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  • Chapitre 8. L’effet Macpherson
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    Plan détaillé Texte intégral Le retour à l’origine L’invention des nations La fondation des civilisations La création des caractères nationaux Notes de bas de page

    La mise à jour

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    Chapitre 8. L’effet Macpherson

    p. 153-166

    Texte intégral Le retour à l’origine L’évolutionnisme La littérature des origines L’invention des nations La fondation des civilisations La création des caractères nationaux Notes de bas de page

    Texte intégral

    L’origine des contes n’intéressait pas Perrault. En les écrivant, il ne prétendait pas retrouver le texte primitif ni rencontrer en eux un monde perdu. Cela change autour de 1760 en Grande-Bretagne quand Macpherson publie son Ossian et Percy ses Ballades. Chacun d’eux insiste sur la tâche de collecteur et les préoccupations historiques. Il ne s’agit pas seulement de faire œuvre littéraire mais surtout de retrouver une authenticité disparue. Si la civilisation dénature la nature, il faut reconstituer le naturel. La démarche apparaît tant dans les jardins que dans les écrits et il n’est pas insignifiant que le poète Shenstone (1714-1763) ait à la fois encouragé Percy dans la collecte de ses ballades et suscité les jardins à l’anglaise1. La nature doit être reconstituée et ce travail d’élaboration n’est en aucun cas en contradiction avec l’authenticité. Au contraire, la littérature orale ne peut être qu’artificielle et le retour à l’authentique, le résultat d’une reconstitution. Cette perspective n’est plus la nôtre. La fin du 19e siècle a considéré que désormais il est nécessaire de soigneusement distinguer les sources de leur interprétation et que toute modification du texte initial doit être signalée. L’authentique devient premier.

    1Nous rencontrons ainsi deux mutations. En 1760, considérées comme le conservatoire du passé, les sociétés paysannes deviennent des objets d’étude et l’analyse de leurs formes d’expression (chants, contes, etc.) permet de reconstituer un monde disparu. En 1900, les formes d’expression de ces sociétés ne sont pas seulement la manifestation d’un passé mais le reflet d’un monde spécifique qui mérite, comme tout autre, d’être étudié.

    2Ces deux phases ont permis la constitution de l’anthropologie européenne, la définition de son objet et l’adoption d’une méthode. Ce processus, que l’on rencontre dans toute l’Europe, sera surtout étudié à partir d’exemples gascons et surtout landais autour de quatre thèmes : le retour à l’origine, l’invention des nations, la constitution des civilisations et enfin, la création des « caractères nationaux ».

    Le retour à l’origine

    Au 18e siècle, le retour à la nature que rendent nécessaires les errements de la civilisation s’appuie sur une définition précise de la situation initiale. Cette étude se veut concrète et pour cela suit un vigoureux protocole.

    L’évolutionnisme

    Les Principes de la philosophie de l’histoire de Vico datent de 1744, le Tableau philosophique des progrès de l’esprit humain de Turgot de 1750, les Idées sur la philosophie de l’histoire de l’humanité de Herder de 1794 et le Tableau historique des progrès de l’esprit humain de Condorcet de 1794. Ces quatre titres parmi bien d’autres soulignent l’importance de l’évolutionnisme dans la deuxième moitié du 18e siècle dont les meilleurs esprits se réclament. L’inventeur et le défenseur de Macpherson (Traimond, 2001), Hugh Blair parle dans sa dissertation placée en préface aux poèmes d’Ossian des « âges des nations », de « périodes des sociétés humaines », des « raffinements où la société est arrivée (Blair, 1847). Bien que peu explicite, la perspective est cependant tracée avant de s’approfondir durant plus d’un siècle.

