Les écrits du for privé en France de la fin du Moyen Âge à 1914 : bilan d’une enquête scientifique en cours. Résultats de 2008-2010
p. 167-188
Texte intégral
1Les écrits du for privé, aussi appelés ego-documents, sont des textes nonfictionnels produits par des gens ordinaires. Ils regroupent les livres de raison, les livres de famille, les diaires, les mémoires, les autobiographies, les journaux de toute nature (personnel ou « intime », de voyage, de campagne, de prison…) et, d’une manière générale, tous les textes produits hors institution et témoignant d’une prise de parole personnelle d’un individu, sur lui-même, les siens, sa communauté. Les écrits du for privé sont apparus dans toutes les régions d’Europe à la fin du Moyen Âge alors que les sociétés devenaient de plus en plus économiquement diversifiées et que se développaient des stratégies individuelles pour assurer la survie ou l’ascension sociale des familles. L’apparition de ces textes est, d’ailleurs, présentée parfois comme un des signes liés à l’émergence de l’individu dans la société occidentale à partir de la Renaissance. Ils sont ensuite devenus de plus en plus communs durant l’époque moderne et ils ont connu une diversification sans précédent de leurs formes discursives dans la seconde moitié du xviiie siècle avec, en particulier, le triomphe de l’autobiographie après le succès des Confessions de Jean-Jacques Rousseau. Le xixe siècle peut être considéré comme l’âge d’or de ce type de textes lorsque tenir son journal devint une activité à la mode et même une activité recommandée aux enfants1, en particulier aux jeunes filles2, par les parents. Certains d’entre eux ont alors été publiés mais la majeure partie est demeurée inédite : beaucoup ont disparu à jamais ; d’autres sont encore ensevelis dans les greniers ou les caves ; certains ont été déposés dans les dépôts d’archives ou les bibliothèques publiques.
1. Une enquête nationale
2L’intérêt scientifique pour les écrits du for privé est assez ancien en France où les sociétés savantes ont commencé à en publier à la fin du xixe siècle. Les érudits locaux pensaient, en effet, qu’ils reflétaient fidèlement les joies et les souffrances des familles de l’Ancien Régime avant que la Révolution française et la révolution industrielle ne les transforment définitivement. Ces textes ont attiré à nouveau l’attention des historiens et des spécialistes de littérature, comme Philippe Lejeune, depuis les années 1970 et 1980. À cette période, l’histoire sociale traditionnelle, qui reposait sur l’analyse de sources quantitatives pour faire une étude macro-historique des classes et des groupes sociaux, s’est effacée au profit d’une nouvelle histoire sociale plus attentive aux cycles de vie et aux trajectoires individuelles. Les écrits du for privé sont alors devenus une source de plus en plus utilisée par les chercheurs, en particulier par ceux qui sont à l’origine de ce projet et qui ont été profondément influencés par les littéraires, les sociologues et les anthropologues. Le journal de Gilles de Gouberville3, un noble campagnard normand de la fin du xvie siècle, ou celui du maître vitrier parisien, Jacques-Louis Ménétra4, sont parmi les exemples les plus connus de ces textes dont il existe, en réalité, une très grande variété de genres et de formes. Les annales ou les chroniques urbaines, ou encore les correspondances, peuvent être également rapprochées de ce type d’écriture, mais bien étudiées par ailleurs, elles n’entrent pas dans notre champ d’observation.
3Depuis 2003, un groupe de chercheurs développe une activité multiforme centrée sur « Les écrits du for privé en France de la fin du Moyen Âge à 1914 ». Établi à l’Université Paris-Sorbonne et dirigé par Jean-Pierre Bardet et François-Joseph Ruggiu, il a pour objet de recenser et de décrire tous les textes appartenant à la grande famille des écrits du for privé qui se trouvent dans les collections des archives et des bibliothèques publiques en France. Il a été aidé dans cette tâche par le CNRS, qui en a fait un de ses Groupes de recherche (GDR n°2649, créé en 2003 et renouvelé en 2007), et qui a permis le recrutement d’un ingénieur d’études affecté au Centre Roland Mousnier (UMR 8596). Il a été également soutenu par la direction des Archives de France, qui a accepté de lancer une grande enquête dans les fonds des Archives nationales et auprès des Archives départementales, et qui l’a aidé, en particulier financièrement, ainsi que par la Bibliothèque nationale de France. Notre projet a, enfin, bénéficié du soutien constant de l’École nationale des chartes, par l’intermédiaire de Christine Nougaret, et du Comité des travaux historiques et scientifiques, par l’entremise de Nicole Lemaître et Jean Duma.
