L’action de l’Algérie en matière de sécurité et de sûreté maritime
p. 65-88
Texte intégral
1La globalisation du secteur des transports et le redéploiement des activités maritimes et portuaires ajouté aux nouveaux défis liés à la sécurité et la sûreté maritime rendent l’action de l’État de plus en plus impérative et complexe.
2La rapidité avec laquelle se développent la sécurité et la sûreté maritime, n’est que l’affirmation du développement qu’a connu le secteur maritime du point de vue industriel, commercial et réglementaire, mais aussi des conséquences dramatiques nées des accidents pouvant entraîner la perte des vies humaines, des navires et de leurs cargaisons et l’atteinte à l’environnement marin.
3L’ensemble des États composant la société internationale travaillent sous l’égide de l’OMI1 afin de réduire ces risques. Mais qu’en est-il de l’Algérie ? Quelles sont les différentes institutions publiques nationales qui œuvrent pour la mise en place d’une politique de sécurité et sûreté maritimes efficace ? Comment sont organisés les différents organes nationaux intervenant dans le domaine de la sécurité et la sûreté maritimes ? Quels sont les agents habilités à contrôler et à veiller à l’application de la législation et la réglementation y afférente ? Quel est le degré d’intégration des différentes conventions internationales relatives à la sécurité et la sûreté maritimes dans le droit national ?
4Telles sont les principales interrogations qui nous amènent à traiter de l’action de l’Algérie dans le domaine de la sécurité et de la sûreté maritimes.
5De par la longueur de sa façade maritime qui représente 1 200 km de côtes, l’Algérie est considérée avant tout comme un pays maritime, il en résulte que le secteur maritime revêt un caractère stratégique pour l’économie algérienne, puisque plus de 70 % de son commerce extérieur s’effectue par voie maritime à travers un mouvement de 10 000 navires/an2 qui touchent les ports algériens ; par-delà, accorder une importance particulière à ce secteur s’avère être une démarche fort légitime.
6Le transport maritime est caractérisé par sa dimension internationale, d’où le rôle particulier des conventions internationales. Ces instruments internationaux sont le plus souvent les textes fondamentaux en matière de sécurité maritime et de sûreté maritimes, ils servent de références et sont souvent transposés, soit complétés, soit renforcés par de dispositions plus sévères dans les réglementations nationales3.
7L’Algérie, fidèle aux principes de sa politique extérieure et de coopération internationale, a toujours partagé les préoccupations de la communauté internationale en la matière. Elle a plaidé pour la nécessité d’une mise en place d’une réglementation internationale efficace en matière de sécurité et de sûreté maritimes, qui tiendrait compte de ses intérêts et des intérêts de chacun. Dès lors, la sécurité et la sûreté du transport maritime deviennent un souci majeur de l’Algérie.
8Cet attachement aux efforts internationaux, s’est manifesté à travers son adhésion et sa ratification des principaux instruments et conventions initiés par l’OMI4.
9Il conviendrait tout d’abord, de définir les termes sûreté et sécurité maritime, comme le souligne M. Pancracio, « il existe un amalgame des deux concepts qui a généré la plus grande confusion »5. La sûreté est définie comme
« l’ensemble des mesures de protection contre des actes de malveillance dont la mer peut être le théâtre. Alors que, la sécurité regroupe les mesures de prévention contre les accidents d’origine naturelle ou survenus lors de la navigation maritime et sont susceptibles de nuire au bon fonctionnement du transport maritime, et à la sécurité des personnes et des biens »6
10Quant au terme sécurité de la navigation, il vise à assurer la sauvegarde de la vie humaine en mer et la défense contre les dangers naturels (Comme les cyclones et les tempêtes) et navals provoqués par la circulation maritime7.
11Cependant, cette distinction n’empêche pas leur convergence vers un objectif commun qui est la protection de la vie humaine, des navires, des marchandises et de l’environnement marin y compris les ports.
I. Le cadre législatif et réglementaire régissant la sécurité maritime en Algérie
12Les divers textes internationaux imposent à l’État du pavillon un cadre législatif très précis et très technique dont, il lui appartient de contrôler le respect. Pour ce faire il est tenu d’abord, d’introduire les règles ainsi que les prescriptions des conventions et instruments internationales qu’il a ratifiés.
13Les modalités de l’exercice de ce contrôle sont généralement décrites d’une manière détaillée par les conventions internationales laissant peu de liberté aux États pour exercer un quelconque pouvoir discrétionnaire. Cette action de l’État en mer est désormais encadrée par l’OMI et par d’autres institutions Gouvernementales et par d’autres organismes privés8.
14Les obligations de l’État du pavillon en matière de sécurité maritime, découlent de l’Article 94 paragraphes 3 et 4 de la convention de Montego Bay que l’Algérie a ratifiée9,
« Tout État prend à l’égard des navires battant son pavillon les mesures pour assurer la sécurité en mer notamment en ce qui concerne :
- La construction et l’équipement du navire ;
- La composition, les conditions de travail et la formation des équipages, en tenant compte des instruments internationaux applicables ;
- L’emploi des signaux, le bon fonctionnement des communications et la prévention des abordages ».
15Le paragraphe 4 dudit article souligne, lorsqu’il prend ses mesures, l’État du pavillon, est tenu de se conformer aux « règles, procédures et pratiques internationales généralement acceptées et de prendre toutes les dispositions nécessaires pour en assurer le respect ».
16Il est évident que la plupart des règles et normes internationales des conventions internationales ratifiées par l’Algérie sont contenues dans l’Ordonnance du 23 octobre 1976 modifiée portant code maritime algérien10, qui demeure le principal texte à caractère législatif régissant la sécurité maritime en Algérie.
A. Le Code maritime algérien
17La sécurité maritime est régie par le chapitre III du code maritime, dont l’intitulé est « Police et Sécurité de la navigation », il est composé de trois sections, la section I traite de la police de la navigation maritime, la deuxième section concerne la navigation maritime alors que la troisième section, porte sur le règlement de la sécurité.
18La lecture de ce chapitre fait apparaître que tous les aspects relatifs à la sécurité maritime sont pris en charge, notamment, les titres de navigation et documents de bord, la police de la pollution, les conditions de sécurité –, l’inspection de sécurité, la Commission de sécurité et les titres de sécurité.
19Il y a lieu d’ajouter également les dispositions pénales notamment celles concernant, les atteintes à la sécurité de la navigation maritime11.
20Il existe d’autres textes à caractère législatif qui ont une incidence sur la sécurité maritime12.
B. Les textes réglementaires
21Le code maritime a prévu un certain nombre de textes d’application, dont le décret exécutif n° 02-149 du 9 mai 2002 fixant les règles d’inspection des navires, qui constitue le texte de référence en la matière. Cependant d’autres textes aussi importants ont vu le jour., on peut citer notamment,
Le décret exécutif n° 02-143 du 16 avril 2002 fixant les titres, brevets et certificats de la navigation maritime et les conditions de leur délivrance,
Le décret exécutif n° 02-02 du 6 janvier 2002 fixant les règles relatives au maintien d’effectif minimum de sécurité à bord des navires de commerce de plus de 500 TX,
Le décret présidentiel n° 96-290 du 2 septembre 1996 portant organisation de la recherche et du sauvetage maritimes13 ;
Le décret exécutif n° 94-279 du 17 septembre 1994 portant organisation de la lutte contre les pollutions marines et institution de plans d’urgence14 ;
Le décret n° 83-676 19 novembre 1983 relatif à la coordination du contrôle des navires.
22Il est incontestable, que ces textes contribuent à une meilleure prise en charge en Algérie des différents aspects liés à la sécurité maritime.