    La littérature des origines

    Le début du 18e siècle a connu un grand débat sur la réalité d’Homère, écrivain, interprète ou prête-nom. Était-il l’auteur ou le symbole d’une création symbolique ? La thèse développée dès 1715 (D’Aubignac) selon laquelle la poésie naît spontanément dans chaque peuple du peuple tout entier entraîne la conviction que toute nation suscite des œuvres poétiques. Et Blair – que nous avons déjà cité – décrit de cette façon la genèse des poèmes chez les Amérindiens : Une agitation vive nous fait voir des objets différents de ce qu’ils sont, elle les grossit et les exagère, et nous tâchons naturellement de communiquer aux autres notre émotion ; nous comparons les plus petites choses aux plus grandes, nous interpellons les absens comme les présens et jusqu’aux choses inanimées. C’est à ces divers mouvements de l’esprit qu’on doit attribuer l’origine des tours d’expression que nous nommons aujourd’hui hyperboles, prosopopée, comparaisons, etc., qui ne sont autre chose que le langage primitif de la poésie chez les peuples barbares (Blair, 1797 : 243). Cette spontanéité définie dans les Leçons prononcées en 1759 souligne que toute société, même barbare, suscite la création poétique et, par la même, la poésie devient un moyen privilégié d’accès à la connaissance de ces sociétés. Or, les bribes des anciens monuments littéraires subsistent dans les campagnes : L’ancienne langue et histoire traditionnelle vint se localiser chez les habitants des Highlands, qui tombaient par un concours de circonstance dans le dernier degré d’ignorance et de barbarie, écrit Macpherson lui-même (Macpherson, 1847 : 41). Dans cette perspective, la culture paysanne apparaît alors comme un modèle mais à condition que ses productions littéraires authentiques et archaïques soient reconstituées par les érudits compétents. Le processus de reconstitution de ces textes suit – semble-t-il – un modèle unique :

    • la collecte : Macpherson comme La Villemarqué, l’auteur du Barzaz Breiz, chants populaires de la Bretagne, connaissent à la fois la langue de l’État et la langue des cultivateurs de leur région ; ils y sont d’ailleurs nés. Quand ce n’est pas le cas, comme Garay de Monclave, éditeur d’une (fausse) épopée basque archaïque, le texte écrit en français est traduit par Louis Duharte qui évidemment ne connaît que la langue moderne ce qui est gênant pour un texte de l’époque romaine (Bédier, 1912 : 255) ;
    • l’écriture : là-dessus, les éditeurs sont muets. Ils refusent de dire clairement les modalités de leur travail se bornant à réaffirmer sans trêve l’authenticité de leurs publications en évitant de montrer les textes originaux. C’est plus d’un siècle après sa mort que Donatien Laurent a réussi à examiner les brouillons de La Villemarqué (Laurent, 1989) ;
    • la publication : elle s’adresse au public lettré de l’État, ce qui fait que le texte est toujours publié en traduction et rarement avec la version d’origine en langue régionale. Le succès commercial est souvent important et le « collecteur » y gagne un grand prestige, ce qui l’invite d’autant moins à dévoiler les modalités de confection des textes. Macpherson, La Villemarqué ou Bladé ont ainsi défendu avec obstination l’authenticité de leurs ouvrages, très rapidement mise en doute (Traimond, 2000) ;
    • l’influence : les populations parlant la langue des textes originaux adoptent ces œuvres en les intégrant à leur patrimoine culturel. Elles peuvent être reprises dans le cadre de la littérature orale qui parfois les modifie. Le public local les authentifie.

    3Ces textes des origines retrouvées, du moins l’affirme-t-on, chez les cultivateurs, sont édités pour les lettrés de la ville. Ils reflètent le statut ambigu de leurs auteurs situés entre deux civilisations et leur permettent d’utiliser dans chacune d’elles un statut gagné dans l’autre. Le fait qu’ils soient indigènes authentifie leur production et leur réussite académique renforce leur prestige social et leur permet d’écarter les contestations : La Villemarqué essaie d’empêcher Luzel de publier la critique de ses travaux (Luzel, 1872).

