Chapitre 15. Quelle place pour les compositrices dans les conservatoires ?
Le matériel pédagogique et son impact à la lumière du genre
p. 275-288
Résumé
Cet article consacré à la question du genre dans l’enseignement artistique et plus spécifiquement dans l’enseignement musical est à la fois le fruit d’une expérience personnelle en tant que professeure de formation musicale dans un conservatoire de la région parisienne et une étude du matériel pédagogique proposé aux élèves pour cette discipline. Cette étude, qui permet d’expliquer en partie la méconnaissance des élèves concernant le matrimoine musical, révèle également la présence de nombreux stéréotypes de genre tant dans les illustrations que dans les textes chantés proposés.
Texte intégral
1J’enseigne la formation musicale, discipline très vaste, dans un CRD1 de la région parisienne. Ce qu’on appelle « solfège » consiste essentiellement à apprendre à lire une partition et à connaître les différents signes musicaux permettant de passer par l’écrit, ainsi qu’à faire des dictées musicales et à acquérir des savoirs théoriques. La « formation musicale » se veut plus large, intégrant une dimension de pratique musicale (par le biais de la voix ou l’utilisation des instruments), ainsi que des éléments de culture musicale (reconnaissance des styles, commentaires d’écoute) ; les exemples musicaux dans les manuels se doivent aujourd’hui d’être très variés : diversité des époques, des styles ou des origines géographiques2. Les cours de formation musicale sont collectifs, en groupe de douze à quatorze élèves, et représentent un volume horaire d’une à deux heures hebdomadaires. Le cursus est organisé en trois cycles, les deux premiers cycles durant en général quatre ans et le troisième, trois ans.
2L’idée de travailler sur le genre et l’enseignement musical en conservatoire s’est imposée à moi progressivement, depuis ma prise de conscience, il y a quelques années, de mes propres lacunes au sujet des compositrices (je n’ai d’ailleurs pas le souvenir d’avoir étudié la moindre œuvre de compositrice durant mes études3) puis le constat récent que mes élèves n’en connaissaient pas non plus, ou si peu. Pendant un cours, une élève de milieu de deuxième cycle4 m’ayant fait part de sa déception en apprenant que Camille Saint-Saëns était un homme, j’avais alors enchaîné sur ce thème, les compositrices ; non seulement la grande majorité de mes élèves ne pouvaient en citer aucune, mais de plus le mot les faisait sourire. Il n’y a rien de très surprenant à cela, un bref survol du matériel pédagogique couramment utilisé suffisant à faire remarquer l’absence quasi totale des compositrices dans les œuvres proposées.
3J’ai alors souhaité évaluer statistiquement la place des femmes dans ce corpus et déterminer plus précisément le degré de connaissance des élèves, ce qui a constitué la première partie de ma recherche, la deuxième partie se basant sur l’étude de manuels de formation musicale utilisés aujourd’hui dans les conservatoires, et s’articulant autour de plusieurs questions : quelle est la proportion femme-homme chez les auteurs de manuels pédagogiques édités ? Quelle est la proportion de compositrices citées dans ces manuels et représentées dans le matériel pédagogique destiné à l’affichage dans les classes (posters et frises chronologiques) ? Quelle image de la pratique musicale féminine est véhiculée par les illustrations et documents iconographiques présents dans les manuels ? Je me suis enfin brièvement intéressée à la question des stéréotypes de genre véhiculés par les chants destinés aux chorales d’enfants.
Les compositrices, créatrices méconnues des élèves en conservatoire
4En juin 2016, j’ai interrogé 80 de mes élèves, soit 6 classes : 3 classes de premier cycle, 2 classes de deuxième cycle et une classe de troisième cycle5. Pour réaliser ce test, une question non notée fut ajoutée à l’évaluation écrite de fin d’année, formulée de manière simple et ouverte : « Citer 5 compositeurs et 5 compositrices. »
5Aucun élève de premier cycle n’a pu citer de compositrice ; l’exercice a été difficile pour ces élèves ayant encore peu de pratique et la plupart n’ont réussi à citer au maximum qu’un ou deux compositeurs.
6Pour les élèves de deuxième cycle, seule Colombe Arnulf a été citée, et ce par trois élèves6. En 2016, Colombe Arnulf se perfectionnait en composition dans ce CRD et a eu dans ce cadre l’occasion de créer quelques-unes de ses pièces avec des élèves flûtistes. Une discussion intéressante eut lieu après le test avec les élèves de la classe dans laquelle avait été cité ce nom ; bien qu’étant de sexe féminin et ayant composé des œuvres que certains avaient même interprétées en concert, la question de savoir si on pouvait citer Colombe Arnulf comme « compositrice » se posait pour la plupart de ces élèves. C’est ainsi que l’on peut se rendre compte qu’en 2016 encore, le mot « compositeur » renvoie directement à un homme, âgé et même le plus souvent mort ! Lorsqu’il désigne une femme jeune qu’il est possible de rencontrer, le mot « compositrice » est-il réellement le féminin du mot « compositeur » ? Pour les élèves, cela n’allait pas de soi.
