Le mouvement Nurçu (Nourdjou) en Belgique
p. 167-181
Texte intégral
1. Rappel historique
1Avant de passer aux nurçu et au mouvement nur en Europe, et plus particulièrement en Belgique, il est indispensable de faire un rappel historique du mouvement, et, en l’occurrence, de dire quelques mots sur son fondateur, Said Nursî, qui a vécu à une époque où le déclin de l’Empire ottoman était à son comble. La régression devenue inévitable, toute une série de réformes ont été mises sur pied afin de contrer ce déclin (Yardim, 2008, p. 297). La vie de l’auteur couvre en effet une partie importante de l’histoire de la Turquie moderne, pour laquelle la modernisation ou l’occidentalisation devient une étape décisive, avec la période des Tanzimat (Lewis, 1961, pp. 169-174). Nursî assiste donc au déclin de l’Empire ottoman. Après la Première Guerre mondiale, il voit l’abolition du Sultanat en 1922, celle du Califat en 1924 et assiste enfin à la naissance de la République (Yardim, 2006, p. 8). Il se trouve ainsi au croisement de l’Empire et de la République, du 19ème et du 20ème siècle, de l’Orient et de l’Occident, de la tradition et de la modernité (Yardim, 2005, p. 15).
2. Le mouvement nurçu
2.1. La Risâle-i Nûr
2Après la révolte de Sheikh Said, où Said Nursî est supposé être impliqué, il est exilé d’abord à Burdur, ensuite à Barla (Albayrak, 2002, p. 54). C’est à Barla qu’il commence à rédiger son œuvre monumentale, la Risâle-i Nûr, qui est également le point de départ du mouvement nur (Şahiner, 1979, p. 382). La Risâle-i Nûr est une collection comprenant 33 épîtres : Sözler (les Paroles) qui sont suivies des Mektûbat (Les Lettres), des Lem‛alar et enfin des Şualar (Les Rayons) achevés en 1949. Il existe également trois collections de « lettres ajoutées », une correspondance qui se rattache à chacun de ses lieux d’exil : Barla Lahikası, Kastamonu Lahikası et Emirdağ Lahikası (Salihî, 1993, p. 153). À côté de ces œuvres, on trouve aussi quelques traités qui constituent des ouvrages à part entière : Sünuhat, Münâzarat, Muhakemat, al-Khutba al-Shâmiya, Dîvân-ı Harb-i Örfî, tous rédigés avant 1920 (Yardim, 2006, p. 15).
2.2. La Cemaat (communauté) de Nursî
3Les bases du nurculuk sont donc en quelque sorte jetées avec la rédaction de sa Risâle-i Nûr, étant donné que Nursî ne s’est pas uniquement contenté de rédiger les trois quarts de son œuvre à Barla (Çakır, 1990, p. 80). En effet, il a aussi créé une chaîne d’étudiants autour de lui qui ont jeté les premiers germes du nurculuk (Albayrak, 2002, p. 55) en recopiant et diffusant clandestinement ses écrits dans toute la Turquie (Yavuz, 2003b, p. 8). Confrontés à une oppression politique et à un contrôle coercitif de leur conduite, les groupes nurçu ont encouragé le processus de retrait et de création d’un monde intérieur basé sur la foi. En effet, Nursî invite les croyants à préserver leur « moi » intérieur des réformes oppressives de la République (Yavuz, 2003a, p. 57).
2.3. Les groupes nurçu
4La chaîne solide d’étudiants qui s’était formée autour de la Risâle-i Nûr et de Nursî perd son unité après la mort de ce dernier (Çakır, 1990, p. 85) et se subdivise en plusieurs sous-groupes (Göçeri, 2004, p. 31). La première grande division se situe entre les Okuyucular – « ceux qui lisent » – et les Yazıcılar – « ceux qui écrivent » – (Yavuz, 2003b, p. 16) et concerne la publication de la Risâle-i Nûr en caractères latins (Albayrak, 2002, p. 129).
