Existe-t-il une éthique militaire européenne ?
Problématique critique
p. 197-205
Texte intégral
Y a-t-il un sens à parler d’une éthique militaire européenne ?
1Cette notion n’est-elle pas hors de propos, prématurée ? L’Europe n’est pas un État, pas même une confédération, elle n’a pas d’armée commune, et, par conséquent, ne fait pas, et ne peut pas faire, la guerre. Seuls les États membres ont des forces armées, qui peuvent être engagées dans des opérations militaires. Celles-ci se déroulent, le plus souvent, sous mandat ONU et dans le cadre de l’OTAN. L’éthique militaire « européenne », n’est-ce pas plutôt une éthique militaire onusienne, ou otanienne, ou un bouquet d’éthiques militaires nationales ? C’est là un ensemble de questions qui se trouvent agitées, par exemple, autour de la fondation de l’association Euro-ISME1.
L’Europe doit avoir une éthique militaire commune si elle doit assumer des responsabilités politiques mondiales
2Nous estimons que l’équilibre mondial et le maintien de la paix requièrent aujourd’hui qu’une puissance européenne joue un rôle mondial2. Celle-ci, en vue de remplir une telle fonction, et cette nouvelle mission historique, devrait être constituée avant tout comme une alliance et disposer ainsi de forces armées ainsi que d’institutions politico-militaires propres à diriger ces forces, au service d’une politique mondiale originale. C’est là probablement une chose impossible, aujourd’hui, sur la base des principes philosophico-politiques et économiques en vigueur dans le plus grand nombre des pays de l’Union européenne. Et tant que l’ordre mondial de type libéral-postmoderne3 se maintiendra, il n’en sera pas question. Toutefois, la crise de cet ordre mondial là donne à penser qu’il faudra, un jour, regarder plus loin, et non plus croire que nous aurions atteint plus ou moins la fin de l’histoire, à quelques mises au point près. La crise, en se déployant et en se mondialisant, remettra sans doute en cause, ou sur le métier, tous les principes reçus. Pour sortir de crise, les nations qui composent l’Europe devraient alors être capables de porter solidairement une nouvelle philosophie, une nouvelle philosophie politique et un nouveau projet politique dans le monde. Cela se fera-t-il ? Nous n’en savons rien. En tout cas, si cela se fait, l’Europe, notamment ses forces armées et leur tête politique, devront avoir une éthique militaire mise à jour et commune – une éthique de la guerre (c’est-à-dire du recours à la force armée et de l’usage de celle-ci). Ce serait même un domaine dans lequel la puissance européenne devrait faire preuve d’une créativité particulièrement originale, à l’époque de la prolifération nucléaire et de tous les dangers accompagnant l’affaiblissement de l’empire libéral des États-Unis4. Voyons donc dans ces quelques réflexions une occasion de préparer l’avenir.
La question critique : l’Europe peut-elle se contenter d’une éthique militaire de type libéral-postmoderne ?
3Sur cette question très ardue, nous verrions deux problématiques possibles, l’une plus critique, l’autre plus audacieusement reconstructrice. Pour ce qui est de cette dernière, il s’agirait d’une reprise, d’une modernisation résolue et d’un approfondissement de la théorie de la guerre juste. Nous ne pouvons ici que signaler ce chemin, plus obscur et plus difficile, moins en faveur en France qu’ailleurs, bien qu’il fasse toujours l’objet d’études érudites5 ou plus pratiques6. Nous préférons pour l’heure nous concentrer, plus modestement, sur une problématique critique, laissant de côté des recherches plus ambitieuses. Il s’agit donc ici tout simplement de nous demander si l’Europe peut se contenter d’une éthique militaire postmoderne.
4Les pays européens sont aujourd’hui culturellement régis par l’idéologie libérale postmoderne – au moins en surface ; jusqu’à quelle profondeur les esprits le sont effectivement, c’est chose difficile à mesurer. Comme l’idéologie libérale postmoderne est une conception englobante (et d’autant plus englobante qu’elle prétend avoir renoncé à toute pensée « de surplomb », englobante ou systématique), elle doit inclure (et de fait inclut) une morale générale, une éthique générale – même si son contenu est souvent paradoxal, ou simplement négatif7. Cette morale générale, une fois appliquée au domaine de la guerre, constituera l’éthique libérale postmoderne de la guerre. Beaucoup estimeront donc qu’en cela consiste aujourd’hui, ou devrait consister, l’éthique européenne de la guerre – si l’Europe pouvait et devait se constituer sur la base de cette idéologie.