4Le nombre de textes qui entrent dans le champ de l’enquête se monte à plusieurs milliers. Ils ne se trouvent généralement pas dans les grandes séries administratives mais plutôt parmi les papiers de famille ou bien ils sont entrés dans les collections publiques comme des documents isolés. Le GDR a déjà participé à la mise en ligne sur le site de la direction des Archives de France d’une première base de données signalant et décrivant succinctement les textes conservés dans les Archives départementales5. Dans le cadre d’un projet de l’Agence nationale de la recherche, dirigé par Jean-Pierre Bardet, et qui réunit, avec l’Université de Paris-Sorbonne, les Universités de Picardie (S. Beauvalet), de Grenoble 2 (René Favier), de Limoges (Michel Cassan), de Nancy 2 (Philippe Martin, à présent professeur à l’Université Lyon 2) et de Toulouse 2-Le Mirail (Sylvie Mouysset), une deuxième phase est actuellement en cours, permettant d’aller au-delà de ce simple référencement et de décrire de manière détaillée les textes ainsi repérés. Une fiche analytique, divisée en plusieurs rubriques, a ainsi été élaborée et longuement testée, et sous la coordination scientifique et technique d’Élisabeth Arnoul, un programme de saisie a été mis en place, constituant l’essentiel de la base de données en accès libre sur le site internet de notre Groupe de recherche6. Les textes conservés à la Bibliothèque nationale de France, dans les bibliothèques municipales, dans les bibliothèques des sociétés savantes entrent également dans le champ de l’enquête qui ne néglige pas non plus les écrits encore en mains privées. Le projet a bénéficié de l’engagement des membres du projet ANR mais aussi de l’appui précieux de nombreux collègues universitaires, en particulier à Bordeaux, au Mans, à Clermont-Ferrand, à Aix-en-Provence, et dans bien d’autres endroits, qui ont fait travailler des étudiants sur les thématiques portées par le GDR et ont augmenté le nombre de nos fiches.
2. Résultats des dépouillements 2008-2010
5Nous présentons ici les résultats des premiers dépouillements de manuscrits effectués de 2008 à 2010 et dont les fiches analytiques sont maintenant intégrées dans notre base de données en ligne. Cette enquête étant en cours et le recensement de certains lieux de conservation inachevé, il faut garder à l’esprit que ces résultats n’ont pas un caractère définitif et pourront être à l’avenir sensiblement modifiés. Nous pouvons toutefois déjà observer des tendances générales et des spécificités régionales.
2.1. Résultats par région
6Cinq départements ont été couverts par l’équipe de l’université de Picardie-Jules Verne (Amiens) sous la direction de Scarlett Beauvalet7 : dans la région Picardie, les Archives départementales de l’Oise (60), les Archives départementales de la Somme (80) ainsi que la Bibliothèque municipale d’Abbeville, la Bibliothèque municipale d’Amiens, la Bibliothèque municipale de Péronne et le fonds de la Société des Antiquaires de Picardie, dans la région Haute-Normandie, les Archives départementales de Seine-Maritime (76) ainsi que la Bibliothèque municipale de Rouen et dans la région Nord-Pas-de-Calais, les Archives départementales du Pas-de-Calais (62) ainsi que la Bibliothèque municipale d’Arras et enfin les Archives départementales du Nord (59). Il existe sur cette grande diversité de lieux de conservation, une répartition des typologies relativement équilibrée. En effet, nous y trouvons 19 % de livres de raison et 20 % de livres de comptes (livres de raison exclusivement comptables8), 16 % de journaux/diaires et 15 % de mémoires. Une plus grande proportion de journaux de voyage et de campagne (30 %) toutefois, la Bibliothèque municipale de Rouen faisant monter légèrement cette moyenne avec un fonds de 32 journaux de voyage et de campagne sur les 44 documents recensés dans cette institution. Le recensement dirigé depuis l’université de Picardie-Jules Verne compte au total 189 documents recensés (dont 151 écrits du for privé9 et 38 livres de comptes). Le genre des auteurs est essentiellement masculin (à 72 %). Toutefois, on peut observer 24 % d’auteurs féminins, proportion supérieure à la moyenne nationale10. Ces documents datent majoritairement du xixe siècle (52 %). Le fonds des manuscrits de l’époque moderne n’est cependant pas sous-représenté avec 27 % datant du xviiie siècle, 13 % datant du xviie siècle et 4 % datant du xvie siècle.
7Dix départements ont été couverts par l’équipe de l’université de Limoges sous la direction de Michel Cassan11 : dans la région Auvergne, les Archives départementales de l’Allier (03), du Cantal (15), de Haute-Loire (43), du Puy-de-Dôme (63) ainsi que la Bibliothèque municipale interuniversitaire de Clermont-Ferrand, dans la région Centre, les Archives départementales du Cher (18) et les Archives départementales de l’Indre (36), dans le Limousin, les Archives départementales de la Corrèze (19) et de la Creuse (23) et dans la région Poitou-Charentes, les Archives départementales de Charente (16) et Charente-Maritime (17). Nous remarquons une répartition relativement équilibrée entre les différentes typologies : 22 % de livres de raison, 26 % de livres de comptes, 18 % de journaux/diaires et 24 % de journaux de voyage et de campagne, avec toutefois 10 % seulement de mémoires, pour un total de 152 documents recensés (dont 112 écrits du for privé12 et 40 livres de comptes). Le genre des auteurs est presque exclusivement masculin (à 90 %). Nous observons une plus grande proportion de documents datant du xviiie siècle (41 %) contre 18 % de documents du xviie siècle et 4 % de documents du xvie siècle. Le xixe siècle est toutefois bien représenté (34 %).
