• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15381 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15381 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Newsletter
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires de Franche-Comté
  • ›
  • Les Cahiers de la MSHE Ledoux
  • ›
  • Les encyclopédismes en France à l'ère de...
  • ›
  • Troisième partie. Pratiques et publics
  • ›
  • Pratiques de lecture encyclopédiques à l...
  • Presses universitaires de Franche-Comté
  • Presses universitaires de Franche-Comté
    Presses universitaires de Franche-Comté
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral I. Marc-Antoine Jullien de Paris et la Revue encyclopédique. Un exemple de « directeur hyperlecteur » ? II. Encyclopédisme et classement disciplinaire sous la Restauration : le projet de la Revue encyclopédique III. L’encyclopédisme comme toile de réseaux Notes de bas de page Auteur

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Ce livre est recensé par

    • Pierre Crépel, Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, mis en ligne le 16 juillet 2021. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/chrhc/16320 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/chrhc.16320
    • Lise Sabourin, Studi Francesi, mis en ligne le 29 avril 2022. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/48779 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.48779
    Précédent Suivant
    Table des matières

    10

    Pratiques de lecture encyclopédiques à l’époque de la Restauration : la Revue encyclopédique (1819-1831), un projet méthodologique à vocation européenne

    Barbara Revelli

    p. 235-254

    Texte intégral I. Marc-Antoine Jullien de Paris et la Revue encyclopédique. Un exemple de « directeur hyperlecteur » ? II. Encyclopédisme et classement disciplinaire sous la Restauration : le projet de la Revue encyclopédique III. L’encyclopédisme comme toile de réseaux 1. Les réseaux consolidés des journaux 2. Les réseaux de sociabilité Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le présent article s’inscrit dans le cadre d’un travail de recherche à la croisée de l’histoire culturelle et de l’analyse sociopolitique. L’enquête sur la Revue encyclopédique cherche à mettre en évidence le rôle que ce mensuel a joué, sous la Restauration, dans les dynamiques intellectuelles et politiques. L’analyse des pratiques d’écriture et de lecture de la presse encyclopédique sous la Restauration française témoigne de la réflexion de l’époque sur les rapports entre la « professionnalisation des savoirs » et le « progrès des savoirs », entre la « spécialisation des disciplines » et le « modèle d’unité des savoirs ». Le travail de cohérence éditoriale dont Marc-Antoine Jullien de Paris, pendant ses douze années de direction, devient l’infatigable interprète, repose en premier lieu sur le modèle de « lecture idéale » dans lequel s’inscrit le projet de la Revue encyclopédique. Que l’on examine les archives épistolaires du comité de rédaction ou les mémoires annuels publiés en ouverture des cahiers de janvier, le directeur du mensuel parisien devient l’interprète d’une méthode de lecture cherchant à fédérer aussi bien les collaborateurs de la revue que les différentes catégories de lecteurs visés. Les activités de sélection, de classement, de traduction, de périodisation, que Claude Labrosse réunit sous l’expression d’« instrument périodique »1, convergent ici dans un modèle de « lecture solidaire ». Dans une conjoncture de croissance de la production du livre et d’essor d’une presse de plus en plus spécialisée2, la volonté d’offrir aux lecteurs du mensuel parisien un « moyen de lire plus et mieux avec plus de méthode et de fruit » va de pair avec l’ambition d’« établir des liens plus étroits, des communications plus faciles et plus générales entre les hommes voués à la culture des sciences et des lettres »3.

    I. Marc-Antoine Jullien de Paris et la Revue encyclopédique. Un exemple de « directeur hyperlecteur » ?

    2Dans le cadre des travaux sur l’édition contemporaine, l’adjectif « hyperlecteur » désigne l’éditeur qui « influence le mode de transmission d’un texte à travers des éléments éditoriaux qui établissent la matérialité du livre, la forme dans laquelle le texte est publié »4. Le rôle du directeur d’un périodique publié à l’époque de la Restauration ne peut pas être identifié avec celui de l’éditeur contemporain. Lorsqu’on examine la notion de « circulation du discours » ainsi que sur celles du « parler au nom de lecteurs » et du « parler aux lecteurs », on est renvoyés à la question de comprendre quelles sont les communautés de lecteurs visées par la Revue encyclopédique. D’où le double rôle de Marc-Antoine Jullien de Paris de directeur et de rédacteur du mensuel parisien cherchant à donner une unité éditoriale au travail de collaborateurs relevant de milieux disciplinaires différents. Revenons au contexte de la fondation et de la publication de la Revue encyclopédique. Dans l’édition de 1823 du Nouveau conducteur de l’étranger à Paris, Marchant de Beaumont, sous l’entrée « Journaux », écrivait :

    Dans une cité où l’on aime la nouveauté, les feuilles périodiques doivent nécessairement faire fortune. Chaque matin il paraît des journaux pour tous les goûts, toutes les sciences et tous les arts. C’est une inondation de nouvelles politiques, de bruits de ville, de jugements contradictoires sur les hommes et leurs ouvrages. Cet aliment est nécessaire aux oisifs et aux curieux, gens d’une nature un peu crédule accoutumés de se fier à autrui pour adopter un avis. Après avoir lu l’énorme Moniteur, la vieille Gazette, la dévote Quotidienne, les religieux Débats toujours en querelles, le Journal de Paris, le Constitutionnel, le Journal du Commerce, le Courrier français, l’homme véridique se demande encore où est la vérité. […]. On voit dans les boudoirs le Journal des Dames, tandis que les savans se réjouissent des feuilles spéciales annonçant les nouvelles littéraires, les découvertes mathématiques, physiques, chimiques, les inventions dans les arts et même les décisions fixant les points de jurisprudence controversés ou nouveau5.

    3Le constat de Marchant de Beaumont sur la place que les journaux occupent dans les habitudes de lecture de l’époque s’accompagne de la volonté de représenter les conditions de leur réception. Dès lors, les frontières entre les différentes typologies de feuilles périodiques sont tracées à partir des pratiques de lecture qui les caractérisent. Dans un contexte de diversification du marché de la presse et d’essor des périodiques spécialisés par thèmes ou par publics, qui sont les « lecteurs supposés » de la Revue encyclopédique, ou analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts, par une réunion de membres de l’Institut et d’autres hommes de lettres ? Alors que le format, le titre et le sous-titre inscrivent le mensuel parisien dans un modèle de lecture savante, les prospectus, les lettres aux correspondants et aux souscripteurs ainsi que les échanges épistolaires entre Marc-Antoine Jullien de Paris et son équipe de collaborateurs multiplient les catégories de « lecteurs visés ». À en croire les propos de son directeur, la Revue encyclopédique tenait « le milieu entre les recueils spéciaux, rédigés par des savans de profession et pour les savans, et les journaux consacrés à une littérature légère et frivole »6. Tout l’effort consistait donc, selon lui, non seulement à affranchir la Revue encyclopédique de sa réputation de recueil « éminemment scientifique et plus convenable aux savans qu’aux gens du monde »7, mais surtout à montrer le rôle fédérateur potentiel d’un public de lecteurs non spécialisés :

    Notre pensée et notre but sont de présenter les résultats des sciences sous des formes à la fois instructives et agréables, qui les rendent presque populaires, ou du moins facilement accessibles à toutes les intelligences et à toutes les classes de lecteurs. […] Enfin, notre Revue encyclopédique, comme nous l’avons déjà fait observer, est une sorte d’agent intermédiaire d’échanges et un lien commun, non-seulement entre les hommes éclairés des différentes nations, mais encore, dans chaque pays, entre les savans occupés à interroger la nature et à étendre le domaine des sciences, les praticiens qui appliquent les découvertes des savans, et le public, ou les hommes des diverses conditions de la société qui aiment à connaître les théories des premiers, et à profiter des applications par les seconds8.

    4Ce destinataire ultime qu’est le « public » est ici indiqué comme le dépositaire de la vocation du mensuel à réduire les distances entre les modes de lecture des différentes communautés textuelles et professionnelles. Dans ce contexte prend forme le type de l’« écrivain périodique » que Marc-Antoine Jullien de Paris désigne comme l’interprète de la mission difficile de la Revue encyclopédique de présenter les résultats des sciences sous des formes à la fois instructives et accessibles à un public de lecteurs non spécialisés :

    Si les travaux de l’écrivain périodique sont dignes de quelque estime, s’ils peuvent hâter ou assurer les heureux effets de l’instruction dont on pouvait être privé, ou dont on n’aurait joui que plus tard, il faut avouer que nul service n’obtient moins de reconnaissance, que nul travail n’est moins encouragé. C’est au milieu des orages que l’écrivain poursuit sa pénible carrière, sur les routes mal tracées, sans aucune station de repos où il puisse se délasser et prendre de nouvelles forces. Sa pensée, ramenée sans cesse sur les pensées d’autrui, dans des voies qu’elle n’eût point choisies, ne connaît plus les charmes de la liberté ; elle ne prend plus l’essor, transportée par des inspirations dont sa propre activité soit la source ; elle néglige les exercices salutaires qui entretiennent et accroissent la vigueur intellectuelle. Moins indépendant qu’un lecteur ordinaire, l’écrivain périodique doit rendre compte de ses lectures […]. On lui impose le joug d’une foule de convenances dont ses lecteurs n’auront aucune idée […]. Des occupations aussi pénibles, aussi rebutantes, seraient complètement abandonnées, si elles n’offraient point des compensations morales qui puissent faire supporter les fatigues et les dégoûts d’une interminable polémique : et quelles peuvent être ces compensations, sinon la certitude d’avoir accéléré la propagation des connaissances utiles par des moyens dont le concours était indispensable9 ?

    II. Encyclopédisme et classement disciplinaire sous la Restauration : le projet de la Revue encyclopédique

    5La notion de « lecteurs visés » nous permet de mieux comprendre la stratégie éditoriale et de communication adoptée par le comité de rédaction de la Revue encyclopédique. Les savants et auteurs qui composent la grande famille des collaborateurs appartiennent à différentes communautés textuelles qui, dans le cadre du mensuel parisien, sont prises en charge par la subdivision disciplinaire des différentes rubriques du périodique. Mais la mission « encyclopédique » du mensuel dirigé par Marc-Antoine Jullien de Paris supposait que chaque collaborateur interprète le rôle de l’« écrivain périodique » tenant compte d’un lectorat autre que celui spécialisé dans un domaine disciplinaire spécifique.

    6S’interroger sur les dynamiques du maillage de relations interdisciplinaires qui, au fil des années, se sont cristallisées autour de la Revue encyclopédique, appelle une question préalable, celle de la notion de communauté savante que le mensuel parisien prenait comme modèle. La république des lettres était son horizon, aplanir les obstacles qui séparaient les travaux littéraires et scientifiques son enjeu. Dans une conjoncture de redéfinition des normes de consécration institutionnelle, d’affirmation de l’esprit de spécialisation, de polarisation des champs disciplinaires, de distinction entre la science utile et le savoir spéculatif, de questionnements sur l’identité de l’écrivain et du savant, les fondateurs de la Revue encyclopédique, dès 1818, relevaient le défi de réduire les distances entre les lettres et les sciences, entre le « savant philosophe » et le « professeur » en optant pour le dispositif du « périodique »10. Dès lors, l’enjeu de la Revue encyclopédique était double : d’une part, conférer une légitimité à un modèle de solidarité savante consacré par l’Institut national de 1795, d’autre part, éviter que le dessein de réunir les différents domaines de production intellectuelle dans le cadre d’une revue mensuelle puisse être perçu comme une atteinte à l’autonomie méthodologique propre à chaque discipline.

