12
Le harpon du droit au travail. Divers modes d’énoncés, Tocqueville, Déjacque et d’autres
p. 191-198
Texte intégral
1L’image du monstre marin allégorique d’un système économique était neuve sous la plume du pamphlétaire :
Capital ! poulpe aux proportions gigantesques et qui a pour membranes aspirantes les sangsues de l’exploitation ; horrible mollusque de l’océan du travail qui, comme l’autre avec son venin, troubles avec ton or le flot de la production, toi qui, t’attachant aux parties viriles de l’humanité, à tout ce qui enfante par le labeur, lui suces et lui pompes par tous les pores le sang de ses veines et la moelle de ses os ; monstre aux nerveuses rapines, ton heure a sonné aussi au cadran de la réprobation publique, et tu n’échapperas point au harpon du droit au travail ! Puisse la propriété personnelle qui t’a vomi ne pas échapper quelque jour au même destin, et l’humanité se baigner bientôt librement dans les ondes bleues de la communauté1 !
2Le lecteur que déconcerte le filage métaphorique se remémore :
O poulpe, au regard de soie ! toi, dont l’âme est inséparable de la mienne ; toi, le plus beau des habitants du globe terrestre, et qui commande à un sérail de quatre cents ventouses ; toi, en qui siègent noblement, comme dans leur résidence naturelle, par un commun accord, d’un lien indestructible, la douce vertu communicative et les grâces divines, pourquoi n’es-tu pas avec moi, ton ventre de mercure contre ma poitrine d’aluminium, assis tous les deux sur quelque rocher du rivage, pour contempler ce spectacle que j’adore2 !
3Infinies nuances du bleu de l’estuaire du Rio de la Plata aux îles Anglo-Normandes sur le corps du vieil océan qu’irise une pollution sans recours, Isidore Ducasse savait-il la lutte à mort de Gilliatt, le formidable travailleur confronté au fond d’une grotte sous-marine à l’horreur de la pieuvre géante, « sphinx terrible proposant l’énigme du mal »3 au verbe hugolien qui hypostasie jusqu’au mythe la chaîne trophique du bestiaire îlien ?
*
4Exit la stylistique de la langue poétique, place à la rhétorique parlementaire. Décor : l’Assemblée nationale constituante. Protagoniste : « le citoyen de Tocqueville », représentant de la Manche qui prononce le 12 septembre 1848 un discours « contre le droit au travail ». La IIe République née de la révolution de février 1848 a six mois. L’Assemblée à majorité conservatrice élue fin avril au suffrage universel (masculin) est l’expression d’un corps électoral à dominante rurale, paysan aux deux tiers. Début mai, une commission est chargée de préparer le projet de constitution et la déclaration des droits. La fermeture des Ateliers nationaux, chantiers de chômage (Déjacque y est « embrigadé » avec Gustave Lefrançais) pour des ouvriers frappés par la crise économique, est la cause immédiate de l’insurrection de juin 1848. Reprise des débats à l’Assemblée en septembre sur l’article 8 du préambule de la Constitution, ce « droit au travail » défini avant Juin comme le droit « qu’a tout homme de vivre en travaillant ; la société doit par les moyens généraux et productifs dont elle dispose et qui seront organisés ultérieurement fournir du travail aux hommes valides qui ne peuvent se procurer autrement de l’ouvrage », une prise en charge institutionnalisée des chômeurs qui n’est plus d’actualité parlementaire. Représentant montagnard, Mathieu de la Drôme tente de sauver le droit au travail et dépose un amendement : « La République […] reconnaît le droit de tous les citoyens à l’instruction, au travail et à l’assistance ». Un engagement de l’État que Tocqueville combat comme institutionnalisation du « social », incompatible avec l’idéal démocratique, le présent régime républicain de démocratie représentative. Il transporte l’auditoire sur le terrain de la force brute, militaire et légale qui a tranché le nœud gordien : « Combien de fois, derrière les barricades de juin, n’ai-je point entendu sortir ce cri : Vive la république démocratique et sociale ? », un oxymore irrecevable, « social » est alors synonyme de « socialisme ». « Qu’entend-on par ces mots ? il s’agit de le savoir ; il s’agit surtout que l’Assemblée le dise (agitation à gauche) ».