5Survient ensuite la deuxième grande division qui est d’ordre politique. Les Yeni Asyacılar ont soutenu le Parti Démocrate et son leader Süleyman Demirel jusqu’à l’intervention militaire du 12 septembre 1980. Affirmant que le mouvement s’est éloigné de sa mission en accordant la priorité au soutien du Parti de la Justice au lieu de se pencher sur les vérités de la foi, le groupe, avec à sa tête Fethullah Gülen, se sépare des Yeni Asyacılar (Ergin, 2001, pp. 177-178).
6La branche Yeni Asyacılar connaît par ailleurs sa scission la plus dramatique avec un groupe qui se nomme Yeni Nesil, proche de Turgut Özal. Optant pour une approche plus moderne, le groupe Yeni Nesil a placé la Risâle-i Nûr au centre des travaux académiques. (Yavuz, 2003b, pp. 16-17). Peu de temps après la séparation de Gülen du Yeni Asyalılar, un groupe publiant les revues Zafer et Sur fait de même pour des raisons identiques aux siennes (Ergin, 2001, p. 177).
7Le nurculuk connaît également une division ethnique : la branche kurde, Med Zehra1. Ayant leur propre maison d’édition, Tenvir Neşriyat, les partisans du Med Zehra commencent à diffuser leurs idées à travers la revue Dava, de tendance nationaliste kurde, à partir d’avril 1989 (Yavuz, 2003b, p. 17). Malgré les divisions, les groupes nurçu constituent le groupe sociopolitique le plus influent et le plus puissant dans la Turquie moderne. De plus, les nurçu sont le seul groupe à se baser sur l’écrit. Les écrits de leur maître développent un nouveau langage de communication et de politique islamique (Yavuz, 1996, pp. 642-643).
8Le mouvement fondé sur la Risâle-i Nûr n’est pas une situation propre à la Turquie. Bien qu’il ait pris naissance sur le territoire turc, il s’est propagé partout dans le monde. La Risâle-i Nûr est ainsi connue en Afrique, dans les pays arabes, en Asie. La revue Nur-The Light, éditée par la maison d’édition Sözler, publie en anglais, en allemand et en arabe des parties de la Risâle-i Nûr. L’institut de la Risâle-i Nûr de Californie assure la traduction des œuvres de Nursî (Ergin, 2001, pp. 208-211). Les relations internationales entreprises par Nursî se poursuivent après sa mort et s’intensifient à l’heure actuelle (Işıklı, 2007, pp. 29).
3. La branche de Fethullah Gülen
3.1. Formation
9Lorsqu’il s’agit d’évoquer le mouvement nurçu, ce serait une erreur de ne pas s’attarder sur le mouvement Gülen, qui est actuellement le mouvement le plus marquant en Turquie, mais aussi en dehors. Par le fait que le mouvement Gülen se base majoritairement sur la Risâle-i Nûr, il peut être considéré comme l’une des branches du mouvement nur ayant fait son apparition après la mort du maître. Mais lorsqu’on y regarde de près, on s’aperçoit qu’il existe de nombreuses divergences entre le mouvement Gülen et les autres groupes nurcu. La seule et unique source pour ces derniers reste la Risâle-i Nûr, alors qu’elle n’en est qu’une parmi d’autres dans le mouvement Gülen.
10En effet, outre la Risâle-i Nûr, il existe chez Fethullah Gülen une forte empreinte de mysticisme, plus apparente que chez Nursî. N’ayant jamais fait partie d’une tarîqa (confrérie), Gülen est, pour Sarıtoprak, « un soufi à sa manière ». Ce point de vue est également partagé par Ihsan Yılmaz (2003, pp. 208-237). Toutefois, des références aux ouvrages classiques de l’islam ainsi qu’aux penseurs turcs et occidentaux trouvent leur place dans les travaux de Gülen2. Sa pensée est donc façonnée par l’islam orthodoxe sunnite, la tradition soufie naqshbandi et le mouvement nurcu fondé par Nursî (Özdalga, 2000, p. 91). En effet, l’appellation « nurcu », dans son acceptation post-Nursî, n’est pas incorrecte, mais plutôt insuffisante, pour la communauté de Gülen. Hakan Yavuz la qualifie d’ailleurs de « néo-nurcu » (2004, p. 295).