    7Le premier cahier de la Revue encyclopédique voit le jour en janvier 181911. Il s’agit d’une revue à parution mensuelle, organisée en quatre rubriques « Mémoires, Notices et Mélanges », « Analyses d’ouvrages », « Nouvelles littéraires », « Bulletin Bibliographique ». L’organisation des rubriques et des tables, le choix des disciplines et de leur hiérarchisation traduisaient le jugement que l’équipe de rédacteurs portait sur la communauté scientifique et littéraire ainsi que sur les institutions académiques de l’époque. La rubrique « Analyses d’ouvrages » est organisée selon un classement disciplinaire institutionnellement non consacré par la Restauration : sciences physiques et mathématiques ; sciences morales et politiques ; littérature et beaux-arts. Il s’agissait d’un choix épistémologique crucial, qui renvoyait explicitement à l’ordre disciplinaire mis en place au sein de l’Institut national, lors de sa création en 1795. La réorganisation disciplinaire de l’Institut national avait marqué la rupture avec une organisation académique qui, jusque-là, avait secondé des pratiques spécialisées et érudites. Cette conception encyclopédique des sciences, qui encourageait la réorganisation des différentes pratiques disciplinaires autour de normes communes, consacrait la vocation politique et sociale des savoirs et de leurs représentants12.

    8La remise en cause, dès 1800, de cette conception de la science des méthodes ainsi que de la mission politique des savants et des hommes de lettres s’affirme par l’abolition, au sein de l’Institut national, de la classe des sciences morales et politiques et par la restauration d’une grande partie des anciennes Académies13. Quinze ans après la suppression de la classe des sciences morales et politiques, le choix épistémologique de la rédaction de la Revue encyclopédique d’adhérer au classement disciplinaire consacré par l’Institut national de 1795 dissimulait une critique au contrôle des modes de canonisation sociale et culturelle qui s’était affirmé sous l’Empire et qui perdurait sous la Restauration. Il ne s’agissait pas pour autant d’une décision nostalgique ; dès 1819, la rédaction de la Revue encyclopédique se donna pour objectif d’investir le nouveau mensuel d’un rôle de négociation entre le classement institutionnalisé et le classement souhaité, entre l’organisation des savoirs, telle qu’elle s’était affirmée tout au long de l’Empire ainsi que des premières années de la Restauration, et la vision « idéologique » de la science des méthodes.

    9L’organisation du nouveau mensuel selon l’ordre disciplinaire adopté par l’Institut national de 1795 offrait un espace de classement scientifique et littéraire complémentaire à l’organisation institutionnelle des savoirs. Cette hypothèse est confirmée par l’analyse à la fois quantitative, sociale et épistémologique de la Revue encyclopédique et de sa rubrique « Analyses d’ouvrages ». Le premier constat est que le sous-titre la Revue encyclopédique14 renvoie à un rapport privilégié que la rédaction du mensuel parisien entretient avec l’Institut national (fig. 1).

    Figure 1. Les collaborateurs de la Revue encyclopédique (1819-1831) et l’ Institut national (1804-1831)

    Image

    Légende : La figure 1 se compose des données suivantes :

    10Mais, si d’une part le comité de rédaction ne souhaitait pas se situer à l’écart des grandes institutions savantes, d’autre part, il créait un espace de consécration de la vocation politique et sociale des savoirs. Entre 1819 et 1830, la section « Sciences morales et politiques » accueillait 48 % de la totalité des comptes rendus publiés dans la rubrique des « Analyses d’ouvrages »15. De plus, en mettant en relation les données des parcours individuels des collaborateurs de la section « Sciences morales et politiques » de la rubrique des « Analyses d’ouvrages », il apparaît que certains d’entre eux, à partir de 1832, deviendront membres de l’Académie des sciences morales et politiques de l’Institut national (fig. 2).

    Figure 2. Les collaborateurs de la section « Sciences morales et politiques » de la Revue encyclopédique (1819-1831) et l’ Institut national (1816-1840)

    Image

    Légende : La figure 2 se compose des données suivantes :

    11Dans un contexte d’augmentation de la production d’une presse de plus en plus spécialisée et dépositaire de la normalisation disciplinaire de l’époque, la Revue encyclopédique s’imposait comme un périodique ayant vocation à incarner la négociation possible entre l’encyclopédisme et la spécialisation :

    Il existe, en effet, au milieu de nous, un grand nombre de journaux et de recueils consacrés à des branches particulières et spéciales des sciences, à l’histoire naturelle, à la physique, à la chimie, à la météorologie, à la médecine, à la pharmacie, aux mathématiques, à l’économie rurale et domestique, aux arts industriels, au commerce, à la religion, à la philosophie, à l’éducation, à la législation et à la jurisprudence, à la politique, à la connaissance des langues, à la littérature, à la bibliographie, à l’érudition, aux beaux-arts, aux sciences et aux arts militaires, même aux modes et à leurs continuelles variations, etc. Mais ces Recueils, destinés à une classe particulière de lecteurs, et qui traitent seulement de quelques objets déterminés, ne peuvent présenter l’ensemble des produits de la pensée humaine, appréciés dans leurs rapports mutuels et devenus plus instructifs par leurs rapprochements. Loin d’entrer en concurrence avec ces différentes sortes d’écrits, nous pourrons, en suivant la direction qui nous appartient, contribuer à étendre leur réputation, et rendre leur circulation plus générale et plus facile. Car, nous publierons, à divers intervalles, des résumés de ce qu’ils auront offert de plus substantiel, ou même l’analyse des matières qu’ils auront traitées16.

    12Quelques semaines avant la parution du premier cahier de la Revue encyclopédique, Marc-Antoine Jullien de Paris, dans l’Esquisse d’un essai sur la philosophie des sciences, contenant un nouveau projet d’une division générale des connoissances humaines17, considérait l’encyclopédisme comme une voie de compromis entre l’individualisme propre au « génie » et l’esprit de « collaboration », entre la « professionnalisation des savoirs » et le « progrès des savoirs ». Selon les fondateurs de la Revue encyclopédique, les notions de spécialisation et d’encyclopédisme n’étaient pas antinomiques ; la spécialisation des savoirs ne s’opposait pas à la possibilité de conserver une totalité des savoirs. La contradiction ne pouvait subsister que là où la spécialisation aurait eu vocation à favoriser l’esprit de coterie et de professionnalisation, à alimenter l’intérêt des carrières individuelles au détriment de celui du progrès des civilisations18. D’ailleurs, Marc-Antoine Jullien de Paris, dans son rôle de directeur d’un mensuel à vocation encyclopédique, n’hésitait pas à dénoncer publiquement le risque que les collaborateurs délaissent le plan de la revue « pour servir des intérêts de personnes ou de localité, ce qui est le grand obstacle, toujours renaissant, contre lequel nous devons lutter sans cesse »19. Cette inquiétude était aussi adressée aux dérives engendrées par l’esprit d’académisme :

    Il est cependant quelques objets d’un grand intérêt de localité dont on regrette de ne pouvoir s’occuper, mais que l’on perd nécessairement de vue, en portant ses regards autour d’un vaste horizon : les concours académiques sont dans ce cas. Si les programmes circonscrivent la question dans un espace qui ne puisse admettre qu’un très petit nombre de concurrens placés sur les lieux mêmes, il serait fort inutile de les promulguer au loin. La Revue Encyclopédique manquerait son but, si les pages qu’elle destine à seconder les travaux d’un intérêt général se trouvaient envahies par des recherches trop spéciales, ou trop locales20.

    13D’où la différence essentielle qui subsistait, selon les fondateurs de la Revue encyclopédique, entre la notion d’Académie et celle d’institution ; cette dernière, contrairement à la première, avait vocation, par sa structure même, à créer les conditions organisationnelles nécessaires à « coordonner toutes les forces intellectuelles de la France, et de faire concourir de manière la plus avantageuse aux progrès des connaissances et à la propagation des lumières dans toutes les classes de la nation »21. Le projet de la Revue encyclopédique est ainsi chargé d’enjeux non seulement intellectuels mais aussi politiques. Selon Marc-Antoine Jullien de Paris, les guerres entre les nations, comme la bataille des carrières, ne pouvaient trouver d’apaisement que dans le but commun du progrès des civilisations :

    Elle paraît devoir acquérir plus que jamais dans l’opinion, comme elle l’a depuis son origine en réalité, le caractère d’une entreprise d’utilité publique qui vient satisfaire à un besoin généralement senti, celui de rapprocher et de comparer les nations et leurs travaux, les sciences et leurs produits, pour les avancer et les féconder par ce rapprochement et cette comparaison. Il s’agit d’établir des relations plus intimes entre les nations, de faire qu’elles puissent s’entraider, se compléter les unes par les autres ; car les peuples, ainsi que les individus, sont comme incomplets, s’ils restent isolés. L’homme isolé n’est rien ; il est écrasé par le sentiment de sa faiblesse. Les hommes combinés acquièrent d’immenses moyens d’action : il en est de même des nations. Dans leur état d’isolement elles sont faibles et impuissantes ; par leurs communications réciproques, rendues faciles et actives, par un échange continuel des productions de leur sol, de leur industrie et de leur intelligence, elles s’entraident, s’éclairent, se fortifient, s’améliorent ; elles sont intéressées à transporter, dans la sphère paisible de l’industrie, des lettres et des arts, cette activité employée trop longtems d’une manière funeste au profit des conquérans et des ambitieux dans les carrières orageuses de la politique et de la guerre. Les conquêtes honorables et utiles pour l’homme sont celles qui peuvent étendre son empire sur la nature, et lui acquérir de nouveaux moyens de remplir sa noble destination sur la terre, d’augmenter à la fois ses forces physiques, sa puissance intellectuelle sa dignité morale et son industrie sociale. La sociabilité perfectionnée, les échanges, les secours mutuels, une combinaison bien entendue entre les divers gouvernemens et les états même plus éloignés, sont un moyen efficace d’affermir la paix générale, de prévenir les révolutions et les troubles, d’assurer la tranquillité et le bonheur des peuples, de consolider les trônes qui n’ont point de base plus sûre et de plus forte garantie que la félicité publique22.

    14Pour les fondateurs de la Revue encyclopédique, tout se jouait sur le principe d’intégration entre le particulier et le général, l’individuel et le collectif, la nation et la confédération. L’ambition d’offrir un point de vue plus général et non spécialisé sur les sciences, de façon à les rendre plus accessibles et à considérer leurs progrès dans une perspective interactive, devenait la métaphore du rapport confédératif qui devait s’établir entre les nations européennes.

