La diffusion d’un modèle universitaire dans le Saint Empire aux xive et xve siècles1
p. 179-197
Texte intégral
1À l’époque médiévale, le Saint Empire était traditionnellement divisé en trois ensembles géographiques, articulés autour du massif alpin, renvoyant plus à des espaces culturels qu’à de véritables entités politiques : le royaume d’Allemagne avec ses dépendances, qui s’étendait au nord des Alpes, le royaume d’Italie, au sud des Alpes, et le royaume d’Arles, constitué de l’ancienne Bourgogne franque et de la Provence. Du xiiie au xve siècle, ces trois territoires ont réagi différemment à la diffusion du phénomène universitaire. Entre 1200 et 1350, la quasi-totalité des universités de l’Empire naît dans le royaume d’Italie : on compte dix fondations dans le nord de la péninsule, contre deux à l’ouest des Alpes et une seule au nord, la fameuse université de Prague, fondée en 1347, à l’extrême fin de la période1. C’est exactement le contraire dans le siècle et demi suivant : de 1350 à 1500, on compte sept fondations italiennes2, cinq fondations dans l’ancien royaume d’Arles3, mais surtout vingt-trois fondations dans le reste de l’Empire4. On peut même parler d’explosion du phénomène universitaire dans l’espace allemand, à partir de la fin du xive siècle. Ce constat s’inscrit tout à fait dans le schéma classique de développement des institutions universitaires au cours du Moyen Âge, partant des vieux pôles de Paris et Bologne pour s’étendre aux régions septentrionales et orientales de l’Europe. Les universités allemandes constituent ainsi un bon échantillon pour étudier la diffusion des modèles universitaires à la fin du Moyen Âge.
2L’inventaire qui précède permet déjà d’illustrer l’une des caractéristiques de ces créations tardives : sur les vingt-trois fondations allemandes, huit ne sont rien d’autre que des actes juridiques sans réalisation effective et, sur les quinze universités restantes, quatre sont en fait des refondations réussies après une première tentative infructueuse5. Le poids de ces fondations manquées, celles que Rashdall appelait les Paper Universities6, amène à s’interroger autant sur les représentations du modèle universitaire que sur le fonctionnement effectif de ces institutions. Il est impossible, en effet, de se limiter aux seules universités qui ont réussi, si l’on veut comprendre la place du phénomène universitaire dans l’Allemagne médiévale ou, mieux encore, étudier l’image renvoyée par le succès du modèle universitaire dans l’espace allemand.
3La fondation de l’université de Prague, qui, bien que formellement tchèque, reste l’alma mater de toutes les universités allemandes, constitue le terminus a quo de la présente étude. Quant au terminus ad quem, il peut se déduire de l’analyse des instruments de fondation. En dehors du studium generale de Lüneburg (1471), qui n’a d’ailleurs jamais fonctionné, toutes les universités allemandes des xive et xve siècles ont obtenu un privilège pontifical. Or, en 1502, la fondation de l’université de Wittenberg ne repose que sur la bulle impériale de Maximilien Ier, ce qui ouvre une nouvelle période dans l’histoire des universités allemandes : désormais, le privilège impérial devient indispensable pour fonder une université7. Les quelque vingt-cinq fondations répertoriées entre 1347 et 1502 ont bien sûr suscité de nombreuses études de la part des historiens allemands. Or, on assiste, depuis près d’une trentaine d’années, à une remise en question des thèses avancées à la fin du xixe siècle. Il convient donc, dans un premier temps, de revenir sur le schéma classique de diffusion du modèle universitaire en Allemagne et sur ce qu’il faut en penser à la lumière de l’historiographie actuelle, de façon à mieux définir ensuite ce que pourrait être le « modèle universitaire allemand ».
Le schéma classique de diffusion du modèle
4Les fondations universitaires allemandes ont donné lieu à une abondante littérature scientifique dès le début du xixe siècle. Mais, depuis Paulsen, l’historiographie distingue deux vagues de fondations8. La première va de l’érection de l’université de Prague (1347) à celle de l’université de Rostock (1419) et a produit une douzaine d’universités en Europe centrale, dont sept ont survécu dans le Saint Empire : on y rattache celles de Vienne (1365), Heidelberg (1385), Cologne (1388), Erfurt (1389) et Leipzig (1409). Après une pause d’environ une génération, sept nouvelles universités sont fondées dans une seconde vague : Greifswald (1456), Fribourg-en-Brisgau (1456), Bâle (1459), Ingolstadt (1472), Trêves (1473), Mayence (1476) et Tübingen (1477), auxquelles il faut ajouter les fondations avortées d’au moins trois autres universités à Pforzheim (1459), Lüneburg (1471) et Ratisbonne (1487). Selon la même théorie, ce clivage chronologique se doublerait d’une différence institutionnelle. Les universités de la première vague auraient été l’affaire d’autorités universelles, comme l’empereur ou le pape, alors que celles de la seconde vague seraient de pures créations des princes territoriaux. Cette territorialisation des fondations serait notamment illustrée par la disparition de l’organisation de la communauté universitaire en nations, qui symbolisaient à Paris l’origine internationale des étudiants. On ne retrouve en fait ce système qu’à Prague (nations de Bohême, de Pologne, de Bavière et de Saxe), Vienne (nations d’Autriche, de Rhénanie, de Hongrie et de Saxe) et Leipzig (nations de Pologne, de Misnie, de Saxe et de Bavière). La charte de fondation d’Heidelberg mentionne bien des nations, mais elles ne semblent jamais avoir eu d’existence effective. Quant aux universités de Cologne, Erfurt et Rostock, elles abandonnent purement et simplement la division en nations9. Cette régionalisation du recrutement révélerait en somme la réduction de l’institution universitaire à ses seules fonctions locales.
5Concernant la structure interne de ces universités, les historiens allemands admettent, depuis Savigny, qu’elles ont tout bonnement copié l’exemple parisien10. Dès le début du XIIIe siècle, Paris constitue en effet un modèle défini par deux caractéristiques institutionnelles : l’importance accordée aux facultés des arts et de théologie, et le gouvernement du studium par les maîtres. On parle ainsi d’« universités de maîtres », par opposition aux « universités d’étudiants » de type bolonais. L’influence directe de Paris est particulièrement visible dans les facultés de théologie de Heidelberg (1385), de Vienne (1389) et de Cologne (1393)11. Mais on connaît surtout le cas de l’université de Prague, fondée par l’empereur Charles IV, souverain de culture française. Il n’est donc pas étonnant que les fondations allemandes des xive et xve siècles possèdent toutes comme composantes principales les facultés des arts et de théologie12. Ce sont, par ailleurs, des « universités de maîtres », même si les simples étudiants peuvent, du moins au début, participer à certaines élections universitaires. À Prague, par exemple, les statuts primitifs n’exigeaient pas que le recteur fût un maître, mais les trois facultés non juridiques étaient dirigées par des doyens, eux-mêmes élus par les maîtres13. À la fin du xive siècle, les assemblées universitaires commencent d’ailleurs à se limiter aux seuls gradués14. Cette exclusion progressive des étudiants non gradués et des maîtres les plus jeunes se retrouve dans plusieurs autres institutions. À Heidelberg, c’est un conseil des seniores magistri qui finit par diriger la faculté des arts15. À Erfurt et à Leipzig, les statuts limitent le nombre de maîtres ès arts pouvant siéger à ce conseil16. À Ingolstadt, les maîtres qui ont obtenu leur grade depuis moins de quatre ans sont finalement exclus du conseil de la faculté17. Seule Vienne semble avoir résisté à cette tendance générale : il faut attendre 1458 pour que l’on propose de priver les jeunes maîtres ès arts du droit de voter dans les conseils facultaires. Ces derniers obtiennent néanmoins l’opposition de leur faculté à cette réforme, ce qui pousse les seniores à réduire le délai d’exclusion des nouveaux maîtres ès arts de six à quatre ans, mais n’empêche pas, en fin de compte, la constitution d’un conseil d’université composé des seniores des quatre facultés18.
