La dynamique du jeu en sports collectifs et son analyse
p. 41-54
Texte intégral
1Depuis quelques années un certain nombre d’articles sont écrits autour du thème de l’utilisation de la théorie des systèmes dynamiques pour l’analyse des sports collectifs. Nous avions analysé un possible apport de l’analyse systémique (Gréhaigne, 1989) à l’étude du jeu en mouvement puis fait une incursion sur un aspect particulier avec l’article « Dynamic-system analysis of opponent relationships in collective actions in soccer » (Gréhaigne, Bouthier, & David, 1997). Depuis, l’approche dynamique des systèmes a été beaucoup développée, en particulier par l’équipe de Tim McGarry (McGarry, Anderson, Wallace, Hughes, & Franks, 2002 pour une revue) en réponse à des questionnements particuliers apparus il y a une vingtaine d’années dans l’analyse du jeu (Franks & Goodman, 1986 ; Hughes & Franks, 1997, 1996 ; Gréhaigne, 1988 ; Gréhaigne, Bouthier, & David, 1996). Sur le fond théorique, le recours à des concepts venus d’autres champs de recherche n’a pas fait vraiment l’objet d’une véritable réflexion épistémologique permettant de fixer clairement les utilisations possibles de cette approche. Par exemple, des clarifications doivent être faites entre les perturbations d’un système dans une théorie issue de la physique et des mathématiques et l’analyse d’un rapport d’opposition dans le jeu. La question posée est : L’usage d’un champ conceptuel conçu en dehors des pratiques corporelles est-il utile pour créer des outils conceptuels plus adaptés et spécifiques ?
2L’emprunt qui consiste en la simple application ou importation de théories mises au point dans d’autres champs de recherche pose toujours problème. Il doit toujours y avoir une réflexion épistémologique sur l’étendue et la pertinence des concepts fournis par cette théorie en fonction des recherches que l’on entend mener, sinon ce n’est que du simple placage de concepts qui, fréquemment, s’adaptent peu ou mal au champ de recherche concerné. La question du rapport aux concepts et aux connaissances ne peut pas être bien analysée si la question de la valeur opératoire de ces concepts et de ces connaissances n’est pas posée. Concernant les sports collectifs, le concept de « rapport aux connaissances » doit donc être largement examiné et analysé à la lumière des différences, des convergences et des complémentarités entre la forme opératoire de la connaissance, qui permet d’agir en situation, et les formes prédictives qui permettent de mettre en mouvement les joueurs et le ballon tout en respectant leurs propriétés, leurs relations et les transformations qu’elles induisent.
3La réflexion théorique proposée ici, principalement à visée épistémique, prolonge le débat amorcé dans le livre « Autour du temps » avec un premier article intitulé « Sports collectifs et système dynamique » (Gréhaigne & Godbout, 2009). Elle permet de discuter la théorie des systèmes dynamiques et son utilisation directe dans le champ de l’étude des sports collectifs, tout en proposant de synthétiser et/ou de créer des outils conceptuels plus pertinents pour analyser des phénomènes évolutifs, complexes…
1. Dynamique, opposition et système
4Après être revenu sur les caractéristiques des jeux collectifs, ce chapitre a pour ambition de présenter une modélisation cohérente et étayée de la dynamique du jeu en sport collectif. A cet effet, sera discutée la pertinence de l’utilisation de la théorie des systèmes dynamiques pour étudier le jeu en relation avec divers concepts et outils d’analyse de ce que l’on peut appeler « l’école francophone des sports collectifs ». Cette école repose sur le renversement, dans les années 70-80, de l’optique pédagogique qui a consisté à considérer que rien ne pouvait être expliqué sans une étude approfondie des relations d’opposition entre les protagonistes. Aussi, fallait-il donc tenter de mieux expliciter les actions consciemment mises en œuvre pour répondre, en plein jeu, aux tentatives, elles-mêmes conscientes et voulues de l’adversaire.
5Quel que soit le jeu sportif collectif considéré, une analyse de la dynamique du jeu et des choix faits doit aider à rendre compte du rapport de forces et des rapports d’opposition. Ici, le renversement conceptuel par rapport à une approche traditionnelle techniciste consistait bien à considérer que rien ne peut être expliqué et réalisé sans une bonne compréhension des rapports d’opposition liant constamment les deux équipes au fil du déroulement du jeu. Analyser, expliquer l’opposition et utiliser cette opposition comme source de tout progrès constituent une source de références pour concevoir des situations à l’école ou à l’entraînement qui, tout en permettant de faire jouer la réalité de l’opposition, gardent une visée d’apprentissage aussi bien à l’école qu’à l’entraînement. Deleplace (1979) affirmait déjà : « nous avons été conduits à démontrer qu’il était nécessaire d’analyser les rapports d’opposition minutieusement et qu’il était parfaitement possible de parvenir à les expliciter, à les formuler et à les systématiser pour leur mise en œuvre consciente et méthodique tant dans l’entraînement ou l’initiation que dans le jeu lui-même » (p. 9). Aujourd’hui, tout le monde est à peu près d’accord pour convenir que, pour bien analyser les sports collectifs, il faut recourir à une approche de la dynamique de l’affrontement afin de comprendre l’organisation du jeu. Le problème est maintenant de compléter les concepts et les connaissances pour de nouveaux outils théoriques d’analyse ainsi que des procédés didactiques et pédagogiques rénovés.
