Les chevaux antiques du plateau iranien. Entre étude philologique, examen iconographique, recherche archéozoologique et analyse paléogénétique
p. 65-87
Texte intégral
1Les conquêtes1, qui ont forgé les empires de l’Orient ancien, des Néo-Assyriens aux Sassanides, n’ont été possibles que par l’usage guerrier des chevaux, avec la charrerie puis la cavalerie2. Parmi les terres d’élevage en Orient se distingue le plateau iranien, qui s’étend de la mer Caspienne au golfe Persique et inclut les régions antiques de Parthie, de Médie et de Perse. Les Assyriens puis les Achéménides, les Séleucides, les Arsacides et les Sassanides s’y sont procurés de la remonte, grâce notamment au savoir zootechnique mède, réputé en Méditerranée3. Des textes sacrés du zoroastrisme aux tablettes administratives de Persépolis en passant par l’imagerie royale, les chevaux sont omniprésents dans les cultures de l’Iran antique et ils ont joué un rôle concret dans la formation de l’État et dans l’exercice du pouvoir.
2Les chevaux les plus prestigieux du plateau iranien sont qualifiés de « niséens4 » par les Grecs en raison de leur origine géographique, une plaine éponyme de Médie (Nêsaion pedion), déjà évoquée par une inscription assyrienne de Teglath-Phalasar III (745-727 av. J.-C.)5 et par celle de Darius Ier à Behistun6. L’origine mède de ces chevaux n’est donc pas douteuse. Toutefois, les chevaux de Médie n’ont jamais été les seuls utilisés par les rois achéménides. De nombreuses satrapies de l’empire étaient connues pour leurs élevages équins et versaient un tribut (dasmos), tout ou partie composé d’équidés7, si bien qu’il y avait, dès l’époque impériale, un flottement sur l’origine des Niséens8. Parce qu’ils étaient affectés aux besoins du roi et de ses proches, ces chevaux formaient, aux yeux des Grecs, l’élite équine du cheptel iranien9 et suscitaient une admiration empreinte de fantasmes.
3Ces chevaux ne sont abordés par les historiens que sous l’angle des représentations humaines et des valeurs symboliques, car il paraissait impossible de les appréhender dans leur complexité biologique et éthologique. On peut désormais approcher celle-ci en confrontant les données littéraires à d’autres sources dont les corpus ne cessent de s’accroître et d’être (re)discutés. De manière expérimentale sont convoquées ici quatre méthodes d’identification : l’approche philologique d’un millénaire de littérature gréco-latine, l’étude iconographique des figurations de chevaux dans l’imagerie royale, la recherche archéozoologique des vestiges osseux et dentaires et l’analyse paléogénétique de leur ADN, qui ouvre de nouvelles perspectives.
Le savoir des auteurs gréco-latins
4En tenant compte des modalités d’élaboration et de transmission du savoir zoologique grec, il est possible d’identifier une série de caractéristiques morpho-éthologiques qui ont distingué le cheval niséen aux yeux des Anciens. Dès l’époque classique, les auteurs grecs s’accordent pour dire que ces chevaux sont remarquables par leur morphologie. Selon Hérodote, ils se distinguent par leur haute stature, si bien qu’aucun cheval d’Inde – une région pourtant réputée fournir les animaux les plus monstrueux – ne peut les égaler10. Il relie cette particularité à leur milieu d’origine : une vaste plaine de Médie capable de les nourrir11. Leur qualité de coureur leur est encore reconnue par Aristote à la fin du ive siècle, lequel souligne qu’ils ne le cèdent qu’aux dromadaires pour la grandeur de leurs enjambées12.
5Les compagnons d’Alexandre séjournent dans la plaine de Nisée pendant un mois à l’occasion d’un voyage royal en Médie en 324 av. J.-C. Diodore, Strabon et Arrien empruntent une description du lieu à un témoin oculaire, sans doute Aristobule de Cassandreia qui a composé un récit de l’expédition au début du iiie siècle13. Confirmant Hérodote, Aristobule met en relation la singularité des Niséens avec l’excellence des pâturages mèdes, plantés de luzerne14. On sait que, par rapport à un foin de graminées classique, cette légumineuse présente des teneurs plus élevées en matières azotées (+ 20− 25 %) et en calcium (+ 60 % en moyenne), mais avec une valeur énergétique légèrement plus faible (−10 %). Elle est riche en protéines et en lysine. L’irrigation permet d’avoir une luzerne pure dès la première coupe et de bénéficier de plusieurs coupes par saison15. Depuis le début du Ier millénaire, ce régime alimentaire a pu favoriser une croissance de la taille, de l’armature osseuse et de la masse musculaire des chevaux, mais il faut aussi tenir compte des pratiques de sélection qui, dans des haras royaux très contrôlés, ont également contribué à la conformation physique.
6Une description originale du cheval niséen est conservée dans une compilation (Syllogè) zoologique, les Excerpta Constantini du xe siècle ap. J.-C. Cette Syllogè puise son matériau de base – ainsi que sa structure générale – dans les deux premiers livres de l’Epitomè de l’Histoire des animaux d’Aristote composée par Aristophane de Byzance à la fin du iiie siècle av. J.-C.16. Sa description des chevaux niséens synthétise trois siècles d’observation et de fascination grecques17 :
Les Niséens sont gracieux [hôraioi] et l’emportent par leur physique sur tous les autres et ils sont embellis par leur mors. Ils font montre de courage [thrasos] dans les combats acharnés. On les éduque à être attentifs aux ordres [parangelmatôn akroatai], le son de la salpinx les excite, ils sont fiers [agerôchoi]. De corps, ils sont les plus grands [megistoi] et les plus souples [hygrotatoi]. Ils tiennent l’encolure haute [hypsauchenes], sont bien en chair [eusarkoi] et font trembler la terre de leurs sabots.
7Un caractère courageux et plein d’entrain caractérise ce que Xénophon appelle positivement un cheval thumoeidès, c’est-à-dire fougueux au sens de vif et de réactif mais sans verser dans une incontrôlable nervosité18. Le thumos est une qualité naturelle des bons chevaux de guerre lorsqu’il est maîtrisé. Leur morphologie se distingue surtout par la taille, la robustesse, la souplesse et le port de tête. L’auteur reprend à son compte le constat d’Hérodote et des historiens d’Alexandre sur leur haute taille, mais, affichant une fine connaissance du monde iranien, il les distingue des autres chevaux mèdes, jugés moins intéressants : « Les chevaux mèdes sont de taille moyenne, ont des petites oreilles, [et une tête inadéquate pour l’équitation]. [Ils ne sont pas craintifs mais] ils renoncent [facilement] devant le feu à cause de leur difficulté à respirer19. »
8Des sites iraniens de la première moitié du Ier millénaire ont livré des ossements appartenant à de petits chevaux (environ 1,35 mètre au garrot en moyenne), avec quelques individus plus robustes atteignant 1,50 mètre20. Ces écarts relèvent d’une variabilité interne du morphotype comparable à celle des chevaux des steppes, et s’expliquent par des conditions plus favorables d’alimentation ou des pratiques sélectives21. Or, pour les Grecs, dont les chevaux ne dépassent guère 1,40 mètre jusqu’au milieu du ive siècle av. J.-C.22, les plus grands des chevaux iraniens avaient effectivement de quoi impressionner, d’autant que leur éclat était rehaussé par l’apparat royal. Toutefois, la situation évolue au cours du iiie siècle av. J.-C., car les derniers chevaux retrouvés dans les nécropoles hellénistiques de Grèce du Nord atteignent aisément 1,50 mètre et même 1,60 mètre, ce qui a fait supposer qu’il y avait eu un apport génétique des chevaux ramenés d’Orient par les diadoques23. Rien ne prouve donc que les chevaux mèdes ont notablement surpassé en taille les autres chevaux du monde méditerranéen après l’époque hellénistique, en dehors du souvenir littéraire des chevaux du Grand Roi.
9Outre une haute taille, la Syllogè affirme que les chevaux niséens sont bien en chair (eusarkoi), une qualité lorsqu’elle concerne la croupe et les hanches de l’animal et s’accompagne d’une certaine fermeté24. Cela contribue à donner un dos large, le « double dos » recherché par les écuyers grecs pour la stabilité et le confort25. Enfin, d’après la Syllogè, les Niséens comptent parmi les chevaux les plus souples (hygrotatoi), qualité recherchée tant pour leurs membres26 que les reins27 ou la nuque28. Elle assure la stabilité du cavalier, l’impulsion du cheval et l’esthétique de son port de tête, aspect sur lequel l’auteur revient en soulignant l’encolure relevée des Niséens. Cette encolure redressée, et rouée en « col de cygne », la nuque fléchie avec souplesse et le chanfrein à la verticale correspondent à la posture du ramener que les étalons adoptent naturellement pour impressionner leurs congénères. Or, sublimer par le dressage une attitude naturelle de l’animal représente un idéal esthétique pour les Grecs29.
