Introduction
p. 13-64
Texte intégral
1Les manuscrits liturgiques, qui accompagnaient la célébration des offices* et de la messe* des communautés chrétiennes, nous livrent de précieuses informations sur les pratiques cultuelles et l’organisation de la vie quotidienne des établissements religieux, des ordres* et des diocèses. L’étude de ces sources nous permet entre autres de reconstituer le chant des communautés, la hiérarchie et le cérémonial de leurs fêtes*, mais également d’aborder plus largement d’autres aspects – connexes à la liturgie – de l’histoire et de la vie des moines et des clercs : les fonctions des officiers de la liturgie ; la configuration des espaces dédiés au culte ou traversés par les processions* ; le nom des autels et des chapelles ainsi que l’époque de leur construction et de leur usage. Dans les domaines de l’histoire religieuse et de l’histoire politique : le culte des saints ; les positions théologiques d’une communauté (ainsi, dans les expressions de sa dévotion à la Vierge, aux anges*, etc.) ; les visites des rois et des prélats et l’accueil des pèlerins dans un sanctuaire ; la commémoration* (memoria) individuelle et collective des religieux et des laïcs ; le trésor des reliques*. Dans le domaine de l’histoire culturelle : les transferts de manuscrits et la diffusion des textes ; le rôle d’un établissement dans un réseau d’échanges, et sa possible identification à un centre spirituel, artistique et intellectuel ; les pratiques de chant et les systèmes de notation musicale* ; l’activité d’un scriptorium (les manuscrits liturgiques ayant souvent été produits dans l’établissement où ils devaient être utilisés) ; les évolutions tardives de la langue latine ; les formes de la poésie et du théâtre liturgiques (hymnes*, drames*…), etc.
2L’élaboration du présent catalogue est né d’un constat : pour une pleine compréhension de ces réalités historiques, et pour appréhender la liturgie dans toutes ses dimensions et ses particularités locales, il est essentiel que le chercheur puisse prendre en compte la totalité des livres liturgiques d’une communauté encore conservés. Ces livres médiévaux se complétaient dans la pratique et possèdent un contenu différent selon leur typologie et leur destinataire, qu’il s’agisse par exemple du célébrant ou d’un chœur. Certains manuscrits ordonnaient ainsi les actions liturgiques et la hiérarchie des fêtes ; d’autres donnaient le texte entier, parfois notés, des chants, des lectures et des oraisons*. Pour cette raison, il existe une forte intertextualité entre les manuscrits, et l’un des objectifs de ce catalogue est de les mettre en évidence. Répondant en cela à l’intuition de la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel, ce volume présente donc l’ensemble des sources liturgiques de l’abbaye bénédictine du Mont Saint-Michel aujourd’hui identifiées. Il réunit les notices détaillées de dix-huit manuscrits et de quatre fragments, principalement conservés à la Bibliothèque patrimoniale d’Avranches (quatorze volumes et quatre fragments) : la Ville d’Avranches est en effet dépositaire des livres provenant de l’ancienne bibliothèque du Mont Saint-Michel depuis la Révolution française. Les quatre autres manuscrits ont quitté les bibliothèques du Mont ou d’Avranches entre la fin du XVIe siècle et la fin du XIXe siècle. Ils se trouvent à présent à la bibliothèque de l’abbaye de Maredsous, en Belgique (un volume), au Morgan Library and Museum (autrefois Pierpont Morgan Library) de New York (un volume), à la Bibliothèque nationale de France à Paris (un volume) et à la Bibliothèque patrimoniale Villon de Rouen (un volume). Ces manuscrits, copiés après le Xe siècle, témoignent de l’unité de la liturgie montoise dans les derniers siècles du Moyen Âge, de ses évolutions tardives (rehaussement du degré de solennité* ou introduction de nouvelles fêtes dans le sanctoral*…) et de sa parenté avec d’autres usages liturgiques*.
3L’introduction de ce catalogue présente l’histoire et les caractéristiques liturgiques de ces sources manuscrites. Certains termes de la liturgie sont expliqués dans un glossaire proposé à la fin du volume1 : la première occurrence de chaque terme décrit dans ce glossaire est suivie d’une étoile dans l’introduction. Le lecteur pourra également faire usage d’une liste d’ouvrages, de bases de données et de collections éditoriales utiles pour l’étude de la liturgie médiévale, présentée à la suite de la bibliographie générale sous le titre : « La liturgie de l’Occident médiéval : approche bibliographique ».
Histoire des manuscrits du Mont Saint-Michel
Le scriptorium du Mont Saint-Michel
4Nous conservons donc aujourd’hui une vingtaine de manuscrits et de fragments liturgiques à l’usage de l’abbaye du Mont Saint-Michel. Par comparaison avec les deux autres bibliothèques bénédictines normandes les mieux conservées, nous relevons qu’environ vingt-huit manuscrits liturgiques à l’usage de La Trinité de Fécamp2 et quarante-six manuscrits à l’usage de Jumièges3 nous sont parvenus. Le corpus liturgique montois conservé paraît donc restreint, mais il a néanmoins l’intérêt de représenter une grande variété de sources, qui sont complémentaires et couvrent une période relativement large. La copie des manuscrits liturgiques montois, entre le XIe et le XVe siècle, s’inscrit plus largement dans une tradition de production de livres au sein de ce monastère. Le scriptorium du Mont, actif à partir de la fin du Xe siècle, était réputé tant pour la qualité de l’écriture de ses copistes que pour la richesse des décors exécutés par ses artistes. Il fut ainsi l’un des centres de copie les plus dynamiques de Normandie depuis l’an mille jusqu’au début de la période gothique, dans la première moitié du XIIIe siècle.
5Les travaux pionniers de Geneviève Nortier4 et de François Avril5, réalisés entre 1950 et 1975, ont permis de mieux connaître l’histoire des scriptoria et des bibliothèques de neuf des plus importants monastères bénédictins normands. Ces enquêtes ont mis en lumière la grande richesse du patrimoine écrit de la Normandie produit durant la période ducale (911-1204), ainsi que la qualité artistique remarquable des livres copiés et enluminés à l’époque romane, du milieu du XIe au milieu du XIIe siècle, en particulier au Mont Saint-Michel.
6Ces recherches ont également révélé la forte disparité de la conservation des sources écrites anciennes, selon les établissements. À partir de la fin du Moyen Âge, plusieurs périodes de trouble ont en effet entraîné la dégradation, la dispersion et la perte de tout ou partie des fonds de manuscrits des communautés religieuses de la province ecclésiastique de Rouen. Les bibliothèques monastiques n’ont guère été épargnées, mais toutes n’ont pas été frappées de la même manière au cours de la Guerre de Cent Ans (XIVe-XVe siècle), des Guerres de Religion (seconde moitié du XVIe siècle) et de la Révolution française (années 1790). Grâce au caractère insulaire et fortifié de son abbaye – réformée dès 1622 par les moines de la congrégation* de Saint-Maur, qui furent particulièrement sensibles à la bonne conservation des livres anciens – la bibliothèque du Mont Saint-Michel a été mieux préservée que la plupart des fonds des autres abbayes, évêchés et églises normands. En classant ces monastères bénédictins en fonction du nombre de manuscrits médiévaux conservés, l’abbaye du Mont Saint-Michel se place ainsi, avec l’abbaye de La Trinité de Fécamp, au deuxième rang avec un total de 225 manuscrits à ce jour identifiés6. Seule l’abbaye de Jumièges, avec 374 manuscrits, les devance, d’ailleurs assez largement7. Jumièges, le Mont Saint-Michel et la Sainte-Trinité de Fécamp précèdent les abbayes de Saint-Évroult (140 manuscrits), Lyre (130 manuscrits), Saint-Ouen de Rouen (60 manuscrits), Saint-Martin de Sées (56 manuscrits), Saint-Wandrille (53 manuscrits), Le Bec (34 manuscrits) et Saint-Pierre de Préaux (26 manuscrits)8. D’autres communautés, telles que Saint-Étienne de Caen, La Trinité de Caen, Saint-Taurin d’Évreux, Saint-Pierre-sur-Dives ou encore Saint-Martin de Troarn, ont pratiquement perdu l’intégralité de leur bibliothèque médiévale, pourtant sans doute très riche, entre le XVe et le XIXe siècle9.
7Au cours des années 1960, Jonathan J.G. Alexander a mené une étude approfondie des manuscrits écrits au Mont Saint-Michel entre 980 et 110010. L’analyse des mains des copistes et des décors des artistes lui a permis de regrouper les manuscrits par période, en proposant des fourchettes de datation resserrées et précises. Ce travail minutieux a servi de point de départ au projet d’Étude matérielle des manuscrits anciens du Mont Saint-Michel en 2019-202011. Les analyses réalisées dans ce cadre à l’aide d’outils portables et non invasifs par l’équipe du Centre de recherche sur la conservation (CRC) ont permis de caractériser les parchemins, les encres et les matières colorantes (pigments, colorants organiques et liants) utilisés dans le scriptorium du Mont Saint-Michel à l’époque romane. Cette enquête a ainsi mis en lumière l’évolution des pratiques des copistes et des enlumineurs actifs au Mont Saint-Michel pendant plus d’un siècle. Plusieurs ruptures dans l’usage des matériaux ont pu être observées, en particulier pour les couleurs rouge et jaune et pour l’emploi du parchemin de veau12.
8À ce jour, l’activité du scriptorium est donc mieux connue pour le XIe siècle, pour lequel plus d’une douzaine de copistes sont nommément connus, que pour les suivants. Les recherches récentes de Benjamin Pohl et de Thomas Bisson ont néanmoins apporté de nouveaux éléments importants pour la connaissance de la production des livres durant les abbatiats de Bernard (1131-1149) et de Robert de Torigni (1154-1186)13. Tous deux originaires du Bec, ces deux abbés montois semblent avoir joué un rôle essentiel dans la circulation et la transmission des textes entre ces deux monastères. Néanmoins, la connaissance de l’activité du scriptorium au XIIe siècle reste pour l’heure moins approfondie et plus incertaine que pour le siècle précédent : les conclusions de Benjamin Pohl et de Thomas Bisson divergent d’ailleurs en plusieurs points. La tâche est d’autant plus difficile que seuls de rares scribes de cette période ont été identifiés, et que les décors des manuscrits sont plus sobres que ceux de la période précédente14.
9Dans la première moitié du siècle suivant, l’activité d’un artiste très talentueux, actif sous l’abbé Raoul de Villedieu (v. 1223 / 5-1236), et qui a produit les riches décors enluminés à la feuille d’or d’au moins quatre volumes, montre que le scriptorium du Mont Saint-Michel était toujours actif et capable de produire des ouvrages de luxe remarquablement calligraphiés et décorés au début de la période gothique, à l’époque de la construction de la Merveille15. Mais nous ignorons presque tout de la production de livres au Mont Saint-Michel après cette époque. De nouveaux travaux mériteraient donc d’être entrepris afin d’éclairer l’activité de ce centre de copie aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, au cours desquels plusieurs manuscrits liturgiques semblent avoir été produits par des moines du lieu.
10S’il est en effet raisonnable de penser que des manuscrits liturgiques tels que les ordinaires*, reflets fidèles d’une pratique locale dans tous ses détails cérémoniaux, ont été copiés dans le scriptorium de l’abbaye, nous savons toutefois qu’au moins un missel* fut réalisé à Paris à la demande de l’abbé du Mont Saint-Michel Pierre Le Roy (1386-1410), comme le révèlent les Gestes de cet abbé dans le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 211 (f. 79r) : « Dedit eciam nobile missale serviens ad magnum altare quod fieri fecit Parisius ». Ce missel semble aujourd’hui perdu : Geneviève Nortier proposait de l’identifier avec le missel Avranches, Bibl. patr., ms 42, mais celui-ci ayant été copié et enluminé au Mont Saint-Michel au cours des années 1220-1230 et n’étant pas contemporain de l’abbatiat de Pierre Le Roy, nous rejetterons pour notre part cette identification16.
Dispersion de la bibliothèque à l’époque moderne
11Il reste difficile de connaître le contenu exact de la bibliothèque du Mont Saint-Michel au Moyen Âge, aucun catalogue médiéval n’étant parvenu jusqu’à nous. Seuls les manuscrits conservés nous permettent de nous faire une idée, assez approximative, de la richesse exceptionnelle de ce fonds.
12Entre 1558 et 1622, quelques manuscrits montois contenant des œuvres d’auteurs classiques latins et des ouvrages historiques ont éveillé l’intérêt des érudits. Plusieurs de ces livres ont intégré les bibliothèques de collectionneurs et de savants à cette époque17.
13Le contenu de la bibliothèque moderne est mieux connu après la fin du XVIe siècle18. Les moines mauristes nous ont en effet laissé plusieurs inventaires et catalogues, décrivant avec précision, et souvent de manière complémentaire, les manuscrits présents dans la bibliothèque montoise entre 1639 et 173919. Ces listes descriptives signalent l’existence de près de 300 volumes manuscrits dans la bibliothèque mauriste, lesquels sont, pour la plupart, restés sur place durant le XVIIe et le XVIIIe siècle20. Ainsi, à la veille de la saisie des livres du monastère lors de la Révolution française, la présence de 290 manuscrits dans la bibliothèque mauriste du Mont Saint-Michel est attestée en février 179021. L’inventaire du dépôt littéraire d’Avranches – où fut transportée la bibliothèque montoise en décembre 179122 – dressé par Pierre François Pinot-Cocherie (1752-1816)23, Jean Louis André Bournhonet (1756-1835) et un continuateur anonyme entre juin 1794 et avril 1796, recense 264 manuscrits médiévaux montois en 179524. Plusieurs catalogues de la Bibliothèque municipale d’Avranches, composés entre 1821 et 1889, permettent de mesurer et de dater avec une certaine précision les pertes subies par le fonds depuis la Révolution. De 1821 à nos jours, nous observons une très grande stabilité du fonds, puisque 199 à 200 manuscrits médiévaux montois sont restés en permanence dans les collections de la Bibliothèque municipale d’Avranches depuis deux cents ans25.
14En trente ans, de 1791 à 1821, environ 90 manuscrits ont donc disparu, soit près d’un tiers du total inventorié en 1790. Il s’agit incontestablement de la période la plus critique dans l’histoire de la conservation de ce fonds. Elle se situe entre le départ des livres de l’île fortifiée du Mont Saint-Michel et l’organisation de la Bibliothèque municipale d’Avranches en 182026. Si l’on se concentre exclusivement sur cette période, on constate que 26 manuscrits ont été perdus entre 1791 et 1795, sans doute au cours de deux événements propices à la destruction ou à la dispersion des livres : d’une part lors de leur transfert du Mont Saint-Michel à Avranches dans des tonneaux le 22 décembre 1791 (toutefois aucun témoin contemporain ne relate l’existence de vols à cette occasion) ; d’autre part, et surtout, lors de l’occupation de la ville d’Avranches par l’armée catholique et royale vendéenne entre le 7 et le 12 novembre 1793. De nombreux vols et d’importantes dégradations ont en effet été signalés à cette époque27.
15Soixante-quatre autres manuscrits ont disparu entre 1795 et 1821 : il faut sans doute cette fois majoritairement placer ces disparitions après la fermeture de l’École centrale d’Avranches (1796-1803)28, qui avait hérité d’ouvrages du dépôt littéraire d’Avranches pour la constitution de sa bibliothèque. Le 25 janvier 1804, lors de la démission, à l’âge de 75 ans, de Julien Cerisier (1729-1809), bibliothécaire de cette école, celui-ci demanda au préfet que son bibliothécaire-adjoint, Julien Lesplu-Dupré (1766-1838), prenne la direction de la bibliothèque de l’école secondaire (cette dernière avait remplacé l’École centrale d’Avranches et prit plus tard, en 1811, le nom de collège municipal d’Avranches). Lesplu-Dupré, qui était également professeur dans cette école, a en outre œuvré personnellement à la restauration du grand séminaire de Coutances en 181029. Or plusieurs livres imprimés du Mont Saint-Michel, encore décrits dans l’inventaire révolutionnaire de 1795 et qui appartenaient alors à la bibliothèque du collège municipal d’Avranches, dont Lesplu-Dupré avait la charge, ont été transférés dans le fonds de la bibliothèque du grand séminaire de Coutances entre 1810 et 1815. Lesplu-Dupré pourrait donc être à l’origine de ces transferts de livres. Nous retrouvons en effet aujourd’hui certains d’entre eux dans le fonds ancien de la bibliothèque diocésaine de Coutances, qui a recueilli le fonds du grand séminaire de Coutances à sa fermeture en 1971.
16Si d’importants vestiges de l’ancienne bibliothèque du Mont sont aujourd’hui conservés, les archives de l’abbaye furent pour une grande part détruites en 1944 lors des bombardements de la ville de Saint-Lô et des Archives départementales de la Manche. Nous pouvons imaginer que certains choix liturgiques de la communauté étaient mentionnés dans les statuts capitulaires, disparus. Les pièces d’archives toujours existantes, dispersées entre plusieurs institutions, ont été inventoriées par Michel Nortier, Henry Decaëns, Marie Bisson et Richard Allen30.
La destinée des manuscrits liturgiques après le XVIIe siècle
17Les moines mauristes inscrivirent les cotes de dom Le Michel et de dom Montfaucon sur leurs manuscrits et en outre, sur certains d’entre eux, l’ex-libris de l’abbaye. Autant de traces qui attestent la présence de plusieurs manuscrits liturgiques dans la bibliothèque du Mont Saint-Michel à l’époque moderne et qui permettent d’établir une liste des livres liturgiques disparus – que nous compléterons plus loin grâce aux indications de l’inventaire révolutionnaire de Pinot-Cocherie. Le tableau suivant (cf. tableau 1) propose une équivalence de la cote actuelle des manuscrits présentés dans ce catalogue avec d’une part les cotes présentées dans les inventaires mauristes et d’autre part le numéro d’inventaire révolutionnaire. Lorsque la cote des inventaires, perdue lors des campagnes de reliure successives réalisées entre le milieu du XVIIe siècle et aujourd’hui, ne figure plus sur le manuscrit, nous signalons entre crochets la cote qui nous semble la plus probable, dans les deuxième et troisième colonnes. Les identifications proposées des numéros de l’inventaire de Pinot-Cocherie, qui ne sont jamais reportés sur les livres, sont également données entre crochets, dans la quatrième colonne. Les notices du catalogue présentent l’ensemble des cotes anciennes des manuscrits, que nous ne reproduisons pas toutes dans ce tableau.
Tableau 1 – Table d’équivalence des cotes actuelles et anciennes
Cotes actuelles | Cotes de dom Le Michel (1639) | Cotes de dom Montfaucon (av. 1739) | N° d’inventaire Pinot-Cocherie (1795) |
Avranches, Bibl. patr., ms 39 | - | [n. 13] | [Théologie 582] |
Avranches, Bibl. patr., ms 42 | - | n. 11 | [Théologie 505] |
Avranches, Bibl. patr., ms 44 | - | n. 8 | [Théologie 714] |
Avranches, Bibl. patr., ms 46 | [Z3, Z4 ou Z5 ?] | n. 215 | [Théologie 185] |
Avranches, Bibl. patr., ms 68 | [H6] + H8 | n. 90 | [Théologie 478] |
Avranches, Bibl. patr., ms 73 | H1 | n. 200 | [Théologie 784] |
Avranches, Bibl. patr., ms 86 | [A20] + T10 | n. 96 | [Théologie 43] |
Avranches, Bibl. patr., ms 128 | S14 | n. 158 | [Théologie 916] |
Avranches, Bibl. patr., ms 129 | S5 | n. 40 | [Théologie 681] |
Avranches, Bibl. patr., ms 130 | [S16] | - | [Théologie 574] |
Avranches, Bibl. patr., ms 131 | [S13] | [n. 17 ?] | [Théologie 614] |
Avranches, Bibl. patr., ms 162 | [II6] | n. 207 | [Histoire 840] |
Avranches, Bibl. patr., ms 163 | P3 | n. 211 | [Théologie 789] |
Avranches, Bibl. patr., ms 168 | [V2] | [n. 14] | [Théologie 2000] |
Avranches, Bibl. patr., ms 211 | [II9 + II10] | n. 204 | [Histoire 712] |
Avranches, Bibl. patr., ms 214 | [R5 + R8 + Z3, Z4 ou Z5 ?] | n. 206 | [Théologie 724] |
Avranches, Bibl. patr., ms 215 | [R7] | - | [Théologie 903] |
Avranches, Bibl. patr., ms 216 | [Z3, Z4 ou Z5 ?] | n. 213 | [Théologie 175] |
Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1 | - | - | [Théologie 1417, 1422 ou 1429 ?] |
New York, Morgan Library and Museum, ms M.641 | - | - | - |
Paris, BnF, ms NAL 424 | - | - | [Théologie 1417, 1422 ou 1429 ?] |
Rouen, Bibl. patr., ms mm 15 (suppl. CGM 116) | - | - | - |
18Nous relevons au sein du manuscrit moderne qui servit de source à l’inventaire publié par dom Montfaucon (BnF, ms lat. 13069, f. 216r) la mention : « 10. Pars missalis in quo reperiuntur quaedam praefationes quae non sunt in usu ». Cette description ne désigne pas un livre à l’usage du Mont Saint-Michel mais un sacramentaire* provenant de Saint-Benoît-sur-Loire : la cote « n. 10 » apparaît en effet sur la garde supérieure du sacramentaire Avranches, Bibl. patr., ms 41. Ce manuscrit semble avoir été décrit comme « Missale abbreviatum » sous le numéro Théologie 728 dans l’inventaire révolutionnaire de Pinot-Cocherie.
