Le Quartier latin à la belle époque : un lieu privilégié de l’engagement
p. 139-154
Texte intégral
1L’étude des étudiants du Quartier latin dans les dix années qui précèdent la Première Guerre mondiale n’est pas un sujet neuf, bien loin de là. Les travaux de Christophe Charle, Alain Monchablon, Philippe Bénéton, Pascal Ory, Jean-François Sirinelli, Christophe Prochasson et bien d’autres, ont permis d’éclairer avec précision ce champ historiographique1. Nous souhaitons néanmoins y revenir dans la perspective de ce colloque, qui est celle du lien entre l’espace universitaire et ses fonctions. Notre approche sera politique, car le moment de la Belle Époque, moment de grande mutation pour la Sorbonne et pour le monde étudiant parisien, est profondément imprégné par les enjeux politiques, de l’affaire Dreyfus jusqu’à la Grande Guerre.
2Cette période des années 1905-1914 est évidemment dominée par la question nationaliste, qui aurait occasionné un « glissement réactionnaire » de la Jeunesse des Écoles à l’aube du premier conflit mondial. C’est en tout cas la perception immédiate qui se dessine au vu de l’affaire Thalamas ou de l’enquête d’Agathon. Mais Jean-Jacques Becker a montré avant nous que ce tableau haut en couleurs dissimulait une réalité beaucoup plus en demi-teinte, où dominent les enjeux concrets du quotidien, les préoccupations corporatistes, et la fidélité au régime républicain2.
3C’est cet espace en clair-obscur que notre communication se propose d’examiner, à travers l’étude de la mobilisation étudiante. Comment s’effectue la rencontre des étudiants avec la vie politique ? Quels en sont les médiateurs ? Ce sera le premier temps de notre réflexion, avant de nous intéresser aux thèmes de la mobilisation puis à ses formes et à ses structures. Enfin, on s’interrogera sur les répercussions de cette mobilisation estudiantine au sein même de l’université.
4Grâce aux archives de la Sorbonne, croisées avec les archives de la préfecture de Police et du ministère de l’Intérieur, nous tenterons de faire apparaître le Quartier latin, lieu d’études et de sociabilité, comme un espace à la fois géographique, symbolique et culturel de mobilisation et d’engagement politique pour la Jeunesse des Écoles. Cette approche, sans prétendre à l’originalité, peut néanmoins nous permettre d’affiner et peut-être de nuancer les analyses parfois un peu rapides qui ont été plaquées sur le monde étudiant de la Belle Époque.
Rencontre avec la politique
5Faut-il se fier à cet article publié par Maurice Leblond dans L’Aurore du 3 janvier 1903, et qui évoque « l’indifférence en matière politique » des étudiants du Quartier latin ? S’il a le mérite de relativiser la surpolitisation réclamée par la droite nationaliste de l’époque, il sous-estime néanmoins ces moments de « rencontre » avec la politique, que bien des étudiants de l’époque ont connus.
6Parmi ces moments de rencontre, la crise boulangiste est peut-être le moment initial, suscitant des comités d’étudiants boulangistes et anti-boulangistes, et la création d’un journal démocratique et social, Le Réveil du Quartier, lancé le 20 mai 1888, puis disparu deux ans plus tard. Quelques années plus tard, le scandale de Panama suscite à nouveau des remous dans le monde étudiant, la Ligue démocratique des Écoles étant fondée à cette occasion en 1893 afin de défendre les valeurs républicaines contre les menées de la droite nationaliste. Mais c’est surtout l’affaire Dreyfus qui est le grand catalyseur de la mobilisation estudiantine, les facultés de droit et de médecine s’engageant plutôt dans le camp antidreyfusard, tandis que la Sorbonne et l’École normale supérieure, sous la houlette de son bibliothécaire Lucien Herr, deviennent des bastions du dreyfusisme. Le Réveil du Quartier renaît alors, le 2 mai 1898, sous le titre de Réveil du Quartier latin, « organe des étudiants républicains démocratiques ». Encore faut-il préciser que le Manifeste publié le 31 décembre 1898 par cet organe militant n’est signé que par... 28 étudiants.
7L’affaire Dreyfus nous permet néanmoins de mettre en exergue le rôle des « passeurs », des « éveilleurs »3 du monde étudiant à la politique, c’est-à-dire les enseignants, notamment ceux de la Sorbonne. C’est ainsi que les « sorbonagres » Charles Andler, Victor Basch, Émile Durckheim, figurent parmi les signatures du manifeste des intellectuels soutenant Émile Zola, le 14 janvier 18984. Il existe notamment un courant socialiste particulièrement bien représenté, notamment avec le germaniste Charles Andler, le sociologue Émile Durckheim, Gabriel Séailles, Victor Basch et Marcel Mauss, qui enseignent à l’École socialiste entre 1909 et 19145. Même si cette influence socialiste demeure minoritaire sur le plan numérique, elle est composée de militants dynamiques, dont l’influence auprès des étudiants a pu s’avérer remarquable, à l’instar de Lucien Herr à la rue d’Ulm.
