L’École spéciale militaire et les quarante premiers « Bellifontains »
p. 195-209
Texte intégral
1La création de l’École spéciale militaire s’inscrit dans une grande entreprise de formation des cadres civils et militaires au début du xixe siècle. Bonaparte entend former une élite militaire ; pourtant, sur les quarante premiers officiers sortis de l’école en deux promotions en décembre 1803 et janvier 1804, près de la moitié trouvent la mort sur les champs de bataille de l’Empire1. Que représentent donc ces officiers formés d’abord à Fontainebleau puis à Saint-Cyr ? Sont-ils un investissement pour la nation ou sont-ils voués à être usés par la guerre ou à périr au combat ? La création de la nouvelle école, destinée à former spécialement des cadres militaires, est-elle une rupture avec la formation des cadres militaires de l’Ancien Régime ou contribue-t-elle à bâtir une nouvelle élite militaire non plus fondée sur la naissance mais sur l’instruction ? Dès 1803, la nouvelle école jouit d’un grand prestige au sein de la population ; elle attire d’emblée de nombreux candidats cherchant la gloire sur les champs de bataille et espérant une carrière prestigieuse. La réalité est plus cruelle.
2Depuis la seconde moitié du xixe siècle, les publications sur l’histoire des écoles militaires en France et particulièrement sur l’École spéciale militaire ont été nombreuses. Cependant, l’histoire de l’école pendant sa période bellifontaine – cinq années sur deux siècles d’existence de l’école – a été moins étudiée. Plusieurs articles intéressants ont néanmoins été publiés dans le numéro 4 des Cahiers d’études et de recherches du musée de l’Armée. En outre, un mémoire de maîtrise a été écrit par Bruno Lechat sous la direction d’André Corvisier à l’université Paris 4 Paris-Sorbonne sur les quarante premiers officiers de l’École spéciale militaire2. Quant aux sources, les archives collectives et individuelles du personnel conservées au Service historique de la défense (série Y) sont incontournables. Les archives individuelles comprennent les dossiers d’officiers supérieurs et subalternes de la sous-série 2Ye (classement alphabétique, 1791-1847), les dossiers de pensions militaires des sous-séries 2Yf (1801-1817) et 3Yf (1817-1856), et les dossiers des officiers généraux des sous-séries 7Yd (généraux de division, 1792-1880) et 8Yd (généraux de brigade, 1792-1875). Aux archives individuelles s’ajoutent les archives collectives (sous-série Yb) et particulièrement le registre matricule de l’École spéciale militaire (4Yb29).
L’École spéciale militaire à Fontainebleau en 1803 : une rupture ?
3Après avoir relevé d’initiatives privées, la formation des futurs officiers devient une affaire de l’État, qui intervient dans ce domaine dès la fin du xviie siècle. Les débuts sont difficiles et il faut attendre les premières années du règne de Louis XV pour que des écoles destinées à former des officiers de l’artillerie et du génie soient créées (l’École spéciale d’artillerie à La Fère en 1719 et l’École du génie à Mézières en 1748). La création de l’École royale militaire de Paris en 1751 représente une innovation majeure. Elle s’accompagne bientôt d’un enseignement militaire préparatoire dispensé dans des écoles militaires adjointes à douze collèges religieux, parmi lesquels Brienne et La flèche. Après un premier cycle de six ans, les cadets intègrent l’École royale militaire de Paris, aussi appelée l’École des cadets-gentilshommes du comte de Saint-Germain, ou les écoles spéciales (artillerie et génie)3. Cette organisation de l’enseignement militaire permet à Napoléon Bonaparte d’être instruit d’abord au collège de Brienne avant d’intégrer l’École royale militaire de Paris.
4À la veille de 1789, il existe ainsi en France deux sortes d’écoles militaires formant soit des cadres de corps de troupe, soit des techniciens4. La Révolution française bouleverse en partie cette organisation, puisque, au nom des principes démocratiques et égalitaires, elle supprime dans un premier temps les écoles militaires le 9 septembre 1793. Mais les révolutionnaires en préservent certaines, notamment celles qui forment aux armes savantes les techniciens dont l’armée a besoin : les artilleurs et les sapeurs. Elle en développe de nouvelles, dont certaines ont une existence éphémère, telle l’École de Mars. D’autres s’inscrivent dans la durée. Ainsi, le 11 mars 1794, un décret crée l’École centrale des travaux publics qui devient l’École polytechnique. Sous le Consulat puis l’Empire, les écoles militaires sont rétablies ou créées. Une dizaine d’écoles à vocation militaire, héritées de l’Ancien Régime ou créées par Napoléon Bonaparte, coexistent dès lors en France : l’École d’application de l’artillerie et du génie, le Prytanée militaire, les écoles impériales vétérinaires, l’École des pages, l’École impériale d’équitation, l’École spéciale militaire de cavalerie et l’École des trompettes5. En créant l’École spéciale militaire, Napoléon cherche à former une élite militaire instruite, capable d’encadrer une armée de masse et de compenser la perte des officiers âgés et retirés du service ou tués6. D’après Paul Jazet, Napoléon espère faire de l’École spéciale militaire une « pépinière de généraux7 ».