6La théorie des systèmes dynamiques (McGarry et al., 2002, pour une revue dans le sport de compétition ou Davids, Glazier, Araujo, & Bartlett, 2003, concernant le mouvement) désigne couramment la branche des mathématiques qui s’efforce d’étudier les propriétés d’un système dynamique. Cette recherche active se développe à la frontière de la topologie, de l’analyse, de la géométrie, de la théorie de la mesure et des probabilités. La nature de cette étude est conditionnée par le système dynamique étudié et elle dépend des outils utilisés (analytiques, géométriques ou probabilistes). Walliser (1977) appelle système à état (p. 22), un système classique qui évolue au cours du temps de façon à la fois :
« déterministe, c’est-à-dire que l’état et la sortie à un instant t ne dépendent que des entrées (p. 23) ;
et causale, ce qui traduit le déterminisme local d’un système permettant de suivre son évolution de proche en proche (équilibre, stabilité croissance (p. 31) ». Son avenir dépend essentiellement des phénomènes du passé ou du présent.
7Il faut donc exclure, ici, les systèmes en grande partie aléatoires, qui relèvent d’une évolution discontinue dans le temps. Les jeux sportifs collectifs, avec leurs aspects d’auto-organisation et d’organisation, avec des joueurs pensant ou prenant des décisions subjectives qui peuvent changer l’évolution du système (Mouchet, 2003), semblent plutôt relever de systèmes de type « chaotique ». Ainsi, deux équipes de sport collectif ne sont pas des groupes de particules fonctionnant dans le vide. Il est clair qu’il ne suffit pas qu’un système soit composé d’un grand nombre de joueurs pour le voir tendre forcément vers des états d’équilibre. Néanmoins, il doit être possible de suivre l’évolution de l’état d’un système d’affrontement dans le temps, car souvent, ce système converge vers un état d’équilibre après quelques oscillations. Les joueurs de ces équipes ont un comportement infiniment complexe car ils semblent parfois errer un peu au hasard et pas dans d’autres cas. Ils en arrivent toutefois à un point d’équilibre, appelé « attracteur », qui caractérise simplement un système atteignant un état stationnaire. Ces attracteurs (une cible, un point d’équilibre sur les phases statiques, un espace ou une configuration vers lesquels un système évolue de façon irréversible en l’absence de perturbation) caractérisent donc ces systèmes qui semblent à la fois inclure des lois déterministes et des lois aléatoires. Cette condition rend difficile toute prévision à long terme. Néanmoins, contrairement à l’affirmation de Davids, Araújo et Shuttleworth (2005), la théorie des systèmes dynamiques, quoique très convaincante du point de vue de la physique, ne peut cependant pas être considérée comme d’une portée générale et permettant de résoudre le problème des relations fondamentales entre dynamique et systèmes complexes en sport collectif. En sport collectif, nous sommes donc confrontés à une succession d’états temporairement stationnaires au gré des rapports d’opposition qui apparaissent au fil du jeu. Ces états peuvent revenir de façon ponctuelle. C’est pourquoi nous préférons parler de la dynamique qu’installe le jeu en mouvement dans un système complexe plutôt que d’appliquer la théorie des systèmes dynamiques au jeu de façon déductive. D’autant plus, que ce système dit complexe, le sera de moins en moins en fonction des informations que l’on peut ou pourra obtenir sur l’état du système et son évolution probable.
8En effet, ce qui nous intéresse est plutôt relatif aux conditions permettant une description des propriétés régissant l’évolution du système vers des états d’équilibre ou de déséquilibre car ce dernier présente, sur le fond, un équilibre d’une autre nature en fonction de la cinétique du jeu. Des états finis de configurations connues sont nécessaires pour agir par rapport à l’infini des configurations possibles, infini qui est subjectif lui aussi. Dans cette perspective, le développement de la compréhension des états de non-équilibre a entraîné de nombreux perfectionnements. Si l’on considère que l’ordre est assimilable à l’équilibre, le progrès est de pouvoir passer de l’ordre vers le désordre ou l’inverse sans déstabiliser complètement l’équipe. On peut également distinguer le déséquilibre créé dans le rapport d’opposition au regard de la configuration antérieure et l’équilibre dynamique recréé dans le mouvement offensif en cours, avec la recherche de réorganisation de l’offensive pour entretenir la continuité du jeu.