6Dans le souci de comprendre la diffusion du modèle parisien, les médiévistes allemands ont consacré de longues études à comparer les statuts de fondation de leurs universités, au point d’établir de véritables chaînes d’autorités reliées les unes aux autres. Si le point de départ de cette diffusion reste toujours Paris, ce modèle dispose très tôt de relais institutionnels dans le Saint Empire. L’université de Prague inspire ainsi celle de Leipzig (1409)19, qui influence à son tour Rostock (1419), puis Greifswald (1456), d’un côté, et Francfort-sur-l’Oder (1506), de l’autre20. La seconde fondation de Vienne (1384) sert, quant à elle, de modèle aux universités de Fribourg-en-Brisgau (1456) et d’Ingolstadt (1472)21. On remarque, par ailleurs, que les statuts d’Erfurt, rédigés en 1447, se retrouvent dans ceux de Trèves (1475)22 et de Bâle (1477)23, qui ont eux-mêmes inspiré les statuts de Tübingen (1477)24, repris ensuite à Wittenberg (1502)25. Certaines universités allemandes ont, en outre, fait figure de relais institutionnel hors du Saint Empire : les statuts de Copenhague (1479) s’inspirent en fait du modèle parisien à travers l’université de Cologne26. Ces influences en chaîne trouvent bien sûr leur origine dans la formation des rédacteurs de ces textes. Il n’est pas inutile de rappeler, en effet, que la commission chargée de rédiger les statuts de Trèves était présidée par Johannes Leyendecker, ancien professeur d’Erfurt, assisté de deux maîtres de Cologne et de trois d’Erfurt27.
7Il est assez difficile de tirer une logique géographique d’un tel phénomène, surtout pour la seconde vague de diffusion. Si l’on observe, par exemple, la chaîne d’autorités qui part de Paris pour aller à Prague, puis de Prague à Leipzig et de Leipzig à Rostock, pour enfin aboutir à Greifswald, cette diffusion adopte un schéma d’essaimage en « sauts de puce ». Quant à la chaîne qui relie Paris à Wittenberg, en passant par Erfurt, Bâle et Tübingen, elle est loin d’illustrer une diffusion de type « centre-périphérie ». La seule constatation qui s’impose est que l’influence de Paris fut souvent indirecte. Bon nombre de ces statuts s’inspirent en fait du modèle parisien à travers son adaptation pragoise, qui constitue de loin le modèle le plus dynamique dans la première vague de diffusion28. À la fin du xive siècle, les maîtres qui participent à la mise en route des nouvelles universités viennent essentiellement du studium tchèque. La crise profonde que connaît cette université au début du xve siècle donne même un élan décisif au développement des autres studia d’Europe centrale en provoquant l’exil des Allemands de Prague (1409)29. Si le schéma de diffusion du modèle universitaire dans l’Empire connaît deux grandes phases chronologiques, il adopte donc, dans l’espace, la structure d’un arbre généalogique avec des universités mères, des universités filles et des petites-filles.
8Dès 1978, l’historien Ernst Schubert remit en question ce schéma classique en réduisant le clivage entre les deux vagues de fondations30. Il rappela notamment que la fondation de l’université de Greifswald (1456) était tellement liée à celle de Rostock (1419) qu’elle constituait plutôt l’aboutissement de la première vague que le début de la seconde31. Il releva, en outre, que l’université de Bâle (1459) était directement héritière de celle qui avait fonctionné dans cette même ville pendant le Concile (1431-1449)32. Il n’y avait enfin, pour lui, aucune raison institutionnelle de séparer l’histoire de l’université de Louvain (1425) de celle des universités allemandes. Les prétendues première et seconde vagues semblaient donc, à ses yeux, beaucoup plus difficiles à distinguer que ne le laissait penser l’historiographie.
9Ernst Schubert revint aussi sur la tendance allemande à dresser des généalogies statutaires. Selon lui, il était vain de vouloir à tout prix chercher des filiations institutionnelles entre les universités. Les instruments de fondation sont en effet composés d’éléments disparates qui ne remontent pas toujours au même modèle. On sait ainsi que la charte de fondation de l’université de Prague (1348) compile celle de Frédéric II pour Naples (1224) et les deux chartes de Conrad IV pour Salerne (1252-1253), à partir du formulaire de Pierre de la Vigne33. La première bulle de fondation de l’université de Trèves (1455) adopte, pour sa part, les formules de celles de Besançon (1450) et de Glasgow (1451)34. La bulle de fondation de Bâle (1459) s’inspire de celles de Prague, Heidelberg, Cologne et Leipzig, son préambule recopiant celui de la bulle de Greifswald et se retrouvant, par la suite, dans celle de l’université de Nantes (1460)35. Quant à la charte de fondation de Tübingen (1477), université qui paraît sur tant d’autres points être l’héritière de Bâle, elle prend pour modèle la charte de fondation de Fribourg-en-Brisgau (1457)36. L’obtention des privilèges de telle ou telle université ne fournit, de toute façon, aucun cadre institutionnel prédéterminé à la nouvelle fondation : le système bolonais des « universités d’étudiants » a rarement été un modèle d’organisation effectif dans l’espace allemand, alors que les fondateurs ne se sont pas privés d’obtenir des papes les privilèges de Bologne pour leurs propres universités. Dans la plupart des cas, ces références servent à asseoir le rang de la nouvelle fondation en la reliant à un passé prestigieux. Ce constat s’impose pour Vienne, dont la première charte de fondation (1365) inscrit l’université dans la fameuse translatio studii qui aurait transité par Athènes, Rome et Paris37.
10De même, il est facile de montrer que les statuts universitaires sont rarement issus d’un modèle unique. Ceux de Rostock et de Greifswald doivent autant à l’université de Leipzig qu’à la faculté des arts d’Erfurt38. Ceux de Mayence copient les statuts de Cologne, d’Erfurt et de Trèves39. Ceux de Bâle, enfin, s’inspirent non seulement des statuts d’Erfurt, mais aussi de ceux de Vienne et de Pavie, par où étaient passés deux des fondateurs40. On a aussi souvent eu tendance à minimiser l’influence italienne sur les statuts allemands, alors que celle-ci est manifeste dès la fondation de l’université de Prague, dont les nations sont dirigées, comme à Bologne, par des consiliarii41, et qui voit l’érection, en 1372, d’une université de droit autonome, gouvernée par ses propres étudiants42. On peut d’ailleurs noter que Paris inspira peu les fondations voisines de Cracovie (1364) et de Pécs (1367), davantage influencées par le modèle bolonais43. Les théologiens viennois décident, pour leur part, d’adopter les statuts révisés de la faculté de théologie de Bologne (1426)44. Quant à la réforme de l’université de Greifswald (1497), elle se fait sous l’égide de deux juristes italiens, amenés en Poméranie par le duc Bogislaw X45. Les dispositions statutaires n’étaient donc pas immuables et pouvaient même devenir un enjeu entre factions rivales. Bien que la faculté des arts de Louvain ait été directement inspirée par celle de Cologne, une partie des maîtres louvanistes tentèrent néanmoins de faire adopter un texte plus conforme au modèle parisien dans la première version des statuts (1425). Cette mention fut abrogée dès 1427. L’année suivante, les maîtres pro-parisiens réussirent à nouveau à imposer leur point de vue, mais la stricte observance parisienne disparut, en fin de compte, de la version définitive46.
