Espèces introduites et invasives en mer Méditerranée
p. 171-187
Résumé
Les introductions d’espèces en Méditerranée comme dans l’Océan mondial, sont considérées comme l’un des problèmes environnementaux majeurs du xxie siècle.
Texte intégral
1Certaines de ces espèces introduites se sont adaptées et sont devenues envahissantes. Elles sont dénommées espèces exotiques. Elles entrent en concurrence avec ces espèces indigènes, peuvent même les remplacer, perturber l’écosystème, en modifiant sa structure et son fonctionnement. Les espèces envahissantes marines sont considérées comme l’une des principales causes de la perte de biodiversité en Méditerranée.
Introduction
2Depuis les temps les plus reculés, de nombreuses espèces ont circulé en Méditerranée, certaines accidentellement, transportées par les navires avec échanges entre pays riverains ou plus lointains, d’autres portées par les courants. Certaines de ces espèces introduites se sont adaptées et devenues envahissantes. Elles sont dénommées espèces exotiques.
3Les introductions d’espèces sont considérées comme l’un des problèmes environnementaux majeurs du xxie siècle1.
4Selon la définition de l’UICN2 : « Les espèces exotiques (parfois également appelées espèces étrangères, introduites, non indigènes ou non autochtones) sont des plantes et des animaux ayant étés introduits intentionnellement ou non, ayant établi des populations et s’étant propagés à l’état sauvage dans la nouvelle région d’accueil ». Cette définition a été adoptée par la Convention sur la diversité biologique. Les espèces exotiques envahissantes (EEE) que l’on dénomme plus simplement « espèces envahissantes » peuvent devenir menaçantes pour les espèces indigènes et la biodiversité lorsqu’elles s’installent en des lieux qu’elles colonisent3. Elles entrent en concurrence avec ces espèces indigènes, peuvent même les remplacer, perturber l’écosystème en modifiant sa structure et son fonctionnement4. Ces nouvelles espèces ont des facultés d’adaptation à ces changements dans tous les domaines physiologiques : nutrition, reproduction, croissance, développement, etc. Cette adaptation est d’autant plus importante que ces espèces n’ont pas de prédateurs naturels.
5Les espèces envahissantes marines sont considérées comme l’une des principales causes de la perte de biodiversité en Méditerranée5. Elles peuvent modifier profondément le fonctionnement des écosystèmes, et les perturbations sont d’autant plus importantes que depuis quelques années leur introduction va croissant6. Leur impact se manifeste sur l’environnement mais peut avoir également des incidences sur l’économie et la santé humaine.
6Plus de 5 % des espèces marines en Méditerranée sont cataloguées comme étant des espèces exotiques7. Nombreuses sont celles qui sont classées envahissantes, et elles sont différentes d’un bassin de la Méditerranée à l’autre. Les plus nombreuses se situent dans le bassin oriental, et il s’agit essentiellement d’organismes animaux : invertébrés et poissons8, alors qu’à l’Ouest de la Méditerranée et en Mer Adriatique, ce sont plutôt les macrophytes qui dominent. D’autres espèces colonisent l’ensemble de la Méditerranée.
7Les espèces exotiques envahissantes constituent une menace pour les écosystèmes marins. Elles réduisent leur biodiversité et la composition des communautés, modifient la structure des habitats et des chaines trophiques. Il existe peu de données sur l’impact des espèces envahissantes sur l’économie. Certaines engendrent des problèmes techniques, en obstruant par exemple les canalisations, en encrassant les filets de pêches. Il en résulte des baisses quelquefois drastiques de la production des pêcheries.
Voies d’introduction des espèces exotiques
Le transport maritime
8Un grand nombre d’espèces exotiques peuvent être transportées dans les eaux de ballast des navires, par encrassement des coques par les salissures, ou encore comme ballast solide (sédiments, roches, etc.).
9Le transport maritime participe à la dissémination de nombreux organismes néritiques, allant des micro-organismes et des macrophytes jusqu’aux poissons. Le ballast est introduit dans des citernes de ballast ou dans des cales vides lors du déchargement des cargaisons, et il est rejeté lors du chargement de la cargaison ou du ravitaillement en carburant. Les eaux de ballast proviennent principalement des ports ou de zones voisines. Elles peuvent contenir de nombreux organismes sous forme larvaire ou adulte qui se maintiennent en vie durant de longues traversées.