L’effort pour constituer une théorie de la guerre et une éthique militaire postmodernes
5Il ne manque pas de travaux subtils et savants, qui tentent de formuler avec rigueur en quoi pourrait consister précisément une telle éthique militaire postmoderne. Il s’agit en grande partie de discussions anglo-saxonnes, subtiles, richement argumentées, qui se suivent comme les épisodes d’un feuilleton philosophique, en passionnantes conversations, dont on ressort à coup sûr plus intelligent, mais pas toujours plus éclairé. Dans un vaste foisonnement, je distinguerais volontiers, non sans raison, probablement aussi non sans injustice, les travaux de David Rodin8 et de Jeff McMahan9. Toutes les questions débattues, au sujet des choix politiques et moraux, individuels ou collectifs, en matière militaire, se voient ramenées au principe des droits individuels et de leur défense. Les communautés politiques n’ont de sens que pour garantir ces droits et n’en ont pas qui leur soient propres.
6Ceci est un changement, par rapport à ce qui prévalait dans la génération précédente. Par exemple, pour Michael Walzer, célèbre pour avoir remis au goût du jour la vénérable théorie de la guerre juste10, la guerre implique nécessairement un devoir de l’individu (militaire, bien entendu, mais pas seulement lui) de mourir pour l’État, la nation et le peuple, qui donnent à l’individu une vie morale en plus de sa vie naturelle et qui donc sont au fond, dit-il, la vraie vie de l’individu11. Un tel devoir de mourir serait peu intelligible, dans l’hypothèse où l’existence sociale et toute action des pouvoirs publics (donc le recours à la force armée) n’auraient d’autre but que de maintenir et défendre les droits des individus. Par quelle logique, en effet, justifier qu’un individu sacrifie tous ses droits individuels aux droits d’autres individus, si tous ces droits sont sacrés ? Ou, quelle pourrait être ici la rationalité économique d’un calcul d’utilité pour un soldat ?
Logique d’ensemble d’une philosophie de la guerre et d’une éthique militaire postmodernes
7D’un principe individualiste assez radical se déduisent bien des caractères que prennent, du côté occidental, la guerre postmoderne, le discours politique sur la guerre, la présentation médiatique de la guerre. En effet, implicitement, on imaginera une guerre avec deux côtés : le bon (le libéral postmoderne), où il ne doit pas y avoir de morts, en bonne logique, tandis que, de l’autre, c’est-à-dire du mauvais côté, les seuls morts qu’il peut y avoir (hors dommages collatéraux) sont à considérer au fond comme des bandits, qui auraient résisté après sommation lors d’une tentative d’arrestation ; il s’ensuit que les vétérans (ceux qui ont combattu du mauvais côté) – et ce quel que soit leur grade (of all ranks), donc même s’ils ne sont que simples soldats12 – sont à considérer comme des délinquants, sauf s’ils peuvent s’excuser (mais jamais se justifier) par une ignorance invincible ou une contrainte irrésistible13. Il s’ensuit également, et cela est central dans la première pensée de David Rodin, que les États, à la différence des individus, n’ont pas de droit de légitime défense, donc aucun droit de guerre défensive, et ce contrairement à ce que déclare la Charte de Nations unies ; mais, ils ont seulement une obligation de protection des droits individuels, dans le cadre d’un État mondial (minimal). Si celui-ci n’existe pas, les États existants doivent néanmoins agir comme s’il existait ; comme si, par exemple, Paris ayant été anéanti par une catastrophe naturelle, les présidents des régions avaient à faire ensemble, de manière concertée, ce qu’eût fait Paris en la circonstance (d’une guerre impliquant la France). Cet État mondial garantit à tout individu humain ses droits, à partir d’une éthique impartiale, donc universelle. Cela permet de déterminer sans difficulté ce qu’est a war that is objectively unjust14. Tout ce propos se situe ainsi dans une stricte logique judiciaire et gendarmière, où l’État mondial est censé être déjà réalisé ou en voie de réalisation. Cet individualisme radical, joint à un universalisme que certains diraient utopique, est central dans l’idéologie libérale postmoderne. Ce qui est en question, en un âge où l’humanité est tellement interconnectée, c’est moins l’universalisme, que le monopole de cet universalisme postmoderne-là.