5Créée par la loi du 4 floréal an X (24 avril 1802), cette école est installée et organisée dans les bâtiments entourant la cour du Cheval blanc au château de Fontainebleau le 8 pluviôse an XI (28 janvier 1803). Bonaparte choisit la demeure souveraine afin d’éloigner les élèves de Paris, dont la proximité serait susceptible de gêner les études et d’entraver la discipline. Les vastes locaux disponibles pour l’enseignement et les terrains nécessaires pour les manœuvres plaident également en faveur de ce site. La nouvelle école est destinée à enseigner les « éléments de l’art de la guerre8 ». Qu’elles soient pensionnaires (payant une pension et le trousseau) ou élèves du gouvernement (issus du Prytanée et ne payant ni pension ni trousseau), les recrues ont le statut de soldat et portent un uniforme9. Pour être admis, elles doivent savoir l’arithmétique, avoir des connaissances en géométrie et écrire et parler correctement la langue. En créant cette école, le Premier consul s’inspire de l’École des cadets-gentilshommes du comte de Saint-Germain mais rompt avec la période précédente en créant un programme d’enseignement qui repose sur une partie militaire et une partie académique. Les élèves suivent alors des cours de dessin, de mathématiques, de géographie, d’histoire, de fortification, de « belles lettres », d’administration militaire mais aussi de tir, de gymnastique, de natation ou encore d’équitation. Parallèlement, Bonaparte donne à l’établissement un caractère plus militaire et plus rigoureux. Pendant deux ans, les élèves sont instruits durement et sont soumis à un régime disciplinaire sévère10.
6Le Premier consul s’appuie sur un encadrement composé d’anciens officiers de l’armée royale d’une part et de cadres formés pendant les campagnes révolutionnaires d’autre part. Ainsi, le directeur des études et général commandant l’école de sa création à 1812 est le général Bellavène : fils d’un officier du régiment de cavalerie Royal-Cravate, il est sous-lieutenant dans ce même régiment en 1792 puis, promu général en 1796, il devient inapte au service actif après avoir été gravement blessé au combat à Rastadt la même année. L’instruction militaire est assurée par deux chefs de bataillon, un commissaire des guerres, sept officiers et sous-officiers de l’artillerie et du génie, deux adjudants-majors, quatre adjudants sous-officiers, un quartier-maître trésorier, un chirurgien-major, un aumônier, un bibliothécaire, quatre maîtres de gymnastique et deux maîtres de tir, soit vingt-six hommes. Soldats de grande bravoure illustrés sur les champs de bataille, ces cadres sont en revanche peu lettrés. Gilbert Bodinier rappelle à ce sujet une anecdote signalée par le lieutenant-colonel Dutheillet de Lamothe dans ses mémoires, selon laquelle Bonaparte avait fait ce choix pour montrer aux élèves combien le manque d’instruction représentait un handicap pour un officier11. Quant au corps professoral, il est composé de quatre professeurs dans chaque discipline (histoire, géographie, mathématiques appliquées, dessin), de deux professeurs d’administration militaire et de deux professeurs de belles lettres, soit vingt personnes12.
7En 1803, l’incorporation des premiers élèves est échelonnée sur l’année. Immatriculé sous le numéro 2 le 5 mai 1803, Jean-Jacques Roger-Ducos, né le 14 août 1784, est vraisemblablement le premier élève officier à intégrer l’École spéciale militaire en qualité d’élève pensionnaire le 6 mai 180313. Deux cent trente-quatre élèves sont immatriculés durant cette année, mais quarante-deux sont rayés des contrôles. En effet, certains ne rejoignent pas l’école, d’autres sont rendus à leur famille ou réclamés par elle, enfin quelques-uns sont écartés en raison d’une incapacité physique ou pour motif d’indiscipline. Il reste cent quatre-vingt-douze élèves officiers pour l’année 1803, ce qui représente moins de 5 % des officiers formés à l’École spéciale militaire entre 1803 et 1815, et 10 % de ceux formés à Fontainebleau14. Quarante sortent officiers les 30 frimaire an XII (22 décembre 1803) et 2 pluviôse an XII (23 janvier 1804), parmi lesquels trois sont nés hors de France métropolitaine. Jean Fournier-Bellevue est né à Saint-Domingue en mai 1786. Jean-Guillaume Petersen est né à Spire le 13 janvier 1786 – aujourd’hui allemande, la ville est française au xixe siècle puisqu’elle appartient au département de Mont-Tonnerre officiellement intégré à la France en 1801 ; de plus, son père est un haut fonctionnaire qui sert les intérêts de la France dans cette partie de l’Allemagne. Enfin, François de Salistagstein est né à Chiavenna dans le canton des Grisons en mai 1784. Ce canton a été intégré par Bonaparte à la Confédération helvétique en 1803.