9Ces considérations montrent que la dynamique se présente parfois sous des caractéristiques entièrement nouvelles. Une telle situation est aussi bien illustrée avec la notion de transition de phase qui, pareillement, n’acquiert un sens précis qu’au moment de la bascule avec l’activation de la situation à double effet (Deleplace, 1966 ; Gréhaigne, 2009 ; Gréhaigne, Godbout, & Zerai, 2011). Dans le jeu, cette rupture de symétrie introduit la notion de réversibilité par rapport à la phase précédente mais aussi celle liée à une éventuelle autre réversibilité dans la phase à venir.
2. Le jeu en mouvement dans un système complexe
10En poursuivant cette réflexion, nous pouvons dire que les systèmes complexes non linéaires ou simplement linéaires par moment savent faire preuve de comportements peu prévisibles qui peuvent même sembler aléatoires. Dans ce cadre, on ne met pas l’accent sur la recherche de solutions précises mais plutôt sur la réponse à des questions comme « Existent-ils des états stationnaires possibles ? », « Le comportement à long terme du système dépend-il des configurations du jeu ? » ou encore « La phase mère du jeu conditionne-t-elle l’évolution du jeu ? ». De ce dernier point de vue, un aspect intéressant et innovant est développé par Frencken, Lemmink, Delleman et Visscher (2011) sur les oscillations de la position du centre de gravité du jeu en football et sur la surface occupée dans les jeux réduits (à propos de ces thèmes, on peut également consulter Gréhaigne, 1992).
2. 1. Configuration du jeu
11Nous définirons une configuration momentanée du jeu comme le « schéma formé par la localisation spatiale relative des joueurs des deux équipes sur le terrain ainsi que l’emplacement du ballon à un instant « t ». Avec les configurations du jeu, un des objectifs sera la description d’états plus ou moins stationnaires du rapport d’opposition. Pour nous, ce sont des configurations du jeu qui, très temporairement, n’évoluent plus avec le temps. On peut penser que certains de ces points fixes sont attractifs, ce qui signifie que si le système parvient à leur voisinage, il va converger vers cet état d’équilibre. De même, on s’intéressera aux aspects périodiques, c’est-à-dire les états du système qui se répètent au bout d’un certain temps. Les configurations prototypiques en sont un exemple particulièrement probant (Caty, Meunier, & Gréhaigne, 2007 ; Gréhaigne, Caty, & Marle, 2004).
12Les concepts d’opposition, de continuité et de réversibilité sont trois concepts qui s’avèrent essentiels dans l’analyse des configurations momentanées du jeu. L’opposition renvoie à l’affrontement dans un système dynamique spatialement défini par une aire de jeu et un temps limité dans un match où deux sous-systèmes s’affrontent avec des intérêts et des buts opposés. En relation avec le règlement, la continuité du jeu et le jeu en mouvement engendrent du désordre provoquant des désorganisations qui tendent à être compensées tant que la défense peut s’adapter. Bien souvent, ce désordre est un désordre apparent, car on peut supposer qu’il existe une forme d’ordre caché à qui sait la décoder. L’objet de chacune des actions offensives est, par exemple, de provoquer et d’exploiter un déséquilibre du dispositif adverse, de créer l’effet de surprise et des situations imprévisibles afin de marquer un but ou un point. Les attaquants doivent s’efforcer de prendre de vitesse la reconstitution par l’équipe opposée d’un équilibre défensif ou d’amener le barrage adverse dans une position critique et ainsi rompre l’équilibre à leur avantage. Enfin, concernant la réversibilité, quand la perturbation n’a pas pu être régulée par les attaquants, cela entraîne la perte de la balle et le passage en défense. À ce moment, si la récupération immédiate de la balle est impossible, l’équipe doit se réorganiser pour tenter de contrer la contre-attaque avec un bon repli défensif, ce dernier tentant de réinstaurer un état d’équilibre dans le rapport de forces.
2. 2. Des états dynamiques
13Le concept d’état dynamique (Gréhaigne, 2009) permet de mieux comprendre comment, à un instant donné, les joueurs sont en déplacement. Ils occupent une position, mais cette position évolue car à ce moment « t », chacun possède une vitesse de déplacement instantanée différente. Ainsi, l’évolution de la dynamique du système peut alors se modéliser en concevant une évolution discontinue dans le temps. Il est également à noter qu’en fonction des règles primaires de jeu du sport collectif concerné, les degrés de liberté du système sont dissemblables. L’expression « degré de liberté » recouvre, ici, une notion indiquant la possibilité pour le système d’évoluer dans une direction, en partie contrainte à son évolution spontanée.