23Il n’en demeure pas moins que la ratification des conventions internationales ainsi que l’élaboration des textes nationaux imposent aux États de disposer des structures efficaces dotées de moyens humains et matériels suffisants afin de mettre en œuvre ce cadre juridique.
II. Les différentes structures intervenant dans le domaine de la sécurité maritime
24La sécurité maritime dépend de nombreux acteurs qui ne disposent pas toujours des mêmes moyens suffisants pour mener à bien leurs missions dans ce domaine. En France, le système d’action en mer notamment en matière de lutte contre la pollution et les trafics illicites s’appuie sur l’institution du préfet et les juridictions interrégionales spécialisées15.
25En Algérie, l’administration maritime nationale a connu plusieurs restructurations. La première a reconduit l’organisation en vigueur à l’époque coloniale à travers la création de trois Circonscriptions Maritimes dont les sièges étaient, Oran, Alger et Annaba. Ces structures ont été elles-mêmes divisées en Stations Maritimes. Elles étaient chargées de tous les aspects relatifs à la police de la navigation et des pêches, aux gens de la mer, aux navires, à l’exploitation des ressources de la mer.
26En plus de ces structures dépendant du Ministère des Transports, l’organisation maritime nationale était également composée d’un Service Naval et Transmissions des Douanes et de la Gendarmerie Maritime. Ces structures étaient toutes dotées de moyens navals et de personnels navigants pour l’exécution des missions de police maritime et douanière en mer. La deuxième phase est intervenue en 1973 par la création du Service National des Gardes-côtes pour le besoin d’une meilleure coordination sur le terrain.
27La troisième restructuration de l’organisation maritime nationale est intervenue en 1996.
A. Au niveau central
28Le Ministère des transports, qui demeure l’acteur principal, il initie la politique algérienne en matière de sécurité et de sûreté maritimes. Un nouvel organigramme du Ministère des transports a vu le jour à travers le Décret exécutif n° 10-98 du 18 mars 2010 portant organisation de l’administration centrale du ministère des transports16. D’autres Ministères et Offices interviennent également dans le domaine de la sécurité maritime17.
29Bien que n’ayant jamais fonctionné, il y a lieu de mentionner également, le Haut Conseil de la Mer, qui a pour mission de définir et d’arrêter les grandes options de la politique maritime nationale, à ce titre il est chargé, notamment,
D’évaluer régulièrement la mise en œuvre des dispositifs législatifs relatifs à la mer et de décider des mesures appropriées,
De fixer l’ensemble des moyens nécessaires à la préservation de la sécurité de la navigation et à la sauvegarde des vies humaines en mer et du milieu marin ;
De suivre l’évolution de la politique internationale des mers, océans et des fonds marins18.
B. Au niveau local : le service national des garde-côtes : un acteur permanent de la sécurité maritime en Algérie
30Créé par l’ordonnance du 3 avril 197319, le Service National des Gardes-Côtes, a été chargé :
D’appliquer les lois et règlements relatifs à la navigation maritime, à la pêche et à la douane,
D’assurer la police des eaux territoriales et la protection du domaine public maritime national,
De participer à l’exécution des polices du balisage et de câbles sous-marins.
De participer à l’assistance et au sauvetage en mer et de contribuer à la lutte préventive ou répressive contre la pollution de la mer par les hydrocarbures.
31Dans la limite de ses attributions, il contribue à la surveillance côtière, terrestre en collaboration avec les services de douanes, de la gendarmerie et de sûreté nationale.
32L’ordonnance mentionnée ci-dessus a fait l’objet de modifications par le décret présidentiel du 14 juin 1995 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance 73-12 portant création du SNGC20 ; les modifications ont porté sur l’octroi de nouvelles missions, notamment,
L’administration des gens de mer,
La tenue du registre d’immatriculation des navires algériens,
La délivrance des titres de navigation et certificats de sécurité des navires,
L’exécution à bord de tout navire de visites et inspections de sécurité,
La protection du domaine public maritime et du milieu marin.
33Le service national des gardes-côtes intervient particulièrement en matière de sauvetage maritime21.
34Ainsi, il est chargé de faire appliquer toute la réglementation nationale et internationale en mer en matière de sécurité du transport maritime et de prévention de la pollution.
35Conformément à l’article 2 du code maritime algérien, le Service National des Gardes-Côtes, constitue l’Administration maritime locale22.
36Du fait de la promulgation du statut particulier des personnels du Service National des Gardes-côtes chargés de l’application des lois et règlements maritimes, par le décret présidentiel n° 96-437 du 1er décembre 1996, il résulte que désormais, l’application des lois est confiée uniquement aux personnels des Forces Navales appartenant aux corps d’administrateurs, d’inspecteurs de la navigation maritime et d’agents gardes-côtes et qui exercent au sein de la chaîne affaires maritimes.
37Les circonscriptions maritimes et les stations maritimes principales et les stations maritimes sont placées sous l’autorité du Service National des Gardes-côtes23, ils constituent des unités administratives maritimes locales chargées de l’ensemble des fonctions administratives locales fixé par les lois et règlements relatifs à la navigation et à la pêche. Elles sont placées sous l’autorité des administrateurs maritimes sous statut militaire24
38Un arrêté interministériel du 21 avril 1997 a fixé les limites géographiques, les sièges et organigramme des circonscriptions maritimes (CIRMAR)25, stations maritimes principales (SMP)26 et station maritime (SM), l’administration maritime locale comprenait sept (7) CIRMAR, quinze (15) SMP et treize (13) SM27.
39Il a été modifié par l’arrêté du 14 janvier 2002 et l’arrêté du 4 avril 2009, la nouvelle administration maritime locale comprend jusqu’à nos jours trois (03) CIRMAR, onze (12) SMP et treize (21) SM.
40La réorganisation s’est achevée par le transfert du personnel en activité au niveau des structures des affaires maritimes dissoutes au Service National des Gardes-côtes par l’arrêté interministériel du 26 janvier 1998.
41Il en découle, que le Service National des Gardes-côtes se présente comme un ensemble cohérent qui dispose de tous les moyens navals et humains, fusionnant ainsi entre l’administration des affaires maritimes et l’action en mer.
42Mais la question est de savoir si cette multiplicité de ces missions n’influe pas négativement sur l’efficacité de ses agents ? La plupart de ces missions sont exercées parallèlement avec d’autres autorités, ne se pose pas dès lors ; un problème de coordination ?
III. Le contrôle de la sécurité de la navigation maritime
43L’article 94 de la Convention de Montego Bay de 1982 énonce que
« Tout État prend à l’égard des navires battant son pavillon les mesures nécessaires pour assurer la sécurité en mer […], quant au code maritime algérien, il précise que « Tout navire qui entreprend la navigation maritime doit être en état de navigabilité, convenablement armé et équipé, apte a l’emploi auquel il est destiné »28.
44Le navire ne peut être employé à la navigation maritime s’il ne répond pas aux conditions de sécurité prescrites en ce qui concerne notamment :
Sa construction, ses agrées et apparaux, ses instruments et installations de bord ainsi que ses moyens de signalisation, de sauvegarde, de prévention et d’extinction des incendies.
La flottabilité, la stabilité et les lignes de charge.
Les organes de propulsion et de direction.
Les effectifs et les qualifications professionnelles de l’équipage.
Les autres conditions de sécurité de navigation et de sécurité de la vie humaine en mer requise.
A. Les organes de contrôle de la sécurité des navires
45Il appartient à l’État du pavillon de contrôler le respect des différentes règles et normes internationales, il est tenu d’une part, d’effectuer des inspections et visites et d’autre part, de délivrer les certificats correspondants.
