Les manuscrits médiévaux dans les bibliothèques numériques en France
p. 343-355
Texte intégral
1Le premier grand projet de numérisation mené en France par l’État concernait les manuscrits médiévaux : il prenait sa source en effet dans le projet consacré aux enluminures lancé par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT, CNRS) dès sa création. Ce projet était la continuation et la suite logique des campagnes de reproduction qu’avait menées l’IRHT depuis de nombreuses années dans les bibliothèques françaises, et qui avaient permis la reproduction des enluminures sous forme argentique, avec le soutien financier du ministère de la Culture depuis plus de trente ans1. Il s’agissait donc d’un changement de support, mais aussi d’un travail centré sur la description et l’indexation des images. La section iconographique de l’IRHT avait lancé en effet la description normalisée de toutes les images désormais numériques, utilisant le thésaurus Garnier mis à jour2. Ce projet pharaonique a conduit à la création d’une base de quatre-vingt mille images, l’objectif étant d’atteindre l’exhaustivité3. Il est à noter qu’il a été conçu par une équipe de chercheurs, en premier lieu pour son propre usage.
2Ces images ont ensuite été mises en ligne avec l’aide des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale (Enseignement supérieur) sur des sites séparés pour des raisons administratives incompréhensibles à la majorité des utilisateurs potentiels : les reproductions de manuscrits conservés dans des bibliothèques relevant du ministère de la Culture ou placées sous son contrôle technique (bibliothèques municipales et départementales de prêt essentiellement, mais aussi services d’archives), quel que soit leur propriétaire réel, sont présentées sur le site Enluminures, à l’exception de la Bibliothèque nationale de France qui a son propre site, Mandragore4 ; celles des manuscrits relevant du ministère de l’Enseignement supérieur (bibliothèques universitaires et bibliothèques patrimoniales sous tutelle d’institutions de l’Enseignement supérieur, dans la réalité seules sont représentées les bibliothèques Mazarine et Sainte-Geneviève) sont présentées sur le site Liber Floridus5.
3Cet ensemble a été par la suite l’occasion pour les administrations de tutelle des bibliothèques dont les fonds étaient ainsi reproduits et mis en ligne de proposer de nouveaux modes d’appropriation à des publics plus élargis. C’est le cas en particulier pour le site Enluminures. Outre les habituelles recherches simple et experte, le site propose des modes de découverte et de promenade. Le ministère de la Culture, a, un temps, relevé les requêtes des utilisateurs dans l’objectif d’ajuster l’indexation pour les campagnes ultérieures ou au moins de réfléchir aux modes de recherche et d’usage réellement observés. Les bibliothèques dépositaires ou propriétaires des manuscrits ont pu par ailleurs recevoir une copie des images et les mettre en valeur elles-mêmes si elles le souhaitaient.
4Ce premier grand projet français, qui a mobilisé des moyens humains et financiers importants, a mis à la disposition des médiévistes un réservoir d’images de grande ampleur, dont l’indexation permettait un usage approfondi : c’est ce qu’a montré le livre qui a été publié à partir de ce projet, Le Moyen Âge en lumière6. Il a aussi apporté une certaine frustration à des chercheurs qui disposent, pour chaque manuscrit, de quelques images seulement, quelques pages choisies pour leur décoration et non pas pour leur contenu – même si le site Enluminures propose aussi, semble-t-il, des manuscrits complets7. Par ailleurs, même enrichi de parcours-découverte et d’aide à la navigation, une bibliothèque numérique de cette importance – et de ce coût – ne peut pas justifier son existence par les usages du public.
5Depuis, de nombreux autres projets de bibliothèques numériques, constituées à partir de la reproduction des collections patrimoniales des bibliothèques, archives et musées se sont développés. Les manuscrits médiévaux y restent présents, sans doute en nombre insuffisant aux yeux de leurs utilisateurs. Ils sont une des priorités affichées de numérisation des bibliothèques qui les conservent, mais aussi de l’État ; ils avaient fait l’objet en 2002 d’un Mois du patrimoine écrit. Cette manifestation annuelle aujourd’hui défunte, portée par le ministère de la Culture et la Fédération française de coopération des bibliothèques (devenue depuis la Fédération interrégionale du livre et de la lecture), aidait à l’organisation d’expositions, en finançant les catalogues et en proposant chaque année des journées d’études en lien avec son thème annuel. Six catalogues d’exposition ont ainsi été publiés en 2002 dans la collection (RE)découvertes, dont le succès – ils sont tous épuisés – confirme l’intérêt pour le sujet d’un public plus large que celui des spécialistes8. En 2006, le ministère de la Culture (Direction du livre et de la lecture), la bibliothèque municipale d’Orléans et l’IRHT ont organisé deux journées d’études consacrées à la description des manuscrits médiévaux9.