8Dans les six mois qui suivent son admission, le futur officier doit être en mesure d’instruire ses cadets et, au terme d’une année de formation, il doit connaître les différents commandements15. Théoriquement, la scolarité doit durer deux ans mais les élèves peuvent quitter Fontainebleau avant, tandis que d’autres effectuent des séjours plus longs, notamment pour encadrer les nouveaux arrivants, mais aussi en raison de leur âge, de leur niveau d’instruction ou de résultats insuffisants. Ainsi, après le Prytanée militaire de Saint-Cyr, Jean Anselme Saulnier, né à Cusset (Allier) le 21 septembre 1787, est admis à l’École spéciale militaire le 5 mai 1803 et incorporé le 7 mai16. Il est promu caporal en septembre, comme dix-huit de ses compagnons sortis à la fin de l’année. Pourtant et bien que figurant parmi les premiers incorporés de l’école (son entrée à l’école est contemporaine de celle de vingt-deux camarades sortis en décembre 1803 et janvier 1804), Saulnier doit attendre janvier 1805 pour être promu au grade de sous-lieutenant dans l’infanterie. Son jeune âge (quinze ans lors de son admission) et son niveau d’instruction limité peuvent expliquer le long séjour qu’il effectue à l’école. L’âge ne saurait être l’unique facteur explicatif, puisque Trouillet, né quatre jours avant Saulnier (17 septembre 1787), sort de l’école en décembre 1803 pour être affecté, en qualité de sous-lieutenant, au 12e régiment d’infanterie de ligne17 : il est alors âgé de seize ans et trois mois.
9Les élèves admis à Fontainebleau en 1803 sont issus de milieux aisés, car l’admission exige un niveau social élevé. L’État finance la scolarité des élèves du Prytanée, mais le cursus des pensionnaires (les plus nombreux) est acquitté par le versement d’une pension élevée et la fourniture d’un trousseau par les parents des futurs officiers. Parmi les premiers officiers nommés, on compte de nombreux fils de la noblesse d’Ancien Régime (Bodson de Noirefontaine, Bruneau de Beaumetz, Coutausse de Saint-Martin, Denys de Damrémont, Garran de Coulon, de Reinaud de Boulogne de Lascours, de Saint-Amans, Fourier d’Hincourt). Denys de Damrémont, élève pensionnaire dès le 16 mai 1803, est le fils d’Antoine Denys, écuyer et seigneur du fief de Damrémont, lieutenant du roi dans cette ville et commissaire provincial des guerres, employé en Champagne18. Fourier d’Hincourt est le fils de Jean-Louis Fourier, seigneur d’Hincourt et conseiller au parlement de Nancy19. Le père de Bodson de Noirefontaine est intendant du roi en 178520. Bien que la noblesse d’Ancien Régime soit hostile au nouveau régime, ses fils rejoignent en grand nombre la nouvelle école pendant l’Empire. Gilbert Bodinier estime à un quart la part des fils de nobles parmi les élèves de l’École spéciale militaire durant la période impériale21. On compte aussi de nombreux fils de serviteurs de la monarchie : fonctionnaires des finances, de la justice ou militaires. Cependant, ces derniers sont peu nombreux. Sur les bancs de l’école et sur les terrains de manœuvre, ces anciennes élites cohabitent avec les nouvelles. En effet, les fils de quelques dirigeants politiques et militaires du nouveau régime rejoignent l’école. Les exemples sont nombreux et, parmi les plus significatifs, on compte Alexis Fririon. Né à Pont-à-Mousson en 1786, admis en qualité d’élève pensionnaire le 7 floréal an XI (27 avril 1803), il est le fils du procureur au baillage de Pont-à-Mousson en 1786 mais il est aussi lié au baron François-Nicolas Fririon (1766-1840), promu général en 1800 et qui est employé, notamment, en qualité de chef d’état-major du vice-roi d’Italie, Eugène de Beauharnais (1781-1824)22. Quant à Michel Ordener, il est le fils d’un sous-officier de cavalerie de l’armée royale, promu colonel en 1796 puis général de brigade en 1803 et qui se rend célèbre, avec le général Fririon, en arrêtant le duc d’Enghien à Ettenheim dans le duché de Bade en mars 180423. Premier incorporé de l’école, Jean-Jacques Roger-Ducos, né à Dax le 14 août 1784, est le fils de Pierre Roger-Ducos, dit Roger-Ducos (1747- 1816), consul provisoire avec Napoléon et Emmanuel-Joseph Sieyès puis sénateur et comte d’Empire, et le neveu de Nicolas Ducos (1756-1823), général et baron d’Empire. Enfin, le père de Jacques-Félix Coutausse de Saint-Martin, Noble Jacques, est ancien procureur général mais surtout membre du corps législatif sous le Premier Empire24.
10Lorsqu’il crée l’École spéciale militaire, Bonaparte rompt avec le fonctionnement des écoles militaires sous l’Ancien Régime. En effet, il impose une discipline plus rude, oblige les élèves officiers à connaître le métier et la vie de soldat, et exige d’eux l’excellence académique. Mais la rupture n’est pas brutale, comme le rappellent le choix des lieux (le château de Fontainebleau) ainsi que le nombre élevé d’élèves issus de la noblesse d’Ancien Régime.
Des officiers d’élite virtuels ?
