Les citoyennetés du football
p. 153-166
Texte intégral
Introduction
1Les footballeurs professionnels ne sont pas aujourd’hui tenus pour des parangons de vertu. Leur associer l’idée de citoyenneté peut même sembler a priori totalement farfelu. Pourtant, de la fin du xixe siècle à aujourd’hui, le football association entendu comme fraction de la société civile du sport, a eu à se confronter à certaines dimensions de la citoyenneté. Pour donner un sens extrasportif à leurs activités, c’est-à-dire aller au-delà de la simple compétition, clubs et organisations régissant le football ont voulu le placer sous le signe de certaines valeurs ou lui assigner des fonctions sociales et citoyennes. À ce titre, le football français peut être considéré comme un bon point d’observation et un miroir parfois déformant de l’évolution de la notion de citoyenneté et des imaginaires qui l’accompagnent de la fin du xixe siècle à nos jours. Dans un premier temps, nous envisagerons la manière dont le football s’insère dans les débats sur les rapports entre citoyenneté et exercices physiques, autrement dit s’il peut constituer une propédeutique à l’instruction du citoyen-soldat. Nous envisagerons ensuite la citoyenneté du football devenu sport-spectacle et la manière dont une compétition, la Coupe de France, et une sélection nationale, l’équipe de France, peuvent porter un certain imaginaire de la citoyenneté. Enfin, il sera question des rapports entre le football et la citoyenneté sociale à partir des transformations du métier de footballeur dans les années 1960 et du rôle assigné au sport pour résoudre les crises identitaires que traverse la société française depuis la fin des années 1970.
I. Les exercices corporels et la formation du citoyen-soldat
2C’est à la fin du xviiie siècle que commencent à être formalisés les exercices corporels qui composent aujourd’hui la discipline scolaire « Éducation Physique et Sportive (EPS) » ainsi que les multiples activités (gymnastique, sport) qui sont financées par les collectivités territoriales. Davantage que la thématique de l’accès aux cultures corporelles et aux loisirs et de la socialisation qui justifie l’octroi de crédits publics, c’est la question du citoyen-soldat, de la citoyenneté en armes qui est au cœur des questionnements sur les exercices physiques nés au xixe siècle.
1.1. La gymnastique ou le corps du soldat-citoyen
3Le mot « gymnastique » constitue l’une des entrées de L’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert. Toutefois, l’article exhume davantage une pratique antique qu’il ne propose des exercices corporels. Même si la gymnastique participe de l’idéal de progrès humain promu par les médecins suisses des Lumières ou des éducatrices éclairées comme madame de Genlis, ce sont surtout les guerres révolutionnaires et celles de l’Empire qui lui donnent une actualité nouvelle. Après la défaite d’Iéna, un puissant mouvement gymnique, d’abord combattu puis officialisé dans les États germaniques, est créé par le Prussien Carl Ludwig Jahn. Convaincu que « les anciens Germains avaient déjà concouru dans des exercices sportifs afin de montrer leur nature mâle et leur virilité »1 , Jahn intègre les exercices physiques dans un système festif célébrant la nation. Le mouvement de Jahn a ainsi largement participé à la nationalisation des masses pré, puis post-unitaires en contribuant à la préparation du conscrit prussien dont le feu et la combativité font merveille à Sadowa (1866), puis à Sedan (1870).
4En France, en février 1869, la gymnastique est reconnue comme une discipline scolaire faisant « partie de l’enseignement donné dans les lycées et collèges » et comme « étant obligatoire dans les écoles normales primaires ». Si une préoccupation hygiéniste le dispute alors à la volonté de faire face à la menace prussienne, la débâcle de 1870 donne une tonalité résolument militaire à la gymnastique jusqu’à la fin des années 1880. Elle devient tout d’abord obligatoire dans l’enseignement primaire avec la loi Georges (1880). Au même moment, des municipalités mettent sur pied dans les Écoles primaires supérieures des bataillons scolaires où des préadolescents apprennent à défiler au pas et les rudiments de l’école du soldat. Toutefois, les bataillons scolaires font long feu et disparaissent dans la seconde moitié des années 1880. À partir de la décennie suivante, on se préoccupe davantage de l’éducation physique pour lutter contre le surmenage scolaire que pour préparer le citoyen-soldat. Mais le relais est pris par les sociétés de gymnastique et de préparation militaire. Les premières, regroupées dans l’Union des Sociétés de Gymnastique de France (USGF) créée en 1873 trois ans après Sedan, sont vite devenues des « sociétés conscriptives »2 dont les règlements et la sociabilité sont fortement inspirés par la hiérarchie militaire. Les secondes constituent un puissant mouvement qui revendique 1719 sociétés et 400 000 membres3 qui viennent y préparer le Brevet militaire.