5Au cœur de l’argumentation tocquevillienne la nécessité que 1848 devienne « une révolution sérieuse, qu’elle soit la dernière » parce que capable de réaliser des idéaux de 1789 restés en jachère. L’article 21 de la Constitution de 1793 sur le droit au travail n’a pu être concrétisé alors par cette constitution garante de la liberté, et de la propriété privée qu’elle a étendue, non sans violence, au bénéfice de la classe de paysans propriétaires qui assure la stabilité présente. À l’héritage de 1789-1793 s’oppose en repoussoir le projet de Babeuf et Buonarroti de suppression de la liberté individuelle et de la propriété privée, à l’origine « de tous les socialistes modernes », ignorés en Amérique, « seul pays au monde où existe la démocratie ». Est-ce « en parlant de salaire de bien-être, de consommation illimitée, de satisfaction sans bornes des besoins physiques » à l’instar des sectes utopistes, que l’on rivalise avec les hauts faits de 1789-1793 ? Et à l’amendement Mathieu de la Drôme on objecte que soit alors l’État se fait industriel et devient le propriétaire et l’entrepreneur universel (option communiste)4 ; soit il réglemente l’industrie jusqu’à devenir l’unique organisateur du travail (option socialiste).
6L’échange conclusif du discours tocquevillien est symptomatique des modes stylistiques d’affrontements idéologiques du moment. L’orateur libéral exalte une aspiration propre à la Révolution française qui « l’a rendue non seulement sacrée mais sainte aux yeux des peuples […], le désir d’introduire la charité dans la politique ; elle a conçu des devoirs de l’État, envers les pauvres, envers les citoyens qui souffrent, une idée plus étendue, plus générale, plus haute qu’on ne l’avait eu avant elle ».
[Et cela non] en mettant la sagesse et la prévoyance de l’État à la place de la prévoyance et de la sagesse individuelles, mais en venant, efficacement, par les moyens dont l’État dispose, au secours de tous ceux qui souffrent, au secours de tous ceux qui, après avoir épuisé toutes leurs ressources, seraient réduits à la misère si l’État ne leur tendait pas la main. Voilà ce que la révolution française a voulu faire ; voilà ce que nous devons faire nous-mêmes. Y a-t-il là du socialisme ?
À gauche. Oui ! Oui ! Il n’y a que cela.
Le citoyen de Tocqueville. Non ! Non ! Non, il n’y a pas de socialisme, il y a de la charité chrétienne appliquée à la politique ; il n’y a rien là… [interruption, et intervention du citoyen Président : n’interrompez pas, vous monterez à la tribune à votre tour] qui donne aux travailleurs un droit sur l’État ; il n’y a rien là qui force l’État à se mettre à la place de la prévoyance individuelle, à la place de l’économie, de l’honnêteté individuelle, il n’y a rien là qui autorise l’État à s’entremettre au milieu des industries, à leur imposer des règlements, à tyranniser l’individu pour le mieux gouverner, ou, comme on le prétend insolemment, pour le sauver de lui-même ; il n’y a là que du christianisme appliqué à la politique. Oui, la révolution de Février doit être chrétienne et démocratique ; mais elle ne doit pas être socialiste. Ces mots résument toute ma pensée et je termine en les prononçant. (Très-bien ! Très-bien !)5.
7L’amendement Mathieu est rejeté par 396 voix contre 137. L’article 8 du préambule voté le 15 septembre stipule que « la République […] doit par une assistance fraternelle, assurer l’existence des citoyens nécessiteux, soit en leur procurant du travail dans les limites de ses ressources, soit en donnant, à défaut de la famille, des secours à ceux qui sont hors d’état de travailler ». La Constitution de 1848 entérine la défaite des insurgés parisiens de Juin. Avant Juin, le projet de Constitution reconnaissait le droit à l’instruction, le droit au travail, le droit à l’assistance (celui des enfants abandonnés, des infirmes et des vieillards de recevoir de l’État des moyens d’exister), ces droits sociaux disparaissent du projet de Constitution d’après Juin6.
