L’hôtellerie et sa projection sur la clôture monastique La tradition médiévale hispanique
Hospice and its projection on monastic reclusion: the medieval hispanic tradition
p. 137-151
Résumés
Le rôle de l’hôtellerie monastique dans les relations entre le cloître et l’espace extra-muros est analysé à travers les canons conciliaires et les règles monastiques hispaniques: celles de saint Isidore, de saint Léandre, de saint Fructueux et la Regula Communis, depuis l’époque wisigothique jusqu’au xe siècle. Une fois exposés les problèmes posés par la clôture, peu définie, l’article envisage les infractions aux règles et les châtiments appliqués, comme le rôle joué par l’abbé, les moines et les convers. Ces règles visent à défendre la vie de clôture que doit mener le moine authentique.
Through the Spanish monastic rules (those by St. Isidore, St. Leander and St. Fructuosus, and Regula Communis) and the council norms, the role of monastic hospices is examined in the relationships between the cloisters and the outer world, from Visigothic times to the 10th century. After dealing with the problems of monastic reclusion, which has been scantily defined, the analysis moves on to the infraction of rules and the correction punishments applied as well as the role played by the abbot, the monks and the lay brothers – all of it to defend the claustral life which a real monk is to lead.
Texte intégral
1À côté de la réglementation conciliaire espagnole, nos sources de référence sont, en priorité, les codes monastiques espagnols autochtones, élaborés entre 580 et 660 approximativement1. Nous nous référons essentiellement à ceux provenant de Bétique, au sud de la Péninsule, élaborés par les frères Léandre et Isidore de Séville. Le premier auteur a écrit une Lettre à sa sœur, Florentine, intitulée De institutione virginum, et le second, la Règle pour les moines. Le Nord-Ouest de la Péninsule vit s’établir, au milieu du vie siècle, Martin de Dumio, qui, avec Paschase, récupéra la tradition monastique orientale, base de la consolidation du monachisme en Galice. La réglementation monastique de saint Fructueux a été établie à partir de ses travaux, en particulier la Règle pour les moines. Nous utiliserons aussi la règle intitulée Regula Communis, attribuée par certains à Fructueux et destinée aux monastères intégrés à la congrégation connue sous le nom de Sancta Communis Regula2. De Fructueux et de son environnement monastique, nous pouvons dire qu’il est le plus original et qu’il est celui qui a œuvré le plus à l’organisation de la vie monastique dans le monde wisigothique3.
Définir le milieu claustral
2Selon le IVe concile de Tolède (633), le moine qui accède au cloître le fait soit par dévotion pour ses parents, soit de son propre vœu – aut patenra devotio aut propria professio. Dans les deux cas, le moine est lié au cloître pour la vie, en une vocation cénobitique : les pères du concile légifèrent pour rendre impossible un retour à la vie séculière4. La clôture monastique n’est pas définie dans les conciles généraux des premiers siècles de l’Église et n’est réglementée qu’au xiiie siècle, par Boniface VIII5. C’est pourquoi, là où apparaît la clôture comme institution, il s’avère nécessaire de protéger ceux qui veulent réellement mener une vie ascétique et d’oraison intra muros. Sur la clôture active et passive légifèrent donc prioritairement évêques et conciles dans un cadre régional, et spécialement les évêques-abbés. Aussi bien la réglementation conciliaire que les codes monastiques indiqués plus haut font preuve ainsi d’un intérêt marqué pour la clôture. Ils fixent une situation antagonique entre le cloître et le monde, les moines et les séculiers, la vie intra muros et la vie séculière. La fixation d’un abîme profond, selon les législateurs, doit couper toute possibilité de passage de l’une à l’autre. Les pères du IVe concile de Tolède, en prescrivant de fermer tout accès6, visent ainsi à annihiler toute expectative : qui a abandonné le monde ne doit pas y retourner. La réglementation impose aussi de contrôler de façon exhaustive toutes les relations entre le cloître et le monde.
3Les législateurs monastiques commencent à souligner les avantages de la vie cénobitique sur toute autre formule de vie religieuse. Léandre de Séville en particulier recommande d’éviter une vie ascétique non communautaire qui se fonderait sur une spiritualité individuelle, telle qu’elle se développe alors en milieu urbain, dans des cellules isolées7. Léandre considère que les femmes vivant ainsi en recluses pratiquent un ascétisme public, ce qui les contraint à complaire aux gens et, en conséquence, à négliger de complaire à Dieu. À l’inverse, les vierges de sa sœur Florentine doivent se cloîtrer pour développer une vie spirituelle communautaire et isolée des influences externes : c’est pourquoi il lui recommande de détourner ses yeux des fausses apparences du monde8.