8Deux départements ont été couverts par l’équipe de l’université Grenoble 2 sous la direction de René Favier13 : dans la région Provence-Alpes-Côte-D’azur, les Archives départementales des Hautes-Alpes (05), et dans la région Rhône-Alpes, les Archives départementales de l’Isère (38). Nous remarquons une répartition relativement équilibrée entre les livres de raison (47 %) et les livres de comptes (50 %) contre 1 % pour chacune des autres typologies, pour un total de 148 documents recensés (dont 74 écrits du for privé14 et 74 livres de comptes). Le genre des auteurs est presque exclusivement masculin (à 91 %). Nous observons une plus grande proportion de documents datant du xviiie siècle (44 %) et du xviie siècle (38 %) contre 2 % de documents du xvie siècle. Le fond du xixe siècle est moins représenté (16 %).
9Cinq départements ont été couverts par l’équipe de l’université Nancy 2 sous la direction de Philippe Martin15 : en Lorraine, les Archives départementales de Meurtheet- Moselle (54), de la Meuse (55), de la Moselle (57) et des Vosges (88) et en Alsace, les Archives départementales du Bas-Rhin (67). Il existe sur ces départements une proportion plus importante de journaux de voyage et de campagne (41 %) et de journaux/diaires (38 %) contre 15 % de mémoires et 6 % de livres de raison pour un total de 235 documents recensés16. Les livres de comptes n’ont pas été répertoriés. Le genre des auteurs est essentiellement masculin (à 88 %). Ces documents datent majoritairement du xixe siècle (à 78 %). Le xviiie siècle est représenté à 10 %, le xviie siècle à 5 % et le xvie siècle comme les xve et xive siècles à 1 %.
10Trois départements ont été couverts par l’équipe de l’université Toulouse 2-Le Mirail sous la direction de Sylvie Mouysset17 dans la région Midi-Pyrénées : les Archives départementales de l’Aveyron (12) ainsi que la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron, les Archives départementales de Haute-Garonne (31) ainsi que la Bibliothèque d’étude et du patrimoine de Toulouse et les Archives départementales du Lot (46) ainsi que la Bibliothèque municipale de Cahors. Nous remarquons une très forte proportion de livres de comptes (66 %) contre 21 % de livres de raison, 7 % de journaux/diaires, 4 % de mémoires et 2 % de journaux de voyage et de campagne, pour un total de 344 documents recensés (dont 116 écrits du for privé18 et 228 livres de comptes). Le genre des auteurs est presque exclusivement masculin (à 91 %). Nous observons une plus grande proportion de documents datant du xviiie siècle (40 %) contre 19 % de documents du xviie siècle et 8 % de documents du xvie siècle. Le fond du xixe siècle reste toutefois bien représenté (25 %).
11À Paris, l’équipe de l’université Paris-Sorbonne sous la direction de Jean-Pierre Bardet et Élisabeth Arnoul19 a privilégié les fonds importants des Institutions nationales : les séries AP et ABXIX de la section des Archives privées des Archives nationales et la collection des Manuscrits français et des Nouvelles acquisitions françaises de la Bibliothèque nationale de France. Il est loin d’être achevé et nous aurons à poursuivre ce dépouillement en 2011. Le fonds des séries AP et ABXIX des Archives nationales, en cours de dépouillement, comporte une plus grande proportion de journaux/diaires (38 % contre 25 % de journaux de voyage et de campagne, 12 % de livres de comptes, 11 % de livres de raison, 14 % de mémoires), pour un total de 357 documents recensés (dont 316 écrits du for privé et 39 livres de comptes)20. Le genre des auteurs est essentiellement masculin (à 83 %). En effet, nous recensons 14 % d’auteurs féminins et 3 % dont le genre est inconnu. Ces documents datent majoritairement du xixe siècle (à 59 %). Le xviiie siècle est représenté à 22 %, le xviie siècle à 7 % et le xvie siècle à 3 %.
12La collection des Manuscrits français et des Nouvelles acquisitions françaises de la BnF en cours de dépouillement comporte une plus grande proportion de mémoires (37 % contre 22 % de journaux/diaires, 14 % de journaux de voyage et de campagne, 18 % de livres de raison), et comporte très peu de livres de comptes (9 %) pour un total de 102 documents recensés (dont 93 écrits du for privé et 9 livres de comptes)21. Le genre des auteurs est essentiellement masculin (à 84 %). En effet, nous recensons 12 % d’auteurs féminins et 4 % dont le genre est inconnu. Nous retrouvons sensiblement ici les mêmes proportions qu’aux Archives nationales. Toutefois la datation des écrits du for privé conservés à la BnF est sensiblement plus équilibrée entre le xviie siècle (25 %), le xviiie siècle (31 %), le xixe siècle (27 %) et le xvie siècle quoique qu’un peu plus rare (14 %).