19Certains livres liturgiques mentionnés dans les inventaires de dom Le Michel et de dom Montfaucon ne correspondent pas à des manuscrits conservés selon l’étude de leurs cotes anciennes, ou n’ont pu être identifiés avec certitude. Nous présentons ci-dessous la description de ces manuscrits aujourd’hui disparus, qui donne une image plus exacte du fonds des livres liturgiques médiévaux encore conservés au Mont Saint-Michel au XVIIe et au XVIIIe siècle :
Inventaire de dom Anselme Le Michel (1639) :
« G9. Sacramentarium d. Gregorii. »
Inventaire de dom Bernard de Montfaucon (1739) :
« 6. Psalterium cum quibusdam orationibus et himnis. »
« 12. Orationes et praefationes quaedam per totum annum ex libro sacramentorum sancti Gregorii. »
« 15. Graduale ad usum monasterii. »
20Nous citons plus bas, parmi les sources liturgiques secondaires de l’abbaye, des oraisons, des prières, des leçons* et des offices transcrits dans le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 213. Ce manuscrit n’est pas un livre liturgique mais une compilation de textes consacrés aux anges ; il est cité sous la cote : « n. 218 » et sous le titre : « Officium de Angelis » dans le catalogue de Montfaucon31. Il est également cité et identifié par les caractères « RR » par dom Thomas Le Roy et dom Jean Huynes, et décrit comme un « Tractatus de angelis » avec le numéro d’inventaire « Théologie 1025 » par Pinot-Cocherie32. Ce manuscrit, qui a quitté la Bibliothèque d’Avranches entre 1795 et 1821, est entré dès cette époque en possession de l’abbé Constant Demons (1766-1837), curé de Cherbourg (1815-1817), peut-être lors d’un voyage effectué par celui-ci à Avranches en 1814. Il passa ensuite à Charles de Gerville (1769-1853), qui en fit don à Léopold Delisle (1826-1910). Ce dernier le restitua à la Bibliothèque municipale d’Avranches entre 1854 et 187233, où il prit la cote 21334.
21Parmi ces mêmes sources secondaires, nous mentionnons également une prose* à saint Aubert, copiée dans un recueil provenant du Mont Saint-Michel35. Ce manuscrit est cité par dom Le Michel (sous la cote « K8 ») et dom Montfaucon (sous la cote « n. 219 ») dans leurs inventaires. En décembre 1791, ce manuscrit entre dans le dépôt littéraire d’Avranches, puisqu’il est décrit sous le numéro « Sciences et arts 315 » dans l’inventaire révolutionnaire de Pinot-Cocherie36. Soustrait de la Bibliothèque d’Avranches entre 1795 et 1821, vraisemblablement entre 1810 et 1815, ce manuscrit a disparu pendant environ deux siècles. Il est réapparu le 22 décembre 2017 lors de l’annonce de sa mise en vente aux enchères sur le site InterEnchères par la maison Orne enchères à l’Hôtel des ventes d’Alençon37. L’État ayant estimé qu’il s’agissait de la mise en vente illégale d’un bien national inaliénable ayant été volé, ce manuscrit a été retiré de cette vente38. À ce jour, il appartient toujours à une collection privée.
22L’inventaire de Pinot-Cocherie décrit trente-trois manuscrits liturgiques provenant de la bibliothèque du Mont Saint-Michel présents dans le dépôt littéraire d’Avranches en 1795 (cf. Avranches, Bibl. patr., ms 246, ff. 105-140v). Nous donnons ci-dessous une répartition de ces livres, par types. Douze de ces manuscrits liturgiques ont pu être identifiés avec des manuscrits décrits dans le présent catalogue (cf. tableau 1) : leur numéro est cité en gras dans la liste qui suit. L’identification de trois bréviaires*, plus incertaine, est présentée en italique :
Bréviaires romains : 3 (Théologie 172, 1419 et 142039)
Bréviaires du Mont Saint-Michel : 4 (Théologie 58240, 1417, 1422 et 1429)
Cérémonial* et ordinaire du Mont Saint-Michel : 1 (Théologie 175)
Cérémoniaux : 2 (Théologie 184, 185)
Collectaires* pourvus de psautiers : 2 (Théologie 926 et 1616)
Évangéliaires* : 5 (Théologie 714, 809, 908, 913, 1446)
Homiliaires* : 6 (Théologie 57441, 614, 681, 91642, 1432, 182343)
Lectionnaire* : 1 (Théologie 2000)
Martyrologe* romain : 1 (Théologie 72444)
Missels : 4 (Théologie 50545, 72846, 730 et 1902)
Recueil de bénédictions* et de rites : 1 (Théologie 952)
Rituel* romain : 1 (Théologie 1099)
23Par ailleurs, nous relevons que le manuscrit Théologie 711 était destiné à « l’office du Mont Saint-Michel » et que le manuscrit Théologie 903 contenait les Évangiles*, ou des péricopes, et des oraisons, mais aussi des préfaces* et des épîtres*, ce qui nous empêche de le considérer comme un évangéliaire ; Pinot-Cocherie ne le décrit cependant pas comme un missel.
24Quinze à dix-huit manuscrits liturgiques décrits dans le catalogue de Pinot-Cocherie doivent être considérés comme perdus ou dispersés dans d’autres fonds que celui d’Avranches depuis 1795 (ce sont ceux qui n’apparaissent pas en gras dans la liste ci-dessus). À l’exception du manuscrit Avranches, Bibl. patr., 40, un bréviaire du XIVe-XVe siècle volé le 19 octobre 1882, tous ont quitté la bibliothèque d’Avranches entre 1795 et 1821, date à laquelle Louis Eugène de Castillon de Saint-Victor, assisté de François Bazire, a dressé le catalogue des manuscrits de la Bibliothèque municipale d’Avranches. Parmi ces manuscrits perdus figurent de trois à six bréviaires (trois bréviaires romains et entre un et trois bréviaires à l’usage du Mont47), deux missels48 et un cérémonial.
La liturgie monastique au Moyen Âge
La journée liturgique
25La liturgie est le culte public et collectif, ordonné par une autorité ecclésiastique, rendu à Dieu par une communauté. Elle est formée de gestes (cérémonial, procession…) et de paroles – chants, oraisons, lectures bibliques, patristiques ou hagiographiques. La liturgie possède dans les sociétés chrétiennes deux formes principales : la messe (cf. tableau 2), dont le centre est le sacrifice eucharistique, et l’office des heures, composé dans le monachisme bénédictin de huit offices célébrés à différentes heures de la journée et décrits dans la règle de saint Benoît (chap. VIII-XVIII) – matines*49, laudes*, prime*, tierce*, sexte*, none*, vêpres* et complies* (cf. tableau 3). Les laudes et les vêpres possèdent une structure identique, de même que les petites heures (prime, tierce, sexte et none). Les fêtes importantes, dites fêtes à douze leçons dans la liturgie monastique, sont construites sur le modèle du dimanche : elles commencent par des premières vêpres, et leur office de matines comprend douze lectures réparties entre trois nocturnes. Les matines des féries* et des fêtes mineures ne possèdent que trois leçons.
Tableau 2 – Structure de la messe
Parties | Pièces |
Préparation | Introït |
Kyrie eleison | |
Gloria in excelsis | |
Collecte* | |
Lectures | Épître |
Répons graduel* | |
Alleluia* et verset alléluiatique* ; et (ou) trait* | |
Évangile | |
Credo | |
Offertoire | Antienne d’offertoire |
Secrète | |
Canon* | Préface |
Sanctus | |
Canon | |
Communion | Pater noster |
Agnus Dei | |
Conclusion | Antienne de communion |
Oraison de post-communion |
Tableau 3 – Structure de l’office bénédictin
Offices | Pièces | |
Premières vêpres | Versicule* : « Deus, in adjutorium meum intende. Domine, ad adjuvandum me festina » Quatre psaumes* avec antiennes* Capitule* et répons bref Hymne et versicule Cantique* : « Magnificat » avec antienne Preces : litanie (Kyrie eleison, versicules) et Pater noster Oraison Formule : « Benedicamus Domino » – Réponse : « Deo gratias » | |
Matines | Versicules : « Domine, labia mea aperies. Et os meum annuntiabit laudem tuam. » / « Deus, in adjutorium meum intende… » Psaume 3 Invitatoire* : antienne invitatoire et psaume 94 Hymne | |
Dimanches et fêtes à douze leçons Premier nocturne : six psaumes avec antiennes Versicule ; Pater noster Absolution Quatre leçons chacune précédée d’une bénédiction et suivie d’un répons prolixe Gloria Patri Deuxième nocturne : six psaumes avec une antienne Versicule Absolution Quatre leçons chacune précédée d’une bénédiction et suivie d’un répons prolixe Gloria Patri Troisième nocturne (« Ad cantica ») : trois cantiques avec une antienne Versicule Absolution Quatre leçons chacune précédée d’une bénédiction et suivie d’un répons prolixe (la première des quatre leçons étant une leçon évangélique) Gloria Patri Cantique : « Te Deum laudamus… » Évangile Hymne : « Te decet laus » Collecte | Féries et fêtes à trois leçons Nocturne : six psaumes avec antiennes Versicule ; Pater noster Absolution Bénédiction Trois leçons chacune suivie d’un répons prolixe (une seule leçon suivie d’un répons bref en été – de Pâques jusqu’au 1er novembre) Gloria Patri (Certains bréviaires médiévaux nomment cette partie : deuxième nocturne) Six psaumes avec antiennes Leçon apostolique Versicule Kyrie eleison ; Pater noster Collecte | |
Laudes | Versicule : « Deus, in adjutorium meum intende… » Quatre psaumes, un cantique et les psaumes 148-150, avec antiennes Capitule et répons bref Hymne et versicule Cantique : « Benedictus » avec antienne Preces : litanie (Kyrie eleison, versicules) et Pater noster Oraison Formule : « Benedicamus Domino » – Réponse : « Deo gratias » | |
Petites heures (prime, tierce, sexte, none) | Versicule : « Deus, in adjutorium meum intende… » Hymne Trois psaumes avec antienne Capitule et répons bref Preces : Kyrie eleison Oraison Formule : « Benedicamus Domino » – Réponse : « Deo gratias » | |
Secondes vêpres | Versicule : « Deus, in adjutorium meum intende… » Quatre psaumes avec antiennes Capitule et répons bref Hymne et versicule Cantique : « Magnificat » avec antienne Preces : litanie (Kyrie eleison, versicules) et Pater noster Oraison Formule : « Benedicamus Domino » – Réponse : « Deo gratias » | |
Complies | Versicules : « Converte nos, Deus salutaris noster. Et averte iram tuam a nobis » / « Deus in adjutorium meum intende… » Trois psaumes Hymne Capitule et répons bref Cantique : « Nunc dimittis » avec antienne Preces : Kyrie eleison Oraison |
26La journée liturgique des moines du Mont, que décrivent leurs livres manuscrits, était composée de ces huit offices, ainsi que de deux messes : la messe matutinale, souvent dédiée à la Trinité, à la Vierge Marie, à l’archange* saint Michel ou à une fête mineure, et la grand-messe, conventuelle et solennelle, consacrée à une fête majeure, ou au dimanche, ou à la férie (ainsi, aux anges le lundi ou à la Vierge le samedi). Un office votif* dédié aux anges était généralement ajouté le lundi à l’office quotidien, de même qu’un office votif dédié à la Vierge Marie le samedi. L’office des morts*, seulement composé des offices des vêpres, des matines et des laudes, était récité chaque jour de l’année, sauf lors des solennités, de l’octave* de la Nativité, de l’octave de la Fête-Dieu* et du temps pascal*. Des suffrages*, dédiés à la Trinité, à la Croix, et à plusieurs saints et en premier lieu à la Vierge Marie, étaient récités, durant une grande partie de l’année, après l’oraison des laudes et des vêpres ; un suffrage (forme de mémoire*) est composé d’une antienne, d’un versicule et d’une oraison. Le cérémonial et certaines pièces de la liturgie de l’office et de la messe variaient selon les périodes de l’année et les fêtes.
27Notons la présence, exceptionnelle, d’un drame liturgique faisant mémoire du martyre de saint Étienne dans l’ordinaire Avranches, Bibl. patr., ms 216 (ff. 34v-35r) : ce drame était joué au cours de la grand-messe du 26 décembre. Un autre drame liturgique était représenté à la fin des matines de Pâques*. Il figure, copié avec des variantes, dans les deux ordinaires ainsi que dans le cérémonial du Mont Saint-Michel50. Par des jeux de scène et des dialogues chantés, ces deux drames évoquaient des passages de la Bible, lus dans la liturgie : les rôles étaient joués par des moines, vêtus de costumes et munis d’accessoires.
L’année liturgique
28L’année liturgique est composée de deux cycles : le temporal*, dont les fêtes commémorent les événements de la vie terrestre du Christ (cf. tableau 4), et le sanctoral, qui regroupe les fêtes de saints. Le temporal est lui-même constitué de deux cycles principaux : le cycle de Noël (dont les fêtes possèdent une date fixe) et le cycle de Pâques – dont les fêtes sont dites mobiles : leur date dépend de la date de Pâques, qui change chaque année. Le temporal comprend encore deux périodes de temps ordinaire, commençant après l’Épiphanie* et après la Pentecôte*. Aux fêtes du temporal et du sanctoral s’ajoute la célébration des anniversaires de défunts.
29Les cycles du temporal et du sanctoral se superposent : dans le cas où des fêtes du temporal et du sanctoral, ou bien deux fêtes du sanctoral, devaient être célébrées le même jour, les moines se reportaient à leur ordinaire. Dans ces cas, l’une des fêtes pouvait être déplacée à un autre jour, ou bien une plus grande place était donnée dans la liturgie à la fête majeure, à laquelle était consacré le propre* de l’office et de la grand-messe : la fête mineure se voyait alors dédier quatre leçons à matines (huit leçons étant consacrées à la fête majeure) et le propre de la messe matutinale, ou bien elle était célébrée comme une mémoire. La mémoire (de même structure qu’un suffrage) prenait place après l’oraison finale des laudes et des vêpres ; certaines oraisons de la messe pouvaient également être dédiées à la fête mineure célébrée comme une mémoire.
30Les fêtes du temporal et du sanctoral n’étaient pas toutes célébrées avec la même solennité (cf. tableaux 5 et 6)51. Les fêtes les plus importantes possédaient, comme nous l’avons vu, des premières vêpres dites la veille au soir et se terminaient au soir de la fête par les secondes vêpres et les complies ; leur office de matines comportait douze leçons. En outre, les plus grandes solennités commençaient dès la veille de la fête par la vigile*, et se prolongeaient par des leçons et des mémoires jusqu’au jour octave. Les fêtes de moindre importance embrassaient l’organisation des féries, ne possédant alors qu’un seul office de vêpres et des matines à trois leçons, ou prenaient la forme d’une mémoire. Notons que certaines fêtes avaient toujours le statut de mémoire, et que d’autres fêtes n’étaient célébrées comme des mémoires qu’en cas d’occurrence* de fêtes. D’autres marqueurs de solennité que le nombre de leçons de matines donnaient aux moines des indications sur l’importance de la fête et son cérémonial : mentions du nombre de cierges* à allumer au-dessus du chœur, et des vêtements portés par le chœur ou le célébrant au cours des vêpres et de la messe (in capis : en chapes* ; in albis : en aubes*).
31On trouvera plus bas une présentation du sanctoral du Mont Saint-Michel et de ses origines52.
Tableau 4 – Le temporal
Cycles liturgiques | Périodes liturgiques | Journées liturgiques |
Cycle de Noël | Temps de l’Avent* | Premier dimanche de l’Avent |
Deuxième dimanche de l’Avent | ||
Troisième dimanche de l’Avent | ||
Mercredi des Quatre-Temps* | ||
Vendredi des Quatre-Temps | ||
Samedi des Quatre-Temps | ||
Quatrième dimanche de l’Avent | ||
Temps de Noël* et de l’Épiphanie | Vigile de la Nativité du Seigneur (24 déc.) | |
Nativité du Seigneur (25 déc.) | ||
Circoncision du Seigneur (1 janv.) | ||
Vigile de l’Épiphanie (5 janv.) | ||
Épiphanie (6 janv.) | ||
Octave de l’Épiphanie (13 janv.) | ||
Temps ordinaire | Temps après l’Épiphanie | Deuxième dimanche après l’Épiphanie |
Troisième dimanche après l’Épiphanie | ||
Quatrième dimanche après l’Épiphanie | ||
Cinquième dimanche après l’Épiphanie | ||
Cycle de Pâques | Temps de la Septuagésime* | Dimanche de la Septuagésime |
Dimanche de la Sexagésime | ||
Dimanche de la Quinquagésime | ||
Temps du Carême* | Mercredi des Cendres* | |
Premier dimanche de Carême | ||
Mercredi des Quatre-Temps | ||
Vendredi des Quatre-Temps | ||
Samedi des Quatre-Temps | ||
Deuxième dimanche de Carême | ||
Troisième dimanche de Carême | ||
Quatrième dimanche de Carême | ||
(temps de la Passion*, commençant le dimanche de la Passion) | Dimanche de la Passion | |
Dimanche des Rameaux* | ||
Jeudi saint (Triduum pascal) | ||
Vendredi saint (Triduum pascal) | ||
Samedi saint (Triduum pascal) | ||
Temps pascal | Dimanche de Pâques | |
Lundi de Pâques | ||
Mardi de Pâques | ||
Mercredi de Pâques | ||
Jeudi de Pâques | ||
Vendredi de Pâques | ||
Samedi in albis | ||
Dimanche in albis | ||
Fête des reliques | ||
Deuxième dimanche après l’octave de Pâques | ||
Troisième dimanche | ||
Quatrième dimanche | ||
Lundi des Rogations* | ||
Mardi des Rogations | ||
Mercredi des Rogations (vigile de l’Ascension*) | ||
Ascension (jeudi) | ||
Premier dimanche après l’Ascension | ||
Octave de l’Ascension | ||
Vigile de Pentecôte (samedi) | ||
Dimanche de Pentecôte | ||
Mercredi des Quatre-Temps | ||
Vendredi des Quatre-Temps | ||
Samedi des Quatre-Temps | ||
Temps ordinaire | Temps après la Pentecôte | Premier dimanche après la Pentecôte |
Fête-Dieu | ||
Deuxième dimanche après la Pentecôte | ||
Octave de la Fête-Dieu | ||
Premier dimanche après l’octave de la Pentecôte | ||
Deuxième dimanche après l’octave | ||
Troisième dimanche après l’octave | ||
… | ||
Mercredi des Quatre-Temps53 | ||
Vendredi des Quatre-Temps | ||
Samedi des Quatre-Temps | ||
… | ||
Vingt-cinquième dimanche après l’octave |
Tableau 5 – Hiérarchie des marqueurs de solennité des fêtes
Échelons | Degrés de solennité |
1 - a | Fêtes in capis à douze leçons et trente cierges |
1 - b | Fêtes in capis à douze leçons et neuf cierges |
1 - c | Fêtes in capis à douze leçons et sept cierges |
2 | Fêtes in albis à douze leçons et cinq cierges |
3 | Fêtes à douze leçons et trois cierges |
4 | Fêtes à trois leçons |
5 | Mémoires |
32Dans le tableau 6, les fêtes sont citées dans l’ordre de l’année liturgique, en commençant par la fête de saint André (30 nov.). Lorsqu’un saint est célébré par plusieurs fêtes, ou que deux saints portent le même nom, nous précisons la date de leurs fêtes entre parenthèses. La date de l’ensemble des fêtes est indiquée dans le tableau 11 : « Calendrier du Mont Saint-Michel (sanctoral) ».