11Le mouvement Gülen, par son triomphe dans plusieurs domaines, comme celui de l’enseignement, et par l’utilisation à son avantage des moyens de communication, devient, surtout après 1980, la communauté la plus influente de la Turquie (Erken, 1995, p. 18). Son importance relève sans doute de son désir de continuité culturelle et idéologique, alors que les autres mouvements de tendance islamique politique s’opposent à ces deux éléments (Bayramoğlu, 2001, p. 243). Sa spécificité peut être résumée en 3 points :
- exigence d’une continuité culturelle dans le domaine religieux en mettant en avant des éléments comme la « nation », l’« État » et les « traditions islamiques » ;
- cette continuité est symbolique mais il y a aussi une réelle volonté de donner vie à ces éléments à travers des fondations et des établissements. La solidarité joue dans ce contexte un rôle extrêmement déterminant ;
- la reconnaissance, non seulement des différentes fractions musulmanes, mais aussi des non-musulmans (Bayramoğlu, 2001, pp. 245-246).
12Par ses relations, l’identité internationale et la mission d’un islam « modéré », la branche de Gülen a acquis une tout autre dimension (Işıklı, 2007, p. 47). La communauté Gülen est la meilleure représentante d’une vision religieuse, avec son libéralisme, sa tolérance, son respect de la pensée d’autrui, sa position équidistante face à un musulman ou à un non-musulman et sa cohésion avec la République turque, avec Atatürk et avec la Turquie actuelle. Une modernisation n’est efficace que si elle ne passe pas par la religion (Kara, 2008, pp. 320-322).
13En effet, Gülen et ses disciples ont essayé de mettre en place un mouvement politico-religieux optant pour le modernisme, le nationalisme turc, la démocratie et la tolérance, sans pour autant sacrifier les préceptes religieux (Pashayan, 2007, p. 239). La communauté de Gülen a créé un large processus de dialogue dans les domaines éducatifs, religieux et sociaux à travers des régions aux cultures et civilisations différentes. À cet égard, il faut reconnaître que Gülen a développé avec succès une expression positive et dynamique de l'islam, capable de faire face au monde moderne et de s'y engager à l'égal des plus grands mouvements sociaux et religieux occidentaux3.
3.2. Gülen et le nurculuk
14Étant donné les blâmes qui ternissent l’image du nurculuk en Turquie4, Gülen n’exprime pas explicitement son appartenance au mouvement nur, c’est-à-dire qu’il est un « étudiant nûr » (nur talebesi). Il se préoccupe de structurer son mouvement au lieu de s’imposer sur les problèmes politiques (Ergin, 2001, p. 178). La communauté de Gülen est un réseau social qui est différent des confréries traditionnelles. L'héritage de Nursî pèse très lourd, notamment en ce qui concerne les principes d'association. La célèbre phrase de Nursî, « notre époque n'est pas celle des tarîqa » (Nursî, 2001, II, p. 1 416), a joué un rôle déterminant dans la façon de se percevoir et de se présenter pour la communauté de Gülen5.
15Même si son mouvement acquiert un autre aspect, les idées de Gülen et le cadre notionnel de son mouvement s’inspirent des œuvres de Nursî (Yavuz, 2003b, p. 3). Gülen partage avec Nursî 3 objectifs :
- élever la conscience des musulmans ;
- redéfinir les relations entre la religion et les sciences afin de réfuter les discours intellectuels matérialistes et positivistes ;
- réactiver la mémoire collective (Yavuz, 2000, p. 7).
16Le mouvement Gülen est un conglomérat de réseaux concentrés autour de 4 principaux groupes d’activités :
- les institutions éducatives ;
- les publications et les diffusions (le quotidien Zaman, le journal Today’s Zaman ; les revues Sızıntı et Aksiyon ; les chaînes de télévision Samanyolu et Mehtap et l’agence de presse Cihan ;
- les rassemblements religieux (sohbet toplantıları [réunions de conversation]) ;
- les entreprises économiques comme les compagnies de finances (Işık Sigorta et Bank Asya)6. En effet, le mouvement est en quelque sorte une mobilisation colossale d’elle-même en personnes et en moyens financiers dans les domaines de la charité, de la solidarité, de la finance, du commerce, de l’éducation et des médias (Bayramoğlu, 2001, pp. 248-249).