2.2. Bilan national
13Nous comptabilisons pour les résultats de l’enquête menée de 2008 à 2010 un total de 1537 fiches en ligne dans notre inventaire analytique (fig. 1). Selon la nature des fonds des divers lieux de conservation, l’avancement du dépouillement ainsi que les choix de recensement des différentes enquêtes, les livres de comptes restent minoritaires dans notre base, ne représentant que 28 % du corpus (fig. 2). Nous constatons, au niveau national, une répartition des typologies dominantes relativement équilibrée avec 18 % de livres de raison, 22 % de journaux/diaires, 20 % de journaux de voyage ou de campagne, avec une plus faible proportion de mémoires : 12 %. Nous pouvons également observer dans la base de données l’indication de certaines typologiques secondaires sur des thématiques spécifiques : Chronique / Annales ; Chronique paroissiale ; Comptes-rendus ; Épître ; Journal d’enfant ; Journal d’exil ; Journal de bord ; Journal de jardinage ; Journal de prison ; Journal de santé ; Livre de famille ; Poèmes ; Recueil de recettes ; Recueil de remèdes, etc. D’un point de vue chronologique, les manuscrits des xviiie (30 %) et xixe siècles (44 %) sont les plus nombreux, contre 15 % de manuscrits du xviie siècle et 5 % de manuscrits du xvie siècle. Le xxe siècle est naturellement sous représenté avec 146 manuscrits répertoriés, notre recensement ne prenant pas en compte les documents qui débuteraient après 1914. Toutefois certains textes commençant à une date antérieure peuvent dépasser cette limite chronologique et figurer dans notre base de données (fig. 4).
14Le genre des auteurs est essentiellement masculin (à 86 %). En effet, nous recensons 10 % d’auteurs féminins et 4 % dont le genre est inconnu (fig. 5). Certains manuscrits ayant plusieurs auteurs (ou auteurs successifs), nous pouvons observer l’écriture d’une veuve reprenant le livre de raison de son époux défunt, définitivement ou temporairement.
3. Une base de données en ligne
15Nous utilisons les outils des archivistes, nous conformant aux nouvelles normes de description archivistique en ligne. Les fiches analytiques ont été encodées en XML conformément à la DTD (Document type definition) EAD (Encoded archival description) (version 2002), par Élisabeth Arnoul (ingénieur d’études CNRS - Centre Roland Mousnier), avec la collaboration de Claire Sibille (Bureau des traitements et de la conservation aux Archives de France) et Louis Colombani (société ANAPHORE), au moyen du logiciel XMetaL Author 5.0 et de l’outil de publication
16PLEADE 3 développé par les sociétés Anaphore et AJLSM, qui nous ont guidés dans la conception de cette base de données22. Ce recensement est accessible depuis le site web de présentation de notre Groupe de recherche (fig. 6). Nous y trouvons un lien vers la base de données que nous avons créée avec la collaboration de la direction des Archives de France et qui constitue une première « base de repérage » de documents situés dans les différentes Archives départementales. Un deuxième lien est disponible menant à l’ « inventaire analytique » en cours d’élaboration que nous présentons dans cette communication (fig. 7).
17La page d’accueil de l’inventaire analytique contient un bref texte de présentation de notre recensement. Nous pouvons également consulter, par l’onglet « crédits scientifiques », la présentation de l’équipe scientifique (fig. 8).
18La page « Cadre de classement » présente, classés hiérarchiquement par région puis par département, les différents lieux de conservation des documents recensés dans notre base. Il suffit de cliquer sur les signes + et - à gauche pour faire apparaître ou disparaître l’arborescence. À droite, un onglet « Plus d’information » est également disponible pour chaque département (fig. 9).
19Les fiches analytiques sont répertoriées par type de documents. Elles se présentent ensuite, chacune répertoriée par titre des documents, sous forme de liste. On accède à la fiche analytique du manuscrit en cliquant sur son titre. Les champs de renseignements pour chaque fiche sont les suivants : Titre répertorié, Titre donné par l’auteur, Période, Cote, Patronyme(s) de(s) (l’)auteur(s), Langue, Genre dominant, Typologie détaillée, Précisions à apporter sur le type de texte, Désignation du genre par son auteur, Description matérielle, Fonds d’appartenance, Informations sur les modalités d’entrée. Ces premières informations sont plus spécifiquement de l’ordre archivistique et sont communes avec la base de repérage (fig. 10).
20Une deuxième partie de la fiche analytique concerne des renseignements liés au contenu du document (et nécessite de la part de l’auteur de la fiche, une lecture attentive du manuscrit) : Informations biographiques sur le ou les auteur(s) (nom, prénom, sexe, date et lieu de naissance et de mort, milieu social / profession, confession / courant de pensée, nom du conjoint, autres remarques biographiques), Lieu de rédaction et Lieu du récit, Limites chronologiques pour la totalité du document et pour chaque scribe, Pièces jointes, Destination de l’œuvre, Remarques à apporter / notes personnelles, Documents de même provenance et Sources complémentaires, Références des mémoires de master / thèses concernant ce document ou son auteur, Publications recensées, Informations sur le traitement des données (auteur de la fiche, date de création, etc.). La fiche présente ensuite dans un second niveau (cliquer sur Transcriptions), des parties du texte transcrites (l’incipit ainsi que des extraits choisis).
