Jeunes élites et processus de politisation
Le rôle des étudiants dans la France des notables
p. 63-76
Texte intégral
1À l’origine de cette communication, se trouve une interrogation générée par la lecture d’un ouvrage intitulé Les Écoles royales de France ou L’Avenir de la jeunesse, publié en 1843 et dédié au comte de Paris1. L’auteur, Alexandre de Saillet, spécialisé dans la littérature destinée à l’enfance et à l’adolescence, y reprend deux lieux communs qui parcourent tant le discours politique que la production littéraire depuis la Restauration : la jeunesse (entendons la jeunesse bourgeoise) doit pour s’élever socialement en passer par un cursus honorum scolaire dont l’enseignement supérieur constitue le couronnement ; or, mal conseillés, mal informés, « une foule de jeunes gens s’aventurent dans une carrière que leur précipitation a rendue trop souvent sans issue pour eux »2. D’où l’utilité du présent ouvrage, d’autant, affirme Saillet, que loin de sacrifier à la traditionnelle continuité socioprofessionnelle entre générations, pères comme fils se rejoignent sur le constat d’une nécessaire rupture. L’argument est évidemment de nature commerciale, et toutes les études montrent que la reproduction fonctionne à plein : ainsi en médecine ou en droit, les deux disciplines reines des facultés « professionnelles » qui conduisent à des métiers dont la plupart nécessitent, si l’on veut réussir à moindres frais, l’existence de réseaux préétablis que l’on appelle clientèles3. Le discours de Saillet reprend des arguments présents tant chez Balzac4 que chez Louis Reybaud5, sans omettre les débats parlementaires depuis les débuts de la Restauration6 ou les nombreux titres relevant de la littérature « panoramique »7. Et de Stendhal à Vallès, surgit le portrait de l’étudiant déclassé, devenu criminel ou révolutionnaire par les effets de la « misère en habit noir ». La peur du déclassement social et de ses conséquences rôde dans l’imaginaire des années 1815-1848. Le « syndrome Julien Sorel »– un étudiant à sa manière, puisqu’il fréquente le séminaire de Besançon – illustre l’échec d’un système qui offre le mirage d’une élévation sociale aux fils des plus humbles sujets, mais les conduit au mieux à la misère en habit noir, et, au pire, au crime et à la guillotine. Il s’apparente au « syndrome Jacques Vingtras », c’est-à-dire à cet échoué de l’ascension sociale reconverti en révolutionnaire. La chose n’est pas nouvelle : déjà sous la Restauration et plus encore sous la monarchie de Juillet, se développe la vogue de la représentation des « étudiants de dix ans », piliers d’estaminet, rois de la carambole au billard, végétant dans les ruelles du Quartier latin, alimentant le vivier où recrutent les sociétés révolutionnaires. La police (le préfet Delessert comme le mouchard de La Hodde8) en est persuadée, même si elle manque singulièrement d’exemples pour le démontrer.
2Cette interrogation sur le devenir de la jeunesse bourgeoise est trop récurrente pour qu’elle ne traduise que le seul souci d’une harmonisation entre les goûts ou les dons individuels et la palette des formations existant. Discours ambigu, contradictoire à l’occasion, elle constitue une véritable réflexion, parfois inquiète, sur les mécanismes de la promotion sociale tels que la société issue de la Révolution française en a inventé les règles. Dans cette France post-révolutionnaire vivant sur des valeurs nouvelles, rescapées de la tourmente mais fortement ancrées dans les esprits (égalité juridique, emplois ouverts à tous, également ce désir d’ascension sociale, « une des préoccupations majeures des contemporains, point crucial pour comprendre l’histoire de la Monarchie constitutionnelle »9), l’École en général et l’Université en particulier jouent un rôle de plus en plus déterminant dans le processus de reproduction ou d’élévation, par le biais du diplôme, compagnon obligatoire de la naissance et de la fortune. Strictement individuelle en théorie dans le système libéral en vigueur, la promotion ne peut pourtant advenir que dans le cadre d’une institution monopolistique, l’université. Celle-ci, après bien des débats et des hésitations, a finalement été conservée par la Restauration, ses avantages l’emportant à l’évidence sur ses inconvénients10. Plus généralement, l’ascension sociale, contrepoint dynamique d’une société statique assise sur les deux bases de la famille et de la propriété, peut-elle échapper au regard, voire au contrôle étatique ? L’importance des enjeux incite à répondre par la négative, une position appuyée par la multiplication des enquêtes statistiques portant notamment sur l’enseignement supérieur. On comprend dès lors qu’il serait vain de séparer, dans cette construction discursive, ce qui relève du politique et ce qui relève du social. Les deux sont inextricablement liés dans la perception d’une jeunesse à qui sont attribués des droits et des devoirs : le droit, illusoire, de choisir sa position sociale, en harmonie avec ses talents et son travail ; le devoir de renforcer la cohésion sociale par adhésion aux idéaux de la société libérale. La Révolution de 1830 est l’événement fondateur autour duquel s’ordonne cette vision de la jeunesse, perçue à la fois comme une classe sociale et comme une classe d’âge, comme résistance et comme mouvement, c’est-à-dire comme garant de l’ordre social et comme vivier de la citoyenneté en système censitaire.
