Aspects rhétoriques
p. 21-23
Texte intégral
« L’Antiquité a reconnu des qualités dominantes chez les rhéteurs gaulois ; mais ce qui leur était plus certainement commun, c’était la dégradation morale et littéraire qu’ils trouvent de leur siècle. »
J.-J. Ampère, Histoire littéraire de la France avant le douzième siècle, t. 1, Paris, 1839, p. 194-195.
1L’histoire de la réception du corpus des Panégyriques latins, depuis sa découverte jusqu’à la fin du xxe siècle, est traitée dans le premier chapitre. Cette approche historiographique permet de préciser les lectures successives qui ont été proposées du recueil et, chemin faisant, d’en dégager les principales caractéristiques. En insistant sur ce point, nous souhaitons notamment éclairer les raisons pour lesquelles ces panégyriques ont été mal lus, peu appréciés voire discrédités par la génération des savants, philologues et historiens de la fin du xixe siècle, qui ne voyaient dans ces textes qu’une rhétorique ampoulée et obscure. Contre ces analyses partielles et partiales, il s’agit de s’affranchir des préjugés très présents et souvent écrasants pesant sur les études consacrées à ce genre de discours, afin de mieux en dégager les principaux codes et clés de lecture.
2Une fois accompli ce travail préalable et absolument nécessaire, une fois admis que les orateurs, dans ces discours pétris de convention, ne parlaient pas pour ne rien dire, les conditions semblent réunies pour poser un regard neuf sur les discours qui composent ce recueil. En effet, si l’on se donne la peine de les lire de près, il ressort que plusieurs d’entre eux ne correspondent pas exactement à ce que nous entendons aujourd’hui par « panégyrique » : ce sont en réalité des discours prononcés par des représentants de la cité des Éduens. Une étude détaillée du contexte historique, du contenu et de la forme de ces discours permet de conforter cette observation initiale et de rétablir la vraie nature des Panégyriques latins v(9) et viii(5).
3Le troisième et dernier temps de l’enquête conduit à remettre en perspective ces deux discours, en les replaçant non pas dans l’histoire du genre « panégyrique » comme il est d’usage, mais dans l’histoire d’un autre genre rhétorique, celui du discours d’ambassade, ou πρεσβευτικòς λόγος pour reprendre la terminologie des théoriciens antiques de la rhétorique. Pour mener à bien cette défense et illustration, il importe de sortir ces discours de leur isolement documentaire et de les rapprocher d’autres sources, repérables dans des textes littéraires, épigraphiques ou juridiques, et retenues pour leur valeur significative.
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