    III. L’encyclopédisme comme toile de réseaux

    15Les cahiers de la Revue encyclopédique publiés entre 1819 et 1830, observés dans leur ensemble, évoquent une sorte de machine à ourdissage qui, de mois en mois, d’année en année, parvient à tisser une toile de points de vue et de champs disciplinaires comme un ensemble de liens et de synergies possibles. Dans un contexte de redéfinition des normes de consécration institutionnelle, d’affirmation de l’esprit de spécialisation, de questionnement sur l’identité individuelle et collective de l’écrivain et du savant ainsi que sur les frontières de la république des lettres, l’idéal de l’unité encyclopédique semble ici laisser place à celui de modèle de confédération pluridisciplinaire où se combinent de multiples trajectoires intellectuelles et politiques. Si les répartitions des fonctions rédactionnelles ainsi que la configuration précise des rapports internationaux nous sont, faute d’archives, le plus souvent largement inconnues, en revanche, l’itinéraire intellectuel et politique, le statut social, les pratiques de sociabilité, les rapports d’amitié et de patronage contribuent à déterminer le rôle que chaque collaborateur joue au sein de la Revue encyclopédique. Nul doute que, si pour certains, elle représente un instrument potentiel de visibilité, de légitimation et de revenu, les enjeux peuvent être, par contre, différents pour ceux dont l’autonomie économique et la consécration institutionnelle sont consolidées. De même, le poids ou la position d’un collaborateur au sein de l’équipe sont directement proportionnels à l’étendue géographique, à l’influence politique et au prestige intellectuel de ses réseaux.

    16Comment prend forme le projet de la Revue encyclopédique ? Qui sont ses initiateurs ? Quels réseaux se composent et se mobilisent autour de ce nouveau projet ? Comme le rappelle Daniel Roche, « la difficulté réside comme pour tout système d’éléments en interaction, organisants et organisés, à comprendre plus ce qu’il n’est pas que ce qu’il est »23. Dans le cas spécifique de la Revue encyclopédique, il s’agit d’une difficulté qui se présente dès que nous essayons de reconstituer le noyau dur de ses fondateurs. La plupart des études contournent la question, soit en limitant leur analyse au travail de coordination du directeur Marc-Antoine Jullien de Paris, soit en se focalisant sur le rôle joué par les collaborateurs des Annales encyclopédiques (1817-1818). Inscrire les débuts de la Revue encyclopédique dans le cadre d’un itinéraire politique et intellectuel individuel ou de celui d’une rédaction préconstituée serait réducteur.

    17Le périodique littéraire entretient avec la notion de réseau un rapport de transitivité à la fois spatiale et temporelle. D’une part, l’évolution des équilibres et des hiérarchies internes à un réseau peut influer sur le destin éditorial et économique d’une entreprise journalistique, d’autre part, la suppression, le rachat ou la refondation d’un journal peuvent, à leur tour, entraîner la reconfiguration et la réactivation de ces mêmes convergences d’intérêts autour d’un nouveau projet. L’intention n’est pas tant de restituer l’image d’un projet périodique, émanation d’un groupe organisé, d’une société ou d’une institution, que d’identifier les enjeux qui, à la fin de l’année 1818, ont pu mobiliser ce premier noyau de collaborateurs autour d’un projet périodique tourné vers les modèles de solidarité savante et d’unité des savoirs.

    18C’est pourquoi nous nous proposons de remonter les pistes des rapports et des convergences d’intérêts qui sont à l’origine de la Revue encyclopédique à partir de deux différentes perspectives d’analyse. La première nous invite à nous interroger sur les périodiques qui, avant la création de la Revue encyclopédique, ont concouru à l’agencement et à la dynamisation de ce premier réseau de collaborateurs. Jusqu’à présent, la plupart des études ont eu tendance à considérer la Revue encyclopédique comme la continuation du travail inauguré, vingt-cinq ans plus tôt, par Aubin-Louis Millin de Grandmaison, directeur du Magasin encyclopédique (1795-1816) et, à partir de 1817, des Annales encyclopédiques (1817-1818)24. Mais, pour comprendre les liens qui unissent ces trois expériences périodiques, il est essentiel de distinguer la stratégie éditoriale mise en œuvre à l’occasion de la fondation de la Revue encyclopédique des différentes pratiques journalistiques dont les premiers fondateurs étaient porteurs. Autant les Annales encyclopédiques ont pu représenter un tremplin pour le lancement de la Revue encyclopédique, autant d’autres modèles périodiques ont pu intervenir dans sa conception. La seconde perspective nous ouvre les portes des institutions et des sociétés savantes dont certains de ces initiateurs étaient, en 1818, les membres. Le sous-titre de la Revue encyclopédique témoigne d’un lien privilégié avec l’Institut. Et pourtant, les itinéraires des différents protagonistes qui ont concouru au lancement du projet attestent que les débuts de la Revue encyclopédique doivent être pensés en relation avec d’autres lieux de sociabilité comme la Société d’encouragement de l’industrie nationale et la Société d’instruction élémentaire, où s’entretiennent des relations et des liens décisifs pour l’essor du projet.

    1. Les réseaux consolidés des journaux

    19Que l’on se tourne vers les sources de l’époque ou vers les études sur la Revue encyclopédique, la question de ses débuts est cantonnée soit dans le parcours intellectuel et politique de son directeur Marc-Antoine Jullien de Paris, soit dans la continuité de l’expérience du Magasin encyclopédique25 et des Annales encyclopédiques26. Mais, dans un cas comme dans l’autre, le risque est d’ignorer l’importance des jeux de réseaux qui sont à l’origine d’un périodique qui pose explicitement la question de la place de l’encyclopédisme et des rapports entre savants et hommes de lettres dans l’espace intellectuel et politique de la Seconde Restauration. Dans le prospectus publié en octobre 1818 et dans l’introduction au premier cahier de janvier 1819, on discerne les traces d’un projet qui, au fil des pages, se précise dans la volonté des fondateurs de construire une identité programmatique originale. La préoccupation du comité de rédaction n’était pas tant de se réclamer d’un modèle que d’en proposer un.

    20Mais alors, pourquoi les débuts de la Revue encyclopédique se confondent-ils avec la disparition, en août 1818, de Aubin-Louis Millin de Grandmaison et avec la décision des collaborateurs de ce dernier de mettre fin, dès le cahier de décembre de la même année, à l’expérience des Annales encyclopédiques ? De plus, pourquoi Marc-Antoine Jullien de Paris prédomine-t-il sur la scène des fondateurs ? Gabriel Peignot, en 1823, dans son Manuel du bibliophile, ou Traité du choix des livres, en évoquant les deux années de publication des Annales encyclopédiques, écrivait :

    Ces deux années ont eu les mêmes succès que la collection précédente. M. Millin étant mort, ce journal est passé entre les mains de M. Julien, et il se continue depuis le 1er janvier 1819, sous le titre de Revue encyclopédique27.

    21L’amalgame avec la clôture définitive de l’expérience des Annales encyclopédiques trouve, en réalité, une partie de son origine dans le prospectus et dans l’introduction au premier cahier de la Revue encyclopédique. Dans l’avis aux lecteurs du prospectus, les fondateurs du nouveau mensuel parisien déclaraient :

    Les Annales encyclopédiques devant cesser de paraître, à la fin de l’année, par suite de la mort de M. Millin, et plusieurs abonnés et correspondans de ce Recueil ayant exprimé le désir d’en voir paraître une continuation, la société qui rédige la Revue encyclopédique s’est réunie avec les principaux collaborateurs des Annales, pour offrir aux anciens abonnés un Recueil du même genre, mais exécuté sur un plan absolument nouveau et plus complet.

    Cette Société compte aussi parmi ses membres quelques-uns des anciens rédacteurs de la Revue philosophique, du Mercure de France, du Mercure étranger et des Archives littéraires, dont les utiles travaux ont été appréciés par un public éclairé28.

    22Trois mois plus tard, le prospectus était réélaboré sous forme d’introduction au premier cahier de la Revue encyclopédique29 et l’avis30 aux lecteurs devenait une simple note explicative au contenu sensiblement modifié ; la Revue philosophique (1794-1807), le Mercure de France, le Mercure étranger (1813-1816) et les Archives littéraires (1804-1808) disparaissent et le Magasin encyclopédique entrait en scène aux côtés des Annales encyclopédiques :

    Comme les Annales encyclopédiques ont cessé, après la mort de M. le chevalier Millin, qui avait rendu d’importans services aux lettres, aux sciences et aux arts, par son Magasin encyclopédique et par ses Annales, continués avec persévérance pendant vingt-trois années (depuis 1795 jusqu’en 1818), et comme plusieurs abonnés et correspondans de ce Recueil avaient exprimé le désir d’en voir paraître une continuation, la société qui rédige la Revue encyclopédique s’est réunie avec les principaux collaborateurs du Magasin encyclopédique et des Annales, pour offrir aux anciens abonnés un Recueil du même genre, mais exécuté sur un plan beaucoup plus complet. Les correspondans des Annales sont invités à continuer avec les rédacteurs de la Revue encyclopédique les relations qu’ils avaient avec feu M. le chevalier Millin31.

    23Le rapport de continuité entre l’équipe de la Revue encyclopédique et les comités de rédaction des journaux dirigés par Aubin-Louis Millin de Grandmaison était mis en avant au détriment des périodiques qui, trois mois plus tôt, étaient cités dans l’avis aux lecteurs du prospectus. La disparition de Millin de Grandmaison avait remis en discussion le destin d’un périodique conçu et organisé autour du profil intellectuel et des relations savantes de son directeur. Aucun des membres du comité de rédaction n’aurait pu remplacer Millin de Grandmaison sans envisager de soumettre le périodique à une rénovation profonde. Mais il s’agissait d’une opération qui risquait d’aliéner l’intérêt des abonnés sans en garantir l’acquisition de nouveaux. Marc-Antoine Jullien de Paris le savait bien lui qui, en 1817, de retour de son exil en Suisse32, avait intégré la rédaction des Annales encyclopédiques. D’où la décision de ce dernier d’essayer de fédérer les collaborateurs des Annales encyclopédiques autour d’un projet nouveau et totalement émancipé de la ligne éditoriale des journaux dirigés par Millin de Grandmaison. Certes les Annales encyclopédiques représentaient un important point d’appui à partir duquel pouvait se mettre en place le lancement de la Revue encyclopédique. Mais l’ambition étant de réaliser un périodique qui ne se voulait pas l’émanation directe des Annales encyclopédiques, il était important de parvenir à maintenir les deux entreprises bien distinguées l’une de l’autre ; d’autant plus que, comme nous le suggère le prospectus de 1818, les débuts de la Revue encyclopédique doivent être analysés en fonction d’autres expériences périodiques.