Une élite juvénile à délimiter : les étudiants
3A la lecture du discours politique produit dans la première moitié du xixe siècle au moins, on est frappé de constater qu’à chaque groupe, catégorie ou classe sociale est assigné un rôle. De Tocqueville à Guizot, des socialistes dits utopiques à Marx, on a bien saisi et pris en compte la césure radicale de 1789 avec, d’une part, la fin de l’histoire expliquée à la lumière de l’action des élites dirigeantes désignées par Dieu ou leur naissance – au premier rang desquels le roi, symbole et incarnation physique de la nation –, et, d’autre part, la naissance de l’individu. Ces deux processus concomitants (écroulement d’une représentation symbolique de la société d’ordres et naissance de l’individu comme partie d’une classe sociale fondée sur des critères objectifs) peuvent sembler contradictoires dans leurs effets : de fait, une bonne partie des idéologies naissantes s’emploie à trouver des solutions à ce problème qui semble conditionner l’existence même de la société issue de la Révolution française. Ère du triomphe de l’individu, mais à condition que cet individu soit intégré ou intégrable dans un ensemble, une catégorie, et qu’on puisse lui assigner une fonction politique, économique, sociale, culturelle. Chaque insurrection, chaque révolution est analysée à l’aune de ce problème : comment inclure chaque individu dans un groupe, sans que, d’une part, il ressente cette inclusion comme une contrainte insupportable, et sans que, d’autre part, l’hermétisme soit absolu entre les groupes. Il faut au contraire que le passage d’un groupe à l’autre soit possible au nom de cette valeur clef des sociétés occidentales du xixe siècle : l’ascension sociale.
Définir l’étudiant : une histoire des élites juvéniles
4La chose ne va pas de soi. La définition de l’étudiant varie entre le xixe et le xxe siècle : actuellement, on appelle étudiant tout individu inscrit dans un établissement d’enseignement au-delà du baccalauréat. Globalement, la palette des établissements accueillant des étudiants s’est considérablement élargie, et, naturellement, à cet élargissement qualitatif correspond un élargissement quantitatif (environ 2,2 millions d’étudiants en France contre 10000 vers 1830, alors que la population française n’a pas doublé dans le même temps). Au xixe siècle, jusque sous la Troisième République, l’étudiant est inscrit dans l’un des cinq types de faculté qui existent : droit, médecine, lettres, sciences, théologie. Du moins est-ce l’appellation administrative de ces individus, dont on distingue par ailleurs les simples auditeurs (curieux, oisifs, pour la plupart) : or, ces derniers emplissent les amphithéâtres des facultés des lettres et des sciences, qui apparaissent dès lors comme des établissements de type académique11 ; si l’on ajoute que les facultés de théologie accueillent surtout des clercs ou futurs clercs (de moins en moins nombreux du fait de la concurrence des séminaires), on voit que le mot d’étudiant au xive siècle correspond essentiellement à deux catégories d’individus : étudiants en droit et étudiants en médecine, auxquels on ajoutera les étudiants en pharmacie, c’est-à-dire élèves des deux facultés à finalité professionnelle. Il existe naturellement un réseau de grandes écoles : mais leur élitisme, leur esprit de corps, leur régime spécifique, dont l’internat qui y est fréquemment la règle, séparent leurs élèves des étudiants proprement dits.
5Au xixe siècle, l’étudiant relève d’une double élite : élite sociale, par la catégorie socioprofessionnelle à laquelle appartient le père (il faudrait naturellement nuancer chronologiquement, mais aussi géographiquement et plus encore par type de faculté, tout en précisant que les données statistiques sont rares sur ce point : on raisonne donc souvent par défaut) ; élite culturelle (l’étudiant est au sommet d’une vaste pyramide qui part de l’enseignement primaire pour se réduire considérablement au niveau de l’enseignement secondaire, et plus encore de l’enseignement supérieur). La France des notables : telle est la caractérisation courante de la France de la Restauration et de la monarchie de Juillet, voire de la Seconde République et du Second Empire. L’expression, justifiée d’un point de vue politique et économique, a toutefois pour effet de proposer une vision fixiste de la société française. Il semble pourtant que ces années 1815-1870 soient également une époque où, passé les mouvements révolutionnaires de 1789 à 1799, puis le temps des « masses de granit » de 1799 à 1814-1815, des enjeux nouveaux apparaissent, résultante d’un mouvement général tendant à la lente démocratisation de la Cité, à l’affirmation des valeurs de citoyenneté et à la prégnance des Droits de l’homme. En bref, cette France des notables est aussi le temps d’une France des citoyens dont la perception des rapports sociaux et des droits politiques a considérablement évolué en l’espace d’une génération. Ce décor, rapidement esquissé, joue un rôle important dans une approche des mouvements de jeunesse. Il est indéniable, par exemple, que le contenu politique de la Charte réservant le droit de vote aux Français de plus de 30 ans et le droit d’éligibilité à ceux de plus de 40 ans (sans parler des clauses censitaires) a favorisé la critique d’une société gérontocratique que le poète Bérenger ou le politique James Fazy ont dénoncée dans leurs écrits12.