6Mais quelle est la place réelle des manuscrits médiévaux dans les programmes de numérisation ?
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7La numérisation du patrimoine écrit fait l’objet en France d’une frénétique production de livres et de rapports, depuis la tribune de Jean-Noël Jeanneney, alors président de la Bibliothèque nationale de France, parue dans Le Monde en 200510. Quelle place y occupent les manuscrits médiévaux ?
8Il est significatif que dans le Rapport sur la numérisation du patrimoine écrit remis par Marc Tessier au ministre de la Culture en janvier 2010, le mot « manuscrit » n’apparaît que deux fois, le rapport étant en grande partie consacré aux rapports entre la société Google et les institutions françaises11. Dans le Schéma numérique des bibliothèques élaboré par Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France, avec la participation de représentants des institutions détentrices, « manuscrit » est complètement absent, de même que dans Partager notre patrimoine culturel : Propositions pour une charte de la diffusion et de la réutilisation des données publiques numériques, faites par un groupe de travail qui a terminé ses travaux en octobre 2008 et connues sous le nom d’un de ses animateurs, Bruno Ory Lavollée : mais il est à noter que les bibliothèques étaient presque absentes de ce groupe de travail12.
9L’intérêt pour la question faiblit dans les discussions professionnelles : depuis les journées organisées en 2006 par la Direction du livre et de la lecture, la bibliothèque municipale d’Orléans et l’Institut de recherche et d’histoire des textes, Les manuscrits dans tous leurs états, nulle mention des manuscrits médiévaux dans le dossier consacré au patrimoine en octobre 2010 par la revue de l’Association des bibliothécaires de France, Bibliothèque(s)13. En 2008 et 2009, deux numéros successifs du Bulletin des bibliothèques de France ont été consacrés au patrimoine : les manuscrits médiévaux y apparaissent de place en place, rien de plus14.
10La volonté du ministère de la Culture de continuer à aider la numérisation de manuscrits médiévaux n’en prend que davantage de poids. Depuis de nombreuses années, le paysage des bibliothèques numériques françaises est en grande partie façonné par le ministère de la Culture, où la Mission de la recherche et de la technologie, par le biais d’appels à projets annuels, finance partiellement de nombreux projets. Ce financement est la plupart du temps l’aide indispensable qui permet aux projets d’être réellement mis en œuvre. Ces appels à projets ciblent chaque année des domaines prioritaires, et parmi ceux-ci, les manuscrits médiévaux occupent une place de choix. Certes, la politique nationale, dans le choix des domaines prioritaires, a changé : ainsi, en 2003, l’appel à projets du ministère spécifiait que les projets de numérisation de la presse régionale n’étaient pas recevables, « en raison de la multiplicité des exemplaires disponibles et les [sic] risques de redondance » ; on sait que depuis, la presse régionale est devenue un axe prioritaire, aussi bien dans les projets que dans les rapports comme le rapport Tessier15. Depuis 2007, l’appel à projets du Programme national de numérisation contient un tableau des thématiques et types de documents que le ministère de la Culture souhaite privilégier. Il fait renaître ainsi le programme de reproduction de manuscrits médiévaux.
11En 2006, les manuscrits (de toutes époques) ne constituaient que 12 % des fonds numérisés en France, loin derrière les fonds iconographiques (55 %), et, on l’imagine sans peine, aujourd’hui encore loin derrière les livres imprimés16. Depuis cinq ans, le ministère de la Culture, par sa politique de subvention (qui peut atteindre 50 % de la dépense totale), a cherché à favoriser la numérisation, désormais dans leur entier, de manuscrits médiévaux, comme l’indique la liste des projets retenus pour être subventionnés. Toutefois, la situation est loin d’être parfaite, et il ne faudrait pas imaginer que de nombreux manuscrits médiévaux sont désormais disponibles dans leur entier sur Internet, sous forme de reproduction de haute qualité dans une bibliothèque numérique aisée d’utilisation. Dans un premier temps, la politique était de favoriser la numérisation des microfilms noir et blanc réalisés par l’IRHT dans ses diverses campagnes de reproduction. Certains établissements ont rapidement souhaité pouvoir numériser directement les manuscrits : la qualité de la reproduction est en effet bien meilleure en couleur ou niveaux de gris qu’à partir de microfilms noir et blanc. Quelle est la place des projets concernant la numérisation de manuscrits médiévaux ayant donné lieu à une mise en ligne ?