10À l’époque impériale romaine, les références à la culture classique fleurissent parmi les auteurs de la Seconde Sophistique, si bien que ces derniers empruntent des descriptions à leurs prestigieux prédécesseurs, comme Hérodote ou Xénophon30. Ils relaient des lieux communs littéraires : les chevaux perses seraient kallistoi kai megistoi, les plus beaux et les plus grands31. Au Haut-Empire, seul Oppien d’Apamée fournit au lecteur une description originale des chevaux niséens32 :
Mais celui dont la beauté surpasse celle de tous les autres chevaux, c’est le Niséen, celui qui conduit les rois aux riches possessions, splendide (kalos) à regarder, docile (atalos) à monter, obéissant aux rênes (eupeithês desmôi). Certes, sa tête est petite (baios) mais son cou (deipê) arbore fièrement (kudiaô) de part et d’autre une épaisse crinière (bathytricha) aux crins dorés comme le miel (melichrusoisin etheirais).
11Il faut attendre l’Antiquité tardive, au tournant du ive-ve siècle ap. J.-C., pour trouver de nouvelles mentions des chevaux iraniens, cette fois dans une littérature plus technique, issue d’experts se réclamant de l’autopsia, de leurs propres observations. Notable cyrénéen disposant de chevaux et d’une expérience militaire, Synésios envoie un cheval libyen à son ami Ouranios en Syrie. Sa lettre révèle une discussion de militaires fins connaisseurs de chevaux, avec une description comparée aux équidés de Syrie33 :
Si à le voir, il est moins grâcieux [aêdesteros] que les chevaux niséens car il a le front massif [ochthôdês] et le flanc décharné [liposarkos], peut-être est-ce parce que, pas plus au cheval qu’à l’homme, Dieu ne donne simultanément toutes les qualités. Au reste, je ne sais si la constitution moins molle [malakos] que ferme [sklêros] qu’il a reçue de la nature n’ajoutera pas encore aux qualités éminentes de ce cheval, car en vérité, s’il s’agit de résister à la peine, un cheval en os vaut mieux qu’un cheval en chair ; or, si les chevaux de votre région sont plutôt en chair [hippoi tais sarxi], les nôtres sont plutôt en os [hippoi tois osteois].
12Synésios semble indiquer que les chevaux niséens ont une tête moins grosse que les chevaux libyens – une particularité évoquée par Oppien –, mais surtout que leur morphologie bien en chair est toujours caractéristique.
13À la même époque, Végèce inventorie les meilleurs chevaux de son époque. Loin de se contenter de poncifs hérités de la littérature classique, il s’appuie sur son expérience de propriétaire de chevaux34, sa connaissance de l’armée et ses voyages35. Sa description offre des informations de première main :
Le Perse ne diffère pas énormément des autres espèces de chevaux, ni par la stature, ni par l’attitude, mais une certaine grâce innée de sa seule allure le distingue de tous les autres : son pas est menu et répété, propre à charmer son cavalier et à lui donner de la prestance, sans devoir être enseigné par la technique, mais donné comme un droit de la nature. En effet, entre les tolutarii et ceux qu’on appelle communément les totonarii (« tape-cul »), leur allure est intermédiaire et, bien qu’elle ne soit semblable à celle d’aucun des deux, elle a, croit-on, quelque chose en commun avec les deux. Ceux-ci, ainsi qu’il est prouvé, ont davantage de grâce sur un trajet court, moins d’endurance sur un trajet long ; un caractère ombrageux et, sauf s’ils sont soumis à un entraînement continu, rétifs à l’encontre de leur cavalier ; cependant, une intelligence prudente et, ce qui est admirable étant donné leur grande ardeur, très soucieuse de leur dignité ; une encolure rouée de telle sorte que le menton semble reposer sur la poitrine36.
14Végèce évacue un topos littéraire : d’une taille moyenne, le cheval perse ne surpasse pas les autres chevaux. Il corrobore en plusieurs points la Syllogè, mais c’est une particularité, formalisée ici pour la première fois, qui lui fait dire que le cheval perse est le plus adapté à la parade : son allure au trot apparaît comme intermédiaire entre les tolutarii, qui ont un trot avec les membres très relevés – qu’il s’agisse naturellement de l’amble ou simplement d’un trot relevé enseigné par le dressage37 –, et les totonarii, expression militaire familière pour désigner des chevaux pratiquant le trot classique, c’est-à-dire une allure sautée en deux temps par bipèdes diagonaux, secouante et inconfortable pour les cavaliers38. Identifiée à l’amble rompu, par bipèdes latéraux (comme l’amble) mais en quatre temps sans suspension, l’allure perse procure au cavalier une parfaite stabilité, essentielle dans une équitation sans étrier, un confort appréciable pour les déplacements et une élégance pour la parade.
15Les Anciens ont exprimé des divergences quant à la couleur de robe des chevaux niséens. Une tradition lexicographique veut que les chevaux niséens aient une robe xanthos39. Rarement utilisée en dehors de la poésie, cette couleur désigne une palette assez large qui va du jaune doré au brun rougeoyant, ce qui la rapproche du pyrrhos40. Chez les lexicographes, la mention de cette couleur est toujours assortie d’une origine géographique erratique, autour la mer Érythrée, c’est-à-dire l’actuel Golfe persique, qu’Hésychius fait remonter à une tragédie d’Euripide. Il est donc possible que ce poète soit à l’origine des deux informations. Les lexicographes ont donné foi à cette information, contre Polémon d’Ilion (v. 220-160) qui affirme que la robe des chevaux niséens est blanche41. Pourtant, les sources littéraires vont plutôt dans son sens42. Et cette préférence chromatique trouve un écho dans les textes avestiques où les divinités possèdent des attelages de chevaux blancs43 ou prennent l’apparence de chevaux blancs44.
16Ainsi, les sources littéraires livrent un portrait imprécis des chevaux du plateau iranien. Les chevaux du Grand Roi ont impressionné les Grecs parce qu’ils présentaient, à l’époque classique, une taille supérieure aux leurs et figuraient dans de fastueuses parades. Toutefois, leur fascination a occulté la diversité des autres chevaux, mèdes et perses. En outre, leurs descriptions sont ancrées dans un passé idéalisé qui ne reflète pas les réalités zoologiques au-delà de l’époque d’Aristophane de Byzance. Il reste que ces auteurs anciens s’accordent à présenter ce cheval comme charnu, avec une robe jaune-orangé ou blanche, mais la taille et la rapidité ne semblent pas le distinguer particulièrement après l’époque hellénistique. En revanche, ce cheval rassemble des qualités esthétiques appréciées des Grecs, qui le rendent majestueux. Hormis sa petite tête, sa crinière épaisse et sa souplesse naturelle, sa beauté tient à son dressage. Les Mèdes présentent un cheval obéissant, avec lequel ils restituent des attitudes faussement naturelles. En cela, il était, pour les Grecs, à la fois plein de thumos et parfaitement maîtrisé. L’amble rompu que leur prête Végèce introduit une nouvelle clé de lecture de ce portrait littéraire, lequel peut être confronté aux données iconographiques et génétiques.
Les indices du corpus iconographique
17Afin de partir à la recherche du cheval niséen dans les sources iconographiques, nous avons tout d’abord constitué un corpus d’images présentant des chevaux dont la provenance ou l’origine iranienne est attestée. Celle-ci peut l’être par le contexte originel d’exposition, par exemple le site de Bishapur, ou par la présence d’une légende attestant le caractère iranien des individus figurés. Les œuvres ont également été choisies en raison de la période chronologique à laquelle elles appartiennent, depuis l’empire néo-assyrien jusqu’à la chute de l’empire sassanide. En outre, lorsque les œuvres sont issues d’une région extérieure à l’Iran, elles ont été retenues lorsqu’elles présentent des éléments nous assurant du caractère iranien des personnages figurés, notamment par l’identification de leurs costumes ou de leurs attributs. Nous présentons en détail le corpus retenu pour cette étude, puis un bref rappel des critères recensés dans les sources textuelles pour le cheval de type niséen. Nous établissons ensuite les critères observables dans les images afin de tenter de vérifier la présence de cet animal dans le corpus d’images étudiées.
18Pour s’assurer de l’origine des sources et de l’homogénéité du corpus, les œuvres étudiées sont exclusivement des bas-reliefs issus d’un contexte royal, qu’il soit palatial ou rupestre. Ce choix a été motivé par la volonté de comparer des images appartenant au même registre discursif, tant idéologique que politique. Par ailleurs, tous les chevaux représentés dans ces divers corpus sont des mâles parfaitement attestés. Le corpus est constitué de reliefs issus de quatre périodes distinctes, néo-assyrienne, achéménide, parthe et sassanide. À l’époque néo-assyrienne, seuls les reliefs issus du palais de Dur-Sharrukin45 présentent assurément des chevaux iraniens, attestés comme mèdes. Ces reliefs ont été gravés sous le règne de Sargon II (722-705 av. J.-C.). L’époque perse achéménide a livré des reliefs actuellement conservés in situ, à Persépolis46, notamment sur les quatre murs bordant les deux escaliers monumentaux de l’Apadana. Ces reliefs ont vraisemblablement été gravés sous les règnes de Darius Ier et Xerxès Ier (480-470 av. J.-C.). Ils présentent d’une part le défilé de parade de la suite du roi47, d’autre part celui des tributaires. Il est possible d’émettre l’hypothèse que les chevaux prenant part au premier défilé sont vraisemblablement, en raison de leur statut de monture royale, des chevaux niséens, animaux de qualité. C’est pourquoi la représentation de ces individus se révèle très éclairante pour le croisement disciplinaire recherché ici, en ce qu’il est alors possible d’y voir une sorte de modèle de chevaux prestigieux. Deux types morphologiques ont été identifiés pour les chevaux des délégations, l’un est un petit cheval trapu (type 1) et le second un grand cheval musculeux (type 2) qui a régulièrement été associé au morphotype du niséen48. Ainsi, la comparaison de ces deux types apporte des informations sur leurs caractères morphologiques respectifs. En outre, la mise en perspective avec les sources textuelles permet de vérifier si leur figuration est davantage marquée par des conventions iconographiques ou par un réalisme naturaliste. Le royaume parthe a livré plusieurs représentations de chevaux (ier-iie siècle ap. J.-C.). Parmi les œuvres retenues, se trouvent un bas-relief religieux montrant un dédicant entre deux divinités à cheval49. Bien que l’objet n’appartienne pas à un contexte royal, la composition de la scène est similaire à celles que l’on observe à l’époque sassanide. Aussi, l’objectif de ce croisement disciplinaire étant la comparaison, l’objet a été conservé. En outre, un relief rupestre issu du site de Tang-i Sarvak a également été ajouté au corpus car il représente un cavalier. Enfin, les rois de l’époque sassanide ont, à plusieurs reprises, eu recours à des reliefs rupestres pour évoquer leurs hauts faits. Ainsi, les sites de Naqsh-e Rustam, Firouzabad, Bishapur ou encore Naqsh-e Rajab conservent aujourd’hui encore de nombreuses représentations des monarques et de leurs montures. Treize reliefs rupestres issus de ces quatre sites ont été retenus pour cette étude :
19Le corpus étudié est ainsi composé de 34 scènes pour un total de 128 chevaux. Reste à savoir si ces individus présentent tous les caractéristiques morphologiques du type niséen, tel qu’il est caractérisé dans les sources textuelles.