    24Les quelques différences entre le prospectus de 1818 et l’introduction de 1819 s’ouvrent à d’autres interprétations possibles dès lors que nous les inscrivons dans le contexte de la campagne d’abonnements de la Revue encyclopédique. L’avis du prospectus et la note de l’introduction résument les axes fondamentaux d’une stratégie de communication qui avait pour but de conquérir un lectorat, certes plus large, mais tout de même inclusif de celui des Annales encyclopédiques.

    25Le silence des sources sur le noyau dur des fondateurs est en partie atténué par le contenu du numéro du 30 janvier 1819 de la Bibliographie de la France ou Journal général de l’imprimerie et de la librairie, où, l’annonce de la parution du premier cahier de la Revue encyclopédique était suivie de la longue liste alphabétique des 58 noms de tous ceux qui, sans indications de rôle, avaient contribué à son élaboration33. Cette première équipe représente 27 % de l’ensemble de ceux qui, entre 1819 et 1831, ont collaboré de manière non anonyme à la Revue encyclopédique. Cette première équipe comptait, parmi ses membres, 21 anciens rédacteurs, collaborateurs ou correspondants34 de la Revue philosophique, du Mercure étranger, des Archives littéraires, du Magasin encyclopédique et des Annales encyclopédiques. Il s’agissait de 21 collaborateurs qui, à leur tour, se plaçaient au croisement des rédactions des différents journaux dans le sillage desquels la Revue encyclopédique voyait le jour.

    26La Revue philosophique, le Mercure étranger, les Archives littéraires, le Magasin encyclopédique et les Annales encyclopédiques constituaient un noyau dur de réseaux qui, depuis 1794, s’étaient tissés et consolidés dans les milieux de la presse périodique à vocation encyclopédique (cf. fig. 3).

    Figure 3. Les fondateurs de la Revue encyclopédique (1819) et les réseaux de la presse à vocation encyclopédique

    Image

    Légende : La figure 3 se compose des données suivantes :

    27Sans compter que les réseaux des journaux ont contribué, au fil des années, à fédérer de nouveau collaborateurs (cf. fig. 4).

    Figure 4. Les collaborateurs de la Revue encyclopédique (1819-1831) et les réseaux de la presse à vocation encyclopédique

    Image

    Légende : La figure 4 se compose des données suivantes :

    2. Les réseaux de sociabilité

    28La Revue encyclopédique, dès ses débuts, entretient avec la notion de « sociabilité » un lien très étroit. Si le « réseau » constitue la toile des rapports qui, matériellement contribuent à la production et à la diffusion du périodique, la « sociabilité » inscrit les relations dans le cadre des jeux de consécration et de réputations. À partir de 1821, le directeur Marc-Antoine Jullien de Paris n’hésitait pas à attribuer à la Revue encyclopédique un statut d’« institution » :

    La Revue encyclopédique est moins un ouvrage périodique ordinaire qu’une sorte d’institution qui a pour objet d’établir un moyen central de communication et de correspondance entre les hommes qui aiment à contribuer aux progrès de la civilisation35.

    29Accorder à la Revue encyclopédique le statut d’une « institution », d’un périodique fonctionnant selon les règles de sélection des travaux, de normes de validation et de diffusion des savoirs typiques d’une société savante, contribuait à conférer au mensuel une légitimation. Comme nous avons déjà pu l’observer, la Revue encyclopédique témoigne d’un lien privilégié avec l’Institut national. Et pourtant, les itinéraires des différents protagonistes qui ont concouru au lancement et à la réalisation du projet attestent que les débuts de la Revue encyclopédique doivent être pensés en relation avec des lieux de sociabilité tels que la Société d’encouragement de l’industrie nationale, la Société d’instruction élémentaire, la Société de géographie, la Société de la morale chrétienne, où s’entretiennent des relations et des liens décisifs pour l’essor du projet du mensuel parisien (cf. fig. 5 et 6).

    Figure 5. Les fondateurs de la Revue encyclopédique (1819) et les réseaux de sociabilité

    Image

    Légende : La figure 5 se compose des données suivantes :

    Figure 6. Les collaborateurs de la Revue encyclopédique (1819-1831) et les réseaux de sociabilité

    Image

    Légende : La figure 6 se compose des données suivantes :

    30Lorsqu’on aborde l’étude d’un périodique comme la Revue encyclopédique il ne faut pas oublier que ce mensuel, qui s’adressait à un public de savants, de gens de lettres et d’élites intellectuelles françaises, européennes et d’outre-mer, est une entreprise éditoriale qui se situe au cœur du monde de la production et de la diffusion du livre36. De par son statut d’instrument de sélection bibliographique, de rédaction d’articles, de comptes rendus d’ouvrages et de notices, la Revue encyclopédique nécessitait une vaste équipe de collaborateurs37. Il s’agit d’un élément d’analyse essentiel qui permet d’opérer une distinction entre le noyau dur des fondateurs et des collaborateurs qui avaient adhéré à la « cause » de l’encyclopédisme et les contributeurs et seconds couteaux pour qui le mensuel parisien représentait, certes, un prestigieux moyen de visibilité, mais, surtout, une source de rétribution38.

    Notes de bas de page

    1 Labrosse Claude, 1973, « Pour une étude synthétique de l’instrument périodique », in Centre d’étude du xviiie siècle (Lyon 2), Études sur la presse au xviiie siècle, Lyon, Centre d’étude du xviiie siècle, t. 1 Les Mémoires de Trévoux ; voir aussi Labrosse Claude et Retat Pierre, 1985, L’instrument périodique. La fonction de la presse au xviiie siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon.

    2 Bellos David, 1990, « La conjoncture de la production », in Chartier Roger et Martin Henri-Jean (dir.), Histoire de l’édition française. Le livre triomphant 1660-1830, Paris, Fayard/Le Cercle de la Librairie, p. 730-740. Malgré l’impossibilité de chiffrer de manière exacte la production des livres entre 1816 et 1830, l’évolution est évidente. Après une véritable explosion entre 1816 et 1820, la production éditoriale connaît une croissance régulière jusqu’en 1826, année pendant laquelle elle ressent fortement la crise financière générale. À partir de ce moment, la production chute progressivement jusqu’à connaître sa grande crise pendant la révolution de Juillet (ibid., p. 730-735 et tableau 2 « Production de livres et réimpressions, 1810-1829 », p. 737). Mais, selon les fondateurs de la Revue encyclopédique, cet essor concerne aussi les publications périodiques spécialisées, cf. le prospectus de la Revue encyclopédique, 1818, p. 5 : « Notre Revue encyclopédique, établie sur le plan de quelques journaux anglais et allemands qui jouissent d’une grande célébrité, vient occuper une place restée jusqu’à présent vacante en France, et remplir une lacune que plusieurs bons esprits avaient remarquée. Il existe, en effet, à Paris, un grand nombre de journaux et de recueils consacrés à des branches particulières et spéciales des sciences, à l’histoire naturelle, à la physique, à la chimie, à la médecine, à la pharmacie, aux mathématiques, à l’économie rurale, aux arts industriels, aux commerces, à la religion, à la philosophie, à l’éducation, à la législation et à la jurisprudence, à la politique, à la connaissance des langues, à la bibliographie, à l’érudition, aux beaux-arts, aux sciences et aux arts militaires, etc. Mais, ces Recueils, destinés à une classe particulière de lecteurs, et qui traitent seulement de quelques objets déterminés, ne peuvent présenter l’ensemble des produits de la pensée humaine, appréciés dans leurs rapports mutuels et devenus plus instructifs par leurs rapprochemens ».

    3 Jullien Marc-Antoine, 1819, « Introduction », Revue encyclopédique, vol. 1, p. 16.

    4 Nous devons cette notion de « hyperlecteur » aux travaux de Alberto Cadioli. Lorsqu’en italien nous employons l’expression « hyperlecteur », nous indiquons un grand lecteur. Pour Cadioli, il s’agit de reprendre la valeur d’origine du préfixe « hyper » (uper en grec), c’est-à-dire « au nom de ». Dans le cadre des travaux de Cadioli, l’adjectif « hyperlecteur » est attribué à l’éditeur contemporain (indépendamment qu’il s’agisse du patron de la maison d’édition, d’un consultant, d’un directeur de collection, d’un rédacteur) ; il tient pour rôle de mettre en évidence le rapport entre une édition spécifique et la communauté de lecteurs à laquelle elle s’adresse. Certes, le glissement ici opéré en conférant cet adjectif à la figure du directeur/rédacteur en chef d’un périodique et non à celle de l’éditeur (dans toutes ses déclinaisons possibles), déplace la perspective d’analyse de la transmission du/des textes. Cadioli Alberto, 2002, « Sur les lectures de l’éditeur hyperlecteur », in Vincent Josée et Watteyne Nathalie, Autour de la lecture. Médiations et communautés littéraires, Québec, Nota Bene, p. 44. Voir aussi Cadioli Alberto, 2000, L’editore e i suoi lettori, Casagrande, Bellinzona.

    5 Marchant de Beaumont François-Marie, 1823, Le Nouveau conducteur de l’étranger à Paris, dixième édition revue, augmentée, corrigée, Paris, J. Moronval, p. 26-27.

    6 Jullien Marc-Antoine, 1823 (janvier), « Lettre à MM. les Collaborateurs et les Correspondans de la Revue Encyclopédique, en France et dans les pays étrangers », Revue encyclopédique, vol. 17, p. 14.

    7 Ibid.

    8 Ibid., p. 15.

    9 « De l’influence des revues sur la propagation de l’esprit philosophique », Revue encyclopédique, vol. 40, octobre 1828, p. 6-7.

    10 Prospectus de la Revue encyclopédique, 1818.

    11 Revue encyclopédique, ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. Par une réunion des membres de l’Institut et d’autres hommes de lettres, Paris, 1819.

    12 Chappey Jean-Luc, 1999, « Usages et enjeux politiques d’une métaphorisation de l’espace savant en Révolution : “l’encyclopédie vivante” de la République thermidorienne à l’Empire », Politix. Revue des sciences sociales du politique, n° 48, p. 37-70 ; 2002, Des anthropologues sous Bonaparte. La Société des observateurs de l’homme (1799-1804), Paris, Société des études robespierristes ; 2006, « De la science de l’homme aux sciences humaines : enjeux politiques d’une configuration de savoir (1770-1808) », Revue d’histoire des sciences humaines, vol. 2, n° 15 Naissances de la science sociale (1750-1855), p. 43-68 ; 2006 (octobre-décembre), « Héritages républicains et résistances à “l’organisation impériale des savoirs” », Annales historiques de la Révolution française, n° 346, p. 97-120 ; Hahn Roger, 1993, L’anatomie d’une institution scientifique. L’Académie des sciences de Paris, 1666-1803, Paris, Éditions des archives contemporaines, p. 445 ; Chappey Jean-Luc, 1997, « Les sociétés savantes à l’époque consulaire », Annales historiques de la Révolution française, n° 309, p. 451-472.

    13 Il faudra attendre l’initiative du ministre de l’Instruction François Guizot pour que, en 1832, l’Académie des sciences morales et politiques puisse retrouver sa place parmi les autres sections de l’Institut.