17Aucune de ces sous-organisations n'est typiquement fondée sur les rapports familiaux et/ou tribaux, mais plutôt sur la participation active et volontaire d'individus relativement indépendants. L'identité du « nous » entretenue dans les réseaux sociaux comme ceux-là est donc différente de ce que l'on rencontre parmi les proches ou les membres de famille7. La figure de Gülen a séduit les jeunes citadins, en particulier les docteurs, les professeurs d’université et certains hommes d’affaires, qui considèrent comme un honneur de participer aux activités de ses fondations, la Fondation Turque des Professeurs et la Fondation des Journalistes et des Écrivains8.
Eğitim Merkezi (centres d’étude)
18L’Europe devient pour les nurçu un territoire familier, voire le second pays natal. Les dershane (centres de convivialité)9 étant organisés horizontalement, l’accent est mis sur la solidarité, la participation et l’intégrité (Yavuz, 2003d, p. 309). L’accélération du processus d’intégration dans la société européenne est exigée par Gülen, qui conteste également les notions traditionnelles d’une identité basée sur un territoire, une ethnie, une culture ou une histoire (Isgandarov, 2007, p. 221). C’est ainsi qu’une possibilité de vivre pour les Musulmans sans être confrontés à une distinction traditionnelle entre le dâr al-islam (pays de l’islam) et le dâr al-harb (pays de la guerre) est offerte par le nouveau concept du dâr al-hizmet – pays de service – (Weller, 2007, p. 264), qui implique de devoir se mettre au service de l’islam en incarnant un bon exemple, c’est-à-dire obéir aux lex loci, respecter les droits des autres et être juste (Toguşlu, 2007, p. 283).
19Les sympathisants du mouvement Gülen d’Europe ont fondé dans les villes européennes une série d’établissements, dont les centres d’étude, qui proposent aux étudiants des cours particuliers d’anglais, de français, d’allemand, de mathématiques, de chimie, de physique et de biologie. Ces institutions organisent également des séminaires pour les parents afin d’attirer leur attention sur l’importance de l’éducation (Demir, 2007, p. 359).
20Les villes belges comptent également un certain nombre de centres d’études, parmi lesquels Prisma, à Bruxelles. Depuis sa fondation, Prisma dispense des cours aux enfants, organise des excursions tant en Belgique qu’en Europe et participe à divers événements de quartier10. Depuis quelques années, le Prisma est devenu un centre ouvert à toutes les nationalités, alors qu’auparavant il n’offrait qu’une aide scolaire aux jeunes Turcs11. L’aide aux devoirs est destinée aux élèves du primaire et du secondaire inférieur12. C’est un lieu fréquenté par toutes sortes de personnes, où des cours d’alphabétisation et de langues, comme le français, le flamand, l’anglais et le turc, sont donnés en collaboration avec la municipalité13. Il y a aussi des cours de peinture, de dessin, de modelage, de musique (flûte traversière, piano, orgue électrique et la guitare classique) et d’informatique14.
Les Dershane (Centres de convivialité, de spiritualité et de discours)
21Désignant littéralement la « classe d’étude », mais fonctionnant comme des caravansérails, de nombreux dershane (centres de convivialité) gérés par la communauté de Gülen se trouvent implantés en Belgique et visent à attirer des jeunes musulmans universitaires. Diffuser l’information, trouver un emploi, faciliter de nouvelles amitiés et permettre l’accès à divers réseaux sociaux figurent également parmi leurs tâches (Yavuz, 2003d, p. 309). On observe dans les dershane du mouvement Gülen en Belgique, comme dans tous les autres pays européens, la présence, en plus de la Collection Risâle-i Nûr, des œuvres de Gülen. Ce qui est également remarquable, c’est le taux élevé de jeunes filles y résidant15. Des kermesses et diverses activités charitables sont organisées afin de soutenir financièrement les étudiants, par exemple16.