14L’analyse de la dynamique du jeu permet non seulement de percevoir les facteurs contribuant à réguler le jeu mais aussi d’appréhender différents niveaux de régulation et leur interdépendance. Elle conduit également à bien replacer l’activité du joueur et / ou du groupe dans un contexte plus global qui lui donne sa signification. En effet, l’ajustement à la réalité du moment est un processus qui se développe à deux niveaux de façon indissociable.
Un processus interne qui est l’organisation ou la réorganisation des actions en vue de rétablir la cohérence des réponses du joueur ou du groupe de joueurs à la situation présente.
Un processus externe qui intègre ces réponses à un ensemble plus vaste, représenté par l’affrontement des deux équipes.
15Dans le jeu en mouvement, le désordre apparent renvoie souvent à une homogénéité particulière autre que la simple distribution spatiale des joueurs sur le terrain, puisqu’il s’agit d’une distribution sur des niveaux de vitesses. Dans les situations d’opposition, les rapports de vitesses entre les joueurs aboutissent à ce que des états spatialement non homogènes soient compensés et stabilisés. Cela veut dire que ces états apparaîtraient plus homogènes à un observateur qui serait capable de décoder les rapports de vitesses tandis qu’une observation classique mettrait seulement en évidence des aspects hétérogènes parfois structurés par des positions et des formes géométriques. En référence et par analogie aux concepts utilisés par Planck (1941), une telle distribution constitue ce que nous appelons un état dynamique ou une « complexion » du jeu.
16Les complexions possèdent en elles-mêmes des possibilités de transformations qui sont à la fois restreintes en fonction des possibilités d’évolution du jeu mais également importantes si l’on choisit une rupture en modifiant radicalement le mouvement en cours. Elles illustrent le chemin pouvant être parcouru par les joueurs et le ballon dans un laps de temps donné.
17Certes, la circulation du ballon est une chose importante en sport collectif mais, dès que l’équilibre entre les deux équipes se met en place avec une défense en barrage, la circulation des joueurs devient prépondérante. En une seconde, la distance parcourue par un ou plusieurs joueurs en fonction de leur vitesse ou de leur accélération peut être importante. Nous proposons une représentation spatiale de ces phénomènes dans les figures 1 et 2. La modélisation du jeu en mouvement avec les notions de secteurs d’action pour les attaquants et d’intervention pour les défenseurs (Gréhaigne & Bouthier, 1994 ; Gréhaigne, Bouthier, & David, 1997) a permis de mieux comprendre l’importance des rapports de vitesses entre les joueurs pour faire évoluer le rapport de forces. Une complexion (configuration dynamique) du jeu est établie à l’aide de la distribution des joueurs et du ballon sur le champ de jeu en fonction de leurs positions, de leurs orientations et de leurs vitesses de déplacement dans un intervalle de temps donné.
18Il est évident qu’en deux secondes, avec des joueurs en déplacement, la complexion du jeu a beaucoup évolué. Certains joueurs ont peu bougé mais d’autres, lancés à pleine vitesse, ont donné une expansion considérable à cet état dynamique. Il est à noter que le ballon est donné dans la course du receveur afin de faciliter la poursuite de l’attaque.
19La caractéristique de la circulation des joueurs est qu’elle peut être à la fois très rapide mais aussi entrecoupée d’une succession d’arrêts. Alors, les transitions du jeu entre deux états (deux configurations momentanées du jeu) deviennent des éléments d’observation essentiels pour des décisions appropriées. Barrage / poursuite, position en avance / en retard, arrêt / mouvement deviennent des éléments premiers de la prise d’information.
2. 3. Les configurations prototypiques
20Le temps dont on dispose à l’école ou à l’entraînement pour apprendre en sport collectif est relativement restreint. Il faut donc que les joueurs construisent promptement des connaissances et des compétences motrices mais qu’une fois construites, ces connaissances puissent servir de base pour d’autres apprentissages plus rapides dans la gestion des configurations momentanées du jeu. Cette notion nous paraît importante car elle est susceptible d’optimiser l’activité des joueurs devant la dynamique du jeu de mouvement, en leur permettant de caractériser des états momentanés du rapport de forces et leurs évolutions probables.