    L’invention des nations

    Pourtant, le préalable à toute publication de « monument littéraire » reste l’existence d’une « nation ». Celle-ci n’est évidemment pas un élément naturel, objectif et apparaît surtout par sa langue. Il reste cependant la conscience d’une partie de la population d’appartenir à une civilisation différente de celle de la culture dominante. Les textes littéraires constituent un élément important de ce processus. Dans cette perspective, majestueusement, dès 1497, Annius de Viterbe, utilisant la méthode récurrente, justifie l’existence des nations de l’époque. Il trouve à chacune un ancêtre en la personne des petits-fils de Noé, Samotes en Gaule, Gomerus en Italie, Thuyscon en Allemagne... Il s’agissait de légitimer par la généalogie les frontières en place (Dubois, 1972). De même, distinguer les Gaulois des Germains et faire des Francs des Gaulois émigrés a des conséquences politiques importantes. Les relations avec l’Allemagne peuvent s’exprimer par l’identification entre Germains et Gaulois ou au contraire entre Gaulois et Bretons. Dans ces choix, les textes archaïques peuvent jouer un rôle concret. Pour affirmer l’existence de telle ou telle nation, des « monuments littéraires » étaient nécessaires et certaines régions en avaient particulièrement besoin. Suivant Leibniz2, en 1784 Herder n’hésitait pas à suggérer que bientôt la langue, les mœurs, l’histoire d’un peuple aussi intéressant et si actif (les Basques) seront mieux connus ; et ce qu’a fait Macpherson pour les Gallois (sic), sans doute un second Larramendi le fera pour les Basques, en rassemblant les débris dispersés de leur génie national. Probablement, elle s’est conservée parmi eux la tradition de cette célèbre bataille de Roland, qui, illustrée par l’épopée monacale de l’archevêque Turpin, a donné naissance au Moyen Âge à tant de romans et poèmes ; au moins leur pays, comme les remparts de Troie, a-t-il rempli longtemps l’imagination des peuples d’une foule d’aventures qu’on croyait véritables (Herder, 1833 : 161). Trente ans plus tard est publié en Allemagne le Chant des Cantahres (1817) et en 1833, la traduction française d’Herder suscite en 1835 les Chants d’Altabiscar puis en 1845, le Chant d’Hannihal. Tous ces textes étaient faux comme Bladé l’a établi (Traimond, 2000). La multiplication des œuvres apocryphes à cette époque dans une série de régions d’Europe montre que celles-ci correspondaient à des besoins vivement ressentis.

    Commençons par établir une liste de fausses épopées :

    Date de publication Époque attribuée au texte Région Éditeur Titre
    1760 3e siècle Écosse Macpherson Poèmes d’Ossian
    1800 12e siècle Russie Chant d’Igor
    1817 Epoque romaine Euzkadi Von Humbolt Chant des Cantabres
    1818 13e siècle Bohème V. Hanka Dvur Kralove
    1835 Finlande E. Lönnro Kalevala
    1835 Epoque romaine Euzkadi Garay de M. Chant d’Altabiscar
    1845 Epoque romaine Euzkadi A. Chaho Chant d’Hannibal
    1860 Balkans Neda Slave

    4Cette série (incomplète) montre l’étroite relation entre l’apparition de ces textes et les mouvements nationalistes. L’Ossian de Macpherson avait été précédé d’un Appel aux Gaëls d’Écosse en faveur de Charles Stuart en langue régionale d’Alexandre Macdonald (Marx, 1967 : 76) et ce n’est qu’en 1707 que l’union des deux royaumes, Angleterre et Écosse se réalisa. L’affirmation de l’autonomie politique du pays passe par une histoire et une civilisation spécifique dont la langue n’est qu’un aspect. D’ailleurs en réponse à ses détracteurs, Macpherson assure que seul s’impose le silence de la fierté personnelle et nationale (Foucher, 1981 : 17). Le Barzaz Breiz fonctionne de la même façon : Réhabilitation de la littérature bretonne, ses ouvrages (de La Villemarqué) sont en même temps une protestation véhémente et un démenti formel, voire une sorte de défi opposé à l’hégémonie de plus en plus affirmée des cultures dominantes, et en premier lieu à la suprématie quelque peu insolente qu’affiche la culture française note B. Tanguy (1979 : 105). Il s’agit donc essentiellement d’affirmer l’existence d’une nation. Les dates attribuées aux textes apocryphes dévoilent de façon spectaculaire ce processus. En effet, si le pays où a été confectionnée l’épopée dispose d’un État, celle-ci est alors présentée comme récente : ainsi le texte russe ne daterait que du 12e siècle. À l’opposé, moins la nation a pu disposer d’une expression politique, plus les épopées sont anciennes : l’Euzkadi remonte à la conquête romaine alors que l’Écosse qui vient de le perdre ne va que jusqu’au 3e siècle. Plus l’autonomie politique est abstraite, plus il est nécessaire de localiser l’expression littéraire de la nation dans des temps reculés.