21Les fonctionnalités de l’outil de publication Pleade 3, permettent de générer la fiche au format pdf, ou de la sélectionner dans un porte-documents. Un formulaire de recherche avancée peut-être également très utile lorsque l’on souhaite effectuer des recherches dans l’ensemble des fiches analytiques publiées ou au contraire, dans certains lieux de conservation que l’on peut sélectionner à droite du formulaire. Les champs d’interrogation sont : Nom des auteurs, Genre des auteurs, Confession religieuse ou courant de pensée, Titre des documents, Mots du titre, Typologies dominantes, Typologies secondaires, Toponyme, Département, Province (pour les documents d’Ancien Régime), Pays, Années. Un moteur de recherche de type Texte libre, est également disponible. Des boutons d’aide, à droite, permettent de préciser le type d’interrogation, et des icônes représentant un livre permettent de faire apparaître des listes à cocher. Nous pouvons, par exemple, lister les titres de l’ensemble des documents répertoriés, classés par ordre alphabétique (fig. 11).
4. Perspectives scientifiques
4.1. Objectifs des dépouillements de 2011
22Vingt-cinq départements ont été couverts de 2008 à 2010. Certains, dont les fonds sont particulièrement riches, sont encore en cours de dépouillement. D’autres seront mis en ligne en 2011, comme les Ardennes (08), l’Aude (11), l’Eure et Loir (28), la Gironde (33), la Dordogne (24), les Pyrénées-Atlantiques (64)23, le Haut-Rhin (68), le Rhône (69), la Seine-et-Marne (77), les Yvelines (78), l’Yonne (89) et le Tarn (81) (fig. 12).
23Un effet intéressant de nos travaux a été aussi de relancer la publication de textes originaux, dont certains étaient connus mais dont beaucoup étaient totalement ignorés. Des collections spécifiques sont apparues, comme Mémoires vives, aux Presses universitaires de Bordeaux, qui compte maintenant sept titres publiés, dont certains ont été aidés par le GDR.
4.2. Application des résultats en histoire sociale
24Quel est la pertinence d’un tel recensement et quel est son apport en histoire sociale ? Les écrits du for privé peuvent être approchés de bien des manières. Ils sont, premièrement, une source historique qui apporte une masse considérable d’informations sur la vie ordinaire des Français de l’Ancien Régime et du xixe siècle et qui peuvent être intégrées, entre autres, dans une réflexion sur l’histoire des économies domestiques, des cultures matérielles, de la santé et du corps, de la famille et des relations sociales. Les spécialistes de l’histoire des sentiments, des émotions ou de la construction de soi, qui est un champ actuellement en plein essor, autour des notions d’identité ou d’intime, y trouvent un matériel abondant. Les écrits du for privé sont ensuite des textes et des discours, qui témoignent de la circulation de modèles et de la pénétration de la culture de l’écrit dans des groupes très diversifiés de la société française, y compris dans les milieux les plus modestes. Ils sont, en troisième lieu, des objets matériels – livres, registres, carnets, feuilles sommairement reliées… – parfois ornés de dessins, de signatures. Ils connaissaient des usages très différents selon les lieux, les milieux et les circonstances. Ils pouvaient ainsi être cachés au plus profond d’une armoire par un scripteur jaloux des informations, voire des secrets qu’il consignait, ou des sentiments qu’il révélait ; ils pouvaient être transmis de père en fils comme les livres d’enregistrement des actes fondamentaux de la vie d’une famille ; ils pouvaient, enfin, être plus accessibles lorsqu’ils prenaient la forme de livres de dépenses et de recettes entrecoupés de réflexions personnelles ou de récits de la vie familiale. Enfin, un quatrième axe de recherche peut être dégagé. Si nous privilégions les termes d’écrits « personnels » ou écrits « intimes », d’autres chercheurs utilisent l’expression « ego-documents ». Ce dernier vocable introduit un certain nombre de nuances : l’écriture relève d’une prise de recul du scribe et cette pratique a une influence sur son existence. Sylvie Mouysset nous le rappelle24 : « Une relation puissante existe, en effet, entre de tels textes et l’idée que l’homme occidental disposerait en lui-même d’un espace de réflexion intérieure qui est généralement appelé le ‘moi’ ou le ‘soi’ ». Étudier un texte « du for privé » signifie donc, pour l’historien, rencontrer une personnalité qui prend la parole au sein d’une communauté donnée et permet d’appréhender la traduction de la volonté du scripteur tant dans ses agissements que dans son verbe, mais aussi de mieux saisir les schémas de sa réflexion.