21La méthodologie adoptée pour étudier ce problème a consisté, grâce au visionnement systématique d’enregistrements vidéo, à sélectionner et analyser des séquences de jeu qui conduisent à un tir cadré ou à un but dans les jeux réduits. La conjugaison de ces critères a permis d’extraire des séquences vidéo étudiées, des configurations du jeu qui apparaissent le plus souvent avec des joueurs débrouillés. Ces configurations du jeu que l’on retrouve périodiquement et qui sont fondamentalement des états temporairement stables, ont été dénommées prototypiques. Elles représentent un modèle original, archétype d’un modèle qui se reproduit périodiquement (Gréhaigne, 2007 ; Moniotte, Nadeau, & Fortier, 2011 ; Zerai, 2011). La connaissance de ces configurations, en tant que ressources disponibles, permet aux joueurs de construire des prototypes par catégorisation de formes géométriques, de classes de propriétés d’objets et, enfin, de relations temporelles en vue d’être plus efficaces en jeu. Ces configurations sont momentanées et, au fil du jeu, elles s’enchaînent les unes après les autres. Néanmoins, pour les décrypter, il faut des repères, des images qui permettent de déchiffrer la situation perçue afin de proposer une réponse rapide. Quelques signes permettent d’identifier rapidement une situation de jeu et son devenir. De ce fait, il est possible, par exemple, d’attirer l’attention des joueurs sur des points clés pouvant servir avant l’action, afin de comprendre, d’organiser, de préparer et de répondre rapidement au besoin du jeu ou du geste. En conséquence, des modèles de jeu peuvent être visualisés en manipulant des images susceptibles de faire réfléchir les élèves sur comment faire. En un mot, les amener à comprendre pour réussir. A cet effet, dans les vingt dernières années, la notion d’analogie est devenue un centre d’intérêt majeur pour les cognitivistes et cela a produit de nombreuses recherches (Gentner, Holyoak, & Kokinov, 2001). Il s’agit maintenant de tirer des conclusions nouvelles en s’appuyant sur des ressemblances entre deux choses. Ce processus intervient dans la pensée quotidienne, l’apprentissage et la résolution de problèmes. Une fois le lien établi, une nouvelle réponse peut être élaborée à partir d’une ou plusieurs réponses déjà construites.
22Dans les situations où l’on dispose d’un peu de temps ou encore pour la mise au point de stratégies, il est également possible de recourir à des procédures relevant de la métareconnaissance cognitive (Cohen, Freeman, & Wolf, 1996). Le modèle « reconnaissance / méta-recognition » traite la prise de décision en temps contraint. Cette prise de décision serait un processus de résolution de problèmes qui débute par la reconnaissance des configurations de jeu servant à coordonner à l’avance les actions des joueurs (stratégies) et la recherche de l’information supplémentaire, si nécessaire. Prévues avant la période de jeu, ces stratégies aident à identifier les problèmes de conflits ou de fiabilité dans la coordination des actions collectives dans la situation de jeu en cours, et peuvent conduire à la correction des réponses envisagées. Chez les joueurs, le résultat final est ainsi constitué par une série de modèles de configurations et surtout la compréhension des forces et faiblesses de chacune de ces configurations. Dans une description plus précise de la réflexion des joueurs, ceux-ci peuvent adopter une stratégie à deux niveaux : soit l’activation de la méta-reconnaissance cognitive avec des réponses associées, déjà en attente, soit un processus optionnel d’analyse critique et de correction. Ensemble, ces processus construisent, vérifient et modifient des « scénarios » de jeu. Ainsi, le joueur peut faire face à un ensemble relativement nouveau d’événements.
23L’étude de la dynamique dans un système complexe dans les sports collectifs doit se doter d’outils à la hauteur des enjeux et de la difficulté à prévoir, de façon sûre, l’évolution du rapport de forces. Le modèle d’Ochanine (1969), dont le concept d’image opérative présente trois caractéristiques principales que sont la finalisation, le laconisme et les déformations fonctionnelles (Gréhaigne, 2011, p. 25), semble être un modèle très complémentaire de celui présenté par Cohen et al. (1996). Ochanine (1978) distingue deux types d’images opératives selon la fonction qu’elles remplissent dans le traitement de l’information au cours de l’action : les images afférentes et les images effectrices. Les images opératives afférentes conditionnent les états successifs des configurations du jeu. Par contre, les images opératives effectrices conditionnent le choix et la préparation des décisions d’action.
24De ce point de vue, les matrices offensives et défensives, qui permettent la synthèse d’éléments dans le mouvement général, constituent une aide incontournable à la reconnaissance et à la résolution des problèmes posés par les configurations momentanées du jeu.
2. 4. Les matrices
25Deleplace (1979 ; 1994) propose, comme première forme de représentation, la notion de système de matrices. Les matrices (au sens génétique du terme c’est-à-dire la source du savoir) « constituent un système cohérent de représentation mentale de la totalité de la logique du jeu (1979, p. 21) ». C’est une véritable systématique des décisions tactiques en jeu. Une matrice d’action a pour but d’enserrer la complexité entière du jeu dans un système formé du plus petit nombre possible d’axes fondamentaux articulés entre eux dans une unité logique fonctionnelle forte. Ce système doit permettre de redéployer la compréhension du jeu, à la demande, en pleine action dans n’importe lequel de ses axes fondamentaux.