8A l’opposé, rappelons que des universitaires comme Henri Vaugeois, Gabriel Syveton, ou Marcel Dubois, professeur de géographie à la Sorbonne, lancent la Ligue de la patrie française, tandis que Louis Dimier, professeur d’histoire de l’art, participent au Comité d’Action française, lancé par Vaugeois et d’autres en avril 1898. Le corps des enseignants de la Belle Époque est donc partiellement politisé et divisé entre deux groupes issus de l’affaire Dreyfus : un groupe universaliste épris de mystique républicaine, alliant républicains modérés et socialistes, et un groupe réactionnaire et nationaliste.
9La question essentielle qui se pose alors, après avoir constaté l’activité politique de certains professeurs, est de savoir s’ils ont une influence sur leurs élèves, s’ils jouent véritablement un rôle d’éveilleurs sur le plan politique. Par exemple, lors des réunions de la Ligue des droits de l’homme au Quartier latin, les rapports de police mentionnent la prise de parole de certains des professeurs précédemment cités. Ainsi, pendant l’affaire Andler en mai 1908, la Ligue convoque expressément la Jeunesse des Écoles à une réunion où des professeurs comme Charles Seignobos et Victor Basch dénoncent « les faussaires des doctrines nationalistes » et le « tapage intempestif des nationalards ». Victor Basch finit son discours par un appel aux étudiants républicains, afin qu’ils viennent « défendre la République contre ses pires ennemis »6.
10Dans l’autre camp, certains professeurs membres de l’Action française prennent la parole dans des réunions au Quartier latin, fustigeant le régime républicain et exprimant nettement leurs idées nationalistes et royalistes. Par exemple, lors d’une réunion organisée par l’Action française à l’occasion de la rentrée des écoles et des facultés, le 14 novembre 1911, Louis Dimier prononce un discours sur le nationalisme et l’antisémitisme, expliquant la différence entre le patriotisme, défini comme un sentiment, et le nationalisme, considéré comme « l’armature défensive d’une race qui se ressaisit et se reconquiert »7.
11Dans les exemples précédents, il est cependant intéressant de souligner la séparation entre l’espace professionnel et l’espace politique. Les deux véritables exemples d’activité politique effectuée par des universitaires en tant qu’universitaires, c’est-à-dire au sein même de l’université, restent finalement Lucien Herr, dont nous avons évoqué la propagande socialiste auprès des élèves de l’ENS, au sein même de sa bibliothèque, lieu officieux de la direction de l’École socialiste ou, du moins, lieu de rencontre de ses animateurs, et Charles Andler, qui ne se contente pas de tenir la permanence de l’École socialiste, salle des Sociétés savantes, tous les lundis de 17 heures à 19 heures, ou bien chez lui à Sceaux, mais aussi le dimanche matin à la Sorbonne (où il enseigne le jeudi)8.
12Si les universitaires sont parfois des éveilleurs, leur rôle est sans doute beaucoup moins important que les lieux et les structures d’éveil qui s’offrent aux étudiants parisiens de la Belle Époque. À commencer bien sûr par le Quartier latin lui-même, le lieu idéal pour les rencontres, discussions, débats, microcosme géographique où se croisent et se recroisent plus de 13000 étudiants. Même hors de son établissement scolaire, l’étudiant peut ainsi rencontrer la politique, dans la rue, sous la forme de tracts distribués à la sortie des lycées ou des facultés, d’affiches placardées sur les murs, ou dans ses lieux de loisirs tels que les cafés. Le quartier est en effet célèbre pour tous ses cafés où les étudiants se retrouvent après les cours et où ils discutent politique, prolongeant une tradition née dans les années 1830.
13C’est par exemple dans une salle du café Voltaire que se réunit à ses débuts l’Action française, pour ses « leçons » et ses « causeries », avant qu’elle ne s’installe au 33, rue Saint-André-des-Arts9. D’autres groupes se contentent d’y organiser des réunions, comme la Ligue des jeunes patriotes au café Soufflot, à l’angle du boulevard Saint-Michel et de la rue des Écoles10, la Jeunesse plébiscitaire de la Seine au café Marengo11, ou encore le Parti ouvrier français au café des Béarnais, boulevard Saint-Germain12.
14L’étudiant peut donc difficilement échapper aux discussions politiques puisque presque tous « ses » cafés sont les lieux de discussions engagées. Il est également sollicité par les nombreux meetings et conférences qui ont lieu dans les grandes salles du quartier. Ces salles de réunion abondent en effet et, à la différence des cafés, peuvent accueillir plusieurs centaines d’auditeurs. Cependant, une démarche volontariste est cette fois nécessaire de la part de l’étudiant, qui doit faire l’effort de se procurer une carte d’entrée et de mobiliser sa soirée pour assister au meeting. La salle la plus célèbre et abritant le plus grand nombre de conférences est l’hôtel des Sociétés savantes, boulevard Saint-Michel. Tous les grands groupements politiques présents au Quartier latin, ou presque, y organisent leurs réunions : les Étudiants collectivistes, la Ligue des droits de l’homme, l’Action française, etc. Mais il existe beaucoup d’autres salles, telles que la salle de la Société de géographie, boulevard Saint-Germain, la salle Bullier, le Manège du Panthéon, la salle Prolétarienne, rue Mouffetard, les salles de l’École des hautes études, rue de la Sorbonne, ou même dans les rues et arrondissements avoisinants, telles que l’Athénée Saint-Germain, rue du Vieux-Colombier, ou la salle des Mille Colonnes dans le 14e arrondissement, où le Sillon organise de nombreuses conférences. Tous ces lieux font du Quartier latin l’endroit idéal pour la circulation des idées, en particulier politiques. Les grandes figures de la vie politique participent à ces réunions, qu’il s’agisse de Jean Jaurès, Charles Maurras, Francis de Pressensé, Marcel Sembat, Léon Daudet et de nombreux autres orateurs que les étudiants peuvent venir écouter fréquemment.
