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p. 91-101
Texte intégral
1S’il est une chose commune à tous ces témoignages, c’est l’insupportable poids de la terreur. Face à elle, le jeu de la solidarité interne est vital, notamment pour la répartition des vivres. On sent bien combien les amitiés font office de famille substitutive pour ces êtres menacés. Les discussions incessantes permettent d’interpréter la situation sans cesse mouvante, au gré des vagues de répression, de s’adapter, de s’entraider, voire de créer un espace de liberté relative. L’apprentissage des règles de la prison est, on le devine, primordial pour protéger l’individu des aléas de l’arbitraire pénitencier. Unis, les amis bravent parfois leurs geôliers, parvenant à inverser l’espace d’un instant les nouvelles hiérarchies établies : des menaces à peine voilées contre un gardien dont on connaît le passé compromettant, des chants franquistes détournés de leur sens, l’usage de surnoms qui tournent en ridicule les tortionnaires ou simplement le maintien, dans la discussion, de valeurs politiques et de références culturelles communes.
2Au fil des pages, le roman permet de dessiner les contours de l’intelligentsia républicaine et libérale des années 1930. Losada voue une admiration sans limite aux professions intellectuelles, professeurs et journalistes pris dans les mailles du filet franquiste. Lors d’une scène d’interrogatoire dans un garage de la rue Urgell, à Barcelone, il observe le cran d’un professeur face à ses tortionnaires et décide de s’en inspirer. En prison, il fonde avec Serradell une tertulia, un lieu de discussion culturel et politique qui exerce une grande influence :
Le groupe de Losada et de ses amis était dans la salle le centre d’attention, le noyau qui irradiait la culture et aidait à garder le moral élevé. Avec le temps, il devint la plus noble représentation de cet ensemble de prisonniers. Au sein du groupe on lisait, on commentait les nouvelles du front qui parvenaient par voie détournée. Souvent, ces paysans simples des villages de la montagne ou de la Ribera del Ebro qui n’écoutaient pas les conversations du groupe sur des thèmes de politique, de science, de littérature parce qu’ils y voyaient des galimatias, venaient voir Pinedo, Losada ou Serradell pour les consulter sur des points de leur propre dossier qu’ils ne comprenaient pas bien1.
3C’est tout naturellement que le groupe prend en main les destinées d’une sorte de centre d’apprentissage, en lien avec la « bibliothèque » de la prison – en fait, quelques livres épurés par les geôliers et soigneusement conservés par Tadeo (Salvador Torrell Eulàlia, me précise le vieux sénateur). Serradell prend sous son aile un jeune détenu, García, à qui il apprend à écrire et à compter : « C’était émouvant de voir la soif d’apprendre de ce jeune paysan2 », commente le narrateur. Ainsi, la foi dans l’éducation démocratique des masses est au cœur du système de valeurs que défend le cercle intellectuel, selon une stratégie de résistance relativement efficace. Il faut rappeler que le corps enseignant fut la cible privilégiée de la répression franquiste : au printemps 1940, la prison résonne encore des cris des enseignantes qu’on fusilla à Pilatos, avant que les femmes ne soient séparées des hommes en mai 1939, puis placées dans la prison toute proche de Las Punxas. Dès février 1939, dans la province de Tarragone, huit cents fonctionnaires républicains connurent les rigueurs du tribunal militaire chargé d’épurer l’administration3. L’étude dirigée par Josefina Cuesta montre la violence particulière exercée sur le corps enseignant : l’épuration toucha un quart des maîtres et maîtresses d’école, avec des maxima dans les grandes villes, au Pays basque et en Catalogne. Pour la province de Tarragone où professait Ramos, la moyenne est de 22,08 % mais cette moyenne ne tient pas compte d’une répression quatre fois supérieure pour les enseignants de sexe masculin. Ces chiffres ne traduisent pas non plus la dureté des peines, allant du transfert autoritaire (pour un tiers des condamnés) à l’interdiction d’enseigner (17,3 % des cas à Tarragone). En cas de militance politique, le régime franquiste jugeait comme une circonstance aggravante l’engagement des professeurs4.