Temps des révolutions, temps des générations ?
6Peut-on, pour autant, ramener toute la vie politique de ces années, avant comme après 1830, et même après 1848, à un conflit de générations ? Et, dans cette perspective, peut-on présenter les mouvements étudiants comme une sorte d’incarnation de la jeunesse face aux anciens – un terme utilisé dès la constitution de l’an III pour désigner l’une des deux assemblées législatives ? Autant de questions qui posent en réalité le problème de la validité de la notion même de génération dans un travail historique : or, par sa nature même, la Jeunesse des Écoles – terme longtemps utilisé en lieu et place d’étudiants – permet de répondre à cette interrogation. Par son positionnement entre adolescence et maturité, constamment renouvelée, la Jeunesse des Écoles peut être envisagée comme une succession de générations, formant autant de strates juvéniles dont la fonction, en terme de représentation, est précisément d’incarner la jeunesse – au moins dans sa composante bourgeoise. La notion de génération devient le cadre bâti par ses propres utilisateurs pour s’inscrire dans une histoire qu’ils s’approprient. Le rôle des historiens romantiques (Augustin Thierry, Jules Michelet) a précisément consisté à réécrire le temps, à le rendre réidentifiable aux yeux de leurs lecteurs : or, la génération n’apparaît-elle pas comme un cadre propre à la périodisation démocratique ? Pierre Nora va plus loin en affirmant que « la génération est fille de la démocratie et de l’accélération de l’histoire »13, ajoutant qu’elle « incarne et résume le principe d’égalité », ce qui est davantage discutable. Toutefois, sans affirmer que l’appartenance générationnelle se soit substituée à toute autre forme de catégorisation et donc d’identification, il apparaît que la fortune du mot, en particulier pour désigner la jeunesse – essentiellement bourgeoise –, témoigne d’un déplacement du discours : il s’agit de minorer le mouvement social et ses composants en termes de classe, au profit de la célébration d’une solidarité intra-générationnelle évidemment factice, mais élaborée pour les besoins de la cause14.
7Le xixe siècle s’est d’autant plus approprié cette notion que des ruptures fréquentes (1815, 1830, 1848, 1851) ont contribué à l’affermir. La génération de 1830 apparaît comme la plus marquée, la plus forte culturellement parlant. L’adéquation Révolution de 1830-Romantisme (qui demanderait à être discutée et affinée) a contribué à élaborer une image durable de « ceux de 1830 », perçus par eux-mêmes et par leurs contemporains comme une génération soudée par une rupture politique et culturelle que, par un phénomène d’interaction, ils avaient contribué à élaborer tout en apparaissant comme le produit de cette rupture. À ce stade, il devient évident que la notion de génération tend de plus en plus à s’identifier à celle de jeunesse, et plus spécifiquement à celle de jeunesse bourgeoise. Chateaubriand, l’un des premiers, avait procédé à une telle synonymie en stigmatisant les ravages du « code de l’enfer », c’est-à-dire de la conscription sous l’Empire : « Les générations de la France étaient mises en coupe réglée comme les arbres d’une forêt : chaque année, quatre-vingt mille jeunes gens étaient abattus. »15 Ces victimes de la conscription sont, à la fin du règne, non plus seulement les enfants des classes pauvres, mais également ceux des classes aisées : beaucoup d’étudiants se cachent alors pour échapper à la conscription. La Restauration et plus encore la monarchie de Juillet bâtirent en partie leur légitimité sur un appui proclamé à la jeunesse, notamment étudiante, faisant de cette dernière le garant et la représentation de sa légitimité et de sa virginité politiques et morales16.