4L’espace monastique est clairement défini, particulièrement par saint Isidore. Il s’agit d’une enceinte dont deux points doivent être l’objet d’un contrôle tenace : la porte et l’hôtellerie. Depuis ces deux lieux, le regard se tourne vers l’espace de liberté qu’offre le grand jardin, intégré également à l’espace monastique. L’objectif principal est de maintenir la clôture, c’est pourquoi il semble également important que le monastère se trouve éloigné de la ville9. Il faut aussi éviter, dit la Regula Communis, que l’espace de la vie familiale ne se confonde avec l’espace monastique : ceux qui organisent des monastères familiaux, notamment en consacrant des églises dans leurs propres maisons, ne peuvent leur donner le nom de « monastère » sed animarum perditionem et ecclesiae subversionem10. Quant à la porte, saint Isidore ordonne qu’elle soit unique afin qu’on puisse bien la surveiller11. Le saint sévillan fait remarquer que, en plus du travail à la porte, le portier doit effectuer le service des hôtes, annoncer ceux qui arrivent au monastère et surveiller les chambres extérieures. La connexion entre porte et hôtellerie est mise en évidence lorsqu’il ajoute que le dépensier doit veiller à l’alimentation des moines hôtes et malades et distribuer les restes aux pauvres12. À la suite de la règle bénédictine, les réglementations hispaniques du haut Moyen Âge, qui reprennent les directives cassiniennes, insistent également sur le contrôle de la porte. Ainsi, par exemple, dans les monastères féminins, la préoccupation pour la porte et les hôtes apparaît dans le Libellus a regula sancti Benedicti subtractus, du ixe siècle, qu’a publié en son temps Antonio Linage Conde. Il indique la présence d’hôtes et il prescrit que la porte soit surveillée par une personne âgée et prudente13.
L’influence extérieure à travers ceux qui accèdent à l’hôtellerie
5Qui pouvait accéder au cloître depuis l’extérieur ? Qui jouait le rôle d’émetteur entre le cloître et le monde extérieur ? Deux groupes ont concrètement un rôle primordial particulier : des moines d’autres monastères, certains en visite et d’autres qualifiés de pèlerins ; et les étrangers, c’est-à-dire tous ceux, laïcs, de passage, qui, pour différents motifs, arrivent au monastère et sont hébergés temporairement dans leur hôtellerie-infirmerie. Mais il y a aussi un troisième groupe, constitué de personnes aussi bien laïques qu’ecclésiastiques, qui, pour avoir commis certaines erreurs, sont obligées par les autorités ecclésiastiques, voire par les autorités civiles, à se réformer à l’intérieur du cloître. Les trois groupes suscitent une forte ingérence de l’extérieur dans le monde claustral. Le lieu de passage est l’hôtellerie-infirmerie, qui transmet ces influences sur la zone interne à la clôture. Examinons le comportement de chacun de ces groupes, en commençant par les moines venus d’autres monastères.
6En théorie, le moine ne devait pas sortir du monastère et devait consacrer toute son énergie à mener une vie sainte et digne. Toutefois, comme le fait remarquer saint Fructueux, il existe des occasions de sortie qui doivent être prises en compte : le moine doit parfois réaliser de longs voyages, lorsqu’il est appelé auprès d’un prince, pour lui donner sa bénédiction, ou auprès de l’évêque à qui il doit obéissance14. Lorsqu’il est nécessaire, ce départ doit se faire avec le consentement de l’abbé ou du père supérieur, point sur lequel coïncident les règles de saint Fructueux et de saint Isidore. Mais le premier ajoute que le moine ne doit s’éloigner que pour aller au verger voisin ou au jardin, qu’il ne lui est jamais permis d’errer à travers villes et villages, ni d’entrer dans des fermes de laïcs15. Il s’agit d’éviter les comportements gyrovagues, fréquents si l’on en juge par la réglementation du IXe concile de Tolède qui évoque les moines errants16. Elle tente de corriger le monachisme itinérant traditionnel qui, dans la ligne de la peregrinatio, a dans la péninsule Ibérique des exemples aussi connus que celui de la vierge Égérie ou celui de Bachiario17.