12Nous disposons pour la connaître de plusieurs outils17 :
- Le catalogue des collections numérisées Patrimoine numérique décrit les projets menés par les établissements sous tutelle ou sous contrôle du ministère de la Culture, les projets financés par les appels à projets annuels, et les projets signalés spontanément par d’autres établissements, y compris des bibliothèques universitaires18 ;
- Le catalogue Numes est venu compléter Patrimoine numérique et décrit les projets menés par des établissements de l’Enseignement supérieur19. Très simple, le site offre sur sa page d’accueil un formulaire de recherche qui permet difficilement de feuilleter la liste des projets existants et demande à l’internaute de savoir ce qu’il cherche. Les résultats signalent aussi bien les bibliothèques numériques que les expositions virtuelles ;
- Le portail thématique collectif Ménestrel, enrichi par des bibliothécaires et enseignants spécialisés, propose, dans la rubrique Répertoire de l’Internet, un panorama de projets de numérisation dans plusieurs pays, préparé par Marc Smith, professeur de paléographie à l’École nationale des chartes20.
13En janvier 2011, Patrimoine numérique recense 1715 collections numériques, dont 399 concernent le Moyen Âge. En 2008 (mais la situation a peu changé), 40 % des projets signalés sur le catalogue (50 % des projets concernant les bibliothèques municipales) se rattachent en réalité à la campagne nationale de numérisation d’enluminures des manuscrits médiévaux dont nous avons parlé plus haut21. Dans les 60 % restants, une majorité des projets concerne des collections de musées : reproductions d’œuvres d’art, photographies de monuments ainsi que, dans une bien moindre importance, des photographies, relevés et notes de services d’inventaires. On y trouve aussi des projets portant sur des collections d’archives privées et publiques conservées dans des bibliothèques et des dépôts d’archives, y compris des archives d’institutions religieuses, cartulaires, etc. Numes, quant à lui, signale vingt projets concernant le Moyen Âge, dont onze intégrant des manuscrits. Parmi ces onze projets, quelques-uns sont mal indexés et ne concernent pas le Moyen Âge, d’autres sont décrits à la fois dans Numes et dans Patrimoine numérique.
14L’absence de mise à jour de nombre de fiches dans ces sites rend difficiles les études statistiques (d’autant plus qu’une partie des liens hypertexte sont aujourd’hui invalides). Toutefois, on peut dessiner ainsi le paysage : les projets de numérisation et mise en ligne de manuscrits, généralement conservés dans les bibliothèques publiques, ne sont pas si nombreux. Certains d’entre eux ne portent que sur un seul manuscrit22 ou un tout petit nombre de manuscrits : antiphonaires de Montauban, manuscrits de musique médiévale de la bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, manuscrits médiévaux d’Orléans…23 Peu de projets concernent un fonds conséquent de manuscrits. Parmi ceux-ci, il faut toutefois relever :
- les manuscrits provenant du Mont Saint-Michel ont été numérisés par la bibliothèque municipale d’Avranches, qui les conserve24. Le projet, lancé en 2004, prévoyait la numérisation complète de cinquante manuscrits et la reproduction des décors de tous les manuscrits du fonds. Les images numérisées ne sont pas disponibles en ligne en janvier 2011 ;
- la bibliothèque municipale de Laon a numérisé dix-sept manuscrits du xe au xve siècle, consultables sur un site spécifique25. Elle utilise un « feuilletoir », logiciel donnant l’impression de tourner soi-même les pages d’un livre, avec quelques surprises : le manuscrit fait ainsi un bruit de papier journal quand la feuille (de parchemin) est tournée…
- la bibliothèque municipale de Grenoble, qui a lancé il y a plusieurs années des projets de numérisation liés à Berlioz et Stendhal, propose aussi une bibliothèque numérique contenant cinquante de ses plus beaux manuscrits, dont certains enluminés26. Ces manuscrits proviennent principalement de deux collections : celle de Monseigneur Jean de Caulet (1693-1771), évêque de Grenoble, et celle de la Grande Chartreuse dont la bibliothèque, à la suite des confiscations successives, se trouve aujourd’hui dans l’établissement ;
- la bibliothèque municipale de Lyon a numérisé une partie de ses manuscrits les plus anciens27 : cinquante-cinq manuscrits mérovingiens et carolingiens réunis à la cathédrale Saint-Jean à partir du ixe siècle par le diacre Florus, qui donne son nom à la bibliothèque numérique. L’ensemble devrait être complété en 2011 par les manuscrits provenant de la bibliothèque de Monseigneur de Bonald, collection de trente-trois manuscrits de diverses provenances28 ;
- la bibliothèque municipale de Valenciennes propose la numérisation des microfilms de l’IRHT, en noir et blanc essentiellement : cinquante-huit manuscrits carolingiens, soixante-trois manuscrits romans, vingt-et-un manuscrits des xive et xve siècles et vingt-six manuscrits bourguignons du xve siècle, soit un ensemble de presque cent soixante-dix manuscrits29. À cette collection s’ajoutent des programmes complémentaires dont ceux qui concernent les manuscrits de Saint-Amand ou encore la cantilène de Sainte-Eulalie. Ce manuscrit, le plus ancien contenant du français, est reproduit et accompagné d’une transcription et d’une traduction que l’on peut afficher en même temps que l’on regarde l’image.