15Les échanges d’idées sont également accentués par la circulation de nombreux journaux et revues dans les rues qui entourent les facultés, notamment des feuilles politisées, distribuées par les groupes politiques eux-mêmes (souvent représentés par des étudiants y adhérant). Circulent ainsi des journaux d’une grande diversité comme L’Action française, distribuée par les Camelots du Roy, L’Autorité par les Étudiants plébiscitaires, L’Éveil démocratique par les Sillonnistes, ou de nombreuses revues socialistes.
Organisations du politique
16Nombreux sont les groupements étudiants qui tentent de structurer l’espace politique du Quartier latin. Les plus importants sont les groupements corporatifs sans visée politique précise : l’Association générale des étudiants de Paris (AGEP), dite « A », créée en 1884, et dont le siège social est rue des Écoles, regroupe plus de 9500 membres sur environ 13000 étudiants vers 190013 ; sa rivale, issue d’une scission des étudiants en droit en 1907, est l’Union nationale des associations générales des étudiants de France (UNAGEF), dite « U », qui compte environ 2200 membres en 191414.
17Bien que définie comme apolitique, l’AGEP se situe en fait dans le droit fil de la république modérée, ce qui provoque l’hostilité de la droite nationaliste, La Libre Parole du 4 novembre 1899 la décrivant comme une « République au petit pied, où nos futurs députés s’entraînent aux intrigues de couloirs ».
18A côté de l’AGEP, s’agitent de nombreux groupements politiques, mais qui ne semblent pas rassembler beaucoup d’adhérents. L’Association des étudiants socialistes révolutionnaires internationalistes de Paris, fondée en 1891, se réclame de la mouvance anarchiste, brandissant drapeau noir et proclamant « la révolution sociale internationale ». Mais, selon les rapports de police, ses activités s’arrêtent en 1903, avec le déclin de la vague anarchiste. Le Groupe des étudiants collectivistes, fondé par Alexandre Zevaes en 1893, est proche du Parti ouvrier français de Jules Guesde, et organise des conférences où s’expriment les ténors socialistes, Jean Jaurès, Édouard Vaillant ou Paul Lafargue. Le Cercle des étudiants collectivistes, créé en 1898, vise à « propager le goût des études dans la classe ouvrière ».
19Plus modérée est la Ligue démocratique des écoles, formée en 1893 comme un « cercle d’études politiques et sociales », à l’écart des luttes électorales, mais de sensibilité plutôt socialiste et radicale, l’églantine rouge à la boutonnière en signe de ralliement. En 1900, la Ligue milite en faveur du candidat républicain dans le 5e arrondissement, celui de la Sorbonne15.
20A droite, la Ligue de la patrie française, créée en 1898 au moment de l’affaire Dreyfus, séduit les étudiants, qui constituent 17 % de ses effectifs en 1901. L’Association de la jeunesse nationaliste, issue de la faculté de droit, est portée sur les fonds baptismaux par Maurice Barrés, le 22 février 1900..., en présence de 30 étudiants. Devenue en 1901 l’Association de la jeunesse républicaine nationaliste, elle sera définitivement marginalisée après la dislocation de la Ligue de la patrie française, dont elle est proche, en 1904. De même pour la Jeunesse républicaine plébiscitaire, lancée en 1900 par des émules de Paul Déroulède, et qui ne survivra pas à l’affaire Dreyfus, ou pour l’Union des étudiants plébiscitaires, créée en 1899 par le futur ténor du barreau Moro-Giafferi, et qui disparaît dès 1901, avant de renaître en 1909 grâce au soutien du journal L’Autorité, sur une ligne bonapartiste. De même encore pour les groupes des Étudiants antisémites formés en 1894 sous le patronage d’Édouard Drumont, mais disloqués dès 1901.
21C’est surtout l’Action française qui séduit les étudiants de droite. Dans la salle du café Voltaire où est créé le Comité d’Action française, Henri Vaugeois donne le 13 mars 1900 sa première leçon sur « les rapports entre politique et morale en France depuis la Révolution ». Mais c’est seulement en 1905 qu’est organisé par Lucien Moreau le Groupe d’étudiants d’Action française, repris ensuite par Maurice Pujo et Marius Plateau. Au sein des Camelots du Roy, les étudiants restent très minoritaires, et leur groupe reste très contrôlé par la Ligue.
22En somme, il n’existe à la Belle Époque aucun mouvement politique d’envergure issu du monde étudiant. Ce qui n’empêche pas les étudiants de se mobiliser à maintes reprises dans le champ politique.