20Les sources iconographiques ne peuvent pas répondre à tous les critères relevés dans les sources textuelles. La question de la couleur de la robe des chevaux ne peut, par exemple, pas être documentée par les reliefs. En effet, les images néo-assyriennes ne présentent que quelques rehauts de couleurs concentrés sur les éléments d’ornementation50, tandis que la couleur est absente des reliefs achéménides, parthes et sassanides. En outre, la plupart des auteurs anciens décrivent les animaux observés dans des contextes précis, tels que des défilés (thèmes les plus récurrents dans les reliefs étudiés), c’est-à-dire lorsque les bêtes étaient harnachées. Or, l’attitude naturelle d’un cheval s’observe lorsqu’il est libre de tout harnachement. Dès lors, la position rouée et relevée de l’encolure, notée dans les textes, peut être due à des rênes maintenues serrées. L’apparence des chevaux relèverait alors davantage de la manière dont ils sont harnachés que de leur morphologie naturelle. Toutefois, les sources iconographiques apportent des compléments sur les questions de la morphologie, des postures et enfin des allures.
21Analyser le morphotype des chevaux dans un corpus d’images nécessite que l’on établisse préalablement les critères à partir desquels celui-ci sera effectivement décrit. Ainsi, sont compris comme éléments déterminants pour notre étude : la taille, la forme du chanfrein51, l’aspect de la crinière, la forme de l’encolure52 – en prenant ici en compte la présence du harnachement – et les aplombs53. Enfin, nous décrirons les différentes allures observables dans les reliefs et interrogerons leur caractère conventionnel ou réaliste. L’objectif recherché ici est de vérifier si les critères établis dans les sources textuelles sont décelables dans les sources iconographiques. En outre, la comparaison entre les différents chevaux du corpus permet d’observer s’il existe plusieurs types morphologiques pour les chevaux dits « iraniens » et si l’un de ces types peut effectivement être reconnu comme niséen.
22La taille d’un cheval se mesure communément au garrot54 lorsque l’animal a les quatre pieds posés au sol. Cependant, nous ne prendrons pas l’élément métrique en compte ici. En effet, ce critère peut être difficile à manier dans le cadre d’une étude iconographique dans la mesure où les images ne sauraient être parfaitement objectives55. C’est pourquoi la taille des individus figurés dans les reliefs est préférablement comparée à celle des hommes. Un cheval dont le garrot se situe au niveau de la taille de l’homme qui le mène est dit « eumétrique56 » – de petite taille –, tandis qu’un animal dont le garrot se loge sous l’aisselle de son guide est dit « hypermétrique57 » – de grande taille. Dans les reliefs sassanides, lorsque les chevaux sont montés, notamment par le roi, il est possible de voir que celui-ci pose presque les pieds au sol. Ainsi, bien que la position du roi semble irréaliste, les chevaux sassanides sont pour la plupart classés dans la catégorie des chevaux eumétriques (fig. 1).
23Les chanfreins observables dans les reliefs présentent deux formes différentes : la première est rectiligne ou droite, la seconde concave ou busquée. On trouve la forme droite dans les figurations néo-assyriennes (fig. 2) et achéménides58, les deux fois pour des équidés de petite taille à la crinière longue couvrant l’encolure.
24Cette forme s’observe également sur les reliefs d’époque sassanide mais, s’il s’agit de nouveau de chevaux de petite taille, ils présentent tous une crinière en brosse. Au contraire, d’autres figurations, notamment sur le site de Naqsh-e Rustam, présentent des chevaux au chanfrein concave. Cette deuxième forme est constatée aux périodes achéménide59 et parthe60. Elle est le plus souvent associée à une encolure rouée, voire encapuchonnée (fig. 1), ce qui accentue encore la ligne courbe de l’ensemble tête/encolure des animaux. Les Sassanides figurent aussi des chevaux au chanfrein droit, notamment lorsque l’animal est en extension dans la posture du cabré allongé61 ou du « galop volant62 », comme sur le relief de Naqsh-e Rustam dit du « Combat équestre de Bahram II » (fig. 3).
25Ainsi, deux types de chanfrein peuvent être distingués l’un de l’autre : droit chez les chevaux de petite taille, assyriens, achéménides et sassanides ; concave pour les chevaux de grande taille, achéménides et sassanides ou parthes.
26Deux types de crinière apparaissent au sein de ce corpus, d’une part une crinière dite « en brosse », qui chez le cheval peut être naturelle ou coupée par l’homme, d’autre part une crinière laissée longue. Dans le premier cas, on note que les chevaux achéménides peuvent parfois posséder quelques mèches de crin longues au niveau du garrot63 (fig. 4). C’est pourquoi il est plus vraisemblable que la crinière en brosse soit, pour ces individus, due à une coupe.
27La forme de l’encolure est également un critère sur lequel on appuie la description morphologique dans les sources textuelles. Aristophane de Byzance et Jamblique décrivent l’encolure des chevaux comme « rouée et relevée ». Or celle-ci est nécessairement modifiée par la présence du harnachement qui contraint l’animal. Cependant, dans la mesure où tous les chevaux du corpus iconographique sont harnachés, il est possible de comparer leurs positions. L’encolure des chevaux assyriens est maintenue droite (fig. 2), tandis que celle des bêtes achéménides (fig. 4), parthes64 et sassanides (fig. 1) est rouée. En outre, certains individus achéménides et sassanides présentent un enroulement tel que leur encolure est alors dite « encapuchonnée65 ». Ici, la pression du filet est indéniablement liée à leur position.
28L’étude des aplombs peut être effectuée à partir d’animaux positionnés dans la posture dite du « placer66 », c’est-à-dire les quatre jambes posées au sol (fig. 5). Deux lignes verticales marquent les aplombs dits « réguliers », la première au niveau du membre antérieur qu’elle « coupe » en deux parties égales, le pied se trouvant en avant de cette ligne. La seconde se situe au niveau du membre postérieur, elle est tangente aux pointes de la fesse et du jarret.
29Les aplombs antérieurs sont difficilement observables au sein de ce corpus où la majorité des chevaux sont en mouvement. Toutefois, seuls les chevaux figurés sur les reliefs d’époque sassanide en posture statique semblent présenter un aplomb irrégulier (fig. 1). Dans le cas présent, il est dit « bouleté » : le pied est placé directement sous le boulet, dans le prolongement du canon (fig. 5).
30De manière similaire, l’étude des aplombs postérieurs s’effectue en posture statique. Ici, il est alors possible d’observer un aplomb régulier notamment pour les chevaux des reliefs parthes et sassanides (fig. 1). Pour les chevaux d’époques néo-assyrienne et achéménide, tous représentés au pas dans le corpus étudié, une comparaison est envisageable. En effet, bien que non statiques, on constate que les premiers placent leur membre postérieur bien en arrière de la ligne tangente à la pointe de leur fesse, tandis que les seconds positionnent leur pied arrière proche de la ligne d’aplomb régulier. Ainsi, on peut émettre l’hypothèse que les chevaux figurés dans le corpus néo-assyrien possèdent un aplomb postérieur irrégulier, dit « campé du derrière », comparativement aux chevaux achéménides. Enfin, les sources textuelles nous informent que les animaux sont décrits comme ambleurs. Cette allure du pas par déplacement des bipèdes latéraux est attestée dans les reliefs proche-orientaux aux époques néo-assyrienne et achéménide. Et, si les chevaux parthes et sassanides sont figurés en posture statique, il est possible de percevoir un léger décalage de la jambe postérieure située à l’arrière-plan par rapport à celle du premier plan. Cette posture statique pourrait alors figurer l’amble. Ceci reste une hypothèse, car d’autres animaux sont représentés de la même manière, notamment aux époques les plus anciennes. Cette figuration pourrait alors être une convention iconographique.
31Le tableau 2 dégage les principaux caractères constatés pour les chevaux étudiés précédemment.