25Le Groupe de recherche soutient donc la recherche sur les écrits du for privé. La création d’une base de données a, en effet, pour finalité d’offrir aux chercheurs la possibilité de dépasser l’étude d’un ou de quelques textes exceptionnels et de les inciter à passer à une analyse sérielle des écrits du for privé. Plusieurs colloques, qui ont fait ensuite l’objet d’une publication, ont été organisés dans cet esprit25. La dynamique de ce recensement ainsi que les possibilités de thématiques très riches avec ce type de documents ont donné l’occasion à des étudiants de master ou des doctorants de choisir un sujet d’étude ayant pour objet les écrits du for privé ou utilisant cette source avec une approche sérielle (voir liste en annexe)26. La rédaction d’un ouvrage collectif est en cours ; il est articulé autour des thématiques que permettent d’aborder les écrits du for privé comme, par exemple, l’écriture des corps, l’écriture du croyant ou l’écriture des usages du monde social. L’objectif est de montrer la manière dont l’utilisation des écrits du for privé fait progresser la connaissance mais aussi transforme l’approche d’une thématique donnée. La publication est programmée pour 2012...
26Les historiens qui étudient les écrits du for privé s’accordent à dire qu’il existe deux types d’approches, l’une monographique, l’autre sérielle. Jean-Pierre Bardet poursuit cette idée et expose les limites de ces deux méthodes : « L’option monographique fondée sur l’exemplarité d’un unique document […] est centrée sur une expérience individuelle censée refléter de manière plus ou moins déformée le système de valeur, les idées reçues ou non, la perception des événements, le quotidien d’un individu témoignant pour beaucoup. Nous connaissons les critiques habituelles contre une démarche suspectée de faire endosser à l’être singulier et sans doute différent qui s’exprime par écrit la représentation de ses contemporains27 ». Si la première option paraît avoir une représentativité trop aléatoire, la seconde n’apporte pas non plus de résultats totalement satisfaisants. L’analyse sérielle semble en effet pallier à ces problèmes méthodologiques récurrents, pour l’historien de formation quantitative, mais il ne faut pas occulter qu’il est parfois malaisé de comparer des textes qui obéissent, de la part du scripteur, à des motivations et des contextes distincts. D’autre part, l’étude d’une importante série de documents n’est en aucun cas le gage de la représentativité du corpus envisagé à l’origine par l’historien. Ces difficultés méthodologiques peuvent fournir à l’avenir un sujet de recherche pertinent pour le GDR.
Annexe :
Mémoires universitaires réalisés autour d’écrits du for privé
Sous la direction de J.-B. Bardet, Université Paris-Sorbonne
27E. ARNOUL, Le veuvage masculin à travers les écrits du for privé (xvie-xviiie siècles), DEA, 2003.
28N. BENSACOUN, Le regard d’une femme, madame Edmée Guébin. Portrait d’une femme bourgeoise au xixe siècle, maitrise, 2005.
29D. COMTE, Les rapports hommes/femmes dans les Mémoires de M. le duc de Montpezat, maitrise, 2005.
30A. DELAIGUE, Les mémoires de François de Fargues, « gentilhomme infortuné et persécuté », maitrise, 2007.
31I. FOURNET, Mémoires concernant la famille de Messieurs Févret. Le regard d’un noble du xviiie siècle sur sa lignée, maitrise, 2005.
32M. GOUPIL, De la lancette au grattoir. Devenir criminel au xixe siècle d’après l’autobiographie de Paul Lebiez : histoire de la décadence d’un « ex-carabin sceptique et cruel », master 1, 2006 et La mort dans les écrits du for privé. xviiie-xixe siècles, master 2, 2007.
33D. LELEU, Louis Alexandre de La Rochefoucauld, espoir d’une dynastie, maitrise, 2005.
34R. RENARD-FOULTIER, Étude sur Victorien Vannaire, chirurgien de troisième classe dans la Marine impériale durant la guerre de Crimée à partir de son journal, maitrise, 2005.
Sous la direction de S. Beauvalet, Université de Picardie
35J. AMIOT, Le journal de d’Estourmel : la vie à bord d’une galère, master 1, 2006 et Le journal de voyage de Louis Marie Auguste d’Estourmel, master 2, 2008.
36A. DEBEAUMONT, Les solidarités familiales (la correspondance d’Estourmel), master 1, 2007.
37A. DEMONCHAUX, Une amitié au xviiie à travers la correspondance de deux chevaliers de l’Ordre de Malte, master 2, 2008.
38E. DUCROCQ, La correspondance d’Estourmel : la maladie, master 1, 2007.
39A. HAPPE, La correspondance d’Estourmel : l’éducation des enfants, 2007.
40A. HOCHARD, Un noble pendant la Révolution : la carrière de Louis Marie d’Estourmel, master 1, 2008. P. HUYS (Périne), La santé dans les correspondances familiales, master 1, 2006 et La santé dans les correspondances familiales : l’exemple de la famille d’Estourmel, master 2, 2007.
41G. LE MERRER, Le rôle des femmes au xviiie siècle (la correspondance d’Estourmel), master 1, 2007.
42H. MARIETTE, Famille et religion (étude à partir des correspondances), master 1, 2010.
43J. MAURICE, La vie quotidienne d’un noble à la fin du xviiie et au début du xixe siècle : le chevalier Anne Charles Frédéric Ambroise de Beauclerc, master 1, 2010.
44R. METAIREAU, L’intérêt des correspondances pour l’histoire de la famille, master 2, 2009.
