Du papier à l’archive, du privé au public
France et îles Britanniques, deux mémoires
Homme et sociétéÉditeur : Éditions de la Sorbonne
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 26 avril 2021
Collection : Homme et société
Année d’édition : 2011
Nombre de pages : 214
Présentation
Que disent les archives sur ceux qui les constituent ?
Dès le xiie siècle, le roi anglais, sûr de sa force, se préoccupe de gestion et le roi français, quant à lui mal assuré, s’inquiète de ses droits et de ses territoires. Et si la Révolution française crée les archives départementales, il faut attendre le xixe siècle pour que l’Angleterre s’intéresse à ses archives locales. Les archives, laboratoire où se construisent les mémoires nationales, témoignent des différences structurelles entre deux États, deux sociétés, deux cultures. Mais se pose invariablement le problème de la frontière, toujours fluctuante, entre prive et public : qu’est-ce qu’un document privé, qu’est-ce qu’un document public ? La réponse diffère selon que l’on se réfère au politique ou au juridique (le document public, émis par un détenteur ou un agent de l’autorité publique, s’oppose à celui qu’émet une personne privée), ou au social (le document public est accessible au public, à l’inverse de celui qui est secret, ou, stricto sensu, privé - ici s’ouvre la problématique de l’espace public), ou enfin au métier d’historien (les documents publics sont ouverts à l’historien, par opposition à ceux conservés dans des fonds inaccessibles). Cet inventaire d’oppositions n’est pas restrictif et aucune de ces catégories n’est stable : elles subissent des variations, variations dans le temps, mais aussi variations selon les domaines auxquels appartiennent les documents (ainsi, par exemple, le glissement du religieux du public vers le privé, ou, à l’inverse, de l’intelligence - au sens anglais - du privé vers le public). Pourtant, chacune de ces frontières a laissé des traces dans la constitution, la conservation et la classification des fonds d’archives à partir desquels les historiens ont construit les deux mémoires de la France et des îles Britanniques. Les études proposées dans ce recueil, adoptant des points de vue divers et parfois inattendus, nous révèlent ces multiples discordances qui éloignent et opposent fréquemment une France et une Angleterre pourtant si proches.
Sommaire
Jean-Philippe Genet
Avant-proposJean-Philippe Genet
IntroductionChristopher Kitching
Changing patterns of access to public and private archives in England, 1838 to 2005François-Joseph Ruggiu
Defining public and private papers in EnglandThe work of the Historical Manuscripts Commission and of the National Register of Archives
Katia Béguin
Des papiers de famille aux confiscations : les archives des princes de Condé à l’épreuve de la trahisonArthur Burns, Kenneth Fincham et Stephen Taylor
In and out of the archives: reflections on the diocesan records of the Church of England since the ReformationStéphane Jettot
Secret d’État ou patrimoine familial ?Les papiers des diplomates anglais et français dans la seconde moitié du xviie siècle
Stéphane Van Damme
La passion des papiers philosophiques à Paris, entre patrimoine familial et monumentalisation nationale (xviie-xixe siècle)Rodney Lowe
Writing an early third draft of history?The rôle of official historians in the United Kingdom
Jean-Philippe Genet
En guise de conclusion : deux mémoires, ou deux histoires ?Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.