46Le contrôle des navires soit au titre de l’État du pavillon, soit dans le cadre de l’État du port s’effectue par le biais du Service National des Gardes-Côtes qui dispose d’un effectif d’inspecteurs quantitativement satisfaisant.
47La constatation des conditions de sécurité est du ressort à l’échelon local de la commission locale de sécurité29, alors qu’au niveau central, c’est la commission centrale de sécurité30 qui demeure compétente.
1. La commission locale de sécurité
48Selon l’article 2 de l’arrêté de 2003, la commission locale comprend les membres suivants :
Un administrateur des affaires maritimes ;
Deux inspecteurs de la navigation et du travail maritime ;
Un inspecteur chargé des radio-communication ;
Un représentant de l’armateur ;
Un représentant de la direction de la pêche de la wilaya ;
Un représentant de l’entreprise portuaire.
49La commission siège auprès de chaque circonscription maritime et elle est présidée par son chef, elle peut se réunir dans n’importe quel port où se trouve le navire à visiter. Elle se réunit autant de fois que nécessaire sur convocation de son président31, les conclusions de la commission locale d’inspection peuvent prendre la forme, d’un avis favorable, ou d’un avis défavorable ou d’un avis défavorable assorti de réserves32.
50La commission locale est compétente en matière :
D’inspections prévues aux articles 229, 230,232 du code maritime algérien, ainsi que les visites citées aux articles 05, 07 et 08 de l’arrêté du 07-05-2003.
D’enquêtes administratives et techniques suite aux événements ou accidents survenus en mer aux navires dans les cas et conditions fixés par voie réglementaire
51Les inspections de sécurité donnent lieu à perception de droits au profit du trésor (timbres fiscaux), le paiement de ces droits est à la charge du propriétaire ou armateur non propriétaire du navire inspecté.
52En outre, les sociétés de classification agrées peuvent participer dans la limite des fonctions énumérées par arrêté du ministre charge de la marine marchande, elles peuvent à ce titre effectuer les visites prévues aux articles 04, 06, 09 et 10 de l’arrêté du 7 mai 2003.
53À l’issue de l’inspection de sécurité, il est délivré des titres de sécurité par l’autorité administrative maritime compétente après l’avis conforme de la commission locale d’inspection.
2. La commission centrale de sécurité
54Les missions de la commission centrale de sécurité sont prévues par l’Article 237 du code maritime algérien, ainsi, elle est compétente en matière :
D’approbation des plans de construction ou de refonte de navire.
D’homologation d’appareils de sécurité et autre matériel d’armement et de radiocommunication.
De recours contre les décisions des commissions locales d’inspection.
Des enquêtes administratives et techniques à la suite d’événements ou accident survenus en mer aux navires. Elle exerce aussi un contrôle sur les décisions de la commission locale d’inspection.
B. Les règles d’inspection des navires
55L’inspection a pour objet de garantir la conformité du navire, de ses équipements et de son équipage aux exigences réglementaires en vigueur33, elle doit permettre de vérifier que le navire et son armement restent à cet égard satisfaisants pour le service auquel le navire est destiné34. Elle donne lieu à l’établissement du certificat de navigabilité35.
56En Algérie ces règles sont prévues essentiellement par le décret du 9 mai 2002, l’article 1 du décret énonce, que l’inspection des navires consiste en des visites sur des armements, d’équipement de sécurité, de qualification des équipages, d’hygiène et d’habitabilité à bord.
57Selon l’article 2 dudit décret, tout navire battant pavillon algérien est soumis à des visites au titre de contrôle de l’État du pavillon.
58Alors que l’article 3 du décret, précise que les navires de commerce battant pavillon algérien sont soumis aux visites et inspections dites, la visite annuelle36, la visite périodique37 et la visite de renouvellement38. Ces visites sont effectuées par la commission locale de sécurité39.
59Alors que les autres visites sont : la visite initiale40, la visite intermédiaire41. La visite supplémentaire42 et la visite de la face externe du fond du navire. Ces visites peuvent être confiées selon l’article 12 du décret aux sociétés de classification agrées43.
1. L’inspection des navires dans le cadre de l’État du port
60Le contrôle du navire par l’État du pavillon s’est avéré insuffisant pour faire respecter les normes minimales de sécurité et de prévention de la pollution imposée par les conventions de l’OMI44. La police de la sécurité maritime s’est profondément modifiée pour devenir un moyen d’action des États côtiers qui ont développé la notion de juridiction de l’État du port pour imposer des contraintes réglementaires de sécurité maritime à des navires ne battant pas leur pavillon. L’OMI a adopté le 6 novembre 1991 la résolution A.682 (17) sur la coopération régionale en matière de contrôle des navires et rejets.
61Les compétences de l’État du port sont aujourd’hui au centre de la politique de sécurité maritime, les inspecteurs sont autorisés par les conventions internationales à vérifier, au-delà des caractéristiques du navire, son application des règles relatives à la prévention de la pollution et le respect des normes d’exploitation à son bord45.
62Il a été décidé d’organiser le contrôle par l’État du port sur une base régionale et par conséquent, il devrait avoir une coordination entre les autorités maritimes afin de vérifier la conformité avec les conventions internationales ; à ce titre il existe actuellement huit (08) accords régionaux, parmi eux, le Mémorandum de Malte sur le contrôle de l’État du port46, il vise à assurer l’harmonisation des inspections et l’intensification de la coopération et de l’échange d’informations entre les pays membres.
63Il est important de savoir que l’Algérie est parmi les États signataires du Mémorandum de Malte par le biais du décret présidentiel du 13 mars 200047.
2. En Algérie, le code maritime algérien dans son article 261 énonce que « Tout navire est sujet à tout moment dans les ports algériens au contrôle de l’autorité administrative maritime »
64Selon l’article 13 du décret du 9 mai 2002,
« les inspections au titre du contrôle par l’État du port dans les ports algériens consistent en une visite à bord des navires en vue de vérifier la validité des certificats et autres documents appropriés ainsi que l’état des navires, de son équipement et de son équipage et les conditions de vie à bord ».
65L’inspecteur doit au minimum procéder à la vérification des certificats et documents mentionnés en annexes du décret, à la vérification de l’état général des machines, des locaux d’habitation et des conditions d’hygiène48.
66Une inspection plus détaillée peut avoir lieu s’il s’avère nécessaire, elle doit inclure de plus amples vérification de la conformité avec les exigences opérationnelles à bord49.
67Lors du contrôle de l’État du port, la priorité est accordée aux navires qui se présentent pour la première fois au port ou à ses dépendances, aux navires transportant des matières dangereuses, les navires dont la classification a fait l’objet d’une suspension au cours des six mois précédents pour des raisons de sécurité50
68Les prescriptions pour les inspections au titre du contrôle par l’État du port sont celles qui sont prévues par les conventions maritimes internationales ratifiées par L’Algérie51.
69À ce titre, le contrôle de l’État du port est régi par les principales conventions internationales en la matière52.
70Si les résultats de l’inspection mentionnent des manquements qui peuvent constituer un risque pour la sécurité, la santé ou l’environnement, ou si les anomalies trouvées à bord sont suffisamment sérieuses ; le navire pourra faire l’objet d’une immobilisation.
71Cette immobilisation doit s’effectuer dans le respect des dispositions de l’article 226.1 de la convention de 1982 sur le droit de la mer qui prévoit que l’État du port ne peut retenir un navire étranger plus longtemps qu’il n’est indispensable.
72Cependant, force est de constater qu’un contrôle efficace et systématique au titre de l’État du port, exige un renforcement du nombre des inspecteurs qualifiés, bien que le nombre actuel peut s’avérer positif53.