45S. SINOQUET, Victoire Césarine de Clermont Tonnerre, master 1, 2008.
Sous la direction de C. Coulomb, Université Pierre Mendès-France, Grenoble 2
46R. BOISSELET, Noël Vallant (1632-1685), médecin des duchesses de Guise. Identité et écriture de soi dans les écrits du for privé, master 1, 2010.
47M. DENNEQUIN, Journal de dévotion de Madeleine de Franc (1687-1691). Cheminements spirituels d’une noble grenobloise au xviie siècle, master 1, 2007.
48E. NAVARRO, Laisser une image de soi : le livre de raison de Françoise du Mottet (1666-1724), master I, 2007.
Sous la direction de R. Favier, Université Pierre Mendès-France, Grenoble 2
49S. FAURE-DURAND, Les rapports d’argent d’un officier moyen de la fin du xviiie siècle. Pierre-Vincent Bottu, conseiller à la commission de Valence, master 1, 2008.
Sous la direction de S. Gomis, Université Clermont II
50D. CHASSAIN, Trois familles d’avocats à travers leur « livre de raison » aux xviie et xviiie siècles (Astier de Thiers, Blau de Clermont et Dogerdias de Riom), master 1, 2007.
51C. FROBERT-ASTAIX, Étude du livre de raison de Jean-Charles de Clary, seigneur et magistrat (1748-1791), master 1, 2010.
52L. GRACZ, Étude du livre de raison de la famille Nempde (xviie-xviiie siècles), master 1, 2006.
53L. GRAS, Le livre de raison d’André Blau (1662-1715), avocat en parlement puis conseiller en la sénéchaussée de Clermont, master 1, 2010.
Sous la direction de M. Figeac, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III
54H. SOUALHINE, Les écrits du for privé en Périgord à l’époque moderne (xvie siècle-1830), maîtrise, 2004.
55S. HOLGADO, Élixir de Mémoire : le diaire du baron Anne Claude Louis de Feriet, émigré de la Révolution Française, en Louisiane, master 1, 2009.
Sous la direction de Ph. Martin, Université Nancy 2
56S. ROUGIEUX, Journal de Claude Claude, curé de Bagneux au xviiie siècle, master 2, 2008.
Sous la direction de C. Nougaret, École nationale des chartes et de F.-J. Ruggiu, Université Paris-Sorbonne
57M. BART-GADAT, « Les carnets de voyage de Malesherbes. Étude et édition critique », Positions des thèses de l’École Nationale de Chartes, 2008, p. 7-13.
58N. DAIGNE, « Le livre de raison d’Honoré de Quinqueran de Beaujeu. Une famille noble arlésienne aux xvie et xviie siècles », Positions des thèses de l’École nationale des chartes, 2008, p. 83-91.
59M.-A. DOMERGUE, « Le livre de raison (1729-1745) de Jean-Baptiste de Grille. Vie quotidienne et portrait intime d’un gentilhomme arlésien dans la première moitié du xviiie siècle », Positions des thèses de l’École nationale des chartes, 2010, p. 117-122.
Sous la direction de F.-J. Ruggiu, Université Paris-Sorbonne
60A. ODIER, La représentation de soi à travers les écrits du for privé français de la fin du xviie siècle (1680-1720), master 2, 2008.
Notes de bas de page
1 Voir M. HIMMESOETE, Juvenilia. Journaux personnels d’adolescents du xixe siècle, thèse de doctorat en cours, Université Paris 7-Denis Diderot.
2 Ph. LEJEUNE, Le moi des demoiselles : enquête sur le journal de jeune fille, Paris, Le Seuil, 1993.
3 M. FOISIL, Le sire de Gouberville : un gentilhomme normand au xvie siècle, Paris, Flammarion, 2001.
4 D. ROCHE, Journal de ma vie, Jacques-Louis Ménétra, compagnon vitrier au xviiie siècle, Paris, Montalaba, 1982.
5 C’est la base de repérage DAF dont le lien est accessible depuis notre site web : http://www.ecritsduforprive.fr
6 [En ligne] : http://http://www.ecritsduforprive.fr
7 F. Bayart, M. Libbrecht et S. Le Minor, auxiliaires de recherche, ont travaillé sur le dépouillement de ces cinq départements.
8 Les livres de comptes (livres de raison ne comportant que des comptes), ne sont pas, selon notre définition, explicitement des « écrits du for privé ». Toutefois, nous les répertorions afin de les distinguer dans les listes d’inventaires, des autres livres de raison où nous avons pu observer un développement rédactionnel plus poussé en rapport avec la vie privée du scripteur mais également parce qu’ils sont un témoignage très précieux de l’économie domestique.
9 Dont 36 livres de raison, 29 journaux/diaires, 29 mémoires, 57 journaux de voyage ou de campagne.
10 10 %. Cf. graphique 5 : genre des auteurs.
11 N. Lestieux, K. Perez-Ferrer, O. Teillier et F. Joubert, auxiliaires de recherche, ont travaillé sur le dépouillement de ces dix départements.