    14 Revue encyclopédique, ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. Par une réunion des membres de l’Institut et d’autres hommes de lettres, Paris, 1819.

    15 Nombre de comptes rendus (en pourcentage) publiés, entre 1819-1831, dans les trois sections disciplinaires de la rubrique « Analyses d’ouvrages » : Sciences physiques et mathématiques 22 % ; Sciences morales et politiques 48 % ; Littérature et beaux arts 30 %.

    16 Jullien Marc-Antoine, « Introduction », art. cit., p. 7-8.

    17 Jullien Marc-Antoine, 1818 (décembre), « Esquisse d’un essai sur la philosophie des sciences, contenant un nouveau projet d’une division générale des connoissances humaines », Annales encyclopédiques, vol. vi, p. 336-359. L’essai a été republié sous forme de brochure à Paris en 1819. Je fais ici référence à la brochure.

    18 Bret Patrice et Chappey Jean-Luc, 2012, « Spécialisation vs encyclopédisme ? Les journaux encyclopédiques entre histoire des sciences et histoire politique », La Révolution française. Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française [En ligne], n° 2 La presse, mis en ligne le 15 septembre 2012 [consulté le 11 août 2015], URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lrf/515.

    19 « Observations adressées aux collaborateurs et aux Correspondants de la Revue encyclopédique, sur la manière la plus utile de rassembler les matériaux de ce Recueil », Revue encyclopédique, vol. 29, janvier 1826, p. 13.

    20 Ibid.

    21 « Considérations générales sur la Républiques des Lettres en 1827 », Revue encyclopédique, vol. 37, janvier 1828, p. 11-12 : « Les vues qui dirigèrent les fondateurs de l’Institut national de France furent justes et d’une grande utilité : mais cette belle institution littéraire ne reçut pas une organisation assortie à la destination qu’on aurait dû lui assigner. Il ne s’agissait point de créer une Académie encyclopédique, mais de coordonner toutes les forces intellectuelles de la France, et de faire concourir de manière la plus avantageuse aux progrès des connaissances et à la propagation des lumières dans toutes les classes de la nation. Il fallait, par conséquent, établir des relations, des devoirs mutuels entre l’Institut de la capitale et ceux que l’on eût formés dans les départemens ; la surveillance des écoles publiques leur eût été confiée ; c’est dans leur sein que l’on eût trouvé réunis tous les élémens d’une instruction normale pour former des instituteurs. Les membres résidents à Paris auraient pu être une députation des Instituts de département, y compris celui de la Seine, etc. Il serait facile d’adapter à ce projet les dispositions organiques au moyen desquelles ou ferait sentir combien il serait praticable : et, si rien ne s’opposait à ce qu’il fût exécuté, on ne peut douter qu’il ne fût très-avantageux ».

    22 Jullien Marc-Antoine, 1821, « Coup d’œil général sur la Revue encyclopédique et sur les huit premiers volumes de ce Recueil », Revue encyclopédique, vol. 9, p. 8-10.

    23 Beaurepaire Pierre-Yves, 2002, La plume et la toile. Pouvoirs et réseaux de correspondance dans l’Europe des Lumières, Artois, Artois presses université, p. 9.

    24 Sur le Magasin encyclopédique et Millin de Grandmaison, voir la contribution de Jean-Luc Chappey dans ce volume. Sur les réseaux européens construits autour de ce périodique, cf. Martin Virginie, 2012, « Les enjeux diplomatiques dans le Magasin encyclopédique (1795-1799) : du rejet des systèmes politiques à la redéfinition des rapports entre les nations », La Révolution française [En ligne], n° 2, mis en ligne le 15 septembre 2012 [consulté le 1er octobre 2017], URL : http://lrf.revues.org/610.

    25 Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, par A.-L. Millin. Imprimerie des antiquités nationales, chez F. M. Boileau, 1er décembre 1792-1er mars 1793. Le journal cessait de paraître le 1er mars 1793, après le cinquante-troisième numéro. Comme souligné dans la biographie rédigée par Charles Guillaume Krafft pour les Annales encyclopédiques, Millin de Grandmaison, depuis 1795, avait été au centre des rapports qui animaient la vie du Magasin encyclopédique. Après une première tentative en 1792, Millin de Grandmaison, François-Joseph Noël et Israël Warens, fondent, en juin 1795, le Magasin encyclopédique. Mais très rapidement Noël et Warens quittent l’aventure et Millin de Grandmaison, qui le 10 juin 1795 avait succédé à l’abbé Barthélemy au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, devient le rédacteur en chef du Magasin encyclopédique. C’est le début d’une longue aventure interdisciplinaire et cosmopolite qui a pour cadre le cabinet des médailles ; le rôle de rédacteur en chef et celui de conservateur se confondent. Désormais, le cabinet des médailles n’est plus seulement connu pour ses collections, mais devient vite célèbre pour les « Thés littéraires » que, chaque semaine, Millin de Grandmaison y organise et où défilent les conservateurs de la Bibliothèque nationale, les professeurs des écoles centrales de Paris, quelques députés et diplomates, ainsi que de nombreux collaborateurs français et étrangers du Magasin encyclopédique. Contrairement à d’autres périodiques tels que La Décade philosophique, le journal dirigé par Millin de Grandmaison parvient à passer indemne au travers des différents bouleversements politiques jusqu’à la Seconde Restauration. Sur le sujet, voir Millin de Grandmaison Aubin-Louis, 1796, « A. L. Millin aux souscripteurs du Magasin encyclopédique », Magasin encyclopédique, vol. 1, p. vii-x : « C’est moi qui ai conçu le projet de ce journal et qui, depuis son origine, ai dirigé seul son exécution. Les deux collègues qui s’étoient associés à mes travaux n’ont pas pu me seconder : le premier, le citoyen Noël, ministre de la République française auprès de la République batave, m’a fourni quelques articles qui ont été lus avec intérêt ; mais il n’a pas pu coopérer, comme il l’avoit d’abord projeté, à cette rédaction : l’autre, le citoyen Warens, doit être regardé comme le fondateur de ce Journal, parce qu’il a fourni les fonds pour l’établir. Son intention étoit d’y donner également le tribut de ses lumières, mais, livré entièrement à des spéculations commerciales, à peine le Journal a-t-il été établi qu’il a été forcé de cesser de s’en occuper. J’ai donc dirigé seul cette entreprise, et c’est dans le même esprit que la continuerai ».

    26 En 1816, un nouvel impôt sur la presse périodique remet en question la survie du Magasin encyclopédique. La question se pose donc de comment prolonger une expérience périodique qui, dans un contexte européen marqué par l’occupation française, était parvenue à fédérer un groupe hétérogène et international. C’est dans ce contexte que se concrétise la possibilité de sortir de l’impasse en fondant un nouveau périodique : les Annales encyclopédiques, un « recueil qui, sans cesser de pouvoir faire suite à celui-ci [le Magasin encyclopédique], en fût indépendant ». En janvier 1817, le premier cahier des Annales encyclopédiques voyait donc le jour. Le nouveau mensuel dirigé par Millin de Grandmaison, dès les premières lignes du prospectus, s’inscrivait dans le sillage des objectifs programmatiques du Magasin encyclopédique. Certes, l’escamotage éditorial engendrait l’occasion de repenser l’économie interne du périodique et d’essayer d’intéresser un nouveau public de lecteurs. Mais Millin de Grandmaison semblait surtout se préoccuper de rassurer ses anciens collaborateurs et lecteurs abonnés sur le rapport de continuité qui subsistait entre les deux journaux. Cf. « Prospectus des Annales encyclopédiques », Annales encyclopédiques, vol. 1, 1817, p. 1-2 : « Il y a vingt-deux ans que M. Millin a commencé le Magasin encyclopédique. Ce journal a été favorablement accueilli dans l’Europe ; mais la collection en est devenue très-nombreuse ; elle forme cent trente-deux volumes : la difficulté de la compléter, empêche souvent d’en acquérir la suite. C’est ce qui a engagé son auteur à terminer ce Journal à l’année 1816, et à publier un autre recueil qui, sans cesser de pouvoir faire suite à celui-ci, en fût indépendant. Chaque numéro des Annales encyclopédiques sera, comme l’étoit le Magasin, divisé en trois parties. La première contiendra des Mémoires originaux ou traduits des langues étrangères sur les sciences historiques, la littérature et les arts ; des biographies, des pièces inédites, etc. La seconde annoncera les événemens littéraires de tous les pays, les découvertes importantes dans les sciences et dans les arts, les inventions utiles, les expositions des tableaux ou objets d’art, les érections des monumens, les produits des fouilles, et enfin les travaux des académies, la mort des savans et des artistes, etc. La troisième partie renfermera des notices des ouvrages les plus importans, et une simple indication des autres, et le tout présentera, autant qu’il est possible, l’histoire littéraire de chaque année dans toute l’Europe. Les objets qu’il est nécessaire d’offrir aux yeux, pour les bien faire comprendre à l’esprit, seront gravés. L’auteur espère que les savans, les artistes, les gens de lettres français et étrangers avec lesquels il est en correspondance, voudront bien la lui continuer, et contribuer encore à donner à cette entreprise l’utilité, l’agrément et l’intérêt qu’elle peut offrir. À compter du 15 janvier 1817, il paroîtra chaque mois, un numéro de ce Journal. Chaque numéro aura douze à treize feuilles d’impression ; celles de la première partie en cicéro, celles des deux autres en petit-romain et en petit-texte. Chaque numéro sera accompagné d’une gravure, et ce nombre sera augmenté ci cela est nécessaire. Le prix de la souscription est de 36 fr. pour Paris, et de 42 francs de port dans les départemens. On ne pourra souscrire pour moins de six mois. Le bureau des Annales encyclopédiques est rue Neuve-des-Petits-Champs, n° 12. C’est là qu’il faut adresser, fracs de port, les lettres, l’argent, ce qu’on désire faire annoncer dans ce Journal, ou faire parvenir au rédacteur ».

    27 Peignot Gabriel, 1823, Manuel du bibliophile, ou Traité du choix des livres contenant des développemens sur la nature des ouvrages les plus propres à former une collection précieuse, Dijon, V. Lagier, vol. 1, p. 416.

    28 Prospectus de la Revue encyclopédique, octobre 1818, p. 11.

    29 Jullien Marc-Antoine, 1819, « Introduction », art. cit.

    30 Ibid., p. 17

    31 Ibid.

    32 Di Rienzo Eugenio, 1999, Marc-Antoine Jullien de Paris (1789-1848). Una biografia politica, Naples, Guida, p. 278-281. Marc-Antoine Jullien, dès l’élection de la Chambre introuvable, frappé par la « funeste réaction de la fin de 1815 », est obligé de quitter la France. Il choisit, comme lieu de retraite, la Suisse où il renoue ses liens avec les membres du réseau du pédagogue Pestalozzi.