Tableau 6 – Hiérarchie des fêtes du sanctoral montois d’après les ordinaires 46 et 216 (XIVe-XVe siècles)
Degrés de solennité54 | Fêtes du sanctoral |
Fêtes in capis à douze leçons et trente cierges | Conception de la Vierge ; Jean l’évangéliste* (27 déc.) ; Purification de la Vierge ; Annonciation* ; Apparition de Michel sur le Mont Gargan (8 mai) ; Aubert ; Jean-Baptiste (24 juin) ; Assomption ; Nativité de la Vierge ; Michel (29 sept.) ; dédicace* de l’église du Mont Saint-Michel (16 oct.) ; Toussaint* |
Fête in capis à douze leçons et neuf cierges | Laurent |
Fêtes in capis à douze leçons et sept cierges | André ; Nicolas (6 déc.) ; Étienne protomartyr (26 déc.) ; Saints-Innocents ; Benoît (21 mars. In capis cum septem cereis add. A46) ; Pierre et Paul ; Translation* de Benoît (11 juill.) ; Marie-Madeleine (in albis del. A46 ; cum septem cereis… in capis add. A46) ; Martin (11 nov.) ; Catherine |
Fêtes in albis à douze leçons et cinq cierges | Ambroise (7 déc., VIII lc - octave d’André : IV lc. A46 : fête à douze leçons. In albis add. A216-calendarium) ; Lucie ; Thomas apôtre* ; Thomas Becket ; Sébastien ; Agnès (21 janv.) ; Vincent ; Conversion de Paul ; Agathe ; Chaire de Pierre (A46 et A216 : fête in albis, sauf en Carême) ; Matthias (A4655 : fête in albis, sauf en Carême) ; Grégoire (12 mars) ; Ambroise (4 avr.) ; Marc ; Philippe et Jacques apôtres ; Invention de la sainte Croix ; Jean devant la Porte Latine ; Translation de Nicolas (9 mai) ; Barnabé ; Commémoraison de Paul (30 juin) ; Translation de Martin (4 juill.) ; Wandrille (VIII lc - Apollinaire de Ravenne (23 juill.) : IV lc) ; Jacques le Majeur ; Saint Pierre aux Liens ; Invention d’Étienne (3 août) ; Agapit (18 août, VIII lc - octave de l’Assomption (infra) : IV lc) ; octave de l’Assomption ; Barthélemy ; Ouen ; Louis ; Augustin ; Décollation de Jean-Baptiste (29 août) ; Ordination de Grégoire (3 sept.) ; octave de la Nativité de Marie ; Matthieu ; Maurice ; Exaltation de la sainte Croix (IV lc - Corneille et Cyprien : VIII lc) ; Côme et Damien ; Jérôme (VIII lc - octave de Michel (infra) : IV lc) ; octave de Michel (6 oct.) ; Denis ; Luc (VIII lc - octave de Michel (infra) : IV lc) ; octave de la dédicace du Mont Saint-Michel (23 oct.) ; Simon et Jude ; Bénigne ; Cécile ; Clément (VIII lc - Félicité (23 nov.) : IV lc) |
Fêtes à douze leçons et trois cierges | Sylvestre (VIII lc - Nativité du Seigneur : IV lc) ; octave de Jean l’évangéliste ; Hilaire (VIII lc - Félix in Pincis : IV lc) ; Maur ; Antoine (VIII lc - Sulpice : IV lc) ; Julien du Mans (27 janv.) ; Blaise ; Scholastique ; Georges ; Marcellin (26 avr.) ; Gervais et Protais ; octave d’Aubert ; octave de Jean-Baptiste (1 juill.) ; octave de Pierre et Paul ; octave de Benoît (18 juill. VIII lc - Arnoul des Yvelines (18 juill.) : IV lc) ; Samson (VIII lc - Pantaléon : IV lc) ; Germain d’Auxerre ; Taurin (VIII lc - Tiburce (11 août) : IV lc) ; octave de Laurent (VIII lc - octave de l’Assomption (infra) : IV lc) ; Philibert (VIII lc - octave de l’Assomption (infra) : IV lc) ; Victeur (VIII lc - Prisque (1 sept.) : IV lc) ; Maurille (VIII lc - octave de la Nativité de la Vierge (infra) : IV lc) ; Paterne ; Remi (VIII lc - octave de Michel (infra) : IV lc) ; Foy (VIII lc - Marc pape (7 oct.) : IV lc) ; Nicaise ; Melaine ; Brice ; Malo ; octave de Martin (18 nov.) ; Colomban |
Fêtes à trois leçons | Chrysanthe et Daria ; octave d’Étienne ; octave des Saints-Innocents ; Marcel I ; Prisque (18 janv.) ; Laumer ; Émérentienne ; Polycarpe ; Agnès Secundo ; Brigitte ; Dorothée ; Valentin ; Aubin (A46 et A216 : fête à trois leçons, sauf en Carême) ; Tiburce, Valérien et Maxime ; Vital (28 avr.) ; Athanase ; Gordien et Épimaque ; Nérée, Achillée et Pancrace ; Basile (20 mai) ; Urbain ; Chéron ; Nicomède (1 juin) ; Marcellin et Pierre ; Médard ; Prime et Félicien ; Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire ; Guy, Modeste et Crescence ; Cyr et Julitte ; Leufroy ; vigile de Jean-Baptiste (23 juin) ; Jean et Paul ; Léon ; Procès et Martinien ; les Sept frères ; Marguerite ; Praxède ; Anne ; Sept dormants ; Félix, Simplice, Faustin et Béatrice ; Abdon et Sennen ; Étienne pape ; Sixte II, Felicissime et Agapit ; Donat ; Cyriaque, Large et Smaragde ; Romain de Rome (9 août) ; Hippolyte ; Eusèbe (14 août) ; Timothée et Apollinaire (23 août) ; Rufus ; Félix et Audacte ; Lucie et Géminien ; Lambert ; Géraud ; Calixte ; Basle ; Crépin et Crépinien ; Quentin ; Quatre Couronnés ; Théodore ; Chrysogone ; Saturnin |
Mémoires | Damase ; Fabien ; Priest ; Alexandre, Évence et Théodule ; Marc et Marcellien ; Translation d’Éloi (25 juin) ; Martial ; Berthevin ; Christophe et Cucufa ; Eusèbe de Verceil (1 août) ; Maccabées ; Suzanne ; Arnoul de Metz (16 août) ; Timothée et Symphorien ; Genès ; Hermès ; Julien de Brioude ; Sabine ; Gilles ; Adrien ; Gorgon ; Euphémie ; Prote et Hyacinthe ; Nicomède (15 sept.) ; Piat ; Léger ; Caprais ; Romain de Rouen (23 oct.) ; Léonard ; Ménas ; Éloi (1 déc.) ; Anastasie |
33D’après des inscriptions tardives relevées dans les calendriers* d’autres manuscrits que les ordinaires, la fête de sainte Honorine (27 févr.) était à trois leçons (P424). La fête de saint Joseph (19 mars) était à douze leçons (A39, A214, M16 / 1). La fête de la Visitation de la Vierge (1er avr.) était in capis à douze leçons (A215, M16 / 1). La fête de sainte Colombe (31 déc.) était célébrée comme une mémoire (M16 / 1).
Les sources liturgiques du Mont Saint-Michel
Les manuscrits
34Le corpus des manuscrits liturgiques à l’usage du Mont Saint-Michel56 est constitué de livres de la messe (sacramentaire, missel, évangéliaire-nocturnal*), de livres de l’office (bréviaires, collectaire, lectionnaires de l’office, homiliaires, martyrologe, évangéliaire-nocturnal) et de livres des rites (ordinaires, cérémonial) (cf. tableau 7)57. Certains de ces manuscrits rassemblent plusieurs livres liturgiques : ainsi, le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 214 contient un martyrologe, un homiliaire et un cérémonial ainsi que d’autres textes non liturgiques.
Tableau 7 – Typologie et circonstances d’usage des manuscrits liturgiques montois
Manuscrits | Typologie | Circonstances d’usage |
Avranches, Bibl. patr., ms 39 | Bréviaire | Office |
Avranches, Bibl. patr., ms 42 | Missel | Messe |
Avranches, Bibl. patr., ms 44 | Évangéliaire-nocturnal | Messe et office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 46 | Ordinaire | Messe et office |
Avranches, Bibl. patr., ms 68 | Homiliaire | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 128 | Homiliaire | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 129 | Homiliaire | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 130 | Homiliaire | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 131 | Homiliaire | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 168 | Lectionnaire de l’office | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 211 | Lectionnaire de l’office | Office (matines) |
Avranches, Bibl. patr., ms 214 | Martyrologe | Office du chapitre (après prime) |
Avranches, Bibl. patr., ms 214 | Homiliaire | Office du chapitre (après prime) |
Avranches, Bibl. patr., ms 214 | Cérémonial | Messe et office |
Avranches, Bibl. patr., ms 215 | Collectaire | Office |
Avranches, Bibl. patr., ms 216 | Ordinaire | Messe et office |
Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1 | Bréviaire | Office |
New York, Morgan Library and Museum, ms M.641 | Sacramentaire | Messe |
Paris, Bibliothèque nationale de France, ms NAL 424 | Bréviaire | Office |
Rouen, Bibl. patr. Villon, ms mm 15 (suppl. CGM 116) | Sacramentaire | Messe |
35Parmi les livres de la messe, le sacramentaire donne uniquement les oraisons des féries et des fêtes ainsi que des bénédictions. Le missel, qui dérive du sacramentaire, présente à la fois les oraisons, les chants et les lectures. Parmi les livres de l’office, les homiliaires (utilisés pour le troisième nocturne) et les lectionnaires de l’office, livres communautaires, donnent les lectures de matines, parfois suivies de leur répons. Le collectaire Avranches, Bibl. patr., ms 215 livre les oraisons et les capitules des heures du jour (à partir des laudes) – et exceptionnellement des matines. Le martyrologe, utilisé durant l’office du chapitre, après l’office de prime, fait mémoire des saints dans l’ordre de l’année, qu’ils soient ou non fêtés dans la liturgie : le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 214 contient également un homiliaire utilisé au cours de l’office du chapitre. Enfin, les bréviaires, livres personnels, présentent toutes les pièces de l’office. Le bréviaire Avranches, Bibl. patr., ms 39 est un « bréviaire d’hiver », commençant par l’Avent et se terminant, dans son temporal, par le Samedi saint. Le bréviaire BnF, ms NAL 424 est soit un « bréviaire d’été », introduit par le Jeudi saint mais souffrant de lacunes, soit un bréviaire complet mutilé dont seule la partie d’été subsisterait. Le manuscrit Avranches, Bibl. patr., ms 44 est un évangéliaire-nocturnal dans lequel sont copiés l’évangile et la collecte de l’office des matines ainsi que, pour certaines fêtes, l’évangile de la messe lorsque celui-ci est différent de l’évangile lu pendant les matines.
36Le groupe des livres des rites du Mont Saint-Michel est composé d’un cérémonial et de deux ordinaires. Le cérémonial décrit par des règles générales diverses cérémonies : la liturgie des fêtes à trois leçons et des fêtes à douze leçons, les circonstances de la célébration des offices votifs, les actions de l’abbé et du chantre* ou encore le déroulement de l’office des morts. Les ordinaires présentent de manière détaillée l’ordo de chaque férie et de chaque fête du temporal et du sanctoral, en suivant l’ordre de l’année – indiquant l’incipit des chants, des oraisons et des lectures, ou l’itinéraire des processions… Le cérémonial et les ordinaires présentent également des pratiques non cultuelles, donnant ainsi la composition des repas des fêtes à douze leçons.
37Certains manuscrits mêlent temporal et sanctoral, quand d’autres les séparent nettement. Il est cependant habituel, même dans ce dernier cas, de retrouver dans le temporal les fêtes d’Étienne (26 déc.), de Jean (27 déc.), des Saints-Innocents (28 déc.), de Thomas Becket (29 déc.) et de Sylvestre (31 déc.). Plusieurs manuscrits comprennent également une partie consacrée au commun des saints*, dans lequel on relevait les pièces des fêtes ne possédant pas d’office ou de messe complets. Le commun est organisé en catégories de saints : apôtres, confesseurs*, etc.
38Les livres liturgiques de notre corpus contiennent des documents et des textes d’une grande valeur historique, mentionnés dans l’index des noms et matières : office des morts, petit office de la Vierge*… Sept manuscrits sont précédés d’un calendrier, présentant les fêtes du temporal et du sanctoral de chaque mois avec leur degré de solennité ainsi que des indications ayant trait à l’astrologie ou aux saisons (cf. pl. I : mois de juin). Dans certains cas, la couleur des encres (bleues, rouges et noires, ou uniquement rouges et noires) est utilisée pour distinguer les fêtes selon leur importance. On comparera avec profit les calendriers du Mont avec le calendrier d’un missel à l’usage de Saint-Michel en Tarentaise, prieuré du Mont Saint-Michel avant 1140 (Genève, Bibliothèque de Genève, ms lat. 28, ff. 1r-8r)58. Ce manuscrit a été copié à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle. Comme l’a observé François Huot, le calendrier de ce missel « est celui du Mont Saint-Michel »59. Signalons également la présence dans les bréviaires et le collectaire montois de cinq rédactions successives des litanies* du Mont Saint-Michel, datées des XIIIe (cf. pl. II-III), XIVe et XVe siècles60. Une étude approfondie des litanies et des calendriers du Mont Saint-Michel est actuellement menée par les auteurs61.
39Certains manuscrits et fragments liturgiques décrits dans ce catalogue sont pourvus d’une notation musicale, neumatique62 ou carrée sur quatre lignes63 : nous faisons référence au sein du catalogue aux notices du Catalogue des manuscrits notés du Moyen Âge64.
40La transmission uniquement orale de certains usages et la disparition au cours des siècles de plusieurs témoins manuscrits de la liturgie médiévale du Mont Saint-Michel ne nous permettent de reconstituer que d’une manière partielle l’histoire de cette liturgie. Mais les manuscrits conservés nous offrent une image très nette de l’usage de l’abbaye, constitué de son cérémonial, de fêtes rares du sanctoral, ou encore des règles de hiérarchisation des fêtes.
Les sources secondaires
41Nous ajoutons à la liste des manuscrits liturgiques la mention de sources secondaires :
- (a) Le coutumier* montois, daté de 1258, qui évoque en particulier le rôle du chantre dans la liturgie et dans la vie conventuelle (Avranches, Bibl. patr., ms 214, p. 1-16)65.
- (b) Seize fragments de sept manuscrits liturgiques, provenant : (1) d’un missel daté du XIe siècle (Avranches, Bibl. patr., ms 73, ff. 1r-2v ; ms 86, ff. 1r-2v : cf. pl. IV)66, (2) d’un bréviaire-missel* copié au même siècle (Avranches, Bibl. patr., ms 163, ff. 100r-101v), (3) d’un calendrier du XVe siècle comportant plusieurs fêtes du sanctoral montois (Avranches, Bibl. patr., ms 162, ff. 80r-81v), (4) d’un premier bréviaire noté* du XVe siècle sous la forme de deux bandes de parchemin (Avranches, Bibl. patr., ms 213, np 7-10)67, (5) d’un second bréviaire noté de même époque (Avranches, Bibl. patr., ms 215, ff. 176r-177v : cf. pl. V) et (6) d’un antiphonaire du XVe siècle (Avranches, Bibl. patr., ms 139, n.p. : un feuillet en quatre morceaux. Offices du quatrième dimanche de Carême). Si la brièveté de leur texte ne permet pas d’en déterminer l’origine avec certitude, nous savons que ces fragments furent conservés dans l’ancienne bibliothèque du Mont Saint-Michel, nous laissant penser qu’ils furent peut-être connus ou utilisés par la communauté au Moyen Âge. Nous signalons également quatre feuillets entiers ainsi que deux bandes de parchemin issues d’un cinquième feuillet découpé, provenant (7) d’un même évangéliaire, daté du VIIIe siècle et copié par un scribe anglo-saxon sans doute actif dans la région de Cantorbéry. Ce livre liturgique fut transporté au Mont Saint-Michel à l’époque médiévale, puis démembré lors d’une campagne de reliure entreprise sous l’abbé Robert de Torigni (1154-1186), afin de servir de pages de garde et pour renforcer des entre-nerfs (Avranches, Bibl. patr., ms 48, ff. I-VI ; Avranches, Bibl. patr., ms 66, ff. I-II ; Avranches, Bibl. patr., ms 71, ff. I-II ; Saint-Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, ms lat. O.v.I.1, ff. I-II)68.
- (c) Un grand nombre d’oraisons69 et de prières70, ainsi que des offices votifs dédiés à la Trinité, à la Vierge Marie et aux anges71, des leçons pour l’office des matines72, une mémoire de saint Michel (f. 243v) et un chant de typologie inconnue (f. 257r : « Domine Dominus noster quam admirabile est nomen tuum in uniuersa… » ), copiés dans le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 213. Ce recueil de textes consacrés aux anges et en particulier à saint Michel a pour titre : « Libellus de angelis et hominibus quantum ad eorum gaudia vel supplicia aliqua de beato Michaele archangelo interserendo » (f. 1r). Philippe Faure le décrit comme un « ensemble d’oraisons, d’exposés théologiques et de récits de miracle qui furent regroupés à partir du début du XVe siècle, sous l’impulsion de l’abbé Pierre Le Roy († 1410) »73.
- (d) Un office de saint Berthevin ajouté au XIVe ou au XVe siècle au légendier Avranches, Bibl. patr., ms 167. Les ff. 200r-202r comportent des lectures de matines, une hymne et une prose74. Au f. 202r, une rubrique* « Ad vesperas » précède l’antienne du Magnificat, un versicule et une oraison ; et une rubrique « Ad matutinas » introduit une antienne invitatoire. Il semble peu probable que cet office ait été prié au Mont car l’ordinaire Avranches, Bibl. patr., ms 216 prescrit, le 11 juillet (f. 138r), uniquement la récitation d’une mémoire de saint Berthevin, après les laudes et après les vêpres de la fête de la Translation de saint Benoît. Cependant, l’oraison de la mémoire mentionnée par un incipit dans l’ordinaire (« Deus pro cuius amore… » ), ainsi que dans le collectaire Avranches, Bibl. patr., ms 215 (f. 109r) et dans le bréviaire BnF, ms NAL 424 (f. 332r, « Memoria de sancto Bertiuino » – ajout de seconde main), est identique à l’oraison transcrite dans le légendier : s’ils n’utilisèrent pas ce document pour leur pratique liturgique, les moines du Mont y relevèrent peut-être ainsi l’oraison.
- (e) Un office de saint Marcellin (ff. 6v-9v)75, pape et martyr (26 avr.), et la messe de la Conception de la Vierge (ff. 26r-26v)76 copiés dans un recueil de vies de saints et de miracles de la Vierge (Vatican, Bibliothèque apostolique, ms lat. 9668). Le manuscrit a été entièrement copié au Mont Saint-Michel selon l’analyse de François Avril77, ou seulement en partie selon J.J.G. Alexander78, mais il se trouvait dans l’abbaye à la fin du XIVe siècle selon les deux auteurs : il est ainsi très probable que les moines du Mont eurent connaissance de cet office et de cette messe, qu’ils en furent ou non les auteurs79. Les oraisons de la messe de la Conception relevées dans le manuscrit du Vatican sont identiques à celles copiées de seconde main, au XIIe siècle, dans la partie du sacramentaire montois conservée à Rouen (Rouen, Bibliothèque patrimoniale Villon, ms mm 15 (suppl. CGM 116) , f. 44r). Les chants de l’office de saint Marcellin sont accompagnés de neumes.