10Ainsi ces organismes vont pouvoir être rejetés dans de nouveaux ports, s’y installer, perturber les écosystèmes locaux, et même remplacer des espèces autochtones. C’est ainsi qu’ont été introduites des algues tropicales Caulerpas taxifolia et Caulerpa racemosa var. cylindracea, et elles ont été disséminées dans toute la Méditerranée (Figure 1). Les bateaux de pêche et la navigation de plaisance ont également participé à cette dissémination avec leurs filets et leurs ancres.
11Il en est de même de certaines espèces de coquillages originaires de la Mer Rouge, comme la moule Brachidontes pharaonis qui s’est propagée jusque vers la Sicile et le bassin occidental.
12Elle s’est installée sur les coques des navires à l’état larvaire. C’est le cas aussi pour de nombreuses autres espèces de divers groupes zoologiques (vers, mollusque, crustacés, etc.) d’origine indo-pacifique.
L’aquaculture
13L’aquaculture méditerranéenne est responsable de l’introduction de nombreuses espèces exotiques. Elles appartiennent essentiellement aux mollusques et aux poissons. La demande du marché de ces deux catégories d’organismes est de plus en plus importante à cause du déclin des prises de la pêche dans ces domaines. De ce fait l’essor de l’aquaculture d’espèces marines s’est manifesté depuis une quarantaine d’années. La production des coquillages a progressé de manière exponentielle pour deux espèces à haute valeur marchande, l’huître creuse du Pacifique Crassostrea gigas qui avait remplacé dans les années 1970 l’huître portugaise C. angulata décimée par une parasitose, et l’autre espèce, la palourde japonaise Ruditapes philippinarum plus facile à élever que la palourde européenne Ruditapes decussatus.
14L’introduction intentionnelle de ces deux espèces a provoqué aussi l’introduction involontaire de parasites, de pathogènes et d’espèces nuisibles. Les parcs à huîtres ont permis l’installation de nombreuses espèces d’algues non autochtones. C’est le cas par exemple dans l’étang de Thau où sont élevées les fameuses huîtres de Bouzigues, qui a vu se développer une algue laminaire Undaria pinnatifida qui prolifère au printemps avec une croissance rapide. Elle fait le bonheur des restaurants chinois locaux. Une autre algue brune Sargassum muticum a provoqué le déplacement de l’algue autochtone Cystoseira barbata, à cause de son développement exubérant qui empêche la lumière de pénétrer et bloque ainsi le développement de l’algue autochtone.
15Certains organismes animaux comme le mollusque Crepidula fornicata, originaire de la côte atlantique de l’Amérique du Nord avait été introduit en 1957 dans la station mytilicole de la baie de Tamaris près de Toulon. Dans ces stations d’élevage de coquillages bivalves se développent périodiquement des espèces planctoniques toxiques telles que le dinoflagellé Alexandrium catanella qui rend les coquillages impropres à la consommation, et entraine l’interdiction temporaire de leur commercialisation.
Introduction d’espèces exotiques dans les aires marines protégées (AMP)
16Les aires marines protégées sont de véritables refuges pour les espèces envahissantes. Les voies d’accès sont nombreuses. Les fermes aquacoles proches des AMP, le développement de la navigation de plaisance sont autant de facteurs favorables à l’introduction de ces espèces qui peuvent perturber l’écosystème de ces zones protégées, et leur biodiversité.
17Ainsi, des organismes échappés de bassins aquacoles et quelquefois d’aquariums publics, ou bien l’évacuation des eaux contenant ces organismes sont responsables d’altérations écologiques de ces zones protégées. Il peut s’agir aussi de remise en liberté d’animaux de compagnie qui se retrouvent dans l’environnement marin : végétaux, poissons, tortues, etc. L’exemple le plus connu en Méditerranée depuis 40 ans est celui de l’algue tropicale Caulerpa taxifolia échappée d’un aquarium public, qui a envahi le littoral méditerranéen et a proliféré entre autres dans le Parc National de Port-Cros, perturbant les herbiers à Posidonie, écosystème clef des rivages méditerranéens. Par son action insidieuse, elle a été dénommée l’Algue tueuse9.
18De leur côté, les ports de plaisance, les marinas, les étangs littoraux sont des réservoirs d’espèces exotiques qui vont envahir le proche environnement où peuvent exister des AMP. Elles s’y développent, se reproduisent en libérant leurs gamètes qui vont coloniser d’autres zones.