    33 Bibliographie de la France ou Journal général de l’imprimerie et de la librairie, n° 5, 30 janvier 1819, p. 71. La liste se composait de noms suivants : Amaury Pineux-Duval, Guillaume-Jean-Stanislas Andrieux, Antoine Année, François-Victor Bally, Alexandre-François Barbié du Bocage, Antoine Alexandre Barbier, Louis Barbier, Laurent-Pierre Bérenger, Michel Berr, Jean Alexandre Buchon, Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Jacques Cirbied, Jean-Joseph Derché, Anselme Gaétan Desmarest, Duckett, Auguste Dufrayer, Charles Dupin, Toussaint-Bernard Eméric-David, Jean-Étienne-Dominique Esquirol, Claude-Joseph Ferry, Jean Baptiste Joseph Fourier, Louis-Benjamin Francœur, Joseph Marie, Joseph Marie de Gérando, Peter Andreas Heiberg, Henrichs, Edme-François Jomard, Marc-Antoine Jullien de Paris, Auguste-Hilarion de Kératry, Charles Guillaume Krafft, Alexandre-Louis de Laborde, Bernard Germain Étienne de Lacépède, Louis Mathieu Langlès, Jean-Denis de Lanjuinais, Louis-Sébastien Le Normand, Népomucène-Louis Lemercier, Henri-Augustin Lepileur, Juan Antonio Llorente, François Magendie, Alphonse Mahul, Antoine Métral, Joseph Naudet, Constantin Nicolo-Poulo, Mathieu-Joseph-Bonaventure Orfila, Marie François Joseph Palisot de Beauvois, Joseph Parent-Réal, Etienne Pariset, William Phiquepal D’Arusmont, Charles de Pougens, Georges Marie Raymond, Joseph Philippe Étienne Rey, Francesco Saverio Salfi, Anne-Joseph-Eusèbe Baconnière de Salverte, Martial Sauquaire-Souligné, Johann Gottfried Schweighäuser, Jacques Nicolas Augustin Thierry.

    34 Il s’agit de collaborateurs suivants : Amaury Pineux-Duval, Guillaume-Jean-Stanislas Andrieux, Antoine Alexandre Barbier, Alexandre-François Barbié du Bocage, Laurent-Pierre Bérenger, Michel Berr, Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Toussaint-Bernard Eméric-David, Louis Mathieu Langlès, Joseph Marie de Gérando, Marc-Antoine Jullien de Paris, Charles Guillaume Krafft, Bernard Germain Étienne de Lacépède, Jean-Denis de Lanjuinais, Antoine Métral, Constantin Nicolo-Poulo, Marie François Joseph Palisot de Beauvois, Etienne Pariset, Georges Marie Raymond, Anne-Joseph-Eusèbe Baconnière de Salverte, Johann Gottfried Schweighäuser.

    35 Jullien Marc-Antoine, « Coup d’œil général sur la Revue encyclopédique et sur les huit premiers volumes de ce Recueil, contenant des matériaux pour l’histoire scientifique et littéraire de tous les pays, pendant les années 1819 et 1820 », art. cit., p. 7.

    36 Pour les quelques informations dont nous disposons sur les tirages, le nombre d’abonnés et sur les tarifs d’abonnements de la Revue encyclopédique, cf. « Marc-Antoine Jullien à Jean-Charles-Léonard Sismonde de Sismondi, Paris 18 décembre 1824 », Archives d’État de Pistoia, section de Pescia (Italie), fonds Sismondi, Correspondance, 12.155. Pour l’année 1824, Marc-Antoine Jullien annonçait à Sismonde de Sismondi que la Revue encyclopédique avait atteint 1 500 tirages et que le comité de rédaction avait prévu une augmentation à 1 800-2 000 exemplaires (« Auguste Jullien à Marc-Antoine Jullien, Paris 13 octobre 1826 », AN, Paris, FJD, Correspondance, 39/AP). Auguste Jullien écrivait à son père Marc-Antoine que la Revue encyclopédique, en 1826, comptait un total de 1 382 abonnés. En 1826, le prix des abonnements était le suivant : « Annuels : Paris 46 fr. Dép. 53 fr. Étr. 60 fr. Semestriels : Paris 26 fr. Dép. 30 fr. Étr. 34 fr ».

    37 Entre 1819 et 1831, la Revue encyclopédique atteint le nombre de 365 collaborateurs.

    38 Cf. Galizia Nicola (dir.), 1990, F. S. Salfi e la cultura europea. Inediti (1815-1832), Cosenza, Periferia, p. 48. La plupart des collaborateurs peuvent toucher entre 60 et 100 francs par feuille d’impression pour chaque article.

    Auteur

    Barbara Revelli

    Barbara Revelli est chargée de recherches juridiques en droit public comparé chez le promoteur public TELT SAS. Titulaire d’une laurea en philosophie et histoire ainsi que d’une licence en droit obtenues à l’université de Turin, elle est spécialiste des pratiques d’écriture et de lecture de la presse périodique encyclopédique. Entre 2004 et 2010, elle a travaillé au pôle Métiers du livre de Saint-Cloud (Université Paris Ouest-Nanterre) d’abord comme ATER, puis comme collaboratrice. Elle est correspondante de la revue Studi Francesi et, entre 2001 et 2015, elle a participé à de nombreux colloques, séminaires de recherche, publiés plusieurs articles et collaboré à des travaux collectifs.

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    La pensée de la race en Italie

    La pensée de la race en Italie

    Du romantisme au fascisme

    Aurélien Aramini et Elena Bovo (dir.)

    2018

    La formation d’une opinion démocratique

    La formation d’une opinion démocratique

    Le cas du Jura, de la révolution de 1848 à la « république triomphante » (vers 1895)

    Pierre Merlin

    2017

    Les mutations récentes du foncier et des agricultures en Europe

    Les mutations récentes du foncier et des agricultures en Europe

    Gérard Chouquer et Marie-Claude Maurel (dir.)

    2018

    Deux frontières aux destins croisés ?

    Deux frontières aux destins croisés ?

    Étude interdisciplinaire et comparative des délimitations territoriales entre la France et la Suisse, entre la Bourgogne et la Franche-Comté (xive-xxie siècle)

    Benjamin Castets Fontaine, Maxime Kaci, Jérôme Loiseau et al. (dir.)

    2019

    Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas

    Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas

    Sarah Mombert et Corinne Saminadayar-Perrin (dir.)

    2019

    Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865)

    Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865)

    Thomas Bouchet et Patrick Samzun (dir.)

    2019

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Vincent Bourdeau, Jean-Luc Chappey et Julien Vincent (dir.)

    2020

    Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

    Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

    Inès Pactat et Claudine Munier (dir.)

    2020

    Les révolutions du commerce. France, xviiie-xxie siècle

    Les révolutions du commerce. France, xviiie-xxie siècle

    Jean-Claude Daumas (dir.)

    2020

    Le patrimoine industriel au prisme de nouveaux défis

    Le patrimoine industriel au prisme de nouveaux défis

    Usages économiques et enjeux environnementaux

    Marina Gasnier

    2018

    La petite entreprise au péril de la famille ?

    La petite entreprise au péril de la famille ?

    L’exemple de l’Arc jurassien franco-suisse

    Laurent Amiotte-Suchet, Yvan Droz et Fenneke Reysoo

    2017

    Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)

    Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)

    Jonathan Barbier et Ludovic Frobert (dir.)

    2017

    Voir plus de livres
    1 / 12
    La pensée de la race en Italie

    La pensée de la race en Italie

    Du romantisme au fascisme

    Aurélien Aramini et Elena Bovo (dir.)

    2018

    La formation d’une opinion démocratique

    La formation d’une opinion démocratique

    Le cas du Jura, de la révolution de 1848 à la « république triomphante » (vers 1895)

    Pierre Merlin

    2017

    Les mutations récentes du foncier et des agricultures en Europe

    Les mutations récentes du foncier et des agricultures en Europe

    Gérard Chouquer et Marie-Claude Maurel (dir.)

    2018

    Deux frontières aux destins croisés ?

    Deux frontières aux destins croisés ?

    Étude interdisciplinaire et comparative des délimitations territoriales entre la France et la Suisse, entre la Bourgogne et la Franche-Comté (xive-xxie siècle)

    Benjamin Castets Fontaine, Maxime Kaci, Jérôme Loiseau et al. (dir.)

    2019

    Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas

    Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas

    Sarah Mombert et Corinne Saminadayar-Perrin (dir.)

    2019

    Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865)

    Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865)

    Thomas Bouchet et Patrick Samzun (dir.)

    2019

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Vincent Bourdeau, Jean-Luc Chappey et Julien Vincent (dir.)

    2020

    Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

    Le verre du VIIIe au XVIe siècle en Europe occidentale

    Inès Pactat et Claudine Munier (dir.)

    2020

    Les révolutions du commerce. France, xviiie-xxie siècle

    Les révolutions du commerce. France, xviiie-xxie siècle

    Jean-Claude Daumas (dir.)

    2020

    Le patrimoine industriel au prisme de nouveaux défis

    Le patrimoine industriel au prisme de nouveaux défis

    Usages économiques et enjeux environnementaux

    Marina Gasnier

    2018

    La petite entreprise au péril de la famille ?

    La petite entreprise au péril de la famille ?

    L’exemple de l’Arc jurassien franco-suisse

    Laurent Amiotte-Suchet, Yvan Droz et Fenneke Reysoo

    2017

    Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)

    Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)

    Jonathan Barbier et Ludovic Frobert (dir.)

    2017

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires de Franche-Comté
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1 Labrosse Claude, 1973, « Pour une étude synthétique de l’instrument périodique », in Centre d’étude du xviiie siècle (Lyon 2), Études sur la presse au xviiie siècle, Lyon, Centre d’étude du xviiie siècle, t. 1 Les Mémoires de Trévoux ; voir aussi Labrosse Claude et Retat Pierre, 1985, L’instrument périodique. La fonction de la presse au xviiie siècle, Lyon, Presses universitaires de Lyon.

    2 Bellos David, 1990, « La conjoncture de la production », in Chartier Roger et Martin Henri-Jean (dir.), Histoire de l’édition française. Le livre triomphant 1660-1830, Paris, Fayard/Le Cercle de la Librairie, p. 730-740. Malgré l’impossibilité de chiffrer de manière exacte la production des livres entre 1816 et 1830, l’évolution est évidente. Après une véritable explosion entre 1816 et 1820, la production éditoriale connaît une croissance régulière jusqu’en 1826, année pendant laquelle elle ressent fortement la crise financière générale. À partir de ce moment, la production chute progressivement jusqu’à connaître sa grande crise pendant la révolution de Juillet (ibid., p. 730-735 et tableau 2 « Production de livres et réimpressions, 1810-1829 », p. 737). Mais, selon les fondateurs de la Revue encyclopédique, cet essor concerne aussi les publications périodiques spécialisées, cf. le prospectus de la Revue encyclopédique, 1818, p. 5 : « Notre Revue encyclopédique, établie sur le plan de quelques journaux anglais et allemands qui jouissent d’une grande célébrité, vient occuper une place restée jusqu’à présent vacante en France, et remplir une lacune que plusieurs bons esprits avaient remarquée. Il existe, en effet, à Paris, un grand nombre de journaux et de recueils consacrés à des branches particulières et spéciales des sciences, à l’histoire naturelle, à la physique, à la chimie, à la médecine, à la pharmacie, aux mathématiques, à l’économie rurale, aux arts industriels, aux commerces, à la religion, à la philosophie, à l’éducation, à la législation et à la jurisprudence, à la politique, à la connaissance des langues, à la bibliographie, à l’érudition, aux beaux-arts, aux sciences et aux arts militaires, etc. Mais, ces Recueils, destinés à une classe particulière de lecteurs, et qui traitent seulement de quelques objets déterminés, ne peuvent présenter l’ensemble des produits de la pensée humaine, appréciés dans leurs rapports mutuels et devenus plus instructifs par leurs rapprochemens ».