26Dans ce contexte, la matrice défensive est l’organisation collective de la défense à la fois la plus simple et la plus générale pour être en mesure d’enrayer, quels que puissent être sa forme, son déploiement ou ses rebondissements successifs, le mouvement offensif tenté par l’adversaire momentanément en possession de la balle. À l’inverse, la matrice offensive est d’abord le choix d’une manière de pénétrer dans le système défensif adverse en fonction de sa configuration momentanée.
27Au principe de circulation entre les lignes défensives tout en restant en barrage dans la matrice défensive correspond, dans la matrice offensive, un principe de transformation des mouvements pour prendre de l’avance sur le replacement des défenseurs. De ce point de vue, les matrices offensives et défensives sont basées sur des principes dynamiques d’organisation en jeu (figure 3). Dans le jeu, la couverture du terrain en défense ainsi que l’occupation de ce même terrain en attaque, sont centrées autour de deux dimensions à préserver qui sont en partie contradictoires : la largeur et la profondeur en relation avec la dispersion et / ou la concentration des joueurs de chaque équipe. En football, cela revient à tenir la largeur de façon constante et la profondeur de façon plus épisodique en fonction de l’organisation du jeu.
2. 5. Organisation et auto-organisation du jeu
28En ce qui concerne l’organisation des actions, les règles ont été établies dans le dessein de fournir une structure qui favorise le jeu et oriente les actions des pratiquants. Ces règles que l’on nomme premières ou fondamentales, constituent les fondements de l’organisation du jeu. Ces contraintes limitent, canalisent et régulent les actions des joueurs ; elles sont définies de façon restrictive et non prescriptive permettant surtout aux joueurs d’expérimenter des réponses. Exemple : au football, on ne peut pas toucher la balle avec les mains (sauf le gardien et sur touche) et non, « il faut toucher la balle avec les pieds »… Concernant ces règles fondamentales, elles ont trait :
à la marque, en relation avec les spécificités des cibles du sport collectif concerné qui confèrent aux rapports d’opposition leurs caractères ;
aux déplacements des joueurs en attaque et en défense, qui découlent de la logique de la marque et la complètent dans le respect de l’égalité nécessaire des chances ;
au degré de liberté d’action sur la balle, qui permet de faire vivre le jeu de manière spécifique en favorisant la continuité ou non des mouvements ;
aux modalités d’engagement physique, qui assurent le respect du « parti pris athlétique ».
29Pour leur part, les conventions ou règles secondaires permettent de normaliser ou de faire évoluer le déroulement de la pratique. Ce qui les différencie des contraintes, c’est qu’elles peuvent être modifiées sans remettre en cause de façon fondamentale l’essence du jeu. Tout cet ensemble impose des règles d’organisation du jeu au fonctionnement du système d’affrontement.
30En ce qui concerne l’auto-organisation du jeu et d’un point de vue temporel, les phénomènes les plus communs sont soit l’apparition d’états stationnaires multiples, soit l’évolution vers des changements correspondant à un état stationnaire devenu instable à la suite d’une perturbation dans l’évolution du jeu. Ces phénomènes sont connus et interviennent à tous les niveaux de l’organisation du jeu. Tous les phénomènes reposant sur des variations du rythme peuvent être interprétés comme l’apparition d’un ordre temporel, sous forme d’oscillations entretenues. Il est remarquable de constater que, quelle que soit la nature des éléments du système de jeu considéré, les interactions non linéaires entre les éléments donnent souvent lieu à des phénomènes identiques. La raison pour laquelle les phénomènes périodiques sont aussi fréquents en sport collectif tient donc bien à la non-linéarité des processus de régulation. Comme la non-linéarité ouvre la voie à des solutions parfois multiples, on doit s’attendre à des transitions variées entre les unités de jeu, ainsi qu’à la coexistence de tempos qualitativement différents. Grâce à ces phénomènes, les systèmes non-linéaires ont la capacité de présenter un comportement complexe qui se traduit souvent par des configurations du jeu diversifiées mais aussi par des configurations qui reviennent régulièrement. Le problème pour les joueurs devient alors de décoder ces configurations et de les ramener, quand c’est possible, à des prototypes connus.