- (f) Des lectures, des oraisons et des prières, principalement dédiées à la Vierge Marie, contenues dans des recueils montois de vies de saints : notamment, deux prières à la Vierge (Avranches, Bibl. patr., ms 29, f. 98v)80, la copie d’un lectionnaire (Avranches, Bibl. patr., ms 29, ff. 105v-106v), trois leçons et répons d’un office marial (Avranches, Bibl. patr., ms 101, f. 112r) et une oraison à la Trinité (Avranches, Bibl. patr., ms 211, f. 66v)81.
- (g) Une prose à saint Aubert, conservée dans un recueil composite cité plus haut, mis aux enchères à Alençon en 2018 mais retiré de la vente à la demande de l’État, et propriété d’une collection privée.
- (h) Des textes de dévotion reproduits dans le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 212. Il s’agit principalement de trois prières en ancien français82.
- (i) Des pièces liturgiques notées, copiées de manière isolée dans les marges de manuscrits montois qui n’étaient pas destinés à la liturgie, ainsi : Avranches, Bibl. patr., ms 32, f. 232v (antienne), f. 236r (verset alléluiatique), f. 260v (antienne), f. 262v (antienne), f. 266v (deux antiennes), f. 267v (typologie inconnue) ; Avranches, Bibl. patr., ms 3883, f. 2r (répons) ; Avranches, Bibl. patr., ms 9884, f. 228v (hymne à saint Michel – notation alphabétique a-p et notation neumatique) ; Avranches, Bibl. patr., ms 10985, f. 76v (deux antiennes à saint Michel – notation neumatique et notation alphabétique a-p, cf. pl. IV), f. 99r (typologie inconnue), f. 211v (typologie inconnue). Signalons également une antienne notée isolée, dédiée à saint Nicolas, copiée dans l’homiliaire Avranches, Bibl. patr., ms 12986 (f. 113r).
- (j) Des récits de miracles composés vers 1070-1095 et copiés dans les manuscrits Avranches, Bibl. patr., ms 211 (ff. 20r-22v, ff. 31v-42v), ms 212 (ff. 10v-17v, ff. 18v-27r) et ms 213 (ff. 138r-143v, ff. 146r-148v)87. Ces textes hagiographiques livrent en particulier des informations sur le rôle des officiers et sur les reliques possédées par l’abbaye.
- (k) Des œuvres historiques rédigées par des religieux de la congrégation de Saint-Maur au XVIIe et au XVIIIe siècle, qui utilisent des sources médiévales pour certaines perdues. Citons en particulier les écrits de dom Thomas Le Roy sur l’histoire du Mont Saint-Michel, étudiés et édités par Marie Bisson, qui mentionnent par exemple à plusieurs reprises des reliques88.
- (l) Une inscription évoquant un objet liturgique, relevée par Jules Corblet : un « chalumeau d’argent, propriété de l’abbé du Mont Saint-Michel, Suppon, qui le légua en 1040 à son monastère »89.
Corpus et méthodologie du catalogue
42Le catalogue présente les notices de trois bréviaires, d’un missel, d’un sacramentaire séparé en deux parties, de cinq homiliaires, de deux lectionnaires de l’office, d’un évangéliaire-nocturnal, d’un collectaire, de deux ordinaires et d’un cérémonial-martyrologe-homiliaire. Nous avons exclu de ce catalogue deux manuscrits de la Bibliothèque patrimoniale d’Avranches : d’une part, le manuscrit 43, missel dont la liste des versets alléluiatiques des dimanches suivant la Pentecôte dépend de l’usage de Rennes et non de celui du Mont Saint-Michel90. La provenance de ce manuscrit n’était d’ailleurs probablement pas montoise, puisque son train de reliure, datant de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle, ne correspond pas à celui adopté par les moines mauristes du Mont Saint-Michel au milieu du XVIIe siècle91. D’autre part, le manuscrit 41, sacramentaire qui, malgré sa présence au Mont92, suit l’usage de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury) et non celui des moines du Mont Saint-Michel93.
43L’usage montois des manuscrits de ce corpus a généralement été identifié grâce à la présence, dans leur calendrier et dans leur sanctoral, de la fête de saint Aubert (18 juin), fondateur du sanctuaire, de la fête de la dédicace de l’église abbatiale (16 oct.), de la mention répétée de suffrages à saint Michel, de la présence dans les litanies d’invocations* doublées à saint Aubert et à saint Michel, et grâce à la mention dans le texte du cérémonial et des ordinaires de reliques (de saint Aubert en particulier) et de lieux bien identifiés dans l’espace monastique. Le Mont Saint-Michel ne possède pas de listes de répons prolixes de l’office des morts, de répons prolixes des dimanches de l’Avent et de versets alléluiatiques des dimanches suivant la Pentecôte qui lui soient propres, les séries relevées dans les manuscrits montois étant identiques aux listes d’un groupe d’abbayes anglo-normandes liées à l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon et aux réformes de Guillaume de Volpiano et de ses disciples*, comme nous le verrons plus loin94. En revanche, le bréviaire BnF, ms NAL 424 présente un petit office de la Vierge (ff. 332r-334v) qui est, selon les comparaisons que nous pouvons réaliser à partir des relevés de Victor Leroquais, propre au Mont95 : l’examen de cet office votif peut être complété par l’étude d’un office de la Vierge composé pour le temps de l’Avent, copié dans le bréviaire Avranches, Bibl. patr., ms 39 (ff. 21v-22r).
44Nous présentons également dans ce catalogue des fragments de manuscrits liturgiques, cités plus haut parmi les sources secondaires – paragraphe (b) – et, pour des fragments longs de missel, de bréviaire-missel et de calendrier, dans la deuxième partie : « Notices des fragments ».
Histoire de la liturgie du Mont Saint-Michel
Historiographie de la liturgie du Mont Saint-Michel : un état de la recherche
45En 1967, un an après la fin des célébrations commémorant les mille ans de l’installation d’une communauté de bénédictins au Mont Saint-Michel, étaient publiées dans le premier volume du Millénaire monastique du Mont Saint-Michel (Histoire et vie monastique, dir. Jean Laporte) neuf études consacrées à l’usage liturgique du Mont Saint-Michel, à son développement et à ses origines96. Ce corpus historiographique forme, par son traitement détaillé de très nombreux aspects de la liturgie montoise (remaniements successifs du calendrier, cadre et acteurs de la liturgie, filiation du chant de l’abbaye avec le chant d’autres établissements…), la première approche globale de cette liturgie locale. L’étude du culte liturgique de saint Michel avait été préparée par la publication de deux articles, en 1962 et 1963, de Joseph Lemarié, qui utilise comme sources montoises principales les bréviaires Avranches, Bibl. patr., ms 39 et BnF, ms NAL 42497. Auparavant, l’activité du chantre au Mont Saint-Michel avait été étudiée dès 1915-1916 par Léon Guilloreau dans un article consacré au coutumier Avranches, Bibl. patr., ms 21498. Les premiers fruits de la publication des actes du Millénaire monastique apparurent dès 1968, avec la présentation d’une étude des manuscrits hagiographiques conservés à Avranches – parmi lesquels figurent les lectionnaires Avranches, Bibl. patr., ms 168 et ms 211 – réalisée par Joseph Van der Straeten99 ; et la publication d’un article de Thomas Delforge qui faisait connaître à la communauté scientifique un bréviaire manuscrit du Mont Saint-Michel jusqu’alors inconnu, conservé dans la bibliothèque de l’abbaye de Maredsous100.
46Au cours des décennies suivantes, plusieurs études complémentaires ont été consacrées à des manuscrits du Mont Saint-Michel (l’évangéliaire-nocturnal Avranches, Bibl. patr., ms 44101, le lectionnaire de l’office Avranches, Bibl. patr., ms 211102 et les ordinaires Avranches, Bibl. patr., ms 46 et ms 216103), à certaines pratiques liturgiques et musicales de l’abbaye (drame liturgique de Pâques104, notation musicale des chants105, trésor des reliques106) ou à la dévotion des pèlerins marchant vers le sanctuaire107.
47Plusieurs travaux plus généraux ont permis de replacer la liturgie montoise dans des réseaux d’échanges liturgiques, par l’examen des chants de l’office108, des versets alléluiatiques de la messe109 ainsi que des ordinaires110. Cette problématique avait déjà retenu l’attention de plusieurs auteurs du Millénaire monastique, en particulier Joseph Lemarié, Raymond Le Roux, Michel Robert et Henri Tardif.
Origines de l’ordo liturgique du Mont Saint-Michel
48À partir de quels modèles les moines bénédictins du Mont Saint-Michel ont-ils construit leur cursus liturgique* après leur installation dans le sanctuaire normand au Xe siècle ? Les premiers travaux consacrés à cette question, présentés en 1967 dans le premier volume du Millénaire monastique, mettent en évidence la proximité de l’ordo de l’abbaye, dans la composition de son cérémonial111, dans la notation des chants de la messe112 et dans le choix des antiennes, des psaumes et des répons du temps de Noël113, avec la liturgie de l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon, réformée par Guillaume de Volpiano, et la liturgie d’abbayes anglo-normandes liées à Saint-Bénigne. D’autres indices (la célébration au Mont de la fête de saint Bénigne et la présence, dans des manuscrits provenant de l’abbaye, de chants pourvus de la notation alphabétique a-p, associée par plusieurs historiens à l’abbaye Saint-Bénigne114), ainsi que des études majeures publiées depuis les années 1970 que nous citons plus bas, étayent l’hypothèse d’une dépendance de la liturgie montoise à un réseau volpianien et à un sous-réseau anglo-normand, qu’explique en grande partie l’existence de liens de confraternité* entre les établissements composant ces réseaux. Cependant, l’évolution au cours des siècles de tels liens de confraternité entre le Mont Saint-Michel et d’autres maisons (Fleury, Redon, Fécamp…), reconstitués par l’étude des sources, nous laisse penser que l’office du Mont Saint-Michel et son sanctoral témoignent de plusieurs apports extérieurs successifs, dont le réseau volpianien ne serait pas la seule origine, et d’un phénomène d’adaptation locale d’usages étrangers. La disparition des livres liturgiques des chanoines qui ont précédé les moines dans le sanctuaire et des manuscrits liturgiques de plusieurs abbayes du réseau de confraternité* montois nous empêche de répondre avec exactitude à cette question ; nous exposons à présent l’état des connaissances sur les réseaux d’échanges liturgiques dans lesquels s’inscrivit au Moyen Âge le Mont Saint-Michel.
49Dès le IXe siècle, et malgré la création d’ordres monastiques aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles, les communautés bénédictines indépendantes ont eu tendance à s’associer par la prière, ce qui aboutit à la formation de réseaux de confraternité. Chaque association* n’engageait que les deux parties concernées et chaque abbaye se retrouvait ainsi au centre de son propre réseau (constitution de réseaux en étoile). À titre d’exemple, ce n’est pas parce que l’abbaye du Mont Saint-Michel est étroitement associée aux abbayes de La Trinité de Fécamp et de Saint-Sauveur de Redon que ces deux derniers monastères devaient être spirituellement associés entre eux (ce ne fut d’ailleurs pas le cas). Les réseaux de confraternité ont favorisé la circulation des moines et de leurs livres, si bien que connaître la structure et l’évolution de ces réseaux au cours du Moyen Âge est essentiel pour appréhender la vie spirituelle, intellectuelle et artistique de ces communautés religieuses, et pour évaluer leurs influences mutuelles.
50Dans le cas du Mont Saint-Michel, la documentation nécrologique* et confraternelle* est bien conservée115. Il est donc possible de suivre assez précisément l’évolution de son réseau de confraternité depuis l’installation des moines bénédictins au Mont en 965 / 6 jusqu’au XVe siècle. À partir de cette époque, les associations spirituelles ont eu tendance à tomber en désuétude du fait du passage des abbayes sous le régime de la commende. Elles semblent disparaître progressivement, puis définitivement à la suite du Concile de Trente (fin du XVIe et première moitié du XVIIe siècle), les abbayes indépendantes étant, sinon contraintes, du moins fortement incitées à se regrouper et à se structurer en congrégations religieuses, ce qu’elles font majoritairement à partir du début du XVIIe siècle116.
51Entre la fin du Xe siècle et le début du XIe siècle au Mont Saint-Michel, sous les abbatiats de Mainard Ier (v. 965-991) et de Mainard II (991-1009), l’abbaye est déjà associée à plusieurs communautés religieuses importantes, localisées dans la vallée de la Loire (Saint-Benoît-sur-Loire (Fleury), Marmoutier et Saint-Julien de Tours), en Normandie (Saint-Wandrille, Jumièges, Saint-Taurin d’Évreux et Saint-Ouen de Rouen), ainsi que dans le Maine (Saint-Vincent et Saint-Pierre-de-la-Couture du Mans), en Bretagne (Saint-Sauveur de Redon), en Île-de-France (Saint-Germain-des-Prés) et en Flandre (Saint-Bavon de Gand)117. Au cours du siècle suivant, des liens spirituels seront également créés avec plusieurs autres abbayes, dont Saint-Aubin d’Angers, Saint-Melaine de Rennes, Notre-Dame d’Évron, Notre-Dame du Bec, Saint-Étienne de Caen, Saint-Jacut-de-la-Mer ou encore Saint-Méen-de-Gaël118.
52À partir de l’abbatiat d’Hildebert Ier (1009-v. 1017), qui fut semble-t-il un proche collaborateur de Guillaume de Volpiano, le réseau de confraternité du monastère s’élargit considérablement en intégrant le « réseau spirituel volpianien », un ensemble d’établissements monastiques touchés par les réformes de Guillaume de Volpiano, de ses disciples et de leurs collaborateurs. En plus des établissements précédemment cités, le Mont Saint-Michel est désormais aussi associé aux abbayes de La Trinité de Fécamp, Saint-Bénigne de Dijon, Saint-Gorgon de Gorze, Saint-Arnoul de Metz, Saint-Èvre de Toul, Saint-Faron de Meaux, Saint-Michel de Tonnerre, Saint-Pierre de Bèze, Saint-Vivant de Vergy et Fruttuaria119. Plusieurs disciples de Guillaume de Volpiano, formés à Saint-Bénigne de Dijon, à La Trinité de Fécamp et à Fruttuaria, deviennent d’ailleurs abbés du Mont Saint-Michel des années 1020 aux années 1050 : Thierry (1023-1027), Suppon (1033-v. 1048) et Raoul (v. 1048-1058). Ces associations spirituelles expliquent pourquoi le cursus liturgique hérité de Saint-Bénigne de Dijon et de La Trinité de Fécamp a été mis en place au Mont Saint-Michel, tout en étant adapté à l’usage local préexistant120.
53Après la conquête de l’Angleterre en 1066 par Guillaume le Conquérant, et surtout à partir des années 1070, des liens sont créés avec plusieurs établissements anglais : Saint-Pierre de Cerne, Saint-Pierre de Hyde, Saint-Augustin de Cantorbéry, Saint-Pierre de Gloucester, Saint-Pierre de Peterborough, Notre-Dame d’Abington, Notre-Dame de Glastonbury, Notre-Dame de Milton ou encore Saint-Barthélemy de Crowland. Plusieurs moines du Mont Saint-Michel ont même dirigé certains de ces établissements121.
54Entre la fin du XIIe siècle et le XIIIe siècle, les moines du Mont Saint-Michel entretiennent des liens privilégiés avec des monastères situés en Normandie (La Trinité de Fécamp, Saint-Étienne de Caen, Notre-Dame du Bec, Saint-Pierre de Jumièges, Saint-Wandrille et Saint-Sauveur-le-Vicomte), en Bretagne (Saint-Sauveur de Redon et Saint-Melaine de Rennes) et dans le Maine (Notre-Dame d’Évron et la Couture du Mans), ainsi qu’avec Saint-Bavon de Gand en Flandre, Saint-Bénigne de Dijon en Bourgogne et Marmoutier en Anjou. Nous trouvons en effet des moines associés provenant de ces différentes abbayes dans le nécrologe* copié entre 1207 et 1220122.
55À partir du XIIIe siècle, les commémorations individuelles de moines associés sont progressivement remplacées par une commémoration collective annuelle célébrée à une date fixe pour l’ensemble de la communauté associée, en particulier pour les monastères géographiquement éloignés. Des commémorations collectives annuelles sont d’abord ajoutées dans le nécrologe montois pour les abbayes de Saint-Pierre de Gloucester (3 mars), Saint-Jean-Baptiste de Colchester (29 mars), Saint-Jouin de Marnes (1er juin), Saint-Bénigne de Dijon (5 juin), Saint-Pierre de Bath (16 juin) et Saint-Médard de Soissons (5 juillet)123, puis cette tendance finira par s’imposer à l’ensemble des communautés associées.
56À partir des informations recueillies grâce à la documentation nécrologique et confraternelle de l’abbaye du Mont Saint-Michel et de ses monastères associés, il est possible de représenter le réseau de confraternité médiéval de l’abbaye du Mont Saint-Michel de la manière suivante124 :
Figure 1 – Carte du réseau de confraternité du Mont Saint-Michel

57Les liens de confraternité tissés par l’abbaye du Mont Saint-Michel à partir du Xe siècle avec un grand nombre d’abbayes coïncident en partie avec des réseaux d’échanges liturgiques mis en évidence au cours du XXe siècle par plusieurs auteurs, qui mettent en relation le Mont Saint-Michel avec Saint-Bénigne de Dijon et des abbayes concernées par la réforme de Guillaume de Volpiano. Ce réseau d’échanges a été révélé par l’analyse de plusieurs séries de pièces : répons prolixes de l’office et versets alléluiatiques de la messe dont le choix ainsi que la position dans la série sont caractéristiques d’usages ou de groupes d’usages. En 1975, dom René-Jean Hesbert présenta dans le Corpus Antiphonalium Officii des groupes d’usages formés à l’étude des quarante-huit répons prolixes des quatre dimanches de l’Avent : l’examen du bréviaire Avranches, Bibl. patr., ms 39 (cf. tableau 8) le conduit à inclure le Mont Saint-Michel dans le groupe dit de « Saint-Bénigne », dont il pense que l’abbaye de Dijon constitue la tête ; figurent également dans ce groupe les abbayes de Conches, Evesham, Fécamp, Jumièges, San Martino delle Scale, Saint-Bénigne, Saint-Évroult, Saint-Germain-des-Prés, Saint-Jacut-de-la-Mer, Saint-Méen, Troarn et Winchcombe125. Notons une variante montoise dans le choix du cinquième répons du premier dimanche de l’Avent par rapport à la liste de référence du groupe II ou groupe de Saint-Bénigne établie par dom Hesbert. En 1980, David Hiley, se fondant sur la méthode développée par Gabriel Beyssac pour l’identification des missels, étudie des listes de versets alléluiatiques des vingt-cinq dimanches suivant la Pentecôte : il avança l’hypothèse que la série partagée par les abbayes anglo-normandes du Mont Saint-Michel (cf. tableau 10), de Fécamp, Jumièges, Saint-Évroult, Westminster et Abingdon a pour origine deux listes successives de Saint-Bénigne de Dijon, dont elle donnerait les versets dans un ordre sensiblement différent126. En 1993, Knud Ottosen présenta ses travaux sur les neuf répons prolixes de l’office des morts, dans lesquels il rapproche le groupe dit « 90-32-57 » (dont le nom évoque les quatrième, cinquième et sixième répons de l’office) de l’abbaye de Cluny et de la réforme de Guillaume de Volpiano. La série du Mont Saint-Michel (cf. tableau 9) appartient à ce groupe, et s’avère identique aux variantes de deux témoins de Cluny et d’un sous-groupe constitué de nombreux usages européens parmi lesquels ceux de Saint-Bénigne de Dijon et d’abbayes anglo-normandes comme Jumièges, Fécamp, Troarn, Saint-Ouen de Rouen, Norwich, Evesham ou Winchcombe127. En s’appuyant sur la circulation des moines et sur l’origine des abbés réformateurs128, une vue globale des résultats acquis lors de ces différents travaux a été récemment présentée dans le cadre d’une enquête plus large sur la circulation des livres et des textes liturgiques dans l’espace anglo-normand en contexte de fondation, de restauration et de réforme d’établissements religieux du Xe au XIIe siècle129.