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15Un des intérêts de la reproduction numérique est pour les chercheurs celui de la reconstitution de collections, dans des bibliothèques virtuelles réunissant des documents physiquement dispersés30. Ce type de projets reste assez rare, et il est notable qu’aucune valorisation scientifique des milliers de miniatures numérisées n’est présentée dans ce sens31, bien qu’il soit possible sur le site Enluminures de faire une recherche experte par « origine précise » qui permet d’obtenir 238 résultats pour Clairvaux, 459 pour Cîteaux, 171 pour Jumièges...
16Quelques projets ont cependant vu le jour :
- les bibliothèques municipales de Verdun et Saint-Mihiel se sont associées pour proposer en 2008 de réunir les collections d’imprimés et manuscrits provenant des abbayes bénédictines Saint-Michel de Saint-Mihiel et Saint-Vanne ;
- les manuscrits de l’abbaye de Clairvaux font l’objet d’un projet de numérisation. Lancé dès l’an 2000 par la médiathèque de l’agglomération troyenne, il est mené à bien en collaboration avec les institutions conservant des manuscrits provenant de Clairvaux : outre la médiathèque de l’agglomération troyenne, dépositaire de la plus grande partie des manuscrits, il s’agit des établissements suivants : bibliothèque municipale de Laon, bibliothèque Sainte-Geneviève, bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, bibliothèques nationales de France et de Hongrie, British Library, bibliothèque de l’université Mons-Hainaut, biblioteca Medicea Laurenziana, ainsi que l’IRHT, dont les 650 microfilms de manuscrits ont été numérisés. Le projet prévoit pour 2011 la reconstitution virtuelle de la bibliothèque de Clairvaux, telle qu’elle apparaît dans le catalogue établi par Pierre de Virey en 1472, grâce à la numérisation de 1 115 manuscrits32 ;
- le projet le plus récent, et le plus ambitieux, est Europeana Regia, lancé en 2010. Ce programme, qui a obtenu d’importants financements européens, réunit plusieurs bibliothèques européennes ; il a pour objectif la reconstitution virtuelle de bibliothèques anciennes. La première étape prévoit la numérisation de 879 manuscrits constituant trois ensembles : l’un concerne les manuscrits provenant des abbayes et écoles épiscopales carolingiennes ; les deux autres visent à la reconstitution des bibliothèques de Charles V et Charles VI et de celle des rois aragonais de Naples33.
17D’autres projets sont des projets de recherche : c’est le cas de la bibliothèque numérique du Roman de la rose, mené par la bibliothèque Sheridan (John Hopkins University) et la Bibliothèque nationale de France, dont l’objectif est de numériser 130 manuscrits contenant le Roman de la rose34.
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18Tous les projets signalés par les divers répertoires sont évidemment loin d’être disponibles en ligne. Une des grandes difficultés est en effet qu’aujourd’hui encore, peu de logiciels permettent de mettre en ligne aisément des images numérisées et la description qui les accompagne. Comme le rappellent Isabelle Westeel et François Houste : « Très peu de solutions “clés en main” existent réellement sur le marché actuel et la mise en ligne constitue un frein majeur à la valorisation des ressources dans la plupart des établissements »35. Il est par exemple difficile de proposer un livre à feuilleter et une galerie d’images sur le même sujet. Nombre d’établissements se heurtent encore à cet obstacle. Certains le contournent en participant à des bibliothèques numériques collectives, comme par exemple e-corpus, qui regroupe 193 établissements français et étrangers et propose plus de 850 000 images en janvier 201136. C’est aussi le choix qui a été fait en Suisse où deux bibliothèques numériques ont été ouvertes, l’une, e-codices, consacrée aux manuscrits, l’autre, e-rara, aux imprimés. Elles réunissent des institutions publiques et privées37.
19Pourtant, trop d’établissements rechignent à participer à un projet collectif, restant attachés à l’idée de présenter « leur collection » en ligne sur leur propre site Internet. Les bibliothécaires savent pourtant que les portails des bibliothèques sont très peu utilisés par les internautes, et que les chercheurs, comme les autres publics, ne s’amusent pas à consulter l’un après l’autre les sites des bibliothèques pour y chercher leur bonheur : comme tout le monde, ils utilisent les moteurs de recherche. Seule une bonne indexation et l’utilisation de permaliens permettent de mettre réellement les documents numérisés à la disposition des chercheurs, car c’est ce qui permet de faire apparaître les livres dans les moteurs de recherche, point de départ de la presque totalité des utilisateurs. Malheureusement, des progrès restent à faire en France. Les bibliothèques les plus avancées dans le domaine sont conscientes des difficultés d’accès aux documents numérisés nées de l’éclatement des projets. Ainsi, la prestigieuse Hougthon Library de Harvard a décidé de présenter tous les mois sur son blog la liste des manuscrits numérisés récemment, à l’exclusion des numérisations partielles38.