7Saint Isidore semble insister particulièrement sur le fait que le désordre ne doit pas régner pendant le temps où l’abbé et le père supérieur sont absents du monastère. En le faisant remarquer, il souligne un autre péril : en leur absence, aucun moine ne doit aller rendre visite à un hôte qui soit un proche ou un ami parce que c’est l’un des moyens d’entretenir une correspondance avec l’extérieur. Le Sévillan fixe d’autres aspects de la mobilité monastique. La bénédiction des moines entrant et sortant du monastère doit être faite dans l’église, devant toute la communauté. Quand il sera nécessaire de résoudre une affaire à l’extérieur, il faudra sélectionner ceux qui présentent le moins de risque, en évitant les jeunes moines ou les convertis récemment incorporés : la jeunesse et le manque d’expérience monastique jouent contre eux. Il est ainsi expressément indiqué que l’on doit choisir des moines dont la spiritualité est forte18.
8D’une certaine façon, les réglementations wisigothiques étendent le contrôle monastique aux moines en dehors du cloître et à ceux qui, de passage, sont les visiteurs de monastères étrangers. Saint Isidore indique que le moine qui vient en visite et qui est hébergé dans un autre monastère est un point faible de la clôture. Parce qu’il est accueilli chaleureusement et hébergé dignement, il doit éviter d’être un motif de scandale et de perturber les faibles. Tant qu’il est dans une autre communauté, il doit vivre comme s’il était un membre de celle-ci et adapter son comportement à celui des autres19. Ainsi, les moines étrangers qui se trouvaient dans l’hôtellerie altéraient-ils la clôture et la paix du monastère par leur contact avec l’extérieur. Et ceci devenait plus complexe encore lorsqu’entraient en relation moines et religieuses, en particulier dans ce qu’on appelle le « monachisme mixte20 ». Comme l’indique la Règle commune, il est habituel, quand on entre dans le monastère, de saluer ; la Règle s’exprime donc sur la manière de saluer dans les monastères d’hommes et de femmes. Un abbé ou un moine provenant d’un monastère lointain, en qualité d’hôte, doit saluer, aussi bien en arrivant qu’en quittant un monastère féminin, en premier lieu l’abbesse et ensuite l’ensemble de la communauté. Il lui est interdit de saluer ou de prendre congé individuellement. Il ne le fera qu’avec la permission de l’abbé. Enfin, il devra manifester une grande réserve et une grande prudence. La Règle commune tente aussi d’éviter que des moines en visite qui tombent malades ne restent dans les monastères pour y être soignés, désignant ainsi un autre point faible de la clôture. En soignant le corps, ne risquait-on pas de rendre malade l’esprit ? Avant tout, dans l’hôtellerie, dans le chœur, en tout lieu, on doit éviter le contact physique, au nom du respect de la chasteté21. Le malade doit donc rester dans un monastère d’hommes et être soigné par eux ou par l’infirmier et vice versa dans le cas des femmes. La Règle commune avertit que nul ne doit se fier à sa chasteté, car nul ne peut être ni plus saint que David, ni plus sage que Salomon, qui, tous deux, furent corrompus par des femmes. Croira-t-on qu’ainsi toute situation était clarifiée ? Faisant appel à l’exemple d’Amnon, qui feignit d’être malade pour violer sa sœur Tamar, la Règle commune légifère encore sur les relations entre parents, pour prévenir toute situation qui affecterait la chasteté et mettrait en cause la sainteté, principal objectif de chaque moine et de tout monastère.
9À côté des moines visiteurs, nous devons considérer les moines pèlerins, qui lors de leurs déplacements utilisent les monastères et peuvent apporter les informations les plus nombreuses, et surtout les plus séduisantes : les pèlerins narrent les curiosités de certains lieux et des grandes villes, les nouveautés en circulation, les amitiés nouées lors de leurs déplacements. Un simple coup d’œil à l’Itinéraire d’Égérie fait foi de la minutie avec laquelle le pèlerin décrit tout, du fait le plus quotidien aux cérémonies liturgiques les plus spectaculaires22. Le danger est d’autant plus grand que la considération attachée aux pèlerinages et aux moines pèlerins, porteurs d’un idéal ascétique très affirmé aux premiers siècles du christianisme, est importante23.
