1 P. PRION, Pierre Prion, scribe, Paris, Gallimard-Julliard, 1985, p. 131-132.
2 ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Paris, Flammarion, 1965, livre VIII, chapitre III, p. 212. Le boisseau est une ancienne unité de mesure.
3 Le repas créé le lien. D’ailleurs, selon Fabienne Henryot, il « existe un lien intime entre repas communautaire et vie monastique, le premier étant le symptôme le plus évident de la seconde. La vie régulière est rompue dès lors que les religieux ne prennent plus les repas ensemble, dans la salle réservée à cet effet […] ». Le repas constitue une pièce de théâtre avec ses protagonistes qui ont chacun un rôle à jouer défini par les cérémoniaux monastiques, une unité de lieu, de temps et d’action. La communauté monastique ne peut exister que par le repas pris en commun et la relation entre les moines est, à ces moments-là, véritablement mise en scène. F. HENRYOT, À la Table des moines : ascèse et gourmandise de la Renaissance à la Révolution, Paris, La Librairie Vuibert, 2015, p. 215- 216.
4 L. DE PONTIS, P.-TH. DU FOSSÉ, Mémoires (1676), Paris, Honoré Champion, 2000, p. 499.
5 I. DUMONT DE BOSTAQUET, Mémoires d’Isaac Dumont de Bostaquet gentilhomme normand…, Paris, Mercure de France, 2002, p. 56.
6 R. CHALLE, Journal du voyage des Indes Orientales à Monsieur Pierre Raymond, Genève, Droz, 1998, p. 41. Cette soirée, datée par erreur du 1er mars par Challe, commence chez l’apothicaire Foulquier et son épouse. Challe s’y rend avec deux écrivains, ainsi qu’avec des chirurgiens des vaisseaux. Des amies de Madame Foulquier sont également présentes. Challe fait à « l’apothicaresse » une cour pressante. Les détails du souper, qui a lieu dans une auberge après une promenade sur les remparts, ne sont pas rapportés.
7 Au mois de décembre 1637. J. A. von MANDELSLO, Voyage en Perse & en Inde (1637-1640). Le Journal de Johann Albrecht von Mandelslo, Paris, Éditions Chandeigne, 2008, p. 44.
8 Fin mai, début juin. Ibidem, p. 69-71.
9 Ibidem, p. 79-81.
10 P. CORNEILLE, « La Galerie du Palais ou l’Amie rivale », Œuvres complètes, tome I, Paris, Gallimard, 1980, p. 318. Acte I, scène 9.
11 Selon Ulrich Langer, Furetière donne une définition « neutre, voire positive » de « complaisance » mais des exemples « plutôt péjoratifs ». En effet, il donne pour définition « déférence aux sentiments & aux volontés d’autrui » puis propose pour exemple « la complaisance est d’ordinaire accompagnée de flatterie, trêve de complaisance, dites moi sincèrement votre avis sur cet ouvrage, un conteur de procès a poussé aujourd’hui ma complaisance à bout, il ne faut pas avoir une aveugle & une lâche complaisance pour qui que ce soit. » L’ami sait user de complaisance sans se montrer flatteur. Elle est « le ciment […] du rapport à autrui » mais ne peut s’appliquer qu’aux « choses indifférentes ». La complaisance est une modalité de l’amitié. Voir U. LANGER, « De l’Amitié à la complaisance : réflexions autour d’une “conversation” de Madeleine de Scudéry », XVIIe siècle, n° 205, octobre-décembre 1999, p. 679-680 ; A. FURETIÈRE, Dictionnaire universel, tome 1, s.l., s.n., 1690, entrée Complaisance.
12 J. MARTEILHE, Mémoires d’un galérien du Roi-Soleil, Paris, Mercure de France, 1982, p. 40.
13 « Le jeudi XXIIe, jour de la Magdelaine, je ne bougeais de céans, le plus fâché que je fus jamais, à cause de la mort de ma sœur et de son mari, et de ce que je ne leur avais rendu à la fin de leurs jours, selon mon pouvoir, le devoir que j’étais tenu pour la bonne et sincère amitié qu’ils me portaient. » Il apprend par La Joye que sa sœur de Labigne est décédée le dimanche et Monsieur le lieutenant général du bailli de Caen son mari le mardi. « De quoi mon oncle ni mon frère François ne me voulurent jamais avertir, non pas de leur maladie seulement. » Le jeudi XXII au soir, Gouberville reçoit des lettres de son oncle « [elles] augmentèrent mon deuil et déplaisir, pour la faute qu’il m’avait faite de ne m’avoir point averti de la maladie de mad. sœur », G. de GOUBERVILLE, Le Journal du sire de Gouberville, 1553-1557, tome 2, Bricqueboscq, Les éditions des Champs, 1993, p. 364.