La fonction politique de l’étudiant
8La jeunesse étudiante devient l’un des sujets récurrents du discours politique (de Benjamin Constant à Guizot, de Lafayette à Louis-Philippe), mais aussi littéraire, Balzac, Flaubert, Stendhal exprimant chacun à leur manière ses ambitions et ses frustrations. Balzac prédit que « la jeunesse éclatera comme la chaudière d’une machine à vapeur » parce qu’elle « n’a pas d’issue en France »17. Quant à Lucien de La Hodde, faux révolutionnaire et authentique policier infiltré dans les sociétés secrètes de la monarchie de Juillet, il dénombre huit corps d’émeute à Paris, au premier rang desquels il place les étudiants qui, dit-il, aiment « le bruit, les coups, les événements »18. Il y a bien sûr plusieurs lectures de cette affirmation qui pose d’emblée le problème du rapport de la Jeunesse des Écoles à l’usage de la violence, au moins sur un plan politique. Pour échapper à cette explosion de violence juvénile, Michelet appelle de ses vœux, dans ses cours non professés (pour cause de suspension par le ministère Guizot) du Collège de France, une fraternisation générationnelle19. Le jeune homme ou l’étudiant – deux termes employés comme synonymes par Michelet – représente « le médiateur, le pacificateur de la Cité », seul véritable espoir de cette « rénovation sociale » dont l’historien prophétise, entre décembre 1847 et janvier 1848, le proche avènement20. L’étudiant est défini comme le détenteur potentiel d’un contrepouvoir éphémère, investi d’une mission éducatrice et pacificatrice en direction de son frère d’âge issu du peuple.
9De cette lecture croisée de De La Hodde et de Michelet se dégage l’idée partagée que les étudiants sont des acteurs du politique, que leur rapport au politique obéit à une pratique où la violence ou plutôt les différentes formes de violence constituent une tradition qu’il faut domestiquer pour en canaliser la force dans un sens de réconciliation sociale chez Michelet, et qu’il faut combattre par tous les moyens chez de La Hodde. Lors de ces années 1815-1851 se mettent donc en place des images contradictoires de l’étudiant, qui nécessitent une lecture critique : image de la jeunesse étudiante comme génération de la relève, celle qui va hériter des valeurs dominantes pour les perpétuer ; image, ensuite, d’une élite sociale naturellement destinée à peser sur la vie politique d’un pays qui, parallèlement, connaît un lent mais irréversible processus de démocratisation ; image, enfin, de l’étudiant tapageur, voire révolutionnaire, juché sur la barricade, mais aussi pilier d’estaminet, duelliste invétéré, mettant l’émoi dans le Quartier latin et la morale en berne, avec le couple qu’il forme avec la grisette. Les différentes facettes de ce portrait sont évidemment utilisées en fonction des circonstances et des régimes. L’étudiant, enjeu du renouvellement social, est alternativement décrit comme acteur d’une subversion de sa classe sociale et comme agent de la continuité de celle-ci. L’étudiant représente sa génération, il en est l’image, le symbole. Devenu archétype, l’étudiant romantique apparaît dans toute sa splendeur dès les années 1820 et atteint son apogée dans les années 1830 et 1840.
Jeunesse des Écoles et action politique
10Lorsque Villemain, sous le Second Empire, entreprend de retracer le climat politique qui, selon lui, entourait l’élite de la jeunesse sous la Restauration, il distingue la prégnance largement partagée de l’amour de la patrie et de la liberté, mis au service d’une ambition sociale consciente : « Tout ce qui dans cette jeunesse était distingué par le talent naturel, aidé par la fortune ou stimulé par la pauvreté, se livrait avec ardeur à de laborieuses études, et, mettant à cette ambition scolaire une sorte de patriotisme, se croyait destiné à vivre et à s’élever sous de libres institutions, dont ses efforts serviraient un jour à garantir et à marquer honorablement la durée. »21 Ce qui revient à établir le postulat de l’adéquation entre la nature d’un régime politique et l’adhésion de la jeunesse bourgeoise au dit régime comme gage de la légitimité de ce dernier. Le social et le politique, dans cet étroit système censitaire, où les ambitions individuelles et les pratiques civiques restent conditionnées par le rang de fortune, se trouvent donc étroitement imbriqués.
Étudiants et politique : quelle autonomie ?