11En somme, ces références textuelles révèlent plus les stratégies de pouvoir des fondateurs que la diffusion d’un modèle institutionnel s’imposant in abstracto, ce qui amène à relativiser l’importance de ces chaînes d’autorités. Il est peu pertinent, en effet, de se limiter aux généalogies statutaires pour évaluer le rayonnement réel de telle ou telle université : l’influence de Vienne sur les statuts de Fribourg-en-Brisgau et celle d’Erfurt sur ceux de Bâle ne signifieraient pas grand chose, si la prégnance de ces modèles ne survivait pas à la génération des fondateurs. Il vaut donc mieux laisser de côté la question des influences externes pour tenter de comprendre les logiques internes du modèle. Les fondations allemandes sont en fait l’aboutissement du mouvement universitaire européen, indissociable de la naissance d’un sentiment national, qu’illustre d’ailleurs parfaitement l’apparition, au cours du xve siècle, de l’expression de « Saint Empire romain de Nation germanique ».
La construction d’un « modèle universitaire allemand »
12La notion de « modèle universitaire allemand » traduit une réalité clairement perçue par les médiévaux eux-mêmes. Au cours du xve siècle, on trouve effectivement à plusieurs reprises dans les sources la mention d’universitates Alamannie. Ainsi, en 1459, le margrave Karl Ier de Bade concède à sa fondation de Pforzheim les privilèges « dont jouissent les autres universités des régions d’Allemagne »47. La même année, à la faculté de droit de Bâle, on va jusqu’à comparer ce « modèle universitaire allemand » au modèle bolonais, lorsqu’on se demande « s’il convient d’adopter les usages des universités italiennes plutôt que ceux des universités allemandes »48. La difficulté consiste naturellement à cerner les contours exacts des usages en question. Pour définir cette tradition universitaire, le plus simple est encore d’en étudier les caractéristiques à travers les étapes de la fondation. Les universités allemandes n’étant pas nées ex nihilo, c’est dans la préhistoire de chacune d’entre elles qu’on peut trouver l’une des premières spécificités du modèle allemand.
13Plusieurs villes universitaires ont, en réalité, un passé scolaire remontant au xiiie siècle. Prague possédait, par exemple, un important studium particulare, dès la première moitié du xiiie siècle. On y dispensait encore, entre 1271 et 1274, un enseignement de grammaire, de logique et même de physique aristotélicienne, sous l’autorité de l’écolâtre de la cathédrale. Cette école attirait non seulement des étudiants de Bohême, mais aussi d’Autriche, de Styrie et de Bavière49. On connaît, par ailleurs, la charte de Frédéric II pour la ville de Vienne, qui place l’école de l’église Saint-Étienne sous l’autorité d’un officier, qualifié plus tard de scolasticus ou de rector et nommé par l’empereur (1237), puis par le Conseil de ville, sous le duc Albrecht Ier (1296)50. Or, cette école jouit d’une certaine réputation jusqu’au début du xive siècle. L’exemple le plus significatif reste néanmoins celui des écoles d’Erfurt qui, bien que n’étant pas les premières à avoir acquis le rang d’université, peuvent se prévaloir d’une antiquité plus grande qu’aucun autre studium allemand.
14Les premiers signes tangibles de l’activité des écoles erfurtoises apparaissent dès le début du xiie siècle51. La ville aurait même compté près de mille étudiants à la fin du xiiie siècle, si l’on en croit le Carmen satiricum de Nicolaus von Bibra (1281-83). Les écoles des grandes églises collégiales offraient alors un cursus complet ès arts. Elles étaient, en outre, régies par un règlement commun rédigé en 1282 et approuvé en 1293 par l’archevêque de Mayence, si bien qu’Erfurt était considéré comme un studium generale sans le titre52. Ainsi, dans un rotulus envoyé à Urbain V par des maîtres allemands (1362-1363), Heinrich Totting von Oyta, recteur des écoles d’Erfurt, n’hésita pas à se présenter comme rector superior studii generalis et solennioris Alamannie artium Érfordensis53. Si cette supplique fut plus tard attaquée en Curie, au titre qu’Heinrich Totting ne pouvait se prévaloir d’être recteur d’une université qui n’existait pas, l’empereur Charles IV n’en soutint pas moins la position d’Erfurt en tant que studium generale ex consuetudine54. La fondation des universités de Prague (1347) et de Vienne (1365) ne pouvait, de toute façon, qu’exciter le désir d’Erfurt d’accéder à un statut légal reconnu par tous. Il fallut toutefois attendre l’année 1379 pour que la ville obtienne du pape une bulle de fondation en bonne et due forme, après deux siècles et demi d’activité scolaire. Mais ce n’est certainement pas dans l’ancienneté des écoles pré-universitaires que réside l’originalité des universités allemandes vis-à-vis du modèle parisien. Un des traits distinctifs repose plutôt sur leurs rapports avec les ordres mendiants.
15Compte tenu de leur fondation tardive, les universités allemandes doivent beaucoup aux studia mendiants qui les ont précédées55. On le voit surtout avec les Dominicains, qui élaborèrent, dès le xiiie siècle, une véritable politique scolaire à l’échelle de la chrétienté. En 1261, le chapitre général imposait déjà à chaque province d’ouvrir des studia particularia pour la formation ès arts des jeunes religieux et, en 1337, ces mêmes provinces devaient entretenir au moins deux studia sollemnia en théologie56. Mais la formation des lecteurs de ces écoles se faisait encore dans les studia generalia de l’ordre à Paris, Toulouse, Bologne ou Oxford. Or, les provinces allemandes disposèrent très tôt d’un studium generale à Cologne (Germanie), puis d’un autre à Magdebourg (Saxe) et d’un troisième à Erfurt (Saxe). Avant d’être une université, Cologne fut donc le plus ancien et même le plus important centre de formation des Mendiants, non seulement en Allemagne, mais encore dans toute l’Europe centrale57. Albert le Grand et Thomas d’Aquin, ainsi que le franciscain Duns Scot, leur grand rival, y enseignèrent tour à tour. À côté des Dominicains et des Franciscains, les Carmes et les Augustins avaient d’ailleurs eux aussi ouvert leurs studia generalia dans cette ville. Antérieurs aux universités, ces studia mendiants entretenaient avec les facultés de théologie des relations beaucoup moins conflictuelles que leurs homologues parisiens ou oxoniens. Comme l’a montré Gabriel Löhr, ces couvents furent naturellement incorporés aux universités dès leur fondation, les religieux s’y faisant immatriculer lorsqu’ils voulaient recevoir un grade58. À Leipzig, les dominicains prêtèrent même leurs locaux pour la cérémonie d’ouverture solennelle de l’université en 140959.