32À l’aune de ce travail, il est possible de dégager deux types morphologiques distincts : un cheval de grande taille, à l’encolure rouée et au chanfrein concave, à la crinière coupée en brosse ; un cheval de petite taille, à l’encolure droite, au chanfrein rectiligne et à la crinière laissée longue.
33Au vu des informations données par les sources textuelles, il est envisageable d’identifier le premier morphotype comme celui du cheval niséen. On le retrouve alors dans les reliefs achéménides, tant comme individu de la garde royale que comme cadeau apporté par plusieurs délégations, mais aussi dans les reliefs parthes et sassanides. Le petit cheval attesté comme originaire des régions iraniennes figuré dans les reliefs d’époque assyrienne ne semble pas être un cheval niséen. Pauline Albenda a proposé d’identifier ces individus comme des chevaux de type caspien, notamment en raison de leur petite taille67. Enfin, il convient de préciser que le morphotype du niséen est le plus souvent utilisé en contexte royal, comme cadeau prestigieux pour le roi ou comme sa monture de prédilection. Cette particularité confère à ce morphotype un statut honorifique corroboré par les sources textuelles. La pérennité de ces morphotypes dans les reliefs depuis les Achéménides jusqu’aux Sassanides confirme leur importance et la valeur de leurs particularités physiques.
Les données archéozoologiques et paléogénétiques
34Depuis les années 1960, les études archéozoologiques ont permis de caractériser les populations animales, leurs diversités et leurs évolutions. Des restes de chevaux sauvages sont présents sur des sites du paléolithique et du début de l’Holocène68. Les premiers chevaux domestiques apparaissent vers la fin du IVe millénaire69. Ils sont présents sur les sites de Godin Tepe et Tepe Qebrestan70.
35C’est à partir de l’âge du bronze et surtout à l’âge du fer que le cheval est bien représenté dans les assemblages fauniques. D’abondants restes de chevaux et autres équidés ont été étudiés, particulièrement sur les sites de Tepe Hasanlu71, qui se situent au cœur de la vallée du Solduz à l’ouest de la province de l’Azerbaïdjan iranien, de Tepe Sagzabad, localisé dans la plaine de Qazvin72, de Shahr-i Qumis, situé dans région de Semnan73, et de Dahan-e Qolaman, un site du sud-est de l’Iran74. Occasionnellement, des vestiges bien conservés de chevaux peuvent être collectés dans des grottes fréquentées par des populations nomades durant les périodes historiques. C’est le cas de la grotte de Kulian75, localisée à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Kermanshah dans l’Ouest iranien. Enfin, d’après nos études archéozoologiques récentes, les équidés sont également bien représentés sur les sites médiévaux, comme la citadelle de Shahr-e Belgheis76, située à trois kilomètres de la cité d’Esfarayen, ou dans le Khorasan iranien. Cependant, les vestiges osseux étant souvent fragmentés, il est parfois difficile d’avoir une vue détaillée de la morphologie des différentes parties de l’animal ou de l’animal dans son ensemble. Le crâne, par exemple, est souvent la partie la moins bien conservée, ce qui rend difficiles la comparaison avec les bas-reliefs. Les os les mieux conservés sont ceux des extrémités, qui apportent des informations indirectes sur la morphologie post-crânienne. Ces ossements, en particulier les métapodes et les phalanges, sont mesurés suivant un code de mesure77. Ces mesures subissent un traitement mathématique selon une méthode des différences logarithmiques, pour être comparées entre elles ou avec des référentiels modernes.
36Pour tous ces sites iraniens, les ossements ont une taille et une proportion relatives intermédiaires entre le cheval de Przewalski et le cheval domestique actuel de grande corpulence, qualifié de lourd par Véra Eisenmann, paléontologue des équidés78. Pour tenter d’aller plus loin dans la caractérisation des restes, il est nécessaire d’utiliser des outils analytiques plus puissants mais complémentaires, tels ceux de la paléogénétique.
37Le champ disciplinaire de l’archéologie moléculaire a fait au cours des dix dernières années d’immenses progrès. Ainsi, là où les techniques d’hier permettaient tout au plus de n’interroger que quelques régions du génome et, par ricochet, un nombre très limité de caractères déterminés génétiquement, il n’est aujourd’hui pas rare de pouvoir reconstituer la séquence complète des génomes de plusieurs dizaines, voire de centaines d’individus du passé79. Si l’essentiel de l’attention s’est jusqu’ici porté sur notre espèce, le cheval a aussi éveillé l’intérêt des paléogénéticiens. Celui-ci illustre à lui seul toute l’avancée de la discipline. Seules quelques bribes d’information étaient à notre portée au début des années 200080. Mais, avec la venue des séquenceurs dits « de nouvelle génération » à très haut débit, outre la couleur de la robe81, ce sont des génomes complets qui ont fait leur apparition dès 2013. Et ceux-là ne se limitent pas au champ historique, mais couvrent le champ préhistorique le plus profond puisque leur âge dépasse le demi-million d’années82. Les progrès ont été tels que, sur le plan des génomes anciens, le cheval est devenu l’espèce la mieux connue après l’homme.
38Ces données permettent de reconstruire l’histoire des relations entre peuples cavaliers par le prisme de leur animal fétiche, mais également de déduire les stratégies d’élevage, de mélange et de sélection de caractères mises en œuvre par les éleveurs anciens83. Il est notable que seule une plongée dans le temps permet d’obtenir ces informations, car la variation génétique présente dans les populations de chevaux a été profondément remaniée à l’époque moderne. En particulier, les quelque deux à quatre derniers siècles ont connu une perte sensible (environ 16 %) de diversité génétique84. Cette érosion a été particulièrement prononcée pour certains marqueurs, comme ceux que véhicule le chromosome Y et qui sont transmis par la lignée paternelle, puisque la plupart des chevaux mâles modernes portent un même type génétique unique, d’origine orientale85.
39Il est néanmoins un domaine où la variabilité génétique des populations actuelles est riche d’informations précieuses : celui de la génétique de l’association, qui ambitionne de décortiquer le déterminisme génétique de caractères d’intérêt. La couleur de la robe, par exemple, mais aussi la taille, les performances de course, notamment la capacité de sprint sur une courte distance, ou encore certains éléments de leur allure, comme la capacité à aller à l’amble86. Ainsi, connaissant les variants génétiques qui conduisent à l’apparition de tel caractère chez un cheval vivant, on peut déduire les caractères que portaient selon toute vraisemblance les chevaux anciens. Nous pouvons donc nous appuyer sur les données génomiques déjà obtenues dans le cadre du projet Pegasus soutenu par le European Research Council jusqu’en 2021 pour ébaucher un portrait-robot de certaines populations de chevaux historiques célèbres, en particulier les chevaux anciens du plateau iranien. Si les données actuelles sont limitées et conduisent à de timides avancées, un échantillonnage plus important sera analysé au cours des dernières années du projet pour parvenir à des conclusions plus abouties.
40Il est important de garder en tête que certains environnements sont plus propices que d’autres à la préservation de l’ADN. Ainsi, les cavernes d’altitude, dont la température est tempérée et quasi constante, sont en général plus favorables que des sols non protégés, lessivés par la pluie et subissant de grandes variations de température, journalières comme saisonnières. Ceci explique pourquoi, parmi les cent-dix échantillons osseux et dentaires de la région du sud-ouest asiatique dont quatre-vingt-huit proviennent d’Iran, dix d’Ouzbékistan, sept de Géorgie, cinq d’Azerbaïdjan, à peine plus de trente ont une préservation d’ADN compatible avec l’analyse génétique de tout ou partie de leur génome. Ces analyses sont encore en cours, mais il est possible de dresser quelques conclusions pour certains à partir de données déjà publiées87, en particulier à propos de dix chevaux de Tepe Hasanlu, deux de Shahr-i-Qumis, un de Sagzabad et un autre de la grotte de Kulian. La datation par radiocarbone de ce dernier a révélé qu’il était contemporain du règne de Shapur II, roi sassanide (309-379 de notre ère). La datation par radiocarbone du cheval de Sagzabad a permis de l’attribuer au xiie siècle avant notre ère. À Hasanlu, les vestiges génotypés datent pour partie de la seconde période de l’âge de fer, avec cinq datations par radiocarbone situées entre le viie et le xe siècle avant notre ère88. Enfin, ceux de Shahr-i-Qumis, provenant de structures interprétées comme funéraires – mais cette question reste débattue –, traversent les périodes parthes et sassanides : la datation radiocarbone des deux échantillons séquencés révèle une date autour des ive et ve siècles de notre ère. Le jeu de données actuel recouvre donc une période s’étirant du xiie siècle au ive siècle avant notre ère (onze chevaux), et une autre aux ive-ve siècles de notre ère (trois chevaux). Un cheval supplémentaire de la citadelle de Belgheis (située à trois kilomètres de la cité d’Esfarayen, dans le Khorasan iranien) est daté du xvie siècle de notre ère.
41À propos du sexe, l’analyse paléogénétique a révélé que les trois chevaux de Sagzabad et de Shar-i-Qumis sont des mâles ; celui de la caverne Kulian est une jument ; ceux de Tepe Hasanlu sont relativement balancés entre mâles (six) et femelles (quatre). Concernant les autres caractères, les données actuellement disponibles limitent l’analyse au spécimen de Sagzabad du xiie siècle avant notre ère, ainsi qu’à un mâle de Tepe Hasanlu datant du ixe siècle avant notre ère, à la jument de Kulian du ive siècle de notre ère, et aux deux mâles de Shahr-i-Qumis des ive et ve siècles de notre ère. Ils permettent de définir une première esquisse des traits partagés entre ces individus et de leurs différences.
