Introduction
p. 195-196
Texte intégral
1Je travaille à la direction des Opérations qui fait partie de la DGAC et plus particulièrement de la direction des Services de la navigation aérienne : pour mémoire, la direction des Opérations regroupe l’ensemble des services du contrôle aérien français, et en particulier l’ensemble de ses contrôleurs. Il a été beaucoup question, précédemment, d’un triptyque pilote-contrôleur-automate et du rôle de l’ingénieur.
2L’idée de cette conférence est d’aborder des aspects concernant d’autres participants à l’actualité aéronautique que sont les juges, les journalistes, les associations de parents de victimes. Tout un monde dont l’influence sur les acteurs de l’univers aérien est importante. La formule « l’avion dans un monde incertain » est intéressante car chacun veut être sûr que la sécurité doit être acquise. Le fait qu’il existe des systèmes automatisés gérés par des personnes compétentes – tout l’environnement technologique dont il a été question précédemment – amène tout un chacun à considérer qu’il ne doit pas y avoir d’aléas, que tout doit bien se passer, et que la sécurité doit être assurée en toutes circonstances. Et ce n’est malheureusement pas le cas. Les conséquences de différents accidents ou difficultés seront donc examinées dans les présentations de cette table ronde.
3La présentation de Philippe Mahaud portera sur le rôle de la presse, qui intervient aussi dans le domaine aérien avec ses propres raisons et ses présupposés. Philippe Mahaud, ancien de l’ENS, agrégé de lettres classiques, associégérant de RES NOVAE, cabinet de conseil en management, s’est spécialisé depuis 1994 dans les problématiques de changements culturels des associations. Depuis une dizaine d’années, il a développé des méthodes et des outils originaux pour accompagner les directions dans l’élaboration de leur stratégie interne et faciliter l’évolution de représentations, valeurs et comportements devant le changement, notamment dans le cadre de réorganisations et de fusions. Depuis 1999, il travaille régulièrement pour la navigation aérienne en France et en Europe, en tant que conseil et directeur d’études. Il a réalisé pour le compte du Centre d’étude de la navigation aérienne une analyse sur « l’écriture de la règle organisationnelle ». Pour le centre Eurocontrol, après avoir mené un travail sur les perceptions que la grande presse européenne véhiculait autour de la sécurité du contrôle aérien, il a conduit une étude sur la façon dont les divers espaces politiques des grands pays européens et les institutions européennes se positionnaient face aux problématiques de développement durable du transport aérien.
4Puis, la présentation de Nicolas Dodier portera sur les parents de victimes et ce qu’ils peuvent attendre d’un procès. Sociologue, directeur de recherche à l’Inserm et directeur d’étude à l’École des hautes études en sciences sociales, ses contributions portent sur les domaines suivants de la sociologie : risque, technique, travail, médecine. Partie prenante du tournant pragmatique de la sociologie en France, il a publié L’expertise médicale, Les hommes et les machines, Leçons politiques de l’épidémie de sida. Il dirige également le groupe de sociologie politique et mentale de l’institut Marcel-Mauss.
5Enfin, la présentation de Jean Paries portera sur : comment faire pour que la judiciarisation ne nuise pas au progrès de la sécurité aérienne ? Ingénieur des Ponts et Chaussées, il a travaillé une quinzaine d’années au sein de la DGAC, notamment au SFACT où il a occupé des fonctions en relation avec la réglementation de la sécurité aérienne dans le domaine des procédures, des opérations, de la certification, et des licences des personnels navigants. En 1988, il a été membre, dès sa création, du groupe d’étude d’OACI sur les facteurs humains dans la sécurité des vols. En 1990, il rejoint le BEA comme chef adjoint et chef de la division Enquête. Il a été rapporteur général de la commission d’enquête sur l’accident du mont Sainte-Odile. En 1992, il quitte le BEA pour la société Dédale, qu’il dirige aujourd’hui. Dédale SA est une société de conseil dont l’activité est centrée sur la prise en compte des facteurs humains dans l’optique d’améliorer la sécurité, s’adressant à de nombreux domaines tels l’aviation, la production d’électricité nucléaire, le transport ferroviaire, le monde hospitalier, les tunnels, les opérations maritimes. De plus, de 2000 à 2004, directeur de recherche associé au CNRS, il a travaillé dans le séminaire animé par Claude Gilbert sur la « gestion du risque associé aux défaillances ». Auteur de nombreuses publications et communications sur les facteurs humains de la sécurité, il est, accessoirement, détenteur d’une licence de pilote professionnel avion avec qualifications « multimoteur » et « vol aux instruments », ainsi que pilote privé « hélicoptère ».
Auteur
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