    La fondation des civilisations

    Ce nécessaire archaïsme contraint les textes à n’aborder que certains sujets, la guerre contre l’envahisseur et la mythologie. Blair nous en fournit encore l’explication : Les esprits, conformément aux idées des âges barbares, sont représentés non seulement dans leur pureté immature, mais sous de légères formes aériennes, visibles ou invisibles selon leur goût (Blair, 1797 : 77). Ainsi, les personnages mythologiques interviennent non seulement par conformité aux règles de l’épopée mais aussi pour bien signaler l’archaïsme du texte et participer avec les guerriers au combat contre la suprématie romaine fondée sur les armes et le prestige culturel. En opposition avec cette dernière, il s’agit de décrire une autre civilisation. Nos objets de recherche sur les anciens textes poétiques, celtiques et gaéliques ne viennent pas seulement de l’Est ou des Grecs et des Romains, écrit encore Blair, mais des nations du Nord ; tout considéré, les poésies gothiques, celtiques et gaéliques ont bien des ressemblances. Quarante ans avant Madame de Staël dans De la littérature, voilà l’affirmation d’une mythologie du Nord. Ainsi subsiste donc dans les campagnes du Nord de l’Europe les bribes d’anciens monuments littéraires conçus à l’époque barbare. Il reste à trouver ces textes car pour qu’ils puissent jouer leur rôle, il est indispensable qu’ils puissent paraître authentiques. Les chants et les contes des cultivateurs sont ainsi définis comme autant d’éléments constitutifs d’anciennes épopées qu’il suffit de reconstituer. Le procédé apparaît d’autant plus légitime que l’on connaît les Eddas traduites et publiées en France par Mallet en 17563. À leur image, on a pu concevoir de longs textes dont il ne reste plus qu’à expliquer la dégénérescence en chansons et contes. Pour cela, on commence par renverser le problème en supposant que ces épopées ont été préparées par une multitude de courts chants populaires. Et pour s’attribuer ensuite le droit de réaliser la démarche inverse, il suffit de faire savoir que l’on fait soi-même partie du peuple. Tous se sont livrés à ce type d’exercice, de Macpherson à Bladé en passant par Lönnrot4. Mais ils parlaient tous la langue de leurs locuteurs quitte à ne publier que des traductions comme ont fait les deux premiers5. Enfin, a été forgé au 19e siècle le concept désignant les parties dispersées de ce tout oublié qu’il s’agissait de reconstituer, les cantilènes, une espèce d’atome d’épopée. Remarquons surtout que ces théories aujourd’hui considérées comme peu « scientifiques » et sources de supercheries ne permettent pas de mettre en cause l’honnêteté des transcripteurs.