16La place des Mendiants dans la formation intellectuelle de l’Allemagne pré-universitaire explique que leurs studia generalia soient devenus des références pour les fondateurs d’universités eux-mêmes. Lorsque Charles IV décida de fonder l’université de Prague, il exprima clairement sa volonté d’établir la faculté de théologie sur les écoles des quatre grands ordres mendiants. Or, si les Franciscains et les Augustins avaient déjà ouvert d’importants studia dans la métropole tchèque, les Dominicains et les Carmes n’y disposaient, quant à eux, que de simples couvents. Charles IV obtint donc du chapitre général des Dominicains l’érection, en 1347, d’un studium generale de l’ordre dans le couvent de Prague. Quant aux Carmes, ils finirent par accéder au souhait de l’empereur en 137960. Ainsi, par la volonté de Charles IV, la capitale de la Bohême devint, après Cologne, la deuxième ville d’Europe centrale à abriter les studia generalia des quatre ordres mendiants. Les religieux de Prague jouèrent ensuite un rôle essentiel dans la formation des studia mendiants de l’université de Vienne et d’autres universités allemandes61. Certes, Vienne hébergeait, dès avant 1365, les studia generalia des Augustins et des Carmes, ainsi qu’un important studium particulare dominicain, mais ce dernier ne se transforma en un véritable studium generale qu’au cours du xve siècle62. Dans le cas de Heidelberg, si le couvent dominicain (1474) fut installé bien après la fondation de l’université (1385), il était clairement spécifié qu’il devait lui être incorporé63. La politique scolaire des grands ordres s’imposait donc aussi aux universités qui n’avaient pas été précédées par un studium mendiant64.
17L’autre grande caractéristique des universités allemandes tient aux relations qu’elles entretiennent avec leurs fondateurs. Dans l’Empire, la fondation d’une université suppose en effet l’intervention de trois acteurs : l’empereur, le pape et le prince territorial. Jusqu’en 1502, les interventions impériales demeurent assez marginales. Charles IV (1346-1378) et Sigismond (1411-1437) n’ont en fait délivré aucun privilège universitaire en pays de langue allemande, alors qu’ils l’ont fait, dans le même temps, pour treize universités, dont neuf italiennes65. De ce point de vue, la fondation à Prague de la première université impériale au nord des Alpes est assez significative : l’empereur pouvait alors agir en tant que roi de Bohême. Sous Frédéric III (1440-1493), on en vint même à douter de la compétence juridique de l’empereur en matière universitaire, bien que ce souverain fût le premier à accorder des privilèges aux universités allemandes66. Le seul cas où une charte impériale paraissait nécessaire semble être l’érection d’une faculté de droit civil, ce dernier étant considéré comme le « droit de l’empereur ». C’est du moins ce qu’affirment les chartes en faveur des universités de Fribourg-en-Brisgau (1456), Lüneburg (1471) et Tübingen (1484)67. Mais les privilèges de Frédéric III sont épisodiques et ne suivent pas un formulaire de chancellerie très unifié68.
18On sait en revanche que, durant toute la période, l’intervention du pape reste indispensable pour fonder une université, même si elle est loin d’être suffisante. Il suffit de rappeler que sept des huit fondations infructueuses déjà évoquées avaient bénéficié de bulles pontificales en bonne et due forme69. Au cours du xve siècle, ces dernières ne semblent plus être qu’un préliminaire formel à la fondation effective du studium generale. La taxe de chancellerie est même normalisée : pour 150 florins, un fondateur peut obtenir son privilège pontifical70. Les bulles sont ainsi négociées et achetées à l’occasion de séjours à Rome ou en Italie. C’est le cas des fondations de Fribourg-en-Brisgau, Pforzheim ou Ratisbonne71. De telles procédures mettent bien sûr à contribution les réseaux romains des fondateurs. Autour de la première fondation de l’université de Trèves (1455) gravite en fait un petit groupe d’hommes unis par des liens personnels, parmi lesquels le cardinal Nicolas de Cues, Johannes von Lysura, compatriote mosellan du précédent, et Arnold Heimerick von Kleve, procureur à Rome, abréviateur à la Curie et secrétaire de l’archevêque de Trèves72. On aurait pourtant tort de cantonner le Saint-Siège dans un rôle de spectateur passif de la diffusion du phénomène universitaire.
19Tout au long de la période, la papauté use en effet de son droit de regard sur les fondations universitaires. L’érection des facultés de théologie reste étroitement contrôlée jusqu’au début du xve siècle, les papes n’hésitant pas à prendre le contre-pied des fondateurs73. Si les attentes des princes finissent toujours par être satisfaites, à la faveur du Grand Schisme ou de la crise conciliaire, la Curie reste, en revanche, particulièrement attentive à la viabilité du studium. Au xive siècle, déjà, un rapport sur les possibilités réelles de fondation était systématiquement demandé à un dignitaire ecclésiastique local74. Mais les souverains pontifes deviennent plus exigeants au siècle suivant. Martin V accepte ainsi de fonder l’université de Rostock, à condition que l’arrangement concernant sa dotation soit bien réalisé (1419)75. Le même pape subordonne la fondation de l’université de Louvain à l’exercice par le recteur de la juridiction civile et criminelle sur tous les écoliers (1425)76. De son côté, Calixte III n’autorise la fondation de l’université de Greifswald que si les déclarations des suppliants sur la conformité du site sont avérées (1455)77. Quant à Pie II, il soumet l’approbation du projet de dotation pour l’université de Bâle à l’érection effective du studium (1459)78. Rome va jusqu’à nommer des commissaires apostoliques pour installer les universités de Fribourg-en-Brisgau (1455) et Tübingen (1477)79. La réalisation ultime de la fondation reste cependant l’affaire des princes et des pouvoirs locaux.
20L’ambition et le prestige des princes territoriaux ont sans doute été les motivations principales des fondations allemandes de la fin du Moyen Âge, et ce, dès l’érection de l’université de Prague, comme l’a montré Frank Rexroth80. Ce constat s’applique même aux fondations avortées. La première université de Mayence (1467) aura été, par exemple, l’unique concrétisation des ambitions politiques de l’archevêque Adolf II de Nassau81. Les princes ne sont toutefois pas les seules parties prenantes. Dans la mesure où les chartes de fondation font souvent référence à la notion d’utilité commune et d’intérêt général, il n’est pas étonnant que la diffusion du phénomène universitaire ait très tôt été aussi relayée par les autorités urbaines, à l’instar des villes italiennes. Ainsi, l’université de la grande cité commerçante de Cologne est une fondation municipale82. C’est également le cas d’Erfurt et de Bâle83. À Greifswald, le principal artisan de l’installation du studium est le propre maire de la ville, Heinrich Rubenow84. À Rostock, la faculté de théologie est finalement obtenue grâce aux suppliques de la municipalité et de plusieurs villes de la Hanse (1432)85. À Trèves, c’est le Conseil de ville qui rachète, pour 2000 florins, la bulle de fondation de Nicolas V (1455) et déclare l’université ouverte en 147386. Au-delà de ces fondations municipales, on assiste en fait à un investissement croissant de la bourgeoisie allemande dans le système universitaire de la fin du Moyen Âge87. Les initiatives des municipalités n’étaient cependant pas toujours couronnées de succès, comme le montre l’exemple de Francfort-sur-le-Main, qui tenta en vain d’attirer les maîtres allemands de l’université de Paris pour fonder son propre studium en 138488. À l’inverse, la collaboration des bourgeois était souvent nécessaire à l’accomplissement des projets princiers, comme le montre le cas de Louvain en 1425 : Jean IV de Brabant voulait, à l’origine, établir son université à Bruxelles, capitale du duché, mais les Bruxellois refusèrent ce projet au prétexte que les étudiants allaient violer leurs filles. Le duc se rabattit donc sur la ville de Louvain, qui accepta la proposition avec autrement plus d’enthousiasme89.