8Le discours sur la question du droit au travail est celui d’un vainqueur ; le député bas-normand ne pressent pas que trois ans plus tard, privé de ses mandats électifs, il serait renvoyé à ses chères études sur L’Ancien Régime et la Révolution par le coup bonapartiste du Prince-Président.
*
9Déjacque use de la médiation de la métaphore filée d’un bestiaire îlien (supra) pour construire l’allégorie du Capital, dispositif social qui réduit le travail humain à une marchandise comme les autres ; par un renversement dialectique le droit au travail devient l’arme qui éliminera le capital et la « propriété personnelle » qui l’a produit. « Prolétariat, c’est là, à l’organisation du travail, que t’attend le monstre-réaction, pour te dévorer encore, et sans cesse, si tu ne sais pas déchiffrer l’énigme »7.
10L’ouvrier-poète expulsé dans l’espace-temps de l’exil scénarise la consultation de l’oracle qui a fait irruption sur le théâtre politique, le collectif des prolétaires insurgés dont les exigences radicales survivent à l’éradication physique des acteurs par la répression. Il donne lecture de La Question révolutionnaire (juin 1854, date anniversaire) dans la salle de réunion new-yorkaise de la Société de la république universelle la Montagne, qui rejette « des pensées anti-sociales, loin de faire la guerre à la civilisation par des moyens criminels ils [ses membres] veulent préparer la réforme des abus et activer la marche bienfaisante de la civilisation »8. La réplique est l’ajout provocateur à la version imprimée de La Question de notes assassines d’un humour noir à la Swift, expression récurrente d’une guerre de classes sauvage. « Civilisation », synonyme de progrès pour ses adversaires républicains bourgeois, premiers avatars de la social-démocratie, réfère chez Déjacque au mode subversif fouriériste d’un refoulement du libre jeu des passions, à la racine du malheur social individuel et collectif.
11Depuis que l’homme a été « chassé par la disette » (nécessité) « de la communauté primitive » (âge d’abondance, Marshall Sahlins)9 « le travail c’est l’esclavage organisé »10. Proudhon promeut des travailleurs possesseurs de leurs moyens de production et de leur produit mais qui, isolés ou associés restent concurrents, dans l’antagonisme ; et sa masculinité exclusive bannit la femme de la vie publique, confinée dans la famille patriarcale. Les prolétaires combattent pour le droit au travail. Mais c’est seulement avec l’idée du « travail attrayant », a contrario du « travail répugnant », que « la révolution du travail a été découverte en son principe » par Fourier, une praxis de la loi de l’Attraction humaine qui relie les subjectivités individuelles entre elles dans l’unité de l’espèce humaine. Le libertaire adopte d’enthousiasme un système fondé sur l’essor des passions qu’il développe dans le sens de l’anarchie11. Fourier cependant avec « son intrigue capital-travail-talent » autonomise le talent alors que ce dernier est une forme du travail ; son erreur est d’avoir négligé la capacité révolutionnaire « de la masse du peuple ». Puis « on a parlé d’économie sociale, d’association [en 1848]. Le Prolétariat s’est ému »,12 de fait il s’agissait de simples décalques de l’entreprise capitaliste13.