22En s’inspirant du modèle de dershane de la communauté de Nursî, Gülen crée les ışık evleri – maisons de lumière – (Yavuz, 2003e, p. 19). D’après Gülen, les ışık evleri sont des lieux saints où sont formés des hommes à la foi solide (tahkiki iman). Ce sont des mektep (écoles) qui assurent un retour à l’origine spirituelle des adeptes. La seule chose exigée de ces maisons, à une époque où les tekke et les zaviye17 sont fermés, c’est de remplir cette fonction. En plus de cela, ces maisons jouent le rôle de madrasa18 en enseignant les sciences religieuses et modernes (Cevizoğlu, 1999, pp. 506-514). Ce sont, d’après Balcı, des appartements loués par la communauté ou achetés par les hommes d'affaires de la communauté où les étudiants, généralement issus de familles pauvres, sont autorisés à résider durant leurs études. Chaque maison de la lumière est dirigée par un abi (frère), qui œuvre pour l’éducation des élèves (Balcı, 2002, p. 151). Les ışık evleri sont en quelque sorte un pont entre le moderne et le traditionnel, entre l’éducation islamique et séculaire (Hermansen, 2007, p. 69). Bien que les dershane et les ışık evleri soient synonymes du point de vue fonctionnel dans la communauté Gülen, une différence réside entre les deux : les dershane sont des lieux où logent les abi, alors que les ışık evleri accueillent des étudiants qui accomplissent leur devoir religieux19.
Éducation
23Contrairement aux organisations turco-musulmanes d’Europe, qui se concentrent sur la construction et le financement des mosquées et des écoles coraniques, les sympathisants du mouvement Gülen d’Europe insistent sur la grande importance de l’éducation séculaire (Demir, 2007, p. 359). Gülen pense que la voie de la justice pour tous passe par le financement d'une éducation universelle, adéquate et appropriée. Ce n’est qu'à ce moment-là qu'il pourra y avoir assez de compréhension et de tolérance pour assurer le respect des droits d'autrui. Pour ce faire, il a, depuis des années, encouragé l'élite sociale et les dirigeants des diverses communautés, les industriels puissants aussi bien que les petits commerçants, à soutenir une éducation de qualité. Grâce à leurs dons, les organisations scolaires ont pu créer de nombreuses écoles en Turquie et à l'étranger20.
24Les sympathisants de Gülen ont toutefois créé, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Turquie, de nombreuses institutions à partir de 1983 (Özdalga, 2000, pp. 84-85). Des milliers d’instructeurs venus de Turquie enseignent la langue turque et la culture turque (Öztuna, 2001, p. 57). Des écoles ont été fondées, suite aux accords entre pays d’accueil et compagnies d'enseignement. Toutes les écoles sont gérées indépendamment, mais la plupart d'entre elles s'appuient sur les services de compagnies turques pour pourvoir aux dépenses scolaires et aux ressources humaines21. Les autorités locales contribuent largement à la création de ces écoles en fournissant des terrains et des bâtiments ainsi qu’en lui procurant des directeurs et des enseignants quand cela s’avère nécessaire22. Le soutien des autorités belges a été dernièrement confirmé par la visite du ministre de l’Enseignement obligatoire de la Communauté française, Christian Dupont, à l’École des Étoiles qui poursuit ses activités à Charleroi (Zaman, 8 juin 2009, p. 5).
25Les écoles créées en Turquie, mais aussi à l’étranger, contrôlées par les services des renseignements des pays en question, sont sous le contrôle permanent du ministère de l’Éducation turque (Michel, 2003, p. 79). D’après le journaliste Ali Bayramoğlu, ces écoles n'offrent pas une activité scolaire dans un environnement religieux, comme le présument certains. Elles ont été établies sur le modèle des lycées d’Anatolie, et dotées de laboratoires et d'équipements technologiques modernes. Les activités prennent place dans le cadre de la philosophie pédagogique et des lois en vigueur dans le pays en question23.