    5En Gascogne, Jean-François Bladé (1823-1900) a repris tant en théorie qu’en pratique cette approche des littératures populaires. La longueur de certains monuments prosaïques de la littérature de la Gascogne {...} dépasse de beaucoup, écrit-il, celle de la plupart des récits que l’on peut transcrire à peu près uniformément sous la dictée de certaines personnes. Aussi, est-il absolument nécessaire de rapprocher des fragments plus ou moins considérables et dispersés dans la mémoire d’un nombre variable de narrateurs. Dès lors, on comprend mieux sa joie lorsqu’il a reconstitué des contes remarquables par des caractères vraiment épiques (Bladé, 1875 : 458), étant donné que l’assemblage des fragments se justifiait surtout pour les épopées. L’auteur pouvait ainsi s’inscrire dans le cadre tracé par Lönnrot ou Macpherson pour ne parler que des plus célèbres. Pourtant Bladé n’a cessé de dénoncer le second auteur : Personne n’ignore aujourd’hui, sauf M. Garay de Monglave, que les poésies attribuées à Ossian sont l’œuvre d’un mystificateur habile et lettré qui opérait sur les traditions populaires écrit-il dans Études sur l’origine des Basques (1869 : 455). De même, il condamne M. de La Nillemarqué (qui) s’est permis d’ajouter, de son chef, bien des choses aux véritables traditions poétiques de sa province (Bladé, 1886 : XVIII). Ses Trois nouveaux contes populaires recueillis à Lectoure sont dédiés à F.M. Luzel qui avait dénoncé La Villemarqué. Or les reconstitutions auxquelles Bladé s’est livré et qu’il décrit lui-même ne semblent pas fondamentalement différentes de celles des auteurs qu’il dénonce. Cependant, Bladé lui-même a vu sa démarche fort critiquée par ses propres amis dont il réclamait les suffrages après les avoir déclarés compétents (Couture, 1877 : 481- 489). Tout cela n’a pas empêché notre auteur d’acquérir une solide réputation d’auteur gascon remarquable par la rigueur de ses méthodes et ses scrupules scientifiques (Guillaumie, 1943 : 14). C’est que souvent depuis Macpherson les enjeux extra-scientifiques déterminent le succès de ces œuvres quelle que soit la pertinence des critiques envers les méthodes utilisées. En 1981, il était encore possible d’écrire : Je ne sais si les pièces du Barzaz ont été arrangées, voire inventées, ce que je sais c’est qu’elles traduisent merveilleusement une réalité celtique et bretonne et que notre peuple se reconnaît pleinement dans un livre qui lui fait miroir (Le Quintrec, 1981). Pourtant, alors que même Bladé répétait à qui voulait l’entendre son absolue soumission au discours de l’informateur, Félix Arnaudin (1844-1922) dans les Landes – pour prendre un exemple précis – ne renonçait pas à la reconstitution, dans la forme la plus vraisemblablement rapprochée de la forme primitive. Il précisait L’on ne ferait croire à personne, assurément, qu’ils puissent être représentés au public absolument tels que les fournit la mémoire populaire. Pour ma part du moins, je n’en ai point rencontré qui fussent en entier dans cette condition. Mais je me hâte d’affirmer que je ne me suis jamais départi de la réserve qui sur ce point s’impose à tout collecteur scrupuleux et sincère, et je n’ai rien ni ajouté ni retranché ni modifié quant aux faits, me restreignant soigneusement aux simples retouches de détail indiquées par le récit lui-même et nécessaires pour rendre la lecture à peu près supportable (Arnaudin, 1887). La rupture avec les folkloristes antérieurs s’affirme par le fait que la reconnaissance des modifications et de la reconstitution d’une forme primitive ne se donne plus pour objectif de reconstituer le texte original, d’en retrouver l’auteur ou du moins la période de sa composition. Il ne s’agit plus d’un retour à l’origine, marque de l’épuisement de l’évolutionnisme.