12L’organisation du travail se confond pour Déjacque avec « l’organisation de la commune » en tant que « groupe d’affinités individuelles et passionnelles », un lieu où se déploient les activités productives et de consommation. L’exigence d’égalité s’y entend comme une « similitude et diversité des positions » entre des individualités adeptes de « la souveraineté individuelle » (amour de soi, chez Rousseau), capables de se reconnaître en l’autre par la connaissance qu’elles ont d’elles-mêmes ; et non comme uniformité. Si l’utopie, l’harmonie des travailleurs, « rêve non réalisé mais non pas irréalisable »14, fait « entrevoir la grande et libre cité humaine » de l’avenir selon les possibles d’un être humain perfectible à l’infini, « il n’en faut pas moins vivre dans son siècle », s’adapter à « la pesante intelligence des masses »15. Antidote à l’abandon passif à la coutume autoritaire, « la science du lendemain, la stratégie libertaire » sera dans l’immédiat d’une victoire du peuple insurgé de refuser toute délégation de souveraineté à un pouvoir séparé (comité de salut public, etc.) et de s’emparer du pouvoir législatif grâce à l’exercice de « la législation directe et universelle comme transition pour arriver à l’anarchie » ; et ainsi d’édifier la commune. « Tout homme ou toute femme, toute fraction infinitésimale du peuple », l’enfant, le galérien, le fou même, « doit entrer en possession immédiate de son égale part de souveraineté universelle et jouir du droit de participer directement au maniement de la chose publique »16. Le peuple, qui se constitue comme au cours du processus révolutionnaire, au lieu d’élire des mandants prêts à le trahir, votera sur des projets de loi élaborés sur la base de quelques principes généraux par des volontaires, commissions ou individus, exercice conséquent de sa souveraineté et pratique de la révolution permanente destructrice de l’état bourgeois. Organiser socialement le travail est une question éminemment politique.
13Concrètement la marche de l’organisme de production communal s’articulera en fonction de l’assemblage au sein de la commune des groupes par branches industrielles (le fer, le bois, etc.) – soit une « série », où chaque groupe en tant qu’« association autonome et solidaire » institue son règlement, le mode de rémunération à l’heure ou à la tâche, etc. Le travailleur de passage, par exemple un peintre (comme Déjacque) dans un groupe de mécaniciens, acceptera l’ordre établi par les habitués. C’est l’assiduité à un groupe qui détermine « l’influence sur [son] organisation sociale et industrielle », tout travail d’un passager lui est compté. Il y a mobilité des individus selon les attractions passionnelles, le désir d’être reconnu ; « l’initiative individuelle remplace la discipline hiérarchique ». La commun, entendue comme « homme collectif » (voir Hobbes) est « une propriété » (possession) « dont chacun des habitants est actionnaire par le travail ». L’intérêt individuel et général s’y confondent, ce dernier s’identifie avec « le socialisme, qui est la synthétisation des individualismes, se trouvant dans tous les groupes fondus perpétuellement en un seul groupe par la circulation permanente des individus »17.
14Déjacque n’envisage pas l’utopie comme un retour à un monde « préindustrieux ». Que serait l’humanisphère sans la généralisation de l’emploi des machines, instrument du confort matériel dont jouissent les humanisphériens ? Informé d’une résurgence du luddisme en Angleterre par crainte de l’extension du chômage en relation avec l’extension du machinisme, il juge les déplacements de main-d’œuvre ainsi entraînés, de simples « perturbations locales », qui susciteront ailleurs « l’emploi de bras plus nombreux ». Même avec l’actuelle « organisation anti-sociale », les machines « ne nuisent pas à la masse des prolétaires » : si elles font baisser sur un point le prix de la main-d’œuvre, elles font aussi baisser universellement les prix des objets fabriqués, « et augmentent ainsi forcément le nombre des consommateurs » ; donc une activité économique et une demande de bras accrue. Et il enfonce le clou : « le socialisme, dans quelle condition que ce soit, doit s’efforcer de propager l’emploi des machines [qui] ont été, sont et seront de plus en plus une force révolutionnaire : tous les progrès sont solidaires »18. Le thème exigerait pour le moins un autre article.
15Le libertaire n’a rien d’un dogmatique ; sa pensée reste ouverte et en perpétuel mouvement, prête à accepter « toute organisation du travail qui me rapproche de cet idéal du Travail » que sera la commune, agencement tuilé destiné à s’étendre à la Terre entière, maison commune19.