VI. La prévention et la lutte contre la pollution en Algérie
73Le problème de la pollution de l’environnement marin par les hydrocarbures a suscité l’intérêt des États, organisations internationales et les milieux scientifiques, car elle signifie tout simplement la pollution de la planète : les océans et les mers représentent 71 % de superficie de la terre.
74S’agissant, de l’Algérie, située dans une mer caractérisée géographiquement par sa nature de mer semi-fermée et économiquement en tant que zone de transit d’un important trafic maritime d’hydrocarbures transitent, la mer Méditerranée est l’une voies maritimes les plus fréquentée au monde, elle représente 15 % du trafic mondial en nombre d’escales et 10 % en termes de tonnes en port en lourd et 25 % du trafic mondial d’hydrocarbures y transie54.
75Sur les 12 ports de commerce dont dispose l’Algérie, trois sont destinés à l’exportation des hydrocarbures, étant également un pays producteur d’hydrocarbures et transporteur d’hydrocarbures, et du fait également que les exportations algériennes sont essentiellement constituées d’hydrocarbures55. Ainsi, sur un nombre de 10 000 navires/an 1 300 navires citernes touchent les ports algériens, prés de 500 millions de tonnes d’hydrocarbures transitent d’est en ouest le long des algériennes, les exposant ainsi exposées à des accidents majeurs56.
76Dès lors, les pouvoirs publics ont procédé à l’élaboration d’un dispositif juridique, traitant de la pollution marine dans ces aspects techniques et juridiques à travers la loi du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable, notamment les articles 52 à 58, auxquels il y a lieu de rajouter ajouté les dispositions contenues dans le code maritime algérien ainsi que d’autres textes qui s’appliquent à la prévention contre la pollution57.
77L’Algérie, en tant qu’État de pavillon, a l’obligation d’appliquer les règles et normes internationales en matière de prévention de la pollution du milieu marin,
« Les États veillent à ce que les navires battant leur pavillon ou immatriculés par eux respectent les règles et normes Internationales applicables et prennent les mesures nécessaires pour leur donner effet, l’État du pavillon veille à ce que ces règles, normes, lois et règlements soient effectivement appliqués, quel que soit le lieu de l’infraction »58.
78À ce titre, elle a ratifié plusieurs conventions internationales y afférentes59.
79Sur le plan régional, l’Algérie en tant que pays Méditerranéen œuvre à travers une politique de sauvegarde de la Méditerranée en adoptant les différentes conventions relatives à la pollution, particulièrement, le traité cadre pour la protection de la Méditerranée signé à Barcelone le 16 février 197660 modifié le 10 juin 199561. On peut citer également, la création d’une société multinationale de lutte contre la pollution marine par les hydrocarbures62.
A. Le dispositif de lutte contre la pollution en Algérie : Le plan Tel Bahr un cadre organisé de lutte contre la pollution marine
80Dès 1994, l’Algérie a mis en place un dispositif de lutte contre les pollutions marines par le biais du décret exécutif du 17 septembre 199463 qui institue un Plan National d’urgence dénommé « Plan Tel Bahr national, des Plans Régionaux d’urgence dénommés « Plans Tel Bahr régionaux64, dont les sièges sont fixés a Alger, Oran et Jijel et des plans d’urgence de Wilaya dénommés « Plan Tel Bahr de Wilaya » ce décret prévoit également la mise en place d’un comité Tel Bahr national, d’un comité Tel Bahr régional et d’un comité Tel Bahr de Wilaya.
81Ce dispositif vient de faire l’objet d’un nouveau décret65, il prévoit également la création des comités de Wilaya Tel Bahr, des comités régionaux Tel Bahr, un comité national Tel Bahr et un secrétariat national Tel El Bahr.
82Le comité national Tel Bahr, est présidé par le Ministre chargé de l’environnement ou de son représentant, il regroupe les différentes administrations et organismes concernés par la prévention et la lutte contre la pollution marine.
83Il est chargé notamment, de coordonner, au niveau national, les actions des différents départements ministériels et organismes en matière de préparation à la lutte et la lutte contre les pollutions marines66.
84Il est créé trois comités régionaux Tel Bahr, ils correspondent aux trois façades Centre, Est et Ouest67. Le comité régional Tel Bahr est présidé par le commandant de la façade maritime concernée, il est composé de représentants des différents Ministères et organismes intervenant dans la prévention et la lutte contre la pollution marine.
85Il est chargé en autres, d’élaborer le plan Tel Bahr régional, de veiller à sa mise en œuvre et de suivre le déroulement des opérations de lutte depuis le déclenchement du plan Tel El Bahr régional jusqu’à sa clôture68.
86Il est créé au niveau de chaque Wilaya à façade maritime un comité de Wilaya Tel Bahr, le comité de Wilaya Tel Bahr est présidé par le Wali territorialement compétent, il est chargé, notamment d’élaborer et mettre en œuvre le plan Tel Bahr Wilaya69.
87Il est également institué auprès du Ministre chargé de l’Environnement un secrétariat Tel Bahr, il est chargé particulièrement de coordonner entre les différents comités Tel Bahr70.
88La mise en œuvre de l’organisation de la lutte contre les pollutions marines s’effectue par l’institution des plans d’intervention d’urgence dénommés Tel Bahr. Les plans Tel Bahr ont pour objet d’instituer un dispositif de préparation à la lutte et la lutte contre la pollution marine.
89Ils s’articulent, conformément à des canevas – types, autour de cinq volets, organisationnel, suivi de l’environnement, opérationnel (modalités d’intervention), financier ainsi que les annexes71.
90Les autorités habilités à mettre en œuvre les plans Tel Bahr sont, pour le plan Tel Bahr national, le président du comité national Tel Bahr ou son représentant qui informe le Premier Ministre, pour le plan Tel Bahr régional, le président du comité régional Tel Bahr concerné qui informe le président du comité national Tel Bahr et pour le plan, Tel Bahr de Wilaya, le président du comité de Wilaya Tel Bahr qui informe le président du comité régional Tel Bahr concerné et le secrétaire national Tel Bahr72.
91La direction et la coordination des opérations de lutte en mer sont assurées par le Service national des gardes-côtes du commandement des forces navales ; quant à la direction et coordinations des opérations de lutte à terre sont assurées par la protection civile73
92Concernant la recherche et le sauvetage maritime, l’Algérie a ratifié la Convention SAR par le biais du décret du 13 novembre 198274. Un comité de direction et de coordination pour la recherche et le sauvetage maritimes dénommé « Comité SAR Maritimes » a été institué. il est présidé par le Ministère de la défense au niveau du commandement des forces navales, il est chargé notamment de l’établissement des plans d’intervention et de secours ainsi que les plans de formation au bénéfice des personnels de coordination et des administrations parties aux opérations, il assure également, la coordination avec les services concernés et l’emploi des moyens et services nécessaires aux opérations75.
93Les opérations de recherche et de sauvetage sont assurées au niveau du Centre National des opérations de surveillance et de sauvetage en mer (CNOOS), ou par des Centres Régionaux des opérations de surveillance et de sauvetage en mer (CROSS)76, elles sont dirigées par un directeur des opérations.
94La responsabilité des opérations de recherche et de sauvetage des personnes en détresse en mer dans la zone de responsabilité nationale relève du commandement du Service National des Gardes-côtes77.
95Le Centre National des opérations de surveillance et de sauvetage en mer (CNOOS) est chargé de la surveillance du trafic maritime, la surveillance et la lutte contre toutes formes de pollutions marines, la surveillance des pêches maritimes, la recherche et le sauvetage maritime78. Il relève hiérarchiquement du Commandement des Forces Navales, et il est placé sous l’autorité du Service National de Gardes-côtes.