    La création des caractères nationaux

    Au moment où se déroulaient ces débats et à cause d’eux, s’affirmaient les spécificités régionales. Toujours dans la même zone, examinons les modalités de ces affirmations. Comme l’Ancien Régime permettait l’attribution de statuts particuliers pouvant entraîner des réductions d’impôt (La « nation portugaise » de Saint-Esprit, le ghetto de Bayonne, disposait ainsi d’une place spéciale et d’un statut fiscal particulier), les espaces alentour essayèrent de gagner de semblables avantages. En 1789, la sénéchaussée de Lannes revendiquait le statut de « pays d’État ». Une brochure écrite à ce propos précise les enjeux : Le pays de Lannes était autrefois exempt d’impôt : il n’était soumis à d’autre devoir que celui de se garder et de garder la frontière (Bourgoing, 1789 : 83). Le projet de distraire une zone du droit fiscal commun réclame une histoire particulière. C’est dire l’importance de cette dernière. Exprimée, cette spécificité déclenche cependant bien d’autres dynamiques. À l’affirmation faite en 1707 selon laquelle les Bretons avaient fait un établissement antérieur à Clovis (Tanguy, 1977 : 256), un détracteur contemporain répondait avec lucidité que le P. Gobineau ne procure à sa nation sur les Français une supériorité d’origine que pour l’affranchir de leur domination. Ainsi, dès le début du 18e siècle, sous l’apparence de débat historique, se déroulaient de dures polémiques sur les spécificités régionales. Remarquons surtout que le discours historique constitue l’instrument privilégié de la domination et de l’affirmation d’une originalité culturelle et politique. Très vite cependant le discours se fige, les différences affirmées au cours du temps se présentent comme permanentes. Les « caractères nationaux » affirmés dès le 16e siècle en liaison avec la création des États (Caro, 2001) deviennent au 19e siècle un des objets privilégiés de l’anthropologie allemande avec Humbolt, puis au 20e, grâce à Boas, de l’anthropologie américaine de Margaret Mead à Ruth Benedict (Mead, 1962). Si au 16e il s’agissait de justifier la spécificité des peuples et la pertinence des frontières, au 20e il était considéré que chaque culture perpétue des comportements identiques.

    6Dans cette perspective, la Révolution avait déjà approfondi les « stéréotypes régionaux ». Ils s’appuyaient sur des idées antérieures mais les Statistiques et les Topographies leur ont donné une apparence de sérieux et leur comparaison est devenue un véritable genre littéraire. Ainsi dans les Landes, en l’an X (1802), le Conseil général commet une description des habitants du département jugée suffisamment intéressante pour être reprise dans les Annales de Statistiques (Ballois, an X : 497-499). Elle oppose ceux de la rive gauche de l’Adour à ceux de la rive droite. Une quarantaine d’années plus tard la comparaison reste d’actualité mais se fonde désormais sur des considérations géologiques et climatiques. L’auteur, un médecin, juge son étude suffisamment pertinente pour la reprendre dans ses mémoires publiées en 1888 (Dufour, 1888). Nous rencontrons ainsi une démarche organisée tout au long du 19e siècle par les statistiques, les topographies (Bourguet, 1988) mais aussi les récits de voyage et les enquêtes anthropologiques. Contrairement aux études proclamées scientifiques dans lesquelles excellent les médecins et les ingénieurs, le récit de voyage ne cherche pas les causes des différences régionales, il se contente de les signaler. Il lui arrive de développer un projet politique tel La Vallée qui propose l’aménagement des Landes ou de se contenter de simples descriptions (Saint-Sauveur, 1988). Dans tous les cas ces observations extérieures insistent sur les originalités proposant ainsi une image de la région. Le retrait dans l’altérité suscite le pittoresque, le typique. D’un côté, indigènes et administrateurs étudient, de l’autre, le voyageur observe. Les projets d’aménagement se multiplient mais les récits de voyage ne font, au mieux, que les évoquer. Ils doivent en effet correspondre à l’attente d’un public qui a déjà une idée relativement précise de la région. Le plus simple – et cela devient habituel – est de recopier mot à mot un précédent récit.