Mobilisation et action
23Paradoxalement, et contrairement à ce que pourrait laisser penser l’environnement dans lequel les étudiants évoluent, ce ne sont pas prioritairement sur des questions d’ordre politique que ces derniers se mobilisent. Ceci s’explique assez aisément par le fait que seule une minorité d’étudiants est politisée : même si tous sont plus ou moins en contact avec la vie politique comme nous venons de le constater, seuls quelques-uns militent activement et se rassemblent autour de vrais débats politiques. En revanche, tous les étudiants sans exception se trouvent confrontés inévitablement aux problèmes scolaires, qu’il s’agisse d’un professeur antipathique ou de mauvaises conditions d’enseignement. C’est la raison pour laquelle la première cause de mobilisation étudiante relève de questions corporatives. À titre d’exemple, évoquons les troubles suscités à partir de 1907 à l’encontre du professeur Nicolas, jugé incompétent, et dont le cours d’anatomie est finalement supprimé, en janvier 191016.
24Ce qui nous intéresse dans cette étude, c’est la récupération politique de ces chahuts corporatifs. Dans l’affaire Nicolas par exemple, L’Action française du 9 novembre 1908 interprète le mouvement à sa manière, estimant que la « véritable cause du chahut est [...] d’ordre infiniment plus général : les étudiants en médecine sont violemment irrités parce qu’ils voient que la présence d’étudiants et d’étudiantes étrangers, particulièrement Juives et Juifs de Russie, de plus en plus nombreux, leur crée des problèmes considérables : entassement aux cours et difficulté de prendre des notes, encombrement aux travaux pratiques et surtout à la dissection […]. Voilà donc posée de nouveau au Quartier Latin, par les étudiants en médecine, cette question de l’invasion étrangère dans nos établissements d’enseignement supérieur [...] ».
25On constate une récupération du même type à la faculté de droit, lors des manifestations des étudiants de première et deuxième années qui protestent contre le doyen Lyon-Caen, prenant pour prétexte l’exigence de cartes spéciales pour pouvoir travailler à la bibliothèque de l’École. L’agitation est alors entretenue par L’Action française, qui s’en prend avec violence au « doyen juif de la Faculté de Droit »17. Le problème est en fait de savoir si l’Action française se contente uniquement ici de donner sa propre interprétation des événements, ou si elle a effectivement partie liée dans l’organisation de ces troubles, agissant en sous-main grâce à « ses » étudiants.
26Dans certains cas, la mobilisation des étudiants contre un enseignant est clairement à finalité politique. C’est le cas en en mai 1908, lorsque Charles Andler, professeur d’allemand en Sorbonne et socialiste notoire, organise avec ses étudiants un voyage à Berlin pendant les vacances de Pâques, afin de leur faire visiter la ville, ses musées, ses écoles, les jeunes gens étant hébergés chez des familles d’étudiants berlinois. C’est le point de départ d’une grande campagne nationaliste, menée par des journaux tels que La Libre Parole, L’Autorité, L’Action française, contre les « trente et un maladroits » et leur professeur, qui ont osé faire une « démonstration scandaleuse d’amitié à nos vainqueurs de 1870, contre l’oubli des provinces annexées qui défendent depuis trente-huit ans contre le flot germanique, les traditions alsaciennes et lorraines, le souvenir et la civilisation française »18. Cette dénonciation des « trente et un pèlerins au pays de la bière »19 est l’occasion de pourfendre l’enseignement universitaire, d’autant qu’il est prodigué par un socialiste. Dans L’Action française, Vaugeois explique qu’à la Sorbonne, on « prêche le pacifisme et l’oubli des injures reçues », on « empoisonne notre jeunesse », on lui fait subir une « influence malsaine ». L’intelligence des étudiants s’en trouve donc déformée, « sous l’influence lente et méthodique de l’œuvre universitaire ».
27Mais qu’en pensent les étudiants eux-mêmes ? Les élèves du professeur défendent ce dernier et n’acceptent pas ces critiques et cette récupération politique de leur voyage d’études. Toutefois, ils sont pris entre deux camps : celui des nationalistes anti-andleristes, et celui des internationalistes antipatriotes, parmi lesquels les étudiants ne se reconnaissent pas non plus20. C’est surtout l’occasion pour la droite nationaliste de préparer les manifestations à l’occasion du transfert des cendres d’Émile Zola au Panthéon, le 4 juin 1908. L’Action française et les groupes antidreyfusards veulent profiter des troubles du Quartier latin pour maintenir une agitation jusqu’à cette date et l’utiliser pour cette « grosse affaire Zola »21. Ainsi, « c’est à entretenir jusque-là l’agitation des étudiants sous divers prétextes qu’on s’emploie très activement »22 au Comité d’Action française.