21Les princes ont, par ailleurs, souvent tendance à considérer l’université de leur principauté comme un patrimoine familial : les Wittelsbach utilisent communément l’expression « notre studium » pour qualifier les universités de Heidelberg ou d’Ingolstadt90. Dans l’esprit des princes territoriaux, ces fondations devaient contribuer à la construction d’une administration locale. Ainsi, l’érection de l’université de Fribourg-en-Brisgau s’inscrit clairement dans le projet de faire de la Vorderösterreich un État territorial : au même moment, le régent Albrecht VI d’Autriche (1444-1463) organise une chancellerie, transforme la cour de justice locale en tribunal princier, réaménage sa capitale et adopte un train de vie royal91. Dans ce contexte, la création d’une université apparaît bien comme une manifestation du pouvoir princier. Les cas de Mayence et de Ratisbonne sont, à ce titre, tout à fait révélateurs. Au cours du xve siècle, ces deux villes libres d’Empire sont successivement soumises au prince local : Mayence passe sous la domination de son archevêque (1462) et Ratisbonne sous celle du duc de Bavière (1482). Or, quelques années plus tard, ces mêmes princes tentent d’y fonder une université : en 1467 à Mayence et en 1486 à Ratisbonne. Il est difficile de croire ici à une simple coïncidence. Comme le suggère Ernst Schubert, il est plus plausible de voir dans ces tentatives de fondation un moyen pour le prince de stabiliser son nouveau pouvoir urbain92. Les universités allemandes n’ont donc pas, comme leur modèle parisien, été soumises, après coup, à la souveraineté du prince. Elles furent, dès le départ, les instruments privilégiés de la politique princière.
22L’autonomie de la corporation universitaire était, de fait, sérieusement limitée par le mode de rémunération des chaires professorales. Ces dernières étaient effectivement liées à des prébendes dont la nomination revenait au fondateur. Un tel système avait été mis en place, pour la première fois, à l’université de Prague avec la fondation par Charles IV du Collegium Carolinum (1366), destiné à entretenir douze maîtres ès arts, étudiants en théologie, qui finirent par obtenir une prébende dans l’Allerheiligenkapitel de fondation royale93. En 1384, Albrecht II d’Autriche s’inspire du modèle pragois pour son Collegium ducale, qui héberge aussi douze maîtres ès arts, ainsi que quelques théologiens, grâce aux prébendes de l’Allerheiligenkapitel de Saint-Étienne de Vienne94. Ce type de dotation se répand bientôt dans la plupart des universités allemandes. Heidelberg voit ainsi la fondation d’un Collegium artistarum pour douze maîtres régents (1390)95 ; Erfurt celle d’un Collegium Universitatis (1392), qui devient, en 1436, le Collegium majus96. Pour remplacer le Carolinum de Prague, les fondateurs de l’université de Leipzig logent leurs maîtres ès arts dans deux bâtiments auxquels ils donnent les noms de Collegium majus et Collegium minus (1409)97. À l’instar de Leipzig, les universités de Rostock (1419) et Greifswald (1456) adoptent aussi le système du double collège98. Comme à Prague et à Vienne, les bourses de ces établissements sont finalement rattachées à des prébendes de chapitres locaux99. Les collèges allemands se distinguent donc de leurs homologues parisiens en ce qu’ils sont prioritairement destinés aux maîtres régents et non aux étudiants100. Ils constituent en fait la structure de base des universités allemandes avec leurs salles de cours ouvertes aux non-boursiers. Il semble qu’à Prague la plupart des maîtres ès arts aient résidé et enseigné dans des collèges pendant qu’ils poursuivaient leurs études supérieures101. Le plus prestigieux d’entre eux, le Collegium Carolinum, parvint même à mettre en place un système de cooptation pour la provision des bourses vacantes102. Le modèle universitaire allemand paraît donc avoir résolu, dès la fin du xive siècle, la question de la précarité de la fonction enseignante, qui empêchait, à la même époque, la professionnalisation du corps des régents parisiens103. De ce point de vue, c’est plutôt l’université de Paris qui aurait pu s’inspirer du modèle allemand.
23Par leur position intermédiaire, les universités allemandes illustrent parfaitement la diffusion tardive du modèle universitaire médiéval. Si l’historiographie traditionnelle distinguait depuis longtemps deux vagues de fondations plus ou moins influencées par le modèle parisien, les médiévistes insistent désormais sur la continuité entre ces deux phases, qui illustrent, l’une comme l’autre, la territorialisation progressive des universités. Il en va de même des modèles institutionnels, qui se révèlent en fin de compte assez peu cohérents, chaque acteur de la fondation poursuivant sa propre stratégie en s’inspirant de tels ou tels statuts. La diffusion du phénomène universitaire dans l’espace allemand répond donc davantage à des conditions endogènes qu’à des moteurs exogènes (influence parisienne ou italienne). En effet, les universités allemandes ne naissent pas dans un désert : les plus anciennes sont souvent héritières du studium dominicain local, ce qui définit leurs relations avec les ordres mendiants de manière radicalement différente qu’à Paris. En l’absence d’un pouvoir impérial fort, les fondations allemandes sont en outre conçues par les princes comme l’expression de leur puissance territoriale, ce qui fait d’elles des instruments de l’autorité princière et non des contre-pouvoirs. Enfin, cette dépendance à l’égard des fondateurs est aussi la condition d’une sécurité matérielle, qui tranche avec la précarité de l’enseignement parisien jusqu’au début du xvie siècle. L’ensemble de ces caractéristiques contribue à construire un modèle universitaire particulier, destiné à se généraliser à l’époque moderne104.
Notes de bas de page
1 Pour le royaume d’Italie, il s’agit des universités de Vicence (1204), Arezzo (1215), Padoue (1222), Verceil (1228), Sienne (1246), Plaisance (1248), Trévise (1318), Vérone (1339), Pise (1343) et Florence (1349). Pour le royaume d’Arles, il s’agit des universités d’Avignon (1303) et Grenoble (1339).
2 Cividale (1353), Pavie (1361), Lucques (1369), Turin (1404), Crémone (1413/4), Mantoue (1433) et Gênes (1471).
3 Genève (1365), Orange (1365), Aix-en-Provence (1409), Dole (1422) et Besançon (1450).
4 Il s’agit des fondations de Vienne (1365), Erfurt (1379), Heidelberg (1385), Cologne (1388), à nouveau Erfurt (1389), Würzburg (1402), Leipzig (1409), Rostock (1419), Louvain (1425), Trèves (1455), Greifswald (1456), Fribourg-en-Brisgau (1456), Ingolstadt (1459), Pforzheim (1459), Mayence (1467), Lüneburg (1471), à nouveau Ingolstadt (1472), à nouveau Trèves (1473), à nouveau Mayence (1476), Tübingen (1477), Ratisbonne (1487) et Francfort-sur-l’Oder (1500). Il convient d’ajouter à cette liste l’université de Bâle (1459), qui appartient formellement à l’ancien royaume d’Arles, mais qui est naturellement comptée parmi les universités allemandes.