58Malgré la filiation liturgique du Mont Saint-Michel avec Saint-Bénigne, nous constatons, dans les différences liturgiques qui distinguent le cursus et le cérémonial de ces deux usages, un phénomène d’adaptation de la réforme de Guillaume de Volpiano à des coutumes locales.
Tableau 8 – Liste des répons prolixes des dimanches de l’Avent
Dimanches | Répons | Incipit | CAO V | CAO IV |
---|---|---|---|---|
Premier dimanche de l’Avent | R1 | Aspiciens a longe | 11 | 6129 |
R2 | Aspiciebam in uisu noctis | 12 | 6128 | |
R3 | Missus est Gabriel | 13 | 7170 | |
R4 | Aue Maria… Spiritus | 14 | 6157 | |
R5 | Saluatorem expectamus Dominum | 15 | 7562 | |
R6 | Audite uerbum Domini gentes | 16 | 6149 | |
R7 | Ecce uirgo concipiet | 17 | 6620 | |
R8 | Letentur celi et exultet | 19 | 7068 | |
R9 | Obsecro Domine mitte | 18 | 7305 | |
R10 | Leua Ierusalem oculos | 64 | 7085 | |
R11 | Confortamini manus fatigate | 61 | cf. 6321 | |
R12 | Erumpant montes iocunditatem | 80 | 6672 | |
Deuxième dimanche | R1 | Ierusalem cito ueniet | 21 | 7031 |
R2 | Ecce Dominus ueniet et omnes sancti eius | 22 | 6586 | |
R3 | Ierusalem surge et sta | 23 | 7034 | |
R4 | Ciuitas Ierusalem noli flere | 24 | 6290 | |
R5 | Ecce ueniet Dominus protector | 25 | 6613 | |
R6 | Sicut mater consolatur | 26 | 7660 | |
R7 | Ierusalem plantabis uineam | 27 | 7033 | |
R8 | Egredietur Dominus de Samaria | 28 | 6639 | |
R9 | Alieni non transibunt | 62 | 6066 | |
R10 | Montes Israel ramos uestros | 60 | 7177 | |
R11 | Ecce Dominus ueniet cum splendore | 72 | 6585 | |
R12 | Rex noster adueniet Christus | 29 | 7547 | |
Troisième dimanche | R1 | Ecce apparebit Dominus super nubem | 31 | 6578 |
R2 | Bethleem ciuitas Dei | 32 | 6254 | |
R3 | Qui uenturus est | 33 | 7485 | |
R4 | Suscipe uerbum uirgo Maria | 34 | 7744 | |
R5 | Egypte noli flere | 35 | 6056 | |
R6 | Prope est ut ueniat tempus eius | 36 | 7438 | |
R7 | Descendet Dominus sicut pluuia | 37 | 6408 | |
R8 | Ecce radix Iesse | 39 | 6606 | |
R9 | Docebit nos Dominus uias suas | 70 | 6481 | |
R10 | Veni Domine et noli tardare | 38 | 7824 | |
R11 | Festina ne tardaueris | 92 | 6728 | |
R12 | Ecce Dominus ueniet ut saluos nos faciat | 82 | cf. 6587 | |
Quatrième dimanche | R1 | Canite tuba in Syon uocate | 41 | 6265 |
R2 | Paratus esto Israel | 94 | cf. 7351 | |
R3 | Me oportet minui | 44 | 7137 | |
R4 | Non auferetur sceptrum de Iuda | 43 | 7224 | |
R5 | Ecce iam ueniet plenitudo | 45 | 6596 | |
R6 | Virgo Israel reuertere | 46 | 7903 | |
R7 | Iuraui dicit Dominus | 47 | 7045 | |
R8 | Non discedimus a te uiuificabis | 48 | 7227 | |
R9 | Intuemini quantus sit | 49 | 6983 | |
R10 | Ecce ab Austro | 73 | 6570 | |
R11 | Radix Iesse qui exsurget | 59 | 7508 | |
R12 | Nascetur nobis paruulus | 91 | 7195 |
Sources : Avranches, Bibl. patr., ms 39 (ff. 33v-67r) ; Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1 (ff. 77v-92v)
Tableau 9 – Liste des répons prolixes de l’office des morts
Répons | Incipit | Ottosen130 | CAO IV |
R 1 | Credo quod redemptor meus | 14 | 6348 |
R 2 | Qui Lazarum resuscitasti | 72 | 7477 |
R 3 | Domine quando ueneris | 24 | 6507 |
R 4 | Subuenite sancti Dei | 90 | 7716 |
R 5 | Heu mihi Domine | 32 | cf. 6811 |
R 6 | Ne recorderis peccata mea | 57 | 7209 |
R 7 | Peccantem me cotidie | 68 | 7368 |
R 8 | Domine secundum actum meum | 28 | 6512 |
R 9 | Memento mei Deus | 46 | 7143 |
Sources : Avranches, Bibl. patr., ms 39 (ff. 20r-20v) ; Avranches, Bibl. patr., ms 168 (ff. 93v-97v) ; Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1 (ff. 69v-71r)
Tableau 10 – Liste des versets alléluiatiques des dimanches suivant la Pentecôte
Dimanches | Incipit du verset | Source textuelle |
Premier dimanche après l’octave de la Pentecôte | Verba mea auribus | Ps 5, 2 |
Deuxième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Laudate Dominum omnes gentes | Ps 116, 1 |
Troisième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Dextera Dei fecit uirtutem | Ps 117, 16 |
Quatrième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Lauda anima mea Dominum | Ps 145, 2 |
Cinquième dimanche après l’octave de la Pentecôte | In te Domine speraui | Ps 70, 1 |
Sixième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Confitemini Domino et inuocate | Ps 104, 1 |
Septième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Te decet hymnus Deus | Ps 64, 2 |
Huitième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Venite exultemus Domino | Ps 94, 1 |
Neuvième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Diligam te Domine | Ps 17, 2-3 |
Dixième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Domine in uirtute | Ps 20, 2 |
Onzième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Qui sanat contritos | Ps 146, 3 |
Douzième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Qui timent Dominum | Ps 113, 19 |
Treizième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Timebunt gentes nomen tuum | Ps 101, 16 |
Quatorzième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Exultate Deo adiutori | Ps 80, 2-3 |
Quinzième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Quoniam Deus magnus | Ps 94, 3 |
Seizième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Qui posuit fines | Ps 147, 3 |
Dix-septième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Paratum cor meum | Ps 107, 2 |
Dix-huitième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Omnes gentes plaudite | Ps 46, 2 |
Dix-neuvième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Attendite popule meus | Ps 77, 1 |
Vingtième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Domine Deus salutis | Ps 87, 2 |
Vingt-et-unième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Deus iudex iustus | Ps 7, 12 |
Vingt-deuxième dimanche après l’octave de la Pentecôte | De profundis clamaui | Ps 129, 1 |
Vingt-troisième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Domine refugium factus es | Ps 89, 1 |
Vingt-quatrième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Domine Deus meus in te speraui | Ps 7, 2 |
Vingt-cinquième dimanche après l’octave de la Pentecôte | Benedictus es Domine | Dn 3, 52 |
Source : Avranches, Bibl. patr., ms 42 (ff. 115v-135r)
Le sanctoral du Mont Saint-Michel
59Le sanctoral du Mont Saint-Michel a été constitué à partir de plusieurs fonds131. La majorité de ses fêtes proviennent du sacramentaire grégorien ainsi que du sacramentaire gélasien, et d’ajouts tardifs à ces fonds de fêtes communs à de très nombreux usages. Nous discernons également l’existence d’un fonds issu de la province ecclésiastique de Rouen, composé des fêtes des saints Laumer, abbé de Corbion (19 janv.), Honorine, martyre* (27 févr.), Aubert, évêque d’Avranches (18 juin), Leufroy, abbé dans le diocèse d’Évreux (21 juin), Berthevin, martyr (11 juill.), Wandrille, abbé de Fontenelle (22 juill.), Taurin, évêque d’Évreux (11 août), Philibert, abbé de Jumièges (20 août), Ouen, évêque de Rouen (24 août), Paterne, évêque d’Avranches (23 sept.) et Romain, évêque de Rouen (23 oct.) – auxquelles nous pouvons ajouter la fête de la dédicace de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel (16 oct.), seule fête véritablement propre à l’abbaye. Remarquons la célébration de la fête de la Visitation de la Vierge Marie le 1er avril, à la même date que dans le diocèse d’Avranches132.
60Nous étudions dans le tableau suivant (cf. tableau 11) l’origine des fêtes du sanctoral montois, relevées dans les calendriers de l’abbaye : les saints normands sont présentés en caractères gras. Les fêtes du Sacramentarium Gregorianum Hadrianum sont suivies de l’abréviation « Gr » ; elles sont suivies de l’abréviation « An » lorsqu’elles apparaissent dans le supplément d’Aniane133. Les fêtes du sacramentaire gélasien ont été relevées dans deux de ses témoins : dans le sacramentaire de Gellone (Paris, BnF, ms lat. 12048), et sont alors associées à l’abréviation « Ge »134, et dans le sacramentaire 348 de la bibliothèque de l’abbaye de Saint-Gall, en utilisant l’abréviation « SG »135. Les fêtes ajoutées tardivement au fonds des fêtes universelles sont signalées par l’abréviation « Fc ».
Tableau 11 – Calendrier du Mont Saint-Michel (sanctoral)
Date | Fêtes | Sacramentaires |
2 janv. | Octave d’Étienne | Fc |
3 janv. | Octave de Jean | Fc |
4 janv. | Octave des Saints-Innocents | Fc |
13 janv. | Hilaire, évêque de Poitiers | Fc |
14 janv. | Félix in Pincis, prêtre de Nole | Gr 19 ; An 1527 ; Ge 21 ; SG 19 |
15 janv. | Maur, abbé de Glanfeuil | Fc |
16 janv. | Marcel I, pape et martyr | Gr 20 ; An 1529 ; Ge 23 ; SG 21 |
17 janv. | Antoine, ermite | Fc |
Sulpice, évêque de Bourges | Fc | |
18 janv. | Prisque, vierge et martyre | Gr 21 ; Ge 25 ; SG 22 |
19 janv. | Laumer, abbé de Corbion | |
20 janv. | Fabien, pape, et Sébastien, martyrs | Gr 22-23 ; An 1530 (Sébastien) ; Ge 27-28 ; SG 24-25 |
21 janv. | Agnès, vierge et martyre | Gr 24 ; An 1531 ; Ge 29 ; SG 26 |
22 janv. | Vincent, diacre et martyr | Gr 25 ; An 1532 ; Ge 30 ; SG 27 |
23 janv. | Émérentienne, vierge et martyre | Ge 32 ; SG 29 |
25 janv. | Conversion de Paul, apôtre | An 1535 ; SG 31 |
Priest, évêque de Clermont et martyr | An 1534 ; Ge 33 ; SG 30 | |
26 janv. | Polycarpe, évêque de Smyrne et martyr | Fc |
27 janv. | Julien, évêque du Mans | Fc |
28 janv. | Agnès, vierge et martyre, Secundo | Gr 26 ; Ge 34 ; SG 32 |
1 fév. | Brigitte, abbesse de Kildare | Fc |
2 fév. | Purification de la Vierge Marie | An 1537 ; Gr 27 |
3 fév. | Blaise, évêque de Sébaste et martyr | Fc |
5 fév. | Agathe, vierge et martyre | Gr 28 ; An 1538 ; Ge 36 ; SG 35 |
6 fév. | Dorothée, vierge et martyre | Fc |
9 fév. | Apolline, vierge et martyre | Fc |
10 fév. | Scholastique de Nursie, moniale | Fc |
14 fév. | Valentin, évêque de Terni et martyr | Gr 29 ; Ge 41 ; SG 40 |
22 fév. | Chaire de Pierre | An 1541 ; Ge 43 ; SG 42 |
24 fév. | Matthias, apôtre | Fc |
27 févr. | Honorine, vierge et martyre à Lillebonne | |
1 mars | Aubin, évêque d’Angers | Fc |
12 mars | Grégoire I, pape | Gr 30 ; An 1542 ; Ge 45 ; SG 44 |
19 mars | Joseph, époux de la Vierge Marie | Fc |
21 mars | Benoît de Nursie, abbé | Fc |
25 mars | Annonciation | Gr 31 ; An 1598 ; Ge 124 ; SG 111 |
1 avr. | Visitation de la Vierge Marie | Fc |
4 avr. | Ambroise, évêque de Milan | Fc |
14 avr. | Tiburce, Valérien et Maxime, martyrs | Gr 98 ; An 1601 ; Ge 128 ; SG 115 |
23 avr. | Georges, martyr | Gr 99 ; An 1603 ; Ge 130 ; SG 117 |
25 avr. | Marc, évangéliste | Fc |
26 avr. | Marcellin, pape | Fc |
28 avr. | Vital de Ravenne, martyr | Gr 101 ; Ge 137 ; SG 120 |
1 mai | Philippe et Jacques, apôtres | Gr 102 ; An 1608 ; Ge 139 ; SG 122 |
2 mai | Athanase, évêque d’Alexandrie | Fc |
3 mai | Invention de la sainte Croix | An 1609 ; Ge 142 ; SG 125 |
Alexandre I, pape, et ses compagnons, martyrs | Gr 103 ; Ge 141 ; SG 124 | |
6 mai | Jean devant la Porte Latine | Gr 104 ; Ge 144 ; SG 127 |
8 mai | Apparition de Michel sur le Mont Gargan | Fc |
9 mai | Translation de Nicolas, évêque de Myre | Fc |
10 mai | Gordien et Épimaque, martyrs | Gr 105 ; Ge 145 ; SG 128 |
12 mai | Nérée et Achillée, martyrs | An 1611 ; Ge 146 ; SG 129 |
Pancrace, martyr | Gr 106 ; Ge 147 ; SG 129 | |
20 mai | Basile, vierge et martyre | |
25 mai | Urbain I, pape et martyr | Gr 109 ; Ge 152 ; SG 134 |
28 mai | Chéron, martyr | |
1 juin | Nicomède (dédicace), prêtre et martyr | Gr 119 ; Ge 163 ; SG 145 |
2 juin | Marcellin et Pierre, martyrs | Gr 120 ; An 1622 ; Ge 164 ; SG 146 |
8 juin | Médard, évêque de Noyon | Fc |
9 juin | Prime et Félicien, martyrs | Ge 166 ; SG 148 |
11 juin | Barnabé, apôtre | Fc |
12 juin | Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire, martyrs | Ge 167 ; SG 149 |
15 juin | Guy, martyr | Ge 174 ; SG 156 |
Modeste et Crescence, martyrs | Fc | |
16 juin | Cyr et Julitte, martyrs | Fc |
18 juin | Aubert, évêque d’Avranches | |
Marc et Marcellien, martyrs | Gr 121 ; Ge 175 ; SG 157 | |
19 juin | Gervais et Protais, martyrs | Gr 122 ; An 1627 ; Ge 177 ; SG 159 |
21 juin | Leufroy, abbé dans le diocèse d’Évreux | |
23 juin | Vigile de Jean-Baptiste | Gr 123 ; An 1629 ; Ge 179 ; SG 161 |
24 juin | Jean-Baptiste, prophète | Gr 124-125 ; An 1630 ; Ge 180-181 ; SG 162 |
25 juin | Translation d’Éloi, évêque de Noyon | Fc |
Octave d’Aubert | ||
26 juin | Jean et Paul, martyrs | Gr 126 ; An 1631 ; Ge 183 ; SG 165 |
28 juin | Léon, pape | Gr 127 |
Vigile de Pierre et Paul | Gr 128 ; Ge 185 ; SG 167 | |
29 juin | Pierre et Paul, apôtres | Gr 129 ; An 1633 ; Ge 186 ; SG 168 |
30 juin | Commémoraison de Paul, apôtre | Gr 130 ; Ge 187 ; SG 170 |
Martial, évêque de Limoges | Fc | |
1 juill. | Octave de Jean-Baptiste | Fc |
2 juill. | Procès et Martinien, martyrs | Gr 132 ; Ge 188 ; SG 171 |
4 juill. | Translation de Martin, évêque de Tours | Fc |
6 juill. | Octave de Pierre et Paul | Gr 131 ; Ge 190 ; SG 173 |
10 juill. | Les Sept frères, martyrs | Gr 133 ; An 1635 ; Ge 191 ; SG 174 |
11 juill. | Translation de Benoît de Nursie, abbé | An 1637 ; Ge 193-194 ; SG 176 |
Berthevin, martyr | ||
18 juill. | Arnoul des Yvelines, évêque et martyr | |
Octave de Benoît | ||
20 juill. | Marguerite, vierge et martyre | Fc |
21 juill. | Praxède, vierge | Fc |
22 juill. | Marie-Madeleine, sainte femme | Fc |
Wandrille, abbé de Fontenelle | ||
23 juill. | Apollinaire, évêque de Ravenne et martyr | Fc |
24 juill. | Vigile de Jacques | Fc |
25 juill. | Jacques le Majeur, apôtre | An 1640 ; Ge 196 ; SG 179 |
Christophe, martyr | Fc | |
Cucufa, martyr | Fc | |
26 juill. | Anne, mère de la Vierge Marie | Fc |
27 juill. | Sept dormants, martyrs | |
28 juill. | Samson, évêque de Dol | |
Pantaléon, martyr | Fc | |
29 juill. | Félix, Simplice, Faustin et Béatrice, martyrs | Gr 134 ; Ge 198-199 ; SG 180-181 |
30 juill. | Abdon et Sennen, martyrs | Gr 135 ; An 1641 ; Ge 200 ; SG 182 |
31 juill. | Germain, évêque d’Auxerre | Fc |
1 août | Saint Pierre aux Liens | Gr 136 ; Ge 202 ; SG 184 |
Eusèbe, évêque de Verceil | ||
Maccabées, martyrs | An 1643 ; Ge 202 ; SG 184 | |
2 août | Étienne, pape et martyr | Gr 137 ; Ge 203 ; SG 185 |
3 août | Invention d’Étienne, diacre et protomartyr | Fc |
6 août | Sixte II, pape et martyr | Gr 138 ; An 1644 ; Ge 204 ; SG 186 |
Félicissime et Agapit, diacres et martyrs | Gr 139 ; Ge 205 ; SG 187 | |
7 août | Donat, évêque d’Arezzo et martyr | Ge 206 ; SG 188 |
8 août | Cyriaque, diacre et martyr | Gr 140 ; Ge 207 ; SG 190 |
Large et Smaragde, martyrs | Fc | |
9 août | Romain de Rome, martyr | Fc |
Vigile de Laurent | Gr 141 ; An 1646 ; Ge 208 ; SG 191 | |
10 août | Laurent, diacre et martyr | Gr 142-143 ; An 1647 ; Ge 209-210 ; SG 192-193 |
11 août | Tiburce, martyr | Gr 144 ; An 1648 ; Ge 211 ; SG 194 |
Taurin, évêque d’Évreux | ||
Suzanne, vierge et martyre | Fc | |
13 août | Hippolyte, martyr | Gr 145 ; An 1649 ; Ge 212 ; SG 195 |
14 août | Eusèbe, prêtre de Rome | Gr 146 ; An 1651 ; Ge 214 ; SG 197 |
Vigile de l’Assomption | Gr 147 ; Ge 215 ; SG 198 | |
15 août | Assomption de la Vierge Marie | Gr 148-149 ; An 1652 ; Ge 216 ; SG 199 |
16 août | Arnoul, évêque de Metz | |
17 août | Octave de Laurent | An 1653 ; Ge 217 ; SG 200 |
18 août | Agapit, martyr | Gr 150 ; Ge 218 ; SG 201 |
20 août | Philibert, abbé de Jumièges puis de Noirmoutier | |
22 août | Timothée d’Antioche, martyr | Gr 151 ; Ge 220 ; SG 203 |
Symphorien, martyr | Fc | |
Octave de l’Assomption | Fc | |
23 août | Timothée de Reims et Apollinaire, martyrs | Fc |
Vigile de Barthélemy | Fc | |
24 août | Barthélemy, apôtre | An 1656 ; Ge 223 ; SG 205 |
Ouen, évêque de Rouen | ||
25 août | Louis, roi de France | Fc |
Genès, martyr | Fc | |
27 août | Rufus, martyr | An 1657 ; Ge 224 ; SG 206 |
28 août | Augustin, évêque d’Hippone | An 1659 ; Ge 225 |
Hermès, martyr | Gr 152 ; An 1658 ; Ge 226 ; SG 207 | |
Julien de Brioude, martyr | Fc | |
29 août | Décollation de Jean-Baptiste, prophète | An 1661 ; Ge 229 ; SG 210 |
Sabine, martyre | Gr 153 ; Ge 228 ; SG 209 | |
30 août | Félix et Audacte, martyrs | Gr 154 ; Ge 230 ; SG 211 |
1 sept. | Gilles, ermite | Fc |
Prisque, martyr | An 1662 ; Ge 231 ; SG 212 | |
Victeur, évêque du Mans | ||
