Introduction à la deuxième partie
p. 215
Texte intégral
1Boulainvilliers est certainement un homme de cette crise de la conscience européenne décrite par P. Hazard, puisqu’il remet en cause l’esprit de stabilité qui caractérise l’époque classique en contestant les dogmes du pouvoir en place. Cependant, à la différence de Bayle ou de Spinoza, il ne le fait pas au nom d’un rationalisme cathartique, véritable antithèse du respect pour l’autorité des anciens. Il recherche le rétablissement d’un passé originaire dans lequel régnait l’évidence rationnelle. Ce projet reste cependant peu ambitieux. En effet, l’auteur est surtout un critique de son temps. Son projet de réforme n’est pas aussi extrême que ses attaques contre la monarchie absolue pourraient le laisser entrevoir. Il apparaît plutôt comme un simple réformateur soucieux de défendre un monde qui est en passe de disparaître.
2Il se fait, à l’image de Fénelon, Saint-Simon et Le Laboureur, voire de Montesquieu, l’un des défenseurs de la société de privilèges de l’ancienne France. Son projet politique est d’ailleurs essentiellement établi pour sauvegarder les droits de la société trifonctionnaliste contre les actes despotiques du prince. Ceci le conduit à défendre une conception subversive de la constitution de l’ancienne France ainsi qu’un régime politique idéal et teinté d’une certaine modernité. Ce dernier trait permet de caractériser l’originalité de sa pensée.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
La modernité du concept de nation au XVIIIe siècle (1715-1789)
Apports des thèses parlementaires et des idées politiques du temps
Ahmed Slimani
2004
Les avocats à Marseille : praticiens du droit et acteurs politiques
xviiie et xixe siècles
Ugo Bellagamba
2001
Henri de Boulainvilliers
L’anti-absolutisme aristocratique légitimé par l’histoire
Olivier Tholozan
1999
Homo Civilis. Tome I et II
Contribution à l’histoire du Code civil français (1804-1965)
Jean-François Niort
2004