11Dans un combat qui est et restera toujours plus politique que social, la jeunesse étudiante participe à la lutte pour la démocratisation de la Cité, au sein d’une société de notables conservatrice, élitiste politiquement parlant (100 000 électeurs sous la Restauration, 240000 à la fin de la monarchie de Juillet). Mais encore faut-il préciser que tout activisme étudiant n’est pas forcément un activisme contestataire : tant la Restauration que la monarchie de Juillet bénéficient d’un soutien chez les étudiants, qui s’exprime en particulier par des manifestations et des pétitions, dans les moments d’acmé de l’affrontement politique (années 1820 sous la Restauration, début des années 1830 sous la monarchie de Juillet). Surtout, il est difficile, voire impossible dans la plupart des cas, de soupeser ce que représente l’engagement étudiant dans les grands combats de la période : tant que le mouvement étudiant n’est pas autonome ou ne possède pas de structure organisationnelle, on dispose de très peu d’informations sur l’engagement qualitatif et quantitatif des étudiants – ainsi dans la Charbonnerie, par exemple, vers 1821-1823, mouvement plus ou moins clandestin, dirigé par les chefs de l’opposition libérale (La Fayette notamment), où les éléments militaires et étudiants furent sans conteste majoritaires, dans les villes universitaires pour ces derniers, sans que l’on puisse chiffrer cet engagement22. Cependant, la couleur politique dominante au sein de la Jeunesse des Écoles est la couleur libérale ou, pour reprendre le terme de l’époque, patriote23. Cela signifie que l’on se retrouve sur quelques éléments communs partagés par des libéraux, des bonapartistes, des républicains : le refus d’un régime rentré « dans les fourgons de l’étranger » ; la défense de la Révolution, au moins des principes de 1789 ; le symbole puissant que représente le drapeau tricolore ; une interprétation libérale de la Charte et la défense acharnée des droits qu’elle concède. Premier étudiant (en droit) mort pour une cause politique, Nicolas Lallemand est tué d’un coup de fusil tiré par un garde royal le 3 juin 1820, aux alentours du Palais-Bourbon, à l’occasion d’une manifestation contre la loi du double vote devant permettre aux plus riches des électeurs de voter deux fois.
12La Révolution de juillet 1830 a provoqué un réel enthousiasme dans la jeunesse étudiante qui a joué un incontestable rôle déclencheur dans cette affaire. Depuis la publication de La Révolution de 1830 en France de l’historien américain David H. Pinkney24, le débat est ouvert sur le nombre et la qualité des victimes de la Révolution. Pendant longtemps, les Trois Glorieuses ont été analysées comme une révolution bourgeoise, c’est-à-dire faite par des bourgeois pour des bourgeois – en somme la revanche de 1789 sur 1815. L’étude serrée de Pinkney et sa comptabilité aussi précise que possible (forcément discutable puisque beaucoup de victimes ont été enterrées à la hâte pour éviter la propagation d’épidémies, la chaleur estivale étant étouffante) ont permis d’aboutir au chiffre d’au moins 800 tués du côté des insurgés (à comparer avec les 504 noms gravés sur la colonne de la Bastille) et d’au moins 200 du côté des militaires ; on dénombre respectivement 4000 et 800 blessés. Quelle est la place des étudiants dans ce bilan ? Se livrant à l’expertise socioprofessionnelle des victimes, Pinkney conclut à l’immunité des bourgeois, donc des étudiants, aux balles de soldats. L’analyse mérite d’être discutée, si l’on considère la dizaine d’étudiants ou de polytechniciens tués lors de ces combats. Au vu de leur nombre et en prenant en compte le fait que, le 27 juillet, un certain nombre d’étudiants sont déjà repartis dans leur famille, le ratio victimes/effectifs ne leur est pas plus défavorable que celui d’autres catégories de la population (à l’exception, évidente, des soldats de métier).
13Le propos est identique pour les grandes insurrections de la période. Les étudiants sont assez massivement présents dans le mouvement républicain du début des années 1830 : soit en adhérant à la Société des amis du peuple qui participe activement à l’insurrection de juin 1832, soit en participant à la tentative de Jules Sambuc de créer, sur le modèle germano-suisse, une vaste Association des écoles. Dans le second cas, sur lequel nous reviendrons, l’échec s’explique par les résistances des autorités universitaires face à tout mouvement associatif étudiant ; mais il est également dû à l’impossibilité de la Jeunesse des Écoles à dépasser des corporatismes tenaces, des divergences politiques affirmées et des formes de solidarité traditionnelles, fondées, par exemple sur le compatriotisme. Dans le premier cas, concernant juin 1832, on retombe sur le problème d’identification posé dans la partie précédente. Dans De la France, Heinrich Heine, évoquant les combattants du cloître Saint-Merry, écrit : « C’est une erreur de croire que les héros de la rue Saint-Martin appartinssent tous aux basses classes du peuple, ou, comme on dit, à la populace ; non, c’étaient pour la plupart des étudiants, des beaux jeunes gens de l’École d’Alfort, des artistes, des journalistes, et, dans le nombre quelques ouvriers qui, sous leur veste grossière, portaient de nobles cœurs. »25. De fait, des étudiants de l’École vétérinaire et de l’École polytechnique – qui fut dissoute – furent bien arrêtés, mais on n’en retrouve aucun sur les bancs du tribunal, au côté de Jeanne et de ses coaccusés. À tous égards, juin 1832, insurrection de la rive droite, fut davantage une insurrection des faubourgs qu’une insurrection des Écoles26. Parmi les 211 individus arrêtés dont on connaît la profession, on décompte 65 % d’ouvriers, 12 % de petits commerçants, 10 % de commis et d’employés, 3,8 % d’étudiants27. De plus, ceux-ci bénéficièrent d’une réelle indulgence : Guégot de Traoulen, 18 ans, étudiant en droit, arrêté en possession d’un fusil et d’un sabre le 5 juin, est acquitté, car « dans tout ce qu’il avait fait, on ne devait voir que l’étourderie ou l’inconséquence que son âge excusait », précise le ministère public qui conclut à l’acquittement ; de même Schaller, polytechnicien, 22 ans, arrêté au milieu d’un groupe qu’il commandait, l’épée à la main, est acquitté car « sa jeunesse, sa position, sa famille ont déterminé l’indulgence »28. C’est dire que les usages de la violence ont des conséquences diamétralement opposées pour des motifs identiques : les jeunes ouvriers condamnés à de lourdes peines le sont précisément en raison de leur jeunesse, de leur position, de leur famille.