19Des actions visant à contrôler l’établissement des espèces exotiques dans les AMP sont mises en œuvre, et elles sont prioritaires. Elles sont conduites par les gestionnaires de ces AMP, aidés en cela par les scientifiques et des volontaires, dans le cadre de la « Science participative ». Elles consistent par exemple en l’éradication de certaines espèces qui requiert la mise en œuvre de méthodes adaptées relevant souvent du « système D » et qui ne sont pas toujours efficaces. C’est le cas avec Caulerpa taxifolia dont l’éradication au Parc National de Port-Cros mobilise chaque année de nombreux plongeurs au cours d’une campagne d’automne.
Impact sur les écosystèmes
20Les espèces introduites peuvent modifier le fonctionnement des écosystèmes méditerranéens.
21Ainsi par exemple, l’arrivée en Méditerranée orientale de poissons herbivores en provenance de la mer Rouge, comme les poissons lapins, Siganus rivulatus et S. luridus10 peut modifier le fonctionnement des écosystèmes infralittoraux car ils ont des nécessités alimentaires bien précises11, et ils entrent en concurrence avec l’espèce autochtone également herbivore, la saupe Sarpa salpa. Les flux de carbone pourraient de la sorte être orientés vers la voie des herbivores12.
22Par contre, l’introduction de l’algue chlorobionte Caulerpa taxifolia citée précédemment, peut affaiblir l’importance du compartiment herbivore, car elle renferme des composés terpénoïdes plus ou moins toxiques comme la caulerpényne13. C. taxifolia semble évitée par les herbivores lorsque sa teneur en caulerpényne est élevée pendant la saison chaude. Par contre chez un autre herbivore, le mollusque opisthobranche Aplysia punctata, dont les populations se développent au printemps, la caulerpenyne n’a aucun effet sur son métabolisme digestif, et ne provoque pas sa mortalité14, (Figure 5-6).
23Sur les côtes italiennes de la Toscane, les caulerpes C. taxifolia et C. racemosa var. cylindracea ont fortement modifié l’abondance de nombreuses espèces de macrophytes15.
24Les espèces introduites peuvent édifier de nouveaux écosystèmes ; elles sont qualifiées d’ingénieur dans le domaine, et elles peuvent alors remplacer un ou plusieurs écosystèmes indigènes ; les nouveaux écosystèmes étant plus ou moins différents des écosystèmes remplacés16.
25A nouveau, l’exemple le plus significatif est représenté par les peuplements à Caulerpa taxifolia en Méditerranée nord-occidentale. Si son expansion s’était poursuivie, elle aurait pu provoquer le changement le plus important qui se soit jamais produit en Méditerranée sous l’effet de l’homme17. Fort heureusement toutes les espèces introduites au cours du temps n’ont pas eu que des effets délétères. N’oublions pas que la plupart de nos plantes cultivées et ornementales sont d’origine exotique : pomme de terre, tomate, riz, maïs, agave, etc. Pour des raisons économiques, toutes ces espèces étaient acceptables, et d’autres le seront sans doute aussi à l’avenir, à condition d’en étudier au préalable le possible impact18.
26Il semble d’ailleurs que majoritairement (à 80 %), certaines espèces introduites n’aient pas d’effets sur les espèces et les communautés autochtones. Par exemple en Bretagne l’introduction de l’algue Fucophycée Undaria pinnatifida n’entre pas en compétition avec les autres espèces de Laminaires, son développement étant assez limité par comparaison avec les espèces autochtones.
27C’est le cas aussi dans la Lagune de Venise d’un ver colonial, un Bryozoaire Tricellaria inopinata dont l’introduction n’a pas provoqué un changement notable dans la communauté des Bryozoaires indigènes. (Figure 7)
28Il n’en demeure pas moins qu’il faut être très nuancé lorsque l’on parle de « pas d’effet », car il n’existe pas de preuve véritablement scientifique. Il est préférable de dire : « pas d’effet spectaculaire facilement et immédiatement perceptible »19. En effet, l’impact de la plupart des espèces introduites sur les espèces et les écosystèmes autochtones n’a jamais fait l’objet de véritables études. De plus, seul l’impact des espèces introduites prises séparément, a été pris en compte et non l’effet collectif d’un grand nombre d’espèces sur un même écosystème.
