1 Friedrich Hölderlin, Andenken. In Gedichte nach 1800. Stuttgart : Kohlhammer, 1951 (= Große Stuttgarter Ausgabe, dir. Friedrich Beissner, vol. II), p. 188.
2 Traduction de Jean-Pierre Lefebvre. In Gilbert Merlio und Nicole Pelletier (dir.), Bordeaux au temps de Hölderlin. Berne : Lang, 1997 (= Contacts, Série II - Gallo-germanica 20), p. 5-6.
3 Sigmund Freud, Deuil et mélancolie. In Métapsychologie. Paris : Gallimard, 1974, p. 147-174, ici p. 150.
4 Ibid., p. 151. Dans ce qui suit, je laisserai de côté le caractère inconscient de la perte, constitutif pour Freud, ainsi que l’ambivalence conflictuelle qu’il considéra comme allant également de pair avec la mélancolie, afin de concentrer mon analyse non pas sur une anamnèse clinique du poème écrit à la première personne, mais sur la nature esthétique du texte.
5 Anke Bennholdt-Thomsen dresse un bon aperçu des divergences opposant les différentes traditions d’interprétation du texte : „ Andenken“. L’importance de la topographie pour la poétique et la philosophie de l’histoire dans l’œuvre tardive de Hölderlin. In Gilbert Merlio et Nicole Pelletier (dir.), Bordeaux au temps de Hölderlin, p. 265-286.
6 Cf. Jean-Pierre Lefebvre, Frankreich (Dezember 1801 - Juni 1802). In Johann Kreuzer (dir.), Hölderlin-Handbuch. Leben – Werk – Wirkung. Stuttgart : Metzler, 2002, p. 45-50, en partic. p. 46.
7 À l’exception d’Anselm Haverkamp : Laub voll Trauer. Hölderlins späte Allegorie. Munich : Fink 1991.
8 Cf. Jean-Pierre Lefebvre, Rhône et Garonne (La France de Hölderlin). In Gilbert Merlio und Nicole Pelletier (dir.), Bordeaux au temps de Hölderlin. Berne : Lang (= Contacts, Série II - Gallo-germanica 20), p. 203-227, en partic. p. 204-209.
9 Adelung, Grammatisch-kritisches Wörterbuch der Hochdeutschen Mundart. Leipzig, 1811, vol. 3 M - Scr., p. 169-170, trad. Gaëlle Guicheney.
10 Le poème de Hölderlin possède un motif commun avec la gravure de Dürer : le discret décor portuaire avec des bateaux sur le départ, représenté en arrière-plan chez Dürer, apparaît dans le texte de Hölderlin à travers l’allusion répétée aux « mariniers ».
11 Aristote, De memoria et reminiscentia, 453 a 20. Cf. aussi Martina Wagner-Egelhaaf, Die Melancholie der Literatur. Diskursgeschichte und Textkonfiguration. Stuttgart : Metzler, 1997, p. 34-35.
12 Freud, Deuil et mélancolie, p. 150 : « Cette rébellion [contre le travail de deuil, U.D.] peut être si intense qu’on en vienne à se détourner de la réalité et à maintenir l’objet par une psychose hallucinatoire de désir ».
13 Thomas Klinkert, Die Problematisierung dichterischen Eingedenkens an der Schwelle zur Moderne in Hölderlins„ Andenken“und„ Mnemosyne“. In Lektüren des Todes bei Marcel Proust. Köln, 1998 (Marcel Proust, Gesellschaft : Sur la lecture IV), p. 22-33, p. 30.
14 À ce sujet, en plus des publications de Jean-Pierre Lefebvre déjà mentionnées, citons tout particulièrement la monographie de Dieter Henrich : Der Gang des Andenkens : Beobachtungen und Gedanken zu Hölderlins Gedicht. Stuttgart : Klett-Cotta, 1986.
15 Johann Wolfgang Goethe, Maifest. In Gedichte 1756-1799. Karl Eibl, dir. (= Sämtliche Werke, Briefe, Tagebücher und Gespräche, Hendrik Birus, dir., Band 1 : Abteilung 1) Francfort/ Main : Dt. Klassiker-Verl. (= Bibliothek deutscher Klassiker 18), p. 129-130, p. 129, italique ajouté.
16 Trad. Gaëlle Guicheney.
17 Goethe, Maifest, p. 130.
18 Trad. Gaëlle Guicheney.
19 Michael Franz, Hölderlins Gedicht ‚Andenken‘. In Heinz Ludwig Arnold (dir.), Friedrich Hölderlin Text+Kritik Sonderband. Munich, 1996, 195-212.