Remarques critiques, éthiques et politiques, en vue d’un dépassement des constructions postmodernes
8L’insistance sur l’individu a pour conséquence majeure de démolir le droit de légitime défense de chaque communauté politique particulière, et de ne tolérer que des interventions commandées par l’État mondial, ou son substitut, ayant pour objet la défense de droits individuels lésés et l’imposition du droit international. Ces éthiques postmodernes s’inscrivent bien dans la philosophie politique requérant une politique mondiale via un État mondial minimal, dont l’approximation présente serait un gouvernement du Conseil de sécurité de l’ONU usant de la force des États-Unis et de leurs alliances comme de pouvoir d’exécution approprié. Toute cette problématique a un caractère authentiquement rationnel, si l’on prend d’abord en considération la robustesse systématique. Si l’on s’intéresse davantage à la mise en relation avec l’expérience, le degré de rationalité semble moindre. En outre, elle est si favorable à une certaine vision des intérêts et ambitions des États-Unis, qu’elle ne peut pas ne pas prêter le flanc à des critiques lui reprochant un caractère partisan15. En outre, il est de plus en plus improbable que les ambitions en question puissent se réaliser pleinement. L’éthique militaire postmoderne n’aurait plus alors pour elle que la valeur d’arguments exagérément individualistes, confrontés à une probable réaffirmation de la dimension collective, dans l’avenir, au-delà de l’individualisme unilatéral.
9Et puis, l’universalisme politique postmoderne est-il arbitraire ? Dans l’éthique postmoderne, les droits ne sont pas fondés en Nature, en Raison, ou en Dieu, mais simplement, et de façon implicite, sur un refus du totalitarisme, tenu pour évident par lui-même, et tenu pour évidemment fondateur de toute politique et de toute morale. Ce refus impliquerait lui-même une sorte de scepticisme généralisé, ne laissant place qu’à une rationalité défensive, seulement capable de « certitudes négatives », si l’on peut dire. Ce scepticisme adopté par refus du totalitarisme, est censé équivaloir (et cela ne se discute même pas) à une forme particulière de tolérance, définie par le rejet d’une conception forte de la raison, de la vérité, et en particulier, des vérités au sujet du Bien. Cette « raison faible » seule est censée garantir les droits de l’individu. Rares sont ceux qui osent réfléchir à fond sur ce sujet, car la doxa médiatique (mais pas les penseurs postmodernes, heureusement !) a tôt fait d’accuser de totalitarisme tous ceux qui voudraient faire ici des objections, questions, ou distinctions. Pourtant, il faut bien dire que tout ce système est fort incertain.
10L’objection est toujours la même, depuis qu’il y a des sceptiques. Pourquoi le scepticisme, aux yeux duquel (s’il est tant soit peu cohérent) absolument tout se vaut, aboutirait-il plus à la tolérance qu’à l’intolérance ? À la démocratie qu’aux régimes autoritaires ? Au mondialisme qu’au nationalisme ? À l’individualisme qu’au totalitarisme ? Au chambardement des coutumes et habitudes, plutôt qu’à leur sacralisation ? Ce n’est pas clair. Si cela paraît très clair à certains, il faut sans doute voir là l’effet d’habitudes culturelles non relativisées et l’expression d’émotions subjectives particulières non réfléchies, plutôt que l’effet d’une connexion logique entre les idées. Rien n’interdit de penser, et la logique suggère le contraire, que ce scepticisme sincèrement antitotalitaire, une fois qu’il aurait produit une érosion trop forte des traditions substantielles – classiques, chrétiennes et éclairées –, ne serait plus lié à la cause de la liberté par aucun rapport affectif habituel, pas plus qu’il ne l’est à elle par un lien logique nécessaire16.
11Et puis, en quel sens une éthique universelle pourrait-elle être « européenne » ? Une éthique libérale postmoderne n’a rien de spécialement « européen ». Elle est de fait et par vocation mondiale et universelle. Tout au plus pourrait-on dire que, parmi les Européens, tendrait à prévaloir, plus que chez les Américains, une interprétation pacifiste de cette même éthique17. Les auteurs les plus célèbres de cette éthique ne semblent pas être en majorité des Européens18. Mais ces dernières remarques ne sont en rien une critique. Elles s’appliqueraient tout aussi bien aux autres conceptions éthiques qui ont pu prévaloir, en d’autres temps, en Europe, sur le sujet de la guerre. C’est pourquoi une éthique militaire, quelle qu’elle soit, ne peut pas être dite « européenne », à partir du moment où elle vise à une validité rationnelle, qui de soi est universelle, ou n’est pas. Elle peut seulement être dite « européenne », dans la mesure où elle comporte en Europe une interprétation politique particulière (et rationnellement plausible) d’une éthique universelle, en fonction de la structure et des fonctions d’une politique européenne particulière. Car même si une telle politique devait se situer au niveau mondial et viser aussi des intérêts communs au genre humain, elle resterait en elle-même une politique particulière. C’est par sa cohérence privilégiée avec une telle politique d’une telle alliance entre certains États d’Europe, qu’une interprétation particulière d’une éthique universelle, pourrait être qualifiée d’européenne.