7Quatre compositrices ont été citées par des élèves de troisième cycle : Clara Schumann (par deux élèves), Fanny Mendelssohn (par deux élèves), Mel Bonis (par un seul élève) et Cécile Chaminade (par un seul élève). Les trois élèves qui ont pu citer au moins un nom avaient participé quelques mois auparavant à un concert de musique pour piano consacré aux compositrices, grâce à l’engagement d’un professeur très investi dans la diffusion du matrimoine musical.
Quelle place pour les compositrices dans le matériel pédagogique ?
8Le corpus se compose de 100 ouvrages, soit un total de 7 250 pages ; parmi ceux-ci on trouve des « manuels complets », des ouvrages de dictées musicales, des recueils de chants, ainsi que quelques manuels dits de « rythme par les œuvres ». Ces manuels ont été publiés entre 19887 et 2015 chez les éditeurs musicaux spécialisés : Van de Velde, Henry Lemoine, Gérard Billaudot et H Cube.
9Parmi les auteurs de manuels, on compte 11 hommes et 19 femmes, ce qui est représentatif de la profession, celle-ci étant assez largement féminisée.
10Douze manuels contiennent des extraits musicaux de compositrices, soit 12 %, ce qui pourrait presque sembler satisfaisant. Cependant, si l’on rapporte cela au nombre de pages, et que l’on considère qu’un extrait correspond à une page (alors que parfois il ne s’agit que d’un quart de page) les compositrices sont présentes dans seulement 0,2 % des pages du corpus.
11Dix compositrices sont citées dans les manuels : Isabelle Aboulker, Cathy Berberian, Édith Canat de Chizy, Isabella Colbran, Betsy Jolas, Caroline Marçot, Fanny Mendelssohn, Simone Plé, Clara Schumann et Suzanne Sohet. Le chiffre monte à 16 si l’on compte les autrices des manuels qui incluent leurs propres compositions : Francine Cockenpot, Valérie Josse, Christine Morel, Marie-Hélène Siciliano, Pascale Thuillier et Joëlle Zarco.
12Dans les 100 ouvrages, nous trouvons 15 œuvres différentes (ou extraits) de ces compositrices. Cependant, 2 manuels contiennent à eux seuls 7 extraits8, l’impact est donc à relativiser.
13Plusieurs manuels sont accompagnés de CD (extraits d’œuvres, dictées ou accompagnements) ; parmi ceux-ci nous trouvons un seul extrait d’œuvre de compositrice proposé sous forme d’enregistrement : 58 secondes de Moïra d’Edith Canat de Chizy dans le sixième volume de La dictée en musique9. Cette collection ne comporte d’ailleurs dans ses 7 volumes que cet unique extrait de compositrice, malgré la très grande variété des morceaux inclus dans ces ouvrages10.
14Le premier volume, « lecture », du manuel FM 3e cycle… tout compris !11, ne contient aucune mention de compositrice. Dans la frise chronologique, pages 2 et 3, qui reprend les 31 noms de compositeurs des extraits utilisés dans le manuel, les prénoms ne sont pas indiqués, uniquement les dates de naissance ; on en déduit donc que pour Caccini, il s’agit de Giulio et pas de Francesca, pour Schumann, de Robert pas de Clara, et pour Mendelssohn, de Félix et pas de Fanny. Le masculin semble aller de soi.
15Ce qui apparaît comme problématique pour cet objet d’étude, c’est de constater que beaucoup d’auteurs ont conçu des manuels pédagogiques prévus pour un cursus complet de formation musicale, en 7 ou 8 volumes, sans aucune mention de compositrice. C’est le cas par exemple du Guide de formation musicale d’Alain Truchot et Michel Mériot12, certes un peu ancien, mais également de la collection Ma première (deuxième, troisième…) année de formation musicale de Marie-Hélène Siciliano13, très largement utilisée, ou encore de la collection Hector, l’apprenti musicien14 de Sylvie Debeda et Florence Martin. La collection A tempo de Charles Boulay et Dominique Millet, en seize volumes (huit niveaux avec un manuel pour l’écrit et un pour l’oral), ne comporte qu’une seule œuvre de compositrice dans le cinquième volume, le chant Mailied de Fanny Mendelssohn ; il est indiqué comme unique élément de sa biographie qu’il s’agit de la « sœur de Félix Mendelssohn ».
16On constate ainsi qu’il est encore possible en ce début du xxie siècle d’imaginer une scolarité musicale en occultant complètement les créatrices.
Quelques exemples de sexisme dans les manuels de formation musicale et de chorale : illustrations et textes chantés
Les posters et affiches
17Aux manuels de formation musicale, on peut ajouter l’étude d’un autre type de matériel pédagogique : les posters et affiches présents dans les salles de cours, présentant des frises chronologiques, des représentations d’orchestres ou d’instrumentistes. Les spécialistes dans ce domaine sont les éditions Fuzeau ainsi que les éditions Lugdivine. La place des compositrices et musiciennes dans ce type de matériel est extrêmement réduite.