11Intégrer une école de formation des officiers afin de poursuivre une carrière d’officier et bénéficier des « avantages » que peut procurer cet état peut représenter un véritable ascenseur social. Félix Avril, né dans la Manche en décembre 1786 et fils d’un inspecteur de l’enregistrement de Saint-Lô, compare sa vie à celle d’un « gentilhomme campagnard ». Dans une lettre écrite à sa sœur le 6 juillet 1806, il écrit : « Je vais à l’exercice, je joue au billard, je lis ou bien je griffonne une chanson, quelques mauvais vers ; je vais quelque fois chez Mesdames les baronnes des environs, en un mot je suis gentilhomme campagnard25. » Pourtant l’officier est d’abord un homme destiné à encadrer une troupe au combat et se prévaut d’incarner le courage, l’amour de la gloire et le mépris de la mort. L’instruction académique n’est pas jugée indispensable, même si certains officiers, modestes et issus du rang, cherchent à s’instruire, le plus connu étant Coignet26.
12Le 25 novembre 1803, Bonaparte adresse une lettre à François-Aimé Dejean (1749-1824), ministre de l’Administration de la guerre (1802- 1810)27 : il souhaite que l’école lui adresse les noms de quarante élèves destinés à être incorporés en qualité de sous-lieutenants dans divers corps de troupe, à condition qu’ils soient âgés de plus de dix-huit ans, qu’ils soient instruits, qu’ils sachent parfaitement le maniement des armes et qu’ils soient capables d’occuper un emploi de sous-lieutenant dans l’infanterie ou la cavalerie. En fait, ces conditions sont peu respectées puisque 63 % des élèves de cette promotion n’ont pas atteint l’âge de dix-huit ans. Le niveau d’instruction et le comportement ne sont pas toujours exemplaires. En effet, si beaucoup sont « notés avantageusement », d’une « bonne conduite » avec « beaucoup d’honnêteté, de douceur et de docilité », d’autres se caractérisent par une « intelligence un peu faible » (Roger-Ducos), un « succès faible » (Chautard), « faible dans ses cours » (Fournier-Bellevue), « noté faiblement dans tous ses cours par défaut de travail […] ; a été souvent réprimandé pour sa malpropreté » (Garran de Coulon)28. En revanche, les qualités militaires, la fermeté, les efforts malgré les difficultés et l’application au labeur ont certainement compté dans les choix du général Bellavène.
13Le 22 décembre 1803, vingt-sept sous-lieutenants sont nommés dans l’infanterie, à l’exception du sous-lieutenant Ordener, qui rejoint le 24e régiment de dragons. Puis, le 23 janvier 1804, treize nouveaux sous-lieutenants quittent l’école et sont affectés dans la cavalerie. Cette affectation est le premier acte d’une véritable odyssée qui dure pour certains plusieurs années, qui, pour la moitié, se termine par la mort sur les champs de bataille et qui, pour plus d’un tiers, se conclut par une admission à la retraite, en raison notamment des fatigues engendrées par la guerre. Qu’ils soient morts, blessés, prisonniers ou malades, tous les officiers de la première promotion ont été affectés par la guerre.
14François Chenais meurt vraisemblablement de manière accidentelle par noyade en Bavière au mois de septembre 1805. Il est le premier d’une longue série, puisque dix-sept de ses camarades trouvent la mort entre 1805 et 1815. Seul Picard, lieutenant adjudant-major au 19e régiment d’infanterie de ligne, décède de fièvre pernicieuse à Haderslebern en Prusse le 31 août 1808. Les seize autres sont tués au combat sur les champs de bataille de la péninsule Ibérique (50 %), lors des difficiles campagnes de Prusse et de Pologne en 1807 (31,5 %), pendant la campagne de France (12,5 %) et en Russie (6 %). L’année 1807 est de loin la plus meurtrière avec cinq morts. Le lieutenant Jourdain, du 13e régiment d’infanterie légère, blessé dans les environs de Landsberg le 6 février 1807, décède de ses blessures le 13 février. Les lieutenants Bourbier, du 10e régiment d’infanterie légère, et Fournier-Bellevue, du 51e régiment d’infanterie de ligne, sont tués à Eylau le 8 février 1807. Le lieutenant Garan-Coulon, du 10e régiment de dragons, tombe à Friedland le 14 juin 1807, tandis que le lieutenant Fririon meurt à Dantzig le 22 juin 1807 des suites de ses blessures reçues à la bataille de Friedland29. Durant la période impériale, les officiers du corpus totalisent quarante-six blessures reçues au combat. Une fois encore, l’année 1807 se distingue car, pendant les campagnes de Prusse et de Pologne, quatorze blessures ont été dénombrées, soit 30 % des blessures reçues pendant l’Empire. Les séquelles de ces blessures sont nombreuses mais n’empêchent pas nécessairement la poursuite du service. Le sous-lieutenant Abresch du 4e régiment d’infanterie légère perd son œil droit après avoir reçu un coup de feu lors de la terrible bataille de Krems le 13 novembre 1805, mais demeure dans l’armée et reçoit un coup de feu au genou gauche à La Corogne le 17 janvier 1809 et un à la poitrine à Porto en mars 180930. Enfin, huit sont faits prisonniers pendant les guerres napoléoniennes, six sont libérés soit par l’armée française, notamment lors des premières campagnes victorieuses, soit à la fin des campagnes. Deux officiers ne reviennent pas de captivité. Le capitaine Douillet du 35e régiment d’infanterie de ligne, vraisemblablement prisonnier une première fois pendant sept mois en 1809, est blessé lors de la bataille de Krasnoi le 16 novembre 1812 et décède en captivité le 20 novembre31. Quant au capitaine Driot du 27e régiment d’infanterie de ligne, il tombe aux mains de l’ennemi (britannique, espagnol ou portugais) à la bataille des Arapiles le 22 juillet 1812 ; disparu, il est présumé mort en captivité32.