26Inspirées de Gülen, ces écoles n’offrent pas d’éducation religieuse, mais accordent une importance particulière aux principes éthiques, facteurs d’union (Agai, 2003). La question de savoir si les écoles « turques » créées en Turquie ou à l’étranger sont reliées à Gülen est toujours d’actualité. Mais Gülen a affirmé à plusieurs reprises qu’il n’était propriétaire ni d’une école ni d’une institution, et qu’il n’avait aucun lien organique ou matériel avec l’une ou l’autre. Par contre, en tant que citoyen intéressé par les problèmes d’éducation, il incite ses compatriotes à agir dans ce domaine (Sönmez, 1998, p. 33).
Dialogue interculturel et interreligieux
27S’inspirant des idées de dialogue de Nursî, le mouvement Gülen est un exemple clair de la recherche d’échanges entre les civilisations et les cultures, une recherche qui a atteint des proportions internationales. Gülen renforce cette recherche par des bases religieuses, légales et philosophiques24. Les notions de bases du message religieux de Gülen sont la tolérance et le dialogue interreligieux (Balcı, 2003, p. 103). L'un des principaux objectifs des activités éducatives qu'il a entreprises à l'échelle mondiale est de tisser des liens qui doivent conduire au dialogue entre les religions et les civilisations25.
28Ses idées de tolérance et de dialogue s’étendent donc aux chrétiens et aux juifs26. Le meilleur exemple du dialogue islamo-chrétien de Gülen est la visite du Pape, qui a été médiatisée tant par la presse turque qu’étrangère (Işıklı, 2007, p. 89). Qualifiée de rencontre historique, la rencontre entre le Pape Jean Paul II et Fethullah Gülen a eu lieu au Vatican (Tezcan, 2001, p. 38). Elle a été sévèrement critiquée par un groupe conservateur et ultranationaliste qui estime que Gülen n'aurait pas dû s'humilier à ce point, mais aussi par un groupe séculaire, qui n’accepte pas l’idée qu’un imam ait pu rendre visite au Pape au nom de la République turque27.
29Dans le contexte belge, nous donnons l’exemple de la PDI – Plateforme de Dialogue Interculturel. D’après les responsables, il s’agit d’une association sans but lucratif, indépendante et apolitique créée à Hasselt en 1998. Composée de bénévoles belges d’origine turque et musulmane, la PDI s’est développée dans la région flamande : Hasselt, Gand, Anvers et Bruxelles, en 2006. En 2008, cette association a effectué quelques remaniements statutaires, comme le transfert de son siège à Bruxelles et l’autonomisation de ses bureaux locaux, afin de mieux concrétiser les buts qu’elle s’était fixés28.
30Avec pour slogan « une modeste contribution au tissage d’une culture d’harmonie », cette association s’est chargée d’assurer le dialogue et la compréhension mutuelle ainsi que la collaboration entre les membres des différentes traditions religieuses, spirituelles et humaines présentes en Belgique. Convaincus de la possibilité d’une rencontre avec l’autre sans intermédiaire, les membres de la PDI insistent sur l’interrelation et l’interdépendance des cultures, sans perdre de vue leurs spécificités et leurs différenciations 29. En effet, le projet de départ est d’assurer un dialogue entre les religions, mais, depuis quatre ans, l’accent est également mis sur le dialogue interculturel, qui n’est plus exclusivement religieux30.
31De nombreuses activités, loin de l’extrémisme, du fondamentalisme et de la violence, respectueuses des valeurs fondamentales telles que la paix, la compréhension mutuelle et la résolution des conflits sans violence, sont par ailleurs organisées par la PDI :
- Conférences et Séminaires : Des conférences et des séminaires académiques sont réalisés par des experts qui traitent de divers sujets de manière élaborée. Des conférences non académiques sont destinées à un public plus large, où chacun trouve l’occasion de s'exprimer et de partager son expérience avec les participants31. La conférence, avec pour thème « Re-Thinking Mawlana, What if Mawlana Lived in Today's Europe », a été réalisée avec l’aide de plusieurs parlementaires européens le 26 novembre 200732.