1.2. Le sport peut-il former un bon citoyen ?
5À partir des années 1880 et surtout 1890, de nouvelles pratiques plus ludiques se développent d’abord au sein des lycées et de la bourgeoisie des grandes villes françaises. Elles prennent le nom générique de sport. Souvent importées d’outre-Manche, ces disciplines reposent sur des principes presque opposés à ceux qui gouvernent la gymnastique et les sociétés de préparation militaire. Quand les gymnastes veulent célébrer le groupe et les vertus d’une discipline quasi-militaire, les sportifs souhaitent incarner l’initiative individuelle et le plaisir de la compétition. Toutefois, l’Union des Sociétés Française de Sports Athlétiques (USFSA), première grande organisation sportive créée en 1889, constitue le prolongement institutionnel du projet coubertinien de « rebronzer » la France après le désastre de Sedan. Loin de proclamer le caractère gratuit du sport, l’Union choisit la devise « Ludus pro patria » pour affirmer son utilité nationale et citoyenne. Toutefois, les membres de l’USFSA montrent peu d’appétence pour des exercices physiques préparant au service militaire. De fait, alors qu’au mois d’août 1909, l’USFSA se félicite d’avoir atteint le nombre de 1 001 sociétés affiliées, le nombre d’Associations Régimentaires et Maritimes (68), c’est-à-dire de préparation militaire, ne représente que 6,7 % de ce total4. Plus encore, « beaucoup de sociétés à l’USFSA hésitaient d’ailleurs à faire de la préparation militaire parce qu’elles croyaient qu’il était nécessaire d’avoir des uniformes, d’apprendre à leurs membres à marcher au pas, à faire l’exercice au fusil et des mouvements d’ensemble […]5 ». Une réalité contrastant avec le volontarisme affiché par André Espir, le dirigeant « unioniste » chargé de la préparation militaire et qui a compté parmi les premiers dirigeants de la Fédération internationale de football association en 1904. « Nos sociétés, commande alors Espir, doivent se rendre compte qu’en créant elles-mêmes des cours préparatoires au Brevet d’Aptitude Militaire, en y intéressant leurs membres, elles font œuvre utile et à elles-mêmes et à leurs sociétaires et à la Patrie »6.
6Les zélateurs du football qu’il ait été, avant-guerre, football ou rugby, n’en plaident pas moins pour le caractère martial de leur jeu. « Je m’étonne qu’aujourd’hui on ne fasse guère valoir en faveur du football l’importance qu’il a pu conquérir dans l’éducation militaire – s’écrie Joseph Manchon en 1910. Être un des facteurs même de la défense nationale, quelle plus grande, quelle plus réelle utilité ? Sans doute le football n’apprend ni le maniement d’armes, ni le service en campagne ; mais ne façonne-t-il pas des corps qui pourront tenir un fusil et porter longtemps un sac ? N’est-il pas la meilleure gymnastique d’assouplissement, parce qu’il est la plus attrayante ? »7.
1.3. Le sport clérical, voici l’ennemi
7À la Belle Epoque, les sportifs français avancent toutefois en ordre dispersé. S’il existe déjà quelques fédérations régissant les affaires d’un seul sport comme l’Union Vélocipédique de France (UVF), les disciplines sportives sont généralement regroupées dans des organisations omnisports à l’image de l’USFSA. Mais l’Union n’a pas le monopole du sport. D’autres organisations ont vu le jour comme la Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France8 (FGSPF) qui prétend utiliser les exercices sportifs pour mettre en œuvre les consignes de l’encyclique Rerum Novarum, enjoignant les catholiques à se lancer dans l’action sociale. De jeunes vicaires sportifs favorisent la création d’associations sportives dans les patronages. Moins violent et plus populaire que le rugby, ne réclamant que onze joueurs, le ballon rond devient vite le sport emblématique des patronages. De plus, depuis la loi sur l’obligation du repos hebdomadaire (1906), la question du temps libre et de ses usages, s’invite dans le débat sur la question sociale tant au sein du mouvement ouvrier que des Églises. Il s’agit, pour reprendre les mots d’Alain Corbin, « de surveiller, de contrôler, de moraliser, de promouvoir »9. Afin d’occuper le temps de loisir placé entre la messe dominicale et les vêpres, et ouvert potentiellement à tous les vices, les patronages organisent des matches de football. Les équipes de la FGSPF s’insérent donc rapidement dans le paysage footballistique français. Un premier championnat de France est organisé dès la saison 1904-1905 et son lauréat, le patronage parisien de l’Étoile des Deux Lacs, implanté il est vrai dans le XVIe arrondissement, se paye ensuite le luxe de battre le champion de l’USFSA, le Gallia Club, sur le score de deux buts à un.