96Le centre national est doté de centre de contrôle VTS, Vessel Trafic Système, qui est considéré comme un système intégré qui a pour finalité d’améliorer la sécurité et l’efficacité de la navigation et de protéger l’environnement dans tous les espaces relevant de la souveraineté nationale79.
97Deux centres régionaux, Cross Oran et Cross Jijel, assurent les opérations de surveillance et de la lutte contre la pollution marine, la recherche et le sauvetage maritimes et la surveillance du trafic maritime dans les régions Ouest et Est, alors que la direction des opérations de surveillance et de la lutte contre la pollution marine, la recherche et le sauvetage maritime et la surveillance du trafic maritime dans la Région maritime Centre est assurée par le Centre National.
98Ces deux centres régionaux peuvent également s’organiser en sous centres, appelés sous-Cross, ils sont implantés dans les zones les plus vulnérables. Ils dirigent chacun à son niveau, en cas de déclenchement du plan local de lutte contre la pollution marine, les opérations de recherche et de sauvetage maritimes80.
99Dans le cadre du dispositif de surveillance et de sauvetage maritimes, il conviendrait de citer l’avènement du décret exécutif n° 08-327du 21 octobre 2008 portant obligation de signalement par les capitaines de navires transportant des marchandises dangereuses toxiques ou polluants en cas d’événement en mer.
100La mise en place de ces différents organes, dénote le souci de l’Algérie à se prévenir contre les catastrophes maritimes et plus particulièrement la pollution marine, néanmoins, leur modernisation en équipement matériel (Radio et Radar) ainsi qu’en moyens humains est plus que souhaitable.
B. La police chargée de l’environnement marin
101L’article 111 de la loi 03-10 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable propose une longue liste d’agents toutes les personnes qui sont en relation directe ou indirecte avec le milieu marin81.
102Quant au code maritime algérien, si la police de la pollution est prévue par les articles 210 à 221 du code maritime algérien, l’article 557 a désigné également les personnes habilitées à rechercher et à constater les infractions en relation avec l’exploitation du navire, il dispose que
« Sont habilités à rechercher et à constater les infractions aux dispositions du présent livre, outre les officiers de police judiciaire et les personnes mentionnées par la législation en vigueur :
- Les capitaines des navires à bord desquels les infractions ont été commises,
- Les administrateurs des affaires maritimes et les inspecteurs de la navigation et du travail maritimes,
- Les agents assermentés du service national des garde-côtes.
Les deux premières catégories de personnels visés ci-dessus prêtent serment devant les juridictions compétentes de leur lieu de résidence ».
V. Le Facteur humain : élément fondamental de la sécurité maritime
103Le facteur humain constitue une importance primordiale en matière de sécurité de la navigation, la plupart des accidents sont la conséquence d’erreur humaine plutôt que de défaillances techniques82.
104Le rôle du facteur humain dans les différents accidents maritimes a posé le problème de la nécessité de mettre en place un système de gestion de la sécurité au niveau de chaque compagnie à travers le Code international pour la sécurité de l’exploitation des navires et la prévention de la pollution, appelé ISM Code83. Il s’agit de promouvoir l’assurance qualité dans les entreprises maritimes en ce qui concerne la sécurité. Il correspond, « aux interactions qu’établit l’exploitation du navire entre l’homme, la mer et le navire, mais aussi aux interactions entre la sécurité en mer et la sécurité à terre »84.
105Avant son entrée en vigueur, en 1998, les différentes Compagnies algériennes de transport maritime se sont conformées aux dispositions prévues par le Code ISM.
106Le facteur humain concerne également, les conditions de travail des gens de mer, en Algérie, l’avènement de nouvelles règles de travail maritime a conduit à l’élaboration en 2005 d’un nouveau texte85 régissant le statut des gens de mer conformément aux normes internationales exigée par la réglementation internationale relative au travail maritime86.
107Parallèlement à la nécessité d’améliorer les conditions de travail des gens de mer, l’exigence d’une formation professionnelle qualifiante est devenue également impérative, et à ce titre que fut adoptée en 1978, la Convention Internationale sur les normes de formation des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille (STCW). Elle est la base de tous les enseignements maritimes de formation professionnelle des marins et des exigences minimales de qualification.
108La Convention STCW fixe le contenu minimal des connaissances devant être acquises par les équipages, en fonction de la jauge brute des navires pour les capitaines et officiers de pont et en fonction de la puissance propulsive pour les chefs et officiers mécaniciens.
109Ainsi, l’OMI s’est doté d’un système de référence qu’elle contrôle elle-même par l’intermédiaire d’experts agréés, et l’inscription de système de formation reconnu dans ce qu’elle appelle la liste blanche87.
110L’OMI a procédé à une révision de la convention qui est intervenue en 1995, l’objectif est de distinguer les questions juridiques des questions techniques.
111Le texte de la convention lui-même ne comprend que des dispositions d’ordre juridique, les dispositions techniques sont contenues dans un code qui se divise en deux parties :
La partie A contient les normes de formations des gens de mer, de délivrance des brevets et de veille, elle est obligatoire,
La partie B énonce des recommandations et des conseils qui sont laissés à l’appréciation des États membres, elle est donc non obligatoire.
112C’est dans ce contexte qu’il faut souligner les efforts de l’école supérieure maritime88, qui est chargée actuellement de pourvoir la marine marchande en officiers navigants et en chefs mécaniciens, et pour répondre aux besoins des différentes administrations maritimes, elle a mis, également, en place la formation d’administrateurs et de gestionnaire des affaires maritimes et des officiers de ports.
113L’école supérieure maritime a répondu à tous les impératifs de l’Organisation Maritime Internationale à travers, l’acquisition de moyens et équipements pédagogiques adéquats que requiert la spécificité de l’enseignement maritime tel qu’imposé par les engagements pris après la ratification par l’Algérie de la convention STCW de 1978 modifiée.
114Pour faire face à un secteur de transport en constante évolution ainsi qu’aux exigences de la Convention STCW visant la formation d’un Personnel Naviguant de plus en plus qualifié, l’école supérieure maritime est certifiée ISO89.
VI. L’Algérie à l’avant-garde de la sûreté maritime
115Le monde maritime est confronté à un nouveau défi : La Sûreté90, de quoi s’agit-il ? S’agit-il d’une notion nouvelle pour le transport maritime ?
116Aujourd’hui, est apparu une nouvelle forme de menace pour le milieu maritime, le terrorisme, même si la navigation a connu des tentatives de détournements de navires, comme cela était le cas avec, les affaires de Santa Maria en 1961, l’Anzoategui en 1963, l’Achile Lauro en 1985 et le City of Poros en 1988.
117Cependant, c’est l’attaque du Destroyer Américain USS Cole à Aden en septembre 2000, les événements du 11 septembre 2001 ainsi que l’attaque du pétrolier Français Limburg en octobre 2002 au large du Yémen qui ont mis en exergue l’étendue du phénomène du terrorisme.
118Pour faire face à ce phénomène, l’OMI, a déjà pris des mesures de prévention, soit par le biais de la résolution A- 584 du 20 novembre 1985 relative aux mesures visant à prévenir les actes illicites qui compromettent la sécurité des navires et la sûreté de leurs passagers et de leurs équipages, soit par les circulaire MSC 443 du 26 septembre 1986 sur les mesures visant à prévenir les actes illicites à l’encontre des passagers et des équipages à bord des navires et MSC/754 du 5 juillet 1996 sur la sécurité des transbordeurs à passagers effectuant des voyages internationaux de 24 heures ou plus.
119L’OMI est intervenue également en adoptant la convention de Rome du 10 mars 1988 relative à la répression d’actes illicites contre la sécurité de la navigation maritime et un protocole applicable aux plates-formes fixes situées sur le Plateau Continental.