    7Les épopées apocryphes du début du 19e siècle n’ont plus de place dans ces nouvelles perspectives. Les stéréotypes cent fois répétés fournissent la matière des descriptions : les Landes deviennent un désert comme la Lybie, même s’il pleut, même si tout est vert. La période d’invention des nations est passée, il ne reste qu’à les reconnaître. L’heure est aux excursionnistes catalans et aux félibres occitans. L’effet Macpherson est épuisé : les auteurs cessent de se proclamer historiens pour redevenir des écrivains. En effet tous les éditeurs d’épopées de Macpherson à Bladé en passant par La Villemarqué se posent comme historiens. Ils font précéder leurs textes de longues considérations sur l’histoire de leur « nation » ou de leur langue se présentant en érudits et souvent publient des livres sur ces seuls thèmes. La découverte d’un passé caché constitue une de leurs principales préoccupations. Ainsi, s’effaçant devant leur dernière trouvaille, ils la présentent comme le résultat d’une longue et difficile enquête. Dès lors, l’important n’est pas dans les modalités de reconstitution du texte – essentielles pour nous – mais dans les conditions historiques de production et de son occultation. Cet appareillage sur les modalités de la découverte contribuait à valider le contenu de la publication. Il est d’ailleurs significatif qu’un Macpherson ait d’abord commencé à écrire des textes littéraires, la Mort, le chasseur et surtout, en 1758, le Highlander (Van Tieghem, 1967 : 21). De même, Bladé a publié entre 1856 et 1860 plusieurs récits dans la Revue d’Aquitaine. S’est en effet développée à cette époque, surtout à partir de la Monarchie de Juillet, une littérature à mi-chemin entre la fiction et le récit collecté situé dans une période ancienne. Le Flûte, souvenir gallo-romain appartient à ce genre. De même, parmi d’autres Mamert Cayla a publié en 1836 ses Chroniques du Midi : Qu’ai-je voulu faire ? Prendre dans le passé ce que les autres y ont laissé ; envisager le Midi sous son poétique point de vue sous lequel les historiens ne l’ont pas considéré. Il s’agit de trouver dans l’histoire régionale, comme Corneille ou Racine les ont trouvés dans l’Antiquité, des scenarii poétiques. Je me suis conformé, poursuit Cayla, à l’exacte vérité de l’histoire, et jamais je n’ai rien changé aux faits principaux, seulement je leur ai donné la forme dramatique. La Mosaïque du Midi, périodique publié également à Toulouse, contient quelques nouvelles en prose, à coup sûr inspirées par des légendes languedociennes et gasconnes mais abominablement surchargées de détails apocryphes et sentant à cent lieues le romantisme de province écrit Bladé en 1886. Cette sévère condamnation d’un exercice auquel il s’est lui-même consacré montre qu’à la fin du 19e siècle il devenait de plus en plus difficile de mélanger histoire et fiction. Le roman historique, genre désormais bien affirmé, appartenait au second domaine. La fameuse distinction des historiens entre sources directes et indirectes s’impose désormais aux folkloristes. Il devient obligatoire de situer le document recueilli ce qui signifie que toute modification doit être clairement signalée. Dès lors, la confusion antérieure entre littérature et ethnologie n’est plus possible et l’histoire poétique ou la poésie historique disparaissent. Pourtant, quel que soit le genre adopté, histoire, anthropologie, littérature, l’ancienneté de la « nation » surgit. Sa richesse intellectuelle et artistique cachée continue à être dévoilée par des procédés académiques ou des moyens littéraires. Quelle que soit la démarche, ces écrits finissent paradoxalement par valider les textes apocryphes car, exprimant la permanence d’une langue et d’une culture, ils contribuent à légitimer et à valoriser tous les écrits issus de cette civilisation quelle qu’en soit sa nature.

    8Ainsi, s’est mis en place un objet d’étude, les sociétés paysannes, définies dans un premier temps comme le conservatoire d’un savoir archaïque. La collecte et la fabrication d’une histoire et d’une civilisation ont eu pour effet de susciter l’émergence d’entités culturelles et politiques. Dans une seconde phase, des règles d’interprétation des documents recueillis sont devenues nécessaires en se fondant sur la distinction entre l’information et les réflexions qu’elle suscite. Cela rend nécessaire la définition des modalités de son traitement en vue de sa publication et son analyse. Des normes issues des disciplines voisines s’imposent. L’effet Macpherson qui a suscité la recherche et la fabrication des monuments littéraires des anciennes civilisations paysannes ne peut plus fonctionner de la même façon. Il a cependant puissamment contribué à constituer l’anthropologie européenne.