18Le poster « Histoire de la musique » chez Fuzeau15 est ainsi décrit sur le site internet de l’entreprise :
C’est toute l’Histoire musicale illustrée qui est présentée aux mélomanes et élèves dans ce superbe poster grand format. La synthèse des principaux courants, la frise instrumentale ainsi qu’une soixantaine de portraits inédits des grands compositeurs s’harmonisent dans des tons très modernes. Une référence indispensable, à afficher dans toutes les salles où l’on pratique de la musique.
19Aucune femme n’est donc présente dans « toute l’histoire musicale ». Le poster « Les grands compositeurs16 » des éditions Lugdivine porte quant à lui très bien son nom car il ne contient lui non plus aucune compositrice.
20La frise « Le jazz » chez Fuzeau compte 3 femmes sur 40 portraits ; il s’agit de Sarah Vaughan, Billie Holiday et Diana Krall, trois chanteuses, aucune instrumentiste17. La frise « Histoire du rock » dans le même style comporte quant à elle seulement 3 représentations de femmes sur 47 vignettes.
21Les éditions Fuzeau proposent également deux posters représentant des orchestres. Le premier est une illustration intitulée « L’orchestre du mercredi après-midi18 ». Beaucoup de petites filles y sont représentées, mais doit-on cependant y voir un progrès ? Cela n’est pas certain ; il s’agit en effet d’un dessin qui se veut avant tout humoristique et représentant un orchestre d’élèves assez peu disciplinés, il est sous-entendu que ce qui est montré n’est pas une activité sérieuse ni professionnelle. Le second est une photo de l’orchestre d’harmonie des gardiens de la paix-préfecture de police de Paris19 ; il y a quelques femmes, chez les flûtistes et clarinettistes en particulier.
22Enfin, une série de cinq posters20 présente les différentes familles d’instruments. Sur 22 images proposées, on trouve 8 représentations féminines ; on se rapproche de la parité filles-garçons, cependant il ne faut pas oublier que ce sont des visuels destinés aux salles d’écoles de musique, où les inscriptions de filles sont majoritaires.
Les illustrations dans les manuels de formation musicale
23Plusieurs articles du présent ouvrage évoquent les discours et écrits au sujet des femmes interprètes ou compositrices au cours des siècles passés, et il semble acquis qu’on ne pourrait plus trouver de nos jours de textes sérieux dans ce style, cependant l’étude des illustrations présentes dans des manuels pédagogiques nous montre qu’il y a encore un important travail à faire sur les représentations des filles/femmes et des garçons/hommes.
24Pour la démonstration qui va suivre je me suis inspirée de la grille d’analyse21 destinée aux manuels scolaires proposée par le Centre Hubertine-Auclert, centre francilien de ressources pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Celle-ci propose de comptabiliser les filles/femmes puis les garçons/hommes représentés, et de regarder ensuite combien d’entre eux·elles sont des personnages réels, combien sont fictifs, si ils·elles sont représenté·e·s dans la sphère professionnelle ou dans la sphère privée, quels sont les personnages témoignant d’une position d’autorité ou au contraire en position subalterne, etc. Il faut bien entendu adapter cette grille à notre objet ; nous sommes dans des manuels destinés à l’apprentissage musical, on s’attend donc assez logiquement à trouver des dessins d’enfants jouant de la musique, il s’agit alors de savoir quels sont les instruments et rôles dévolus plus particulièrement aux garçons ou aux filles.
25Le premier constat est numérique : les filles ou femmes constituent une grande minorité dans les illustrations. Ensuite, on peut rapidement constater que lorsqu’elles sont présentes, les filles ne sont quasiment jamais représentées en tant que professeures, guidantes ou cheffes d’orchestre.