5 Les fondations infructueuses sont celles d’Erfurt (1379), Trêves (1455). Ingolstadt (1459), Pforzheim (1459), Mayence (1467), Lüneburg (1471), Ratisbonne (1487) et Francfort-sur-l’Oder (1500). Les refondations réussies sont celles d’Erfurt (1389), Ingolstadt (1472), Trèves (1473) et Mayence (1476). Au-delà de la période, l’université de Francfort-sur-l’Oder n’est définitivement fondée qu’en 1506.
6 H. Rashdall, The Universities of Europe in the Middle Ages, 2e éd., II, Oxford, 1936, p. 325.
7 G. Kaufmann, Die Geschichteder deutschen Universitäten, II, Stuttgart, 1896, p. 15-16.
8 Cf. Fr. Paulsen, « Die Gründung der deutschen Universitäten im Mittelalter », Historische Zeitschrift, 45 (1881), p. 251-311.
9 P. Kibre, The Nations in the Medieval Universities, Cambridge (Mass.), 1948, p. 167, 173, 177. Les premiers statuts de l’université d’Ingolstadt (1459) prévoyaient aussi une division en quatre nations, sur le modèle viennois, mais ceux de 1472 n’en mentionnent plus aucune (ibid., p. 179).
10 Auf den Universitäten nun, wekhe nachher in grofier Anzahl entstanden, wurden jene beiden Grundformen nachgeahmt, dergestalt daβ Bologna gröβtentheils das Muster war für Italien, Spanien und Frankreich, Paris aber für England und Deutschland, selon les propres termes de Fr. K. von Savigny, Geschichte des römischen Rechts im Mittelalter, 2e éd., III, Heidelberg, 1834, p. 157-158.
11 H. Denifle et É. Châtelain, Chartularium Universitatis Parisiensis, II, Paris, 1891, p. 693-694, note 5.
12 J. Verger, « Patterns », dans A History of the University in Europe, I, Cambridge, 1992, p. 59. Les carrières universitaires, au sein de ces facultés, adoptent d’ailleurs le même modèle (J. Miethke, « Karrierechancen eines Theologiestudiums im späteren Mittelalter », dans Gelehrte im Reich, Berlin, 1996 (Zeitschrift für historische Forschung, 18), p. 185-186).
13 L’office de doyen apparaît dès 1367 à la faculté des arts (P Moraw, « Die Universität Prag im Mittelalter. Grundzüge ihrer Geschichte im europäischen Zusammenhang », dans Die Universität zu Prag, Munich, 1986, p. 53-54).
14 Comme la prétendue convocatio plena universitatis de 1391 (Moraw, « Die Universität Prag… », p. 51). La soustraction du droit de vote aux simples étudiants semble toutefois remonter à 1385 (Fr. Matthaesius, Der Auszug der deutschen Studenten aus Prag (1409), Prague, 1914, p. 12).
15 G. Ritter, Die Heidelberger Universität im Mittelalter (1386-1508), Heidelberg, 1936, p. 128-129.
16 En 1439, le conseil de la faculté des arts d’Erfurt est limité à vingt maîtres, dont huit du Collegium majus et six du Collegium Amplonianum. En 1446, la faculté des arts de Leipzig limite ce nombre à quatre maîtres par nation (Fr. Paulsen, « Organisation und Lebensordnungen der deutschen Universitäten im Mittelalter », Historische. Zeitschrift, 45 (1881), p. 396).
17 A. Seifert, Statuten- und Verfassungsgeschichte der Universität Ingolstadt (1472-1586), Berlin, 1971, p. 189.
18 R. Kink, Geschichte der kaiserlichen Universität zu Wien, 11, Vienne, 1854, p. 180.
19 Paulsen, « Die Gründung… », p. 271.
20 R. Schmidt, « Die Anfänge der Universität Greifswald », dans Fundatio et Confirmtio Universitatis, Goldbach, 1998, p. 64* ; W. Fläschendräger, « Viadrina und Studium Lipsiense : zur Geschichte der Beziehungen zwischen zwei Universitâten », dans Die Oder-Universitäl Frankfurt. Beiträge zu ihrer Geschichte, Weimar, 1983, p. 171-183.
21 P. Uiblein, « Zu den Beziehungen der Wiener Universität zu anderen Universitäten im Mittelalter », dans Les universités à la fin du Moyen Âge, Louvain, 1978, p. 188-189. L’influence de Vienne sur les statuts d’Ingolstadt a toutefois été relativisée par rapport à celle de Leipzig et de Cologne (Seifert, Statuten- und Verfassungsgeschichte…, p. 54-74).
22 H. Duchhardt, « Die ältesten Generalstatuten der Universität Trier von 1475 », Jahrbuch für westdeutsche Landesgeschichte, 4 (1978), p. 129-189.
23 E. Bonjour, Die Universität Basel von den Anfangen bis zur Gegenwart 1460-1960, Bâle, 1960, p. 49.
24 W. Teufel, Universitas Studii Tuwingensis. Die Tübinger Universitätsverfassung in vorreformatorischer Zeit (1477-1534), Tübingen, 1977, p. 17-18.
25 D. Stievermann, « Friedrich der Weise und seine Universität Wittenberg », dans Attempto – oder wie stiftet man eine Universitat, Stuttgart, 1999, p. 175-207.
26 Paulsen, « Die Gründung… », p. 279-280.
27 M. Matheus, « Heiliges Jahr, Nikolaus V. und das Trierer Universitätsprojekt : eine Universitäts-gründung in Etappen (1450-1473) », dans Attempto – oder wie stiftet man eine Universität…, p. 46.
28 Cf. F. Seibt, « Von Prag bis Rostock. Zur Gründung der Universitäten in Mitteleuropa », dans Festschrift fur Walter Schlesinger, I, Cologne-Vienne, 1973, p. 406-426.
29 Cf. Fr. Smahel, « The Kuttenberg Decree and the Withdrawal of the German Students from Prague in 1409 : a Discussion », History of Universities, 4 (1984), p. 153-166. Il y aurait eu entre 700 et 800 partants vers les nouvelles universités allemandes.
30 Cf. E. Schubert, « Motive und Probleme deutscher Universitätsgründungen des 15. Jahrhunderts », dans Beiträge zu Problemen deutscher Universitätsgründungen der frühen Neuzeit, Nendeln, 1978, p. 13-74.
31 La ville de Greifswald avait déjà bénéficié d’une sécession de l’université de Rostock entre 1437 et 1443, sur injonction du concile de Bâle (R. Schmidt, « Krafte, Personen und Motive bei der Gründung der Universitäten Rostock (1419) und Greifswald (1456) », dans Fundatio et Confirmatio Universitatis…, p. 236*).
32 Comme l’a montré Bonjour, Die Universität Basel…, p. 22-23.
33 K. Zeumer et R. Salomon, MGH. Legum Sectio IV. Constitutiones et acta publica imperatorum et regum, VIII, Hanovre -Leipzig, 1910-1926, n° 568, p. 580-581.
34 Matheus, « Heiliges Jahr, Nikolaus V und das Trierer Universitätsprojekt… », p. 41. La bulle pontificale du 2 février 1455 (ou 1454 dans le style florentin) a été éditée par le même auteur (ibid., p. 48-53, d’après Cité du Vatican, Arch. Segr. Vat., Reg. Vat. 402, fol. 377-378v).