15En 1815, 51 % des officiers de l’infanterie et 30 % des cavaliers sortis en décembre 1803 et janvier 1804 sont morts. 66 % des pertes sont enregistrées entre 1807 et 1810. Après 1810, les pertes au combat diminuent car le nombre d’anciens élèves de la promotion toujours en activité diminue aussi. En effet, aux dix-huit morts s’ajoutent les départs à la retraite pour raisons de santé et les démissions qui s’élèvent au total à onze individus de 1806 à 1815. Le lieutenant Duchange, du 6e régiment d’infanterie légère, est gravement blessé à Friedland le 14 juin 1807. D’après un certificat médical, le coup de feu lui a traversé la jambe et brisé l’os, ce qui a engendré une claudication permanente (perte d’os et rétractation du tendon d’Achille), nécessitant une assistance pour marcher, en conséquence de quoi il est admis à la retraite en juillet 180833. Le sous-lieutenant Beck du 18e régiment d’infanterie de ligne est d’abord envoyé en congé puis réformé en avril 1808 pour maladie mentale34. En octobre 1810, Canu est autorisé à démissionner pour des raisons de santé, mais aussi pour s’occuper des intérêts de sa famille dont il semble être le dernier survivant35.
16Que reste-t-il des deux promotions à l’abdication de Napoléon le 1er avril 1814 ? Dix-huit sont morts, huit ont été admis à la retraite pour des raisons de santé, deux ont démissionné, un est réformé, dix servent toujours l’armée ; en revanche les sources ne permettent pas de déterminer le destin de Trouillet. Sarrand est gravement blessé à Waterloo le 18 juin 1815. Prisonnier de guerre et inapte au service, il rentre en France en 1816. Quant à Abresch, capturé pendant la campagne de Russie en 1812, il ne rentre en France qu’en août 1814 et obtient la retraite en mars 1816. Cette année-là, ils ne sont plus que huit en activité : Bruneau de Beaumetz, Denys de Damrémont, Duvivier, Fourier d’Hincourt, Reinaud de Boulogne de Lascours, Ordener, de Saint-Amans et Dembarrere. Ces deux derniers sont retraités en 1814, mais de Saint-Amans est réintégré en qualité de volontaire royal à Agen en mars 1815 et obtient un emploi de chef d’escadron au régiment des lanciers de la garde royale en octobre 1815.
17Ce bilan effrayant, puisque seuls 25 % des hommes de la promotion sont toujours actifs à la fin de l’Empire, n’est-il pas le constat d’un échec de Bonaparte ? À la création de l’école, il souhaitait former une élite militaire, c’est-à-dire constituer un groupe d’officiers considérés comme étant les meilleurs, les plus remarquables du corps des officiers. Pourtant, 75 % des membres de la première promotion n’atteignent pas la catégorie des officiers supérieurs. Néanmoins, ils se caractérisent par la fidélité au régime dans l’ensemble, le dévouement au service de l’armée et l’instruction. Presque tous sont employés en qualité d’adjudant-major, une fonction réservée à des officiers instruits puisqu’ils sont chargés des détails de service, de l’instruction ou de la discipline, mais cela ne fait pas d’eux une élite. En revanche, onze d’entre eux occupent des fonctions d’aide de camp d’officiers généraux ou de maréchaux. Ils sont alors chargés de transmettre des ordres verbaux ou écrits, de remplir des missions de reconnaissance, etc.36. Ordener, Denys de Damrémont et Reinaud de Boulogne de Lascours sont désignés à plusieurs reprises dans cet emploi et servent différents officiers généraux durant le Premier Empire. Des liens très étroits finissent par unir certains généraux et leur protégé. Les nombreuses lettres du général Horace Sébastiani (1772-1851) contenues dans le dossier de Reinaud de Boulogne de Lascours en témoignent. Lieutenant aide de camp du général Sébastiani, ambassadeur à Constantinople, à partir du 16 mai 1806, Reinaud de Boulogne de Lascours bénéficie durant la première partie de sa carrière de la bienveillance et de l’appui du général corse pour l’attribution de décorations, la promotion et l’obtention d’une affectation37. Pour ces officiers, l’avancement est plus rapide que pour ceux qui occupent des emplois dans la troupe. Ordener est le premier à être promu au grade de lieutenant en 1805, le premier à atteindre le grade de colonel en novembre 1812 et à prendre le commandement d’un régiment de dragons. Entre-temps, il a servi en qualité d’aide de camp de son père, le général Michel Ordener (1755-1811), commandant les grenadiers à cheval de la garde impériale (1805) puis, dès 1806, du général Duroc (1772-1813), maréchal du palais38.