31La situation est fort différente lorsqu’un système (une équipe) opère très loin d’un état d’équilibre. Le système va naturellement tenter de répondre à cette instabilité en évoluant vers un état d’équilibre. Toutefois, durant cette évolution où le désordre règne, l’équipe peut présenter un comportement inattendu pendant un intervalle de temps plus ou moins long. Par exemple, l’attaque conserve l’avance prise sur l’adversaire et le système sera ainsi empêché d’atteindre l’équilibre aussi longtemps que les contraintes seront appliquées et que l’on peut aller vers un but. A l’opposé, il est aussi possible que la défense rétablisse l’équilibre en revenant en barrage ou récupère la balle. Il apparaît donc clairement que, dans l’organisation du jeu, l’écart à l’équilibre peut donner lieu à des possibilités nouvelles de comportement(s) complexe(s) par une rupture de symétrie. En particulier, on peut repérer ce dépassement du seuil critique d’écart à l’équilibre dans la récupération de la balle à un endroit prometteur du terrain, dans le franchissement de la « ligne d’avantage » ou dans le fait d’amener, rapidement, le ballon à l’avant de l’espace de jeu effectif.
32Dans les actions de jeu, comme dans beaucoup de phénomènes où les lois de la physique non linéaire s’appliquent, des perturbations apparaissent à partir d’une certaine vitesse du jeu. Il semble exister un seuil critique jusqu’où une vitesse du jeu est tolérable et, tout à coup, l’adaptation disparaît. En un mot, le jeu semble entrer dans un état d’instabilité. On peut retrouver ces événements soit pour le système match (l’affrontement des deux équipes), soit pour une équipe, soit pour un système d’affrontement partiel. On peut ainsi observer, à l’intérieur d’une phase de jeu, des phénomènes spectaculaires conduisant à un ordre temporel particulier de quelques secondes à la suite d’actions de perturbations (passe longue, centre en retrait, jeu balle en avant) qui s’opposent aux critères habituels de stabilité. En l’absence supposée de rupture entre les phases de jeu, on a donc un comportement caractérisé par une répartition uniforme des différentes propriétés du système dans l’espace et dans le temps. Si on provoque délibérément une perturbation pour déclencher un éloignement de cet état, le système développe toujours des mécanismes qui tentent d’amortir cette perturbation. En résumé, la conception du temps et les notions afférentes au temps apparaissent maintenant avec des caractéristiques nouvelles et originales. Ces constatations mettent en évidence tout l’intérêt de la dynamique dans l’étude du jeu car un vieil adage affirme que « face à une attaque en mouvement une défense statique est morte ».
33Avec cette thématique, les notions de rapport de vitesses, de variation des allures (accélération, décélération) et de perturbations deviennent des contenus importants pour une didactique des sports collectifs. Dans le jeu en mouvement, la vitesse du ballon et les formes de trajectoires constituent également des aspects temporels incontournables pour une bonne formation. Cet enseignement du jeu de plein mouvement requiert donc de revisiter nos habitus « traditionnels » d’enseignants ou d’entraîneurs au sens de « structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes » (Bourdieu, 1972, p. 256), afin de proposer de nouveaux objets d’apprentissage.
3. Sport collectif, dynamique et analyse du jeu
34D’un point de vue pratique, adopter un vocabulaire centré sur la dynamique suppose de bien cerner les termes utilisés. Nous allons donc envisager différentes expressions employées pour parler dans les conditions de l’affrontement, des placements et des déplacements dans le jeu.
35Le jeu en mouvement crée de la dynamique en fonction de la distribution des joueurs sur le terrain et des rapports de vitesses entre ceux-ci (Gréhaigne et al., 1977). Une façon de représenter les choses consiste à définir les micro-états du système attaque / défense avec, pour chaque micro-état, l’analyse de la distribution des joueurs sur le champ de jeu en fonction de trois paramètres : leurs positions, leurs orientations et leurs vitesses de déplacement. Cela renvoie à une configuration dynamique temporairement stabilisée qui permet d’anticiper l’évolution du rapport de forces. À un bon niveau, le désordre apparent, au sens physique du terme, désigne alors une homogénéité particulière autre que la simple répartition ou regroupement spatial des joueurs sur le terrain. Il s’agit alors de distribution sur des niveaux énergétiques à partir de la construction, par les sujets, d’une transition temporairement stabilisée. Dans les situations d’opposition, ces interactions fondamentalement énergétiques sont liées aux vitesses, aux changements de direction en relation avec les accélérations et les décélérations des joueurs.
36Nous l’avons déjà noté, un autre aspect du jeu semble intéressant à explorer du point de vue des systèmes complexes : il concerne les transitions. Les transitions et le jeu de transition renvoient souvent à des configurations où l’on a un peu de temps pour agir, car la densité des joueurs y est souvent moins importante. L’attaque alors doit profiter du moment de déséquilibre pour conserver son avance éventuelle alors que la défense doit rapidement revenir en barrage ou y rester. Le recours au jeu long et / ou court transforme rapidement les configurations. Dès que le jeu long est possible, les configurations changent de formes et présentent le plus souvent un jeu en extension. Le modèle en compression se retrouve souvent dans un jeu sur espace stabilisé avec une densité importante de joueurs.