    Notes de bas de page

    1 Il forma chez ses contemporains ce goût pour les jardins pittoresques qui ne tarda pas à se répandre dans toute l’Europe. Disraeli.

    2 J’ai toujours admiré (la langue) des Basques ou Cantabres, car excepté quelques mots latins, qui y sont entrés, elle paraît très éloignée de toutes les autres. Peut-être vient-elle d’une ancienne langue d’Afrique ? (1694) (Leibniz, 2000 : 149).

    3 Il s’agit de poèmes sacrés et héroïques dont le premier a été retrouvé en Islande en 1643. Mallet les a fait connaître en France : Introduction à l’histoire du Dannemarc. Copenhague, 1755 ; Monuments de la mythologie des Celtes et particulièrement des anciens Scandinaves, Copenhague, 1756.

    4 Elias Lönnrot (1802-1884) eut l’idée de regrouper les chants recueillis en Finlande en petits cycles qui chacun, se rapporte au même personnage et au même sujet. Puis les cycles s’élargissent pour former un seul recueil. Le docteur Lönnrot est mort convaincu de l’existence du Kalevala et persuadé d’avoir trouvé le grand poème épique dont il était lui-même l’auteur remarque Michel Bréal (s.d. : 123).

    5 Sur les 172 contes et récits qu’a publiés Bladé, nous ne connaissons la version gasconne que de 41 d’entre eux (Traimond, 2000 : 63).

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    1 Il forma chez ses contemporains ce goût pour les jardins pittoresques qui ne tarda pas à se répandre dans toute l’Europe. Disraeli.

    2 J’ai toujours admiré (la langue) des Basques ou Cantabres, car excepté quelques mots latins, qui y sont entrés, elle paraît très éloignée de toutes les autres. Peut-être vient-elle d’une ancienne langue d’Afrique ? (1694) (Leibniz, 2000 : 149).

    3 Il s’agit de poèmes sacrés et héroïques dont le premier a été retrouvé en Islande en 1643. Mallet les a fait connaître en France : Introduction à l’histoire du Dannemarc. Copenhague, 1755 ; Monuments de la mythologie des Celtes et particulièrement des anciens Scandinaves, Copenhague, 1756.

    4 Elias Lönnrot (1802-1884) eut l’idée de regrouper les chants recueillis en Finlande en petits cycles qui chacun, se rapporte au même personnage et au même sujet. Puis les cycles s’élargissent pour former un seul recueil. Le docteur Lönnrot est mort convaincu de l’existence du Kalevala et persuadé d’avoir trouvé le grand poème épique dont il était lui-même l’auteur remarque Michel Bréal (s.d. : 123).

    5 Sur les 172 contes et récits qu’a publiés Bladé, nous ne connaissons la version gasconne que de 41 d’entre eux (Traimond, 2000 : 63).

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    Ce livre est cité par

    • Traimond, Bernard. (2016) Qu’est que l’ethnopragmatique ?. DOI: 10.4000/books.pub.20811
    • Traimond, Bernard. (2005) Le mode de communication. Journal des anthropologues. DOI: 10.4000/jda.1442

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    Traimond, B. (2004). Chapitre 8. L’effet Macpherson. In La mise à jour (1‑). Presses Universitaires de Bordeaux. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pub.32116
    Traimond, Bernard. « Chapitre 8. L’effet Macpherson ». In La mise à jour. Pessac: Presses Universitaires de Bordeaux, 2004. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pub.32116.
    Traimond, Bernard. « Chapitre 8. L’effet Macpherson ». La mise à jour, Presses Universitaires de Bordeaux, 2004, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pub.32116.

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    Traimond, B. (2004). La mise à jour (1‑). Presses Universitaires de Bordeaux. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pub.32021
    Traimond, Bernard. La mise à jour. Pessac: Presses Universitaires de Bordeaux, 2004. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pub.32021.
    Traimond, Bernard. La mise à jour. Presses Universitaires de Bordeaux, 2004, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pub.32021.
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