18Tous les officiers du corpus s’illustrent au combat, obtiennent des citations et reçoivent des décorations sans toutefois être plus favorisés que les officiers issus d’un autre recrutement. Ainsi de Saint-Amans, après avoir été blessé et fait prisonnier à Plaffenhoffen en avril 1809 (deux coups de sabre à la tête, deux à la main et un au poignet gauche) puis à Alba en Espagne le 14 mars 1811 (coups de lance à la joue et à la poitrine), est cité en 1811 : « Commandait un détachement de 50 hommes de son régiment venant d’escorter un convoi de grains, fut attaqué par un parti de guérilla, commandé par Domingo, six fois plus fort en nombre. Il chargea l’ennemi, le mit en déroute, lui tua plusieurs hommes, en fit six prisonniers et lui prit douze chevaux. Honorablement cité pour cette action par le général Fourier. » Quelques semaines plus tard, il est cité pour une action similaire les 12 et 14 avril 1811, puis il est blessé lors de la bataille des Arapiles en juillet 1812 et lors de la campagne de France en mars 181439. Toutefois, bien qu’ils se distinguent sur le champ de bataille, très peu intègrent l’élite de l’armée, la garde impériale. Seul Coutausse sert aux grenadiers à cheval de la garde impériale (dès octobre 1809) et Chautard intègre ce corps d’élite en 1813. Le fort taux de mortalité et l’usure des guerres ne donnent pas le temps aux jeunes officiers de se réaliser. Pour ceux qui sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite, la reconversion paraît aussi bien difficile et elle est cantonnée à des fonctions subalternes. En effet, seuls deux anciens officiers parviennent à intégrer l’administration : Petersen est employé dans l’administration sous les ordres de son père, préfet de Kayserslautern40, et Daras, qui a perdu l’usage de son bras droit, est retraité et termine sa carrière à Angoulême en qualité de receveur général des finances41.
19Les officiers maintenus en activité après la période impériale réussissent une seconde partie de carrière puisqu’ils atteignent l’élite de l’armée, notamment lors de la monarchie de Juillet. Ainsi Duvivier, Fourier d’Hincourt, Ordener, de Reinaud de Boulogne de Lascours et Denys de Damrémont terminent leur carrière au grade de général tandis que Vata est lieutenant-colonel de gendarmerie en 1848. Denys de Damrémont a accompli la plus belle carrière puisqu’il est fait pair de France en septembre 1835 puis gouverneur général des possessions françaises dans le Nord de l’Afrique en février 1837. Le 12 octobre 1837, il est tué devant Constantine par un boulet, la veille de la prise de la ville par les Français. Lors de ses obsèques nationales aux Invalides, où il est inhumé, le Requiem composé par Hector Berlioz est joué pour la première fois42. En 1848, Vata, Ordener, Duvivier et Reinaud de Boulogne de Lascours sont toujours en activité. Ils quittent l’armée active, notamment pour des raisons médicales, entre 1848 et 1850. Partisan du prince Louis Napoléon, Ordener est le dernier à quitter l’armée en 1852, après avoir intégré le Sénat. Il est aussi le seul officier de la promotion à être grand-croix de la Légion d’honneur. La promotion s’éteint lorsque Vata meurt le 19 février 1867, soixante et un ans après Pierre Chenais, premier « saint-cyrien » mort en service.
20La « pépinière de généraux » rêvée par Bonaparte en 1803 ne voit pas le jour de son vivant, car les nombreuses campagnes ne permettent pas à plus de la moitié des cadets de la première promotion de survivre ou d’atteindre les grades supérieurs à celui de capitaine. Pourtant, dès la création de la « spéciale », une organisation se met en place pour longtemps, dans laquelle les officiers formés sont dévoués et soumis à l’État jusque dans leur vie privée (enquête sur la famille, autorisation de mariage, etc.). De plus, dès les premières promotions, des « dynasties militaires » se bâtissent. Denys de Damrémont épouse la fille du général Baraguay d’Hilliers en février 1819, futur commandant de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Parmi les élèves de l’école sous le Consulat et l’Empire, on trouve déjà les noms des futurs cadres de l’armée française des xixe et xxe siècles : Bourbaki, Bournazel, Hautecloque, Lyautey, Pélissier, Canrobert… On voit germer une élite militaire.
21À l’origine, l’école ne devait recevoir que deux cent cinquante élèves par promotion, mais entre l’an XI et 1814, elle fournit cinq mille quatre cents officiers, c’est-à-dire presque le double de ce qui était prévu43. Cette formation de masse est surtout destinée à produire des cadres de contact, qui ne représentent que 5 à 6 % des officiers de l’armée impériale. Alors que l’Ancien Régime tend à former des élites polyvalentes, le début du xixe siècle, marqué par la création des grandes écoles, voit émerger les élites spécialisées. Saint-Cyr est une réussite si on admet que, sous le Consulat et l’Empire, quatre mille cent un lieutenants, inexpérimentés mais instruits et fidèles au régime, sont promus afin d’être engagés le plus vite possible sur les champs de bataille. Mais est-ce un investissement pour l’avenir de la nation ? Il est vrai que certains font une très belle carrière, digne de celles qui caractérisent les élites civiles. Gilbert Bodinier rappelle que, sur les cinq cents premiers saint-cyriens, on compte quarante généraux, deux ministres de la Guerre, un général commandant en chef et sept pairs de France. Néanmoins, les morts et les inaptes au service à cause des guerres sont plus nombreux que la minorité qui réussit une belle carrière. Toutefois, au fil des décennies, l’équation s’inverse, de telle sorte que l’École spéciale militaire forme véritablement une élite militaire vouée à servir dans les états-majors et à constituer le haut commandement.
