20 Zarcone, 1993 ; Dupont, 2006 ; Millet, 2006. La revue Les cahiers de l’Orient : numéro de 2003 qui traite de la « Franc-maçonnerie en terre d’islam ».

21 On peut lire sur le sujet l’analyse du cas du leader yéménite Ahmad Muhammad Nu’mân présenté par François Burgat (2008). Le Yémen de l’époque est dans une situation extrême de retard social, culturel et économique. Et la modernisation rapide qui s’installe à partir de 1970, sous le modèle nassérien ou marxiste, contribuera à déstructurer ce pays, en accentuant ses maux historiques. En général, l’histoire longue et non entièrement digérée de la « modernisation » dans ces pays devrait être davantage prise en compte lorsqu’on analyse les soubresauts du monde musulman contemporain.

22 Sur les incertitudes, les débats, les évolutions de la pensée politique arabe pendant cette période, on peut voir, concernant l’Égypte : Anouar Abdel-Malek, La pensée politique arabe contemporaine, Paris, Seuil, 1970.

23 E. Renan, L’islamisme et la science, Paris, Calmann-Lévy, 1883. Au sujet des mouvements de réforme, parmi les nombreux écrits : Merad, 1984 ; Urvoy, 2006, pp. 584-622.

24 Parmi les nombreuses analyses de ce moment de l’histoire de la pensée musulmane, voir Laoust, 1932, 1965 ; Charnay, 1977 ; Kedourie, 1981 ; Merad, 1984.

25 Sur l’histoire moderne de l’islam dans le subcontinent indien, voir Gaboriau, 2007. Sur l’histoire des Deobandi, voir Metcalf, 1982.

26 Sur l’ensemble des dynamiques religieuses dans le monde musulman après la fin du Califat et jusqu’aux indépendances, on peut voir : Mitchell, 1969 ; Abbott, 1968 ; Carré, 1983, 1986 ; Louër, 2009.

27 Cf. Anwarull Haq, 1972 ; Dassetto, 1988 ; Masud, 2000 ; Reetz, 2009 ; Dassetto, 2010.

28 Cf. Lacey, 1982 ; Al-Rasheed, 2002.

29 Mouline, 2017 ; Commins, 2008, 2009 ; Thomas, 2008. Au début des années 1970, à la suite de la révolution libyenne qui l’amène au pouvoir, le colonel Kadhafi, ancien nassérien hostile au conservatisme wahhabite saoudien, veut contrer la volonté hégémonique saoudienne sur son propre terrain. En plus de donner naissance à un État qui se veut original – la Jamahiriyyah ou l’État de masse –, intégrateur des tribus et sous la houlette autoritaire du chef, il va s’appuyer sur une vision religieuse qui se dit réformatrice et fondée avant tout sur le Coran. Il crée sa propre instance de diffusion islamique (The Islamic call), qui vise à exporter cette vision de l’islam et l’autorité du régime libyen. L’Islamic call aura une certaine influence en Afrique. Un projet globalement fumeux, sous-tendu par un activisme révolutionnaire et terroriste ou putschiste inspiré par le chef d’État qui va financer tour à tour des mouvements terroristes d’extrême gauche, les sandinistes du Nicaragua ou les nationalistes de l’IRA, et qui déstabilise des États africains de la région. Il ne se privera d’ailleurs pas de faire commettre directement des attentats comme moyen d’action politique contre des puissances occidentales, dont l’attentat commis le 5 avril 1986 contre une discothèque de Berlin, fréquentée par des militaires américains, ou encore le grave attentat contre un avion de la Pan Am qui s’écrasera sur le village de Lockerbie en Écosse, le 21 décembre 1988, en faisant 270 morts.

30 Sur les Frères musulmans : Mitchell, 1969 ; Carré et Michaud, 1986 ; Maréchal, 2009, 2012, 2015.

31 Richard, 1991 ; Louër, 2008, 2009. Cf. infra, chapitre 3.

32 Sur ce moment de l’histoire de la Turquie, voir Zarcone, 2004, pp. 133-174 ; Toprak, 1981.

33 CRESM, 1981 ; Maréchal, 2009.

34 Gräf, 2009, 2013 ; Moussaoui, 2015.

35 On suit sur ce sujet l’analyse des mouvements sociaux proposée par Alain Touraine, Production de la société, Paris, Seuil, 1973.