26Dans la collection en huit volumes Hector l’apprenti musicien22, Hector est un personnage représentant un petit garçon qui grandit avec l’élève ; dans le premier volume il s’agit d’un petit enfant, à partir du quatrième volume, il ressemble plus à un adolescent, ce qui permet à l’élève de s’identifier au personnage. Hector est présent à chaque page, on peut ainsi le voir jouer de multiples instruments (rien que dans le deuxième volume : trompette, bandonéon, tambour, xylophone, cor des Alpes, cymbales, clarinette, timbales, luth, violon, cor, clavecin, piccolo, contrebasse, maracas, cornemuse piano, viole de gambe, batterie, harpe et guitare), chanter ou avoir les activités les plus diverses. Très souvent il s’autocongratule, avec des phrases comme : « Youpi, j’arrive à chanter tous ces thèmes célèbres », « C’est moi le super-soliste de ce concerto » ou encore : « J’ai reconnu les trois mélodies, je vous les transpose ? ». Il est accompagné d’un personnage plus âgé, le maître, qui le guide dans son apprentissage. Il n’y a que de très rares apparitions de petites filles dans toute cette collection. Dans le deuxième volume, les premiers et seuls personnages féminins apparaissent seulement à la page 54, ce sont deux petites filles qui font une ronde en dansant autour d’un arbre avec Hector. Dans le troisième volume, il y en a trois ; pour illustrer une chanson d’amour brésilienne nous trouvons donc une représentation de femme ayant visiblement abandonné Hector, qui se retrouve alors en train de pleurer, et deux personnages féminins à la toute dernière page, représentés en train de chanter et de frapper dans leurs mains derrière Hector qui joue de la guitare. Ce dessin est d’autant plus choquant qu’il représente deux femmes noires de manière extrêmement caricaturale (grosses lèvres…). Dans le cinquième volume, nous trouvons en tout début d’ouvrage une illustration de personnage féminin où celle-ci est dévalorisée : Hector lui joue par surprise de la trompette dans les oreilles et elle est représentée en train de faire un bond dans un mouvement caricatural et ridicule.
27L’ouvrage d’autodictées d’Olivier Ripoll, Chansons-puzzles23, basé sur des chansons traditionnelles, compte soixante-neuf représentations masculines et une seule représentation féminine. Le personnage guidant est également un petit garçon ; il porte une veste queue-de-pie qui rappelle la tenue de chef d’orchestre. La seule occurrence féminine se trouve sous la forme d’une bergère accompagnée de ses moutons, dessinée en tout petit format.
28Dans la série La magie de la musique24, c’est un harpiste qui tient le rôle du professeur et enseigne à deux enfants, un garçon et une fille.
29Dans les trois volumes de À vos marques prêts dictées de Lauriane Ghédin25, le personnage guidant est là encore un garçon. Le premier volume ne contient aucun personnage illustré féminin. En fin d’ouvrage seulement, on trouve en photo douze instrumentistes qui ont enregistré le disque accompagnant le manuel, dont cinq musiciennes. Le deuxième volume ne comprend aucune occurrence féminine, si l’on excepte à la dernière page le dessin d’un écureuil en robe (sic) ! Enfin, le troisième volume compte une représentation féminine à la page 62 dans une illustration représentant un garçon et une fille se tenant la main amoureusement, représentation n’ayant donc aucun rapport avec la musique.
30Dans FM 3e cycle… tout compris !26 de Marie-Alice Charritat et Sophie Pattey, la couverture nous présente deux musiciens sur un scooter : un homme percussionniste/homme-orchestre, qui est le conducteur, et une passagère violoncelliste. Le premier volume contient une frise chronologique avec pour chaque époque une illustration représentant un couple. Dans ces sept couples, les femmes sont toujours plus petites que les hommes, toujours en robe ou jupe et souriantes.
31Observons maintenant la série en huit volumes La musique tout simplement de Jean-Clément Jollet27 (série qui ne comporte aucune œuvre de compositrice). Dans les quatre premiers volumes, l’illustration de couverture comporte quatre personnages masculins. Un petit personnage masculin est présent en haut de chacune des pages, et tous les personnages des légendes (« notes », « rythme », « textes chantés »…) sont masculins également. Dans le deuxième volume, nous trouvons dix-sept représentations féminines mais aucune n’est en situation d’apprentissage ou en train de faire de la musique : deux rient ; trois dansent (l’une avec un cochon, une autre en costume baroque et la troisième en costume brésilien) ; une femme et une petite fille sont représentées en compagnie d’un homme et d’un petit garçon, les quatre personnages illustrant une famille supposément « idéale » ; une autre jeune fille réfléchit ; six font une ronde ; la dernière figure féminine représente Mary Poppins. Le quatrième volume est de la même teneur sexiste. Voici les activités des six représentations féminines qui y sont insérées : l’une se repose sur une île, une autre est dessinée de dos en train d’acheter une glace (pour illustrer Aragon et Castille de Boby Lapointe), deux dansent (accompagnées) le rock et le tango, enfin la cinquième et la sixième apparaissent particulièrement mécontentes pour illustrer le chant de Verdi traduit par Celle-ci ou celle-là, sont à mes yeux pareilles à tant d’autres alentour.
32Certaines images de Faisons de la musique en FM28 de Marie-Hélène Siciliano sont elles aussi empreintes de stéréotypes sexuées quant aux styles de musique pratiqués ; quatre garçons sont représentés comme rappeurs, tandis que quatre filles à l’air très sérieux et appliqué illustrent un chœur de musique classique.
33Dans les deux premiers volumes de la série L’opus à l’oreille29 de Michaël Le Padan, on trouve une « petite chronologie des compositeurs » à compléter par l’élève. Il n’y a aucune compositrice dans les manuels, et il est intéressant de noter quels sont les quatre personnages choisis pour illustrer quatre grandes époques : ce sont la Joconde, Louis XIV, Napoléon Ier et Charles de Gaulle ; trois figures historiques masculines et un personnage féminin fictif, pas de trace dans ce manuel de figure féminine réelle.