3 sept. | Ordination de Grégoire I, pape | |
8 sept. | Nativité de la Vierge Marie | Gr 155-156 ; An 1664 ; Ge 233 ; SG 214 |
Adrien, martyr | Ge 233 ; SG 214 | |
9 sept. | Gorgon, martyr | An 1665 ; Ge 234 ; SG 215 |
11 sept. | Prote et Hyacinthe, martyrs | Gr 157 ; Ge 235 ; SG 216 |
13 sept. | Maurille, évêque d’Angers | |
14 sept. | Exaltation de la sainte Croix | Gr 159 ; An 1667 ; Ge 237 ; SG 218 |
Corneille, pape, et Cyprien, évêque de Carthage, martyrs | Gr 158 ; An 1668 ; Ge 238 ; SG 219-220 | |
15 sept. | Nicomède, prêtre et martyr | Gr 160 ; Ge 240 ; SG 221 |
Octave de la Nativité de la Vierge Marie | Fc | |
16 sept. | Euphémie, vierge et martyre | Gr 161 ; Ge 241 ; SG 222 |
Lucie de Rome et Géminien, martyrs | Gr 162 ; Ge 242 ; SG 223 | |
17 sept. | Lambert, évêque de Maastricht et martyr | Fc |
20 sept. | Vigile de Matthieu | Ge 244 ; SG 225 |
21 sept. | Matthieu, apôtre et évangéliste | An 1671 ; Ge 245 ; SG 226 |
22 sept. | Maurice et ses compagnons, soldats et martyrs | Fc |
23 sept. | Paterne, évêque d’Avranches | |
27 sept. | Côme et Damien, martyrs | Gr 168 ; An 1676 ; Ge 250 ; SG 231 |
28 sept. | Vigile de Michel | |
29 sept. | Michel, archange | Gr 169 ; An 1677 ; Ge 251 ; SG 232 |
30 sept. | Jérôme, prêtre | Ge 252 |
1 oct. | Remi, archevêque de Reims | Fc |
Piat, prêtre et martyr | ||
2 oct. | Léger, évêque d’Autun et martyr | Fc |
4 oct. | François d’Assise, franciscain | Fc |
6 oct. | Foy, martyre | Fc |
Caprais, martyr | ||
Octave de Michel | ||
7 oct. | Marc, pape | Gr 170 ; Ge 254 ; SG 234 |
9 oct. | Denis, évêque de Paris, et ses compagnons, martyrs | Fc |
11 oct. | Nicaise et ses compagnons, martyrs | |
13 oct. | Géraud, comte d’Aurillac | |
14 oct. | Calixte, pape et martyr | Gr 171 ; Ge 257 ; SG 237 |
15 oct. | Basle, ermite | |
Vigile de la dédicace de l’église du Mont Saint-Michel | ||
16 oct. | Dédicace de l’église du Mont Saint-Michel | |
18 oct. | Luc, évangéliste | An 1681 ; Ge 259 ; SG 239 |
23 oct. | Romain, évêque de Rouen | |
Octave de la dédicace du Mont Saint-Michel | ||
25 oct. | Crépin et Crépinien, martyrs | Fc |
27 oct. | Vigile de Simon et Jude | An 1683 ; Ge 261 ; SG 241 |
28 oct. | Simon et Jude, apôtres | An 1684 ; Ge 262 ; SG 242 |
31 oct. | Quentin, martyr | Fc |
Vigile de Toussaint | Fc | |
1 nov. | Toussaint | Fc |
Eustache, martyr | ||
Bénigne, martyr | ||
2 nov. | Défunts | Fc |
6 nov. | Léonard, ermite | Fc |
Melaine, évêque de Rennes | ||
8 nov. | Quatre couronnés, martyrs | Gr 174 ; An 1687 ; Ge 266 ; SG 246 |
9 nov. | Théodore, martyr | Gr 175 ; Ge 267 ; SG 247 |
11 nov. | Martin, évêque de Tours | Gr 177 ; An 1688 ; Ge 269 ; SG 249 |
Ménas, martyr | Gr 176 ; Ge 268 ; SG 248 | |
13 nov. | Brice, évêque de Tours | Fc |
15 nov. | Malo, évêque d’Aleth | |
18 nov. | Octave de Martin | |
21 nov. | Colomban, abbé de Luxeuil et de Bobbio | Fc |
22 nov. | Cécile, vierge et martyre | Gr 178 ; An 1692 ; Ge 273 ; SG 254 |
23 nov. | Clément, pape et martyr | Gr 179 ; An 1693 ; Ge 274 ; SG 255 |
Félicité, veuve et martyre | Gr 180 ; Ge 275 ; SG 256 | |
24 nov. | Chrysogone, martyr | Gr 181 ; An 1694 ; Ge 276 ; SG 257 |
25 nov. | Catherine, vierge et martyre | Fc |
29 nov. | Saturnin, martyr | Gr 182 ; An 1696 ; Ge 278 ; SG 259 |
Vigile d’André | Gr 183 ; An 1697 ; Ge 279 ; SG 260 | |
30 nov. | André, apôtre | Gr 184 ; An 1698 ; Ge 280 ; SG 261 |
1 déc. | Chrysante et Daria, martyrs | SG 259 |
Éloi, évêque de Noyon | Fc | |
4 déc. | Barbe, vierge et martyre | Fc |
6 déc. | Nicolas, évêque de Myre | Fc |
7 déc. | Ordination d’Ambroise, évêque de Milan | Fc |
Octave d’André | Ge 286 ; SG 267 | |
8 déc. | Conception de la Vierge Marie | Fc |
11 déc. | Damase, pape | Ge 287 ; SG 268 |
13 déc. | Lucie de Syracuse, vierge et martyre | Gr 187 ; Ge 289 ; SG 270 |
20 déc. | Vigile de Thomas | Fc |
21 déc. | Thomas, apôtre | An 1709 ; Ge 295 ; SG 276 |
25 déc. | Anastasie, martyre | Gr 7 ; Ge 4 ; SG 3 |
26 déc. | Étienne, diacre et protomartyr | Gr 10 ; An 1518 ; Ge 7 ; SG 7 |
27 déc. | Jean, apôtre et évangéliste | Gr 11 ; An 1519 ; Ge 8 ; SG 8 |
28 déc. | Innocents, martyrs | Gr 12 ; An 1520 ; Ge 9 ; SG 9 |
29 déc. | Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry et martyr | Fc |
31 déc. | Sylvestre, pape | Gr 13 ; Ge 11 ; SG 11 |
61Le sacramentaire New York, Morgan Library and Museum, ms M.641, copié au XIe siècle, présente plusieurs fêtes de saints absentes des calendriers du Mont Saint-Michel, postérieurs au XIIIe siècle : Geneviève, vierge* (3 janv.), Hélène, impératrice (s.d. en fév. et 18 août), Vital, martyr (14 févr.), Félicule, martyre (14 févr.), Zénon, martyr (14 févr.), Félicité, martyre (7 mars), Perpétue, martyre (7 mars), Juvenal, évêque de Narni (3 mai), Gangolf, martyr (11 mai), Maïeul de Cluny, abbé (11 mai), Nazaire, martyr (28 juill.), Celse, martyr (28 juill.), Magne, évêque d’Anagni et martyr (19 août), Sixte, évêque de Soissons et de Reims (s.d. en sept.), Sinice, évêque de Soissons et de Reims (s.d. en sept.), Nivard, évêque de Reims (s.d. en sept.), la translation de Germain, évêque d’Auxerre (1er oct.), Vaast, évêque d’Arras (1er oct.), Bavon, ermite (1er oct.), Marcel, martyr (s.d. en oct.), Pardulphe, abbé (s.d. en oct.), Apulée, martyr (s.d. en oct.), Césaire, diacre et martyr (1er nov.), Colombe, vierge et martyre (31 déc. ; fête donnée, de première main, dans le seul calendrier du bréviaire Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1, f. 6v), Basile, évêque (31 déc.). Par ailleurs, ce sacramentaire fait précéder la fête de Benoît du 21 mars d’une vigile, et donne à plusieurs fêtes des dates différentes de celles relevées dans les calendriers, plus tardifs : Euphémie de Chalcédoine (13 avr.), Léger (3 oct.), Melaine (11 oct.), Ménas (10 nov.), Malo (14 nov.) et Lucie de Syracuse (12 déc.).
62Plusieurs fêtes furent ajoutées de seconde main au cours du XVe siècle dans le calendrier du bréviaire Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1, sans doute héritées d’un autre usage ou des dévotions de son propriétaire : les fêtes de Thibaut, évêque (14 mai), Claude, évêque (6 juin), Aignan, évêque (14 juin), des Dix mille martyrs (23 juin), d’Hélène, impératrice (18 août), Audomar, évêque (9 sept.), des Onze mille vierges, martyres (21 oct.) et de Theudère, abbé (29 oct.). Ce document est le seul calendrier montois à donner, de première main, sans mention de leçons, la fête du pape Léon le Grand en avril (9 avr. – à la place du 11 avr. ?). De même, le calendrier du collectaire Avranches, Bibl. patr., ms 215 est le seul calendrier montois à prescrire la fête de Guillaume, archevêque de Bourges (10 janv.) ; en outre, nous ne trouvons mention de la fête de Guillaume Pinchon, évêque de Saint-Brieuc, que dans le calendrier du manuscrit Avranches, Bibl. patr., 214 (29 juill.). Enfin, un saint confesseur, Théobard ou Théobald, n’apparaît que dans les calendriers des manuscrits Avranches, Bibl. patr., 214 et BnF, NAL 424 (1er juill.). Ces quatre calendriers ont été copiés aux XIVe et XVe siècles.
Organisation du catalogue et des notices
63Les notices présentées dans ce catalogue sont réparties en deux sections : la première est consacrée aux manuscrits, et la seconde aux fragments. Au sein de ces sections, les manuscrits sont classés par ordre alphabétique de lieu de conservation et par ordre numérique de cote : à chaque notice sont associés un numéro d’ordre (manuscrits) ou une lettre (fragments).
64Au sein des notices, une première section présente les parties principales du manuscrit136 et les additions – et, sous le titre de ces parties, les fêtes majeures ou locales relevées dans le temporal, le sanctoral et le commun des saints par une indication de folio et la transcription entre guillemets de la rubrique, ou la reconstitution entre crochets des rubriques absentes. Le texte des transcriptions restitue les graphies du manuscrit. Les sigles et abréviations de pièces et de répertoires utilisés sont développés en tête du volume : les oraisons ont généralement été identifiées grâce au Corpus orationum, et les pièces de chant le plus souvent à partir des volumes des Analecta hymnica et du Corpus antiphonalium officii. À cette première section succèdent la description codicologique du manuscrit, une note sur son histoire avec la mention de ses cotes anciennes, puis la citation de catalogues et des études qui lui sont consacrées.
65Les manuscrits présentés dans ce catalogue ont, pour certains, fait l’objet de descriptions détaillées dans des catalogues de bibliothèques et des répertoires de livres liturgiques : citons le répertoire des Sacramentaires et missels manuscrits des bibliothèques publiques de France de V. Leroquais (1924), où sont décrits le missel Avranches, Bibl. patr., ms 42 et le sacramentaire Rouen, Bibliothèque patrimoniale Villon, ms mm 15 (suppl. CGM 116), et le répertoire des Bréviaires manuscrits des bibliothèques publiques de France du même auteur (1932-1934, 5 vol.), où sont présentés le bréviaire Avranches, Bibl. patr., ms 39 et le bréviaire BnF, ms NAL 424. Nous renvoyons le lecteur à la bibliographie associée à chaque manuscrit dans les notices du catalogue ainsi qu’à la bibliographie générale présentée en fin de volume.
66Un cahier complémentaire d’illustrations présente l’évolution du système décoratif des manuscrits liturgiques montois, les types de notation musicale utilisés dans ces sources et diverses pièces décrites dans l’introduction (page de calendrier, litanies, fragment de bréviaire). Des références aux planches de ce cahier sont données à la fin des notices de manuscrits (abréviation : pl.).
Notes de bas de page
1Au sein du glossaire, les termes sont classés en trois catégories : I. Livres liturgiques, II. Termes de liturgie (1. Calendrier liturgique, 2. Pièces et offices liturgiques, 3. Divers), III. Associations de prières et réseaux.
2Missels (5), ordinaire (1), antiphonaires* (3), évangéliaires (8), pontifical* (1), lectionnaire (1), collectaires (2), bréviaires (2), homiliaire (1), martyrologe (1), processionnaux* (2), psautier* (1). Cf. S. Lecouteux, « Les calendriers et les litanies des saints dans les manuscrits liturgiques de l’abbaye bénédictine de La Trinité de Fécamp (XIe-XVIe siècles) », Revue bénédictine, 130 (1), 2020, p. 123-164.
3Missels (10), graduel*-séquentiaire*-tropaire* (1), épistolier* (1), évangéliaire (1), évangéliaires-collectaires (2), bréviaires (7), psautiers-hymnaires* (7), antiphonaire (1), lectionnaires (7), capitulaires*-collectaires (2), rituels (3), ordinaires (4). Cf. R.-J. Hesbert, « Les manuscrits liturgiques de Jumièges », in Jumièges. Congrès scientifique du XIIIe centenaire, Rouen, 10-12 juin 1954, t. II, Rouen, Impr. Lecerf, 1955, p. 855-872 ; O. Diard, Répertoire des manuscrits liturgiques en Haute-Normandie, t. I : Jumièges, vol. 1 : Sources fondamentales des offices (Xe-XVe siècle), Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2011, p. 35-46.
4Thèse de l’École nationale des Chartes soutenue en 1953, publiée dans la Revue Mabillon entre 1957 et 1962, puis réimprimée à deux reprises à l’identique et à titre posthume : G. Nortier, Les bibliothèques médiévales des abbayes bénédictines de Normandie, Caen, Caron et Cie, 1966 ; Paris, P. Lethielleux, 1971.
5F. Avril, « La décoration des manuscrits dans les abbayes bénédictines de Normandie aux XIe et XIIe siècles », thèse de l’École nationale des Chartes, Paris, 1963 (Position des thèses de l’École nationale des chartes, 1963, p. 21-28) ; « Notes sur quelques manuscrits bénédictins normands du XIe et du XIIe siècle », Mélanges d’archéologie et d’histoire, t. 76, 1964, p. 491-525 et t. 77, 1965, p. 209-248 ; « La décoration des manuscrits au Mont Saint-Michel (XIe-XIIe siècles) », in Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, t. II : Vie montoise et rayonnement intellectuel, R. Foreville (dir.), Paris, P. Lethielleux, 1967, p. 203-238 ; Manuscrits normands, XIe-XIIe siècles (exposition : Rouen, Musée des Beaux-Arts, février-mars 1975), Rouen, Musée des Beaux-Arts, 1975.
6Sur la bibliothèque de Fécamp, voir La bibliothèque et les archives de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp. Splendeur et dispersion des manuscrits et des chartes d’une prestigieuse abbaye bénédictine normande, t. I : La bibliothèque et les archives au Moyen Âge, S. Lecouteux, N. Leroux, O. Siab (dir.), Fécamp, Durand, 2021.
7Les manuscrits liturgiques de Jumièges ont été étudiés et décrits par Olivier Diard (Répertoire des manuscrits liturgiques en Haute-Normandie, t. I : Jumièges, vol. 1 : Sources fondamentales des offices…), mais une étude globale et détaillée du fonds médiéval de cette riche bibliothèque reste à mener. Jumièges est en quelque sorte la grande oubliée des grandes abbayes bénédictines normandes pour l’étude de son scriptorium et de sa bibliothèque, depuis les résultats provisoires obtenus par Geneviève Nortier et François Avril entre 1950 et 1975.
8S. Lecouteux, « Le scriptorium et la bibliothèque pendant la période ducale », in La bibliothèque et les archives de l’abbaye de la Sainte-Trinité de Fécamp…, t. I, p. 228-232.
9Nous conservons et connaissons à ce jour moins d’une vingtaine de manuscrits pour chacune d’elles.
10J.J.G. Alexander, Norman illumination at Mont St. Michel, 966-1100, Oxford, Clarendon Press, 1970.
11Projet EMMA du Mont Saint-Michel, retenu lors de l’appel à projet « Patrimoine écrit » 2018 du ministère de la Culture, porté par Laurianne Robinet pour le Centre de recherche sur la conservation (Museum national d’histoire naturelle, Centre national de la recherche scientifique et ministère de la Culture) et par Stéphane Lecouteux pour la Ville d’Avranches, le Pôle Document numérique de la Maison de recherche en sciences humaines (UAR 3486) et le Centre Michel de Boüard-CRAHAM (UMR 6273 – Université de Caen Normandie / CNRS).
12Les résultats de ces travaux seront publiés à partir de 2023 dans la revue Scriptorium et dans plusieurs autres revues spécialisées.
13T.N. Bisson, « The Scripts of Robert of Torigni : Some Notes of Conjectural History », Tabularia, 2019, http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tabularia/3938 ; B. Pohl, « Robert of Torigni’s “pragmatic literacy” : some theoretical considerations », Tabularia, 2022, http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tabularia/5576.
14Le Cartulaire historique du Mont Saint-Michel produit peu avant 1150 (Avranches, Bibl. patr., ms 210) et le manuscrit d’auteur de la Chronique universelle de Robert de Torigni (Avranches, Bibl. patr., ms 159) sont deux des plus célèbres et des rares manuscrits montois richement enluminés du XIIe siècle.
15Cet artiste a entièrement enluminé la grande bible gothique en deux volumes du Mont Saint-Michel (Avranches, Bibl. patr., ms 2 et ms 3), qui renferme au total 107 initiales enluminées (59 lettres historiées et 48 lettres ornées). On lui doit également le décor d’un missel (Avranches, Bibl. patr., ms 42), ainsi que les deux lettres ornées ouvrant un exemplaire des Livres des Rois accompagnés de la glose ordinaire (Avranches, Bibl. patr., ms 8).
16G. Nortier, Les bibliothèques médiévales…, p. 75.
17Plusieurs manuscrits montois aujourd’hui conservés à la Bibliothèque nationale de France, à la Bibliothèque universitaire de Leyde et à la Bibliothèque apostolique vaticane ont quitté le monastère durant cette période. Voir M. Bisson, « La bibliothèque du Mont Saint-Michel à la lumière des écrits mauristes », in Autour de la Bibliotheca bibliothecarum manuscriptorum nova : Bernard de Montfaucon, les mauristes et les bibliothèques de manuscrits médiévaux (Actes des journées d’études de Paris, 14-15 janvier 2016), J. Delmulle (dir.), à paraître ; M. Bisson, S. Lecouteux, « La dispersion moderne de la bibliothèque monastique du Mont Saint-Michel », in Autour de la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel. État des recherches sur l’ancienne bibliothèque monastique (Actes du colloque d’Avranches – Mont Saint-Michel, 5-7 septembre 2018), M. Bisson, S. Lecouteux (dir.), à paraître.