Une éthique postmoderne peut-elle exister sans un terreau qui ne le soit pas ?
12En outre, d’un point de vue moral, on peut quand même se demander dans quelle mesure il y a authentiquement place pour une éthique, dans une idéologie libérale postmoderne, qui pousserait l’individualisme et l’admission de l’arbitraire subjectif jusqu’à des limites extrêmes. On aura beau dire, il est douteux qu’une impartialité tolérante et sceptique puisse fonder à elle seule une éthique. Sans doute cette orientation-là est-elle prise (nous l’avons vu) dans une intention morale et pour des raisons politiques (antitotalitaires), dont il ne faut pas sous-estimer souvent la portée morale. En effet, dans un monde totalitaire, ou sans liberté responsable, il n’y a ni bien, ni mal, au sens moral du mot. Mais l’Occident postmoderne ne fuit le Charybde du totalitarisme que pour se jeter dans le Scylla du relativisme et d’une politique où l’hypertrophie du privé risque fort de nous réacheminer vers un état de nature de type plus ou moins hobbésien – il n’a pas trouvé une meilleure garantie de moralité, ni de liberté. Si l’éthique libérale postmoderne conserve un caractère authentiquement éthique, c’est, redisons-le, en raison de la permanence au sein des sociétés européennes, de traditions modernes et prémodernes, qui demeurent des cadres culturels et des références implicites, à l’intérieur et en fonction desquels continuent à être interprétées implicitement les conceptions du scepticisme et du relativisme postmodernes.
En somme, peut-il seulement exister une Europe militaire postmoderne, ou cette notion enveloppe-t-elle contradiction ?
13Nous ne le croyons pas. Une communauté politique, en effet, est par définition une communauté de défense. Elle suppose une réaction interne et externe à la guerre qu’est l’« état de nature », sous forme d’un pouvoir imposant au-dedans et au dehors une loi de paix (loi universelle, loi morale, loi naturelle). L’individualisme radical et non jacobin ou non communiste (donc, postmoderne) ne justifie en tout domaine qu’un système de législation de plus en plus dérégulé et permissif, qui finit par équivaloir à pas de législation du tout, c’est-à-dire, sous couvert d’autonomie et de théorie optimiste, au droit du plus fort et au bellum omnium contra omnes. Ainsi, l’idéologie postmoderne, en représentant la réalisation de l’individualisme universel comme à la fois l’état de nature et un état de paix spontanée, affaiblit au-delà du raisonnable les pouvoirs constitutionnels, les chaperonne par un Léviathan médiatique de plus en plus irrationnel, enfin anéantit l’idée de loi naturelle19. Elle est donc peu capable de penser adéquatement la guerre, ainsi que la communauté politique.
14Par conséquent, une éthique militaire européenne qui s’inscrirait dans le cadre de cette idéologie postmoderne ne répondrait probablement pas aux besoins politiques de l’Europe et ne l’aiderait pas à remplir ses devoirs d’équilibration dans le monde.
Notes de bas de page
1 Voir http://www.euroisme.org/.
2 Henri Hude, Penser la guerre pour faire l’Europe, Éditions Monceau, 2010 [www.henrihude.fr].
3 Voir infra, n. 8.
4 Henri Hude, « Un point de vue philosophico-politique sur l’OTAN », Sécurité globale, 17, automne 2011, L’OTAN après Lisbonne, coordonné par Olivier Kempf.
5 Dieter Baumann, Militärethik. Theologische, menschenrechtliche und militärwissenschaftliche Perspektiven, Stuttgart, W. Kohlhammer, 2007, avec une vaste bibliographie « Literaturverzeichnis », p. 588-620. Cet ouvrage est le trente-sixième de la collection « Theologie und Frieden », publiée par l’Institut für Theologie und Frieden, à Hambourg [http://www.ithf.de].