10Pèlerins ou visiteurs, les moines de passage se font l’écho des problèmes de leur propre communauté, des aventures marquant leurs voyages. Ils transmettent au cloître l’intérêt pour ce qui se passe dans le monde, le désir de sortir à l’extérieur, d’y faire des affaires ou d’y accomplir des missions ecclésiastiques. Le premier concile de Tarragone (516) stipule que le moine envoyé hors du monastère ne doit pas exercer de fonctions ecclésiastiques, se faire commerçant ou procureur dans des affaires judiciaires, sauf dans celles qui relèvent de l’intérêt du monastère. Dans ce dernier cas, il n’agira que sur ordre de l’abbé. Les pères conciliaires font ici observer les prescriptions des canons de l’Église des Gaules24. Lorsque les conciles valident ainsi des règles conçues ailleurs, n’est-ce pas parce que la situation est particulièrement préoccupante ?
11Il faut donc s’efforcer de fixer le moine, et spécialement la moniale, à sa communauté d’origine et d’éviter les changements de monastères. Léandre de Séville l’exprime clairement lorsqu’il établit comment la vierge doit persévérer dans le monastère où elle a commencé sa vie monastique et mettre la dernière touche à sa perfection dans la cohabitation communautaire25. Les départs du monastère ne favorisent pas celle-ci et engendrent fréquemment fuites et désertions. Les textes normatifs se réfèrent à des fugitifs et des déserteurs pour évoquer ces moines qui abandonnent le cloître « à cause d’un vice26 ». Avec des prescriptions nettement dissuasives, la Règle commune indique que ceux qui fuient le cloître ne peuvent être reçus par personne et doivent être renvoyés à l’abbé de leur monastère avec les mains attachées dans le dos. On craint que le moine fugitif, aidé par ses proches, ne se rebelle contre le monastère. Les pères conciliaires, quand ils énoncent que nul ne doit recevoir les ecclésiastiques étrangers ou le moine fugitif, vont dans le même sens27.
12Étrangers, hôtes, séculiers sont mentionnés de façon générique, mais toutes sortes de gens réellement étrangers à la spiritualité cénobitique arrivent dans les monastères avec des occupations et des objectifs variés. Dans les textes conciliaires et les codifications monastiques apparaît l’expression hospites vel peregrini, hôtes et étrangers, pour désigner le pèlerinage terrestre. Par ailleurs, certains laïcs fondent des monastères et, en plus, y habitent – « demeure stable de chrétiens laïcs » – ou peuvent être juridiquement liés à des communautés cénobitiques : rappelons les contrats de fraternité ou la recherche de l’ultime demeure28.
13Il ne semble pas non plus que la présence de séculiers, hôtes et étrangers préoccupe les législateurs monastiques. En aucun cas, il ne s’agit d’empêcher leur séjour dans l’hôtellerie, ni de fixer la durée de leur séjour, ni même de contrôler les frais occasionnés. En revanche, cette présence semble préoccuper les évêques, sous la protection desquels se trouvent les monastères. En outre, la Règle commune contrôle l’accueil des groupes familiaux, des couples avec leurs petits enfants, venus vivre dans les monastères en qualité d’hôtes et pèlerins29. La réglementation conciliaire tente de freiner les abus en la matière et particulièrement de contrôler l’influence que les uns et les autres peuvent exercer sur la clôture et sur ceux qui habitent dans le cloître.
14Le troisième concile de Saragosse (691) reprend un chapitre qui, sous le titre « Que les monastères ne deviennent pas des hôtelleries de séculiers », tente de délimiter le rôle joué par les hôtelleries, mais aussi les attributions des abbés à leur sujet. Les abbés sont en effet soupçonnés de « paternalisme » par rapport à l’extérieur. Les comportements anormaux proviennent du fait que certains ordres les chargent de guérir les âmes, mission propice aux contacts extra muros et, évidemment, source de gêne pour les moines vivant intra muros. La situation est très clairement énoncée par les pères conciliaires : les abbés, dans le cadre de leur labeur pastoral, ouvrent les portes aux séculiers et ainsi s’informent des besognes et des problèmes de ces derniers. Telle est la voie de transmission : en accédant à la vie des séculiers ou des laïcs, parfois avec un zèle spirituel excessif, ils finissent par entrer dans leurs malices et dans leurs médisances. La vie séculière les attire et ils concèdent même aux séculiers le droit d’habiter intra muros. Ceci les éloigne de la vie claustrale et les renvoie aux goûts du monde, tandis que les séculiers abusent dans leur quête de réconfort et de consolation30. C’est pourquoi la réglementation conciliaire cherche à éloigner les moines des tâches pastorales. Les pères conciliaires ordonnent ainsi qu’aucun séculier ne soit reçu intra muros pour se loger ou y habiter, même avec une autorisation de l’abbé ou d’un moine. Au surplus, si un séculier devait être reçu, il devait être de vie exemplaire, ou bien être un pauvre, un indigent ou un nécessiteux ayant le droit d’être nourri grâce à des aumônes. Avec eux, l’abbé est en effet tenu d’agir avec bienveillance.