*
16L’éditeur 2015 et préfacier du discours de Tocqueville20 affiche un néolibéralisme militant qui à l’occasion le conduit par comparaison avec la situation française à faire l’apologie de la prospérité économique de la Suisse libérale, en négligeant la part dans cette réussite du rôle séculaire de paradis fiscal assumé par le secteur bancaire helvète – c’est ce dont témoigne l’actualité des relations internationales au long des dernières décennies. L’omission génère quelque comique de situation sans diminuer l’intérêt de la préface. Le droit au travail, est-il posé d’emblée, « fait partie des revendications récurrentes mais irréalistes de la vie sociale et politique, [c’est] une négation de l’harmonie et des équilibres qui découlent de la concurrence et de la liberté contractuelle ». Le commentaire appauvrit singulièrement le propos de Tocqueville car il gomme la vigoureuse référence au politique comme établissement d’un rapport de force, on l’a vu21. Il ne subsiste que la figure idéaltype d’un employeur et d’un employé qui échangent librement sur le marché du travail, hors du contexte social. Toute intervention extérieure fausse « l’échange libre entre employeurs et employés [et] l’intervention législative sur le marché du travail découle d’une méprise idéologique historique, qui prête aux employeurs et aux employés des intérêts antagoniques », ce qui est contraire aux faits, rassurante croyance en une paisible coexistence du renard libre dans le poulailler libre22. L’actualité politique a bousculé les principes du néolibéralisme genevois, les électeurs helvètes ayant approuvé le 9 février 2014 l’initiative populaire qui restreint l’entrée en Suisse des travailleurs étrangers et limite l’immigration, sérieuse entrave à la fluidité de la libre circulation sur le marché du travail en Europe et qui a ouvert une crise non résolue avec l’Union européenne.
*
17Sans en nier l’ironie polémique, l’hypothèse méthodologique a été de supposer une validité cognitive à la juxtaposition dans la durée, par le procédé du collage, d’énoncés dont l’objet, la revendication d’un droit au travail et son contexte sociétal ont considérablement évolué – de repérer des configurations qui continuent à faire sens23.
Notes de bas de page
1 Déjacque Joseph, 1854 [écrit à Jersey fin 1852-début 1853], La Question révolutionnaire, New York, F. F. Barclay, paragraphe conclusif du chapitre « De la propriété ».
2 Ducasse Isidore, 1869, Les Chants de Maldoror I, Paris, A. Lacroix, p. 23.
3 Hugo Victor, 1866, Les Travailleurs de la mer, t. 3, Bruxelles, Lacroix, p. 95.
4 « Communistes » désigne les partisans d’Étienne Cabet, auteur de l’utopie Voyage en Icarie (1840), et qui renoncent à l’action politique en France pour créer des communautés en Amérique. La traduction française supposée du Manifeste du parti communiste de Marx et Engels à la veille de Juin 1848 n’a jamais été retrouvée. La traduction de Laura Lafargue, fille de Marx, est de 1885.
5 Extrait du Moniteur du 13 septembre 1848 cité dans Tocqueville Alexis (de) [préface de Pierre Bessard], 2015, Contre le droit au Travail, Paris, Les Belles Lettres. Coquille : l’index nominal (p. 91) substitue le docteur Alexis Carrel (1873-1944) à Armand Carrel (1800-1836), opposant républicain à la monarchie de Juillet et fondateur du journal Le National, à qui Tocqueville se réfère à propos de Robespierre dans les « notes de travail préparatoires » à son discours (p. 80).
6 Marx Karl [édition et traduction par Maximilien Rubel], 1994, « Les Luttes de classes en France », suivi de « La Constitution de la République française » (adoptée le 4 novembre 1848), in id., Œuvres, t. iv Politique, Paris, Gallimard, p. 238-333.
7 Déjacque Joseph, 1860 (27 février), « L’Organisation du travail », partie i, Le Libertaire, n° 22. Déjacque consacre deux autres articles au thème dans Le Libertaire, n° 24 (7 mai 1860) et n° 26 (2 novembre 1860).
8 Déjacque Joseph, « Réponse à Messieurs de la République universelle (section La Montagne) et à M. Souvy, du Républicain, extrait du journal Le Républicain », in id., La Question révolutionnaire, op. cit.