18Les inventaires de la bibliothèque du Mont Saint-Michel sont accessibles depuis la page « Bibliographie » de la Bibliothèque virtuelle du Mont Saint-Michel : https://emmsm.unicaen.fr/emmsm/bvmsm/bibliographie.html. Marie Bisson réalise actuellement leur édition critique pour la collection Thecae : https://www.unicaen.fr/services/puc/sources/thecae/accueil. Quatorze inventaires de l’ancienne bibliothèque du Mont Saint-Michel sont consultables dans le laboratoire ThecaeLab : https://thecaelab.unicaen.fr/msmlab/sommaire.html.
19Anselme Le Michel, aidé de Philibert Ourdin, dressa plusieurs catalogues et inventaires en 1639 ; il attribua aux manuscrits décrits une cote alphanumérique : le résultat de ses travaux figure dans les manuscrits Paris, BnF, lat. 13068 (ff. 310r-312r), Paris, BnF, lat. 13071 (ff. 107r-114v) et Paris, BnF, lat. 11777 (ff. 270r-273r). D’autres catalogues furent confectionnés au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, et deux d’entre eux (Paris, BnF, ms lat. 13074, ff. 51r-54r, et ms lat. 13069, ff. 216r-220v et 222r-223r) servirent de modèle à dom Bernard de Montfaucon pour la description des manuscrits du Mont Saint-Michel dans le deuxième tome de la Bibliotheca Bibliothecarum manuscriptorum nova publié en 1739 (p. 1356-1361). La cote attribuée aux manuscrits par dom Montfaucon est un nombre précédé du signe « n. », pour numéro.
20Certains livres ont été prêtés pour servir les grandes entreprises d’édition patristique des Mauristes : ainsi, les œuvres de saint Augustin ont été envoyées à Saint-Germain-des-Prés au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle, puis ont été restituées à leur abbaye d’origine ; les manuscrits en question conservent encore l’ex-libris montois apposé sur leurs premières pages au moment du prêt. Un autre volume, contenant les œuvres de saint Hilaire de Poitiers, a été prêté à l’abbaye de La Trinité de Vendôme, mais n’est jamais revenu au Mont Saint-Michel : il s’agit du manuscrit Vendôme, Bibl. patr., 189. Ce volume comporte lui aussi l’ex-libris montois.
21Le 19 février 1790, le prieur du Mont Saint-Michel, dom Maurice, remet son inventaire des biens mobiliers et immobiliers du monastère entre les mains des officiers du baillage d’Avranches. Ce procès-verbal formait un cahier de 24 pages encore conservé à la Bibliothèque municipale d’Avranches au début du XXe siècle, mais qui a depuis disparu. Il avait heureusement été étudié et décrit par Étienne Dupont avant sa disparition : É. Dupont, « Un inventaire du Mont-Saint-Michel 1789-1790 », Revue du Pays d’Aleth, n° 11, 1906, p. 205-208.
22Deux commissaires, venus du district d’Avranches, se sont rendus à l’abbaye du Mont Saint-Michel le 22 décembre 1791 et ont emporté dans des tonneaux tous les titres et papiers du chartrier et tous les ornements de la sacristie. Il semble que les livres de la bibliothèque furent également emportés à cette occasion.
23Voir à ce sujet E. Poulle, « Un Avranchinais pendant la Révolution », Revue de l’Avranchin et du Pays de Granville, t. 78, 2001, p. 353-395.
24Le « Catalogue des livres en dépôt à l’administration du district d’Avranches, et dont l’inventaire, sur des cartes, a été envoyé au comité d’instruction publique et rédigé par le citoyen Pierre François Pinot-Cocherie, commissaire nommé par les administrateurs du district » est conservé à la Bibliothèque patrimoniale d’Avranches sous la cote 246. L’inventaire des livres imprimés et manuscrits de la « Bibliothèque de l’abbaye du Mont Saint-Michel » figure aux ff. 105r-140v. Les ff. 105r à 133v ont été copiés entre juin et octobre 1795 par Bournhonet. Les ff. 133v à 140v ont été copiés par son successeur, dont nous ignorons le nom, en novembre 1795.
25Le cas du manuscrit Avranches, Bibl. patr., 213 est évoqué plus bas. Le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 40, un bréviaire volé le 19 octobre 1882 (cf. H. Omont, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. X, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1889, p. 21), pourrait correspondre à celui conservé à l’abbaye de Maredsous, en Belgique (la présence sur ce dernier manuscrit d’une ancienne cote 43, signalée par le chanoine Pigeon, joue en faveur de cette identification, mais d’autres éléments de la description matérielle et liturgique fournie par ce même auteur ne correspondent pas au bréviaire de Maredsous : voyez la notice de ce manuscrit).
26Louis Eugène de Castillon de Saint-Victor est nommé bibliothécaire de la Bibliothèque municipale d’Avranches en 1815. Avec son bibliothécaire-adjoint, François Bazire, ils dressent les catalogues des imprimés et des manuscrits de la bibliothèque en 1820 et 1821. Le catalogue de manuscrits, aujourd’hui perdu, a été édité en 1834 par le pseudo Maximilien Raoul (qui pourrait être l’un de ces deux bibliothécaires).
27Voici par exemple ce que dit Pinot-Cocherie, contemporain des faits, à ce sujet : « Les Vendéens avaient enlevé un très grand nombre des ouvrages dont ces bibliothèques étaient composées, mais il restait encore une quantité considérable de livres précieux, des éditions recherchées, des manuscrits anciens et très importants ».
28C’est peut-être le cas du manuscrit Paris, BnF, fr. 14963, contenant L’image du monde en vieux vers (cote de dom Le Michel : « K 4 » ; cote de dom Montfaucon : « n. 222 »), qui comporte la mention : « Ce livre m’a été donné par un ami de 47 ans ce 21 octobre 1805 » (f. 48).
29C. Laplatte, « J. Blouet – Les séminaires de Coutances et d’Avranches », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 24, n° 105, 1938, p. 494-497 ; J. Toussaint, « La réouverture du grand séminaire de Coutances au lendemain du Concordat », Revue de l’Avranchin, n° 261, 1969, p. 291-315. Lesplu-Dupré installe en 1810 un groupe d’ordinands venus du séminaire d’Avranches dans l’ancien couvent des Dominicains de Coutances.
30Voir H. Decaëns, M. Nortier, Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, t. IV : Bibliographie générale et sources, Paris, Lethielleux, 2001 ; R. Allen, « Unknown Copies of the Lost Charters of Le Mont Saint-Michel (11th-13th c.) : the Henry Chanteux collection at the Archives départementales du Calvados », Revue Mabillon, vol. 29, 2018, p. 45-82 ; M. Bisson, « Où sont les archives du Mont Saint-Michel ? », in Sur les pas de Lanfranc, du Bec à Caen. Recueil d’études en hommage à Véronique Gazeau, Cahier des Annales de Normandie, n° 37, 2018, p. 453-464.
31Voici la description complète de ce volume, donnée par Montfaucon : « In 8 numero 218. Liber de angelis et hominibus - Variae preces - Officium de angelis. Quaestiones de angelis. Item versus de sancto Michaele et de duobus montibus. - Commendatio hujus venerabilis loci qui dicitur unum de majoribus mirabilibus mundi. Pleraque metro edita. De gestis principum et miraculis de quibus magis habetur in antiquis libris de intus et chronicis. - Capitulum de sanctis reliquiis. Compositio facta anno 1236 inter capitulum Abrincense et abbatem et monachos Sancti Michaelis ».
32Voici la description donnée par Bourhonnet dans l’inventaire révolutionnaire de Pinot-Cocherie : « Theol(ogie) 1025 : Tractatus de angelis. 1 vol(ume) in 4°. Manusc(rit) ».
33Le manuscrit Avranches, Bibl. patr., ms 213 est en effet décrit dans le catalogue de la Bibliothèque d’Avranches édité par Léopold Delisle en 1872 (p. 529-532).
34Sur tout ceci, voir L. Delisle, « Notice sur la vie et les travaux de M. de Gerville », in Gerville. Études géographiques et historiques sur le département de la Manche, Cherbourg, Feuardent Libraire, 1854, p. xviii, xxxv-xxxvi et xxxviii. Sur l’abbé Demons, voir sa biographie dans l’Annuaire du département de la Manche, 10e année, 1838, p. 205.
35Voici la description complète du volume, par Anselme Le Michel (Paris, BnF, ms lat. 11777, f. 271r-271v) : « Notitia episcopatuum Europae / Tractatus de musica, incipit designatio monochordi / Prosa de sancto Auberto ; Johannis de Angli Architrienus, carmen Velificatus Athos, est impressus, ex quo in laudem urbis Parisiensis communiter citantur versus urbs Cyrrea viris [ac] libri 9 et Anticlaudianus Alani de Antiruffino, carmen auctoris mendico stylum, phalerasque poetae, carmen prolixum ». Voir aussi le manuscrit Paris, BnF, lat. 13068 (f. 310v, f. 311r). Voici la description de ce volume par Montfaucon : « In 4, numero 219. Tractatus de musica. Item prosa de sancto Audberto. Item Architrenius ad Walterium Rothomagensem archiepiscopum. - Anticlaudianus Alani de Antirufino, metro uterque editus ».
36Voici la description donnée par Bournhonet dans l’inventaire révolutionnaire de Pinot-Cocherie : « Sciences et arts 315 : Tractatus de musica et archit(renius) et antic(laudianus). 1 vol(ume) in 4°. Manusc(rit). parch(emin) ».
37Le commissaire-priseur d’Alençon a envoyé au ministère de la Culture une demande de certificat d’exportation le 2 janvier 2018 (réceptionnée le 5 janvier 2018). La vente, d’abord prévue le samedi 7 avril 2018, a été reportée une première fois au samedi 21 avril 2018, puis une seconde fois au samedi 5 mai 2018.
38Le Service du livre et de la lecture de la Direction générale des médias et des industries culturelles du ministère de la Culture a demandé le retrait du manuscrit de cette vente le 22 mars 2018, ainsi que sa restitution à l’État. Au sujet de cette vente, voir les articles de presse parus dans Ouest France le 8 mars 2018, La Manche libre le 24 mars 2018, Orne Hebdo le 29 mars 2018 et La Gazette de la Manche le 4 avril 2018.
39Les manuscrits Théologie 1419 et Théologie 1420 sont dits « Breviarium Romanum », et le manuscrit Théologie 172 : « Breviarium juxta consuetudinem romanae curiae ».
40Le manuscrit Théologie 582 est présenté comme un bréviaire d’hiver. Il correspond au manuscrit Avranches, Bibl. patr., 39.
41Contenant les homélies du Carême et les chroniques de Flodoard, le manuscrit Théologie 574 peut être identifié avec le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 130.
42Le manuscrit Théologie 916, décrit comme un sermonnaire contenant des « Sermones varii sancti Augustini », pourrait correspondre à l’homiliaire Avranches, Bibl. patr., ms 128.
43Les manuscrits Théologie 1432 et 1823 comprenaient, outre des homélies, des oraisons.
44Le manuscrit Théologie 724 contenant un martyrologe et la règle de saint Benoît, nous suggérons de l’identifier au martyrologe Avranches, Bibl. patr., ms 214.
45Le manuscrit Théologie 505 est décrit comme un missel du pape saint Grégoire : il correspond vraisemblablement au missel Avranches, Bibl. patr., ms 42.
46Le manuscrit Théologie 728, décrit comme « Missale abbreviatum », semble correspondre au sacramentaire Avranches, Bibl. patr., ms 41.
47Deux d’entre eux pourraient correspondre aux bréviaires à l’usage du Mont Saint-Michel qui ne sont plus conservés à Avranches : les manuscrits Paris, BnF, NAL 424 et Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, 16° / 1. Le troisième pourrait correspondre au manuscrit Avranches, Bibl. patr., 40, volé à Avranches le 19 octobre 1882.
48L’un d’eux correspond peut-être au missel Avranches, Bibl. patr., ms 43, à l’usage de Rennes.
49Dans sa règle, Benoît de Nursie appelle « vigiles » l’office de nuit que nos manuscrits nomment « matines », et « matines » l’office du matin que nos manuscrits intitulent « laudes ». Benoît (chap. XIII) réserve le nom de laudes à une petite partie de l’office du matin : au groupe des psaumes 148, 149 et 150, qui prend place après les quatre premiers psaumes de l’office et le cantique, et avant le capitule.
50Avranches, Bibl. patr., ms 46 (f. 60v), ms 214 (p. 236-238), ms 216 (ff. 66v-67r).
51Cf. L. Chevalier, « La solennisation des fêtes dans la vie liturgique et temporelle des moines du Mont Saint-Michel (XIIIe-XVe siècles) », Tabularia, 2021, http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tabularia/5036.
52Voir « Le sanctoral du Mont Saint-Michel », p. 55-63.
53Le mercredi, le vendredi et le samedi des Quatre-Temps prenant place dans le temps après la Pentecôte sont positionnés dans la semaine qui suit la fête de l’Exaltation de la Croix (14 sept.).
54Le degré de solennité de plusieurs fêtes a été relevé entre le XIIIe et le XVe siècle, avant ou après la copie des deux ordinaires : Grégoire, 12 mars (A214 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges) ; Benoît, 21 mars (A214 : fête in albis ; A216 : fête in capis, à douze leçons et sept cierges) ; Ambroise, 4 avr. (A42 et A214 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges) ; Marc (A42 et A214 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges) ; Jean devant la Porte Latine (A42 et A214 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges) ; Barnabé (A42 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges. In albis add. A214) ; Marie-Madeleine (A214 : fête in albis ; A216 : fête in capis, à douze leçons et sept cierges) ; Anne (A216 : fête à trois leçons. Xii lc, in albis add. A214, M16 / 1) ; Jérôme (A42 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges) ; Cécile (A42 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges. In albis add. A214) ; Clément (A42 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges. In albis add. A214) ; Catherine (A42 : fête à douze leçons ; A214 : fête in albis ; A216 : fête in capis, à douze leçons et sept cierges. In albis del. P424, in capis add. P424) ; Nicolas, 6 déc. (P424 : fête in albis ; A216 : fête in capis, à douze leçons et sept cierges) ; Ambroise, 7 déc. (M16 / 1 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges. In albis add. A214) ; Lucie (A42 : fête à douze leçons ; A216 : fête in albis, à douze leçons et cinq cierges. In albis add. A214) ; Saints-Innocents (A42 et A214 : fête in albis ; A216 : fête in capis, à douze leçons et sept cierges).
55Un remaniement de seconde main, visible sur le f. 96v de l’ordinaire Avranches, Bibl. patr., ms 46, met toutefois en accord le texte du premier ordinaire avec la prescription de l’ordinaire Avranches, Bibl. patr., ms 216, par ajout d’une inscription marginale et par grattage.
56Les manuscrits et textes liturgiques du Mont Saint-Michel sont présentés sous forme d’une synthèse dans l’article de L. Chevalier, « Les sources liturgiques du Mont Saint-Michel (XIe-XVe siècles) », Les Amis du Mont Saint-Michel, t. XXII, n° 127, 2022, p. 9-14.
57Il est difficile d’établir une typologie précise, malgré l’existence de critères généraux, des manuscrits liturgiques médiévaux, en raison de la variation du contenu de ces livres selon les lieux et les époques : ainsi, un manuscrit présentant les collectes des offices du jour, et un livre ajoutant aux collectes les capitules de ces offices (comme nous l’observons dans le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 215) peuvent tous deux être considérés comme des collectaires.
58Nous remercions Pascal Collomb (CIHAM – Lyon) de nous avoir fait connaître ce manuscrit.
59Cf. F. Huot, Les manuscrits liturgiques du canton de Genève, Fribourg, Éditions universitaires Fribourg Suisse, 1990, p. 106-125.
60Avranches, Bibl. patr., ms 39, ff. 18v-20r ; Avranches, Bibl. patr., ms 215, ff. 147r-152v ; Maredsous, bibliothèque de l’abbaye, ms 16° / 1, ff. 65r-67r ; Paris, BnF, ms NAL 424, ff. 75v-78v et 354r-356v.
61Cette enquête vise à apporter pour l’abbaye du Mont Saint-Michel des informations similaires, et comparables, à celles obtenues pour l’abbaye de La Trinité de Fécamp : cf. S. Lecouteux, « Les calendriers et les litanies… », p. 123-164.
62Avranches, Bibl. patr., ms 86, f. 1r-2v (fragment de missel, cf. pl. IV) ; Avranches, Bibl. patr., ms 163, ff. 101r-101v (fragment de bréviaire-missel).
63Avranches, Bibl. patr., ms 42, ms 44, ms 139, n.p. (fragment d’antiphonaire), ms 168, ff. 93r-104v (office des morts, cf. pl. IV), ms 213, np 7-10 (fragment de bréviaire), ms 215, ff. 176r-177v (fragment de bréviaire).
64C. Meyer, Catalogue des manuscrits notés du Moyen Âge, t. VII : Collections de Normandie, Bibliothèque nationale de France et bibliothèques parisiennes, Turnhout, Brepols, 2021.
65Cf. K. Keats-Rohan, « Pretiosa est in conspectu Domini mors sanctorum eius. The Chapter Book Necrologies of Mont Saint-Michel, Avranches, Bibl. patrimoniale, ms 214 », Tabularia, 2022, http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tabularia/6029 ; L. Guilloreau, « Un fragment de coutumier de l’abbaye du Mont Saint-Michel », Revue catholique de Normandie, vol. 24, 1915-1916, p. 161-175 ; R. Vion, « L’accord sur les usages en 1258 », in Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, t. I : Histoire et vie monastique, J. Laporte (dir.), Paris, P. Lethielleux, 1967, p. 595-610.
66Le fragment de bréviaire conservé dans le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 215 est étudié dans la première partie du catalogue, dans la notice de ce manuscrit. Les fragments du missel, du bréviaire-missel et du calendrier sont décrits plus longuement dans la deuxième partie du catalogue : « Notices des fragments ».
67Ce fragment de bréviaire, très abimé, conservé à la fin du manuscrit Avranches, Bibl. patr., 213, ne semble pas de la même main que le fragment de bréviaire relié avec le manuscrit Avranches, Bibl. patr., 215. Il comporte des chants pourvus d’une notation carrée sur quatre lignes rouges et une oraison qui pourraient provenir d’un commun des évangélistes d’après les rubriques et les pièces encore lisibles. Les deux premières strophes d’une même hymne apparaissent sur np 7 et np 9 : np 7. « <Annue, Christe, seculorum> Domine, nobis per hu<ius tibi cara merita,> ut que te coram gra<uiter>… » ; np 9. « Huius soluantur gloriosis precibus. Salua, Redemptor, plasma tuum nobile, signatum sancto vultus tui lumine. Ne lacerari sinas fraude demonum, propter quod mortis exsoluisti pretium » (AH 855. CAO 8264). En outre, nous relevons sur np 8 l’antienne : « Mittens Domi<nus> » (cf. CAO 3798), et une oraison : « <Deus>, qui beatum N <euang>elistam tuum euange<lice predicationis gra>tia sublimasti, tri<bue, quesumus, eius nos s>emper eruditione <proficere et oratione> defendi » (CO 1458). Np 10 présente peut-être un invitatoire, au texte coupé : « R<egem> euangelistarum Dominum… » (cf. CAO 1132).
68Les fragments de cet évangéliaire présentent des passages des évangiles de Luc (Avranches, Bibl. patr., ms 48 : Lc 1, 73-2, 12 ; ms 66 : Lc 5, 7-20 ; Saint-Pétersbourg, Bibliothèque nationale de Russie, ms lat. O.v.I.1 : Lc 24, 7-21) et de Marc (Avranches, Bibl. patr., ms 71 : Mc 2, 5-19). Au sujet de ces fragments, voir O.A. Dobiaš-Roždestvenskaja, W.W. Bakhtine, Les anciens manuscrits latins de la bibliothèque publique Saltykov-Ščedrin de Leningrad : VIIIe-début IXe siècle, Paris, Éditions du CNRS, 1991, p. 56-57, n° 25 ; M. Dosdat, « Évangéliaire (fragments) », in Rêve de livres. Richesses des bibliothèques et archives de Basse-Normandie, Caen, Coopération régionale pour l’animation et l’information dans le domaine du livre en Basse-Normandie, 1991, p. 59, n° 34 ; G. Nortier, Les bibliothèques médiévales…, p. 62 ; A. Wilmart, « Débris d’un manuscrit des Évangiles à Avranches et Leningrad », Revue biblique, vol. 38, n° 3, 1929, p. 396-404 ; Id., « Nouveaux feuillets d’Avranches », Revue biblique, vol. 39, n° 3, 1930, p. 392-396.