35 Bonjour, Die Universitdt Basel…, p. 28.
36 Teufel, Universitas Studii Tuwingensis…, p. 19-20.
37 Paulsen, « Die Gründung… », p. 261. On peut noter que cette référence à la translatio studii se retrouve explicitement dans la charte de fondation de l’université d’Ingolstadt (1472), qui recopie celle de Vienne (Seifert, Statuten- und Verfassungsgeschichte…, p. 469).
38 C’est le recteur d’Erfurt, Heinrich von Geismar, qui est choisi pour installer l’université de Rostock en 1419, et ses collègues Petrus Stenbeke et Heinrich Toke sont respectivement le premier recteur et le premier doyen de la faculté de philosophie (E. Kleineidam, Universitas Studii Erffordensis. Überblick über die Geschichte der Universität Erfurt im Mittelalter 1392-1521, I, Leipzig, 1964, p. 86-87). Quant à Heinrich Rubenow, il fait ses études de droit à Erfurt en 1447, avant de présider à la fondation de l’université de Greifswald en 1456 (ibid., I, p. 163-164).
39 Cf. H. Duchhardt, Die ältesten Statuten der Universität Mainz, Wiesbaden, 1977.
40 Il s’agit de Peter von Andlau et de Caspar ZuRhein (Schubert, « Motive und Probleme… », p. 49, note 28).
41 Kibre, The Nations…, p. 169. On trouve encore des consiliarii à la tête des nations de l’université de Leipzig (Fr. Zarncke, Die Statutenbücher der Universität Leipzig, Leipzig, 1861, p. 158 et suiv..).
42 Cf. P. Moraw, « Die Juristenuniversität in Prag (1372-1419)… », dans Schulen und Studium im sozialen Wandel des hohenund späten Mittelalters, Sigmaringen, 1986, p. 439-486.
43 P Spunar, « La faculté des arts dans les universités de l’Europe centrale », dans L’enseignement des disciplines à la faculté des arts, Turnhout, 1997, p. 468.
44 Uiblein, « Zu den Beziehungen der Wiener Universität… », p. 178-179.
45 Il s’agit de Petrus et Vincentius de Ravennatis (Paulsen, « Die Gründung… », p. 282).
46 A. Van Belle, « La faculté des arts de Louvain : quelques aspects de son organisation au xve siècle », dans Les universités à la fin du Moyen Âge…, p. 42-43.
47 Quibus alie universitates partium Alamannie […] gaudent, selon les propres termes du fondateur (Schubert, « Motive und Probleme… », p. 17).
48 Superest nunc videre de stilo observando circa omnia premissa, an ymitari expediat pocius ritum et stilum universitatum Ytalie an Alamanie, comme l’écrit le notaire municipal Konrad Künlin (G. Kisch, Die Anfänge der Juristischen Fakultät der Universität Basel 1459-1529, Basel, 1962, p. 130).
49 H. Denifle, Die Entstehung der Universitäten des Mittelalters bis 1400, Berlin, 1885, p. 582-584.
50 P. Uiblein, « Beiträge zur Frühgeschichte der Universität Wien », Mitteilungen des Instituts für österreichische Geschichtsforschung, 71 (1963), p. 293.
51 S. Lorenz, Studium Generale Erfordense. Zum Érfurter Schulleben im 13. und 14. Jahrhundert, Stuttgart, 1989, p. 8-9.
52 Ihid., p. 19-22.
53 Denifle, Die Entstehung…, p. 406.
54 Comme il l’explique au pape en 1366 : Quia in dicta loco Érfordensi secundum usitatam loquendi consuetudinem illius patrie et aliarum circumiacentium dicebatur, prout adhuc dicitur, esse studium generale propter magnam studencium multitudinem, qui ad prefatum locum plus quam ad aliquem alium locum tocius Alamannie confluere consueverunt, et eciam ex eo, quia ibidem sunt et fuerunt quatuor scole principales, in quibus philosophia tam naturalis quam moralis cum aliis libris arcium copiose legebatur, quarum scolarum superiorum prefatus Henricus rector existebat, licet ibidem non fuerit, nec adhuc sit universitas privilegiata (Denifle, Die Entstehung…, p. 407).
55 P. Moraw, « Zur Sozialgeschichte der deutschen Universität im späten Mittelalter », Gieβener Universitätsblätter, 8 (1975), p. 48.
56 Le scuole degli ordini mendicanti (secoli xiii-xiv), Todi, 1978, p. 130-132.
57 Cf. G.M. Löhr, Die Kölner Dominikanerschule vom 14. bis zum 16. Jahrhundert, Cologne, 1948.
58 Cf. G.M. Löhr, « Die Dominikaner an den Universitäten Erfurt und Mainz », Archivum Fratrum Praedicatorum, 23 (1953), p. 236-274.
59 G.M. Löhr, Die Dominikaner an der Leipziger Universität, Leipzig, 1934, p. 9.
60 Moraw, « Die Universität Prag… », p. 36.
61 Ainsi, le professeur de Cologne, Jakob von Soest, fit son cursus biblique à Prague à partir de 1394, avant d’y devenir régent en théologie (1396-1400). Il reste ensuite à Prague jusqu’en 1405 et fait partie des fondateurs de l’université de Leipzig (Löhr, Die Dominikaner an der Leipziger Universität…, p. 10).
62 I.W. Frank, Hausstudium und Universitätsstudium der Wiener Dominikaner bis 1500, Vienne, 1968, p. 81-89. En ce qui concerne le couvent des Augustins de Vienne, on parle déjà d’un studium generale totius ordinis au chapitre général de 1306 (F.L. Miksch, « Der Augustinerorden und die Wiener Universität », Augustiniana, 16 (1966), p. 427).
63 Cf. G.M. Löhr, « Die Dominikaner an der Universität Heidelberg », Archivum Fratrum Praedicatorum, 21 (1951), p. 272-293.
64 On assiste au même phénomène dans les nouvelles universités d’Allemagne orientale (G.M. Löhr, « Die Dominikaner an den ostdeutschen Universitäten Wittenberg, Frankfurt-Oder, Rostock und Greifswald », Archivum Fratnim Praedicatorum, 22 (1952), p. 294-316).
65 Ces chartes sont accordées aux universités de Prague (1348), Arezzo, Pérouse (1355), Sienne (1357), Pavie (1361), Florence (1364), Genève, Orange (1365), Lucques (1369), Turin (1412), Crémone (1413/1414), Mantoue (1433), Kulm (1434) et à nouveau Prague (1437), selon la liste de M. Meyhöfer, « Die kaiserlichen Stiftungsprivilegien für Universitäten », Archivfur Urkundenforschung, 4 (1912), p. 294-300.
66 Il s’agit de chartes en faveur des universités de Cologne (1442), Fribourg-en-Brisgau (1456), Lüneburg (1471) et Tübingen (1484), toujours selon la liste de Meyhöfer, « Die kaiserlichen Stiftungsprivilegien… », p. 300-301.
67 Kaufmann, Die Geschichte…, II, p. 12-13.
68 Meyhöfer, « Die kaiserlichen Stiftungsprivilegien… », p. 315.
69 Cf. supra, note 5. La fondation de l’université de Lüneburg ne reposait que sur la bulle impériale de Frédéric III.
70 Schubert, « Motive und Probleme… », p. 21.
71 D. Speck, « Fürst, Rate und die Anfänge der Freiburger Universität », dans Attempto – oder wie stiftet man eine Universität…, p. 69 ; D. Brosius, « Papst Pius II. und Markgraf Karl I. von Baden », Freiburger Diözesan-Archiv, 92 (1972), p. 161-176 ; A. Weiβthanner, « Die Gesandtschaft Herzog Albrechts IV. von Bayern an die Römische Kurie 1487 », Archivalische Zeitschrift, 47 (1951), p. 189-200.