28L’agitation se prolonge ensuite avec l’affaire concernant le professeur d’histoire Amédée Thalamas, qui avait déjà suscité les foudres nationalistes avec un cours sur Jeanne d’Arc jugé scandaleux, quatre ans plus tôt. Le 19 décembre 1908, il inaugure un cours libre à la Sorbonne sur « la pédagogie pratique de l’enseignement de l’histoire ». Immédiatement, les nationalistes passent à l’assaut, trouvant là un prétexte pour mener à nouveau bataille contre l’université et les institutions républicaines23. Pendant plusieurs semaines, ils organisent une campagne violente, à la fois verbale et active, contre le professeur. En particulier, « un groupe politique, l’Action française, le même qui l’an dernier prétendit empêcher le cours de M. Andler, jura de ne point permettre à l’insulteur de Jeanne d’Arc de parler en Sorbonne. Chaque mercredi, [...] ce groupe royaliste composé de fanatiques violents a organisé des manifestations »24. C’est, en effet, l’Action française qui crée le chahut et donne l’assaut, selon une technique que nous étudierons plus loin, utilisant ses étudiants affiliés mais également ses Camelots du Roy nouvellement créés, et composés d’éléments non spécifiquement étudiants. Les autres groupes nationalistes, notamment les plébiscitaires, les rejoignent bientôt, faisant eux aussi appel à leurs étudiants mais aussi à leurs « Jeunesses », qu’ils excitent et encouragent à manifester. Contrairement aux affaires exclusivement scolaires où l’Action française pousse parfois ses étudiants, mais secrètement, en se tenant dans l’ombre, souhaitant seulement créer une agitation, elle agit cette fois à découvert, publiant même ses plans d’action dans son journal25. Le but ici n’est plus seulement de déstabiliser l’institution universitaire mais d’organiser une vaste campagne anti-républicaine, prenant appui sur une attaque contre l’université. La technique et les intentions ne sont donc pas les mêmes : l’Action française ne se contente pas de récupérer une agitation autonome et scolaire, elle crée elle-même l’effervescence, l’organise, la canalise, l’entretient, la situant immédiatement sur un plan politique.
29Les étudiants se trouvent alors divisés : ceux qui suivent les instructions des groupes nationalistes participent à l’agitation, mais sans la spontanéité et l’autonomie des troubles ayant un caractère professionnel. Quant aux autres, les républicains, extérieurs dans un premier temps, ils finissent par se mobiliser eux aussi, mais par réaction, contre les réactionnaires, pour défendre leur professeur, leur université et leur régime. Cette mobilisation est plus spontanée mais elle est tout de même encadrée et quelque peu organisée par des groupes républicains, dont certains se constituent d’ailleurs pour l’occasion (la Fédération des étudiants républicains du jeune Marc Bloch, par exemple). Ils ne sont toutefois pas manipulés à des fins politiques par des groupes extérieurs mais réagissent en leur propre nom, en tant qu’étudiants, défendant par là même leur autonomie, face aux autres groupes qui utilisent les étudiants tout en complétant leur force par des membres extérieurs.
30Parfois, la mobilisation politique des étudiants semble avoir lieu spontanément et indépendamment d’un quelconque mot d’ordre issu d’un groupe politique. Par exemple, en 1906, lors de l’élection de M. Fallières en remplacement de M. Loubet à la présidence de la République, des manifestations ont lieu aux cris de « Contre Fallières ! À bas l’éléphant Fallières », de nombreux étudiants ayant accroché des éléphants en carton au bout de leurs cannes. Il est difficile de savoir si cette manifestation a subi un encadrement quelconque de la part de groupes politiques nationalistes. Néanmoins, elle est immédiatement récupérée par des journaux comme L’Autorité et La Patrie.
31Mais en règle générale, le caractère spontané est rare. Tout étudiant appartenant à un groupe politique du Quartier latin, que ce groupe soit sous l’autorité directe d’un parti ou d’une ligue nationale, ou qu’il soit autonome, issu directement des étudiants eux-mêmes, se trouve mobilisé par les questions de politique gouvernementale. Les étudiants socialistes, qu’ils appartiennent à la Ligue démocratique des écoles ou à l’Association des étudiants collectivistes, sont évidemment plus sensibles aux questions de politique sociale, aux grèves, aux conditions de vie des travailleurs26. Toutefois, ils sont également fort préoccupés par les questions de politique extérieure, professant un anticolonialisme militant27. En matière de politique intérieure, leur cheval de bataille demeure l’anticléricalisme, et leur mot d’ordre la lutte contre le « péril clérical » et « la bande noire »28. Internationalistes, ils se mobilisent en 1905 pour soutenir la première révolution russe. Par exemple, le 26 janvier 1905, une conférence est préparée par des étudiants « à l’églantine rouge », afin de protester contre les massacres effectués par les autorités russes, et soutenir le prolétariat dans sa campagne révolutionnaire contre « l’autocrate russe ». Cette réunion s’achève au chant de l’Internationale et sous les cris : « Vive la Commune ! Vive la révolution russe ! ça ira ! ça ira ! Nicolas on le pendra ! »29
32Quant aux étudiants de la droite nationaliste, toutes les questions politiques concernant la nation, l’armée, l’Église sont des prétextes à une prise de position immédiate et violente, sous forme de réunions et de manifestations, dirigées explicitement contre le gouvernement et le régime. Ainsi, les étudiants d’Action française semblent avoir donné le départ aux manifestations d’hostilité contre Fallières, le 4 juin 1908, lors de la cérémonie en l’honneur de Zola au Panthéon. De même, ils protestent en 1905 et 1911 lors des deux crises marocaines opposant la France à l’Allemagne, ou bien en 1904, lors de l’affaire Delseor, cet abbé député alsacien ayant été expulsé car considéré comme sujet allemand et non français.