22Sir Arthur Conan Doyle fait allusion à plusieurs reprises à l’École spéciale militaire dans ses romans consacrés à l’épopée impériale. Dans Les exploits du brigadier Gérard (1896), une fiction bien documentée, fruit de l’imagination du créateur de Sherlock Holmes, le héros est un officier d’un régiment de hussard qui s’est formé sur les champs de bataille44. Fougueux et orgueilleux, ce hussards a une personnalité qui contraste fortement avec celle d’un sous-lieutenant qu’il croise en Pologne en 1807, un « brave jeune homme » nommé Duroc, officier « au teint blanc », « qui laisse ses hommes flâner à cheval » et surtout qui a « la tête farcie de toutes les absurdités qu’on enseigne à Saint-Cyr ». Faut-il être instruit pour faire la guerre ?
Notes de bas de page
1 Une promotion est alors constituée par l’ensemble des élèves promus au grade de sous-lieutenant par un décret du même jour et non en fonction des dates d’admission et de sortie de l’école, car celles-ci ne sont ni prévues ni régulières ; voir à ce sujet l’introduction du général Lacomme, Livre d’or (1803-1815), s. l., 1975, p. 1-4, dactyl.
2 B. Lechat, Origines et destins des officiers de la première promotion sortie de l’École spéciale militaire en décembre 1803 et janvier 1804, mémoire de maîtrise sous la dir. d’André Corvisier, université Paris 4 Paris-Sorbonne, 1984.
3 G. Cabourdin, G. Viard, Lexique historique de la France d’Ancien Régime, Paris, 1990, p. 115.
4 Voir à ce sujet C.-L. de Montzey, Les institutions d’éducation militaire jusqu’en 1789, Paris, 1866, 2 vol. ; J. Chagniot, « Lumières, écoles, officiers », Cahiers d’études et de recherches du musée de l’Armée, Saint-Cyr, la société militaire, la société française, 4, 2002, p. 11.
5 A. Pigeard, L’armée napoléonienne, 1804-1815, Aubenas d’Ardèche, 1993, p. 176 ; A. de Ganniers, « Les écoles militaires en France sous la Révolution et l’Empire », Revue des questions historiques, 28, 1902, p. 157 ; J. Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, Paris, 1999, p. 641 (articles « École impériale de l’artillerie et du génie de Metz » et « Écoles militaires »).
6 J.-O. Boudon, « Napoléon, l’École spéciale militaire, la formation des officiers, l’encadrement des élites », Cahiers d’études et de recherches du musée de l’Armée, Saint-Cyr, la société militaire, la société française, 4, 2002, p. 29.
7 P. Jazet, Histoire de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr par un ancien saint-cyrien, Paris, 1886, p. 55.
8 R. Desmazes, Saint-Cyr. Son histoire. ses gloires. Ses leçons, Paris, 1948, p. 33.
9 Sur les quarante premiers officiers sortis entre décembre 1803 et janvier 1804, treize sont pensionnaires et vingt-sept sont élèves, cf. B. Lechat, Origines et destins des officiers…, op. cit., p. 17.
10 E. Titeux, Saint-Cyr et l’École spéciale militaire en France, Paris, 1898 ; G. Bodinier, « Les écoles de Fontainebleau et de Saint-Cyr sous le Premier Empire », Cahiers d’études et de recherches du musée de l’Armée, Saint-Cyr, la société militaire, la société française, 4, 2002, p. 43-72.
11 G. Bodinier, « Les écoles… », art. cité, p. 50 ; A. Dutheillet de Lamothe, Mémoires du lieutenant-colonel Aubin Dutheillet de Lamothe (6 octobre 1791-16 juin 1856), Bruxelles, 1899.
12 P. Jazet, Histoire de l’École spéciale militaire…, op. cit., p. 55.
13 « Le numéro matricule 1, prévu pour le premier élève admis à Fontainebleau, avait été initialement attribué à l’élève J. J. Fririon mais, pour une raison que nous ignorons, l’incorporation de l’intéressé fut reportée au 24 juin 1803 et il reçut alors le numéro matricule 126 », J. L. B. (colonel), « Les premiers élèves de l’École spéciale militaire », Le Casoar, 101, mars 1986, p. 16-18.
14 L’école a fourni 4335 officiers de 1803 à 1815, dont 1951 instruits à Fontainebleau, parmi lesquels 1457 ont été promus sous-lieutenants.
15 C. Croubois (dir.), Histoire de l’officier français des origines à nos jours, Saint-Jean-d’Angély, 1987, p. 128 et suiv.