14Le pouvoir mène une guerre sans pitié contre les leaders du mouvement étudiant de l’hiver 1830-1831, comme Sambuc, Ploque, Blanqui, arrêtés et emprisonnés. Si certains sautent le pas qui les mène au socialisme utopique – on trouve ainsi des élèves de Polytechnique et des étudiants chez les saint-simoniens –, peu se résolvent à rallier un socialisme activiste clandestin, comme Blanqui le préconise. Ce dernier dira plus tard le peu d’intérêt des étudiants pour un combat qui mêlait étroitement démocratie politique et démocratie sociale29. Aussi trouve-t-on très peu d’étudiants dans des sociétés comme les Familles ou les Saisons, et dans la tentative d’insurrection de mai 1839 – même si les Écoles participent massivement à la manifestation demandant la grâce de Barbès. Vers 1845-1846, on observe un renouveau militant, grâce notamment à l’action d’anciens étudiants comme Watripon, Polge, Bosselet qui créent des journaux étudiants tels La Lanterne du quartier Latin ou L’Avant-Garde, journal des Écoles30. Ce renouveau, qui se veut en prise avec le mouvement social, est assez proche des positions de Michelet, dont la suppression du cours provoque précisément une grande manifestation étudiante quelques semaines avant la Révolution de 1848. Cette dernière, comme Flaubert et Marie d’Agoult le rappellent, a débuté par une manifestation étudiante31. Si la proclamation de la République fait l’unanimité au sein de la Jeunesse des Écoles, étudiants et polytechniciens se positionnent très rapidement dans le camp de l’ordre pour éviter que la république tricolore de Lamartine ne devienne la république rouge réclamée par les blanquistes. Juin 1848 montre la netteté de la ligne de fracture qui sépare deux mondes. Si l’on dispose de peu d’informations sur l’engagement des étudiants durant ces journées insurrectionnelles, il apparaît significatif que l’Assemblée nationale ait voté à l’unanimité la proclamation suivante dès le 28 juin : « Les généraux, officiers, sous-officiers et soldats des gardes nationales de Paris et des départements, ceux de l’armée, de la garde mobile, de la garde républicaine et les élèves des Écoles ont bien mérité de la patrie32. » Il existe pourtant un noyau « démoc-soc » actif qui organise un grand banquet républicain et socialiste en 1849, en présence de nombreuses personnalités politiques et de délégués étudiants venus de toute l’Europe.
15Mais la république conservatrice qui triomphe en décembre 1848 avec l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République, puis avec les élections législatives d’avril 1849, empêche le mouvement de se développer. Les clubs étudiants, nombreux dans le Quartier latin, et les journaux étudiants sont supprimés, provoquant une radicalisation de ceux qui continuent à lutter. Parmi eux, Chassin, Vallès et le Comité des Jeunes qui prend une part active à la manifestation de soutien à Michelet lorsque son cours est supprimé pour la seconde fois en mars 1851. On tente de réactiver le mythe qui avait pris corps en juillet 1830, avant d’être renforcé en février 1848, puis jeté à bas en juin : l’alliance des classes, la communauté d’intérêts et même la communauté d’âge l’emportant sur les distinctions sociales. Mais Vallès/Vingtras tombe de haut lorsque, déclenchant la résistance au coup d’État dans le Quartier latin avec des étudiants, il se voit répondre par des ouvriers passifs qu’il invite à les rejoindre pour construire une barricade : « Jeune bourgeois ! Est-ce votre père ou votre oncle qui nous a fusillés et déportés en juin ? »33 La phrase, trop exemplaire, est évidemment apocryphe et porte le cachet d’une reconstruction tardive. Mais elle symbolise la réalité du moment, attestée par l’archive comme par les mémoires des acteurs de la résistance au coup d’État : la fracture entre le social et le politique. Elle confirme, en sus, l’absence d’autonomie du mouvement étudiant comme force politique et sociale.