Du tumulte à la violence politique
33Quelles sont les formes de cette mobilisation estudiantine ? Lorsqu’ils se mobilisent spontanément sur des questions corporatives, les étudiants agissent au sein de leur faculté, dans leurs salles de cours et leurs amphithéâtres, faisant du bruit, s’en prenant au matériel et s’attaquant à leurs professeurs. Une certaine organisation demeure néanmoins sous-jacente la plupart du temps : ce sont en effet des « meneurs » qui donnent souvent le signal de départ du chahut, qui en décident les lieux et les heures. Mais après cela, le mouvement semble incontrôlé et à la mesure de chacun. L’affaire Nicolas, évoquée plus haut, nous semble un exemple représentatif de ces tumultes estudiantins, d’autant plus qu’elle est remarquable par son ampleur, sa violence et sa durée. Ainsi, en novembre 1907, lors de l’ouverture des cours du professeur Nicolas, des manifestations brutales ont eu lieu pour protester contre ces nominations, provoquant « des désordres d’une rare violence »30.
34Mais les groupes politiques universitaires, notamment ceux de l’Action française, recourent eux aussi à la violence. Dans les affaires Andler et Thalamas, le point de départ de la mobilisation se situe au 33, rue Saint-André-des-Arts, siège de l’Action française dans le Quartier latin. C’est l’organisation qui décide de la cible des attaques, qui initie la campagne contre celle-ci et qui encadre la mobilisation. Dans un premier temps, la campagne prend la forme d’articles de presse, d’affiches sur les murs du Quartier latin, ainsi que de réunions, destinées au public estudiantin. C’est ainsi que l’affaire Andler débute en mai 1908 par des articles diffamatoires publiés dans L’Action française, des affiches adressées aux « étudiants français », et des réunions où les orateurs s’élèvent contre « le barbare sorbonnard » qui a dirigé à Berlin une « manifestation antifrançaise »31. Puis vient la violence physique, l’assaut étant donné au cours de Charles Andler le 7 mai 1908. Les « myrmidons soulevés par l’Action française », jeunes « patriotes en herbe », y compris les plébiscitaires, représentant en tout « une cinquantaine de jeunes gens inconnus à la Sorbonne », chahutent dans la cour et dans l’amphithéâtre Guizot où Andler fait son cours, jusqu’à ce que les étudiants normaliens et sorbonnards, respectant leur professeur et voulant travailler sérieusement, décident de se mobiliser contre eux et les chassent de la faculté le 15 mai 1908, aidés par les étudiants républicains et sillonnistes, mêlant ainsi préoccupations scolaires et affaires politiques32.
35Thalamas, le 2 décembre 1908, est accueilli par une pluie d’œufs et d’insultes. Le lendemain, les cartes d’étudiant étant exigées pour entrer dans l’amphithéâtre, les manifestants restent dans la cour de la Sorbonne, preuve que la plupart d’entre eux sont étrangers à la faculté des lettres. Selon la police, ils viennent essentiellement des facultés de médecine et de droit33.
36Le 23 décembre 1908, le professeur Puech, qui entamait son cours sur Euripide, est expulsé par une centaine de camelots et d’étudiants d’Action française, menés par Maurice Pujo, qui improvise un cours sur Jeanne d’Arc et la monarchie. Le 10 janvier 1909, c’est au tour du doyen Croiset, professant sur Aristote, d’être malmené par les nationalistes34. Selon la police, la plupart des manifestants ne sont même pas étudiants : sur 74 arrestations, le 20 janvier 1909, on ne compte que 33 étudiants. Ce jour-là, les nationalistes se heurtent d’ailleurs à une mobilisation spontanée des étudiants républicains qui, selon la police, sont plus de 300 contre 150 à faire le coup de poing dans la cour de la Sorbonne35. Ce qui pose évidemment la grande question de la politisation estudiantine à la Belle Époque : le Quartier latin est-il un bastion de l’Action française ?
Un bastion de l’Action française ?
37Si l’on en croit les rapports de police de l’époque, il est certain que les groupes liés à la ligue de Charles Maurras sont les plus actifs. Selon l’Action française, la grande réunion des étudiants et lycéens nationalistes, organisée le 12 novembre 1909, aurait rassemblé plus de 2000 personnes... 700 selon la police36. Le ministère de l’Intérieur reconnaît néanmoins en 1912 que l’Action française peut « rassembler plusieurs milliers de jeunes gens en très peu de temps »37.
38Grâce à l’aura de ses intellectuels, de sa revue, de son Institut, la ligue de Maurras se présente en effet comme « le parti de l’intelligence », et elle affirme que son public au Quartier latin est essentiellement étudiant38. Elle séduit par ailleurs par son idéologie contestataire et qui se veut avant-gardiste. « L’Action française a installé une Sorbonne petite mais véritable en face de l’autre », qui n’est juste bonne qu’à « former des anarchistes » et « à désaffectionner de l’Histoire de France », affirme Jules Lemaître lors d’une réunion estudiantine39. Ce type de discours est relayé par des leaders étudiants, Beycheras, délégué de la section « Droit » du Groupe des étudiants de l’Action française, Vinciguerra, lui aussi de la faculté de droit, Lognon, élève de l’École des chartes et délégué de la section « Sorbonne », qui sont d’excellents meneurs d’hommes40. C’est d’ailleurs la meilleure organisation militante, capable de canaliser les étudiants. Ces derniers sont notamment encadrés et formés par les Camelots du Roy, qui leur prodiguent des cours de boxe, d’escrime, ou de canne. En décembre 1908, contre Charles Andler, les bouchers de la Villette viennent épauler les étudiants nationalistes41. L’Action française porte une attention toute particulière à la mobilisation du Quartier latin. Selon le témoignage du socialiste Marcel Prenant, ils étaient « trois ou quatre fois plus nombreux que nous dans l’Université, surtout en Médecine et en Droit, et, beaucoup mieux encadrés, ils s’imposaient pratiquement quand ils le voulaient dans les rues du Quartier latin »42.
