est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lille, membre de l’Institut de recherches historiques du Septentrion (UMR 8529-IRHiS) et membre junior honoraire de l’Institut universitaire de France. Après avoir travaillé sur l’histoire sociale des Caisses d’épargne en France, et sur quelques figures de la philanthropie du premier xixe siècle comme Charles Dupin et le baron de Gérando, elle s’intéresse actuellement aux savoirs enseignés aux ouvriers adultes et à l’école du soir dans les deux premiers tiers du xixe siècle.
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