L’instabilité du rivage aquitain
p. 17-18
Texte intégral
Ce n’est pas pour rien que le flot est appelé lame, chaque marée est un coup de scie
(Victor Hugo, Quatre-Vingt Treize)
1La régression actuelle des côtes est un phénomène quasi général et la côte Aquitaine n’échappe pas, bien au contraire, à ce recul généralisé. Depuis 1972, la Commission de l’Environnement Côtier de l’Union Géographique Internationale (UGI) promeut et organise l’étude de l’évolution des traits de côte mondiaux.
2Les travaux de l’UGI montrent que :
- 70 % des côtes sont en nette érosion depuis une vingtaine d’années ;
- 10 % sont en nette progradation, correspondant à des cas particuliers de remontée isostatique des terres, de deltas des grands fleuves ou de flèches alimentées par des dérives littorales ;
- 20 % sont relativement stables.
3E. Bird (1985) estime que le recul est supérieur à 1 m/an à l’échelle mondiale.
4L’érosion actuelle des plages témoigne de l’inversion de la tendance évolutive qui leur a donné naissance. La remontée de la mer a d’abord mobilisé le stock sableux de la plate-forme littorale, puis a disposé de celui établi sur le littoral proprement dit. Les plages et les dunes qui les bordent sont les témoins de cette accumulation. Mais ce « capital sédimentaire » est aujourd’hui consommé et ne se reconstitue plus. On assiste donc à un renversement de tendance conduisant à l’érosion des côtes.
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Forêts d’hier et de demain
50 ans de recherches en Aquitaine
Michel Arbez, Jean-Michel Carnus et Antoine Kremer (dir.)
2017