39Pourtant, il est très important de souligner que cette mobilisation a ses limites. Lors d’une manifestation organisée en novembre 1911, la police ne dénombre que 152 étudiants nationalistes43. En outre, les groupes d’Action française sont en concurrence avec les autres groupes de la droite extrême, notamment les Comités plébiscitaires, c’est-à-dire les bonapartistes. Selon la police, une réunion de ces derniers en février 1912, salle des Sociétés savantes, est révélatrice « des progrès faits par l’idée bonapartiste »44 Quelques semaines plus tard, la presse relate des heurts entre bonapartistes et monarchistes d’Action française45. L’organisation de Charles Maurras est donc bien loin d’une position hégémonique.
40D’autant qu’elle se heurte à la défense républicaine. Selon une enquête menée par Émile Faguet en juillet 1912, la « très grande majorité » du monde étudiant « est très nettement et très franchement républicaine »46. Tout au long de l’affaire Thalamas, chaque mercredi, plus d’un millier d’étudiants républicains manifestent contre le nationalisme, si l’on en croit L’Éclair du 21 janvier 1909. La Fédération des étudiants républicains prend l’habitude de distribuer des rubans bleus avant les cours de Thalamas : le 18 janvier 1909, 400 rubans sont distribués, contre 50 militants de l’Action française47. Le 14 mai 1908, ils défendent l’amphithéâtre Guizot où professe Charles Andler, puis ils se retrouvent plus de 600 pour combattre dans la rue les 200 militants de l’Action française, le 22 mai 190848.
41Mal organisés, divisés entre modérés, radicaux, collectivistes, réformistes, anarchistes, les pro-républicains n’en sont pas moins beaucoup plus nombreux que les nationalistes. Même si L’Humanité du 11 février 1909 prétend ne pas choisir entre « les élégants braillards de l’Action française et les jeunes bourgeois arrivistes de la Fédération républicaine », même si le journal socialiste les accuse le 16 octobre 1909 d’avoir « l’esprit conservateur », ils n’en constituent pas moins un pôle de résistance solide aux menées de la droite nationaliste.
42Si l’on en croit la fameuse enquête dite d’Agathon sur « Les jeunes gens d’aujourd’hui », publiée dans L’Opinion d’avril à juin 1912, puis éditée en 1913, le Quartier latin est largement acquis aux doctrines de la droite nationaliste. Mais, précise l’enquête, « la majorité de la jeunesse ne suit pas les doctrinaires de l’Action française jusqu’à la Monarchie »49.
43L’étude des archives de la Sorbonne et des services de police nous livre en effet un tableau nuancé de la Jeunesse des Écoles. S’il est incontestable que l’Action française y est très active, voire qu’elle y tient le haut du pavé à l’approche de la Grande Guerre, il est non moins incontestable que la grande majorité des étudiants est viscéralement attachée à la République et qu’elle se mobilise chaque fois que celle-ci paraît menacée.
44Les quelques exemples que nous avons donnés ici, à la manière de touches impressionnistes à peine esquissées, prouvent bien que le Quartier latin de la Belle Époque est républicain, à l’image de la France. Le monde étudiant est bien sûr plus sensible aux « avant-gardes » politiques, qu’elles soient issues de la droite nationaliste ou de l’extrême gauche marxiste. Mais, répétons-le, la majorité silencieuse (et studieuse) semble marcher d’un même pas que le reste de la société française.
45Certes, ce pas se fait de plus en plus martial à mesure que l’antagonisme franco-allemand se radicalise. Le 17 mars 1912, sept organisations estudiantines participent à une manifestation patriotique devant la statue de Strasbourg, symbole de « provinces perdues ». À noter cependant que cette manifestation, qui rassemble 450 étudiants, se fait à l’écart d’un autre cortège, celui de l’Action française, qui, selon un rapport de police, ne réunit que « très peu d’étudiants »50.
46Le patriotisme anti-allemand, imprégné par l’idée de la Revanche, est une valeur partagée par la plupart des sorbonnards, comme par la plupart des Français. Mais cela ne signifie en aucun cas la victoire de la droite nationaliste, monarchiste ou plébiscitaire, parmi les jeunes élites du monde intellectuel parisien. Les étudiants sont patriotes, voire bellicistes, mais fidèles aux valeurs républicaines. Cette étude, à valeur d’esquisse, confirme la solidité du modèle républicain à la veille de la Grande Guerre. Quelques années plus tard, cet enracinement républicain évitera à la France les dérives autoritaires des pays voisins.