69Titre des oraisons (relevé non exhaustif) : « Oratio ad Trinitatem » (f. 12r) ; « Oratio de s. Michaele » (f. 97r) ; « Orationes de angelis » (f. 98r) ; « [Oratio] de s. Maria » (f. 167r) ; « [Oratio] de s. Michaele » (f. 168r) ; « Orationes deuote ad propositum » (f. 229r) ; « Oratio ad proprium angelum » (f. 244r).
70Prières en latin : « Obsecro te, domina sancta Maria, mater Dei… » (f. 21r) ; « O intemerata et in eternum benedicta… » (f. 243r).
71Offices votifs : « Officium de Trinitate » (f. 17r) ; « Officium compassionis beate Marie virginis » (f. 22r) ; « Hore beate virginis Marie contra opinionem magistri Iohannis de Montson » (f. 26r) ; « Officium de angelis quod dicitur feria II » (f. 41r).
72Ff. 130r-132v. Il s’agit de sept leçons, numérotées de III à VIII : la leçon II est lacunaire et la leçon I absente. Le texte des leçons correspond à la Revelatio ecclesiae sancti Michaelis archangeli in Monte Tumba.
73P. Faure, « Angélologie et dévotion aux anges au Mont Saint-Michel. Le Libellus de angelis et hominibus… attribué à Pierre Le Roy », in Culte et pèlerinages à saint Michel en Occident : les trois monts dédiés à l’archange (Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2000), P. Bouet, G. Otranto, A. Vauchez (dir.), Rome, École française de Rome, 2003, p. 163. Au sujet de ce manuscrit, voir aussi J. Van der Straeten, « Les manuscrits hagiographiques du Mont-Saint-Michel conservés à Avranches », Analecta Bollandiana, t. 86, 1968, p. 117 et 133.
74Prose : « Bertiuini nos merita… » (AH 4397).
75Cf. P. Salmon, Les manuscrits liturgiques latins de la Bibliothèque vaticane, t. V : Liste complémentaire. Tables générales, Città del Vaticano, Biblioteca apostolica vaticana, 1972, p. 33, n° 141.
76Cf. ibid., p. 62, n° 278.
77F. Avril, « Notes sur quelques manuscrits bénédictins normands du XIe et du XIIe siècle (suite) », Mélanges d’archéologie et d’histoire, t. 77, 1965, p. 246-247. Voir aussi, du même auteur, « Notes sur quelques manuscrits bénédictins normands… » (t. 76, 1964), p. 492-504.
78J.J.G. Alexander, Norman illumination at Mont St. Michel…, p. 231-232.
79Les feuillets du manuscrit relatifs à saint Marcellin (office et vita) ont été attribués à l’abbaye de Redon par H.M. Bannister et A. Poncelet, qui furent les premiers à analyser ce manuscrit de manière approfondie. Cf. A. Poncelet, Catalogus codicum hagiographicorum latinorum Bibliothecae Vaticanae, Bruxelles, apud Socios Bollandianos, 1910, p. 239-243 et H.M. Bannister, Monumenti Vaticani di paleografia musicale latina, Leipzig, Ottone Harrassowitz, 1913, p. 109 (n° 292. Table 62b). Voir aussi Thesauri Hymnologici Hymnarium. Die Hymnen des Thesaurus Hymnologicus H.A. Daniels und anderer Hymnen-Ausgaben. II. Die Hymnen des 12-16. Jahrhunderts, C. Blume (dir.), vol. 52, Leipzig, R. Reisland, 1909, p. 243-245.
80Première prière : « O beata Maria Dei genitrix uirgo, quis digne tibi ualet… ». Seconde prière : « Sancta Maria uirgo semper piissima… ». Cf. H. Barré, Prières anciennes de l’Occident à la Mère du Sauveur, des origines à saint Anselme, Paris, P. Lethielleux, 1963, p. 199-200.
81Oraison : « Placeat tibi sancta Trinitas Domine Deus… » (CO 4257).
82Prières en ancien français : « Ci s’ensuiuent oroisons aus angelz de paradis. Et premierement a l’ange qui de nouz est garde. Oroison deuote a l’ange commis a ta garde. Ange beneuré et esperit de bonté… » (f. 78r). Cf. K.V. Sinclair, French Devotional Texts of the Middle Ages. Second supplement, Westport, Greenwood Press, 1988, p. 34 (n° 5427). « Tres deuote oroison a qui veult receuoir le corps Ihesu-Crist. Tres doulz et souuerain euesque, pere et pasteur de noz ames… » (f. 84r). Cf. J. Sonet, Répertoire d’incipit de prières en ancien français, Genève, Droz, 1956, p. 378 (n° 2180). « Doulx Ihesu-Crist, doulz createur / En qui iay toute mesperance… » (f. 85r). Cf. ibid., p. 94 (n° 520).
83C. Meyer, Catalogue des manuscrits notés…, t. VII, p. 5.
84Ibid., p. 9. Voir aussi T. Buquet, C. Jacquemard, « Une hymne montoise à saint Michel : un fragment “volage” du manuscrit 98 d’Avranches », Les Échos du Craham, 2019, https://craham.hypotheses.org/2370.
85C. Meyer, Catalogue des manuscrits notés…, t. VII, p. 10.
86Ibid.
87Ces récits de miracles ont été étudiés et édités par P. Bouet et O. Desbordes, Chroniques latines du Mont Saint-Michel (IXe-XIIe siècle), Caen, Presses universitaires de Caen, 2009, p. 257-367.
88M. Bisson, Une édition numérique structurée à l’aide de la Text Encoding Initiative des textes montois de dom Thomas Le Roy : établissement critique des textes, recherches sur les sources, présentation littéraire et historique, thèse de doctorat, Université de Caen Normandie, 2015, 2 vol., 760 p.
89Cf. R. Favreau, J. Michaud, Corpus des inscriptions de la France médiévale, vol. 22, Paris, Éditions du CNRS, 2002, p. 190.
90Au sujet de ce manuscrit, voir L. Chevalier, Agere et statuere : étude historique et édition critique et numérique des deux ordinaires liturgiques du Mont Saint-Michel (XIVe-XVe siècle), thèse de doctorat, Université de Caen Normandie, 2019, 3 vol., 1180 p., t. I, p. 211-213 ; V. Leroquais, Les sacramentaires et les missels manuscrits des bibliothèques publiques de France, t. III, Paris, chez l’auteur, 1924, p. 163-164 (n° 732).
91Au sujet de cette campagne de reliure, voir M. Bisson, L. Chevalier, « La campagne de reliure des manuscrits du Mont Saint-Michel au XVIIe siècle », in Inter litteras & scientias. Recueil d’études en hommage à Catherine Jacquemard, B. Gauvin, M.-A. Lucas-Avenel (dir.), Caen, Presses universitaires de Caen, 2019, p. 301-311.
92Ce sacramentaire a bien appartenu à la bibliothèque du Mont Saint-Michel, comme le prouvent la cote de Montfaucon « n. 10 » inscrite au f. 1r et les restes de son ancienne reliure mauriste datée du milieu du XVIIe siècle.
93Sur ce manuscrit, voir V. Leroquais, Les sacramentaires…, t. I, p. 310-313 (n° 157) ; C. Samaran, R. Marichal, Catalogue des manuscrits en écriture latine, portant des indications de date, de lieu ou de copiste, t. VII : Ouest de la France et Pays de Loire, Paris, Éditions du CNRS, 1984, p. 55.
94Voir « Histoire de la liturgie du Mont Saint-Michel », p. 44-63.
95Au sein du bréviaire, cet office a pour titre : « Seruitium beate Marie virginis, in commemoratione ». Il est décrit par V. Leroquais aux ff. 199r-199v (fiche numéro 240) du manuscrit BnF, NAL 3162. Nous relevons dans ce même bréviaire une seconde rédaction, très proche de la première, de cet office de la Vierge (ff. 352v-353v). Le collectaire Avranches, Bibl. patr., ms 215 présente, à partir du f. 20r, plusieurs oraisons destinées à un office de la Vierge (du samedi), qui variaient selon les périodes de l’année liturgique.
96Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, t. I : Histoire et vie monastique, J. Laporte (dir.), Paris, P. Lethielleux, 1967. Liste des neuf chapitres : J. Lemarié, H. Tardif, « Le calendrier du Mont Saint-Michel » (p. 287-301) ; J. Lemarié, « La vie liturgique au Mont Saint-Michel d’après les ordinaires et le cérémonial de l’abbaye » (p. 303-352) ; H. Tardif, « La liturgie de la messe au Mont Saint-Michel aux XIe, XIIe et XIIIe siècles » (p. 353-377) ; M. Robert, « Le graduel du Mont Saint-Michel » (p. 379-382) ; F. Combaluzier, « Un pontifical du Mont Saint-Michel » (p. 383-398) ; R. Étaix, « Les homiliaires patristiques du Mont Saint-Michel » (p. 399-415) ; R. Le Roux, « Guillaume de Volpiano, son cursus liturgique au Mont Saint-Michel et dans les abbayes normandes » (p. 417-472) ; J. Lemarié, « L’office des fêtes de saint Michel dans les bréviaires du Mont » (p. 473-487) ; J. Dubois, « Le martyrologe de l’abbaye du Mont Saint-Michel » (p. 489-499).
97J. Lemarié, « Textes relatifs au culte de l’archange et des anges dans les bréviaires manuscrits du Mont Saint-Michel », Sacris Erudiri, vol. 13, 1962, p. 113-152 ; Id., « Textes liturgiques concernant le culte de S. Michel », Sacris Erudiri, vol. 14, 1963, p. 277-285.
98L. Guilloreau, « Un fragment de coutumier… », p. 161-175.
99J. Van der Straeten, « Les manuscrits hagiographiques du Mont-Saint-Michel… », p. 104-134.
100T. Delforge, « Un bréviaire du Mont Saint-Michel », Revue bénédictine, vol. 78, 1968, p. 339-342.
101J.-B. Lebigue, « Nocturnal de l’abbé à l’usage du Mont-Saint-Michel (Avranches, Bibliothèque municipale, ms. 44) », in Catalogue de manuscrits liturgiques médiévaux et modernes, J.-B. Lebigue, B. Suc (éd.), Orléans, Institut de recherche et d’histoire des textes, 2006-2009, http://telma.irht.cnrs.fr/outils/liturgie/notice113/. Voir aussi J.-B. Lebigue, « L’évangéliaire nocturnal de l’abbé. Le livre de la “treizième leçon” dans l’office bénédictin », Gazette du livre médiéval, n° 59, 2012, p. 40.
102P. Bouet, O. Desbordes, Chroniques latines…, p. 27-135.
103L. Chevalier, Agere et statuere : étude historique…
104D.M. Dolan, Le drame liturgique de Pâques en Normandie et en Angleterre au Moyen Âge, Paris, PUF, 1975 ; Id., « Considérations sur les drames liturgiques de Pâques en Normandie », Annales de Normandie, n° 2, 1976, p. 99-111. Citons également une étude plus ancienne, présentée dans K. Young, The Drama of the Medieval Church, vol. 1, Oxford, Clarendon Press, 1933, p. 372-374.
105Voir A. Colk Santosuosso, Letter Notations in the Middle Ages, Ottawa, The Institute of Mediaeval Music, 1989 ; Id., Mss Avranches, Bibliothèque Municipale 236, 237. Music Theory in Mediaeval Normandy, vol. 1 : Boethius, De institutione musica, Ottawa, The Institute of Mediaeval Music, 1999 ; L. Chevalier, « Le chant liturgique du Mont Saint-Michel (XIe-XVe siècles) », in Musiques sacrées en Normandie : rites et pratiques (XIIe-XXIe siècles) (Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 18-22 juillet 2021), à paraître.
106F. Neveux, « Les reliques du Mont Saint-Michel », in Culte et pèlerinages à saint Michel en Occident : les trois monts dédiés à l’archange (Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2000), P. Bouet, G. Otranto, A. Vauchez (dir.), Rome, École française de Rome, 2003, p. 245-269.
107Voir en particulier P. Bouet, « Les formes de la dévotion des pèlerins qui se rendent au Mont Saint-Michel », in Pèlerinages et sanctuaires de saint Michel dans l’Occident médiéval (Actes du deuxième colloque consacré à l’archange saint Michel, 26-29 septembre 2007), G. Casiraghi, G. Sergi (dir.), Bari, Edipuglia, 2009, p. 67-84 ; V. Gazeau, « Recherches sur la liturgie du pèlerinage médiéval au Mont Saint-Michel », ibid., p. 85-99. Et voir plus généralement les publications de l’Association des chemins du Mont Saint-Michel ; ainsi que, sur les confréries dédiées à saint Michel et les confréries de pèlerins, les travaux de Catherine Vincent : Des charités bien ordonnées : les confréries normandes de la fin du XIIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris, École normale supérieure, 1988, p. 166 et 299-303 et « Les confréries et le culte de saint Michel à la fin du Moyen Âge dans le royaume de France », in Culte et pèlerinages à saint Michel en Occident : les trois monts dédiés à l’archange (Actes du colloque de Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2000), P. Bouet, G. Otranto, A. Vauchez (dir.), Rome, École française de Rome, 2003, p. 179-202.
108R.-J. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, Rome, Herder, 1963-1979, 6 vol. ; K. Ottosen, The Responsories and Versicles of the Latin Office of the Dead, Aarhus, Aarhus University Press, 1993.
109D. Hiley, « The Norman Chant Traditions : Normandy, Britain, Sicily », Proceedings of the Royal Musical Association, vol. 107, 1980-1981, p. 1-33.
110D. Chadd, « The Medieval Customary of the Cathedral Priory », in Norwich Cathedral, Church, City and Diocese, 1096-1996, Londres, Hambledon Press, 1996, p. 314-324.
111J. Lemarié, « La vie liturgique au Mont Saint-Michel d’après les ordinaires et le cérémonial de l’abbaye », in Millénaire monastique du Mont Saint-Michel, t. I : Histoire et vie monastique, J. Laporte (dir.), Paris, P. Lethielleux, 1967, p. 300-352.
112M. Robert, « Le graduel du Mont Saint-Michel », ibid., p. 379-382.
113R. Le Roux, « Guillaume de Volpiano, son cursus liturgique au Mont Saint-Michel et dans les abbayes normandes », ibid., p. 417-472.
114Avranches, Bibl. patr., ms 98, f. 228v ; Avranches, Bibl. patr., ms 109, f. 76v. Cf. A. Colk Santosuosso, Letter Notations…, p. 107 ; S. Corbin, « Valeur et sens de la notation alphabétique à Jumièges et en Normandie », in Jumièges. Congrès scientifique du XIIIe centenaire, Rouen, 10-12 juin 1954, t. II, Rouen, Impr. Lecerf, 1955, p. 913-924 ; M. Huglo, « Le tonaire de Saint-Bénigne de Dijon : Montpellier H. 159 », Annales musicologiques, t. IV, 1956, p. 7-18.
115Les manuscrits Avranches, Bibl. patr., 211, 214 et 215 contiennent un martyrologe-nécrologe, un nécrologe, un obituaire*-pitancier ainsi que trois listes de confraternités.
116L’abbé, qui tient un rôle essentiel dans la mise en place et le maintien des associations spirituelles du Xe au XIVe / XVe siècle, ne peut plus jouer ce rôle une fois devenu abbé commendataire puisqu’il ne réside plus sur place.
117S. Lecouteux, Réseaux de confraternité et histoire des bibliothèques. L’exemple de l’abbaye bénédictine de la Trinité de Fécamp, thèse de doctorat, Université de Caen Normandie, 2015, t. I, p. 178-180.
118Voir K. Keats-Rohan, « Pretiosa est in conspectu Domini mors sanctorum eius… ». L’édition critique des nécrologes de l’abbaye du Mont Saint-Michel, annoncée en 2004 par Katharine Keats-Rohan, doit paraître prochainement aux Presses universitaires de Rennes (collection « Sources médiévales de l’histoire de Bretagne »).
119À l’exception de Saint-Bénigne de Dijon, les liens spirituels établis avec la plupart des établissements éloignés, localisés en Bourgogne, en Lorraine et en Italie du Nord, disparaîtront cependant entre la seconde moitié du XIe et la première moitié du XIIe siècle.
120S. Lecouteux, « Les moines et leurs livres au Moyen Âge. Échanges spirituels, intellectuels, culturels et artistiques dans l’espace anglo-normand (Xe-XIIe siècle) », in France et Angleterre : manuscrits médiévaux entre 700 et 1200 (Actes du colloque de Paris-BnF, 21-23 octobre 2018), C. Denoël, F. Siri (dir.), Turnhout, Brepols, 2020, p. 109-152, en particulier p. 118-122, 127-129 et 133-136.
121S. Lecouteux, Réseaux de confraternité…, t. 1, p. 172 n. 3 et 176-177.
122Avranches, Bibl. patr., ms 214, p. 109-199 ; S. Lecouteux, Réseaux de confraternité…, t. 1, p. 174-175 et 178.
123Ibid., t. I, p. 177-178.
124Ibid., t. II, p. 113-116, à compléter avec K. Keats-Rohan, « Pretiosa est in conspectu Domini mors sanctorum eius… ».
125Cf. R.-J. Hesbert, Corpus antiphonalium officii, t. V, p. 411, 425, 442 et 444.
126D. Hiley, « The Norman Chant Traditions… », p. 1-12 et 19.
127K. Ottosen, The Responsories and Versicles…, p. 148-150 et 285-295.
128V. Gazeau, Normannia monastica (Xe-XIIe siècle), t. 2 : Prosopographie des abbés bénédictins, Caen, Publications du CRAHM, 2007 ; D. Knowles, C. Brooke, V.C.M. London, The Heads of Religious Houses England and Wales, t. I : 940-1216, Cambridge, Cambridge University Press, 2009.
129S. Lecouteux, « Les moines et leurs livres au Moyen Âge… », p. 109-152, en particulier p. 113-124, 127-129 et 137-144.
130Cf. K. Ottosen, The Responsories and Versicles…, p. 389-390.
131Les saints cités dans le sanctoral et dans les litanies du Mont Saint-Michel sont présentés dans un thesaurus numérique élaboré en collaboration avec le Pôle Document numérique de l’Université de Caen Normandie : L. Chevalier, Thesaurus des saints de la liturgie du Mont Saint-Michel, Université de Caen Normandie, 2022 : https://thesauri.unicaen.fr/autorites/saints/sommaire.html.
132Cf. C. Bataille, « La Visitation, témoin de la réception liturgique : une comparaison entre la province d’Uppsala et la province de Rouen (fin XVe – milieu du XVIe siècle) », Annales de Normandie, 69, 2, 2019, p. 38 et n. 53.
133Nous utilisons comme édition de référence : J. Deshusses, Le sacramentaire grégorien. Ses principales formes d’après les plus anciens manuscrits, t. I, Fribourg, Éditions universitaires Fribourg, 1979-1982 (3 vol.).
134Nous utilisons comme édition de référence : A. Dumas, J. Deshusses, Liber sacramentorum Gellonensis, Turnhout, Brepols, 1981, 2 vol.
135Nous utilisons comme édition de référence : L.C. Möhlberg, Das fränkische Sacramentarium Gelasianum in alamannischer Überlieferung (Codex Sangall. No. 348). St Galler Sakramentar-Forschungen I, Münster, Aschendorff, 1918.
136Tout titre d’une partie principale issu du manuscrit est présenté entre guillemets au sein des notices.

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Catalogue des manuscrits liturgiques du Mont Saint-Michel
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2023
La Rome antique
Du Plan de Rome de Paul Bigot à la restitution virtuelle
Philippe Fleury et Sophie Madeleine
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