29Il en est ainsi par exemple dans l’Etang de Thau ou en Méditerranée orientale, où les espèces introduites sont très nombreuses et ne semblent pas perturber le fonctionnement de l’écosystème autochtone20. De plus, les espèces introduites peuvent même entrer en compétition entre elles. C’est le cas de Caulerpa taxifolia et de C. racemosa var. cylindracea sur les côtes de Toscane21. Dans ce cas, les auteurs prédisent que Caulerpa racemosa var. cylindracea devrait à la longue l’emporter sur C. taxifolia, du moins en Toscane (Italie), encore que cette suprématie semble se manifester actuellement sur les côtes provençales.
30Il convient de différencier les appellations « espèce introduite » et « espèce invasive ». Sont désignées sous le nom d’espèces invasives, les espèces introduites dont l’impact écologique et/ou économique est important22. Elles ont un impact sur les espèces, les communautés indigènes, et également sur les paysages. On parle dans ce cas de « pollution biologique »23.
31L’impact écologique se traduit par une colonisation des habitats naturels (natural areas invaders, NAI24). Il est impossible de prédire si une espèce introduite deviendra invasive. Il est estimé que 10 % seulement d’espèces introduites deviennent invasives25, et dans ce cas les perturbations de l’écosystème indigène présentent divers degrés. A la suite d’Elton26, on considère que les milieux perturbés (disturbed habitats), sont plus sensibles aux introductions d’espèces que les milieux non perturbés (pristine habitats). En effet, même si les introductions sont moins abondantes dans ces derniers, leur présence est plus préoccupante, et les mesures de protection sont plus difficiles à mettre en œuvre.
32L’impact des espèces introduites sur les espèces et les communautés indigènes comportent cinq niveaux27 :
33Le niveau supplémentaire : (supplementary relationship) l’espèce introduite occupe une place jusque-là inoccupée, et n’interagit pas significativement avec les espèces autochtones.
34Le niveau compensatoire (compensatory relationship), l’espèce introduite occupe une place déjà abandonnée par une espèce indigène avant son arrivée. Cela peut être dû à l’action de l’homme (prédation, pollution, etc.).
35Le niveau substitutif (substitutive relationship), l’espèce introduite prend la niche écologique d’une espèce indigène et l’élimine.
36Le niveau réductionnel (reducing relationship), les espèces introduites interagissent fortement avec les espèces indigènes dont l’abondance ou la diversité diminuent.
37Le niveau recomposant (composing relationship), pas d’impact des espèces introduites, la communauté indigène est intacte.
38Certaines espèces introduites peuvent provoquer des perturbations sur d’autres espèces et les écosystèmes, allant jusqu’à des modifications drastiques notamment au niveau des flux bio géochimiques28. Dans ce domaine les données sont assez rares en milieu marin, mais par exemple, ce qui caractérise les écosystèmes méditerranéens c’est l’indigence du niveau des herbivores. De ce fait, le flux de carbone principal concerne les détritivores. L’introduction en abondance d’espèces lessepsiennes herbivores comme les Siganus peuvent modifier le fonctionnement des écosystèmes infralittoraux ; ils pourraient dévier les flux de carbone vers le compartiment « herbivores »29.
Impact sur l’économie
Impact sur la pêche
39Cet impact se manifeste sur divers secteurs de l’économie. En mer la première activité touchée et bien entendu la pêche. L’introduction d’espèces exotiques peut perturber l’abondance des espèces pêchées. Un exemple bien connu en Mer Noire est celui du développement d’un Cténophore de l’espèce Mnemiopsis leidyi (Figure 8) qui se nourrit de macroplancton, et en particulier des œufs et des larves de poissons. D’une voracité extrême, son appareil digestif même rempli, il continue à capturer des proies qu’il va régurgiter sous forme de pseudofécès non digérées. De la sorte, il peut consommer jusqu’à plus de 10 fois son poids par jour. Vis-à-vis des stocks alimentaires, ce cténophore est devenu un compétiteur redoutable de nombreuses espèces alimentant la pêche. Il en est ainsi de l’anchois Engraulis encrasicolus et le maquereau Trachurus mediterraneus. Les débarquements d’anchois ont chuté de près de 10 fois une dizaine d’années après l’introduction du cténophore en mer Noire. Le tonnage est passé de plusieurs centaines de milliers de tonnes à quelques dizaines de milliers seulement. Cela a entrainé l’abandon de la pêche par de nombreux pêcheurs professionnels. Cependant cet aspect n’est pas l’unique cause de l’effondrement des pêches en Mer Noire30. Cette petite mer fermée est extrêmement polluée et ses ressources sont surexploitées. Le rôle de Mnemiopsis leidyi pourrait être en tout cas très inférieur à celui du changement climatique et de l’augmentation des pêcheries31.