4Politiquement, le groupe de Losada est pétri de la culture libérale de son temps. Le narrateur décrit ainsi le personnage principal qui sonne comme un autoportrait :
Lui ne ressentait aucun fanatisme pour une quelconque idée toute faite et il croyait moins encore dans les hommes infaillibles ; il rejetait la déification de noms et de figures plus ou moins illustres. Il était, sans avoir jamais fait de politique, un républicain sincère, respectueux de la Constitution, comme il aimait à se définir, et un défenseur des institutions républicaines, comme il l’avait démontré en luttant pour elles et en tombant finalement entre les griffes de l’ennemi5.
5 Il interprète la guerre civile comme la lutte séculaire entre l’Espagne éclairée et l’Espagne noire, « symbole d’une situation politico-sociale aux antécédents anciens, d’un long processus d’intolérance et de fanatisme qui connaissait un paroxysme ». Pilatos est une nouvelle Bastille. Le travail et le savoir sont alors les deux bouées à laquelle la civilisation se raccroche :
Aux deux piliers qui représentaient les deux activités les plus nobles de la civilisation moderne, à ceux qui représentaient le travail et le savoir, l’école et l’usine, le fascisme avait préparé le plus abject des destins. Ne serait-ce que pour cela, ce régime d’opprobre devait être condamné et répudié6.
6Mais « la pensée est libre », répète inlassablement notre héros. L’expérience carcérale semble développer soit la folie, soit la philosophie, « comme jamais aucun de ces misérables n’aurait cru pouvoir atteindre dans une vie normale de liberté7 ». Cette libre pensée s’exerce avec férocité contre l’ennemi franquiste qu’il faut absolument vaincre sur le plan moral maintenant que les armes ont parlé. La supériorité morale et intellectuelle du groupe de Losada permet de se jouer, voire de se moquer de geôliers considérés comme des abrutis, du curé de la prison, des espions qui les menacent. La dévalorisation morale des franquistes passe notamment par la dénonciation de leur perversion, de leur manque de charité en contradiction avec les valeurs de la religion dont ils prétendent être les défenseurs, de leurs mœurs dissolues qui vont jusqu’au viol des compagnes de prisonniers contre de modestes avantages, de l’homosexualité présumée des bourreaux sans cesse répétée. Les détenus rejouent donc les circonstances de la guerre civile, et triomphent de l’ennemi car le franquiste est ridiculisé, humilié, battu.
7Mais il est un autre adversaire contre lequel le combat est implacable : le communiste. Le mépris envers les « fistons de Lénine », les « camaroff », est absolu, la lutte contre la constitution de cellules communistes, continuelle. De terribles joutes oratoires s’engagent alors entre républicains socialistes et communistes, où les premiers finissent toujours par l’emporter contre ces ennemis comparables aux pires des fascistes. Le contexte du pacte germano-soviétique pèse lourdement en faveur du rejet de ceux qu’on accuse, entre autres choses, de la défaite républicaine. Un ami professeur confie à Losada :
Voyons donc quelle différence vous trouvez entre les méthodes de ces racailles et celles employées par les communistes, ceux qui se présentent comme leur antithèse alors que ce sont les mêmes sous des habits différents. Vous aurez lu tous les jours dans la presse des articles et des nouvelles racontant les abominations des communistes, celles-là mêmes que perpètrent [les franquistes] avec des procédés identiques. Si ces fascistes avaient une Sibérie, elle serait maintenant surpeuplée et nous autres, nous ferions partie de ses nouveaux habitants8.
8Ces débats sans fin sont illustratifs d’un collectif cherchant à comprendre les raisons du désastre de la démocratie assassinée. Les détenus se livrent à l’exercice du souvenir pour comprendre l’origine de la catastrophe : un million d’exilés, six millions de prisonniers, croient-ils9, « et le reste de la rue réduit à l’esclavage ». Une fois encore, au cours de ces joutes oratoires, les démocrates l’emportent souvent par la force de leurs arguments, rejouant à l’envers la scène politique de la guerre civile. L’effet de ressassement est saisissant mais il permet aux valeurs politiques et morales de la démocratie de vaincre dans cette sorte de cercle académique fermé qu’est devenue la prison. Le capital culturel fortement valorisé par le groupe de Losada permet en quelque sorte de prendre une revanche sur l’histoire. À travers ces discussions très vives se joue également une lutte pour le contrôle de l’opinion publique dans la prison qui ressemble à celles des années 1937-1939.