Notes de bas de page
1 P. Bénéton, « La génération de 1912-1914. Image, mythe et réalité ? », Revue française de science politique, 21 (1971), n° 5 ; P Ory, J.-F. Sirinelli, Les intellectuels en France de l’affaire Dreyfus à nos jours, 1re éd 1987 ; A. Monchablon, « 1893 : Révolution au Quartier Latin », L’Histoire, n° 169 (1993) ; C. Prochasson, Les intellectuels, le socialisme et la guerre 1900-1938, Paris, 1992 ; C. Cegarra, L’activité et l’organisation politiques des étudiants parisiens à la Belle Époque, maîtrise sous la dir. de J. Garrigues et P Levillain, Université Paris X, 1995, annexe 22.
2 J.-J. Becker, 1914 : Comment les Français sont entrés dans la guerre, PFNSP, 1977, chap. 1 : « Le renouveau nationaliste en question ».
3 J.-F. Sirinelli, « Le hasard ou la nécessité ? Une histoire en chantier : l’histoire des intellectuels », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 9 (1986), p. 97-108.
4 J.-F. Sirinelli, Intellectuels et passions françaises : manifestes et pétitions au xxe siècle, Paris, 1990, chap. 1 : « Lever de rideau ».
5 M. Prenant, Toute une vie à gauche, Paris, 1980, p. 33-34.
6 Archives de la préfecture de Police (APP), Fonds B/a 1471, Rapport du 23 mai 1908.
7 Archives nationales (AN), Fonds du ministère de l’Intérieur, F7 12862, Rapport du 14 novembre 1911.
8 C. Prochasson, Le socialisme normalien, 1907-1914, Recherches et réflexions autour du Groupe d’Études Socialistes et de l’École socialiste. Mémoire de maîtrise Université Paris I, 1981, partie I, chap. III.
9 L’Écho de Paris, 19 février 1900.
10 AN, F7 12558, Rapport du 15 janvier 1909.
11 Ibid., Rapport du 26 janvier 1909.
12 APR, Fonds B/a 1527, août 1899.
13 Ibid., Fonds B/a 1523, Dossier « Association générale des Étudiants des Facultés et des Écoles supérieures de Paris, 1884-1904 » ; Livre annuaire de l’Association Générale des Étudiants de Paris, 1905-1906.
14 P Ory, J.-F. Sirinelli, Les intellectuels, op. cit., p. 55.
15 APP Fonds B/a 1525, Dossier « Ligue démocratique des Écoles ».
16 Bibliothèque de la Sorbonne, Archives de l’université, Fonds 266 : « Troubles et grèves », dossier « Faculté de Médecine, désordres de novembre 1907 ».
17 L’Action française, 22 février 1908.
18 Ibid., 21 mai 1908.
19 Maurice Barrès dans L’Écho de Paris, 5 mai 1908.
20 Le Messidor, 9 mai 1908.
21 AN, F7 12862, Rapport du 22 mai 1908.
22 APP, Fonds B/a 1524, Rapport du 18 mai 1908.
23 Bibliothèque de la Sorbonne, Archives de l’université, dossier « Troubles à la Faculté de Lettres, 1908-1909 ».
24 AN, Al 16 2583, 24 décembre 1908, Rapport du doyen de la Faculté de Lettres, M. Croiset.
25 APP, Fonds B/a 1524, articles de L’Action française.
26 Ibid., Fonds B/a 1527.
27 Ibid., 22 janvier 1901.
28 Ibid., 3 mars 1900.
29 Ibid., Fonds B/a 23, 26 janvier 1905.
30 Bibliothèque de la Sorbonne, Archives de l’université, Fonds 266, dossier « Faculté de Médecine, désordres de novembre 1907 », lettre datée du 11 novembre 1907 du vice-recteur de l’académie de Paris au ministre de l’Instruction publique.
31 APP Fonds B/a 1341, 5 mai 1908.
32 Bibliothèque de la Sorbonne, Archives de l’université, Fonds 266, Lettre datée du 8 mai 1908 du Secrétaire de l’Académie de Paris.
33 C. Cegarra, L’activité et l’organisation politiques des étudiants parisiens à la Belle Époque, Maîtrise sous la dir. de J. Garrigues et P. Levillain, Université Paris X, 1995, annexe 22.
34 APP, Fonds B/a 1524.
35 AN, F7 12557.
36 APP, Fonds B/a 1342.
37 AN, F7 12864, Rapport du 18 mars 1912.
38 L’Action française, 21 novembre 1908.
39 L’Action française, 13 novembre 1909.
40 APR Fonds B/a 1341, Rapport du 22 mai 1908.
41 Ibid., Fonds B/a 1341, mai 1908.
42 M. Prenant, Toute une vie à gauche, op. cit., p 41.
43 AN, F7 12862, Rapport du 9 novembre 1911.
44 Ibid., F7 12868, 15 février 1912.
45 L’Autorité, 28 mars 1912.
46 La Revue hebdomadaire, 20 juillet 1912.
47 APP, Fonds B/a 1524, Rapport du 27 janvier 1909.
48 Ibid., Fonds B/a 1341, Rapport du 22 mai 1908.
49 Agathon, Les jeunes gens d’aujourd’hui, Paris, 1913, p. 99.
50 AN, F7 12868, Rapport du 12 mars 1912.
Auteur
Université d’Orléans
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