Impact sur les activités touristiques et la santé
40Certaines espèces indigènes peuvent perturber les activités touristiques. Il s’en rajoute d’autres qui ont été introduites.
41On sait les effets occasionnés par la méduse Pelagia noctiluca (Figure 9) dont la prolifération près des plages durant la période estivale, perturbe les activités balnéaires, ainsi que la pêche en surchargeant les filets. S’y rajoutent des aspects sanitaires, car cette méduse très urticante peut provoquer des accidents quelquefois graves, en particulier lorsque la victime est allergique au venin de la méduse (actinocongestine). Sur les côtes d’Israël et de Turquie, une autre méduse Rhopilema nomadica fut introduite au milieu des années 1970. (Figure 10). Pouvant atteindre un mètre de diamètre, elle provoque des brûlures sévères aux baigneurs. Ces accidents par les méduses peuvent quelquefois nécessiter une hospitalisation. Il en résulte la fermeture des plages pendant la durée de ces proliférations32.
42D’autres espèces introduites comme le mollusque gastéropode Conus textile en Méditerranée orientale, provoque des piqûres très dangereuses qui peuvent être mortelles chez l’enfant. L’introduction et l’expansion de Caulerpa taxifolia sur de grandes surfaces du littoral méditerranéen français dans les années 1980 avait porté préjudice aux activités subaquatiques à cause de la banalisation des paysages sous-marins33.
Conséquences économiques positives
43Certaines espèces introduites peuvent avoir des conséquences économiques positives, mais quelquefois à la fois positives et négatives. C’est le cas des espèces de coquillages introduites en Europe dans les années 1970 afin de relancer la conchyliculture. C’est le cas de l’huître et de la palourde japonaises Crassostrea gigas et Ruditapes philippinarum, qui sont élevées dans les étangs littoraux du Languedoc-Roussillon (Thau) et représentent un revenu financier important pour les conchyliculteurs méditerranéens34.
44D’autres espèces introduites sont couramment pêchées en Méditerranée orientale et augmentent le nombre des prises. C’est le cas sur les côtes turques, israëliennes et grecques. Il s’agit de crustacés (crevettes : Penaeus semisulcatus, Marsupenaeus japonicus, et de crabes Portunus pelagicus), de même que de poissons introduits (poisson lapin : Siganus rivulatus, barracuda : Sphyraena chrysotaeni) qui alimentent la pêche commerciale35. Dans le domaine des effets néfastes, il faut indiquer que la crevette Marsupenaeus japonicus a fait disparaître l’espèce indigène Melicerthus kerathurus36 (Figures 11 et 12).
45D’autres exemples concernent les mollusques bivalves comme la palourde japonaise Ruditapes philippinarum qui a éliminé la palourde autochtone R. decussatus. Par contre elle a fait augmenter les prises de palourdes. Mais en même temps elle a fait diminuer de façon significative les prises de poissons37.
46Dans certains cas le bilan économique peut être considéré comme neutre gains et pertes s’équilibrant.
Espèces introduites et changement climatique
47Le changement climatique a des impacts considérables sur les zones côtières, en raison du rôle déterminant qu’il joue dans l’élévation prévue du niveau de la mer et l’augmentation des températures de l’air et de la mer. Il a tendance aussi à modifier d’autres paramètres écologiques et hydrologiques du littoral méditerranéen, en particulier dans les AMP.
48Divers scénarii concernant les émissions de gaz à effet de serre, indiquent que la température de eaux côtières devrait augmenter d’au moins 1 à 2,5 °C d’ici la fin du xxie siècle dans l’ensemble du Bassin Méditerranéen38. Ces conditions devraient s’installer et se poursuivre dans de nombreuses zones, d’année en année, et perturber l’écosystème et de nombreuses espèces, avec l’apparition d’épizooties dont sont responsables virus, parasites et germes de toutes sortes. Ceux-ci sont en dormance dans le milieu ou transportés par les eaux de ballast, et avec l’augmentation et le maintien des températures à de très hauts niveaux sur de longues périodes, ils entrent en action, et déciment des populations de nombreuses espèces qui sont menacées d’extinction à brève échéance.