42En ce qui concerne la corpulence, un variant génétique, porté par le gène HMGA2 (chromosome 6, position 81, 481, 065), a été retrouvé chez tous ces spécimens à l’état homozygote (exemplaires paternel et maternel identiques) ; cette position reste pour l’heure indéterminée chez le mâle de Tepe Hasanlu, n’étant pas suffisamment couverte. Les autres variants génétiques, également impliqués dans le déterminisme de la taille, sont absents, à l’exception du cheval de Sagzabad, xiie siècle, qui porte deux variants dans le gène ZFAT (chromosome 9, positions 74, 798, 143 et 75, 550, 059) à l’état homozygote. Globalement, cela indique que ce cheval était plutôt un spécimen de grande taille ; la comparaison des mesures des ossements de certains autres spécimens de Sagzabad indique des animaux comparables à des mules et à des chevaux de Przewalski89, et que des spécimens de taille plus modeste existaient aux époques plus récentes.
43Pour l’allure, le mode de déplacement et la vitesse, la position 22,999,655 du chromosome 23, cruciale pour la capacité innée des chevaux à aller à l’amble90, est insuffisamment couverte chez le mâle de Tepe Hasanlu. Elle l’est néanmoins suffisamment chez les deux mâles de Shahr-i-Qumis, pour lesquels le variant non ambleur est présent à l’état homozygote. Ces chevaux ne sont donc vraisemblablement pas des ambleurs naturels, de même que le mâle de Sagzabad, pour lequel les données ne semblent pas indiquer la présence du variant. Le variant du gène MSTN (chromosome 18, position 66, 493, 737), qui a été popularisé comme le gène du sprint chez le cheval pur-sang anglais91, n’est quant à lui détecté chez aucun des chevaux analysés. À défaut d’être des chevaux particulièrement performants pour la course sur une courte distance, ils devaient a priori se distinguer plutôt par leur endurance. Cependant, deux mâles, l’un à Tepe Hansalu et l’autre à Shahr-i-Qumis, montrent aussi des variants associés à la performance en course de vitesse, comme dans le gène ACN9 (chromosome 4, position 40,279,726) et le gène CKM (chromosome 10, position 15, 84, 567). Ceci pourrait témoigner de capacités de vitesse plus importantes chez ces deux chevaux, mais mériterait une analyse plus fine, d’autant que le mâle de Shahr-i-Qumis porte deux autres variants associés à la vitesse dans les gènes COX4/1 et COX4/2 (chromosome 3, position 32, 772, 871 et chromosome 22, position 22, 684, 390).
44Concernant la couleur de la robe, ce dernier animal était porteur à l’état homozygote d’une mutation entraînant l’apparition d’une couleur noisette. Aucun des autres spécimens n’était porteur des variants responsables de différentes couleurs et motifs de robe, comme les dilutions champagne, argentée ou crème, ou encore les différentes robes blanches ou les taches. Il devait selon toute vraisemblance s’agir de chevaux de type bai, l’une des couleurs les plus fréquentes chez le cheval et qui tire vers les tons roux et marron. Enfin, à propos des pathologies, il est notable qu’aucun des spécimens étudiés n’était porteur de variants génétiques connus pour entraîner des pathologies congénitales, comme la chondrodysplasie, la paralysie périodique hyper-calcémique et la myopathie de stockage polysaccharidique.
45Bien qu’encourageantes et prometteuses, les données actuelles sont insuffisantes pour dresser un portait fidèle des chevaux du plateau iranien. Il faudra veiller à accroître le nombre de chevaux pour chaque période d’intérêt, en particulier pour celle allant de l’Empire achéménide à l’Empire sassanide, ce qui dépend directement des fouilles et du souci de collecte et de conservation des restes osseux par les archéologues. De manière concomitante, il s’agit d’augmenter l’effort de séquençage pour chaque individu afin de garantir les diagnostiques hétérozygotes (exemplaires maternel et paternel différents) et homozygotes, dont la détermination n’est pour l’heure que probabiliste. C’est primordial, car il peut arriver que l’effet d’un variant génétique soit différent selon qu’il est porté à l’état homozygote ou hétérozygote. Ainsi, par exemple, un cheval porteur à l’état homozygote du variant MSTN responsable de meilleures performances de course sur courte distance sera un bon sprinteur, mais ses performances seront intermédiaires si le variant est porté à l’état homozygote. À cet égard, le développement d’un outil moléculaire, dit d’« enrichissement92 », permettant d’améliorer notre capacité à lire en profondeur les variants portés pour certains gènes prédéfinis et choisis pour l’intérêt pour les éleveurs que pouvaient susciter les caractères qu’ils codent, devrait permettre d’affiner, dans le cadre du projet Pegasus, notre connaissance des chevaux du plateau iranien mais aussi de bien d’autres chevaux de l’histoire et de la préhistoire93.
46Notre intention était d’observer les divergences et les convergences entre quatre approches et quatre corpus différents. Plusieurs difficultés apparaissent. D’abord, l’inégale répartition des sources dans le temps, qui empêche de distinguer clairement l’évolution des chevaux entre la fin du IIe millénaire av. J.-C. et la conquête arabe, sur près de 2000 ans d’histoire. S’il y a probablement une certaine continuité dans les pratiques d’élevage, liées aux pratiques du pouvoir dans les empires de l’Orient ancien, on ne peut exclure toutefois que les « chevaux perses » de Végèce n’étaient plus semblables aux « chevaux niséens » vus par Hérodote 900 ans plus tôt.
47En outre, l’origine des chevaux des corpus ne coïncide pas nécessairement. D’une part, la taxinomie antique emploie des catégories indéfinies et changeantes (niséens, mèdes, perses), qui dessinent souvent les contours d’un archétype du cheval royal. D’autre part, les spécimens retrouvés et analysés proviennent plutôt du nord du monde iranien (Azerbaïdjan occidental et chaîne de l’Elbourz), mais il est impossible de déterminer leur région d’origine dans la mesure où ces chevaux ont pu connaître une mobilité, à l’instar des chevaux ciliciens ou arméniens allant garnir les écuries du Grand Roi. Ainsi, le fait que les trois chevaux de Tepe Hasanlu et Shahr-i-Qumis ne sont pas ambleurs ne peut pas suffire à invalider le témoignage de Végèce prêtant aux chevaux perses un amble rompu naturel.
48En réalité, les textes classiques et l’imagerie royale ont eu tendance à réduire la diversité zoologique au profit d’un « cheval type » idéalisé par la fascination des Anciens ou les impératifs de mise en scène du pouvoir, tandis que les vestiges archéozoologiques et les données génétiques donnent à voir la diversité réelle du cheptel de l’Iran ancien. Aussi, la démarche consistant à chercher dans la paléogénétique une validation ou une réfutation étroite des sources littéraires et iconographiques ne mène, pour cet objet d’étude et pour l’instant, qu’à une impasse, même si l’intérêt immédiat et évident de ce croisement est la complémentarité et la relativisation des informations de chacun, dans différentes temporalités.
49Cependant, le croisement promet d’être fécond à l’avenir, dans la mesure où les différents corpus seront élargis. Le littéraire pourra s’ouvrir aux textes de l’Iran ancien, à peine évoqués ici, tandis que les analyses génétiques en cours apporteront de nouvelles données, sans compter d’éventuelles découvertes archéozoologiques. Ainsi, l’étude des chevaux du plateau iranien, et plus largement des animaux de l’Antiquité, ne peut faire l’économie d’un décloisonnement disciplinaire afin de mettre en lumière un ensemble biologique et culturel non seulement complexe mais aussi dynamique dans le temps.
Notes de bas de page
1 L’introduction, la première partie et la conclusion ont été rédigées par Jérémy Clément qui a assuré la coordination de l’article, la deuxième partie par Margaux Spruyt, la troisième par Marjan Mashkour, Ludovic Orlando et leur équipe.
2 Christopher Tuplin, « All the King’s Horse », dans Matthew Trundle, Garrett G. Fagan (éd.), New Perspectives on Ancient Warfare, Leyde/Boston, Brill, 2010, p. 102-103.
3 La curiosité scientifique pour l’hippologie et l’hippiatrie s’exprime déjà au IIe millénaire av. J.-C. : Emilia Masson, L’art de soigner et d’entraîner les chevaux les chevaux. Texte hittite du maître écuyer Kikkuli, Lausanne, Favre Pierre-Marcel, 1998 ; Dennis Pardee, « Trente ans de recherches sur les textes et les soins hippiatriques en langue ougaritique », Pallas, 101, 2016, p. 159-188.
4 Νησαῖοι avec un η chez Hérodote 3, 106 ; 7, 40 ; 7, 196 ; 9, 20. Cette graphie domine jusqu’au début du iie siècle ap. J.-C. puis est concurrencée par la forme nισαῖοι, que la Souda (s. v. nίσαιον) considère à tort comme la seule correcte. Elle est, de fait, une transcription plus fidèle du vieux-persan nisâyâ (voir note 6).
5 Ran Zadok, « The Ethno-Linguistic Character of Northwestern Iran and Kurdistan in the Neo-Assyrian Period », Iran, 40, 2002, p. 118.