15D’après ces prescriptions, il semble que les séculiers occupaient des chambres dans les monastères : c’est pourquoi on signale la possibilité d’une hôtellerie plus éloignée, construite expressément pour les recevoir. Tout ce qui se trouve intra muros, y compris dans l’hôtellerie, influe sur les moines et est susceptible d’altérer la clôture. On exige que le laïc soit de bonne famille et mène une vie éloignée des vanités mondaines. Le contact avec des séculiers doit être évité particulièrement à cause de ce qu’il suppose d’influences mondaines et spécialement de tentations. Celles-ci sont aggravées dans le cas des monastères féminins. C’est pourquoi Léandre de Séville recommande à sa sœur Florentine de ne pas entretenir de relation avec des femmes étrangères au monastère, parce que les mauvaises conversations corrompent les bonnes coutumes, et parce que l’habit et la profession les séparent. Il se demande ce que font ensemble une femme mariée et une vierge. La première, symbole de Satan, corrompt la seconde par la parole. C’est pourquoi la vierge doit fuir le chant des sirènes et protéger son oreille des langues qui transmettent des iniquités31. Le danger est à l’extérieur, la candeur à l’intérieur.
16Une protection adéquate des hommes contre les femmes, et inversement, doit aussi être établie, à laquelle contribue une habile mise en présence des jeunes et des vieux32. Le premier concile de Tolède (397-400) établissait déjà que la jeune religieuse ne devait entretenir aucune familiarité avec des hommes, ni avec des séculiers, en particulier s’ils n’étaient pas ses parents. Comme l’exigence de la clôture pour la femme consacrée n’était ni définie ni clarifiée, les pères conciliaires indiquaient qu’elle ne devait pas assister à des banquets, sauf si des anciens, des personnes honnêtes, des veuves ou des femmes honnêtes étaient présents33. Entre ce premier concile de Tolède et l’auteur de la lettre à Florentine, l’ascétisme dérivé de la doctrine priscillianiste34, contre laquelle le premier concile de Tolède tentait déjà de lutter, diffusa son influence35.
17Pour éloigner les vierges et les moines de ce qui était mondain, il fallait contrôler l’accès de ceux qui arrivaient au monastère sans en faire partie. À travers les laïcs et les étrangers parvenaient au monastère de fausses rumeurs, des préoccupations domestiques, de mauvais exemples, des malices infondées, des rébellions qui allaient contre la spiritualité du cloître, fondée sur la vie des apôtres dont les exemples devaient être suivis par les moines authentiques.
Réclusion et châtiment
18La dépendance des monastères à l’égard du roi ou de l’évêque fut la cause fréquente de problèmes. En théorie, d’après le quatrième concile de Tolède, les évêques ne pouvaient intervenir dans les monastères que dans trois occasions : pour admonester les moines pour qu’ils vivent une vie sainte ; pour nommer les abbés et les autres moines en charge d’offices ; et enfin pour corriger les violations de la sainte règle36. Mais en réalité, les ingérences du prélat excédaient ces trois missions37. La réglementation conciliaire permettait aux prélats de convertir des églises de leurs diocèses en monastères38. Le contrôle de ceux-ci était sans doute beaucoup plus important et leur permettait vraisemblablement d’en disposer pour d’autres fins.