37Souvent, dans ce jeu en mouvement, des actions de jeu se succèdent. Par exemple en rugby, on le nomme classiquement groupé / dégroupé qui relève soit d’une concentration, soit d’une dispersion des joueurs. Ainsi, la notion de densité renverrait donc plutôt à un aspect qualitatif car elle dépend étroitement de la qualité des joueurs qui sont engagés dans une action dans un environnement donné. Les notions de concentration / dispersion semblent, de leurs côtés, plus liées à une approche quantitative en termes de nombre de joueurs engagés dans l’action en cours dans un espace particulier. Ainsi, on associerait contraction / expansion au jeu en mouvement et concentration / dispersion à la succession d’états statiques (ou aspects temporels discontinus). Ces situations semblent fonctionner en étroite symbiose et peuvent permettre de décrypter et d’anticiper le mouvement dans le jeu en vue de prendre des décisions judicieuses.
38Nous sommes bien dans des états dynamiques et c’est essentiellement la mobilité et les déplacements des joueurs qui assurent l’équilibre entre défense et attaque. Cette succession de configurations momentanées du jeu entre l’entrée en possession de la balle et sa perte représente une séquence de jeu.
39Ici, la cascade de décisions, réduites à un choix binaire ou à la seule étude des dyades, appauvrit l’analyse ou semble trop formelle par rapport à l’ensemble des actions possibles en sport collectif. C’est en effet faire l’hypothèse que le jeu, en fonction des décisions des joueurs, tend toujours à prendre la configuration la plus probable. On doit en déduire que l’entropie (désordre) liée à la configuration du système est stable. Or, la variation de l’entropie d’un système est liée à la probabilité de transition d’une configuration momentanée à une autre, elle-même liée aux probabilités d’apparition d’autres configurations. En particulier, comme le soutient Deleplace (1979), une transformation apparaîtra comme d’autant plus improbable que les probabilités de passage entre deux configurations diffèrent fortement selon le sens de la transformation. L’apparition d’une configuration improbable peut cependant être favorisée :
par l’existence d’un sous-ensemble de configurations répétées à l’avance, allant d’une configuration probable à une configuration peu probable pour les adversaires ;
par la durée de l’affrontement, une situation étant d’autant moins prédictible que l’écoulement du temps est important ;
par un événement surprenant (un contre, par exemple) qui remet en cause une certaine stabilité du jeu dans le sens d’une augmentation du désordre et ainsi facilite l’apparition d’une configuration inattendue.
40La volonté de réduire le désordre dans le jeu au profit d’un ordre extérieur ou d’un modèle prescriptif ne doit donc pas conduire à négliger l’entropie dans la modélisation du jeu.
4. Conclusion
41La succession des déformations de l’espace de jeu effectif et l’évolution des configurations du jeu ainsi que l’élasticité inhérente aux formes du jeu constituent des indicateurs privilégiés de l’affrontement. Les joueurs ne sont plus conçus comme liés à un espace fixe mais comme des mobiles occupant un espace de jeu dans un cadre de potentialités (Fernandez, 2002).
42Ainsi, l’objectif de cette réflexion était de discuter la théorie des systèmes dynamiques et son application directe dans le champ de l’étude des sports collectifs. Elle se proposait également de synthétiser et/ou de créer des outils conceptuels plus pertinents pour analyser des phénomènes évolutifs complexes. Dans les sports collectifs, à partir d’une trame de jeu connue, en fonction de l’importance de la rencontre, de l’évolution du score, de l’écoulement du temps de jeu et de leur perception du rapport de forces, les joueurs peuvent, dans certaines limites, changer ou faire évoluer la stratégie prévue par l’adoption de tel ou tel type de comportement qui renvoie à des choix tactiques différents. Ici, les modélisations proposées montrent toute leur importance pour décider juste et vite.
43Une des facettes de cette dynamique suppose que le comportement des systèmes converge vers des états qui tendent à présenter parfois une certaine stabilité dans le temps. Par ailleurs, le match est, par définition, ouvert et soumis à des influences extérieures. Sa dynamique est aussi dépendante des fluctuations liées d’une manière proche et nécessaire au fonctionnement des sous-systèmes (le match, l’affrontement partiel ou encore les successions de un contre un). Sans de telles analyses, des informations significatives ne seraient pas mises à la disposition des chercheurs, des enseignants ou des entraîneurs et même des joueurs. Nous pensons que cette approche de la dynamique en sport collectif est essentielle et il est bien évident que ce type de conception devra avoir des conséquences sur l’entraînement, la recherche et/ou l’apprentissage en proposant des situations dynamiques où la pression temporelle est majeure.
Auteurs
GRIAPS. IUFM de l’Université de Franche-Comté. France
Département d’éducation physique, Université Laval, Québec (QC). Canada
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