6 L’inscription de Behistun fait déclarer à Darius : « À Sikayauvati, la place forte de ce nom, dans la région de Nisâyâ en Médie » (Inscription de Darius à Behistun [DB] I, § 1-13, trad. dans Pierre Briant, Histoire de l’empire perse, Paris, Fayard, 1996, p. 120).
7 Pierre Briant, Histoire de l’empire perse, op. cit., p. 406-410 et 415-416.
8 Strabon, 11, 13, 7, avoue que ses sources hésitent entre la Médie et l’Arménie.
9 Pour les Grecs, les Niséens se distinguent par leurs fonctions prestigieuses : sacrés (Hérodote 7, 40), tirant le char d’Ahura-Mazda (Dion Chrysostome, Discours sur la royauté III, 130,2), sacrifiés à Mithra (Hérodote 1, 216 pour les Massagètes ; probablement Xénophon, Cyropédie, 8, 3, 12 ; Anabase 4, 5, 35 ; Pausanias 3, 20, 4 ; Philostrate, Vie d’Apollonios, 1, 31, 11). Ils tirent le char du roi (Hérodote 7, 40 ; Eutecnios, Paraphrase des Cynégétiques d’Oppien, 13-14), lui servent de monture à la chasse (Chariton, Roman de Chaireas et Callirhoe, 6, 4, 1-2) et de présents aux fidèles serviteurs (Hérodote 7, 196 ; Lucien, Comment il faut écrire l’histoire, 39 ; Jamblique, Erot. Babyloniaca, frag. 1, 19-47 ; Héliodore, Les Éthiopiques, 9, 19, 1).
10 Hérodote 3, 106.
11 Hérodote 7, 40.
12 Aristote, Histoire des animaux, 632 a.
13 Diodore 17, 110, 5-6 ; Strabon 11, 13, 7 ; Arrien, Anabase, 7, 13, 1. Sur la localisation de Nisée dans le Lorestan actuel, voir Rüdiger Schmitt, s. v. « Nisâya », dans Encyclopaedia Iranica Online Edition, 2002, http://www.iranicaonline.org/articles/nisaya (consulté le 16 août 2019) ; Jérémy Clément, « L’élevage des chevaux de guerre dans le royaume séleucide », dans Delphine Poinsot, Margaux Spruyt (dir.), Le cheval, l’âne et la mule dans les Empires de l’Orient ancien des Assyriens aux Sassanides, à paraître.
14 Strabon 11, 13, 7. Aussi Polybe 5, 44, 1-2 ; 10, 27, 1-2. La luzerne : Alireza Shapour Shahbazi, s. v. « ASB i. In Pre-Islamic Iran », dans Encyclopædia Iranica, 2/7, p. 724-730 ; Xavier de Planhol, « Le kârêz et la luzerne : une première révolution agricole en Iran », Studia Iranica, 39, 2010, p. 19-21.
15 William Martin-Rosset (dir.), Nutrition et alimentation des chevaux, Versailles, Quæ, 2012, p. 262, 314, 330-331 et 475.
16 Éd. Spyridon P. Lampros, Excerptorum Constantini De Natura Animalium Libri Duo : Aristophanis Historiae Animalium Epitome, Supplementum Aristotelicum 1.1, Berlin, Berolini, 1885. Voir Arnaud Zucker, Aristote et les classifications zoologiques, Louvain-la-Neuve, Peeters, 2005, p. 310-311 ; Id., « Qu’est-ce qu’épitomiser ? Étude des pratiques dans la Syllogè zoologique byzantine », Rursus, 7, 2012, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rursus/961 ; Friederike Berger, « Die Textgeschichte der Historia Animalium des Aristoteles, Aristophanes von Byzanz und die zoologische Sylloge des Konstantinos Porphyrogennetos », Rursus, 7, 2012, https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rursus/766.
17 Excerpta Constantini, II, 593.
18 Alexandre Blaineau, Le cheval de guerre en Grèce ancienne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2015, p. 191-197.
19 Excerpta Constantini, II, 603 : Μῆδοι δὲ ἵπποι μέσοι εἰσίν, ὦτα δὲ ἔχουσι μικρά, καὶ πρὸς καῦμα ἀπαγορεύουσι δυσπνοίᾳ. Exceptionnellement, la version de la Syllogè apparaît tronquée par rapport à celle du Corpus Hippiatricorum Graecorum (II, 124, 16) : Μῆδοι μέσοι τὸ μέγεθος, ὦτα μικρά, κεφαλὴν οὐχ ἱππικὴν ἔχοντες, οὐ φοβεροί, πρὸς δὲ τὸ καῦμα ἀπαγορεύοντες διὰ δύσπνοιαν ῥᾳδίως. Nous avons restitué les coupes entre crochets.
20 Marcel Gabrielli, Le cheval dans l’empire achéménide, Istanbul, Ege Yayinlari, p. 9-10 ; Henri-Paul Francfort, Sébastien Lepetz, « Les chevaux de Berel’ (Altaï). Chevaux steppiques et chevaux achéménides : haras et races », dans Armelle Gardeisen et al. (dir.), Histoire d’équidés, des textes, des images et des os, Lattes, ADALR, 2010, p. 68-71.
21 Henri-Paul Francfort, Sébastien Lepetz, « Les chevaux de Berel’ (Altaï) », art. cité, p. 59-68. Ils ont montré que l’opposition supposée entre de grands chevaux iraniens et de petits chevaux des steppes n’est pas ostéologiquement fondée et doit être abandonnée.
22 Theodore G. Antikas, « The Honor to be Buried with Horses from Mycenaean Nemea to Macedonian Vergina », dans Armelle Gardeisen (dir.), Les équidés dans le monde méditerranéen antique, Lattes, ADALR, 2005,p. 143-147 ; Id., « They didn’t Shoot Horses : Fracture Management in a Horse ofthe 5th Century BCE from Sindos, Central Macedonia, Greece », Veterinarija Ir Zootechnika, 42, 2008, p. 25-26 ; Alexandre Blaineau, Le cheval de guerre en Grèce ancienne, op. cit., p. 47-49.
23 Penelope Malama, Armelle Gardeisen, « Inhumations d’équidés dans la nécropole orientale d’Amphipolis, Grèce », dans Armelle Gardeisen (dir.), Les équidés dans le monde méditerranéen antique, op. cit., p. 176.
24 Xénophon, Art équestre, 1, 13.
25 Alexandre Blaineau, Le cheval de guerre en Grèce ancienne, op. cit., p. 176-177.
26 Cette souplesse s’observe au pliement des genoux des antérieurs (Xénophon, Art équestre, 1, 6, aussi Columelle, De re rustica, 6, 29 ; Apsyrtos, CHG, I, 374, 19-20) et au niveau des paturons (Simon, Sur l’extérieur et le choix des chevaux, 5), ce qui évite de secouer le cavalier.
27 C’est un cheval capable de changer aisément ses appuis sur les membres postérieurs (Xénophon, Art équestre, 11, 2 ; Simon, Sur l’extérieur et le choix des chevaux, 8). Voir Alexandre Blaineau, Le cheval de guerre en Grèce ancienne, op. cit., p. 177-178.
28 Elle doit être souple du côté des ganaches d’après Simon, Sur l’extérieur et le choix des chevaux, 6.
29 Xénophon, Art équestre, 10, 3-5. Sur la beauté de l’encolure rouée, voir Platon, Phèdre, 253 d-e ; Stella Georgoudi, Des chevaux et des bœufs dans le monde grec, Paris, Daedalus, 1990, p. 147.
30 Jean Sirinelli, Les enfants d’Alexandre. La littérature et la pensée grecques, Paris, Fayard, 1993, p. 240-248.
31 Le cortège de Xerxès, décrit par Hérodote, sert d’inspiration à Quinte-Curce 3, 3 pour celui de Darius III et à Dion Chrysostome 36, 41, 8. Voir aussi Chariton 6, 4, 1-2 ; Élien, La personnalité des animaux, 3, 2 ; Philostrate, Vie d’Apollonios, 2, 12, 11.
32 Oppien, Cynegetica, 1, 310-315, traduction modifiée de Marcel Gabrielli, Le cheval dans l’empire achéménide, op. cit., p. 28.
33 Synésios, Correspondance, 37, traduction légèrement modifiée de Synésios, Correspondance, éd. par Henri Roques, Paris, Les Belles Lettres, 2000.
34 Végèce, Mulomedicina 3, 6, 1.
35 Margaret R.Mezzabotta, « Aspects of Multiculturalism in the Mulomedicina of Vegetius », Akroterion, 45, 2000, p. 52-64 ; Marie-Thérèse Cam, Yvonne Poulle-Drieux, François Vallat, « Chevaux d’élite chez Végèce. Provenance des montures de luxe (Mul. 3, 6) et amélioration des allures (Mul. 1, 56, 37-39) », Latomus, 76/3, 2017, p. 599.
36 Végèce, Mulomedicina 3, 6, 6-8,traduction dans Marie-Thérèse Cam, Yvonne Poulle-Drieux, François Vallat, « Chevaux d’élite chez Végèce », art. cité.
37 Végèce note que les Parthes ont développé une technique pour enseigner aux chevaux à relever haut les membres lorsqu’ils trottent afin d’assouplir : les faire trotter sur un terrain coupé à intervalles réguliers de mottes de terre (Mulomedicina 1, 56, 35-36).