16 Jean Anselme Saulnier, de la promotion du 19 nivôse an XIII (9 janvier 1805), est promu sous-lieutenant au 3e régiment d’infanterie de ligne. Il trouve la mort sur le champ de bataille d’Austerlitz le 2 décembre 1805.
17 SHD (Service historique de la défense)/AG (archives de la guerre), 2Ye, classement alphabétique des officiers (1791-1847) : dossier individuel de Claude Trouillet, état des services, et de Jean Anselme Saulnier, acte de décès et fonds privés du général Lacomme, musée du Souvenir des écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan.
18 P. Azan, « Le général comte Denys de Damrémont », Carnet de la Sabretache, 1938, p. 47-60.
19 D. Quintin, B. Quintin, Dictionnaire des colonels de Napoléon, Paris, 1996, p. 341.
20 SHD/AG, 2Ye, classement alphabétique des officiers (1791-1847) : dossier de Charles Bodson de Noirefontaine, état des services.
21 G. Bodinier, « Les écoles… », art. cité.
22 J. Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, op. cit., p. 768 ; F.-N. Fririon, Journal historique de la campagne de Portugal, entreprise par les Français sous les ordres du maréchal Masséna du 15 septembre 1810 au 12 mai 1811, Paris, 1841.
23 A. Robert, E. Bourleton, G. Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, Paris (fac-sim. de l’édition de Paris de 1891), t. IV, p. 517, et SHD/AG, 7Yd 431 : dossier d’officier général de Michel Ordener (1755-1811), état des services.
24 L. de Magny (dir.), Le nobiliaire universel ou recueil général des généalogies historiques et véridiques des maisons nobles de l’Europe, Paris, s. d., p. 292.
25 E. Lemanchois, « Un grognard inhabituel : Félix Avril », La Revue de la Manche, janvier 1974. Capitaine de grenadiers au 36e régiment d’infanterie de ligne, Avril est gravement blessé à la bataille de Busaco au Portugal le 27 septembre 1810 et décède de ses blessures le 4 octobre.
26 J.-R. Coignet, Les cahiers du capitaine Coignet, Paris, 1972.
27 E. Titeux, Saint-Cyr et l’École spéciale militaire…, op. cit., p. 63.
28 B. Lechat, Origines et destins des officiers…, op. cit., p. 41-48, d’après le registre A de l’École spéciale militaire (note des élèves du numéro 1 à 119, 1802-1806).
29 Général Lacomme, Livre d’or…, op. cit.
30 SHD/AG, 2Yf 163123 : dossier de pension de Georges Abresch, état des services.
31 SHD/AG, 2Ye : dossier individuel de Jean Douillet, certificat médical du 6 avril 1810 et état des services.
32 Général Lacomme, Livre d’or…, op. cit.
33 SHD/AG, 2Yf 10256 : dossier de pension de Duchange, état des services et certificat médical (mai 1808).
34 SHD/AG, 2Ye : dossier individuel de Charles Beck, certificats médicaux (1806-1808).
35 SHD/AG, 2Ye : dossier individuel de Canu, état des services, demande de démission.
36 A. Pigeard, L’armée de Napoléon, Paris, 2000, p. 24.
37 SHD/AG, 8Yd 1156 : dossier de carrière de Louis de Reinaud de Boulogne de Lascours.
38 D. Quintin, B. Quintin, Dictionnaire des colonels…, op. cit., p. 657.
39 SHD/AG, 2Ye : dossier individuel de Jean de Saint-Amans, état des services.
40 B. Lechat, Origines et destins des officiers…, op. cit., p. 88.
41 SHD/AG, 2Yf 83329 : dossier de pension de Henri Daras, lettre de l’intéressé.
42 C. Mullié, « Charles-Marie Denys de Damrémont », dans Id., Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Paris, 1851, 2 vol.
43 Entre 1804 et 1813, on dénombre en moyenne six promotions par an. L’année 1812 représente un record puisqu’elle comprend onze promotions.
44 A. Conan Doyle, Les exploits du brigadier Gérard, Paris, 1990 [1896], p. 11.
Auteur
Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan
Appartient au pôle « Défense et sécurité européennes » du Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC). Il est docteur en histoire contemporaine de l’université Paris 4 Paris-Sorbonne. En 2009, il a soutenu une thèse intitulée Les officiers français des 2e et 5e bureaux de l’EMA (août 1914-juin 1919). Contribution à l’histoire du renseignement pendant la Première Guerre mondiale. Depuis 2013, le commandant Michaël Bourlet dirige le cours d’histoire militaire aux écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan. Il est aussi l’un des animateurs du blog Sourcesdelagrandeguerre.fr. Il a notamment publié :
• L’état-major de l’armée de terre, boulevard Saint-Germain, préface du général Thorette, EMAT, Saint-Maixent-l’École, 2006.
•La Belgique et la Grande Guerre, préface de Serge Barcellini et France Chainaye, Paris, SOTECA, 2012.
• Les petites patries dans la Grande Guerre, direction avec Yann Lagadec et Erwan Le Gall, Rennes, PUR, à paraître en 2013.
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