6 Des auteurs américains, tels Martin Cook (The Moral Warrior. Ethics and Service in the US Military, Albany, State of New York University Press, 2004), et George Lucas (dans de nombreux articles et conférences [voir infra, n. 13]), développent depuis plusieurs décennies une réflexion centrée sur la théorie de la guerre juste. S’y intéressent de même, en des sens parfois divergents, les Israéliens Asa Kascher (« Military Ethics of Fighting Terror : Principles », Philosophia, 34, 2006, p. 75-84, en collaboration avec le général Amos Yadlin [http://www.springerlink.com]) et Michael Gross, Moral Dilemmas in Modern Wars. Torture, Assassination and Blackmail in an Age of Asymmetric Conflicts, Cambridge University Press, 2010.
7 Parmi les principales références où se cristallise, sous une forme savante et philosophique, l’idéologie postmoderne, nous citons, de préférence, les œuvres de John Searle, The Construction of Social Reality (New York, Simon and Schuster, 1995) ; de John Rawls, Theory of Justice (Harvard University Press, 1971) et Political Liberalism (Columbia University Press, 1993) ; de Jürgen Habermas, L’éthique de la discussion (Paris, Cerf, 1992) ; de Richard Rorty, Philosophy and the Mirror of Nature (Princetown University Press, 1980), ou Contingency, Irony and Solidarity (Cambridge University Press, 1989) ; de Gianni Vattimo, La fin de la modernité. Nihilisme et herméneutique dans la culture postmoderne (Paris, Seuil, 1987) ou Après la chrétienté. Pour un christianisme non religieux (Paris, Calmann-Lévy, 2004) ; et en général les écrits de Michel Foucault.
8 David Rodin, War and Self-Defense, New York, Oxford University Press, 2003. Un excellent résumé et compte rendu de ce livre important, par Gerald Lang [http://ndpr.nd.edu/news/24792-war-and-self-defense/].
9 Jeff McMahan, Killing in War, Oxford, Oxford University Press, 2011.
10 Dans son ouvrage Just and Unjust Wars. A philosophical Argument With Historical Illustrations, [New York], Basic Books, 1978.
11 Michael Walzer, « The Obligation to Die for the State », dans Id., Obligations : Essays on disobedience, War and Citizenship, Cambridge, Harvard University Press, 1982 [1970]. Critique de Walzer, ainsi que de penseurs pourtant plus individualistes que ce dernier, tels Noam Zohar et Christopher Kutz, par J. McMahan, Killing in War, op. cit., p. 79-84.
12 Un point de vue voisin dans Jessica Wolfendale, « Professional Integrity and Disobedience in the Military », Journal of Military Ethics, 8/2, 2009, p. 127-140. On notera que l’individualisme radical est susceptible d’interprétations très impérialistes, aussi bien d’interprétations presque anarchistes. Contre le rigorisme de cette doctrine, voir la critique pondérée de George Lucas, qui fait suite à l’article de Jessica Wolfendale, dans la même livraison du même périodique, « Advice and Dissent : The “Uniform Perspective” », Journal of Military Ethics, 8/2, 2009, p. 141-161. George Lucas aborde le sujet avec un recul historique et une connaissance des traditions classiques qui le dégagent d’un moralisme parfois un peu étroit, et qui donnent plus d’ampleur et d’équité à sa réflexion sur le sujet.
13 C’est à quoi tend J. McMahan, Killing in War, op. cit. : The arguments for the moral equality of combatants, and for the permissibility of fighting in a war that is unjust because it lacks a just cause, all fail, p. 95.
14 J. McMahan, Killing in War, op. cit., p. 92.
15 Chantal Delsol, Justice internationale, gouvernement mondial, guerre juste, Paris, La Table ronde, 2004 ; recension par Henri Hude, Commentaire, 110, p. 524-526.
16 Leo Strauss, Droit naturel et histoire, Paris, Flammarion, 1954, p. 16 et suiv.
17 George Weigel, The Cube and the Cathedral. Europe, America and the Politics Without God, New York, Basic Books, 2005, p. 7-12, citant Robert Kagan, Of Paradise and Power, America and Europe in the New World Order, New York, Alfred Knopf, 2003, p. 3, 11 et 73-74.
18 Par exemple, l’Américain J. McMahan, Killing in War, op. cit.
19 Henri Hude, Préparer l’avenir. Nouvelle philosophie du décideur, Paris, Economica, 2012, chap. 11-13.
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Les Européens et la guerre
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