19Quant aux rois, ils exerçaient un contrôle fort sur les abbés et sur les monastères qu’ils dotaient fréquemment. La proximité entre monarques et moines se traduisit parfois par des relations plus directes, comme la réclusion monastique et l’isolement des reines à la demande de certains rois. À titre d’exemple, rappelons la disposition du troisième concile de Saragosse (691), par laquelle on ordonne qu’à la mort du roi sa veuve se débarrasse immédiatement de l’habit séculier et entre dans un monastère féminin, comme il avait été décidé lors de conciles célébrés antérieurement à Tolède39. Il s’agissait de faire en sorte que personne ne se remarie avec elle. La veuve royale recluse devait être traitée avec respect : les pères conciliaires ordonnent qu’elle mène une vie religieuse intra muros pour que, avec l’aide de Dieu, elle fasse ses preuves pour le royaume éternel. La présence d’une ex-reine ne troublait-elle pas la paix du cloître ? Vivait-elle de la même manière que les autres religieuses ou sa condition royale se maintenait-elle dans le cloître ? Si on considère sa condition claustrale, où habitait-elle ? Utilisait-elle ses propres dépendances, logeait-elle dans l’hôtellerie ou bien vivait-elle simplement dans l’espace conventuel ? La présence de chambres auliques intra muros et le fait que les reines continuaient à maintenir un contact étroit avec l’extérieur, particulièrement dans leur rôle de conseillères de princes héritiers, étaient fréquents. De plus, elles pouvaient encore s’immiscer dans des affaires qui avaient été de leur ressort par le passé, mais dont elles avaient été écartées, à tel point qu’elles participèrent à des conspirations contre le roi depuis leur cloître. Cette tendance se maintint durant le haut Moyen Âge. Un des exemples les plus frappants est celui d’Elvira Ramírez († c. 986), infanta, religieuse et régente de León, fille de Ramiro II (930-950). Mais nous ne devons pas nous en tenir uniquement aux reines veuves. La réclusion temporaire des monarques dans un monastère est également fréquente. Rappelons le cas du monarque asturien Alfonse II qui, destitué lors d’une révolte au cours de l’année 801-802, s’enferma dans le monastère d’Abelanie40.
20La réclusion monastique pouvait donc viser l’isolement ou l’internement forcé. Mais elle était aussi utilisée comme châtiment correcteur, en particulier pour ceux qui menaient une vie religieuse anarchique, errant d’un lieu à un autre. Les évêques devaient éviter les désordres, aussi bien parmi les ecclésiastiques que dans les monastères41. Dans ce cas, les sanctions employées étaient de type pénal et leur objectif était le contrôle des ecclésiastiques. Les évêques contrôlaient les comportements et établissaient des préceptes. On assignait à ceux qui les enfreignaient, de façon relativement fréquente, le châtiment de la réclusion monastique. Le huitième concile de Tolède (653) indique ainsi que les sous-diacres, déjà ordonnés, ne pouvaient cohabiter avec des femmes ; le châtiment imposé à ceux qui enfreignaient cette règle était la réclusion monastique à vie42. Autre exemple : en l’an 589, le concile de Narbonne, invoquant le concile de Nicée, indique que les ecclésiastiques ne peuvent participer ni à des conspirations ni à des conjurations, comportements propres aux séculiers. Qui enfreint ce commandement aura pour châtiment une pénitence d’un an dans un monastère, afin de retrouver son humilité perdue43. La réglementation conciliaire wisigothique fut soutenue par la réglementation civile qui maintint le monastère comme lieu d’enfermement pénitentiel : ce châtiment s’appliquait à ceux qui contractaient un mariage au sixième degré de parenté, à ceux qui nouaient des relations illicites44. On observe ici une pénalisation concrète de l’enfermement monastique pour des infractions déterminées.
21Les ecclésiastiques et boni homines reconnus coupables et punis par une réclusion dans un monastère demeuraient sous l’autorité de l’abbé, mais celui-ci devait agir comme l’évêque l’avait ordonné dans la sentence publique. Si l’abbé n’était pas conséquent et accueillait chaleureusement les reclus, il devait être châtié par une suspension de ses fonctions d’une durée d’un an : la correction de ceux qui étaient envoyés au monastère pour se corriger devait être accomplie45. L’autorité épiscopale imposait ainsi son autorité à l’abbé, en obligeant le monastère et son abbé à recevoir les coupables. Ainsi des personnes ayant une vie peu exemplaire arrivaient-elles dans le monastère. Quelle influence leur arrivée avait-elle sur la communauté et la clôture monastiques ? Sans aucun doute, elle impliquait un effort de la part de l’abbé et de sa communauté, l’un et l’autre ne semblant pas toujours souscrire aux sanctions prévues par l’autorité épiscopale.
22Ainsi des rois, des clercs et des séculiers accédaient-ils, de manière temporaire ou définitive, au cloître ou à l’hôtellerie, où ils étaient logés durant leur séjour pénitentiel. Tous projetaient leur influence extérieure sur les moines profès, sur la clôture, parce qu’ils disposaient d’espaces communs et parce que les moines et les convers devaient s’occuper des hôtes.