- Ateliers de Rencontre : Des rencontres dans le cadre interreligieux entre les communautés musulmanes et chrétiennes ont lieu dans des ateliers de rencontre composés d’une vingtaine de personne. Mis en place par la collaboration du Centre al-Kalima et Espace, chaque atelier se déroule sous forme d’exposé suivi d’un mini-débat33.
- Les Iftar (Ruptures de Jeûne) : De nombreuses iftar sont organisées durant le mois de Ramadan dans diverses villes. Soutenues par des politiciens, des membres du Parlement Européen, des scientifiques, des représentants de différentes religions et des institutions gouvernementales et non gouvernementales et avec l’aide de la population locale, les soirées donnent lieu à des rencontres privilégiées entre les membres de différentes traditions dans un climat de fraternité et de respect mutuel34.
- Voyages Interculturels : Des voyages sont organisés dans le but de prendre connaissance des valeurs culturelles, sociales et historiques des autres civilisations. Par exemple, à Istanbul, Urfa, Mardin, Antep et Rome35.
32Autres Activités :
- Célébration des fêtes religieuses : Participation à la célébration de la fête du Sacrifice, de Pâques et du Yom Kippour.
- Célébration de l’Achoura : Le jour où l’Arche de Noé est remontée à la surface après le déluge – le jour de l’Achoura – est commémoré par une réunion où chacun donne sa version du récit. Ensuite, il y une dégustation de l’Achoura.
- Visites des lieux de cultes : Des visites dans divers lieux de cultes, comme les églises, les mosquées, les synagogues et les pagodes, sont réalisées avec la collaboration de KMC, El-Kalima et Espace en vue de permettre à toute personne désireuse d’assister à l’une ou à l’autre cérémonie36.
4. Conclusion
33La vie du fondateur du mouvement nurçu couvre approximativement l’histoire moderne de la Turquie. En effet, Nursî est né au moment de la Première Monarchie constitutionnelle. Il a été témoin de la Première et de la Deuxième Guerre mondiale, de la dislocation de l’Empire ottoman, de la naissance de la République, de l’abolition du califat, etc. Le mouvement nurçu ou nur a pris naissance avec la rédaction de son œuvre monumentale, la Risâle-i Nûr, à Barla, durant la période républicaine. Le mouvement a très tôt des adeptes partout dans le pays. Bien qu’il soit actuellement divisé en plusieurs branches, le mouvement nur constitue la communauté la plus influente de Turquie. Il acquiert aussi une importance non négligeable à l’extérieur, en Belgique, par exemple. L’Europe a toujours occupé une place particulière chez Nursî qui a non seulement encouragé le dialogue interreligieux, mais aussi proposé de coopérer avec l’Europe pour s’opposer aux méfaits de l’époque moderne.
34Bien qu’ayant de nombreux points communs avec Nursî, Gülen crée un mouvement indépendant qui lui est propre. Quel est donc l’intérêt de consacrer une étude à la communauté de Gülen dans le cadre du mouvement nurçu ? Il réside dans le fait qu’il serait incorrect d’ignorer le mouvement Gülen. Il s’inspire, en effet, de la Risâle-i Nûr. Le problème est donc de savoir si la désignation nurçu est suffisante pour le mouvement Gülen. Quoi qu’il en soit, la communauté Gülen diffère des autres branches nurçu actuelles. Pendant que ces dernières se consacrent à la publication et à la diffusion des écrits de leur maître, la Risâle-i Nûr, la communauté Gülen continue à multiplier le nombre de ses adeptes et à exercer son influence dans la société belge.