8Au temps de la séparation des Églises et de l’État, le conflit est inéluctable. L’USFSA a en effet ses entrées dans les cercles gouvernementaux, francs-maçons et radicaux. Depuis 1904, « une direction pro-républicaine a succédé » à la tête de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques, « à l’ancienne marquée droite10 ». Elle voit d’un mauvais œil l’essor de la FGSPF et refuse vite toute relation avec les footballeurs catholiques. Le 6 novembre 1909, le périodique spécialisé, Le Football association et rugby peut ainsi écrire : « La thèse que soutient l’USFSA consiste à dire que, soutenue par le gouvernement, elle n’a pas le droit de traiter avec une fédération qui, comme la FGSPF, a une orientation nettement cléricale et recherche dans les sports athlétiques un moyen de politique religieuse. »
9Toutefois, l’USFSA est vite obligée de transiger avec un football catholique dont la fidélité à la République semble douteuse et des organisations confessionnelles de masse suspectées de vouloir préférer Rome à Paris. En 1907, la FGSPF a créé le Comité Français Interfédéral (CFI) qui devient vite un rassemblement œcuménique de petites organistations comme la Ligue de Football Association (LFA) créée en 1910 par le sillonniste Jules Rimet. Le CFI représente la France au sein de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) en remplacement de l’USFSA qui en est sortie pour un désaccord sur la question de l’amateurisme. Isolée, l’Union est obligée d’accepter de rentrer dans le rang et d’intégrer le CFI en janvier 1913. Au terme de cet « édit de tolérance sportive11 » réservant l’administration du rugby à la « fédération neutre », l’USFSA, et celle du football au CFI, chaque fédération conserve toutefois son autonomie et ses compétitions. Il n’en reste pas moins qu’au moment de l’entrée de l’USFSA au CFI, le journaliste Maurice Pefferkorn remarque que les préjugés politiques sont loin d’être tombés et que le feu des passions franco-françaises couve encore. « À la suite de l’admission de l’USFSA au CFI – écrit-il en janvier 1913, un confrère s’est ému de voir l’Union pactiser avec les Patronages, c’est-à-dire avec la réaction. Juste ciel ! […] il y a une manière républicaine de placer un shoot et une méthode bonapartiste de tourner une mêlée. On ne l’ignorera plus désormais, et c’est pourquoi le confrère précité parle de créer la Fédération nationale sportive de la Jeunesse Républicaine, qui ne connaîtra sans doute pas d’ennemis à gauche, … à l’aile gauche. L’athlète complet sera radical-socialiste ou il ne sera pas. Ce ne serait pas la peine, sans cela, d’avoir pris la Bastille »12.
II. La citoyenneté des stades
10Pendant la Grande Guerre, le football devient le sport-roi des poilus et voit la création d’une compétition appelée à un grand avenir : la Coupe Charles Simon-Coupe de France. À partir de 1919, les footballeurs sont réunis dans la Fédération Française de Football Association13. Le ballon rond entre dans l’ère du spectacle de masse. Mais le match de football n’est pas qu’un simple divertissement : il est aussi porteur d’un imaginaire social et d’une conception ouverte de la citoyenneté entendue sous la forme de la nationalité.
2.1. La Grande Guerre ou le sacre du footballeur-soldat
11Le romancier lyonnais Joseph Jolinon termine Le Joueur de balle, son roman de formation racontant la jeunesse de Claude Luant, un jeune footballeur, par le départ à la guerre en août 1914. « Claude Lunant, écrit-il, résolu, sans haine nationale, confiant en sa propre discipline, prit place dans le dernier wagon de bêtes, avec les paysans, et se confondit avec eux. Vingt millions d’entre eux et quelques autres partaient en guerre : on avait tué un héritier d’empire14. » Pour Jolinon, la pratique du football aurait formé des citoyens qui seraient partis non la fleur au fusil mais qui représenteraient, pour reprendre la classification de Jean-Jacques Becker, la catégorie des Français qui ont accueilli la guerre avec « sang froid » en montrant « sens du devoir », « courage » et « fermeté »15. Toutefois, le football ne s’arrête pas avec la déclaration de guerre. Dès le mois de novembre 1914, des soldats écrivent à la presse et aux organisations sportives pour leur demander l’envoi de ballons. Très vite, le sport et en particulier le football remplacent la gymnastique dans les exercices physiques proposés ou imposés aux poilus.
12La presse et les journalistes sportifs se plaisent à dépeindre le soldat-citoyen comme un soldat sportif. Le sport serait alors hautement patriotique parce qu’il préparerait les relèves et fortifierait le corps et le moral de la troupe. Après la campagne de l’hebdomadaire Sporting en faveur du « Ballon du poilu » (1916), le journaliste et écrivain Georges Rozet publie l’année suivante dans le quotidien L’Œuvre une série d’articles faisant la promotion du football au front et invitant le gouvernement à se préoccuper de l’équipement du footballeur. « Mais cette guerre en maillot consomme – constate-t-il en mai 1917, elle aussi, des munitions. Le cuir s’use vite sur ces grounds improvisés derrière la ligne de feu. […] S’il est un “cuir national”, c’est celui-là16. » Après avoir lancé une souscription, Rozet convainc le président du Conseil et ministre de la Guerre Paul Painlevé de commander plus de 5 000 ballons de football à l’automne 1917. Il est vrai que les mutineries du printemps ont attiré l’attention sur le repos du soldat.
13La guerre a alors contribué à associer le football à l’image du soldat et donc de la citoyenneté en armes. Dans son manuel de football association paru après la Première Guerre mondiale, l’international français et ancien combattant Gabriel Hanot peut écrire que : « Enfin le football est un jeu supérieur parce qu’il est un jeu d’équipes, et qu’il exige, de la part des joueurs – sans parler de la vitesse, de la résistance, de la force, de la souplesse, de l’adresse – des qualités morales, et sociales comme le sang-froid, l’initiative, la franchise, le désintéressement, la solidarité, le bon sens, choses qui ne sont pas répandues à profusion dans le monde17. » Autant, de qualités requises, serait-on tenté d’écrire, par la guerre de tranchées.
2.2. La fête nationale du football français
14La Première Guerre mondiale a été marquée par le sacrifice de nombreux sportifs. En 1915, Charles Simon, le secrétaire général du CFI tombe près d’Arras. Pour commémorer la mort d’un de ses principaux dirigeants et qui la représente dans ledit Comité, la FGSPF décide en décembre 1916 de créer une compétition de football intitulée en temps de guerre Coupe Charles Simon, puis Coupe de France. Lancée à l’automne 1917, la première édition s’achève sur le terrain du patronage de la Légion Saint-Michel à Paris en mai 1918 et voit la victoire de l’Olympique de Paris. Dès l’après-guerre, la Coupe de France devient la compétition la plus populaire du football français et la vache à lait de la Fédération Française de Football Association qui, après avoir été fondée en avril 1919, réunit désormais l’essentiel des footballeurs de l’Hexagone. Son succès procède non seulement de la formule de coupe par élimination directe mais aussi des valeurs que dirigeants et journalistes veulent attacher à l’épreuve. Très tôt, ceux-ci assimilent la finale disputée au printemps à une « fête nationale » du football français par analogie au 14 juillet. D’autant que, à partir de 1927, une tradition non écrite veut que le Président de la République vienne assister à la finale. Lorsque Gaston Doumergue devient le premier chef de l’État républicain à se rendre au stade de Colombes, le protocole est pratiquement établi : stade pavoisé aux couleurs nationales, présentations sur la pelouse des joueurs au président qui, à la fin de la rencontre, remet le trophée au capitaine de la formation victorieuse. Le tout donne une onction républicaine à la compétition d’autant plus appréciée que les deux principaux dirigeants de la FFFA, Jules Rimet son président et, Henri Delaunay, son secrétaire-général, sont issus du catholicisme social pour le premier, du sport catholique pour le second. Ils représentent, dans le domaine sportif, le ralliement des catholiques à la Troisième République qui a été affermi par l’Union sacrée. Évoquant la « première » de Gaston Doumergue, l’organe de la fédération France Football FFFA peut insister : « La foule applaudit vigoureusement le chef de l’État qui par sa présence et le geste symbolique qu’il accomplit en remettant l’objet d’art aux vainqueurs, consacra publiquement notre sport national et la grande épreuve, la Coupe de France »18.
15Mais le succès de la compétition réside aussi dans l’imaginaire national qui la sous-tend. La Coupe de France est tout d’abord la compétition qui réunit toutes les « petites patries » que compte la France sportive. L’ouvrage publié pour le jubilé de la compétition en 193619 rend compte de la diversité française : les 562 équipes engagées lors de l’édition 1934-1935 représentent les villes et les campagnes, les centres bourgeois comme les périphéries ouvrières des métropoles françaises. La formule de la Coupe, par élimination directe, constitue en elle-même une métaphore de la méritocratie républicaine. Sur un match, les équipes amateurs besogneuses peuvent espérer éliminer une formation composée de professionnels indolents. La Coupe de France est, à sa façon, une métaphore de la méritocratie républicaine et notamment de son école gratuite, laïque et obligatoire qui permet à ses citoyens les plus modestes de s’élever dans la société par les études et avec le secours de l’État. La compétition que la Coupe illustre alors le principe de la promotion républicaine « d’une société en progrès où l’ascension sociale individuelle d’abord, la démocratisation ensuite constituent le destin promis à tous »20, un principe qui proposait « un modèle attractif pour toute une fraction de la société […], dans la classe moyenne certes, mais aussi dans une fraction non négligeable du monde ouvrier »21.
16La formule de la Coupe récompense en effet davantage que le système du championnat le courage et la motivation. De fait, dans les résultats de la Coupe de France, comme dans la vie, l’argent, le talent inné ne font pas tout, travail, persévérance et abnégation sont nécessaires pour réussir. Dans une compétition qui se joue par élimination directe, l’égalité des chances semble en partie rétablie et, comme l’écrit Louis Aubert, l’éditeur du Livre d’or de la Coupe de France paru en 1936 : « Les chèvres de M. Seguin sont certes condamnées à être mangées. Mais en Coupe de France, il est des chèvres qui mettent en déroute plusieurs gros loups avant d’abaisser leurs cornes et de toucher de leur barbichette l’herbe du pré… »22.
2.3. Une citoyenneté sportive mosaïque
17Il est question aujourd’hui de « minorités visibles » pour évoquer une France pluriethnique dans laquelle des populations originaires d’Afrique ou des Antilles ne seraient pas assez représentées, notamment dans les formes de citoyenneté active que sont les mandats électoraux et les fonctions ministérielles et présidentielles. La France attend encore son Barack Obama pour symboliser une citoyenneté qui dépasserait certains clivages postcoloniaux. On serait tenté d’affirmer que, dès le début des années trente, le football français a trouvé son « Barack Obama ». En février 1931, Raoul Diagne est le premier joueur noir à porter les couleurs de l’équipe de France dans une rencontre opposant la France à la Tchécoslovaquie. Par une sorte de coïncidence historique, la même année, le député du Sénégal Blaise Diagne, le père de cet arrière et milieu du Racing club de France, devient le premier membre noir d’une équipe… ministérielle. Diagne qui a, pendant la Grande Guerre, fait campagne pour le recrutement et l’envoi des tirailleurs sénégalais sur le front français, est en effet nommé sous-secrétaire d’État aux colonies et doit seconder Albert Sarraut pour l’organisation de l’Exposition coloniale.
18Raoul Diagne porte à dix-huit reprises le maillot bleu dans les années 1930. Il ouvre la voie à d’autres joueurs aux origines africaines comme Ali Benouna originaire d’Orléansville (El Asnam), qui joue deux fois sous le maillot de l’équipe de France en 1936 et le Marocain Larbi Ben Barek, recruté en 1937 par l’Olympique de Marseille, sélectionné pour la première fois le 4 décembre 1938 à Naples face à l’Italie championne du monde. Outre l’Afrique, les sélectionneurs de l’équipe française recrutent aussi en Europe centrale puisqu’ils n’hésitent pas à aligner des éléments naturalisés, comme les Autrichiens Gusti Jordan et Rudi Hiden ou les Hongrois Désiré Koranyi et André Simonyi.
19L’équipe de France de football exprime alors deux aspects de la citoyenneté : d’une part, le choix et la volonté d’appartenir à une « nation élective » sur le modèle défini par Renan dans sa fameuse conférence de 1882 ; d’autre part, l’assimilationnisme colonial qui consiste à accorder la citoyenneté française aux indigènes « évolués » et désireux d’intégrer la communauté nationale. Si, en France, de telles pratiques sportives suscitent les critiques d’une partie de la presse, dans une Europe marquée par l’expansion du fascisme, elles apparaissent non pas comme le signe d’une citoyenneté élective, mais la preuve de la décadence du peuple français. Commentant la première sélection de Larbi Ben Barek à l’occasion du match Italie-France disputé à Naples en décembre 1938, le quotidien de Turin, La Stampa présentait « il negro tricolore » comme un grand enfant analphabète qui « joue au football comme un danseur nègre danse ». L’article concluait : « Nous attendons de le voir à l’œuvre avec curiosité, mais nous sommes fiers de ne pas compter, parmi les azzurri, des hommes de chocolat »23.
III. Le football miroir d’une citoyenneté active et déchirée
20Après la Seconde Guerre mondiale, l’importance du football dans la société française croît. D’abord par ses effectifs. La Fédération française de football (FFF) compte en 1944 plus de 270 000 licenciés, en 1950 444 000, 700 000 en 1970, 1,4 millions en 198024. En 1958, l’équipe de France obtient la troisième place à la Coupe du monde, prélude d’une ascension qui la mène au titre mondial quarante ans plus tard. Progressivement, les footballeurs deviennent des figures publiques. La télévision réinvente le patriotisme sportif qui s’invite dans presque tous les foyers français. Alors que l’État et surtout les collectivités territoriales investissent dans le sport pour panser les maux de la société française, les relations entre le football et les différentes dimensions de la citoyenneté s’étoffent.
3.1. Les revendications d’une citoyenneté sociale
21Au début des années 1960, les footballeurs les plus connus portent une revendication : celle d’accéder à la citoyenneté sociale, c’est-à-dire aux droits acquis par l’essentiel des salariés français. En juin 1963, Raymond Kopa, alors la grande star française au crépuscule de sa carrière, donne une interview à l’hebdomadaire France-Dimanche dans laquelle il assimile le métier de football professionnel à une forme moderne d’« esclavage ». Au moment où, comme le remarque l’écrivain Georges Magnane, on parle déjà du « demi-milliard de footballeurs », un calcul réalisé à partir du « cours du jour des principaux botteurs de balle (Di Stefano : 80 millions ; Kopa : 60 millions ; etc.)25 », le propos a pu choquer.
22Pourtant, le métier de footballeur relève alors de l’exception juridique sportive. Les salariés-joueurs des associations sportives que sont alors les clubs de football ne sont pas soumis au droit du travail des Trente glorieuses. Lorsqu’ils sont engagés pour la première fois par une équipe professionnelle, ils signent un contrat « à vie » qu’ils ne peuvent rompre sans l’agrément de leur président. S’ils le font, les autres clubs ne peuvent les recruter. En 1961, le buteur de Reims et de l’équipe de France Just Fontaine, le Camerounais N’Jo-Léa (AS Saint-Etienne) et l’attaquant suisse du Stade Français Norbert Eschmann, ont créé l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels (UNFP), un syndicat de joueurs chargé de défendre leurs droits et de lutter pour l’adoption du contrat « à temps », c’est-à-dire à durée déterminée. Il faut attendre mai 1968 et l’occupation du siège de la FFF avenue d’Iéna à Paris par un collectif de joueurs et de journalistes prétendant rendre « le football aux footballeurs » et désirant rompre avec le népotisme et le conservatisme pratiqués jusqu’alors26, pour que les choses changent et que le Groupement des clubs autorisés adoptent un nouveau statut professionnel comprenant un contrat à temps, c’est-à-dire à durée limité. C’est pour les footballeurs un début de liberté professionnelle et l’accession à une sorte de citoyenneté sociale, via un combat pour l’égalité des droits avec les autres salariés. Même si les salaires des footballeurs de l’époque n’ont rien à voir avec ceux des stars d’aujourd’hui, il n’est pas sûr qu’on l’ait compris alors ainsi, dans une France gaullienne et post-gaullienne communiant encore, sur le plan sportif, dans l’idéal de l’amateurisme, d’une citoyenneté sportive marquée par la mission de représenter sa patrie de manière désintéressée.
3.2. Le sport et le football, au secours d’une citoyenneté en crise
23Dans son Rapport sur certaines difficultés actuelles du football français remis à monsieur le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé de la jeunesse, des sports et des loisirs, Philippe Séguin, alors jeune auditeur à la Cour des Comptes, écrit que « les sports collectifs – et notamment le football – développent outre des qualités morales comme la volonté, le courage et le sens de l’abnégation, un sens social et une certaine aptitude à la vie collective27 ». Si le propos de Philippe Séguin est d’abord de proposer une restructuration du football français mal-en-point sur le plan financier, le ballon rond aurait pour lui son « utilité » dans la société française par son aspect éducatif et parce qu’il apparaît comme « un des spectacles les plus régulièrement fréquentés et celui qui suscite un intérêt constant dans tous les milieux socio-professionnels et de toutes les classes d’âge28 ».
24De même que Jean Vilar voulait faire du théâtre un service public comme le gaz, le jeune énarque gaulliste insiste sur la fonction sociale du football pour justifier les aménagements qu’il propose, notamment le développement de la formation. Son rapport montre que les municipalités l’ont compris puisque les subventions qu’elles accordent aux clubs professionnels de première division sont passées de 5 662 372 francs (saison 1969-1970) à 7 827 300 francs (saison 1971-1972) en l’espace de deux ans29. Mais l’action publique se trouve alors confrontée à un dilemme. Doit-on d’abord soutenir le spectacle sportif ou plutôt favoriser la pratique amateur ? Dans un premier temps, il s’agit d’abord de faire du club de première division le porte étendard d’une métropole surtout lorsque celle-ci a changé de statut dans le cas du Paris-Saint-Germain ou s’est modernisée dans le cas des Girondins de Bordeaux. La citoyenneté du sport s’assimilerait alors à la fierté d’appartenir à une communauté urbaine incarnée par une équipe de football victorieuse. Bientôt, un autre enjeu voit toutefois le jour procédant de la crise sociale et urbaine dans laquelle la France s’enfonce après le premier choc pétrolier. À partir du début des années 1980, les banlieues commencent à « flamber ». Certains clubs amateurs prétendent lutter contre l’extension de la délinquance liée aux trafics de drogue et à l’exclusion sociale. À partir de 1987, l’Olympique de Noisy-le-Sec, banlieue 93, dirigée par la famille Sandjak veut conjuguer « l’expérience du haut niveau et un important travail d’insertion sociale : accession au Championnat national, gratuité de la licence pour 40 % des jeunes, […], formation d’éducateurs, sorties découvertes, débats, championnats de France des banlieues30 ». L’apprentissage de la citoyenneté par le football a donc pour préalable la socialisation et la sortie du ghetto urbain. Toutefois, si beaucoup de clubs de quartiers ont accompli cette même démarche, l’utilisation du sport s’est souvent limitée à la construction de terrains omnisports dans les cités sensibles comme l’opération « J Sports » lancée en juin 1991 par la ministre socialiste des Sports, Frédérique Bredin. Il s’est alors plus agi d’occuper les jeunes au pied de leur immeuble que de mener une opération d’éducation à la citoyenneté. Il est vrai que la valeur de l’adjectif citoyen a tendance alors à perdre de sa signification pour désigner tout ce qui ne relève pas de l’incivilité.
3.3. Traîtres à la patrie ?
25La liesse qu’a suscitée la victoire de l’équipe de France de football en finale de la Coupe du monde 1998 a donné l’illusion que la crise identitaire traversée par la société française pouvait être résolue par un succès sportif. L’enthousiasme conduit même des hommes politiques qui ont mené des politiques visant à restreindre l’accès à la citoyenneté française à prôner la régularisation des sans-papiers pour services rendus par les immigrés à la nation sportive. Le Monde du 17 juillet 1998 rapporte les propos de Charles Pasqua qui proclame : « Dans ces moments là, quand la France est forte, elle peut être généreuse, elle doit faire un geste. Le général de Gaulle l’aurait certainement fait »31. En attendant, les vingt-trois joueurs sont décorés de la légion d’honneur par le président Jacques Chirac. Toutefois, les illusions retombent vite. Bien sûr, le tableau de 1998, réédité deux années plus tard lors de la victoire à l’Euro 2000, incite d’autant plus à l’optimiste que la croissance économique semble de retour. Un an plus tard, le match France-Algérie d’octobre 2001, interrompu par l’invasion du terrain par des supporters algériens, efface ces illusions. Ce qui devait être une rencontre symbolisant la « réconciliation » entre les deux pays tourne au fiasco. Alors que 1998 a semblé symboliser l’intégration dans la citoyenneté française des jeunes issus notamment de la communauté maghrébine, les sifflets de 60 000 spectateurs supporters de l’Algérie à la Marseillaise et aux noms des Bleus « à l’exception de celui de Zinédine Zidane »32, puis l’invasion du terrain par des jeunes portant les couleurs algériennes renversent toutes les représentations produites par 1998. La citoyenneté par l’intégration sportive laisse la place à l’image des « sauvageons » préférant sans coup férir le soutien à la patrie de leurs parents à celle où ils sont nés pour semer le désordre dans le stade « de France ».
26L’accession des bleus en finale de la Coupe du monde 2006 ne permet pas de revenir aux illusions de 1998. Bien au contraire, le « coup de boule » de Zidane suivi par plus de 20 millions de téléspectateurs ranime le questionnement sur le comportement incivil et peu citoyen des footballeurs. Le renversement d’image atteint son point d’orgue lors de la Coupe du monde 2010 quand les joueurs de l’équipe de France font la grève de l’entraînement et sont piteusement éliminés au premier tour. Classe politique et médias se déchaînent, comme Roselyne Bachelot, ministre de tutelle des sports qui agite, le 23 juin 2011 devant les députés de l’Assemblée nationale, le spectre des « caïds immatures » des cités pour parler des meneurs de ce « mouvement social ». Loin d’être les exemples de comportement « citoyen » et de représentants de la communauté nationale, les footballeurs de l’équipe de France seraient presque devenus « traîtres à la nation33 » et symboliseraient le danger social des banlieues qui ont été secoué par de longues semaines d’émeutes urbaines cinq ans plus tôt.
Conclusion
27L’histoire parallèle et entrecroisée du football et de la citoyenneté illustre tout d’abord la plasticité et du sport et des manières d’être citoyen. Vu des terrains de football, de ses hommes et de ses organisations, le rapport à la citoyenneté jamais tout à fait nommée, mais évoquée de manière implicite par les valeurs et les pratiques, repose autant sur le dessein d’obtenir le soutien de l’État, le souci de la performance que sur les conceptions républicaines des dirigeants. Pensé à partir des dimensions illustrées par l’histoire du football, le terme citoyenneté montre toute sa richesse même s’il se décline surtout ici au masculin. Outre l’appartenance à une communauté politique, la citoyenneté est aussi et d’abord la défense de la patrie, un devoir tombé en désuétude dans les années 1990 avec la fin de la conscription, mais redevenu d’actualité avec les récents attentats terroristes. La citoyenneté a aussi trait à la nationalité : le football illustre à merveille la diversité de la nation française et aussi les tiraillements identitaires qui lui sont propres. Enfin, on peut aujourd’hui accoler à la citoyenneté de multiples épithètes. L’évolution du football reflète également cette polysémie par les revendications des footballeurs professionnels ou les incivilités dont ils se rendent coupables devant des centaines de millions de téléspectateurs. Ce faisant, ils sont à l’image des rapports entretenus par la société française avec cette notion centrale de la République.
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Notes de bas de page
1 Mosse 1996, p. 83.
2 Arnaud 1987, p. 366.
3 Annuaire (édition de guerre), du Comité national des sports (1914).
4 Tous les Sports, 3 septembre 1909.
5 La Culture physique. Revue bimensuelle illustrée d’éducation et de sports, 1er mai 1909.
6 Tous les Sports, 25 novembre 1910.
7 Joseph Manchon, Le Football (Association et Rugby), Paris, Nilsson, 1910, p. 120-121.
8 Nouveau nom (1903) de l’Union des sociétés de gymnastique et d’instruction militaire des patronages et œuvres de jeunesse de France fondée en 1898.
9 Corbin 1995, p. 11.
10 Dubreuil 1987, p. 215.
11 Dietschy, Clastres 2006, p. 55.
12 Football et sports athlétiques, 25 janvier 1913.
13 Aujourd’hui Fédération Française de Football (FFF).
14 Joseph Jolinon, Le Joueur de balle, Paris, Rieder, 1929.
15 Becker 1977, p. 287.
16 L’Œuvre, 29 mai 1917.
17 Gabriel Hanot, Le Football. L’Association et Rugby, Paris, Nilsson, 1921, p. 5.
18 France Football FFFA, 13 mai 1927.
19 Le Livre d’or de la Coupe de France (1917-1936), Saint-Brieuc, Louis Aubert Editeur, 1936.
20 S. Berstein et O. Rudelle, « La Promotion républicaine. Présentation », dans Berstein et Rudelle (dir.), 1992, p. 227.
21 Ibid., p. 228.
22 Le Livre d’or de la Coupe de France (1917-1936), op. cit., p. I.
23 La Stampa, 17 novembre 1938.
24 Dietschy 2010, p. 421.
25 Magnane 1964, p. 111.
26 Cf. Simon, Leiblang, Mahjoub 2008, p. 76.
27 Philippe Séguin, Rapport à monsieur le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé de la jeunesse, des sports et des loisirs, 12 février 1973, p. 19.
28 Ibid., p. 20.
29 Ibid., p. 8.
30 Dietschy, Clastres 2006, p. 199.
31 Cité par Yvan Gastaut 2008, p. 93.
32 Ibid., p. 137.
33 Dans son livre écrit en collaboration avec Philippe Guimard, Traîtres à la nation ? Un autre regard sur la grève des Bleus en Afrique du Sud, Paris, La Découverte, 2011, le sociologue Stéphane Beaud a voulu interpréter cette grève non comme un geste de défiance à l’égard de l’entraîneur, mais comme la révolte de « dominés » issus de l’immigration contre la presse et les interventions politico-médiatiques qui ont suivi comme un nouvel épisode de la stigmatisation des jeunes de banlieue.
Auteur
Professeur d’Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne Franche-Comté, Besançon, Directeur du Centre Lucien Febvre (EA 2273).
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