49Ces anomalies thermiques affectent aussi les caractéristiques océanographiques conduisant à un enrichissement des eaux en nutriments, avec des proliférations planctoniques et à des modifications des chaînes alimentaires et de la Biodiversité dans son ensemble.
50Le changement climatique avec le réchauffement des eaux de la Méditerranée pourrait affecter la structure des communautés marines en favorisant la propagation des espèces exotiques au détriment des espèces autochtones. Ces espèces exotiques sont majoritairement thermophiles et d’origine indo-pacifique. De la sorte, le réchauffement des eaux favorise de plus en plus l’introduction d’espèces lessepsiennes en provenance de la mer Rouge qui se propagent progressivement vers le nord et l’ouest de la Méditerranée.
51Cette situation climatique favorise également l’entrée dans le bassin occidental d’espèces tropicales d’origine atlantique.
Conclusion
52Les introductions d’espèces constituent probablement l’un des problèmes les plus préoccupants de ce xxie siècle, d’un point de vue non seulement écologique, mais aussi économique, culturel et même social, avec leur impact sur la santé humaine.
53Au xxe siècle, des impacts sur l’environnement étaient plus spectaculaires, c’était le cas des marées noires et leur incidence économique. Des solutions ont été mises en œuvre pour traiter les dommages causés, et des mesures techniques ont été développées pour prévenir les accidents pétroliers. Ces accidents étaient connus du grand public et des décideurs, car très médiatisés.
54Par contre, il n’en est pas de même avec l’introduction des espèces exotiques, mise à part « l’algue tueuse » Caulerpa taxifolia grâce aux cris d’alarme des scientifiques et sa médiatisation par les usagers, soutenus en cela par les journalistes, qui ont réussi à sensibiliser les politiques. Mais on ignore les conséquences de l’introduction de la majorité des espèces exotiques, et il n’existait jusqu’à présent aucune législation en France pour maitriser ce problème contrairement à la plupart des grands pays développés (Australie, Nouvelle Zélande, Canada, USA, et en Europe la Suisse). Cependant les politiques de préservation des espèces et des écosystèmes ainsi que les équilibres entre usages et maintien des richesses naturelles sont remis en cause par ces introductions d’espèces. Or ce sont là les bases du développement durable39.
55La législation constitue le garant contre l’introduction des espèces exotiques. En son absence, on a essayé de freiner l’impact des espèces introduites, par l’éradication de certaines d’entre elles, lorsque les moyens le permettaient, avec souvent un manque de solutions techniques. Or l’éradication est souvent impossible, et elle permet seulement de limiter son expansion et de freiner son impact.
56La Convention sur la biodiversité40 annonçait que « d’ici 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d’introduction devront être identifiées et classées par ordre de priorité. Les espèces prioritaires devront être contrôlées ou éradiquées et des mesures seront mises en place pour gérer les voies d’introduction, afin d’empêcher l’installation et l’établissement de ces espèces ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Au niveau européen, le règlement 1143/2014 relatif à la gestion de l’introduction et de la propagation des EEV est entré en vigueur le 1er janvier 2015.
57Il fixe « des règles visant à prévenir, à réduire au minimum et à atténuer les effets néfastes sur la biodiversité de l’introduction et de la propagation au sein de l’Union européenne des EEV selon certaines échéances ». Ce règlement a été pris en compte au sein de la stratégie nationale du Ministère français de l’Ecologie. La lutte contre ces espèces correspondait à un engagement fort du Grenelle de l’Environnement (article 23).
58Le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer a également adopté une stratégie nationale pour la lutte contre les EEV. Divers axes d’intervention ont été mis en place :
59La création d’un réseau de surveillance des invasions biologiques, afin de détecter le plus rapidement possible tout spécimen exotique introduit et de pouvoir prendre de mesures de lutte ou de contrôle.
60Le développement de la réglementation et de la police de la nature.
61La mise en place d’un plan de lutte contre les EEV suite au Grenelle de l’environnement en 2009, qui prévoyait notamment la mise en œuvre de plans d’actions contre les EEV afin de prévenir leur installation et leur extension, et de réduire leurs impacts négatifs.