35L’éducation constitue l’un des pivots du mouvement Gülen. En effet, les écoles inspirées par la pensée de Gülen poursuivent leur existence en Belgique en bénéficiant du soutien des autorités belges. Un nombre non négligeable de centres d’études, de dershane et de maisons d’étudiants se trouve implanté partout en Belgique et plus particulièrement à Anvers, Gand, Bruxelles et Liège. Avec le quotidien Zaman qui s’adresse à un public très large, leurs associations, leurs fédérations, comme celle des entrepreneurs actifs (BETIAD) à Bruxelles et leurs centres de dialogue interculturel et interreligieux, les sympathisants de la communauté de Gülen s’efforcent de créer un pont entre la culture orientale et la culture occidentale en contribuant à la vie pluriculturelle et à l’intégration des immigrés turcs dans la société belge et européenne.
Bibliographie
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Notes de bas de page
1 Le Med Zehra est l’abréviation de Medresetüz-Zehra.
2 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
3 Ergene E., « M. Fethullah Gülen et son mouvement : une approche de bon sens de la religion et de la modernité », http://fr.fgulen.com/content/view/101/2.
4 Nursî et les nurçu ont été, durant la période républicaine, accusés de fonder une tarîqa, même si Nursî a prétendu à maintes reprises le contraire.
5 Özdalga E., « Sauveur ou étranger ? La communauté de Gülen dans le processus de civilisation », http://fr.fgulen.com/content/view/33/7.
6 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
7 Özdalga E., « Sauveur ou étranger ? La communauté de Gülen dans le processus de civilisation », http://fr.fgulen.com/content/view/33/7.
8 Maigre M.-E., « Turquie : l’émergence d’une éthique musulmane dans le monde des affaires. Autour de l’évolution du MUSIAD et des communautés religieuses », www.minorites.org/article.php?IDA=8928.
9 Ne pas confondre avec les dershane, qui sont des cours préparatoires aux concours universitaires. En effet, les dershane désignent en Turquie les cours préparatoires ou des centres de convivialité (au sens propre nurçu).
10 Voir www.prismaedu.org.
11 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
12 Voir www.prismaedu.org.
13 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
14 Voir www.prismaedu.org.
15 On peut estimer ce taux à environ à 40 % dans les dershane de la communauté Gülen, alors que ce taux reste extrêmement bas pour les dershane des autres branches nurçu. Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
16 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
17 C’est-à-dire être des centres communautaires et spirituels.
18 La madrasa, de la tradition islamique classique, peut être traduite, en termes modernes, par « université ».
19 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
20 http://fr.fgulen.com/content/view/2/2.
21 Michel T., « Gülen en tant qu’éducateur et enseignant de religion », http://fr.fgulen.com/content/view/27/5.
22 Gülen F., « Les écoles », http://fr.fgulen.com/content/view/17/4.
23 Ibid.
24 Ergene E., « M. Fethullah Gülen et son mouvement : une approche de bon sens de la religion et de la modernité », http://fr.fgulen.com/content/view/101/2.
25 Ibid.
26 Aras B., Caha O., « Fethullah Gülen and his Liberal Turkish Islam Movement », http://meria.biu.ac.il/journal/2000/issue4/jv4n4a4.html.
27 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
28 www.dialoguesetconvictions.be/idp.pdf.
29 http://idp-pdi.be.
30 Entretien avec un informant (7 septembre 2008).
31 http://idp-pdi.be/activites1.php.
32 http://idp-pdi.be/act1.php.
33 http://idp-pdi.be/activites2.php.
34 http://idp-pdi.be/activites3.php.
35 http://idp-pdi.be/activites4.php.
36 http://idp-pdi.be/activites6.php.
Auteur
Université de Liège, Liège. Licenciée en langues et littératures orientales. Elle a passé 2 ans à Paris à l'INALCO et à l'EPHE avant d'entamer une thèse de doctorat portant sur Les idées politiques et religieuses de Said Nursi, auteur ottoman du 20ème siècle et fondateur du mouvement « nurçu ». Elle a également réalisé un séjour de 2 ans à Istanbul dans le cadre de sa recherche doctorale et a obtenu son doctorat en cotutelle (Université de Liège et Université de Strasbourg) en 2010. Elle poursuit ses recherches dans les domaines du renouveau islamique et des communautés religieuses en Belgique et en Europe, avec notamment une recherche postdoctorale sur La citoyenneté féminine spirituelle en Belgique
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