La presse en 1860
p. 155-163
Texte intégral
1. La presse bourgeoise ou la multiplication du fait divers
1Alors qu’elle n’est encore qu’un produit de luxe au début du XIXe siècle, la presse d’après l’indépendance de la Belgique, va jouir d’une publication bien plus importante grâce à la suppression du droit de timbre en 1848, l’arrivée d’une petite et moyenne bourgeoisie ainsi que grâce à des techniques de production plus développées, diminuant ainsi les couts de production447. Les journaux paraissent à une plus grande échelle et à cette plus grande production répond un public sans cesse plus large. Le journal n’est plus considéré comme étant un produit réservé aux riches mais désormais également à la classe moyenne voire à une partie de la basse classe de la société belge. Les nouvelles politiques sont généralement placées en première page et des rubriques variées sont insérées à la suite. Quant aux journalistes du XIXe siècle, ils sont souvent plus des sensationnalistes n’ayant pas peur de pratiquer la satire plutôt que de faire le travail de réels reporters448. Dans ces journaux, désormais destinés à un public plus large, une rubrique entière dont la longueur varie selon l’information est destinée aux faits divers. Dans le cadre de cette étude, nous avons dépouillé six journaux belges en axant cette recherche sur la rubrique faits-divers en particulier. Pour multiplier les points de vue, nous avons multiplié les quotidiens en nous intéressant à trois quotidiens nationaux d’une part – L’Indépendance Belge449, L’Étoile Belge450 ainsi que Le Journal de Bruxelles451 – et à trois quotidiens régionaux d’autre part : Le Courrier de l’Escaut, organe de presse de la région de Tournai452, L’Ami de l’Ordre publié à Namur453 et La Gazette de Mons454. Ces derniers ayant été choisis pour leur proximité avec certaines régions qui ont été frappées par la bande. Étant donné que la presse de cette époque est « scindée » entre deux tendances politiques qui dominent le pays, parmi les six quotidiens dépouillés, trois journaux – Le journal de Bruxelles, Le Courrier de l’Escaut ainsi que L’Ami de l’Ordre – représentent la tendance catholique alors que les autres sont les messagers de la tendance libérale. En ce qui concerne les périodes dépouillées, un mois entier a été systématiquement analysé pour chaque vol à compter du jour où celui-ci a été commis455. Il en est de même pour l’entièreté de la période qui s’étend entre les mois de mai 1861 et février 1862. Ces rubriques, tantôt nommées « Nouvelles et faits divers », tantôt « nouvelles diverses », réunissent, de manière générale, les articles traitant en nombre des faits d’accidents, d’attaques, de vols, ainsi que des morts les plus suspectes, impressionnantes et singulières. Cette « mise en image de la violence » est caractéristique du XIXe siècle456. Alors que dans la vie quotidienne, la violence semble contenue, dans les écrits elle n’est que plus présente. On a affaire à une fascination nouvelle pour le crime457. Nous l’avons vu, la foule se rue pour assister à des procès toujours plus sensationnels. L’exemple de la Bande noire n’est pas une exception. Ceux qui ne fréquentent pas les tribunaux, s’arrachent les rubriques des faits divers et les romans-feuilletons judiciaires dont les plus populaires ont été rédigés par Alexandre Dumas458. L’accès plus large de la presse aux masses rend cet engouement encore plus important. La presse s’adresse désormais également aux « petites gens » des villes, profitant ainsi pour diffuser auprès de ces nouveaux lecteurs une morale normative basée sur l’idée selon laquelle nul crime ne reste impuni459.
2. Des crimes au procès, une image évolutive des bandits dans la presse
2Durant la période précédant l’arrestation de la bande, certains articles rédigés quelques jours après les vols relatent les faits de façon succincte, n’atteignant parfois que trois ou quatre lignes. Il n’est par contre pas étonnant de constater que la place réservée à la description de ces vols dans les journaux va s’accroître au fur et à mesure de la prise de conscience populaire qu’il s’agit d’une association de malfaiteurs. Tous les vols n’ont malheureusement pas été relatés et la manière dont ils sont rapportés varie parfois fort en fonction des journaux. Cependant, il est certain qu’au moment des vols, les gazettes locales, en provenance de Mons et Namur, vont couvrir ces faits divers de manière plus soutenue que ne le feront les papiers nationaux. Ce sera notamment le cas de La Gazette de Mons, par exemple, qui suit de très près les nouvelles de Charleroi et qui reproduit fréquemment des articles en provenance, soit, de L’Union de Charleroi, soit du Journal de Charleroi. En revanche, de manière générale, L’Indépendance Belge semble beaucoup plus friande de ce genre de faits divers que ses voisins nationaux puisqu’un plus grand nombre d’articles y ont été publiés sur l’affaire de la Bande noire que dans Le Journal de Bruxelles ou L’Étoile Belge460. Enfin, il est à noter qu’il arrive que certains quotidiens fassent paraître, à quelques jours d’intervalle, les mêmes articles. C’est surtout le cas des journaux nationaux qui reprennent plus fréquemment les articles de la presse locale.