9 Voir Sahlins Marshall, 2017, Âge de pierre, âge d’abondance. L’économie des sociétés primitives, Paris, Gallimard.
10 Déjacque Joseph, « L’Organisation du travail », partie i, art. cit.
11 Antoine Marique souligne la différence avec l’engrenage mécanique des passions chez Fourier dans Joseph Déjacque : utopie et émancipation, mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine, Paris, Université Paris 7-Denis Diderot, 2003. Cette recherche a renouvelé les études déjacquiennes.
12 Déjacque Joseph, « L’Organisation du travail », partie i, art. cit.
13 Déjacque recommande aux prolétaires anglais et américains qui sont « dans des conditions légales qui leur permettent de se coaliser, d’agir en masse contre les patrons et de lutter, par l’association, et de capital à capital », soit une suppression du salariat par l’élimination progressive des intermédiaires parasitaires. Déjacque Joseph, 1860 (7 mai), « Les Grèves d’esclaves blancs », Le Libertaire, n° 24.
14 Déjacque Joseph, 1858 (9 juin), « L’Humanisphère », Le Libertaire, n° 1.
15 Déjacque Joseph, 1859 (27 juillet), « La Législation directe et universelle », partie i, Le Libertaire, n° 15.
16 Déjacque Joseph, 1860 (2 novembre), « L’ Organisation du travail », partie iii, Le Libertaire, n° 26.
17 Ibid.
18 Déjacque Joseph, 1859 (30 septembre), « La Grève des ouvriers à Londres », Le Libertaire, n° 17, commentaire d’une correspondance de F. G.
19 Déjacque Joseph, 1860 (7 mai), « L’Organisation du travail », partie ii, Le Libertaire, n° 24.
20 Tocqueville Alexis (de) [préface de Pierre Bessard], Contre le droit au Travail, op. cit.
21 Voir aussi Tocqueville Alexis (de), 1999 [1893], « Journées de Juin », in id., Souvenirs, Paris, Gallimard.
22 Tocqueville Alexis (de) [préface de Pierre Bessard], Contre le droit au Travail, op. cit., p. 31
23 Castel Robert, 1999, Les métamorphoses de la question sociale, Paris, Gallimard.
Auteur
Valentin Pelosse a été chargé de recherches en sociologie au CNRS. Il a fait partie à partir de 2009 de l’équipe de coordination du site http://joseph.dejacque.free.fr/.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La formation d’une opinion démocratique
Le cas du Jura, de la révolution de 1848 à la « république triomphante » (vers 1895)
Pierre Merlin
2017
Les mutations récentes du foncier et des agricultures en Europe
Gérard Chouquer et Marie-Claude Maurel (dir.)
2018
Deux frontières aux destins croisés ?
Étude interdisciplinaire et comparative des délimitations territoriales entre la France et la Suisse, entre la Bourgogne et la Franche-Comté (xive-xxie siècle)
Benjamin Castets Fontaine, Maxime Kaci, Jérôme Loiseau et al. (dir.)
2019
Un mousquetaire du journalisme : Alexandre Dumas
Sarah Mombert et Corinne Saminadayar-Perrin (dir.)
2019
Libertaire ! Essais sur l’écriture, la pensée et la vie de Joseph Déjacque (1821-1865)
Thomas Bouchet et Patrick Samzun (dir.)
2019
Les encyclopédismes en France à l'ère des révolutions (1789-1850)
Vincent Bourdeau, Jean-Luc Chappey et Julien Vincent (dir.)
2020
La petite entreprise au péril de la famille ?
L’exemple de l’Arc jurassien franco-suisse
Laurent Amiotte-Suchet, Yvan Droz et Fenneke Reysoo
2017
Une imagination républicaine, François-Vincent Raspail (1794-1878)
Jonathan Barbier et Ludovic Frobert (dir.)
2017
La désindustrialisation : une fatalité ?
Jean-Claude Daumas, Ivan Kharaba et Philippe Mioche (dir.)
2017