9La mémoire est donc un enjeu important des hiérarchies et des luttes de pouvoir qui se dessinent entre les prisonniers. Le souvenir est obsédant et les souvenirs affluent, particulièrement à ceux qui se savent condamnés :
Lui, si méthodique, il voulait comprendre sa vie antérieure et déduire de cette analyse si, réellement, il avait été là où il devait se trouver ou s’il aurait dû se trouver ailleurs. Un enchaînement de faits qu’il ne pouvait éluder une fois fait prisonnier, l’avait conduit à une prison pour être jugé, comme les autres, comme un rebelle10.
10Sous le règne de la terreur, le temps, tout entier absorbé dans l’immédiateté de la survie, est comme aboli. Mais si l’écrasement du temps est certainement dû à l’enfermement, il répond aussi à une stratégie de survie : il s’agit pour le condamné de chercher à maîtriser le temps. Tourné vers le futur, il discute avec les autres d’un plan de fuite qui abrégerait leur souffrance et leur laisserait entrevoir la fin du cauchemar. Tourné vers le passé, il raconte sa propre histoire pour tenter de comprendre ce qu’il fait là. C’est le temps des doutes, des regrets mais aussi des souvenirs qui l’assaillent : souvenirs de sa propre histoire sur le front d’Aragon, d’un camp de concentration au Pays basque, de l’arrestation à Barcelone, des interrogatoires et des coups endurés dans un vieux garage aménagé en salle de torture. La mémoire des événements de la guerre est aussi de nature historique car il cite des discours entiers qu’il a peut-être entendus puis recopiés, lors de la rédaction du roman. Ainsi, la suspension du temps favorise un réflexe biographique où l’enfermement est un point d’aboutissement.
11Le roman aboutit finalement à un paradoxe qui structure la pensée du temps de la prison : la mémoire est nécessaire pour survivre mais aussi, elle est une mémoire qui tue. D’un côté en effet, le maintien d’une mémoire « fraîche » est indispensable à Losada, « pour ne pas oublier, alors que l’ennemi essaie de faire oublier les motifs pour lesquels on a lutté11 ». Ricard Vinyes a noté dans les récits de la répression franquiste l’importance du maintien de l’identité de groupe : mêlés aux prisonniers de droit commun, les « rouges » réclament et revendiquent obstinément un statut de prisonniers politiques qu’on leur refuse12.
12Pour l’écrivain, la mémoire est tout aussi indispensable à la survie : le témoignage permet d’acquitter un devoir, d’affirmer un geste individuel dans un univers hostile ou indifférent. Par l’écriture, il réaffirme une continuité avec le passé en mobilisant sa culture propre qu’il fait revivre. Par de nombreuses citations de Dante ou de Cervantes, l’auteur se fait le porte-parole d’une culture en voie de disparition. Nicole Lapierre a souligné chez les témoins des camps nazis la nécessité impérieuse de s’inscrire dans la tradition, même si la tradition est fissurée : la défaite de la République, nul n’en doute, est la fin d’un monde et l’avènement d’un autre, un monde de ténèbres où toutes les valeurs sont inversées… Le travail d’écriture recoud le temps rompu et la mémoire participe bien d’une économie identitaire qui permet de « se maintenir fidèle à ce qu’on fut ».
13Cependant, d’un autre côté, la mémoire est un danger parce qu’elle entretient une mélancolie fatale. Qui plus est, elle est inutile : dans le monde nouveau de la prison, ce que l’on sait du monde perdu ne sert à rien. « Mon garçon, lui dit un compagnon d’infortune, vous ne savez rien du terrain où vous mettez les pieds. Si vous ne voulez pas tomber, il faudra réapprendre à marcher13. » L’important est donc de chercher à prendre la mesure du monde nouveau où il se trouve : combien de salles ? Combien de prisonniers ? Comment se procurer une couverture ? Comment obtenir un surplus de soupe ? Losada comprend les règles et parle d’apprentissage lorsqu’il saisit finalement que l’objectif de la prison est la destruction de l’individu par la terreur, la faim et le dénuement. Dans l’univers carcéral, son passé ne lui appartient plus ; son futur non plus car la mort peut survenir d’un moment à l’autre. Au bout de quelques mois, aucune projection dans le futur n’est plus possible, ni souhaitable, car le futur est toujours pire. Le suicide devient alors une issue, une forme de réaffirmation du libre arbitre du prisonnier. La mort digne et choisie par une évasion qui a toute chance de mal tourner est alors un mode de réappropriation de la liberté en même temps qu’une manière d’avoir prise sur le temps.