3Au travers de cette diversité médiatique, on peut espérer être à même de dégager certaines nuances entre les journaux en fonction du public visé, des idées défendues ou de la région concernée. Cependant, cette diversité de point de vue s’avère être difficile puisque de nombreux articles proviennent souvent de la même source ce qui ne laisse que très peu d’opportunité de varier les opinions sur l’affaire.
4Les détails qui varient, à la fois par rapport à la version du dossier d’instruction, et par rapport à celle d’autres journaux sont d’autant plus intéressants qu’ils révèlent souvent une volonté du journaliste de mettre en scène l’un ou l’autre vol. Ces différences de détails touchent par exemple au nombre de malfrats qui se sont trouvés sur les lieux ou à la violence utilisée envers les victimes461.
5Une fois la bande arrêtée, les articles de presse se multiplient. Les détails concernant les accusés, leur tenue en prison, l’avancée des recherches ainsi que l’organisation du procès sont nombreux. La majorité des journaux dépouillés ont publié le résumé de l’acte d’accusation effectué par le Procureur général de Bavay ainsi qu’un résumé des séances tenues en cour d’assises.
6L’image que la presse a construite sur les individus composant la Bande noire est évolutive, et ce, en fonction des différents stades de l’affaire. Cette représentation varie selon si les vols sont considérés comme des faits isolés, ou reconnus comme étant l’action d’une association de criminels. Elle varie également à l’étape suivante, lorsque les Boucher, Leclercq et consorts sont arrêtés et sortent de l’anonymat. Enfin, et c’est cette partie qui est la plus importante, l’image des bandits rendue par la presse est très présente et connait une évolution au moment du procès. À ce stade, beaucoup de bourgeois sont presque fascinés par les malfrats et comme cela a déjà été signalé dans le chapitre précédent, beaucoup de personnes n’ont pu assister aux séances en cour d’assises462. Chaque quotidien s’est donné pour mission d’être en quelque sorte les « yeux » du public absent. Il décrit le maximum. Cela va de l’apparence physique à l’attitude et aux réactions des différents acteurs – magistrats, accusés, public – par rapport aux évènements qui défilent devant le spectateur.
7À l’époque des faits, il n’est pas d’usage de citer les sources, sauf si la source en question est un autre journal et là encore, les journaux n’ont pas l’honnêteté de citer le quotidien à l’origine duquel leur article a été prélevé. Ce plagiat est d’ailleurs dénoncé par La Gazette de Mons463. Quant à la signature du journaliste, elle est absente de tout article. Ceci est une particularité de la presse au XIXe siècle et il est donc impossible d’identifier les journalistes qui ont couvert l’affaire de la Bande noire. Cependant, nous avons la connaissance de l’ensemble des rédacteurs en chef des organes de presse locale qui ont couvert le procès de la Bande noire. En effet, un courrier commun, signé par tous les rédacteurs en chef a été envoyé au Procureur général de Bavay après que Me Masquelier, l’avocat de Xavier Hubinon (le petit Thomas) ait reproché dans son réquisitoire au procès l’impression qu’a pu produire sur le jury les articles de certains journaux de Charleroi relatant les circonstances qui ont conduit à l’arrestation de son client464. Maître Masquelier, après avoir déjà reproché au Procureur de faire un choix dans les aveux entre ce qui est vérité et ce qui est mensonge termine son réquisitoire en
[…] protestant contre les erreurs qui se sont glissées dans certains journaux. On a prétendu que Xavier Hubinon avait pris un faux nom, et s’était caché non pas qu’il se reconnait coupable, mais pour ne pas être arrêté. C’est une infâme calomnie. Xavier Hubinon lorsqu’il a été arrêté, travaillait sous son nom au chemin de fer de l’État.