34L’illustration de couverture du recueil de chants Rigol’mots30 représente une femme portant un tablier, en train de chanter debout derrière sa cuisinière et s’apprêtant à mettre des pâtes dans une casserole, un jeune enfant accroché à sa jupe, tandis que se tient à ses côtés un violoniste en tenue de l’époque baroque. Le chant féminin n’y est pas représenté comme une activité sérieuse, juste un agrément pour rendre une activité quotidienne plus agréable, tandis que le musicien est, lui, dans une position de professionnel.
35Dans l’ouvrage d’éveil musical de Marie-Hélène Siciliano et Joëlle Zarco, Mon jardin musical. Éveil musical par le mouvement et la rythmique, les représentations féminines sont limitées en nombre et leurs actions n’ont là non plus rien à voir avec la musique. À la page 27 par exemple, une petite fille se regarde dans un miroir avec un collier de notes autour du cou. Filles et garçons sont représentés utilisant différents moyens de locomotion ; les garçons conduisent scooter et bateau, les filles se laissent emmener sur un tapis volant, l’une veillant sur un bébé et l’autre en train de danser.
36Les exemples de ce type sont extrêmement nombreux. Les chefs d’orchestre sont donc exclusivement des garçons (ou alors des pandas ou des éléphants31, mais même dans ce cas ce sont visiblement des éléphants mâles !). Les filles, lorsqu’il y en a, sont très peu représentées en tant qu’instrumentistes, mais sont en revanche souvent représentées en train de danser. Elles sont rarement seules et ne « mènent » pas les activités. Leurs rôles principaux sont donc ceux de danseuse, de chanteuse, de partenaire ou de faire-valoir du personnage principal – ou enfin de personnage humoristique un peu ridicule.
37Il existe néanmoins quelques contre-exemples. Dans On aime la FM volume 1 de Marie-Hélène Siciliano32, on peut en effet voir deux filles en pantalon lors d’un jeu mixte, pour illustrer Children at Play de Béla Bartók. Dans le troisième volume de FM 3e cycle… tout compris !33 de Marie-Alice Charritat et Sophie Pattey, c’est le personnage féminin qui semble expliquer quelque chose au personnage masculin, fait suffisamment rare pour être souligné. Nous trouvons également une illustration d’orchestre avec 14 musiciens et 5 musiciennes aux instruments suivants : harpe, trompette, contrebasse, violoncelle, violon. Voici la voix. Mélodies et jeux vocaux34 de Valérie Josse fait également figure d’exception, avec en couverture un groupe mixte d’enfants, également représentatif de la diversité physique et ethnique.
38Dans cette même thématique de l’identification de l’élève ou de l’étudiant·e, il est intéressant de prêter attention aux photos présentées dans les fascicules annonçant les programmations annuelles des établissements d’enseignement. Dans la brochure 2016-2017 du Conservatoire national de musique et de danse de Paris, on compte ainsi 59 musiciens et 39 musiciennes photographiées. Pour le Conservatoire à rayonnement régional de Paris, dans la brochure 2015-2016, nous trouvons 39 photos de musiciens et 33 de musiciennes ; nous sommes alors proches de la parité, ce qui semble encourageant. Cependant il se trouve que cette année scolaire était une année particulière car il y avait eu un cycle spécial consacré aux compositrices contemporaines, et donc beaucoup de photos s’y rapportant. Pour l’année suivante, 2016-2017, le rapport est de 57 photos de musiciens et 19 de musiciennes.
Les textes chantés
39Dans la majorité des conservatoires, les élèves en première année de premier cycle suivent parallèlement un cours de formation musicale et un cours de chorale35. Après avoir observé le contenu des manuels de formation musicale en matière d’illustrations, il appartient de s’interroger sur les textes que l’on fait chanter aux élèves ; ceux-ci ne sont en effet pas toujours anodins.
40Peut-on encore en 2016 faire chanter à des enfants de sept ans des histoires de demoiselles qui prennent de l’eau dans un puits, ont peur des chevaux, font tomber leur cruche dans le puits et se font consoler avec les mots suivants ?
Je vois vos yeux tout mouillés laissez-moi vous consoler,
je n’aurais pas dû pleurer gentil capitaine
je n’aurais pas dû pleurer je suis bien vilaine
vos cheveux sont tout emmêlés jolie demoiselle,
vos cheveux sont tout emmêlés laisser moi vous recoiffer […]
Voulez vous partir avec moi j’ai un grand château là-bas ?
41Il s’agit certes de chansons traditionnelles et les paroles sont d’une autre époque ; j’ai le souvenir de vives discussions à ce sujet avec des collègues professeurs, pour qui le fait qu’il s’agisse de chansons traditionnelles justifiait que l’on ne tienne pas compte des paroles à faire chanter aux enfants, et que le contenu, même daté, importait peu. Il semble au contraire que le choix est suffisamment large dans le répertoire traditionnel pour éviter les chansons véhiculant des messages sexistes.