14À un niveau collectif, le récit également met à jour un travail de mémoire effectué plus ou moins consciemment par les prisonniers. On a vu que les personnages font le deuil de la République par un ressassement des événements : les discussions à bâtons rompus entre les compagnons servent à reconstruire une version acceptable des faits de la guerre. Le sens de la lutte contre le fascisme n’est jamais remis en cause et les raisons de la défaite sont clairement déterminées : l’intervention des régimes fascistes étrangers, la non-intervention des démocraties, la « lâcheté et le double jeu » des Britanniques qui trompèrent leur allié français, la soviétisation de la République – mais jamais la division des authentiques républicains. Ainsi, dans le groupe des prisonniers, la mémoire commune faite de souvenirs épars et individuels est progressivement homogénéisée en une narration commune et cohérente susceptible d’être projetée dans l’espace public de la prison. Selon Marie-Claude Lavabre, les contradictions inhérentes aux expériences de chacun se réduisent progressivement en une mémoire collective qui se fait jour grâce à un travail incessant de reprise et d’ajustement des souvenirs individuels14.
15Dès lors, il n’est pas surprenant que le groupe de Losada déploie des efforts continus pour constituer la mémoire de demain : ils dressent le registre des fusillés et des assassins, relèvent les dates d’exécution et les noms des gardiens. L’un d’entre eux écrit un journal de prison. Le roman est d’ailleurs ponctué de brèves notices biographiques des condamnés à mort, tout comme les souvenirs de Ventura i Solé et Subirats qui s’organisent autour de l’évocation des listes des exécutions. En bref, les prisonniers s’organisent pour se constituer en groupe porteur de la mémoire de la prison, en archives vivantes. Profitant des transferts nombreux de prisonniers, ils s’informent de l’ensemble du système de répression franquiste, comparent leur sort avec d’autres collectifs. Par l’intermédiaire du journal de prison Redención, ils échangent clandestinement quelques nouvelles utiles à la survie du groupe. Les prisonniers se font ainsi les historiens de leur propre histoire : « C’était les faits d’une histoire que le fascisme voulait ne pas voir écrite. »
16Les historiens de l’écrit ont souvent souligné la capitale importance de l’écriture dans la stratégie de résistance des détenus. Le relevé des graffitis écrits sur les murs des prisons l’atteste évidemment. Les ruses pour se procurer du papier, des crayons et pour maintenir la correspondance avec l’extérieur sont nombreuses : dissimulation dans une bouteille de lait ou de café, notes cousues dans les doublures des vêtements, messages inscrits au revers des étiquettes des bouteilles de lait, papier plié dans les paquets de tabac et, bien entendu, corruption des gardiens15. La diversité des écrits reflète un monde insoupçonné de l’écriture nourri par le pressant besoin de maintenir le lien avec le monde extérieur, la volonté d’archiver l’ignominie. Il faut comprendre l’écriture d’Andreu Martí dans la continuité de ces pratiques de résistance.
17finalement, le temps est précieux et les prisonniers s’efforcent d’aller à sa rencontre : dans un passage où Losada commente l’habitude qu’ont les prisonniers de marcher sans arrêt, de long en large entre les quatre murs de la prison, il écrit :
Il semble qu’ils ne vont nulle part mais c’est faux : ils s’imaginent hors d’ici en train de parcourir des lieux qu’ils arpentèrent autrefois. Ils marchent tout le matin jusqu’à l’heure de la soupe, puis toute l’après-midi pour tenter d’arriver, fatigués, à l’heure de la seconde soupe. Le temps est la seule chose qui compte pour le prisonnier, et c’est aussi ce qui le torture. Ici, c’est tout ce qui compte. C’est le plus important dans leur vie. C’est aussi une cause de désespoir ou de joie. En marchant, ils gagnent des jours, des mois et des années par une route qui les conduit jusqu’à la fin de la peine. Comme ils n’ont pas les moyens de faire courir le temps plus vite et que celui-ci leur paraît toujours lent, ils vont à sa rencontre16.