12 Dont 33 livres de raison, 28 journaux/diaires, 15 mémoires, 36 journaux de voyage ou de campagne.
13 N. Krautberger et A.-S. Gallo, auxiliaires de recherche, ont travaillé sur le dépouillement de ces deux départements.
14 Dont 69 livres de raison, 2 journaux/diaires, 1 mémoire, 2 journaux de voyage ou de campagne.
15 A. Prévost et S. Rougieux, auxiliaires de recherche, ont travaillé sur le dépouillement de ces cinq départements.
16 14 livres de raison, 89 journaux/diaires, 35 mémoires, 97 journaux de voyage ou de campagne.
17 S. Poublanc, C. Magne et A. Tranier, auxiliaires de recherche, ont travaillé sur le dépouillement de ces trois départements.
18 Dont 73 livres de raison, 24 journaux/diaires, 13 mémoires, 6 journaux de voyage ou de campagne.
19 A. Delaigue, A. Muttoni, L. Ponte et R. Renard-Foultier, auxiliaires de recherche, ont travaillé sur le dépouillement de ces deux institutions.
20 28 livres de raison, 32 livres de comptes, 27 journaux/diaires, 29 mémoires, 57 journaux de voyage ou de campagne.
21 18 livres de raison, 9 livres de comptes, 23 journaux/diaires, 38 mémoires, 23 journaux de voyage ou de campagne.
22 À l’occasion de cette publication, nous tenons à remercier très vivement C. Sibille pour l’intérêt qu’elle a toujours porté à notre recensement, nous apportant généreusement ses compétences dans les nouvelles technologies et son enthousiasme.
23 Avec la participation de M. Daumas et Michel Braud, Université de Pau et des Pays de l’Adour : http ://item.univ-pau.fr/live/ecrit-for-prive
24 « Car c’est moy que je peins ». S. MOUYSSET, J.-P. BARDET et F.-J. RUGGIU (dir.), Écritures de soi, individu et liens sociaux (Europe, xve-xxe siècle), Toulouse, Méridiennes, 2011.
25 Colloques, journées d’études, rencontres organisés ou co-organisés et soutenus par notre groupe de recherche : Au plus près du secret des cœurs ? Nouvelles lectures historiques des écrits du for privé en Europe du xvie au xviiie siècle (Paris, 2002) ; Les écrits du for privé. Objet matériel, objet édité (Limoges, 17 et 18 novembre 2005) ; Les écrits du for privé en Europe. (Moyen-âge, époque moderne, époque contemporaine) (Paris, 6, 7 et 8 décembre 2006) ; « Car c’est moy que je peins » Individu et liens sociaux dans les écrits du for privé (Conques, 25, 26 et 27 septembre 2008) ; Ces voix venues du passé. Les écrits personnels de la Renaissance au xixe siècle (Paris, A. N. 2 juin 2009) ; Mot à maux, le corps dans les écrits du for privé (xve - xixe siècle) (Blois, jeudi 8 octobre 2009) ; Journée d’études Masculin / Féminin : Les écrits du for privé ont-ils un genre ? (Catalogne, Italie, France, xve s. - xxe s.) (Toulouse, Jeudi 11 février 2010) ; De l’écriture de famille à l’écriture de soi (Limoges, 2 avril 2010) ; Amour divin, amour mondain dans les écrits du for privé de la fin du Moyen Âge à 1914 (Pau, 3, 4 et 5 juin 2010). Publications de nos colloques / journées d’études : J.- P. BARDET et F.-J. RUGGIU (dir.), Au plus près du secret des cœurs ? Nouvelles lectures historiques des écrits du for privé en Europe du xvie au xviiie siècle, Paris, PUPS, 2005 ; M. CASSAN, J.-P. BARDET et F.-J. RUGGIU (dir.), Les écrits du for privé. Objets matériels, objets édités. Limoges, PULIM, 2007 ; J.-P. BARDET, E. ARNOUL et F.-J. RUGGIU (dir.), Les écrits du for privé en Europe, du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Enquêtes, Analyses, Publications, Bordeaux, PUB, 2010 ; « Car c’est moy que je peins ». Écritures de soi, individu et liens sociaux (Europe, xve-xxe siècles), op. cit.
26 Plusieurs thèses sont en cours : E. ARNOUL, Veuvage et remariage des hommes dans les sociétés traditionnelles, sous la dir. de J.-P. Bardet, Université Paris-Sorbonne ; A ODIER, Soi et les autres : les relations familiales dans les écrits du for privé en France et en Allemagne (milieu du xviie siècle - milieu du xviiie siècle), sous la dir. de F.-J. Ruggiu, Université Paris-Sorbonne et C. Ulbrich, Freie Universität Berlin ; A. PREVOST, L’amitié aux xvie et xviie siècles en France, sous la dir. de Philippe Martin, Université Lyon 2.
27 J.-P. BARDET, « Pour dire quelque chose sur nos conduites érudites », J.-P. BARDET, E. ARNOUL et F.-J. RUGGIU (dir.), op. cit., p. 647-648.
Auteurs
Université Paris-IV
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