L’hôtellerie et la perméabilité de la clôture
23L’hospitalité sert à mettre à l’épreuve les convers quand ils veulent accéder au monastère : pour examiner la conduite des convers, une mise à l’épreuve est prévue pour chacun d’entre eux dans les services de l’hospitalité pendant trois mois. Une fois sa conduite testée, il peut rejoindre la communauté. De quelles qualités doit-il faire preuve ? D’humilité et de patience, selon saint Isidore46. La vertu suprême du moine est en effet l’humilité, qui contraste avec l’arrogance, vice majeur47. Celui qui veut être convers doit faire la démonstration d’une volonté de servir qui, dans la règle de saint Fructueux, se concrétise dans l’accomplissement de tout service exigeant l’obéissance48. La réception et le soin des hôtes doivent se faire selon les normes de l’hospitalité, qui relèvent de l’exercice de la charité et du service dû aux autres49. Les convers dispensent un ensemble de soins qui débutent avec le lavement des pieds à la tombée du jour : ils versent de l’eau chaude sur les pieds des hôtes et des étrangers50. Ensuite, si ceux-ci sont fatigués par leur voyage, ils doivent les oindre d’huile, leur donner un lit moelleux et de la nourriture. S’y ajoute la remise de provisions pour le voyage, le viatique, à la sortie du monastère. Il est fréquemment fait référence conjointement à l’hôtellerie et à l’infirmerie. Lorsqu’il évoque la réception des hôtes, saint Fructueux recommande que les infirmiers soient bien choisis, de telle sorte qu’ils puissent préparer avec soin les aliments et s’occuper des hôtes avec un généreux dévouement51.
24Dans le monachisme double, le problème de l’hôtellerie et de l’infirmerie est toujours centré sur le contrôle féminin/masculin, avec la problématique dérivée de la chasteté : les hommes doivent être servis par des hommes et tout soin prodigué par des proches de sexe féminin (mère, sœurs, filles, épouse) est exclu. Il est spécifié que si une femme, que l’on qualifie de « précipitée », était envoyée par l’abbesse avec des médicaments, elle ne pourrait ni rendre visite au malade, ni rester à ses côtés52.
25Ceux qui accomplissent tous ces soins sont en relation avec la communauté claustrale. À côté des convers, il s’agit de l’hôte, des infirmiers, de l’abbé et même du portier, auquel saint Isidore attribue le service d’hôte. À travers toutes ces fonctions, différents membres de la communauté entretiennent un contact direct avec des personnes venant de l’extérieur, hébergées intra muros et servies au nom du Christ. Une transmission au cloître était donc possible à travers ceux qui administraient, visitaient ou servaient l’hôtellerie. Il en était de même à la porte : non seulement des personnes en franchissaient le seuil, mais certaines s’en approchaient pour demander aumône et secours, spécialement des pauvres qui demandaient de la nourriture.
26Un autre point d’attention est la table. La tradition bénédictine indiquait la présence de l’abbé dans l’hôtellerie, mangeant avec les hôtes et cessant de présider la table conventuelle53. Dans la Règle commune, on indique que, dans le monastère, il doit y avoir une table unique, à laquelle s’assiéront aussi les hôtes et les voyageurs54. Il s’agit du réfectoire unique, ici communautaire, d’Isidore de Séville qui à son tour prévoit que l’abbé soit nourri avec la communauté et qui interdit expressément que la table conventuelle soit servie par des serviteurs laïcs : il ne peut y avoir de table commune pour ceux qui mènent des formes de vie différentes. À l’heure du repas, les portes du monastère doivent être fermées et aucun étranger ne doit être présent, afin que personne ne trouble la quiétude des moines55.
27En dernier lieu, un autre lien relie le moine au monde à travers l’hôtellerie ou en dehors d’elle : il s’agit de son pécule personnel, qui contraste avec la pauvreté censée le caractériser. Quand le moine accède au monastère, il doit abandonner ses possessions et les mettre en commun avec les biens de la communauté, à l’image des apôtres. Qui s’éloigne de l’usage commun du monastère avec son patrimoine devra également se séparer de la compagnie de la vie céleste56. En fait, Léandre de Séville considère que le patrimoine personnel doit être qualifié d’adultère. Parce qu’il a renoncé au monde, le moine doit oublier les affaires de la vie séculière et cesser de s’occuper des questions familiales. Affaires terrestres et affaires divines sont incompatibles : on ne peut, en effet, servir deux seigneurs et les préoccupations terrestres étouffent l’âme. Saint Isidore dit que bien des moines, par désir de venir en aide à leurs proches, s’empêtrent non seulement dans des affaires temporelles, mais aussi dans des querelles judiciaires et perdent ainsi leur âme en recherchant des bénéfices matériels pour leurs proches57.