20Pour contourner la difficulté à réunir l’information, à savoir quels manuscrits sont numérisés et à quel endroit, en l’absence de bibliothèques numériques collectives de grande ampleur et de catalogues collectifs, quelques initiatives ont été lancées : des outils de signalement sont développés, par des bibliothèques de recherche, par des organismes nationaux, parfois par les chercheurs eux-mêmes. Il existe plusieurs portails d’accès aux manuscrits numérisés ou aux collections numériques, parmi lesquels :
- Gallica propose l’accès à des manuscrits médiévaux, et annonce en janvier 2011 170 manuscrits présents dans quatre bibliothèques numériques : Gallica, bibliothèque numérique de Roubaix, bibliothèque municipale de Toulouse et Banque numérique du savoir d’Aquitaine (bibliothèque numérique collective de la région). Chaque bibliothèque propose ses documents sur son propre site : Gallica ne prend pas en charge la mise en ligne des livres, comme elle l’a pourtant fait pour les imprimés par le passé en accueillant par exemple sur son site la numérisation d’imprimés anciens de la bibliothèque municipale de Lyon. Elle offre uniquement une forme de catalogue collectif.
- Schoenberg Database of Manuscripts39. Proposé par les bibliothèques de l’université de Pennsylvanie (Penn), la base donne accès aux métadonnées de description des manuscrits de cinq feuillets au moins. Elle s’adresse aux chercheurs et bibliothécaires et attache de l’importance en particulier aux questions de provenance.
- Catalogue of Digitized Medieval Manuscripts40. Proposé par le Center for Medieval and Renaissance Studies, University of California in Los Angeles, le site a pour objectif de permettre à ses utilisateurs de trouver les manuscrits entièrement numérisés disponibles sur Internet.
- Digital scriptorium41. Cette base de données a été créée en 1997 par les universités de Berkeley (University of California) et Columbia, dans l’objectif de réunir les informations dispersées sur les manuscrits et d’apporter un soutien technique et scientifique aux bibliothèques en assurant la mise en ligne et la description des manuscrits médiévaux et modernes. Elle réunit aujourd’hui 30 institutions et donne accès à plus de 5 000 manuscrits.
- En Allemagne, Manuscripta Mediaevalia, financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft, permet de rechercher des manuscrits dans plusieurs bibliothèques numériques ainsi que dans e-codices42.
- Archivalia43. Ce blog, enrichi par des chercheurs de plusieurs universités allemandes, propose des liens vers les bibliothèques numériques et portails de signalement dont ils ont connaissance. Il est complété par des pages plus spécialisées, comme Islamic manuscripts online44.
- Au niveau européen existe Manuscriptorium, Bibliothèque numérique européenne de manuscrits45. Ce projet se présente comme un « environnement virtuel de recherches permettant d’accéder à tous les documents numériques existants dans le domaine des ressources historiques de livre ». Financé par l’Union européenne, il affiche la participation de plusieurs dizaines de bibliothèques européennes, participation qui se limite parfois à une « marque d’intérêt ».
21Rappelons pour finir deux autres portails bien plus ambitieux, qui, eux aussi, tentent de signaler les bibliothèques numériques de manuscrits médiévaux mais ont bien d’autres actions dans le domaine, Menestrel et Digital Medievalist46.
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22Autre difficulté à laquelle se heurtent les projets de mise en ligne de manuscrits médiévaux numérisés : la description des manuscrits. Les notices rédigées depuis la création du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de France sont de qualité variable. Or, les historiens médiévistes ont très tôt pris en main et utilisé l’outil informatique, comme en témoigne Le médiéviste et l’ordinateur, bulletin publié de 1979 à 2007 par l’Institut de recherche et d’histoire des textes47. Plus généralement, les chercheurs, dans le domaine de l’édition en général, ont adapté leurs méthodes et utilisent, du moins pour certains d’entre eux, des outils permettant de faire des éditions électroniques, comme la Text Encoding Initiative (XML TEI). Les médiévistes en particulier utilisent ces outils, organisent des journées d’étude et de formation, créent des sites ressources pour leur propre usage (comme The Digital Medievalist)…48 Le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de France, aujourd’hui converti en XML EAD et disponible en ligne49, semble plus apte que les volumes papier à permettre la collaboration entre bibliothécaires et chercheurs pour la description des manuscrits. Une fois encore, le catalogue général a été partagé en deux entités, l’une, Calames, décrit les manuscrits conservés par les bibliothèques sous tutelle du ministère de l’enseignement supérieur, l’autre hébergé par la Bibliothèque nationale de France. La situation est toutefois bien plus confortable qu’elle ne l’est pour la consultation des enluminures numérisées, puisque le Catalogue collectif de France offre un accès unique à ces deux catalogues. Les catalogues imprimés des manuscrits de la BnF sont disponibles sous forme numérisée sur le site de la bibliothèque, qui a créé par ailleurs un nouveau catalogue électronique, « Archives et manuscrits ». Tous ces instruments peuvent désormais être enrichis et complétés par les bibliothécaires. Ces derniers sont bien conscients des enjeux d’un accès à leurs collections par le biais d’Internet50.