120Le 11 et 12 décembre 2002, l’OMI a procédé à la modification de la Convention SOLAS en introduisant dans son chapitre 11 un nouveau chapitre XI-2 : Mesures spéciales pour renforcer la sûreté maritime, qui rend obligatoire l’application du Code ISPS International ship and port facility Security code). L’OIT lui a emboîté le pas en adoptant la nouvelle Convention sur les pièces d’identité des gens de mer destinée à remplacer la Convention 108 de 1958.
121L’Algérie, peut se prévaloir d’être le premier pays à avoir mis en place un dispositif de sûreté, qui est intervenu bien avant l’élaboration du code ISPS, à travers le décret du 25 octobre 199491, dans le but de prévenir et de lutter contre les actes de terrorisme, de sabotage et de contrebande dont l’Algérie a fait l’objet92. Ce dispositif a particulièrement touché les ports.
122Le Comité National de sûreté avait la charge d’élaborer un programme national de sûreté des ports civils de commerce et de veiller à la prise en charge des aspects de sûreté et cela lors de la conception ou de l’aménagement des ports civils de commerce.
A. Aperçu sur le Code ISPS
123Le Code ISPS constitue un cadre international de coopération entre les États contractants, les organismes publics, les administrations locales et les secteurs maritime et portuaire pour détecter les menaces contre la sûreté des navires et des installations portuaires afin de prendre les mesures nécessaires de sauvegarde93
124Les mesures de sûreté consistent principalement dans le marquage apparent et permanent du numéro d’identification OMI du navire, l’installation d’un système d’alarme de sûreté et l’établissement par l’administration de l’État du pavillon d’une carte synoptique continue du navire94I. l contient deux parties, la Partie A concerne les dispositions obligatoires, alors que la Partie B porte sur les recommandations
125Ce code s’applique aux navires effectuant des voyages internationaux, navires à passagers, navires de charge de plus de 500 de jauge brute, unités mobiles de forage au large et aux installations portuaires accueillant de tels navires.
126Sont exemptés du code, les navires militaires, les navires d’État affectés à un service non commercial ainsi que les plates-formes fixes ou flottantes.
127Le Code prévoit des obligations pour les Gouvernements, les Ports ainsi que pour les Armateurs.
B. L’application du Code ISPS en Algérie
128Dans le cadre de la mise œuvre des dispositions de la SOLAS telle qu’amendée, l’Algérie a mis en place par le biais du décret du 20 décembre 2004, les autorités compétentes en matière de sûreté des navires et installations portuaires95. Ce décret a abrogé les dispositions du décret exécutif du 25 octobre 1994 portant création du comité national de sûreté portuaire et de comités de sûreté des ports civils et de commerce.
129Ce décret précise les obligations du Ministère des transports, de la direction de la marine marchande96 désigné point de contact national unique, des entreprises de transport maritime ainsi que les obligations des entreprises portuaires.
130Ce décret a également procédé à la création des autorités et organes compétents en matière de sûreté des navires et des installations portuaires. Il s’agit du Centre Opérationnel de sûreté et de sécurité maritime (COSS), du Comité National de sûreté maritime et portuaire, du Centre Directeur des opérations d’urgence (CDOU) et du Comité Local de sûreté maritime et portuaire. En outre, en application de l’article 4 du décret de 2004, est intervenu l’arrêté du 14 janvier 2006 portant organisation et fonctionnement du bureau de sûreté de la compagnie maritime et du bureau de sûreté portuaire.
131La mise en œuvre des normes de sûreté a soulevé de nombreuses difficultés d’ordre technique, organisationnel mais surtout financière97. Afin de mettre en application le Code ISPS, l’Algérie a déployé tous les moyens humains et financiers nécessaires pour être au rendez-vous notamment en matière de formation Dans ce cadre, des actions de familiarisation et de formation d’un certain nombre d’Agents de Sûreté des Compagnies, des navires et des ports ont été assurées à l’École supérieure maritime98, d’autre part, il y a lieu de noter que près de 48 navires ont été certifiés et les évaluations de Sûreté et l’établissement des plans de Sûreté ont concerné 11 ports nationaux.
132Le code ISPS constitue un apport considérable, son approche qualité contribue à une clarification des missions des différents intervenants dans la sûreté maritime, il permet d’identifier l’autorité responsable de la mise en œuvre des plans de sûreté, soit à bord des navires ou au niveau des installations portuaires.
133Cependant, sa mise en œuvre nécessite certains efforts notamment sur le plan financier, puisque des investissements obligatoires s’imposent, notamment au niveau de nos ports, d’où l’éternelle question qui supportera les frais engendrés par la mise en place des équipements, l’État, les armateurs ou les ports ?
Conclusion
134Le bilan de l’Action de l’Algérie en mer paraît plutôt positif, vu le faible nombre des accidents en mer. L’analyse des différents textes à caractère législatif et réglementaire fait ressortir, une réelle prise en charge par L’Algérie des impératifs liés à la sécurité, à la sûreté ainsi qu’à la protection de l’environnement.
135Le code maritime Algérien couvre un ensemble important de règles techniques relatives à la sécurité maritime, mais qui méritent d’être actualisées, en tenant compte, non seulement des nouvelles règles prescrites par les instruments internationaux déjà ratifiées par l’Algérie, mais également des règles des conventions internationales nouvellement ratifiées par l’Algérie.
136Un nombre important de textes d’application ont été élaborés, il n’en demeure pas moins, qu’autres textes d’application aussi importants n’ont pas vu le jour, en particulier ceux relatifs aux prescriptions, prévus, notamment par les articles 224, 225, 226, 227 et 234 du Code maritime algérien.
137Sur le plan organisationnel, l’Algérie a mis en place un certain nombre d’organes et d’institutions chargées de veiller à la mise en œuvre de la politique de prévention contre les risques et l’atteinte à l’environnement à l’occasion d’une opération de transport maritime, notamment le Service National des Gardes-côtes qui constitue le véritable garant de la sécurité maritime en Algérie, il s’agit d’une véritable administration dotée de moyens navals et humains lui permettant de remplir toutes les missions qui lui ont été confiées.
138Néanmoins, le Service National des Gardes-côtes partage certaines de ses missions avec d’autres services, ne disposant pas de liens organiques et institutionnels et dont les compétences ne sont pas clairement délimitées, ceci met en exergue l’épineux problème de la coordination de l’action en mer, d’où la nécessité de créer une instance de coordination qui rendra de l’action en mer en Algérie plus efficace, c’est le souhait de chacun.
Notes de bas de page
1 Organisation Maritime Internationale créée en 1948 et dont le siège est à Londres.
2 Sources Ministère des Transports.
3 G. Marchand, Juris-Classeur Commercial, marine marchande, fascicule 1020, 3 1997, p. 3.
4 L’Algérie a ainsi ratifié la convention SOLAS de 1974 et le protocole de 1978 par le biais du décret n° 83-510 du 27 août 1983 et le protocole de 1988 par le décret 2000-449 du 23 décembre 2000, la convention STCW 78 par le biais du décret n° 88-88 du 26 avril 1988, la convention MARPOL 73/78 par le biais du décret n° 88-108 du 31 mai 1988 et la convention SUA 88 par le biais du décret 97-373 du 31 août 19997.