8Propos auxquels le Procureur général, outré répond :
Pour vous montrer jusqu’où va l’exagération de Me Masquelier, je prends la prétendue calomnie de la presse. Hubinon est désigné dans toute la procédure sous le nom de Joseph. Les gendarmes ont fait des recherches, ils ont trouvé un Xavier Hubinon. […] Un journaliste, tout en disant que l’accusé protestait de son innocence, annonce qu’il a été arrêté au chemin de fer de Namur à Givet, où il travaillait sous un faux nom ; et pour cela il est un infâme calomnieur ! Je ne dis pas que tout soit bien dans la presse, mais vous avez très mal choisi votre exemple.
9C’est donc bien d’une image tronquée dont l’avocat parle ici. Il va jusqu’à traiter ces articles de calomnieux et accuser leurs auteurs de lâcheté465. La liberté de presse, au nom duquel sont adressés les remerciements faits au Procureur général pour cette polémique, est rarement attaquable au XIXe siècle. On comprend dès lors mieux la mauvaise impression que les propos de l’avocat ont produite.
10En tant que voleurs isolés et anonymes dans un premier temps, les protagonistes de ce qui deviendra plus tard la Bande noire sont décrits à partir de 1859 comme des « brigands », dangereux, commettant des « vols d’une rare audace466 », voir même « d’une hardiesse effrayante467 ». Désormais, s’ils sont toujours anonymes, leur « signature » opératoire permet à certains moments à la justice et à la presse de reconnaître la récidive et de mettre les campagnards en garde contre ces voleurs « armés jusqu’aux dents468 ». Beaucoup d’articles, parus entre 1860 et 1861 s’achèvent d’ailleurs par des phrases telles que « Nous ne saurions trop engager les habitants de toutes les populeuses communes qui nous entourent à se tenir sur leur garde et à prendre les plus sérieuses précautions contre les malfaiteurs dont notre localité paraît infestée ». À partir de 1860, plus aucun doute n’est permis quant à l’existence d’une association de malfaiteurs qui agit à une grande échelle géographique.
11Le 26 avril 1861, la Bande de l’Entre-Sambre-et-Meuse est arrêtée. La foule est à présent en mesure de mettre une image sur la peur qu’elle a ressentie pendant autant de mois. Cette image, elle en a besoin. La peur doit en quelque sorte être déconstruite et les journaux vont participer à construire « un imaginaire désangoissant469 » en montrant petit à petit le malfrat comme repentant, laid, et pauvre. Du côté des journaux, c’est à qui publie les comptes-rendus les plus complets, diffuse l’information la plus inédite. Tous les journaux dépouillés vont évoluer dans le même sens. Seuls deux bandits vont échapper à cette image, il s’agit de Jean-Baptiste Boucher et de Léopold Rabet. L’égale évolution qui existe entre les journaux laisse même supposer qu’ils se recopient, ou qu’ils sont en connivence.
12Lors de la première séance en cour d’assises, Jean-Baptiste Boucher est décrit physiquement comme « possédant véritablement la physionomie de l’emploi » et dont le visage « accuse franchement le vice470 ». Et à cela est rajouté : « C’est enfin une véritable tête de brigand, une de ces têtes que nous avons maintes fois rêvées comme appartenant aux chauffeurs du siècle dernier471 ». Cette étiquette d’« hommes mauvais » restera collée au chef de la bande jusqu’à la fin du procès. Tous le décrivent comme fier et amusé par ce qui se joue devant lui : sa condamnation future. Pire encore ! L’Indépendance Belge va jusqu’à dire qu’il « rit aux yeux de ceux qui le regardent472 ». En somme, ces mots le décrivent comme se moquant soit du public, soit de la justice. Même en prison, depuis les premiers temps de son arrestation, la presse décrit Boucher comme étant le seul à être agité. Plusieurs mots ou actions choquantes lui sont attribuées. Selon La Gazette de Mons, à la vue de l’acte d’accusation, il s’est écrié : « Très bien, voici mon histoire, j’avais toujours dit qu’elle serait imprimée473 ». La défense de son avocat, maître Deprez a d’ailleurs été en grande partie basée sur cette image que l’on veut faire porter à son client. Il raconte la répugnance avec laquelle il a débuté cette défense pour laquelle il a été nommé d’office. Mais dès son premier contact avec Boucher, il a réalisé qu’il était lui-même tombé dans le piège des médias et que son client n’était pas aussi abominable qu’on voulait le faire croire. Bien au contraire. Il a eu affaire à un homme sincère et dont les aveux montrent le début de son « expiation474 ». Mais la critique des journaux restera aussi sévère jusqu’en mars 1862, lors de la description du processus d’exécution. Ces récits sont les seuls à lui donner une image de repentant qui a compris ses fautes.