23Des projets de collaboration entre bibliothécaires et chercheurs pour la description des manuscrits médiévaux voient le jour : ainsi, l’IRHT prévoit de participer au projet de reconstitution de la bibliothèque de Clairvaux en collaborant à la description des manuscrits. Toutefois, ces projets étant aujourd’hui développés dans le cadre de programmes provisoires, ce type de collaboration reste lié à l’obtention de financements spécifiques : l’IRHT participe ainsi au projet Clairvaux dans le cadre d’un financement de l’Agence nationale de la recherche, Biblifram ; d’autres financements demandés ont la faiblesse structurelle d’appartenir aux sciences humaines et ont peu de chances d’être retenus.
24On constate donc que, même si cette liste n’est pas tout à fait exhaustive, les programmes de numérisation de manuscrits médiévaux restent fort rares pour l’instant. Les bibliothécaires, certes, restent fascinés par ces collections et y attachent une grande importance. Toutefois, dans le cadre d’entreprises de bibliothèques numériques venant enrichir et compléter les services offerts par une bibliothèque publique, municipale ou universitaire, il est évident que les manuscrits médiévaux sont moins propres à toucher un public élargi que, par exemple, des fonds de photographies et de cartes postales et les journaux locaux qui, on le sait, ont toujours eu un lectorat varié et important. Les bibliothécaires peuvent et doivent s’interroger, non pas sur la nécessité de ces programmes de reproduction des manuscrits médiévaux, mais sur la pertinence de leur urgence. Dans les bibliothèques publiques, en effet, la question des publics visés doit toujours se poser. Les impératifs de conservation sont loin d’être résolus par la numérisation, que l’on considère trop rapidement comme une action de préservation, visant à protéger les manuscrits. En effet, en 2011, les documents numériques, dont on sait la fragilité, sont mal protégés : la BnF a peiné à mettre en place son programme de protection – quoiqu’elle ait assuré depuis longtemps les nécessaires reproductions de sauvegarde –, et le Cines a été chargé d’assurer la conservation pérenne des documents numériques des bibliothèques universitaires. Ailleurs, les images n’existent parfois qu’en un seul exemplaire, sur un cédérom dont la durée de vie, on le sait, est courte – bien plus courte que celle d’un microfilm bien développé et rincé dont le master n’a jamais été utilisé pour la consultation.
25Par ailleurs, l’opération même de numérisation n’est pas anodine. Comme c’était déjà le cas pour les entreprises de microfilmage, la reproduction demande une manipulation attentive, aussi bien au moment du déplacement des manuscrits que pendant la photographie ; elle demande aussi l’utilisation de matériels adaptés, en particulier pour la protection des reliures (plateaux mobiles) ; sur un manuscrit déjà fragilisé, par exemple par des conditions climatiques inadaptées, la lumière – y compris la chaleur qui s’en dégage lorsqu’on utilise un éclairage inadapté – contribue à la dégradation des couleurs (détachement des pigments de leur support). La fragilité des fichiers informatiques, l’évolution rapide des systèmes d’exploitation, des logiciels et des possibilités techniques laissent penser que la vie de ces images numériques sera courte : il faudra, à nouveau, pour la troisième ou la quatrième fois, reproduire ces manuscrits. D’une certaine façon, les collections qui ne sont pas encore numérisées s’en trouvent préservées.
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26Ce panorama des manuscrits médiévaux numérisés donne donc un résultat en demi-teinte pour tous ceux qui travaillent sur les manuscrits médiévaux sans avoir l’usage de l’étude des enluminures. L’avenir s’assombrit. La mise à disposition de ces manuscrits dans des bibliothèques numériques fonctionnelles est en réalité un domaine où la collaboration entre bibliothécaires et chercheurs est indispensable, plus encore alors qu’on constate la disparition de nombre de postes de conservateurs chargés du patrimoine dans les bibliothèques municipales, classées ou non. Lorsque, dans une bibliothèque, il n’y a plus aucun agent capable de lire et déchiffrer un manuscrit médiéval, et donc de le décrire, comme c’est le cas désormais, il est urgent que les chercheurs viennent apporter leur contribution aux missions de signalement et de valorisation, pour leur propre usage et celui de la communauté scientifique.