14 Dans son deuxième testament en janvier 1578. G. de GOUBERVILLE, Le Journal du sire de Gouberville, annexes du Journal, compléments, études et index, Bricqueboscq, Les éditions des Champs, 1994, tome 4, p. 237-242.
15 Ibidem, p. 209-210.
16 Après le vendredi 24 juin 1558, jour où Thomas Drouet dîne chez Gouberville, les relations apparaissent d’un seul coup bien moins suivies, sans que l’on sache pourquoi. Gilles de Gouberville ne fournit aucune explication sur ce qu’il consigne dans son journal. Il ne délivre que les faits bruts.
17 G. de GOUBERVILLE, op. cit., tome 2, p. 81. Le suret donne des pommes acides.
18 M. FOISIL, Le Sire de Gouberville : un gentilhomme normand au XVIe siècle, Paris, Aubier, 1981, p. 53.
19 Ibidem, p. 52.
20 A. JOUANNA, Le Devoir de révolte : la noblesse française et la gestation de l’État moderne, 1559- 1661, Paris, Fayard, 1989, p. 70.
21 Charles Brucan est qualifié de laquais en 1558, et parfois d’écuyer. G. de GOUBERVILLE, op. cit., tome 4, p. 305.
22 G. de GOUBERVILLE, op. cit., tome 4, p. 209-233.
23 Il décède deux mois plus tard.
24 G. de GOUBERVILLE, op. cit., tome 4, p. 216.
25 A. BURKARDT, Les Clients des saints…, Rome, École française de Rome, 2004, p. 322.
26 A. FURETIÈRE, Dictionnaire universel, tome 1, s.l., s.n., 1690, entrée Amitié.
27 Ch. VIALART, Le Temple de la félicité..., Paris, C. Cramoisy, 1630, p. 374-375.
28 M. REY, « L’Amitié comme lien social à la Renaissance », Revue d’Histoire moderne et contemporaine, tome XXXVIII, octobre-décembre 1991, p. 621.
29 J.-M. CONSTANT, « Amitié, système de relation et politique dans la noblesse française aux XVIe et XVIIe siècles », Aux sources de la puissance, sociabilité et parenté, Rouen, Publications de l’université de Rouen, n° 148, 1988, p. 145-153.
30 P. CORNEILLE, « La Suivante », op. cit., p. 419. Acte II, scène 13, vers 680.
31 J. MARTEILHE, op. cit., p. 40, 48,72, 99.
32 Ibidem, p. 258.
33 F. BACON, Essais de morale et de politique, Paris, L’Arche éditeur, 1999, p. 122.
34 Ibidem, p. 122.
35 G. CAZALS, Guillaume de La Perrière, 1499-1554, un humaniste à l’étude du politique, tome I, Lille, s. n., 2004, p. 195.
36 Deuxième des sept rois de Rome, Numa Pompilius institue les vestales, jeunes vierges dévolues au service de la protectrice du foyer et de Rome et donc de la Concorde. Numa aurait aussi créé une fête solennelle en l’honneur de la Bonne Foi, garante des serments et de la confiance entre les hommes. TITE-LIVE, Histoire romaine, La fondation de Rome, Paris, Les Belles Lettres, 2000, Livre I, XX XXI, p. 68-75.
37 J. de LA FONTAINE, « L’Alouette et ses petits avec le maître d’un champ », Fables de la Fontaine, livre IV, fable XXII, Paris, Gallimard, 1974, p. 160-162.
38 A. FURETIÈRE, op. cit., tome 3, s.l., s.n., entrée Réserver.
39 Plus tard, Jean de La Fontaine rappelle que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute », J. de LA FONTAINE, « Le Corbeau et le Renard », Fables de la Fontaine, livre I, fable II, Paris, Gallimard, 1974, p. 58.
40 « L’amitié est vaincue par l’ingratitude ».