13Les Leclercq sont décrits en cette première audience comme n’ayant « rien de significatif », étant « très communs ». Ils ont tous un physique assez rude, voir même repoussant475. De manière générale, ils ne sont pas beaux et ne donnent pas une impression de grande intelligence, à l’exception toutefois d’Alexandre Leclercq, dont l’esprit et les bonnes manières contrastent avec le reste de la famille. Au fur et à mesure des débats, ils donnent dans un premier temps l’air d’être abattus, fatigués et maigres, mais par la suite, ils paraîtront tous plus surs d’eux, répondant avec une certaine aisance aux questions du président de Marbaix ou du Procureur général de Bavay, mais sans arrogance pour autant. En prison, on les dit très calmes. Il arrive que certains se mettent à pleurer de temps à autre et ils sont décrits comme passant leur temps à lire des livres de morale et à réciter « dévotement » leur chapelet476.
14Léopold Rabet, le dénonciateur de la bande a une image très négative dans l’ensemble de la presse. Il est difficile de dire si c’est à cause son attitude au cours du procès ou à cause de son rôle de dénonciateur au sein de la bande. Très probablement les deux. En effet, il a trahi un pacte, fait qui lui a assuré une peine plus légère. À l’audience, il est décrit dans un premier temps comme versant d’abondantes larmes et se cachant la figure dans un mouchoir477. Son statut de dénonciateur est systématiquement rappelé lorsqu’un article parle de sa personne. Très vite, son image va changer. On peut alors lire : « des larmes dont la sincérité est pour le moins douteuse478 ». La Gazette de Mons le décrit d’ailleurs comme étant « un de ces types jésuitiques qui révèlent l’astuce, un de ces êtres instinctivement repoussant et malgré les larmes qu’il verse, son regard n’inspire aucune sympathie479 ». De manière générale, les membres de la bande sont décrits au procès, à l’exception de Boucher et Rabet, comme totalement repentants. Beaucoup de références sont faites par rapport à leurs remords. La morale est également constamment abordée. Ils éprouvent du regret, ont compris leurs erreurs et sont sur le chemin du repentir. Cette image de la bande est une bonne leçon pour la population belge de l’époque. Le message que les journaux ont à cœur de montrer est que le crime ne paye pas. La justice est parvenue à remettre ces individus sur le droit chemin et même les hommes les plus mauvais éprouvent un jour ou l’autre le regret d’avoir si mal agi. Par contre, il est étonnant de constater que Rabet, qui, par ses dénonciations a permis aux autorités de faire cesser les vols, est vu comme un traître alors qu’on pourrait s’attendre à ce que cet acte soit également considéré comme repentant. Mais les bons sentiments de la presse à l’égard des criminels a ses limites et bien que Rabet se soit détaché de l’association de banditisme dont il a fait partie, il aurait très probablement été mieux considéré s’il avait fait preuve de loyauté et non pas de traîtrise envers ses camarades. D’autant plus qu’il est fort à supposer que Rabet se soit bien plus laissé tenter par la proposition de remise de peine faite par le Procureur général que par une réelle volonté de sincérité.
15La représentation que les journaux font à propos de ces quatorze brigands est donc de deux types. La première, nous venons de l’aborder, fait appel à la moralité, à la repentance, tandis que la seconde image fait appel aux instincts mauvais. Cette double approche est intéressante parce qu’elle se rattache au contexte intellectuel de l’époque ainsi qu’aux grandes théories criminelles en devenir. Le XIXe siècle marque une distance par rapport à la religion. Désormais, les théories scientifiques vont évoluer tout en prenant de la distance par rapport au divin. La théorie scientifique dont sont héritières certaines descriptions des bandits dans les journaux, est la phrénologie, théorie de la première moitié du XIXe siècle, établie par le neurologue Franz Gall, selon laquelle le caractère serait prédéfini à l’avance et se reflèterait dans la forme et les protubérances du crâne. Ainsi, un lien peut être fait entre les phénomènes mentaux – le moral – et le physique. Gall soutenait par exemple, que des qualités abstraites telles que l’intégrité ou la dépravation pouvaient également être observées dans certaines formes du crâne480. Ainsi, de nombreux crânes ont été observés et ce, notamment sur des individus jugés dangereux. Les recherches qui vont dans ce sens sont toujours en cours en 1860. Les deux guillotinés de la Bande noire (et probablement Coucke et Goethals également) ont d’ailleurs fait l’objet de ces recherches puisque le service historique de la police dispose des plâtres mortuaires des derniers condamnés de Belgique. Ceux-ci étaient destinés à servir à la science.