    3 Jullien Marc-Antoine, 1819, « Introduction », Revue encyclopédique, vol. 1, p. 16.

    4 Nous devons cette notion de « hyperlecteur » aux travaux de Alberto Cadioli. Lorsqu’en italien nous employons l’expression « hyperlecteur », nous indiquons un grand lecteur. Pour Cadioli, il s’agit de reprendre la valeur d’origine du préfixe « hyper » (uper en grec), c’est-à-dire « au nom de ». Dans le cadre des travaux de Cadioli, l’adjectif « hyperlecteur » est attribué à l’éditeur contemporain (indépendamment qu’il s’agisse du patron de la maison d’édition, d’un consultant, d’un directeur de collection, d’un rédacteur) ; il tient pour rôle de mettre en évidence le rapport entre une édition spécifique et la communauté de lecteurs à laquelle elle s’adresse. Certes, le glissement ici opéré en conférant cet adjectif à la figure du directeur/rédacteur en chef d’un périodique et non à celle de l’éditeur (dans toutes ses déclinaisons possibles), déplace la perspective d’analyse de la transmission du/des textes. Cadioli Alberto, 2002, « Sur les lectures de l’éditeur hyperlecteur », in Vincent Josée et Watteyne Nathalie, Autour de la lecture. Médiations et communautés littéraires, Québec, Nota Bene, p. 44. Voir aussi Cadioli Alberto, 2000, L’editore e i suoi lettori, Casagrande, Bellinzona.

    5 Marchant de Beaumont François-Marie, 1823, Le Nouveau conducteur de l’étranger à Paris, dixième édition revue, augmentée, corrigée, Paris, J. Moronval, p. 26-27.

    6 Jullien Marc-Antoine, 1823 (janvier), « Lettre à MM. les Collaborateurs et les Correspondans de la Revue Encyclopédique, en France et dans les pays étrangers », Revue encyclopédique, vol. 17, p. 14.

    7 Ibid.

    8 Ibid., p. 15.

    9 « De l’influence des revues sur la propagation de l’esprit philosophique », Revue encyclopédique, vol. 40, octobre 1828, p. 6-7.

    10 Prospectus de la Revue encyclopédique, 1818.

    11 Revue encyclopédique, ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. Par une réunion des membres de l’Institut et d’autres hommes de lettres, Paris, 1819.

    12 Chappey Jean-Luc, 1999, « Usages et enjeux politiques d’une métaphorisation de l’espace savant en Révolution : “l’encyclopédie vivante” de la République thermidorienne à l’Empire », Politix. Revue des sciences sociales du politique, n° 48, p. 37-70 ; 2002, Des anthropologues sous Bonaparte. La Société des observateurs de l’homme (1799-1804), Paris, Société des études robespierristes ; 2006, « De la science de l’homme aux sciences humaines : enjeux politiques d’une configuration de savoir (1770-1808) », Revue d’histoire des sciences humaines, vol. 2, n° 15 Naissances de la science sociale (1750-1855), p. 43-68 ; 2006 (octobre-décembre), « Héritages républicains et résistances à “l’organisation impériale des savoirs” », Annales historiques de la Révolution française, n° 346, p. 97-120 ; Hahn Roger, 1993, L’anatomie d’une institution scientifique. L’Académie des sciences de Paris, 1666-1803, Paris, Éditions des archives contemporaines, p. 445 ; Chappey Jean-Luc, 1997, « Les sociétés savantes à l’époque consulaire », Annales historiques de la Révolution française, n° 309, p. 451-472.

    13 Il faudra attendre l’initiative du ministre de l’Instruction François Guizot pour que, en 1832, l’Académie des sciences morales et politiques puisse retrouver sa place parmi les autres sections de l’Institut.

    14 Revue encyclopédique, ou Analyse raisonnée des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. Par une réunion des membres de l’Institut et d’autres hommes de lettres, Paris, 1819.

    15 Nombre de comptes rendus (en pourcentage) publiés, entre 1819-1831, dans les trois sections disciplinaires de la rubrique « Analyses d’ouvrages » : Sciences physiques et mathématiques 22 % ; Sciences morales et politiques 48 % ; Littérature et beaux arts 30 %.

    16 Jullien Marc-Antoine, « Introduction », art. cit., p. 7-8.

    17 Jullien Marc-Antoine, 1818 (décembre), « Esquisse d’un essai sur la philosophie des sciences, contenant un nouveau projet d’une division générale des connoissances humaines », Annales encyclopédiques, vol. vi, p. 336-359. L’essai a été republié sous forme de brochure à Paris en 1819. Je fais ici référence à la brochure.

    18 Bret Patrice et Chappey Jean-Luc, 2012, « Spécialisation vs encyclopédisme ? Les journaux encyclopédiques entre histoire des sciences et histoire politique », La Révolution française. Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française [En ligne], n° 2 La presse, mis en ligne le 15 septembre 2012 [consulté le 11 août 2015], URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/lrf/515.

    19 « Observations adressées aux collaborateurs et aux Correspondants de la Revue encyclopédique, sur la manière la plus utile de rassembler les matériaux de ce Recueil », Revue encyclopédique, vol. 29, janvier 1826, p. 13.

    20 Ibid.

    21 « Considérations générales sur la Républiques des Lettres en 1827 », Revue encyclopédique, vol. 37, janvier 1828, p. 11-12 : « Les vues qui dirigèrent les fondateurs de l’Institut national de France furent justes et d’une grande utilité : mais cette belle institution littéraire ne reçut pas une organisation assortie à la destination qu’on aurait dû lui assigner. Il ne s’agissait point de créer une Académie encyclopédique, mais de coordonner toutes les forces intellectuelles de la France, et de faire concourir de manière la plus avantageuse aux progrès des connaissances et à la propagation des lumières dans toutes les classes de la nation. Il fallait, par conséquent, établir des relations, des devoirs mutuels entre l’Institut de la capitale et ceux que l’on eût formés dans les départemens ; la surveillance des écoles publiques leur eût été confiée ; c’est dans leur sein que l’on eût trouvé réunis tous les élémens d’une instruction normale pour former des instituteurs. Les membres résidents à Paris auraient pu être une députation des Instituts de département, y compris celui de la Seine, etc. Il serait facile d’adapter à ce projet les dispositions organiques au moyen desquelles ou ferait sentir combien il serait praticable : et, si rien ne s’opposait à ce qu’il fût exécuté, on ne peut douter qu’il ne fût très-avantageux ».

    22 Jullien Marc-Antoine, 1821, « Coup d’œil général sur la Revue encyclopédique et sur les huit premiers volumes de ce Recueil », Revue encyclopédique, vol. 9, p. 8-10.

    23 Beaurepaire Pierre-Yves, 2002, La plume et la toile. Pouvoirs et réseaux de correspondance dans l’Europe des Lumières, Artois, Artois presses université, p. 9.

    24 Sur le Magasin encyclopédique et Millin de Grandmaison, voir la contribution de Jean-Luc Chappey dans ce volume. Sur les réseaux européens construits autour de ce périodique, cf. Martin Virginie, 2012, « Les enjeux diplomatiques dans le Magasin encyclopédique (1795-1799) : du rejet des systèmes politiques à la redéfinition des rapports entre les nations », La Révolution française [En ligne], n° 2, mis en ligne le 15 septembre 2012 [consulté le 1er octobre 2017], URL : http://lrf.revues.org/610.

    25 Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, par A.-L. Millin. Imprimerie des antiquités nationales, chez F. M. Boileau, 1er décembre 1792-1er mars 1793. Le journal cessait de paraître le 1er mars 1793, après le cinquante-troisième numéro. Comme souligné dans la biographie rédigée par Charles Guillaume Krafft pour les Annales encyclopédiques, Millin de Grandmaison, depuis 1795, avait été au centre des rapports qui animaient la vie du Magasin encyclopédique. Après une première tentative en 1792, Millin de Grandmaison, François-Joseph Noël et Israël Warens, fondent, en juin 1795, le Magasin encyclopédique. Mais très rapidement Noël et Warens quittent l’aventure et Millin de Grandmaison, qui le 10 juin 1795 avait succédé à l’abbé Barthélemy au cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale, devient le rédacteur en chef du Magasin encyclopédique. C’est le début d’une longue aventure interdisciplinaire et cosmopolite qui a pour cadre le cabinet des médailles ; le rôle de rédacteur en chef et celui de conservateur se confondent. Désormais, le cabinet des médailles n’est plus seulement connu pour ses collections, mais devient vite célèbre pour les « Thés littéraires » que, chaque semaine, Millin de Grandmaison y organise et où défilent les conservateurs de la Bibliothèque nationale, les professeurs des écoles centrales de Paris, quelques députés et diplomates, ainsi que de nombreux collaborateurs français et étrangers du Magasin encyclopédique. Contrairement à d’autres périodiques tels que La Décade philosophique, le journal dirigé par Millin de Grandmaison parvient à passer indemne au travers des différents bouleversements politiques jusqu’à la Seconde Restauration. Sur le sujet, voir Millin de Grandmaison Aubin-Louis, 1796, « A. L. Millin aux souscripteurs du Magasin encyclopédique », Magasin encyclopédique, vol. 1, p. vii-x : « C’est moi qui ai conçu le projet de ce journal et qui, depuis son origine, ai dirigé seul son exécution. Les deux collègues qui s’étoient associés à mes travaux n’ont pas pu me seconder : le premier, le citoyen Noël, ministre de la République française auprès de la République batave, m’a fourni quelques articles qui ont été lus avec intérêt ; mais il n’a pas pu coopérer, comme il l’avoit d’abord projeté, à cette rédaction : l’autre, le citoyen Warens, doit être regardé comme le fondateur de ce Journal, parce qu’il a fourni les fonds pour l’établir. Son intention étoit d’y donner également le tribut de ses lumières, mais, livré entièrement à des spéculations commerciales, à peine le Journal a-t-il été établi qu’il a été forcé de cesser de s’en occuper. J’ai donc dirigé seul cette entreprise, et c’est dans le même esprit que la continuerai ».