16Dans son étude sur les écoles royales de France, Alexandre de Saillet ne s’élève pas au-dessus du niveau des physiologies les plus communes. Mais sa conclusion est sans appel : il conseille au jeune homme de suivre ce qu’il nomme des « études scientifiques libres » qui lui permettront de devenir médecin, avocat, professeur ou ingénieur, car « il est presque impossible que dans un temps donné, il n’acquiert une position fort tolérable », et même, pour certains, haute fortune, réputation et honneurs34. À l’inverse, les carrières artistiques dépendent trop du facteur chance et les carrières administratives, civiles ou militaires, des protections. Mais Saillet met en garde les familles contre « ces tendances honteusement matérialistes » qui marquent l’époque et qui sont attribuées aux méfaits du positivisme35. Ce cri de vertu était déjà perceptible à la lecture de l’ouvrage : en témoignent le portrait de l’avocat immoral qui parvient à éviter la peine de mort à un criminel monstrueux grâce à son talent oratoire (on reconnaît là une critique constitutive même de la représentation de l’avocat) et, inversement, le portrait du médecin sans patients, faute de talent. En clair, la réussite comme l’échec portent leur part de dérèglement social : promotion réussie, mais immorale, ou, au contraire, désir d’ascension irréaliste, suivi d’une chute brutale. L’étudiant est au cœur de cette autoreprésentation d’une société qui promeut la jeunesse comme valeur tout en exigeant de cette dernière un strict respect de la conformité sociale et politique : c’est même la condition sine qua non de cette promotion. La fragilité de ce système, comme celle du système dit Guizot, vient de ce qu’il repose sur l’existence d’une croissance économique suffisante pour absorber cette élite en devenir : dans le cas inverse, la jeunesse diplômée, mais non intégrée à la société, est perçue comme un facteur et un vecteur de désordre social. Les révolutions de 1830 comme de 1848, mais aussi de 1789, ont parfois été abordées comme des mouvements générationnels. Ils sont certes davantage que cela, mais l’histoire sociale de la révolution n’impose-t-elle pas de prendre aussi en considération des marqueurs identitaires autres que politiques ou sociaux, à commencer par le sexe et l’âge ? Ces jeunes hommes en habit noir que le regard d’un Delacroix a su identifier – au côté du Gavroche et de l’ouvrier – sont certes instrumentalisés au service d’une idée simple, renaissante à chaque commotion, et factice : la solidarité générationnelle l’emporte sur le clivage social. Mais, cela posé, l’approche générationnelle du processus de politisation demeure tout aussi légitime que l’a été la prise en compte de la catégorie de genre en histoire sociale : c’est dire qu’elle demeure tout aussi prometteuse en travaux originaux et novateurs.
Notes de bas de page
1 A. de Saillet, Les Écoles royales de France ou L’Avenir de la jeunesse, P.-C. Lehuby, s.d. <1843>. Seize grandes écoles ou facultés sont passées en revue.
2 Ibid., p. VIII.
3 Voir J. Léonard, « Les études médicales en France entre 1815 et 1848 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, XIII (1966), p. 87-94 ; du même, Les Médecins de l’Ouest au xvie siècle, Lille, Atelier de reproduction, 1976, diffusion Champion, 1978 ; R Moulinier, La Naissance de l’étudiant moderne (xixe siècle), Paris, 2002 ; et nous renvoyons à J.-C. Caron, Générations romantiques. Les étudiants et le quartier latin (1814-1851), Paris. 1991. Sur les polytechniciens, voir A. Daumard, « Les élèves de l’École polytechnique de 1815 à 1848 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, V (1958), p. 226-234 ; T. Shinn, L’École polytechnique, 1794-1914, 1980 ; B. Belhoste, La Formation d’une technocratie : l’École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire, Paris, 2003.
4 D’Honoré de Balzac, voir en particulier z. Marcas (1836).
5 L. Reybaud, Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale, 1846, rééd. Art et culture, 1979.
6 On en trouvera des exemples dans J.-C. Caron, op. cit., p. 103-109.
7 C’est-à-dire les tableaux de Paris, les physiologies, les Français peints par eux-mêmes (L. Curmer, 1840-1842, t. I ; rééd. Omnibus, 2003) et autres Paris ou le Livre des Cent-un (Firmin-Didot, 1832, t. VIII).
8 L. de La Hodde, Histoire des sociétés secrètes et du parti républicain de 1830 à 1848, Julien, Lanier et Cie, 1850.
9 A. Daumard, art. cité, p. 226.
10 Voir J.-C. Caron, « The History of a Renaissance : the French University from the Revolution to the Restoration (1792-1824) », dans M.F. Cross et D. Williams éd., The French Éxperience from Republic to Monarchy, 1792-1824. New Dawns in Politics, Knowledge and Culture, 2000, p. 107-119.