Notes de bas de page
1 S. DUPUIT, « Ce que dit le patrimoine des bibliothèques de France », J. DALARUN (dir.), Le Moyen Âge en lumière, Paris, Fayard, 2002, p. [8] ; J. DALARUN, « Lumières du Moyen Âge », ibid., p. 17-18, 20-21.
2 F. GARNIER, Thesaurus iconographique : système descriptif des représentations, Paris, Le léopard d’or, 1984. Les mises à jour utilisées n’ont pas été publiées.
3 J. DALARUN, « Lumières du Moyen Âge », op. cit.
4 [En ligne] : Enluminures : http://http://www.enluminures.culture.fr ; Mandragore : http://http://www.bnf.fr. Les manuscrits confisqués au moment de la Révolution et en 1905 restent la propriété de l’État, et sont confiés aux bibliothèques municipales et intercommunales ; ces dernières conservent aussi souvent des manuscrits provenant de dons ou d’achats, dont la ville ou la communauté est propriétaire.
5 [En ligne] : Liber floridus : http ://liberfloridus.cines.fr/. Il existe une page d’accès commune à ces trois bases, qui ne permet malheureusement pas de faire des recherches fédérées, la logique administrative l’ayant emporté sur celle de la recherche : http://http://www.irht.cnrs.fr/enluminures
6 J. DALARUN (dir.), Le Moyen Âge en lumière, Paris, Fayard, 2002.
7 D’après T. CLAERR, « Panorama de la numérisation des fonds de manuscrits : programmes nationaux, numérisation partagée et perspectives », Journées d’étude : « Manuscrits dans tous leurs états » - 27 et 28 septembre 2006, disponible [en ligne] : http://http://www.bm-orleans.fr Rubrique Espace professionnel > Journée des manuscrits (consulté le 7 janvier 2011). Il semble impossible, en consultant le site Enluminures, de savoir quels sont les manuscrits présents dans leur entier, sauf en lançant une demande précise dans le formulaire de recherche (auteur, titre, date, cote…) et en espérant avoir de la chance.
8 Enluminures arrageoises : le Scriptorium de l’abbaye Saint-Vaast d’Arras des origines au xiie siècle (médiathèque municipale, Arras) ; Images de la foi : la Bible et les Pères de l’Église dans les manuscrits de Clairvaux et du Mont-Saint-Michel (bibliothèque municipale, Avranches) ; Jeanne de France (1464-1505), duchesse de Berry, fondatrice de l’ordre de l’Annonciade (bibliothèque municipale, Bourges) ; Manuscrits médiévaux : de l’usage au trésor (bibliothèque municipale, Lyon) ; Images du savoir : une bibliothèque médiévale inspirée des Lumières (bibliothèque universitaire de médecine, Montpellier).
9 Journées d’étude : « Manuscrits dans tous leurs états » (voir note 7).
10 J.-N. JEANNENEY, « Quand Google défie l’Europe », Le Monde, 22 janvier 2005.
11 Rapport sur la numérisation du patrimoine écrit, disponible sur le site du ministère de la Culture : [En ligne] : http://www.culture.gouv.fr
12 B. RACINE (dir.), Schéma numérique des bibliothèques, 2009. Disponible sur le site de la Documentation française, [En ligne] : http://http://www.ladocumentationfrancaise.fr/. Groupe de travail sur le patrimoine culturel numérisé, Partager notre patrimoine culturel : Propositions pour une charte de la diffusion et de la réutilisation des données publiques numériques, 2009, disponible en ligne dans la bibliothèque numérique de l’enssib (entre autres) : http://http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/ (consulté le 7 février 2011).
13 B. HUCHET (dir.), « Nouveaux patrimoines », Revue de l’association des bibliothécaires de France Bibliothèque(s), octobre 2010, n° 52.
14 « Construire le patrimoine », Bulletin des bibliothèques de France, 53, n°6, 2008, p. 1-69 ; « Gérer le patrimoine », Bulletin des bibliothèques de France, 54, n°1, 2009, p. 14-72. Tous les numéros du Bulletin des bibliothèques de France sont disponibles sous forme papier et sous forme électronique gratuite : [En ligne] : http ://bbf.enssib.fr
15 Rapport sur la numérisation du patrimoine écrit…, op. cit.
16 T. CLAERR, « Panorama de la numérisation... », op. cit.
17 Il s’agit ici d’outils de recensement nationaux. Il existe par ailleurs plusieurs plateformes européennes permettant la recherche fédérée de collections numériques (par exemple Michael, [En ligne] : http://www.michael-culture.org) ou directement de documents (Europeana : http://www.europeana.eu).
18 [En ligne] : http://www.numerique.culture.fr
19 [En ligne] : http://www.numes.fr
20 [En ligne] : http://www.menestrel.fr, rubrique Répertoire de l’Internet > Manuscrits numérisés.