38 Totonarius est fondé sur un redoublement de syllabe qui transcrit la secousse et que Marie-Thérèse Cam propose de traduire par « tape-cul ». Sur le vocabulaire latin des allures, voir Vincenzo Ortoleva, « La terminologia greco-latina per designare le andature del cavallo », Indogermanische Forschungen, 106, 2001,p. 126-163 ; Marie-Thérèse Cam, Yvonne Poulle-Drieux, François Vallat, « Chevaux d’élite chez Végèce », art. cité ; James N.Adams, Pelagonius and Latin Veterinary Terminology in the Roman Empire, Leyde, Brill, 1995, p. 593-597. Ils estiment que tolutarius est une allure dansante se caractérisant par le lever des jambes (et non nécessairement l’amble).
39 Pausanias Gramm., Attikôn onomatôn synagôgè, s. v. Ἵππος Νησαῖος (iie siècle ap. J.-C.) ; Hésychius, s. v. Νησαίας ἵππους (ve-vie siècle ap. J.-C.) ; Pseudo-Zonaras, Lexicon, s. v. Νισαῖος ἵππος.
40 Alexandre Blaineau, Le cheval de guerre en Grèce ancienne, op. cit., p. 56.
41 Polémon apud Souda, s. v. Ἱππος Νισαῖος (= Karl Müller, Fragmenta historicorum Graecorum [FHG] 3, Paris, Didot, 1853, no 98).
42 Hérodote 3, 90 ; Xénophon, Cyropédie, 8, 3, 12 et 24, repris par Philostrate, Vie d’Apollonios, 1, 31, 11 ; Hérodote 7, 40, repris par Quinte-Curce 3, 3.
43 Anahita, Yašt 5.13 ; Sraoša, Yasna 57.27 ; Mithra, Yašt 10.102.
44 Tištrya, Yašt 8.18, 20, 26, 30, 46 ; Varathrayna, Yašt 14.9.
45 Pauline Albenda, The Palace of Sargon, King of Assyria : Monumental Wall Reliefs at Dur-Sharrukin, Paris, Recherche sur les civilisations, 1986.
46 Erich Friedrich Schmidt, Persepolis. I, Structures, Reliefs, Inscriptions, Chicago, University of Chicago Press, 1953.
47 Margaret C. Root, « Animals in the Art of Ancient Iran », dans Billie J. Collins (éd.), A History of the Animal World in the Ancient Near East, Leyde, Brill, p. 206.
48 Nigel Tallis, « Transport and Warfare », dans John Curtis, Nigel Tallis (éd.), Forgotten Empire, the World of Ancient Persia, Londres, British Museum Press, p. 211 ; Marcel Gabrielli, Le cheval dans l’empire achéménide, op. cit., p. 15-16.
49 Roman Ghirshman, Parthes et Sassanides : Iran, Paris Gallimard (L’univers des formes), 1962, p. 75, ill. 86.
50 Julian Reade, « Assyrian Architectural Decoration : Techniques and Subject Matter », Baghdader Mitteilungen, 10, 1979, p. 18.
51 Le chanfrein est constitué des deux os naseaux de la face. Il se situe entre le front et les naseaux : Victor Siméon, Ânes et mulets, découverte et techniques d’entretien et de dressage, Paris, De Vecchi, 2008, p. 23.
52 Robert Barone, Anatomie comparée des mammifères domestiques, 1, Ostéologie, Paris, Vigot, 1986, p. 10.
53 Position naturelle de la jambe d’un cheval lorsqu’il est debout, les quatre pieds au sol : Louis-Noël Marcenac, Henri Aublet, Encyclopédie du cheval, Paris, Maloine, 1964, p. 196 et 203.
54 Région du corps située à la jonction du cou et du dos. Il peut être plus ou moins en saillie selon les individus.
55 Ahmad Afshar, Judith Lerner, « The Horses of the Ancient Persian Empire at Persepolis », Antiquity, 53/207, p. 44-47 ; Henri-Paul Francfort, Sébastien Lepetz, « Les chevaux de Berel’ (Altaï) », art. cité.
56 Erich Friedrich Schmidt, Persepolis, op. cit., pl. 32.
57 Ibid., pl. 37.
58 Ibid., pl. 45.
59 Ibid., pl. 29.
60 Roman Ghirshman, Parthes et Sassanides, op. cit., p. 75, ill. 86.
61 Cabré allongé : posture dans laquelle le cheval étend ses quatre jambes latéralement. Son corps est élancé vers l’avant. Il s’agit d’une posture irréaliste. Le nom « cabré allongé » a été donné par Salomon Reinach, La représentation du galop dans l’art ancien et moderne, Paris, Leroux, 1925, p. 6.
62 Galop volant : représentation du galop avec les antérieurs projetés en avant et les postérieurs projetés en arrière, le corps formant une ligne presque droite et les jambes ne touchant pas le sol. Il s’agit également d’une posture irréaliste. Voir Ibid., p. 6.
63 Pour Thomas Donaghy (Horse Breeds and Breeding in the Greco-Persian World : 1st and 2nd millennium BC, Newcastle, Cambridge Scholars, p. 154), cet élément serait l’une des marques permettant de reconnaître ces chevaux comme des niséens.
64 Roman Ghirshman, Parthes et Sassanides, op. cit., p. 75, ill. 86.
65 Erich Friedrich Schmidt, Persepolis, op. cit., pl. 29.
66 Louis-Noël Marcenac, Henri Aublet, Encyclopédie du cheval, op. cit., p. 196.
67 Pauline Albenda, « Horses of Different Breeds : Observations in Assyrian Art », dans Christophe Nicoll (dir.), Nomades et sédentaires dans le Proche-Orient ancien, Paris, Recherche sur les civilisations, 2004, p. 324.
68 Priscilla F.Turnbull, « Measurements of Equus hemionus from Palegawra Cave (Zarzian, Iraq) », dans Richard H. Meadow, Hans-Peter Uerpmann (dir.), Equids in the Ancient World. Beihefte zum Tübinger Atlas des Vorderen Orients, Wiesbaden, Ludwig Reichert, 1986, p. 319-365 ; Marjan Mashkour, Chasse et élevage du Néolithique à l’âge du fer dans la plaine de Qazvin (Iran). Étude archéozoologique des sites de Zagheh, Qabrestan et Sagzabad, thèse d’archéozoologie, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2001, partie 3, fig. 58 ; Sarieh Amiri et al., « The Subsistence Economy of a Highland Settlement in the Zagros during the Bronze and Iron Ages. The Case of Gūnespān (Hamadan, Iran) », dans 13th International Meeting of Archaeozoology of Southwest Asia and Adjacent Areas, à paraître.
69 Emmanuelle Vila, Marjan Mashkour, « La domestication des équidés et des camélidés », dans Martin Sauvage (dir.), Atlas historique du Proche-Orient ancien, Paris, Les Belles Lettres, 2020 [à paraître], p. 40.
70 Alan S. Gilbert, « Equid remains from Godin Tepe, Western Iran », dans Richard H. Meadow, Hans P. Uerpmann (dir.), Equids in the Ancient World, op. cit., p. 75-122 ; Marjan Mashkour et al., « Investigations on the Evolution of Subsistence Economy in the Qazvin Plain (Iran) from the Neolithic to the Iron Age », Antiquity, 73, 1999, p. 65-76 ; Marjan Mashkour, Chasse et élevage du Néolithique à l’âge du fer dans la plaine de Qazvin, op. cit., partie 4.2, tabl. 31 ; Id., « Chasse et élevage au nord du Plateau central iranien entre le Néolithique et l’âge du fer », Paléorient, 28/1, 2002, p. 27-42 ; Id., « Equids in the Northern Part of the Iranian Central Plateau from the Neolithic to Iron Age : New Zoogeographic evidence », dans Marsha Levine et al. (dir.), Prehistoric Steppe Adaptation and the Horse, Cambridge, McDonald Institute, 2003, p. 129-138.
71 Robert H. Dyson, « Hasanlu », Iran, 11, 1973, p. 195-196 ; Hadi Davoudi, Recontructing the Subsistence Economy of the Iron Age Societies in North-Western Iran Based on Archaeozoological Studies, the Case of Tepe Hasanlu, thèse d’archéozoologie, université Tarbiat-Modares, 2017 ; Ali Reza Hejebri Nobari et al., « Subsistence Economies during Iron Age in Northwestern of Iran : The Case of Tepe Hasanlu », International Journal of Humanities, 24/1, 2017, p. 30-48.
72 Ezat Ollah Negahban, « Preliminary Report of the Excavations of Sagzabad », dans Memorial Volume of the 6th International Congress of Iranian Art and Archaeology, Téhéran, Iranian Centre for Archaeological Research, 1976, p. 247-272.
73 John Hansman, David Stronach, « A Sasanian Repository at Shahr-I Qūmis », Journal of the Royal Asiatic Society, 102/2, 1970, p. 142-155.
74 Bruno Compagnoni, « The Equids of the Achaemenian Town of Dahan-i Ghulaman (Sistan, Iran) », East and West, 30, 1980, p. 17-30.
75 Fereidoun Biglari, Kamal Taheri, « The Discovery of Upper Paleolithic Remains at Mar Kuliyan and Mar Dalan Cave, Rawansar », dans Kamal Taheri (dir.), Essays on the Archaeology, Geology, Geography and Culture of Rawansar Area. Kermanshah, Taq-e Bostan, Taq-e Bostan Publications, 2000, p. 7-27.