41 B. PASCAL, Œuvres complètes, tome II, Paris, Gallimard, 1999, p. 809-811.
42 F. BACON, op. cit., chapitre XLV, p. 184.
43 T. CAMPANELLA, La Cité du Soleil, Genève, Droz, 2000, p. 33.
44 P. BOURDIEU, Le Sens pratique, Paris, Éditions de Minuit, 1980, p. 179-182.
45 J.-Cl. SCHMITT, L’Invention de l’anniversaire, Paris, Les Éditions Arkhê, 2009, 136 p.
46 N. ZEMON DAVIS, Essai sur le don dans la France du XVIe siècle, Paris, Seuil, 2003, p. 40.
47 Ibidem, p. 48. Elle cite E. COYECQUE, Recueil d’actes notariés relatifs à l’histoire de Paris et de ses environs au XVIe siècle, tome I, Paris, Imprimerie nationale, 1924-1925, p. 20-21, n° 3690. Nathalie Zemon Davis signale la promesse de quatre laboureurs d’offrir quatre pots en étain pour le mariage d’un ami à Vanves (Hauts-de-Seine) vers février 1540-1541. Ces hommes étant également garçons d’honneur, le marié leur offre nourriture, gants, fleurs. Par ailleurs, nous n’avons pas trouvé de mention de cadeaux de mariage dans les écrits du for privé. Si Gilles de Gouberville paye les ménestrels au mariage de la fille d’un métayer, il s’agit moins d’amitié que de relation de seigneur à protégé. « Je donné V sols aux ménestriers », G. de GOUBERVILLE, op. cit., tome 2, p. 56. Il offre parfois de la viande pour le repas de noces : « J’envoyé Claude et Maillard, chez le capitaine du Teil, porter deux connins [lapins], deux canards, deux cercerelles [crécelles] et quatre perdrix, pour les noces de sa fille à demain avec le fils Jehan Liot. », Ibidem, p. 229.
48 J. PUSSOT, Journalier de Jean Pussot…, Villeneuve d’Asq, Presses Universitaires du Septentrion, 2008, p. 94, 159, 182, 187.
49 Ibidem, p. 94.
50 Ibidem, p. 231.
51 Ibidem, p. 166.
52 Journal de Simon le marchand, bourgeois de Caen, 1610-1693, avec une introduction et des notes, par Gabriel Vanel, Caen, Louis Jouan, 1903, p. 8-9, 16, 24.
53 A. BURKARDT, Les Clients des saints…, Rome, École française de Rome, 2004, p. 311-312.
54 Ibidem, p. 340-341.
55 G. de GOUBERVILLE, op. cit., tome 4, p. 231-232. « Au gray » signifie « au plaisir ». La rémission est de courte durée, Gouberville meurt le 3 mars.
56 Lettre adressée à Guyon Le Long datée du 9 février 1576. Ibidem, p. 223-224.
57 « Un Album protestant de Jean Durant (1583-1592) », Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, 1863, p. 230.
58 I. DUMONT DE BOSTAQUET, op. cit., p. 81.
59 Idem.
60 Journal d’un bourgeois de Paris sous le règne de François Ier (1515-1536), Paris, chez Jules Renouard et C., 1854, p. 191.
61 Ibidem, p. 435-436. « Pourchas » signifie « longue poursuite », selon C. LACOUR, Dictionnaire français des mots oubliés du XIIe au XIXe siècle, Nîmes, Lacour, 1999,770 p.
62 J.-B. A. CHORLLON, Écrits de Jean-Baptiste Alexis Chorllon…, Paris, Honoré Champion, 2002, p. 194-196.
63 A. BURKARDT, op. cit., p. 317. Citant Histoire de l’origine de l’image et de la chapelle de Notre Dame des Ardilliers les Saumur en Anjou […] Et des plus signalés miracles que Dieu y a opérés par l’intercession de la Sainte Vierge, Saumur, s. n., huitième édition, 1681, p. 76.
64 A. DUBOIS, Journal d’un curé de campagne au XVIIe siècle, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2008, p. 100-102. Il voit toujours la femme comme une cause de dépravations. Pour une histoire de femme ayant perverti le fils d’un honnête homme, voir Ibidem, p. 114-115.
65 J. de CORAS, Arrest memorable du Parlement de Tholose…, Lyon, Barthélémy Vincent, 1518 ou 1618, p. 107-108.
66 J. de CORAS, op. cit., p. 146.
67 Ibidem, p. 145-146.
68 N. ZEMON DAVIS, op. cit., p. 97-99.
69 J. de CORAS, op. cit., p. 146
70 Ibidem, p. 148.
71 Ibidem, p. 147-148.
72 Ibidem, p. 146.
73 Ibidem, p. 8-9.
74 Ibidem, p. 9.
75 Bréviaire des Politiciens, Paris, Arléa, 2003, p. 42.
76 Nous nous référons à l’exemple de Tibérius Gracchus et Blossius de Cumes.
77 On pourrait néanmoins nommer Jean Gourville. Malade, il voit ses amis le quitter un à un ou plutôt il voit ses amis l’oublier jour après jour. Cet exemple est étudié au chapitre six.
78 A. FURETIÈRE, Dictionnaire universel, tome 1, s.l., s.n., 1690, entrée Ami.