20 Cyrus Hamlin, Die Poetik des Gedächtnisses. Aus einem Gespräch über Hölderlins ‘Andenken’. In Hölderlin-Jahrbuch 24 (1984/85), p. 119-138, p. 127.
21 Freud, Deuil et mélancolie, p. 152. Déjà Roland Reuß constatait chez le Je poétique un « oubli de soi ». Roland Reuß, „… Die eigene Rede des andern“. Hölderlins„ Andenken“und „ Mnemosyne“. Bâle : Stroemfeld/Roter Stern, 1990, p. 338. Trad. Gaëlle Guicheney.
22 Je apparaît dans l’original (« Damit ich ruhen möge »). Notons que dans la version française de J.-P. Lefebvre évoquée, je demeure objet indirect rendu ici par la tournure « qui me permettrait le repos ». NdT.
23 Cf. Freud également : « L’inhibition mélancolique nous fait l’impression d’une énigme, parce que nous ne pouvons pas voir ce qui absorbe si complètement les malades. » (Freud, Deuil et mélancolie, p. 152)
24 Horace, Ars poetica, 361. Voir également Thorsten Valk, Das dunkle Licht der Dichtung. Zur Kunst des Erinnerns in Friedrich Hölderlins Hymne„ Andenken“. In Olaf Hildebrand (dir.), Poetologische Lyrik von Klopstock bis Grünbein. Cologne, Weimar, Vienne : Böhlau, 2003, p. 98-113, p. 111.
25 Klinkert, Die Problematisierung dichterischen Angedenkens, p. 30. Trad. Gaëlle Guicheney.
26 Cf. cependant Thorsten Valk, qui voit dans la comparaison un sens idéaliste : « De même que les mariniers et les peintres ne peuvent percevoir qu’une partie du tout en recueillant les beautés dispersées et fugaces du monde, le poète lui aussi ne dépeint que des éclats épars de réalité s’il se soumet au précepte d’imitation du ut pictura poesis. Le poète idéaliste en revanche, qui se retire à la source et dirige son regard sur le monde tout entier, celui-là crée quelque chose qui reste. Il transcende le domaine de l’éphémère en devenant un passeur qui, par sa création, transforme le restreint et l’épars en totalité. » Valk, Das dunkle Licht der Dichtung, p. 111. Trad. Gaëlle Guicheney.
27 Walter Benjamin, Ursprung des deutschen Trauerspiels. In Gesammelte Werke Band I.1. Sous la dir. de Rolf Tiedemann et Hermann Schweppenhäuser. Frankfurt am Main : Suhrkamp, 1974, p. 203-430, p. 353.
28 Martin Heidegger, « Andenken ». In Erläuterungen zu Hölderlins Dichtung. Gesamtausgabe Band 4, éd. Friedrich-Wilhelm von Herrmann, Francfort/Main, 1981, p. 79-151.
29 « Wo glatte fügung einfachste formen und ordnungen / viel gebrauchte worte / möglichst wenig auffälliges zeigte / erstaunt die harte durch ungewohnte und fremde sprache. […] Im syntaktischen derselbe gegensatz : dort das einfachste und schmiegsamste / hier erstaunlichere satzgefüge : anakoluthe / bald prädicatlos hingestellte worte / in deren kürze ein satz zusammengedrängt ist / bald weitgespannte perioden / die zwei drei mal neu einsetzen und dann doch überraschend abbrechen : nur niemals die widerstandslose folge des logischen zusammenhangs / stets voll jähen wechsels in der construction. » Norbert von Hellingrath, Hölderlins Pindar-Übertragungen. Prolegomena zu einer Erstausgabe. Berlin, 1910, p. 4. Trad. Gaëlle Guicheney.
30 Benjamin, Ursprung des deutschen Trauerspiels, p. 374.
31 Ibid., p. 370.
32 „ durch einen willensentschlusz und zweckentsprechendes handeln den beginn eines werkes oder einer handlung herbeiführen“. Deutsches Wörterbuch von Jacob Grimm und Wilhelm Grimm. Vol. 10, II. Abteilung, I. Teil, Leipzig, 1919, p. 2876. Trad. Gaëlle Guicheney.
33 „ De[n] freie[n] Gebrauch des Eigenen“. Friedrich Hölderlin, Lettre à Casimir Ulrich Böhlendorff du 4 décembre 1801, StA 6,1, p. 426. Trad. Gaëlle Guicheney.
34 Je remercie la Stiftungs- und Förderungsgesellschaft der Universität Salzburg de leur soutien qui a permis la traduction de cet article.