42Les chansons d’Éric Noyer font partie du répertoire pédagogique à destination des chorales et ensembles vocaux. Les styles musicaux sont variés et la démarche pédagogique, claire et construite, cependant les paroles contiennent souvent des stéréotypes de genre. Voici à titre d’exemples trois extraits du recueil Démarches36 :
« Romantique rock and roll » :
Pour elle c’est romantique, pour lui c’est rock and roll, elle est plutôt romantique, lui rock and roll, elle aime le chant lyrique, lui le rock and roll, c’est comme l’eau et le feu pourtant ils sont amoureux37.
« Carmen » :
Parmi toutes les filles des quartiers de Séville,
Je connais la plus fière elle est célibataire,
Elle est douce et charmante, surtout quand elle chante38.
« La concierge » :
Et patati et patata elle déblatère du soir au matin,
et blablabla vous ne savez pas la dernière
Et patati et patata elle déblatère du soir au matin,
Je vais vous raconter ça39.
43La consultation des catalogues de contes musicaux proposés par les éditeurs spécialisés40 révèle que l’extrême majorité des récits mis en musique ont pour personnage central un garçon. Même lorsque le personnage principal est une fille, celle-ci se retrouve souvent dans un rôle passif avec des comportements et attitudes stéréotypés ; voici par exemple l’argument du conte Lola et le petit facteur41, de Dominique Baduel pour le texte et la musique :
Lola, petite fille, amie des papillons et des jolies fleurs, vit seule dans la grande ville. Ses proches voisins, Vachefolle le boucher, Montraquartz l’horloger, Nougatine la pâtissière, et tous les autres… ne lui adressent jamais la parole, ne la regardent même pas. Alors, dans sa tête, Lola va s’inventer un ami lointain, un ami qui lui écrirait des lettres. Et chaque jour, elle attend avec impatience son courrier… Un beau matin, le Petit Facteur, poète, lui remet une jolie lettre42…
44ou encore un extrait de l’argument de Ma copine Gaïa43, du même auteur :
Au milieu du petit peuple des « Jolis » vivait Gaïa. C’était une petite fille charmante qui adorait la Nature et tous les gens de son Pays. On ne savait qui elle était ni d’où elle venait, mais elle était si douce et si gentille pour son petit peuple tranquille, que celui-ci l’adorait comme on adore une véritable déesse44…
45Ici quelques extraits d’Hansel et Gretel45, conte musical en 17 numéros pour chœur d’enfants à l’unisson, récitant et piano, adapté par Nicole Berne. Après la première chanson décrivant l’abandon des enfants, le récitant prononce ces mots : « À leur réveil, Gretel se mit à pleurer, mais son frère la consola. » Le deuxième numéro s’intitule : « Petite sœur n’aie pas peur », et ce refrain – « Petite sœur n’aie pas peur j’ai marqué le chemin » – sera entendu six fois dans toutes l’œuvre. Le récitant déclare alors : « à leur réveil, Gretel se mit à nouveau à pleurer mais son frère la rassura ». Le petit garçon a beaucoup plus la parole ; dans le numéro 5, il prend l’initiative : « Quelle est cette lumière ? Viens petite sœur approchons nous. » Dans le numéro 7, la sorcière enferme le petit garçon et donne un balai à la petite fille, qui déclare : « Il faut trouver un moyen de tromper notre geôlière, j’en parlerai demain à mon tendre petit frère », et c’est alors le premier passage de toute l’œuvre où Gretel est active. Mais le morceau est conclu par le récitant en ces termes : « Le lendemain Gretel alla trouver son frère dans sa cage. Ce dernier lui expliqua sa ruse. » Dans le numéro 8, c’est finalement elle qui pousse la sorcière dans le four et trouve le trésor, mais cela n’empêche pas son frère dans le numéro suivant de la consoler à nouveau avec le refrain : « Petite sœur n’aie pas peur »…
46Une autre œuvre, Le tour du monde en 80 jours46 (paroles et musique de Vincent Gerboullet, d’après Jules Verne), pièce en 17 numéros destinée au travail d’une année scolaire, ne comporte que des personnages masculins, excepté dans quelques courts passages de l’aventure où apparaît une pauvre princesse indienne à sauver. Il s’agit du no 8, « Elle se nomme Aouda » :
Des brahmanes et fakirs, s’apprêtent à sacrifier,
une jeune fille innocente qu’un rajah voulait épouser
[…] Phileas Fogg et Passepartout en ont profité
Pour enlever la jeune fille à ses meurtriers.
47Le contenu de ce conte musical est relativement fidèle à l’histoire de Jules Verne ; on peut s’interroger sur le fait qu’on peut sans problème en tant que responsable de chœur d’enfants faire chanter un chœur mixte au masculin pendant tout un concert, mais peut-on imaginer l’inverse, à savoir faire chanter à un chœur mixte une histoire ne mettant en scène et en voix que des personnages féminins ? Cela paraît peu probable.