Notes de bas de page
447 Witte, « La construction de la Belgique… », p. 157 ; Pierre Van Den Dungen, « La professionnalisation des journalistes belges francophones au 19e siècle », in Revue belge de Philologie et d’Histoire, n° 79, Le Travail, reconnaissance et représentations, 2001, p. 633.
448 Van Den Dungen, « La professionnalisation des journalistes… », p. 632.
449 L’Indépendance Belge est un journal de première importance en ce milieu de XIXe siècle. Fondé en 1831 sous le nom de L’Indépendant, il reste longtemps subsidié par Léopold Ier. Il acquiert rapidement une notoriété internationale grâce à des correspondances avec de nombreux journaux européens. En 1840, il devient un des quatre principaux organes de la presse bruxelloise libérale. Le 30 juin 1843, il devint L’Indépendance Belge. Georges-Henri Dumont, Histoire de Bruxelles. Biographie d’une capitale, Bruxelles, Le Cri, 2005, p. 317.
450 L’Étoile Belge est un journal de tendance libérale qui est fondé à Bruxelles en 1850. Il est publié jusqu’en 1944. Il devient rapidement le second quotidien libéral de la capitale. Ses lecteurs sont principalement des industriels, de grands bourgeois, des commerçants, des financiers et des intellectuels. Lionel Bertelson, Tableau chronologique des journaux belges. Essais, Bruxelles, Maison de la presse, 1956, p. 22.
451 Le Journal de Bruxelles, de tendance catholique, a été fondé à Liège en 1822 en tant que Le Courrier de la Meuse avant de s’exiler en 1841 à Bruxelles et de changer de nom afin d’être aux avant-postes de la lutte politique entre catholiques et libéraux bruxellois. Les années 1860-1863 sont justement des moments de troubles et de déclin pour le journal suite aux médiocres qualités de son directeur. De ce fait le journal est racheté en 1863 et continue de paraître jusqu’à sa disparition en 1926. Josette Vander Vorst-Zeegers, Le Journal de Bruxelles de 1871 à 1884, Louvain, Nauwelaerts, 1965, p. 13-17.
452 Le Courrier de l’Escaut est le plus ancien journal belge. Son premier numéro paraît le 18 octobre 1829. Quand l’esprit unioniste disparaît totalement en 1865, Le Courrier de l’Escaut n’a d’autre choix que d’abandonner sa position pour se ranger derrière la bannière catholique. Jean Leclercq-Paulissen, Contribution à l’histoire de la presse tournaisienne depuis ses origines jusqu’en 1914, Louvain-Paris, Nauwelaerts, 1958 ; La vie d’une région. Le Hainaut Occidental dans le miroir d’un journal régional (1829-1979), Tournai, Courrier de l’Escaut, 1979 ; Le Courrier de l’Escaut, numéro jubilaire, 5-7 décembre 1954.
453 Le 6 août 1839, L’Ami de l’Ordre est fondé par le futur évêque Théodore de Montpellier. Jusqu’en 1873, il reste le seul journal de tendance catholique à Namur. L’Ami de l’Ordre défend ses valeurs : l’ordre, la justice, la morale et la religion. Mais son premier objectif est avant tout de toucher le peuple. L’Ami de l’Ordre disparaît en 1918, coupable d’avoir continué sa parution sous l’occupation allemande et avec les encouragements de l’ennemi. Ce n’est qu’en 1922 qu’il reprend vie sous le nouveau nom de Vers l’Avenir. Paul Gerin, Presse populaire catholique et presse démocrate chrétienne en Wallonie et à Bruxelles (1830-1914), Louvain, Nauwelaerts, 1975 ; Marie-Louise Warnotte, Étude de la presse à Namur. 1794-1914, Paris-Louvain, Nauwelaerts, 1965.