5 J.-P. Pancracio, Droit de la mer, Précis Dalloz, 1re édition, Paris, année 2010, p. 443.
6 P. Polere, « Sûreté maritime : Bilan et perspectives du Code ISPS », DMF, année 2006, n° 669, p. 275.
7 P. Boisson, Politiques et droit de la sécurité maritime, Édition Bureau Veritas, Paris, année1998, p. 11.
8 P. Boisson, « Politiques et droit de la sécurité maritime », op. cit, p. 37.
9 Décret n° 96-05 du 14 janvier 1996 portant approbation de la convention sur le droit de la mer.
10 L’Ordonnance du 23 octobre a été modifiée par la Loi 98-05 du 25 juin 1998 dont le principal apport, était l’introduction d’un nouveau livre relatif à l’exploitation portuaire et par la Loi n° 10-04-du 15 août 2010, qui a concerné le chapitre relatif à la saisi des navires.
11 Voir notamment les articles 478, 488 et 491 du code maritime.
12 Tel est le cas, de la Loi n° 2003-10 du 19 juillet 2003 relative à la protection de l’environnement dans le cadre du développement durable article 52 et suivants, article 88 et suivants, de la Loi n° 02-02 du 05/02/ 2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral laquelle s’applique entre autres aux pollutions marines (article 10), la Loi n° 2003-02 du 17 février 2003 fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristiques des plages, la Loi 04-20 du 25 décembre 2004, relative à la prévention des risques majeures et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, laquelle s’applique entre autres aux pollutions marines (article 10) et la-Loi du 03/07/2001 sur la pêche et l’aquaculture.
13 Infra p. 14.
14 Infra p. 14.
15 J.-L. Velut, « Protection de l’environnement et lutte contre les activités illicites : de l’évolution de la norme juridique à l’action en mer, l’exemple de la méditerranée », DMF n° 726, juin 2011, p. 518, voir également, dans le même numéro Jean François Tallec, Philippe Dezeraud, « L’évolution du cadre juridique de l’action de l’Eta en mer : Une meilleure sécurité des espaces maritimes par le renforcement de la place de l’autorité judiciaire », p. 449-503.
16 Décret exécutif n° 10-98 du 18 mars 2010, il a consacré notamment, la fusion entre la direction de la marine marchande et la direction des ports.
17 On peut citer, le Ministère de l’Environnement et du Tourisme, le Ministère de la Défense, le Ministère de la Pêche et de l’Aquaculture. Le Ministère des Travaux Publics, l’Office National de Signalisation Maritime, le Ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, notamment à travers l’Agence Nationale de Radionavigation Maritime.
18 Article 2 du décret n° 98-232 du 18 juillet 1998 portant création du Haut Conseil de la mer.
19 Ordonnance n° 73-12 du 3 avril 1973 portant création du Service National des Gardes-côtes.
20 Décret présidentiel n° 96-164 du 14 juin 1995 modifiant et complétant certaines dispositions de l’ordonnance 73-12 portant création du SNGC et relatif à l’Administration maritime locale.
21 Sur le rôle du Service-National des Gardes-côtes dans le domaine du sauvetage maritime, voir l’article de Mr B. Mohamed, « L’action de la marine nationale dans le domaine de la navigation maritime », DMF, n° 583 du 1er juin 1998, p. 615-618.
22 Selon l’article 2 du code maritime algérien, « A l’échelon littoral, les fonctions administratives maritimes sont exercées par les administrations maritimes locales ».
23 Article 1 du décret du 19 octobre 1996.
24 Article 3 du décret du 19 octobre 1996.
25 Circonscription maritime, elle relève organiquement du département des affaires maritimes du Service National des Gardes-côtes.
26 Station maritime principale, elle est placée sous l’autorité des circonscriptions maritimes.
27 Station maritime, elle est également placée sous l’autorité des circonscriptions maritimes.
28 Article 223 du code maritime algérien.
29 Crée par l’arrête du 7 mai 2003 fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des commissions locales de sécurité des navires, texte qu’il faut le rappeler ne défini pas clairement les missions de ladite commission.
30 Décret-exécutif n° 99-198 du 18 août 1999 fixant la composition et les règles de fonctionnement de la Commission Centrale de Sécurité.
31 Article 5 de l’arrêté du 7 mai 2003.
32 Article 8 de l’arrêté du 7 mai 2003.
33 P. Boisson, « Politiques et droit de la sécurité maritime », op. cit, p. 457.
34 Chapitre I, Partie B, (Visites et certificats), Règle 6b) de la convention SOLAS.
35 L. Khodjet El Khil, La pollution de la mer méditerranée du fait du transport maritime de marchandises, Édition presses universitaires d’Aix Marseille, année 2003, p. 225.
36 Article 5 du décret du 9 mai 2002.
37 Article 7 du décret du 9 mai 2002.
38 Article 8 du décret du 9 mai 2002.
39 Article 11 du décret du 9 mai 2002.
40 Article 4 du décret.
41 Article 6 du décret.
42 Article 9 du décret.
43 Voir le décret n° 72-196 du 5 octobre 1972 relatif à la reconnaissance de sociétés de classification dans le domaine marchande, voir également, l’arrêté du 2 février portant reconnaissance des sociétés de classification Lloyd’s register, DerNorske Veritas, American bureau of shipping Nippon Kaiji Kyokai et Germanischer Lloyd et les arrêtés du 10 avril 1973 portant reconnaissance de la société de classification Bureau Veritas, du 19 septembre 1977 portant reconnaissance de la société de classification Registro Italiano navale et du 19 septembre 1977 portant reconnaissance de la société de classification American of shipping.
44 L. Khodjet El Khil, La pollution de la mer méditerranée du fait du transport maritime de marchandises, op. cit., p. 250.
45 A. Le François, « Contrôle technique et social par l’État du port : Un enjeu pour l’Union Européenne », ADMO, n° 28, Édition A. Pedone, Paris, année 2010, p. 365.
46 Signé le 11 juillet 1997 à La Valette (Malte).
47 Décret présidentiel n° 2000-58 du 13 mars 2000 portant ratification du mémorandum d’entente sur le contrôle des navires par l’État du port dans la région Méditerranéenne.
48 Article 14 du décret. du 9 mai 2002.
49 Ibid.
50 Article 15 du décret. du 9 mai 2002.
51 Article 16 du décret. du 9 mai 2002.
52 La convention internationale de 1982 sur le droit de la mer : partie XII et les conventions sur le JAUGEAGE de 1969, la convention sur les Lignes de Charge de 1966, et la convention STCW 78/95, la convention SOLAS 74/78, et la convention MARPOL 73/78, le Recueil HSC et le Recueil de règles sur les grains.
53 Le nombre de navires étrangers inspectés au titre du Mémorandum Méditerranéen a oscillé entre 552 navires en 2009 et 463 navires en 2011.
54 M. El Khayat, « la méditerranée face au trafic croissant de transports des hydrocarbures, Dossier, « Transport du pétrole et du gaz en Méditerranée », annales IMTM 2009, Marseille, p. 141.
55 Annuaire statistiques du Ministère des transports, année 2009.
56 Le mardi 31 décembre 2013, le port pétrolier de Bejaia a été le théâtre d’une pollution lorsque une quantité de pétrole brut a fui lors du chargement, au quai n° 2 du navire Ben Batuta, battant pavillon Maltais, Journal El Watan du Dimanche 5 janvier 2014, p. 2, mais dans un passé récent, l’Algérie a frôlée de justesse une grande catastrophe, une tempête avec des vents soufflant de 100 à 130 km/h et une mer forte frappait le 31 janvier 2003 les côtes de Skikda, entraînant l’échouement de trois pétroliers à l’état lège à la plage BEN M’hidi à Skikda, il s’agit des navires Keymar battant pavillon Chypriote, le Val Bruna battant pavillon Italien et l’Alliance Spirit battant pavillon du Bahamas.