62Il est à souhaiter que toutes ces mesures soient efficaces, mais les difficultés demeurent et deviennent de plus en plus prégnantes avec le changement climatique qui va modifier considérablement les possibilités d’action. Les entrées d’espèces exotiques en Méditerranée, comme ailleurs dans l’Océan mondial, seront de plus en plus nombreuses, notamment les espèces lessepsiennes qui vont modifier les écosystèmes ; certaines prenant la place des espèces indigènes. On ne peut dire si à la fin de ce siècle, l’écosystème méditerranéen sera plus riche ou plus pauvre ; il sera probablement différent.
Bibliographie
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Notes de bas de page
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2 UICN, 2000-Guidelines for the Prevention of Biodiversity Loss caused by Alien Species. http://www.iucn.org/.
3 M. Otero et al., Surveillance des espèces envahissantes marines dans les aires marines protégées (AMP) méditerranéennes : guide pratique et stratégique à l’attention des gestionnaires. UICN. 136 p.
4 B. S. Galil, « Loss or gain ? Invasive aliens and Biodiversity in the Mediterranean Sea », Marine Pollution Bulletin 55, 2007, p. 314-322
5 B. S. Galil, « Loss or gain ? Invasive aliens and Biodiversity in the Mediterranean Sea », op. cit.
6 A. Zenetos et al., « Alien species in the Mediterranean Sea by 2010. A contribution to the application of Union’s Ma-rine Strategy Framework Directive(MSFD). Part I. Spatial distribution », Mediterranean Marine Science, 11, 2, p. 381-493.
7 A. Zenetos et al., « Alien species in the Mediterranean Sea by 2012. A contribution to the application of European Union’s Marine Strategy Framework Directive (MSFD). Part 2. Introduction trend and pathways », Mediterranean Marine Science, 13/2,328-352.
8 A. Zenetos et al., op. cit.
9 A. Meinesz, « De dissémination de l’algue Caulerpa taxifolia introduite en Méditerranée », Rapp.P.V. Réun. Commiss. internation. Explor. sci. Médit., Monaco, 33, 1992, p. 44 ; A. Meinesz et al., Suivi de l’expansion de l’algue tropicale Caulerpa taxifolia en Méditerranée : situation au 31 décembre 1996, Rapport Laboratoire Environnement marin Littoral, Université de Nice Sophia-Antipolis publ., Nice, 1997, p. 1-189
10 F. D. Por, « Lessepsian migrations. The influx of Red Sea biota into the Mediterranean by way of the Suez canal », Springer publ., Berlin : i-viii + 1-228.
11 B. Lundberg et Y. Lipkin, « Seasonal, grazing site and fish size effects on patterns of algal consumption by the herbivorous fish, Siganus rivulatus, at Mikmoret (Mediterranean, Israel) »,
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12 C. F. Boudouresque, Les espèces introduites et invasives en milieu marin, Deuxième édition. GIS Posidonie publ., Marseilles, 152 p.
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25 C. F. Boudouresque et M. Verlaque, « Assessing scale and impact of ship-transported alien macrophytes in the Mediterranean Sea », op. cit.
26 C. S. Elton, The ecology of invasions by animals and plants, Methuen publ.
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28 J. A. Crooks, op. cit.
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36 C. F. Boudouresque, « The Red Sea - Mediterranean link : unwanted effects of canals », op. cit.
37 F. Pranovi et al., op. cit.
38 G. di Carlo et M. Otero, A changing Mediterranean coastal marine environment under predicted climate-change scenarios. A manager’s guide to understanding and addressing climate change impacts in marine protected areas, MedPAN Collection, 9p.
39 C. Bright, op. cit.
40 Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, Brésil, 5-30 juin 1992.
Auteur
Professeur émérite, Institut Méditerranéen de Biodiversité et Ecologie marine et continentale (IMBE), AMU ; Institut océanographique Paul Ricard
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Les sources complémentaires du droit d’auteur français
Le juge, l’Administration, les usages et le droit d’auteur
Xavier Près
2004
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De l'expérience d'ITER à la recherche d'un modèle
Virginie Mercier et Stéphanie Brunengo-Basso (dir.)
2016
La mer Méditerranée
Changement climatique et ressources durables
Marie-Luce Demeester et Virginie Mercier (dir.)
2022