    26 En 1816, un nouvel impôt sur la presse périodique remet en question la survie du Magasin encyclopédique. La question se pose donc de comment prolonger une expérience périodique qui, dans un contexte européen marqué par l’occupation française, était parvenue à fédérer un groupe hétérogène et international. C’est dans ce contexte que se concrétise la possibilité de sortir de l’impasse en fondant un nouveau périodique : les Annales encyclopédiques, un « recueil qui, sans cesser de pouvoir faire suite à celui-ci [le Magasin encyclopédique], en fût indépendant ». En janvier 1817, le premier cahier des Annales encyclopédiques voyait donc le jour. Le nouveau mensuel dirigé par Millin de Grandmaison, dès les premières lignes du prospectus, s’inscrivait dans le sillage des objectifs programmatiques du Magasin encyclopédique. Certes, l’escamotage éditorial engendrait l’occasion de repenser l’économie interne du périodique et d’essayer d’intéresser un nouveau public de lecteurs. Mais Millin de Grandmaison semblait surtout se préoccuper de rassurer ses anciens collaborateurs et lecteurs abonnés sur le rapport de continuité qui subsistait entre les deux journaux. Cf. « Prospectus des Annales encyclopédiques », Annales encyclopédiques, vol. 1, 1817, p. 1-2 : « Il y a vingt-deux ans que M. Millin a commencé le Magasin encyclopédique. Ce journal a été favorablement accueilli dans l’Europe ; mais la collection en est devenue très-nombreuse ; elle forme cent trente-deux volumes : la difficulté de la compléter, empêche souvent d’en acquérir la suite. C’est ce qui a engagé son auteur à terminer ce Journal à l’année 1816, et à publier un autre recueil qui, sans cesser de pouvoir faire suite à celui-ci, en fût indépendant. Chaque numéro des Annales encyclopédiques sera, comme l’étoit le Magasin, divisé en trois parties. La première contiendra des Mémoires originaux ou traduits des langues étrangères sur les sciences historiques, la littérature et les arts ; des biographies, des pièces inédites, etc. La seconde annoncera les événemens littéraires de tous les pays, les découvertes importantes dans les sciences et dans les arts, les inventions utiles, les expositions des tableaux ou objets d’art, les érections des monumens, les produits des fouilles, et enfin les travaux des académies, la mort des savans et des artistes, etc. La troisième partie renfermera des notices des ouvrages les plus importans, et une simple indication des autres, et le tout présentera, autant qu’il est possible, l’histoire littéraire de chaque année dans toute l’Europe. Les objets qu’il est nécessaire d’offrir aux yeux, pour les bien faire comprendre à l’esprit, seront gravés. L’auteur espère que les savans, les artistes, les gens de lettres français et étrangers avec lesquels il est en correspondance, voudront bien la lui continuer, et contribuer encore à donner à cette entreprise l’utilité, l’agrément et l’intérêt qu’elle peut offrir. À compter du 15 janvier 1817, il paroîtra chaque mois, un numéro de ce Journal. Chaque numéro aura douze à treize feuilles d’impression ; celles de la première partie en cicéro, celles des deux autres en petit-romain et en petit-texte. Chaque numéro sera accompagné d’une gravure, et ce nombre sera augmenté ci cela est nécessaire. Le prix de la souscription est de 36 fr. pour Paris, et de 42 francs de port dans les départemens. On ne pourra souscrire pour moins de six mois. Le bureau des Annales encyclopédiques est rue Neuve-des-Petits-Champs, n° 12. C’est là qu’il faut adresser, fracs de port, les lettres, l’argent, ce qu’on désire faire annoncer dans ce Journal, ou faire parvenir au rédacteur ».

    27 Peignot Gabriel, 1823, Manuel du bibliophile, ou Traité du choix des livres contenant des développemens sur la nature des ouvrages les plus propres à former une collection précieuse, Dijon, V. Lagier, vol. 1, p. 416.

    28 Prospectus de la Revue encyclopédique, octobre 1818, p. 11.

    29 Jullien Marc-Antoine, 1819, « Introduction », art. cit.

    30 Ibid., p. 17

    31 Ibid.

    32 Di Rienzo Eugenio, 1999, Marc-Antoine Jullien de Paris (1789-1848). Una biografia politica, Naples, Guida, p. 278-281. Marc-Antoine Jullien, dès l’élection de la Chambre introuvable, frappé par la « funeste réaction de la fin de 1815 », est obligé de quitter la France. Il choisit, comme lieu de retraite, la Suisse où il renoue ses liens avec les membres du réseau du pédagogue Pestalozzi.

    33 Bibliographie de la France ou Journal général de l’imprimerie et de la librairie, n° 5, 30 janvier 1819, p. 71. La liste se composait de noms suivants : Amaury Pineux-Duval, Guillaume-Jean-Stanislas Andrieux, Antoine Année, François-Victor Bally, Alexandre-François Barbié du Bocage, Antoine Alexandre Barbier, Louis Barbier, Laurent-Pierre Bérenger, Michel Berr, Jean Alexandre Buchon, Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Jacques Cirbied, Jean-Joseph Derché, Anselme Gaétan Desmarest, Duckett, Auguste Dufrayer, Charles Dupin, Toussaint-Bernard Eméric-David, Jean-Étienne-Dominique Esquirol, Claude-Joseph Ferry, Jean Baptiste Joseph Fourier, Louis-Benjamin Francœur, Joseph Marie, Joseph Marie de Gérando, Peter Andreas Heiberg, Henrichs, Edme-François Jomard, Marc-Antoine Jullien de Paris, Auguste-Hilarion de Kératry, Charles Guillaume Krafft, Alexandre-Louis de Laborde, Bernard Germain Étienne de Lacépède, Louis Mathieu Langlès, Jean-Denis de Lanjuinais, Louis-Sébastien Le Normand, Népomucène-Louis Lemercier, Henri-Augustin Lepileur, Juan Antonio Llorente, François Magendie, Alphonse Mahul, Antoine Métral, Joseph Naudet, Constantin Nicolo-Poulo, Mathieu-Joseph-Bonaventure Orfila, Marie François Joseph Palisot de Beauvois, Joseph Parent-Réal, Etienne Pariset, William Phiquepal D’Arusmont, Charles de Pougens, Georges Marie Raymond, Joseph Philippe Étienne Rey, Francesco Saverio Salfi, Anne-Joseph-Eusèbe Baconnière de Salverte, Martial Sauquaire-Souligné, Johann Gottfried Schweighäuser, Jacques Nicolas Augustin Thierry.

    34 Il s’agit de collaborateurs suivants : Amaury Pineux-Duval, Guillaume-Jean-Stanislas Andrieux, Antoine Alexandre Barbier, Alexandre-François Barbié du Bocage, Laurent-Pierre Bérenger, Michel Berr, Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Toussaint-Bernard Eméric-David, Louis Mathieu Langlès, Joseph Marie de Gérando, Marc-Antoine Jullien de Paris, Charles Guillaume Krafft, Bernard Germain Étienne de Lacépède, Jean-Denis de Lanjuinais, Antoine Métral, Constantin Nicolo-Poulo, Marie François Joseph Palisot de Beauvois, Etienne Pariset, Georges Marie Raymond, Anne-Joseph-Eusèbe Baconnière de Salverte, Johann Gottfried Schweighäuser.

    35 Jullien Marc-Antoine, « Coup d’œil général sur la Revue encyclopédique et sur les huit premiers volumes de ce Recueil, contenant des matériaux pour l’histoire scientifique et littéraire de tous les pays, pendant les années 1819 et 1820 », art. cit., p. 7.

    36 Pour les quelques informations dont nous disposons sur les tirages, le nombre d’abonnés et sur les tarifs d’abonnements de la Revue encyclopédique, cf. « Marc-Antoine Jullien à Jean-Charles-Léonard Sismonde de Sismondi, Paris 18 décembre 1824 », Archives d’État de Pistoia, section de Pescia (Italie), fonds Sismondi, Correspondance, 12.155. Pour l’année 1824, Marc-Antoine Jullien annonçait à Sismonde de Sismondi que la Revue encyclopédique avait atteint 1 500 tirages et que le comité de rédaction avait prévu une augmentation à 1 800-2 000 exemplaires (« Auguste Jullien à Marc-Antoine Jullien, Paris 13 octobre 1826 », AN, Paris, FJD, Correspondance, 39/AP). Auguste Jullien écrivait à son père Marc-Antoine que la Revue encyclopédique, en 1826, comptait un total de 1 382 abonnés. En 1826, le prix des abonnements était le suivant : « Annuels : Paris 46 fr. Dép. 53 fr. Étr. 60 fr. Semestriels : Paris 26 fr. Dép. 30 fr. Étr. 34 fr ».

    37 Entre 1819 et 1831, la Revue encyclopédique atteint le nombre de 365 collaborateurs.

    38 Cf. Galizia Nicola (dir.), 1990, F. S. Salfi e la cultura europea. Inediti (1815-1832), Cosenza, Periferia, p. 48. La plupart des collaborateurs peuvent toucher entre 60 et 100 francs par feuille d’impression pour chaque article.

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    X Facebook Email

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://0-freemium-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/oebooks

    Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Revelli, B. (2020). Pratiques de lecture encyclopédiques à l’époque de la Restauration : la Revue encyclopédique (1819-1831), un projet méthodologique à vocation européenne. In V. Bourdeau, J.-L. Chappey, & J. Vincent (éds.), Les encyclopédismes en France à l’ère des révolutions (1789-1850) (1‑). Presses universitaires de Franche-Comté. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pufc.18784
    Revelli, Barbara. « Pratiques de lecture encyclopédiques à l’époque de la Restauration : la Revue encyclopédique (1819-1831), un projet méthodologique à vocation européenne ». In Les encyclopédismes en France à l’ère des révolutions (1789-1850), édité par Vincent Bourdeau, Jean-Luc Chappey, et Julien Vincent. Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2020. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pufc.18784.
    Revelli, Barbara. « Pratiques de lecture encyclopédiques à l’époque de la Restauration : la Revue encyclopédique (1819-1831), un projet méthodologique à vocation européenne ». Les encyclopédismes en France à l’ère des révolutions (1789-1850), édité par Vincent Bourdeau et al., Presses universitaires de Franche-Comté, 2020, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pufc.18784.

    Référence numérique du livre

    Format

    Bourdeau, V., Chappey, J.-L., & Vincent, J. (éds.). (2020). Les encyclopédismes en France à l’ère des révolutions (1789-1850) (1‑). Presses universitaires de Franche-Comté. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pufc.18609
    Bourdeau, Vincent, Jean-Luc Chappey, et Julien Vincent, éd. Les encyclopédismes en France à l’ère des révolutions (1789-1850). Besançon: Presses universitaires de Franche-Comté, 2020. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pufc.18609.
    Bourdeau, Vincent, et al., éditeurs. Les encyclopédismes en France à l’ère des révolutions (1789-1850). Presses universitaires de Franche-Comté, 2020, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pufc.18609.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires de Franche-Comté

    Presses universitaires de Franche-Comté

    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • X
    • Flux RSS

    URL : http://pufc.univ-fcomte.fr

    Email : Presses-pufc@univ-fcomte.fr

    Adresse :

    47, rue Mégevand

    25030

    Besançon

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement