3. La place de la femme dans la quête identitaire de l’homme, du poète
p. 101-111
Texte intégral
1. La femme-miroir
1Le thème du regard est dominant dans l'œuvre de V. Segalen, et particulièrement lorsqu'il s'agit des yeux d'une femme. L'écrivain ne s'attarde pas à une simple description mais il se préoccupe d'une contemplation plus profonde. Dans la stèle Sans méprise, le poète évoque la relation symétrique du regard mutuel, ni dérobé, ni prompt :
[...] – Échangés avec elle, si mes yeux ont trop souvent cherché le scintillement ou l'ombre de ses yeux (S, 68),
2c'est pour nouer des liens tacites, communiquer des sentiments, des émotions dans leur plénitude. Le regard se caractérise principalement par son expressivité, il est le reflet d'une intériorité. Pénétrer le regard d'autrui amène à sonder l'être. Les yeux sont révélateurs de l'âme. C'est pourquoi il est nécessaire, dans Portrait ancestral, de crever la toile, qui représente l'Impératrice, pour ne pas laisser transparaître sa nature vile :
Le peintre ici, par ordre souverain, a troué les deux yeux de ce puits sans fond des prunelles, – et vous pourriez, par ce puits, atteindre l'âme du portrait (P, 190-191).
3Dans la Peinture Reflet dans les yeux, nous est présentée la description d'un portrait féminin qui semble regarder droit la personne qui observe l'œuvre. L'observateur entre dans le jeu d'une réciproque contemplation.
Si le Peintre fut scrupuleux et perspicace, le REFLET DANS LES YEUX doit contenir tout ce qu'ils voient ou rêvent.
Fixez-les donc, de tout près... (P, 42).
4L'observateur cherche à déceler les pensées les plus intimes du sujet peint, et discerne, dans ses prunelles, les jeux érotiques de deux jeunes filles.
C'est donc la scène que le pur visage reflète et contemple décemment.
Mais les yeux cependant se fixent bien droit dans les nôtres. Le reflet, alors, d'où vient-il ? Des nôtres ? De cet espace qui est derrière nous ? (P, 43).
5L'observateur est saisi d'un vertige devant celte peinture : la scène érotique provient-elle de l'imagination de la jeune fille ou est-ce son propre fantasme qui se révèle dans les yeux du portrait ?
6Il n'est pas inutile de rappeler que c'est tout d’abord le regard qui découvre l’autre. Cette prime rencontre avec l’autre est mise en valeur dans un chapitre d'Équipée : alors que l'unique et permanente activité du voyageur est d'observer les paysages, une femme surgit dans son champ visuel. Le narrateur, qui est seul depuis de longs jours avec [lui] et sans miroir (E, 106), éprouve un choc dans la confrontation subite de deux regards et n'ose se retourner sur cette femme car
Il n'est pas donné de voir naïvement et innocemment deux fois dans une étape, un voyage ou la vie, ni de reproduire à volonté le miracle de deux yeux organisés depuis des jours pour ne saisir que la grande montagne, versants et cimes, et qui se trouvent tout d'un coup aux prises avec l'étonnant spectacle de deux autres yeux répondants (E, 106).
7Par ce regard réciproque, l'homme se désolidarise du paysage ; il est ramené à sa dimension humaine. La conscience de la présence de l'autre induit la conscience de sa propre existence. De plus, le moi est contemplé en même temps qu'il contemple. Le choc, que le voyageur exprime, naît de cette découverte de soi à travers le regard de l'autre. Le "je" a besoin du regard des autres pour exister. En effet c'est autrui qui nous révèle à nous-mêmes ; il n'est plus seulement objet d'observation mais médiation par lequel le sujet se regarde lui-même. L’homme peut se regarder profondément, en particulier, dans les yeux de la femme aimée, comme dans un miroir :
Et je plonge dans le puits noir de tes yeux où je vois encore mon image (LC, I 12).
8La recherche de soi, dans les yeux aimés, peut être cruelle. Dans la stèle Visage dans les yeux, le locuteur, qui désigne métaphoriquement l'abîme du regard par le motif du puits, cherche son image. Or
[...] il n'y avait rien au fond (S, 75).
9Il persiste, se penche encore et découvre le reflet d'un visage monstrueux comme chien de Fö (S, 75).
[...] anxieux de savoir d'où vient la fausse image et le mensonge (S, 75),
10il s'interroge encore :
De ses yeux ? – Des miens ? (S, 75).
11On retrouve ici l'ambiguïté du reflet du regard, qui est présente également dans le portrait de Peintures. L'image réfléchie dans les yeux de la femme est-elle issue de sa pensée ou rend-elle compte, par une mise en abyme des regards, de l'âme du poète ?
12Nombreux sont les personnages et narrateurs ségaléniens qui se livrent à une introspection. La quête d'une connaissance de soi est primordiale dans toute l'œuvre. Or l'exploration de soi s'avère souvent douloureuse. L'Empereur de la stèle Les trois hymnes primitifs défaille dans la vertigineuse observation de sa conscience :
Moi, courbé sur moi-même et dévisageant mon abîme, – ô moi ! je frissonne (S, 32).
13L'homme ne peut mener à bien sa quête d'identité, puisqu'il prend peur devant la protondeur inquiétante de son être, devant cet inconnu qui règne en lui. Ainsi l'homme de Joyau mémorial, qui se regarde dans une perle magique découvre que son identité est éclatée :
Je vois : – je vois un homme épouvanté qui me ressemble et qui me fuit (S, 118).
14Kouang-Siu est également éprouvé par des troubles de la personnalité. Son angoisse s'exprime dans ses poèmes :
Qui répondra du creux de moi-même ? Qui me vêtira d'une cuirasse unique ? Qui m'enseignera qui je suis ? (FC, 60).
15Il espère trouver un soutien en Ts'ai-yu, qui s'impose à lui comme le modèle à suivre, car elle n’a
point de perplexités changeantes, et vit sans s'interroger (FC, 60).
16Kouang-Siu désire s'imprégner de sa tranquille unité (FC, 60).
17Il semble que seule l'image de soi, inscrite dans les yeux de la femme, puisse rassurer. C'est grâce à la femme aimée que l'homme se trouve et peut construire son identité. Dans la préface du Fils du Ciel, H. Bouillier note très justement, à ce sujet, que quand l’Empereur rêve de Ts'ai-yu,
lui écrit des poèmes, s'unit à elle, il n'éprouve pas seulement le plaisir suprême de se faire aimer, mais aussi celui d'être reconnu, confirmé dans son être, comme si l'amour offrait aussi une garantie d'existence, le signe tangible d'être enfin celui qu'on est (FC, 21).
18La Princesse est essentielle à Kouang-Siu pour qu'il structure sa personnalité. Ceci explique que la dissolution de la personne de l'Empereur coïncide avec la disparition de Ts'ai-yu. Il restera désormais prostré dans la découverte de la vacuité de son être.
19Le reflet de soi, présent dans le regard de la femme aimante, est certainement une représentation idéalisée. On peut y voir, sous forme du complexe de Narcisse, un sentiment d'auto-affection de l'homme dans sa recherche de l'image de lui-même.
2. Idendité et écriture
20Lorsqu'il consigne par écrit sa vision du monde ou qu'il crée un univers imaginaire, l'écrivain découvre l'unité de sa personnalité. V. Segalen affirme, dans ses notes sur l'Exotisme, que l'écriture est un auxiliaire à sa réflexion :
Au reste, qu'on le sache bien, ce livre n'est pas une certitude, mais une recherche. Si je l'écris, ce n'est point pour exhiber des pensées faites, mais pour m'aider tout d'abord à bien penser comme je l'entends (EE, 64).
21Le créateur est un être qui se cherche intellectuellement, spirituellement, artistiquement, intimement. La quête identitaire de V. Segalen est inhérente à son écriture poétique. Ceci est particulièrement vrai de l'écriture stélaire, qui facilite l'exploration du moi. Tout, dans ce recueil, converge vers le moi. Le poète a organisé Stèles en calquant la répartition de l'espace chinois. Derrière l'Empire de Chine se profile l'Empire de soi. Les stèles face au Midi, face au Nord, les stèles orientées et occidentées, et celles du bord du chemin sont les jalons d'un cheminement qui aboutit aux « Stèles du Milieu », c'est-à-dire au centre ultime, soi. L'ouvrage poétique reproduit donc la réalité intérieure du poète ; c'est pourquoi il est nécessaire à V. Segalen de créer cette nouvelle forme littéraire : la stèle, moule adéquat pour rendre compte de l'indicible. Dans la préface de Stèles, qui relève moins du paratexte que du texte poétique, V. Segalen explique le glissement de la stèle de pierre à la stèle littéraire. Monument qui nous dépasse et qui nous renvoie à nous-mêmes, la stèle de pierre devient un jour de connaissance au fond de soi (S, 23). Accessible mais laborieux pour le lecteur, le style de ce poète est à l'image de sa quête identitaire.
22Il importe de remarquer que si l'écrivain se livre à une recherche quasi permanente de soi, il ne cède paradoxalement pas au lyrisme, si ce n'est dans son dernier ouvrage, Thibet. Bien que le "je" ne soit pas lyrique, il demeure subjectif. On reprend ici l'expression de "lyrisme indirect" de V. P. Bol1 : V. Segalen réussit à exprimer ses émotions au moyen d'une écriture pudique, sans effusion superflue. Il s'agit d'un choix esthétique mûrement réfléchi. L'écrivain relate à son épouse une discussion qu’il a eue, à ce sujet, avec Gilbert de Voisins :
J'ai conclu avec lui et avec moi, que les choses vraiment intimes ne s'écrivent jamais (LC, 181).
23V. Segalen reste fidèle à ce principe dans la forme comme dans le fond. La stèle Perdre le Midi quotidien, dont le titre, à la couleur asiatique, est le pendant de notre locution "perdre le nord", enseigne le cheminement à suivre pour atteindre le Milieu. Le poète prône la déperdition et le dépouillement de soi pour rendre possible l'ascèse intérieure. Il faut donc
Tout confondre, de l'orient d'amour à l'occident héroïque, du midi face au Prince au nord trop amical, – pour atteindre l'autre, le cinquième, centre et Milieu
Qui est moi (S, 116).
24Le poème s'achève ainsi, là où tout commence. Parvenu aux limites du moi, le poète fait place subitement au silence ; ce qui suit ne concerne personne d’autre que lui-même. D'ailleurs le Milieu n'est-il pas de l'ordre du mystérieux, de l'ineffable ? L'épanchement lyrique est donc proscrit de cette écriture initiatique, qui s'accomplit dans la suggestion.
25L'Empereur du Fils du Ciel, et à travers lui V. Segalen, tente d'évacuer ses angoisses par l'écriture. Le poème apparaît comme un lieu d'exploration de soi. Au cœur de la narration du Fils du Ciel en focalisation interne, et qui impose donc une approche phénoménologique des personnages, seuls les poèmes de Kouang-Siu, que l'annaliste rapporte, sont les reflets directs de son intériorité. Ils nous informent sur la réalité et l'évolution intérieure de l’Empereur. Cette littérature intime, dont la voix est réfléchie, permet à Kouang-Siu un retour sur lui-même. Être écartelé entre le ciel et la terre, ancêtres et postérité, traditions et réformes, il a besoin de l'écriture pour s'interroger et essayer de se construire. Il pose les jalons de son identité dans ses poèmes. Or sa revendication amoureuse, ses projets réformateurs en politique et ses aspirations spirituelles sont autant d'échecs. L'Empereur ne peut parvenir à l'unité de sa personne, puisqu'il perd l'objet et la destinataire de la plupart de ses poèmes : Ts'ai-yu. Ses poèmes ne sont plus alors que l’expression de l'expérience du Vide.
26Les lettres ont également une fonction heuristique. Selon C. Courtol, la correspondance de V. Segalen est allégorique car elle révèle les secrets de son œuvre, lève le voile qui masque certaines régions de lui-même2. Si les écrits épistolaires de V. Segalen sont un précieux instrument d’investigation pour les critiques, ils ont très certainement joué un rôle important dans sa création littéraire. V. Segalen n'est pas un créateur introverti, il a besoin de se raconter du moins, jusqu'au seuil, en soi, d'un secret soustrait aux mots. Les Lettres de Chine font partie intégrante de son œuvre. Il communique à sa femme, par cette correspondance, de petites proses, ses projets en cours, des ébauches d'œuvres etc. Les lettres, à l'instar des poèmes, sont liées à une interrogation sur soi. L'auteur parle de lui, fait le point sur sa vision du monde et son esthétique. Sa femme est la destinataire privilégiée, et explicite, de ces lettres. Or c'est finalement pour lui-même qu'il écrit. V. Segalen a conscience de cette fonction intermédiaire de l'écrit adressé à Yvonne :
Parfois ce sont les lettres que je t'écris qui sont le point de départ des trouvailles (LC, 23).
27V. Segalen semble ouvert à toutes les voies qui conduisent au dedans. L'écriture est un puissant révélateur de soi-même, un miroir critique.
28Cependant, il serait erroné de réduire l'écriture ségalénienne à un simple moyen d'accéder aux profondeurs de l'Être.
3. La femme et la réalisation du poète
29Nous connaissons déjà le rôle indispensable qu’Yvonne Segalen a tenu dans la vie de son époux. Il nous faut maintenant souligner son irremplaçable collaboration au travail de l'écrivain. Issue d'un milieu familial largement ouvert à la culture, et en particulier à la littérature, Yvonne manifeste un intérêt intellectuel pour l'œuvre de Victor Segalen. Après la mort de l’auteur, elle fait paraître Orphée-Roi, René Leys et Equipée, et contribue à la postérité du poète. Lors de leur vie commune, elle n'a cessé de seconder l'écrivain, qui recherche d'ailleurs le jugement, l'assentiment et les encouragements de sa compagne, bien souvent sa première lectrice. Et elle le décharge aussi de nombreux soucis matériels. Ainsi, lorsque V. Segalen décide de fonder une "collection coréenne" aux Éditions Georges Crès, qui comprend son recueil Stèles, Connaissance de l'Est de P. Claudel et une traduction d'Aladin ou la Lampe magique par Mardrus, il laisse à Yvonne le soin de s'en occuper. Il reconnaît, à ce propos, dans une lettre à Marie Manceron que sa femme
détient une lourde tâche et s'en acquitte à merveille (TF, 158).
30Elle soulage le poète d'un fardeau et lui permet de se consacrer essentiellement à son art. Durant son périple d'une année en Chine, l'auteur lui communique, par voie épistolaire, des instructions très précises concernant des corrections à apporter à ses écrits. Yvonne est également chargée d'établir un lien entre V. Segalen et ses amis, et de classer ses notes :
En voyage, j'écrirai tous les jours ceci : ta lettre, dont je te prierai donc d'extraire les narrations d'ordre impersonnel, à l'usage des amis, puis une ou deux pages strictement littéraires, rangées sous le nom ironique de Tuiles et Briques, premiers matériaux d'Antistrophes, puis le décompte de l'étape, topographie, notes précises, cela sur mon cahier « marchand de cochon » (LC, 106).
31V. Segalen, qui appartient à la marine, est contraint de publier sous un pseudonyme. Noël Cordonier explique :
Max-Anély, on le sait, est littéralement un nom d'emprunt puisqu'il est composé de deux prénoms, celui de Max Prat, un ami d'enfance, auquel est accolé un des prénoms, légèrement retouché, de la jeune Mme Segalen, Annelly3.
32Ce nom d'auteur reflète la haute idée que V. Segalen se fait de l'amitié et de l'amour. Lui-même n'est présent qu’en creux derrière l’ami et la femme aimée. Ceux-ci sont associés à son travail littéraire. V. Segalen a dédicacé la plupart de ses œuvres. Pour certaines, comme Stèles ou Peintures, il fait imprimer une édition spéciale destinée aux êtres chers et à quelques autres artistes. Sa femme figure toujours en tête de liste. L’auteur établit un rapport entre la personnalité de ses proches, ses dédicataires, et ses ouvrages. Il expose à sa femme ce qui l'anime pour dédicacer une œuvre :
Et puis surtout, tu sais ma recherche de l'harmonie du titre, du don et du sujet (LC, 153).
33L'auteur construit des ponts significatifs entre sa création et ses proches. Par exemple, ce n'est que sa nouvelle version d'Orphée-Roi que V. Segalen dédicace à sa femme, texte dans lequel Eurydice joue un rôle beaucoup moins négatif que dans la première version.
34La femme intervient également dans la création du poète. Mais V. Segalen n'évoque jamais son inspiration poétique sous les traits d'une femme, comme le fait Rimbaud dans Ma Bohème. Il diffère aussi de Baudelaire qui, bien qu'il n'hésite pas à dénigrer violemment la femme, affirme qu'elle est cependant
une divinité, un astre, qui préside à toutes les conceptions du cerveau mâle4.
35La femme inspire avant tout V. Segalen par sa différence, son exotisme, comme nous le verrons plus loin. Elle est un objet poétique mais ne représente pas ce souffle créateur qui anime l'artiste. Pourtant V. Segalen reconnaît en la femme aimée une intelligence et une sensibilité, qui lui communiquent un élan créateur. Il explique ainsi, à Jean Lartigue, l'origine de son Essai sur Soi-même :
Ceci, ruminé depuis quelques jours, a pris corps dans la fumée d'une causerie avec Yvonne5.
36Dans leur correspondance, V. Segalen et C. Debussy sont amenés à parler de leurs femmes. Contrairement à l'écrivain, qui intègre véritablement sa compagne à sa vie littéraire, le musicien ne partage pas sa passion :
Mais je ne parle même pas musique à ma femme. Ou bien c'est de la musique anecdotique (S/D, 75).
37V. Segalen, toujours dans une lettre à C. Debussy, fait un merveilleux éloge de la sensibilité artistique de son épouse, qui influence sa propre création :
Elle est mieux que musicienne. Elle détient un goût et un tact artistiques personnels. Elle ne m'a jamais fait subir une fausse note. Elle a le talent de l'osé, du pondéré, de la limitation. Elle m'est précieuse dans le travail du style, parfois même dans celui de la création. Je la crois adaptée aux arts plastiques. Au reste, parfaitement indépendante (S/D, 86).
38À maintes reprises, l'écrivain s'étonne de la perspicacité de son épouse.
39Sa femme lui apparaît douée de génie :
J'ai joint à mes documents la partie de ta lettre qui traite de la « mort » de mon Empereur, et où tu me dis des choses assez stupéfiantes pour une petite fille, et que nous discuterons ensemble (LC, 193).
40Yvonne a participé également à l'élaboration du texte d'Orphée-Roi en suggérant quelques répliques pour le personnage d'Eurydice. Il est fort possible qu'elle ait saisi les interrogations et inquiétudes de V. Segalen, sous-jacentes dans la pièce, quant à la compatibilité du couple et de la réalisation artistique de l'homme, et qu'elle ait souhaité y répondre par son attitude compréhensive et active face au travail du créateur. Si V. Segalen a le monopole de la création artistique, sa femme est une médiatrice qui lui est essentielle. Il n’est donc pas étonnant de constater que toutes les grandes figures féminines de son œuvre sont les égéries de l'homme qu'elles accompagnent.
Notes de bas de page
1 V. P. Bol, Lecture de Stèles de Victor Segalen, Minard, Paris, 1972, p. 244.
2 Claude Courtot, Victor Segalen, op. cit., p. 30.
3 Noël Cordonier, Variations pour un pseudonyme, in Europe, no 696, op. cit., p. 5.
4 Baudelaire, Le Peintre de la Vie moderne, in Critique d'Art, op. cit., p. 373.
5 Lettre à Jean Lartigue, du 14 avril 1915, citée par Gilles Manceron, Segalen, op. cit., p. 441.
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