72 Matheus, « Heiliges Jahr, Nikolaus V. und das Trierer Universitätsprojekt… », p. 41-42.
73 Il en va ainsi à Vienne (1365), Rostock (1419) et Louvain (1425), qui se voient refuser l’érection d’une faculté de théologie, jusqu’en 1383, pour la première, et jusqu’en 1432, pour les suivantes.
74 A. Vetulani, « Les origines et le sort des universités de l’Europe centrale et orientale fondées au cours du xive siècle », dans Les universités à la fin du Moyen Âge…, p. 155.
75 E. Schnitzler, Die Gründung der Universität Rostock 1419, Cologne, 1974, p. 6.
76 Le recteur devait recevoir cette juridiction du duc de Brabant, de la ville de Louvain et de la collégiale Saint-Pierre avant la fin de l’année 1426, faute de quoi la bulle serait ipso facto annulée. La ville donne au recteur toute sa juridiction sur les membres de l’université le 6 septembre 1426. Le chapitre de Saint-Pierre fait de même le 5 octobre suivant. Mais le duc attend le 7 novembre 1426 pour transférer sa juridiction au recteur, à condition que celui-ci lui rétrocède, par la suite, le droit de juger les crimes graves (E.J.M. van Eijl, « The Foundation of the University of Louvain », dans Les universités à la fin du Moyen Âge…, p. 36-39).
77 J.G.L. Kosegarten, Geschichte der Universität Greifswald, II, Greifswald, 1856, n° 1, p. 3-4. Le projet de Greifswald ayant été attaqué par le duc de Mecklembourg et l’université de Rostock, la bulle de fondation effective ne fut délivrée que le 29 mai 1456, après une enquête préliminaire (ibid., I, p. 60).
78 Fiat postquam fuerit erectum studium, et committatur ordinariis, selon l’expression du pape (Schubert, « Motive und Probleme… », p. 20).
79 À Fribourg-en-Brisgau, l’évêque de Constance est chargé d’exécuter la partie spirituelle de la fondation en créant la personne morale du studium (M. Borgolte, « Die Rolle des Stifters bei der Gründung mittelalterlicher Universitäten… », Basler Zeitschrift für Geschùhte und Altertumskunde, 84 (1984), p. 96-97), tandis qu’à Tübingen les statuts de l’université sont rédigés par l’abbé de Blaubeuren, en tant que légat pontifical (Teufel, Universitas Studii Tuwingensis…, p. 74).
80 Cf. Fr. Rexroth, Deutsche Universitätsstiftungen von Prag bis Köln. Die Intentionen des Stifters und die Wege und Chancen ihrer Verwirklichung im spätmittelalterlichen deutschen Territorialstaat, Cologne, 1992.
81 H. Diener, Die Gründung der Universität Mainz 1467-1477, Wiesbaden, 1974, p. 21-22.
82 A.-D. von den Brincken, « Die Stadt Köln und ihre Hohen Schulen », dans Stadt und Universität im Mittelalter und in der früheren Neuzeit, Sigmaringen, 1977, p. 27-52.
83 Kleineidam, Universitas Studii Erffordensis…, I, p. 4-5 ; Bonjour, Die Universität Basel..., p. 23-26.
84 Cf. R. Schmidt, « Die Ausstattung der Universitat Greifswald durch Herzog Wartislaw IX. und Bürgermeister Heinrich Rubenow », dans Fundatio et Confirmatio Universitatis…, p. 189*-213*.
85 O. Krabbe, Die Universität Rostock im fünfzehnten und sechzehnten Jahrhundert, Rostock, 1854, p. 54- 56, 61-62.
86 Matheus, « Heiliges Jahr, Nikolaus V. und das Trierer Universitätsprojekt… », p. 45. Les négociations entre la ville et l’archevêque avaient commencé dès 1463 (ibid., p. 43).
87 Cf. Kl. Wriedt, « Bürgertum und Studium in Norddeutschland während des Spätmittelalters », dans Schulen und Studium im sozialen Wandel…, p. 487-525.
88 Ce projet figure dans le livre de compte de l’année 1383-1384, détruit en 1944 (K. Bund, 1436- 1986. 550 Jahre Stadtarchiv Frankfurt am Main, Francfort-sur-le-Main, 1986, p. 68). L’auteur tient à remercier M. Pierre Monnet de lui avoir indiqué l’existence de ce texte.
89 Van Eijl, « The Foundation of the University of Louvain », p. 29-30. La ville de Louvain supporte, en outre, toutes les dépenses liées à la procédure de fondation : elle prend en charge les frais de mission à Rome et verse même les droits de chancellerie (ibid., p. 33).
90 Schubert, « Motive und Probleme… », p. 23.
91 Speck, « Fürst, Räte und die Anfänge der Freiburger Universität », p. 68.
92 Schubert, « Motive und Probleme… », p. 23-24.
93 W.E. Wagner, Universitätsstift und Kollegium in Prag, Wien und Heidelberg, Berlin, 1999, p. 44-46.
94 Ibid., p. 106-110.
95 Ibid., p. 207-208.
96 Kleineidam, Universitas Studii Erffordensis…, I, p. 338.
97 Paulsen, « Die Gründung… », p. 270.
98 Ibid., p. 271, 273. On crée, en outre, un collegium juristarum dans chacune de ces deux universités.
99 À Erfurt, les chaires professorales sont annexées aux prébendes de la cathédrale et de la Severi-Kirche (1395), même si l’université ne parvient à incorporer ces prébendes qu’en 1399, pour les premières, et en 1438, pour les secondes (Kleineidam, Universitas Studii Erffordensis…, I, p. 30-32).
100 Les établissements les plus proches du modèle parisien de la fondation charitable portent en réalité le nom de bursae. Il y en a notamment à Erfurt (Kleineidam, Universitas Studii Érffordensis…, I, p. 342-343) et à Cologne (E. Meuthen, « Bursen und Artesfakultät der alten Kölner Universität », dans Philosophy and Learning, Leyde, 1995, p. 225-245). On connaît cependant quelques collegia allemands organisés sur le modèle parisien, comme le Collegium Georgianum (1494) d’Ingolstadt (Kaufmann, Die Geschichte…, II, p. 228-229).
101 Moraw, « Die Universität Prag… », p. 80.
102 Wagner, Universitatsstift und Kollegium…, p. 64-66.
103 Cf. Th. Kouamé et L. Tournier, « L’honneur des docteurs. Statut social et identité professionnelle chez les universitaires parisiens à la fin du Moyen Âge », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 71 (1998), p. 13-36.
104 Pour une étude du modèle universitaire allemand à l’époque moderne, cf. N. Hammerstein, « Zur Geschichte und Bedeutung der Universitäten im Heiligen Römischen Reich deutscher Nation », Historische Zeitschrift, 241 (1985), p. 287-328.
Notes de fin
1 L’auteur tient à remercier la Mission historique française en Allemagne et le Max-Planck-Institut für Geschichte de Göttingen, sans lesquels il n’aurait pu mener à bien ses recherches sur les universités allemandes.
Auteur
Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris, Paris I-CNRS
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