48Il est bien sûr possible de trouver quelques contre-exemples où les petites filles ne sont pas forcément douces et gentilles et les petits garçons conquérants (la chanson La fillette et le loup de Pierre Chêne, dans le recueil Tonic no 147, avec le récit d’une petite fille tuant un loup avec sa mitraillette pour le manger et finir par jouer aux osselets avec ses restes en est un), mais il est en pratique assez difficile de trouver du répertoire chanté qui, lorsque les textes mettent en scène des personnages, ne contient pas des stéréotypes de genre.
Synthèse et préconisations
49Si l’on compte une majorité de filles parmi les élèves inscrits dans les conservatoires et une majorité de femmes parmi les professeurs de formation musicale et parmi les auteurs de manuels pédagogiques de cette discipline, on observe une extrême sous-représentation, voire le plus souvent une absence totale de compositrices dans les textes musicaux présents dans ceux-ci, ainsi qu’une abondance de stéréotypes de genre dans les illustrations et textes chantés ; en effet les rôles et les représentations d’élèves musiciens et musiciennes y sont extrêmement différenciés.
50Les progrès en matière d’égalité filles/garçons constatés dans les conservatoires que j’ai observés ont toujours été réalisés grâce aux initiatives individuelles de certains professeurs. Mais, à ma connaissance, cette thématique n’est pas dans les programmes de formation des CFMI48 et Cefedem49 ni dans les catalogues d’offres de formation continue pour enseignants comme ceux proposés par l’Ariam50.
51Même si l’on est soi-même sensible à ces questions, il est difficile de faire évoluer ses pratiques pédagogiques sans avoir pris un certain recul par rapport à l’enseignement que l’on a soi-même reçu ; on pense alors à tous les exemples que l’on a « dans les doigts » au piano pour illustrer telle ou telle notion musicale et qui viennent de compositeurs et non de compositrices. Pour que les choses évoluent, il y a donc une nécessité de concevoir des outils pédagogiques adéquats, qui intègrent les compositrices passées et présentes et qui soient attentifs à la question des stéréotypes de genre dans les textes de chansons et dans les illustrations, mais également que cette problématique fasse partie intégrante des axes de travail au niveau des directeurs et directrices d’établissements d’enseignement artistique. Les « préconisations en matière d’égalité femmes-hommes dans l’enseignement musical51 » rédigées par Natasha Le Roux pour l’association H/F Île-de-France (« Mouvement pour l’égalité hommes-femmes dans les arts et la culture ») constituent une base intéressante sur laquelle les établissements pourraient s’appuyer, avec en premier lieu l’inscription du principe d’égalité femmes-hommes dans les projets d’établissement, et les conséquences directes d’application au niveau de la connaissance du matrimoine musical, d’une répartition égalitaire dans les disciplines et classes instrumentales ainsi qu’en matière d’égalité professionnelle.
Notes de bas de page
1 Conservatoire à rayonnement départemental.
2 Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur le traitement réservé aux musiques extra-européennes dans les manuels de formation musicale. On peut trouver par exemple l’intitulé « chant africain » comme toute référence donnée pour une mélodie. Les exemples sont nombreux.
3 Celles-ci se sont échelonnées entre 1985 et 2000 : études de piano en conservatoire entre 1985 et 1998 et en musicologie entre 1998 et 2000.
4 Cela correspond environ à six ans de formation musicale.
5 Dans le but de respecter la répartition proportionnelle des effectifs dans les trois cycles, répartition que l’on qualifie de « pyramidale ».
6 Camille Saint-Saëns a été cité quatre fois dans les compositrices, ainsi que, deux fois, « la femme de Schubert ou Schumann » (sic).
7 J’avais tout d’abord pensé fixer la date à l’année 2000, afin de réaliser un état des lieux de ce tout début de xxie siècle, mais il se trouve que beaucoup de manuels utilisés pour cette année scolaire 2016-2017 dans les conservatoires auxquels j’ai eu accès avaient été édités antérieurement.
8 Pierre Chepelov, Benoît Menut, L’ouverture à la musique, Paris, Henry Lemoine, 2013. Marie-Hélène Siciliano, On aime la FM, vol. 4, Paris, H Cube, 2008.
9 Pierre Chepelov, Benoît Menut, La dictée en musique, Paris, Henry Lemoine, 2006.
10 Ces ouvrages contiennent en effet des œuvres de compositeurs peu connus ou jamais présents habituellement dans les manuels : par exemple, Nicolas Bernier ou Jean Haucourt.