57 La Loi n° 02-02 du 05/02/ 2002 relative à la protection et à la valorisation du littoral laquelle s’applique aux pollutions marines (article 10) alors que la Loi 04-20 du 25 décembre 2004, relative à la prévention des risques majeures et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, laquelle s’applique également aux pollutions marines (article 10).
58 Article 217 de la convention de Montego-Bay de 1982.
59 Notamment, la convention MARPOL 73/78 déjà citée, la convention relative à la lutte, la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures (OPRC) du 30 novembre 1990 (décret n° 04-326 du 10 octobre 2004) , la convention internationale du 29/11/1969 sur la responsabilité civile pour dommages dus à la pollution par hydrocarbures (décret 72-17 du 7 juin 1972) et son protocole de 1972 (décret n° 98-123 du 18 avril 1998), la convention sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entrainant ou pouvant entrainer une pollution par les hydrocarbures du 29 novembre 1969 et son protocole du 2 novembre 1973 (Décret n° 11-246 du 10 juillet 2011) .
60 L’Algérie a adhérée par le biais du décret 80-14 du 26 janvier 1980.
61 Ratifié par l’Algérie par le décret présidentiel 04-141 du 28 avril 2004.
62 Dotée d’un capital de 600 00 dollars, elle est dénommée « Osprec » Spa (OIL Spill Response Company), elle compte huit membres, Sonatrach 49 %, Sonangol (Angola) 17 %, Samir (Maroc) 10 %, Cepsa et Repsol Espagne, 4,7 %, Total France, 4,7 %, Statoil, Norvège, 4,7 %, Eni Italie, 4,7 %.
63 Décret exécutif n° 94-279 du 417 septembre 1994 portant organisation de la lutte contre les pollutions marines et institutions de plans d’urgence.
64 Article 13 du décret du 17 septembre 1994.
65 Décret n° 14-264 du décret 22 septembre 2014 relatif à la lutte contre les pollutions marines et institution des plans d’urgence.
66 Article 13 du décret du 22 septembre 2014.
67 La façade maritime Ouest comprend les Wilayas de Tlemcen, de Ain Témouchent, d’Oran, de Mascara et de Mostaganem la façade centre comprend les Wilayas de Chlef, de Tipaza, d’Alger, de Boumerdes et de Tizi Ouzou, la façade est comprend, les Wilayas de Bejaia, de Jijel, de Skikda, de Annaba et de El Tarf.
68 Article 10 du décret du 22 septembre 2014.
69 Article 6 du décret du 22 septembre 2014.
70 Article 19 du décret du 22 septembre 2014.
71 Article 24 du décret du 22 septembre 2014.
72 Article 32 du décret du 22 septembre 2014.
73 Article 35 du décret du 22 septembre 2014.
74 Décret n° 82-382 du 13 novembre 1982 portant ratification de la convention sur la recherche et le sauvetage en mer, SAR.
75 Article 4 du décret du 2 septembre 1996.
76 Crées par le décret présidentiel n° 95 -290 du 30 septembre 1995.
77 Article 8 du décret du 2 septembre 1996.
78 Article 2 du décret 95-290 du 30 septembre 1995.
79 Article 3 du décret du 30 septembre 1995.
80 Article 9 du décret du 30 septembre 1995.
81 L’article 111, énonce « Outre les officiers et agents de police judiciaire agissant dans le cadre des dispositions du code de procédures pénales et des autorité de contrôle dans le cadre des pouvoirs qui leur sont conférés par la législation en vigueur, sont habilités à la recherche et à la constatation des infractions aux dispositions de la présente loi :-Les fonctionnaires et agents visés à l’article 21 Code de procédure Pénale ;-Les inspecteurs de l’environnement ;-Les fonctionnaires des corps techniques de l’administration chargés de l’environnement ;-Les officiers et agents de la protection civile ;-Les administrateurs des affaires maritimes ; -Les officiers du port ;-Les agents du SNGC ;-Les commandants des bâtiments de la marine nationale ;-Les ingénieurs du service de la signalisation maritime ;-Les commandants des navires océanographiques ; -Les agents techniques de l’institut de recherche scientifique, technique et océanographique ; -Les agents des douanes ».
82 75 % des accidents maritimes sont dus à l’erreur humaine et la mauvaise manœuvre, Philippe Boisson, « Politiques et sécurité de la navigation maritime », op. cit., p. 353.
83 Résolution A.741 (18) du 4 novembre 1993, intégré au chapitre IX de la convention SOLAS en mai 1994.
84 B. Beilvert, « La sécurité de l’exploitation du navire », ADMO, Tome N° XVI, 1997, Édition A. Pedone, Paris, p. 350.
85 Voir notre article, « Le nouveau statut des gens de mer L’alignement au droit commun », Revue du droit Maritime et Océanique, ADMO, Tome XXX, 2012. Édition A. Pedone, Paris, p. 273-285.
86 Décret n° 05-102 du 26 mars 2005 fixant le régime spécifique des relations de travail des personnels navigants des navires de transport maritime de commerce et de pêche.
87 Ch. Serradj, « La conception française de la sécurité maritime », Annuaire de droit maritime et océanique, Tome 20, 2002, Édition Pedone, p. 19.
88 Créé par ordonnance n° 74-86 du 17 septembre 1974 puis érigé en Institut de Formation supérieure en 1988, en application du décret n° 85-243 du 1er octobre 1985, l’institut supérieur maritime a été transformé en École hors université par le biais du décret n° 09-275 du 30 août 2009. Dénommée école nationale supérieure maritime.
89 l’ISM à obtenu sa Certification ISO 9001-2000, décernée par le bureau Canadien de certification Quality Management International (QMI) à la suite d’un audit qui a eu lieu du 16/01/ au 19/01/ 2005.
90 Voir P. Boisson, « Le Code ISPS », DMF, n° 640, Septembre 2003, p. 723-762.
91 Décret n° 94-340 du 25 octobre 1994 portant création du comité national de sûreté portuaire et des comités de sûreté des ports civils de commerce.
92 On peut citer, l’attentat qui a touché l’aéroport d’Alger en 1990, l’assassinat dans le port de Jijel de sept (07) marins faisant partie de l’équipage du navire Luccina, voir D. Djamel, Une nouvelle approche de la prévention contre les actes illicites : Le code ISPS, mémoire de Magistère, ENSM Bou Ismail, année 1997, p. 136.
93 P. Polere, « Sûreté maritime : Bilan et perspectives du Code ISPS », DMF, op. cit., p. 276.
94 . Ibid., p. 277.
95 Décret exécutif n° 04-418 du 20 décembre 2004 portant désignation des autorités compétentes en matière de sûreté des navires et des installations portuaires et des organes y afférents, il abroge le décret du 25 octobre 1994.
96 Devenu depuis 2010 Direction de la Marine Marchande et des Ports.
97 P. Polere, « Sûreté maritime : Bilan et perspectives du Code ISPS », op. cit., p. 276, voir également, « Sécurité et Sûreté dans le transport maritime qui paiera la facture ? », JMM n° 4394 du 12/02/2004, p. 10, la « Sûreté est à la charge du contribuable », JMM, n° 4395 du 19/03/2004, p. 21.
98 L’École Supérieure Maritime par le biais de la Direction de la Marine Marchande (Actuellement Direction de la Marine Marchande et des Ports) à été désigné pour assurer la formation des différents agents appelés à assurer les différentes responsabilités liées à la mise en œuvre du Code ISPS. À cet effet, cette opération a touché les trois niveaux en l’occurrence, le niveau 1 relatif à la familiarisation, le niveau 2 qui a trait à l’aspect opérationnel et enfin le niveau 3 concernant le management.
Auteur
Professeur, Faculté de droit de Boudouaou, Université de Boumerdes, Algérie
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