21 I. WESTEEL, « Le patrimoine passe au numérique », Bulletin des bibliothèques de France, 52, 1, 2009, p. 28-35 (29), à partir de la situation en octobre 2008. Certains projets de numérisation des images avaient été lancés avant le projet de numérisation massive, comme par exemple à la médiathèque intercommunale de Troyes, dès 1998, ou encore la bibliothèque municipale de Lyon, qui a numérisé et indexé les images et dont la base enluminures est une des collections numérisées les plus consultées sur son site : [En ligne] : http ://bm-lyon.fr, rubrique Ressources > Collections numérisées.
22 Évangéliaire de Gannat (musée Machelon) évangéliaire d’Ebbon (médiathèque d’Épernay), graduel de Saint-Dié, La cité de Dieu de P. de Commynes (bibliothèque municipale de Nantes), les Heures de Croÿ (bibliothèque de l’Assemblée nationale)…
23 [En ligne] : http://manuscrits.biu-montpellier.fr/
24 La ville d’Avranches a par ailleurs créé un lieu novateur de valorisation de cette collection, le Scriptorial.
25 [En ligne] : http://manuscrit.ville-laon.fr
26 [En ligne] : http://http://www.bm-grenoble.fr/patrimoine/manuscrits-medievaux.htm
27 [En ligne] : http://http://www.bm-lyon.fr > rubrique Ressources > Collections numérisées.
28 Sur cette collection voir P. GUINARD, « De quelques vieux livres : les trente-trois manuscrits confisqués au chapitre de la cathédrale Saint-Jean lors de la séparation des Églises et del’État », Gryphe, 1, 2000, p. 3-5 ; disponible [en ligne] : http://http://www.bm-lyon.fr
29 [En ligne] : http://http://www.valenciennes.fr/fr/%20minisites/vieactive/culture/bibliotheque.html
30 On reprend ici les dénominations proposées par e-corpus, différenciant une bibliothèque numérique d’une bibliothèque virtuelle : [En ligne] : http://http://www.e-corpus.org
31 Jacques Dalarun avait relevé cette piste : J. DALARUN, op. cit., p. 23-24.
32 [En ligne] : http ://patrimoine.grand-troyes.fr, rubrique « La bibliothèque de l’abbaye de Clairvaux ». Les modalités techniques semblent toutefois difficiles à définir : voir Y. NICOLAS, « Calames, et après ? », Bulletin des bibliothèques de France, 53, n°6, 2008, p. 29-33 (33).
33 [En ligne] : http://http://www.europeanaregia.eu
34 [En ligne] : http://romandelarose.org/
35 F. HOUSTE, I. WESTEEL, « Mettre en ligne des documents numérisés, évaluer, référencer », T. CLAERR et I. WESTEEL (dir.), Numériser et mettre en ligne, Villeurbanne, Presses de l’enssib, 2010, p. 128.
36 [En ligne] : http://,">http://www.e-corpus.org>, consulté le 7 janvier 2011.
37 [En ligne] : http://http://www.e-codices.unifr.ch/ ; http://http://www.e-rara.ch
38 [En ligne] : http://blogs.law.harvard.edu/houghton/
39 [En ligne] : http://dla.library.upenn.edu/dla/schoenberg/index.html
40 [En ligne] : http://manuscripts.cmrs.ucla.edu/index.php
41 [En ligne] : http://http://www.digital-scriptorium.org
42 [En ligne] : http://http://www.manuscripta-mediaevalia.de/
43 [En ligne] : http://archiv.twoday.net/
44 [En ligne] : http://archiv.twoday.net/stories/11445658/
45 [En ligne] : http://http://www.manuscriptorium.com/
46 [En ligne] : http://http://www.digitalmedievalist.org/
47 [En ligne] : http://lemo.irht.cnrs.fr. Les numéros publiés entre 1989 et 2007 ont été mis en ligne sur le site de l’IRHT (mais, semble-t-il, uniquement en archives non consultables).
48 Citons par exemple la journée d’études proposée par l’Université de Londres en 2011 : « Medieval Manuscript Studies in the Digital Age », dans le cadre du « Arts & Humanities Research Council Collaborative Training Scheme » britannique : une formation destinée aux chercheurs débutants, aux étudiants débutant des travaux de recherche, consacrée à l’analyse, la description et l’édition des manuscrits médiévaux à l’ère du numérique.
49 Voir F. PALLUAULT, « Le catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France : informatisation et avenir », Bulletin des bibliothèques de France, 54, n°1, 2009, p. 68-72.
50 Voir en particulier Y. NICOLAS, « Calames, et après ? », op. cit. ; I. WESTEEL, « Le patrimoine passe au numérique », op. cit., p. 32-35.
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