11 Marie-Alice Charritat, Sophie Pattey Paris, FM 3e cycle… tout compris !, Henry Lemoine, 2012.
12 Alain Truchot, Michel Mériot, Guide de formation musicale, Paris, Combre, 1988.
13 Marie-Hélène Siciliano, Ma première (deuxième, troisième…) année de formation musicale de Paris, H Cube, 1995 à 2003.
14 Sylvie Debeda, Florence Martin Paris, Hector, l’apprenti musicien, Paris, Van de Velde, 1994 à 2009.
15 http://www.fuzeau.com/education-musicale/posters/poster-chronologique/poster-histoire-
de-la-musique-plastifie-90x60-p224.
16 http://lugdivine.com/nouveautes-editions-2017/les-grands-compositeurs-detail.
17 Diana Krall est également pianiste, mais elle est ici représentée uniquement en position de chanteuse.
18 http://www.fuzeau.com/education-musicale/posters/connaissance-des-instruments/poster-la-classe-d-orchestre-du-mercredi-a-m-p574, consulté le 14 février 2017.
19 http://www.fuzeau.com/education-musicale/posters/connaissance-des-instruments/poster-harmonie-gardiens-de-la-paix-p1071, consulté le 14 février 2017.
20 http://www.fuzeau.com/education-musicale/posters/connaissance-des-instruments/serie-de-5-posters-familles-d-instruments-p86, consulté le 14 février 2017.
21 https://www.centre-hubertine-auclert.fr/sites/defalult/files/images/vigie120912_grille_analyse_manuels_scolai199res_cha.pdf.
22 Sylvie Debeda, Florence Martin, Hector l’apprenti musicien, Paris, Van de Velde, 1994 à 2009.
23 Olivier Ripoll, Chansons-puzzles, Paris, Gérard Billaudot, 2007.
24 Élisabeth Lamarque, Marie-José Goudart, La magie de la musique, Paris, Henry Lemoine, 2005.
25 Lauriane Ghédin, À vos marques prêts dictées, Paris, Henry Lemoine, 2003 à 2004.
26 Ibid.
27 Jean-Clément Jollet, La musique tout simplement, Paris, Gérard Billaudot, 2000- 2005.
28 Marie-Hélène Siciliano, Faisons de la musique en FM, Paris, H Cube, 2014.
29 Michaël Le Padan, L’opus à l’oreille, Paris, Gérard Billaudot, 2004 et 2005.
30 Jacques Erdos, Sylvie Bonnafi, Les Rigol’lots, Lyon, À cœur joie, 2012.
31 Marie-Hélène Siciliano et Joëlle Zarco, Mon jardin musical. Éveil musical par le mouvement et la rythmique, Paris, H Cube, 2005.
32 Marie-Hélène Siciliano, On aime la FM, vol. 1, Paris, H Cube, 2004.
33 Ibid., p. 22.
34 Valérie Josse, Voici la voix. Mélodies et jeux vocaux, Paris, Gérard Billaudot, 2005, http://www.billaudot.com/fr/catalog.php#haut, consulté le 16 février 2017.
35 Il est possible pour un élève de continuer de faire partie d’une chorale dans les autres niveaux mais c’est alors facultatif dans le cursus.
36 Démarches, Lyon, À cœur joie, 1993.
37 Ibid., p. 44-45.
38 Ibid., p. 10-11.
39 Ibid., p. 28-29.
40 À cœur joie, Éd. de la Schola Cantorum, Fuzeau.
41 Dominique Baduel, Lola et le petit facteur, Lyon, À cœur joie, 2001.
42 http://edacj.musicanet.org/product_info.php?cPath=71_111_129_136&products_id=2885, consulté le 16 février 2017.
43 Dominique Baduel, Ma copine Gaïa, Lyon, À cœur joie, 2008.
44 http://edacj.musicanet.org/product_info.php?cPath=71_111_129_136&products_id=4060, consulté le 16 février 2017.
45 Nicolas Berne, Hansel et Gretel, Lyon, À cœur joie, 2010.
46 Vincent Gerboullet, d’après Jules Verne, Le tour du monde en 80 jours, Lyon, À cœur joie, 2012.
47 Ibid., p. 20.
48 Centre de formation des musiciens intervenants.
49 Centre de formation des enseignants de la danse de la musique.
50 Association régionale d’information et d’actions musicales.
51 http://www.hf-idf.prg/wp-content/uploads/Pre%C%81conisations-ÉÀ&§-HF-Conservatoires.pdf, consulté le 16 février 2017.
Auteur
Caroline Ledru est titulaire d’un DEA de musicologie obtenu à Paris 4-Sorbonne sous la direction de François Picard et ayant pour sujet « Classification et légitimation des répertoires musicaux dans le monde arabo-turco-persan », d’un diplôme d’État de formation musicale et d’un master en management des organisations à vocation culturelle et sociale (Cnam). Après avoir enseigné la formation musicale, le piano et la culture musicale dans divers établissements d’enseignement artistique de la région parisienne, Caroline Ledru est actuellement responsable de l’action pédagogique au CRD de Pantin. Elle propose des conférences sur la thématique du matrimoine et est également la cofondatrice de l’association APM-Égalité et pédagogie musicale.
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