18Par contre, note Losada, les condamnés à mort, eux, ne marchent pas, ils sont assis et ne bougent pas :
Tu vois qu’ils ne marchent pas ; au contraire, ils sont tranquilles, immobiles. S’ils marchaient, il leur semblerait aller à la rencontre du temps qui doit survenir, c’est-à-dire à la rencontre du jour fatal qu’ils ne connaissent pas avec certitude mais qu’ils attendent. Ce serait marcher à la rencontre de la mort17.
19Le temps est paradoxalement ce qu’il faut à tout prix reconquérir pour que finisse par triompher le récit des vaincus et aussi ce qu’il faut combattre en ennemi imparable, « le soutien et la drogue du prisonnier18 ». Aussi le souci du temps est-il au cœur de l’expérience concentrationnaire, en tension entre le vécu de la durée et celui de la course du temps à la fois menaçant et plein d’espoir. La prison est donc le lieu d’un télescopage des temporalités qui constitue, selon Walter Benjamin, le propre de la contemporanéité19.
Notes de bas de page
1 Andreu Martí, Los Sátrapas…, op. cit., p. 57.
2 Ibid., p. 49.
3 Tomàs Camacho Molina, « Repressió a Tarragona en els primers anys del franquisme », dans Franquisme a les comarques tarragonines, Taragonne, Cercles d’estudis històrics i socials « Guillem Oliver » del Camp de Tarragona, 1993, p. 29-73.
4 Sara Ramos Zamora, « Maestros y maestras de primera enseñanza bajo la dictadura franquista. Depuración y represión », dans Josefina Cuesta (dir.), La depuración de los funcionarios bajo la dictadura franquista, Madrid, Fundación Largo Caballero, 2009, p. 52-63. Voir également Jaume González Agapito, Salomó Marqués Sureda, La repressió del professorat a Catalunya sota el Franquisme, Barcelone, Institut d’Estudis Catalans, 1996.
5 Andreu Martí, Los Sátrapas…, op. cit., p. 11.
6 Andreu Martí, Los Sátrapas…, op. cit., p. 28 et 46.
7 Ibid., p. 49.
8 Ibid., p. 116.
9 Sur ces estimations, il y a beaucoup à dire. Selon les travaux de Geneviève Dreyfus-Armand, l’exil espagnol comprend plusieurs vagues qui totalisent environ un demi-million de personnes. Les travaux portant sur la répression franquiste attestent environ 600000 détenus dans les camps de concentration en 1939. Le seul chiffre disponible concernant la population carcérale est de 240000 personnes en 1940, mais il est sujet à caution : il faut très certainement le réévaluer à la hausse.
10 Andreu Martí, Los Sátrapas…, op. cit., p. 10.
11 Ibid., p. 207.
12 Ricard Vinyes, « L’univers carcéral sous le franquisme », Cultures et Conflits, 55, 2004 (Prison et résistances politiques), p. 39-66.
13 Andreu Martí, Los Sátrapas…, op. cit., p. 25.
14 Marie-Claude Lavabre, « Sociología de la memoria y acontecimientos traumáticos », dans Julio Aróstegui, François Godicheau (dir.), La guerra civil, Mito y memoria, Madrid, Marcial Pons, 2006, p. 31-56.
15 Antonio Castillo Gómez, « La escritura en las cárceles franquistas », dans Id., Feliciano Montero (dir.), Franquismo y memoria popular. Escrituras, voces y representaciones, Madrid, Siete Mares, 2003.
16 Andreu Martí, Los Sátrapas…, op. cit., p. 137.
17 Ibid.
18 Ibid., p. 231.
19 Walter Benjamin, « Sur le concept d’histoire » (1940), XII, dans Id., Écrits français, éd. par J.-M., Monnoyer, Paris, Gallimard, 1991.
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