454 Le 15 août 1839, La Gazette de Mons. Journal de la province du Hainaut paraît pour la première fois. Cet écrit proclame son appartenance à un courant libéral sage et éclairé ayant pour mission le renforcement de l'ordre et de la paix grâce à l'amélioration du sort des classes populaires. Les responsables ont toujours tenté d'éviter d’adopter une attitude anticléricale. Les thèmes abordés sont alors principalement de types politiques, commerciaux, industriels et littéraires. Le 27 septembre 1840, La Gazette de Mons devient le premier journal quotidien de la province de Mons. Mais à la fin du XIXe siècle, il s'affirme davantage comme un journal progressiste, avant de finalement disparaître en 1911. Catalogue des journaux et périodiques conservés aux Archives de la Ville de Bruxelles, Bruxelles, AVB, t. 2, 1965.
455 Pour être précis, il s’agit des mois de mars, septembre et décembre 1855 ; de janvier, mai et octobre 1856 ; mars, juillet, septembre, octobre et novembre 1857 ; janvier, mai, juin, août, septembre, octobre, novembre, et décembre de l’année 1858 ; janvier, mars, avril, mai, août, octobre et décembre 1859 ; mars, avril, juin, juillet, août, novembre, et décembre 1860, et enfin, janvier, février, mars, et avril 1861.
456 Marie-Sylvie Dupont-Bouchat, « Construction et transformation des sensibilités à la violence au fin du XIXe siècle », in Ginette Kurgan (ed.), Un pays si tranquille, la violence en Belgique au XIXe siècle, Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1999, p. 55.
457 Robert Muchembled, Une histoire de la violence de la fin du Moyen-âge à nos jours, Paris, Seuil, 2008, p. 409.
458 Dominique Kalifa, Crime et culture au XIXe siècle, Paris, Perrin, 2005, p. 131.
459 Ibid., p. 410.
460 L’Étoile Belge semble être le seul quotidien sur les six à ne pas avoir disposé de correspondant sur place durant le procès, les autres journaux le signalant quand c’est le cas.
461 Les différences dans les faits vont plus facilement vers une exagération des faits.
462 Voir supra : Troisième partie. Le procès en cours d’assises.
463 La Gazette de Mons, 8 décembre 1861, p. 2.
464 Il s’agit d’Alfred Renson, rédacteur du Journal de Charleroi, d’Isidore Ritte, rédacteur de la Gazette de Mons, Clerbaut, au Journal de Bruxelles et également représentant du Constitutionnel, enfin, Alfonse Delmée, rédacteur de l’Économie de Tournai. Seul le rédacteur de La Vérité de Tournai n’a pas su être identifié attendu que sa signature est illisible. AÉA, Parquet général près la cour d’appel de Bruxelles, 1861-1862, Correspondance de la presse au Procureur général, s. d. ; L’Ami de l’Ordre, 9 janvier 1862, p. 2.
465 L’Ami de l’Ordre, 9 janvier 1862, p. 2 ; L’Indépendance Belge, 9 janvier 1862, p. 3.
466 L’Indépendance Belge, 13 mars 1859, p. 1.
467 La Gazette de Mons, 18 janvier 1861, p. 2.
468 La Gazette de Mons, 19 janvier 1861, p. 2 ; 2 avril 1860, p. 2.
469 Muchembled, Une histoire de la violence…, p. 401.
470 L’Étoile Belge, 25-26 décembre 1861, p. 2.
471 Le Courrier de l’Escaut, 25 décembre 1861, p. 2.
472 L’Indépendance Belge, 25 décembre 1861, p. 2.
473 La Gazette de Mons, 10-11 décembre 1861, p. 2.
474 L’Indépendance Belge, 8 janvier 1862, p. 3.
475 Le Courrier de l’Escaut, 24 décembre 1861, p. 2.
476 La Gazette de Mons, 3-4 décembre 1861, p. 2.
477 L’Indépendance Belge, 24 décembre 1861, p. 3.
478 Ibid.
479 À noter que cette expression jésuitique qui fait référence à l’hypocrisie dont semble faire preuve Rabet n’aurait pu être employée que par un journal libéral et non catholique. La Gazette de Mons, 23-24 décembre 1861, p. 2.
480 Olivier Chevrier, Crime ou folie : un cas de tueur en série au XIXe siècle : l’affaire Joseph Vacher, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 144.
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