76 Ali Akbar Vahdati, « Preliminary Report on the Archaeological Survey in Esfarāyen Country, Northeastern, Iran », Archäologische Mitteilungen aus Iran und Turan, 47, 2015, p. 261-287 ; Roya Khazaeli et al., « An Introduction on The Role of Husbandry in the Economic System of the Old City of Esfarayen », dans Pazhohesh ha ye Bastabshenasi Iran, à paraître.
77 Véra Eisenmann, « Les métapodes d’Equus sensu lato (Mammalia, Perissodactyla) », Geobios, 12, 1979, p. 863-886.
78 Id., Sophie Beckouche, « Identification and Discrimination of Metapodials from Pleistocene and Modern Equus, Wild and Domestic », dans Richard H. Meadow, Hans P. Uerpmann (dir.), Equids in the Ancient World, op. cit., p. 117-163.
79 Charleen Gaunitz et al., « Ancient Genomes Revisit the Ancestry of Domestic and Przewalski’s Horses », Science, 360/6384, 2018, p. 111-114 ; Antoine Fages et al., « Tracking Five Millennia of Horse Management with Extensive Ancient Genome Time Series », Cell, 177/6, 2019, p. 1419-1435 ; Katherine Brunson, David Reich, « The Promise of Paleogenomics Beyond our Own Species », Trends Genetics, 35/5, 2019, p. 319-329.
80 Ludovic Orlando et al., « Morphological Convergence in Hippidion and Equus (Amerhippus) South American Equids Elucidated by Ancient DNA Analysis », Journal of Molecular Evolution, 2003, suppl. 1, p. 29-40.
81 Arne Ludwig et al., « Coat Color Variation at the Beginning of Horse Domestication », Science, 324/5926, p. 485.
82 Ludovic Orlando et al., « Equus Evolution Using the Genome Sequence of an Early Middle Pleistocene Horse », Nature, 499/7456, 2013, p. 74-88.
83 Pablo Librado et al., « Ancient Genomic Changes Associated with Domestication of the Horse », Science, 356/6336, 2017, p. 442-445 ; Tsagaan Törbat et al., « First Excavation of Pazyryk Kurgans in Mongolian Altai », dans Jan Bemmann et al. (dir.), Archaeological Research in Mongolia, Bonn Contributions to Asian Archaeology, Bonn, Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität Bonn, 2009, p. 365-384.
84 Antoine Fages et al., « Tracking Five Millennia of Horse Management », art. cité.
85 Barbara Wallner et al., « Y Chromosome Uncovers the Recent Oriental Origin of Modern Stallions », Current Biology, 27/13, 2017, p. 2029-2035 ; Saskia Wutke et al., « Decline of Genetic Diversity in Ancient Domestic Stallions in Europe », Science Advances, 4/4, 2018, e9691.
86 Pablo Librado et al., « The Evolutionary Origin and Genetic Makeup of Domestic Horses », Genetics, 204/2, 2016, p. 423-434.
87 Michael Schubert et al., « Zonkey : A Simple, Accurate and Sensitive Method to Identify First Generation Equid Hybrids in Archaeological Assemblages Based on Genetic Information », Journal of Archaeological Science, 78, 2017, p. 147-157 ; voir note 79.
88 Voir note 79.
89 Voir note 68, en particulier Marjan Mashkour, Chasse et élevage du Néolithique à l’âge du fer dans la plaine de Qazvin, op. cit., part. 4.2.
90 Lisa S. Andersson et al., « Mutations in DMRT3 Affect Locomotion in Horses and Spinal Circuit Function in Mice », Nature, 488, 2012, p. 642-646.
91 Emmeline W. Hill et al., « A Genome-wide SNP-association Study confirms a Sequence Variant (g.66493737C>T) in the Equine Myostatin (MSTN) Gene as the Most Powerful Predictor of Optimum Racing Distance for Thoroughbred Racehorses », BMC Genomics, 11, 2010, article 552 ; Mim A. Bower et al., « The Genetic Origin and History of Speed in the Thoroughbred Racehorse », Nature Communication, 3, 2012, p. 643.
92 Diana Cruz Dávalos et al., « Experimental Conditions Improving in Solution Target Enrichment for Ancient DNA », Molecular Ecology Resources, 17/3, 2016, p. 508-522 ; Ludovic Orlando et al., « Reconstructing Ancient Genomes and Epigenomes », Nature Reviews Genetics, 16/7, 2015, p. 395-408.
93 Nous remercions Véra Eisenmann, qui a contribué aux premiers travaux d’archéozoologie du plateau iranien, le British Institute for Persian Studies, Téhéran, et Jebreil Nokandeh pour l’accès au matériel de Shahr-i-Qumis et de Tepe Hasanlu, Saleh Salehi (décédé depuis) pour la plaine de Qazvin, Ali Akbar Vahdati pour Shahr-i-Belgheis, Fereidoun Biglari pour la grotte de Kulian. This project has received funding from the European Research Council (ERC) under the European Union’s Horizon 2020 research and innovation programme (grant agreement No. 681605).
Auteurs
Maître de conférences en histoire anciene à l’université Paris-Nanterre. Il a consacré sa thèse aux Cultures équestres du monde hellénistique. Une histoire culturelle de la guerre à cheval (ca 350-ca 50 av. J.-C.), 2018 ; et a publié : « Quelques aspects de l’éducation cavalière dans les cités grecques (ve-ier siècle av. J.-C.) », Quaderni del Rama d’Oro, 9, 2017, p. 1-37 ; « Qu’est-ce qu’un cheval de guerre dans l’Antiquité ? L’apport des archives des cavaleries hellénistiques et de l’archéozoologie », dans Éric Baratay (dir.), Aux sources de l’histoire animale, p. 185-197 (Éditions de la Sorbonne, 2019).
Docteure en histoire de l’art, Sorbonne Université et Muséum national d’histoire naturelle, Paris, UMR 8167, Orient et Méditerranée, et 7209, Archéozoologie, archéobotanique, avec une thèse intitulée Du galop libre à la posture honorifique : fonctions et représentations des équidés au Proche-Orient au Ier millénaire av. J.-C., 2019.
Docteur en archéozoologie, post-doctorant, Muséum national d’Iran et université de Téhéran, avec une thèse intitulée Re-identifying the Subsistence Economy of the Iron Age Societies in North-Western Iran Based on Archaeozoological Studies, the Case of Tepe Hasanlu. Il a publié : « Kura-Araxes Exploitation of Animal Resources in Northwestern Iran and Nakhchivan », dans Canan Cakirlar et al. (éd.), Archaeozoology of the Near East XII, p. 91- 108 (University of Groningen, 2018).
Docteur en génétique, post-doctorant, UMR 5288, Anthropobiologie moléculaire et imagerie de synthèse, université Paul-Sabatier de Toulouse. Il a publié, en collaboration : « Tracking Five Millennia of Horse Management with Extensive Ancient Genome Time Series », Cell, 177/6, 2019, p. 1419-1435.
Docteur en archéozoologie, avec une thèse intitulée Exploitation des animaux de l’âge du Bronze au début de la période islamique dans le nord-ouest de l’Iran. L’étude archéozoologique de Haftavan Tepe, post-doctorant, Muséum national d’histoire naturelle, Paris, UMR 7209, Archéozoologie, archéobotanique. Il a publié : « Detecting Taxonomic and Phylogenetic Signals in Equid Cheek Teeth : Towards New Paleontological and Archaeological Proxies », Royal Society Open Science, 4, 2017, no 160997.
Directrice de recherches au CNRS, UMR 7209, Archéozoologie, archéobotanique, Muséum national d’histoire naturelle, Paris, responsable scientifique du département d’ostéologie, Muséum national d’Iran, Téhéran, et de la section archéozoologie, université de Téhéran. Elle a notamment dirigé Equids in Time and Space (Oxbow Books, 2006), et publié, en collaboration, « Archaeozoological Report of the Persepolis West and Coucil Hall 2011-2013 Excavations », dans Chavordi A. Askari, Pierfrancesco Callieri (éd.), From Palace to Town. Report of Multidisciplinary Project Carried out by the Iranian-Italian Joint Archaeological Mission in Persepolis Terrace (Fars, Iran) 2008-2013, t. 4, Science in Archaeology, p. 60-75 (BAR, 2019).
Directeur de recherches au CNRS, professeur d’archéologie moléculaire, directeur de l’ERC Pegasus, de l’UMR 5288, Anthropobiologie moléculaire et imagerie de synthèse, université Paul-Sabatier, Toulouse, et codirecteur du Laboratoire international associé Amadeus, groupant l’UMR 5288 et le Globe Institute de l’université de Copenhague. Il a dernièrement publié : « L’ADN ancien comme nouvelle source historique », dans Éric Baratay (dir.), Aux sources de l’histoire animale, p. 199-210 (Éditions de la Sorbonne, 2019) ; et, en collaboration : « Spotted Phenotypes in Horses Lost Attractiveness in the Middle Ages », Scientific Reports, 6, 2016, p. 38548 ; « Ancient Genomic Changes Associated with Domestication of the Horse », Science, 356/6336, 2017, p. 442-445 ; « Zonkey : A Simple, Accurate and Sensitive Pipeline to Genetically Identify Equine F1-hybrids in Archaeological Assemblages », Journal of Archaeological Sciences, 78/2, 2017, p. 147-157.
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