11 Sur cette distinction, voir J. Verger dir, Histoire, des universités en France, Toulouse, 1986,cf. chap. VIII, V. Karady, « De Napoléon à Duruy : origines et naissance de l’Université contemporaine », p. 261-322 ; et P Moulinier, op. cit., chap. V, « L’étudiant dans sa faculté », p. 103-148.
12 P Bérenger, « Les infiniment petits », dans Œuvres complètes, Perrotin, 1847, p. 450-452 ; J. Fazy, La Gérontocratie ou l’Abus de la sagesse des vieillards dans le gouvernement de la France, 1828.
13 P. Nora, « La génération », dans P Nora dir., Les Lieux de mémoire, t. 1, Les France, Paris, 1992, p. 940.
14 Sur la notion de génération, voir J.-C. Caron, « Romantisme et génération : genèse du temps vécu », dans L’Homme et la société, Revue internationale de recherches et de synthèses en sciences sociales, 111-112, 1-2 (1994), p. 101-111 ; et sur la célébration de l’unité intra-générationnelle, Id., « L’X en images. La représentation du polytechnicien dans les mouvements révolutionnaires de 1830 à 1848 », dans Le Paris des polytechniciens. Des ingénieurs dans la ville. 1794-1994, Paris, 1994, p. 98-107.
15 De Buonaparte, des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes, Mame frères, 1814, p. 25.
16 Cette pratique ne renvoie pas seulement à une perspective d’opposition politique Jeunes libéraux contre vieux royalistes, mais aussi à un conflit entre anciennes élites et élites en devenir, qui se pose à l’intérieur de chaque camp. C’est particulièrement vrai pour le camp républicain, comme le démontre la remarquable étude de Sergio Luzzato sur La Mémoire de la Terreur, Lyon, 1991.
17 H. de Balzac, Z Marcas, Louis Connard, 1914, p. 425.
18 L. de La Hodde, op. cit., p. 12.
19 J. Michelet, L’étudiant, précédé de Michelet et la parole historienne par G. Picon, Paris, 1970.
20 Ibid., p. 77 ; voir J.-C. Caron, « “Et vous, jeunes gens, pour tous !” Michelet moraliste ou l’élaboration d’une morale à l’usage de la jeunesse étudiante », dans A. Stora-Lamarre dir., Incontournable morale, Besançon, 1998, p. 15-29.
21 Villemain, « Souvenirs de la Sorbonne en 1825. Démosthènes (sic) et le général Foy », Revue des Deux Mondes, 15 janvier 1853, p. 352.
22 Voir A.B. Spitzer, Old Hatred and Young Hopes. The French Carbonari against the Bourbon Restauration, Cambridge, Mass., 1971 ; du même, The French Generation of 1820, Princeton, 1987.
23 Sur cette notion essentielle, voir Ph. Darriulat, Les Patriotes. La gauche républicaine et la nation, 1830-1870, Paris, 2001.
24 Paris, 1988 (édition américaine : The French Revolution of 1830, Princeton, 1972).
25 H. Heine, De la France, Eugène Renduel, 1833, p. 244.
26 Sur ces deux journées d’insurrection parisienne, voir Th. Bouchet, Le Roi et les barricades. Une histoire des 5 et 6 juin 1832, Paris, 2000.
27 Pour les pourcentages par catégorie socioprofessionnelle des acteurs des insurrections de la monarchie de Juillet, se reporter à A. Faure, Conflits politiques et sociaux au début de la monarchie de Juillet (1830-1834), mémoire de maîtrise, sous la dir. de Ph. Vigier, Paris-X Nanterre, 1974.
28 Archives nationales, BB20 62.
29 Voir sa déposition, appelée « document Taschereau », dont l’authenticité reste discutée, dans la Revue rétrospective ou archives secrètes du dernier gouvernement, n° 1, 31 mars 1848, Paulin éditeur, 16 p.
30 Sur la presse étudiante, cf. J.-C. Caron, « Une approche de la sociabilité de la jeunesse : la presse étudiante à Paris (1829-1850) », dans 1848. Révolutions et mutations au xixe siècle, Bulletin de la Société d’Histoire de la Révolution de 1848 et des Révolutions du v/. V siècle, 8 (1992), p. 75-86.
31 G. Flaubert, L’Éducation sentimentale, Garnier-Flammarion, 1969, p. 300 et suiv. ; D. Stern (Marie d’Agoult), Histoire de la Révolution de 1848, Paris, 1878, t. 1, p. 98.
32 Cité dans L’Avant-Garde, n° 9, s.d.
33 J. Vallès, Le Bachelier, Paris, 1970, p. 132.
34 A. de Saillet, op. cit., p. 402.
35 Ibid., p. 403.
Auteur
Université Clermont-Ferrand II Blaise-Pascal
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