28Il y a donc une porosité entre l’hôtellerie et le cloître. Quand Fructueux parle de châtier le menteur et le voleur, il donne une indication claire sur l’un des moyens assurant cette porosité. Il s’agit de la correspondance : on châtie celui qui envoie des lettres et celui qui les reçoit sans l’autorisation de l’abbé ou du prieur58. Saint Fructueux évoque cette faute à côté du péché d’ivresse : si quelqu’un s’adonne à l’ivresse, il sera soumis au châtiment des menteurs, voleurs et parjures de la même manière que celui qui envoie ou reçoit des lettres sans l’autorisation de l’abbé ou du prieur. Il subira d’abord une correction qui, si elle reste sans effet, sera suivie d’une réprimande devant les moines. Au récalcitrant qui ne se corrigera pas seront infligés trois mois d’excommunication : reclus dans une cellule, il ne recevra pour aliment que six onces d’orge et une petite quantité d’eau de temps en temps. La même faute est qualifiée de « légère » dans la réglementation d’Isidore : qui recevra, écrira ou répondra à des lettres, qui acceptera des cadeaux en cachette, qui s’entretiendra ou parlera avec des parents séculiers sans autorisation du père supérieur sera châtié par une excommunication de trois jours59. À côté de ces fautes légères, Isidore compte parmi les fautes graves celle du moine qui sortirait une demi-journée ou plus sans l’autorisation du prieur ou de l’abbé60, ce qui est considéré comme un abandon, temporaire ou occasionnel, du cloître.
29La correspondance, les cadeaux et les entrevues avaient pour voie principale, mais peut-être pas unique, l’hôtellerie ; les moines doivent éviter le contact avec ceux qui vivent dans le monde, qu’ils arrivent au monastère ou qu’ils lui soient étrangers61. La recherche de la perfection se fonde sur ce refus du contact avec le monde. Une bonne partie des préoccupations temporelles, propres du monde, parvenaient au cloître à travers les intérêts socio-économiques des moines, qu’ils soient familiaux ou personnels, à travers l’exercice de l’hospitalité et l’attention aux problèmes de la chasteté. Les voyageurs, les étrangers, en leur qualité d’hôtes, transmettent leurs problèmes, leurs expériences, leurs voyages et les nécessités de leur vie, et ils offrent ainsi aux moines une radiographie de la société extérieure.
Conclusions
30Il n’y a donc pas de concept clair de clôture, au sens d’un isolement total et absolu du moine dans le cloître. Non seulement la clôture est perméable vis-à-vis de l’extérieur, mais cette perméabilité est aussi favorisée de l’intérieur. Elle semble toutefois plus rigide dans l’espace féminin que dans l’espace masculin, si l’on en croit la documentation régulière ; et les femmes demeurent sous l’autorité des moines. Il existe une préoccupation particulière pour la défense de la chasteté. Les réglementations monastiques wisigothiques dessinent un cadre ascétique claustral qui s’éloigne de certains modèles antérieurs de spiritualité et d’ascétisme, liés à des comportements individuels. Les allusions de Léandre à une vie recluse urbaine et individuelle le montrent. Dans certains cas, la réglementation conciliaire cherche intentionnellement à annuler tout rapprochement avec des modèles ascétiques priscillianistes. Le monastère, défini comme lieu destiné à la vie spirituelle dans le cadre du célibat, est un lieu dans lequel entrent et vivent des personnes étrangères à la vie claustrale, parfois de manière volontaire, parfois de manière forcée. À l’intérieur sont reclus ceux qui méritent des châtiments. Rois et reines, évêques et ecclésiastiques disposent également de chambres claustrales. L’ingérence des laïcs est traduite en termes de décadence et on considère qu’elle ne favorise pas le recueillement spirituel propre à la clôture. Aucun point de la zone cloîtrée ne diffuse autant d’influences extérieures que l’hôtellerie monastique. Parfois l’infirmerie joue aussi ce rôle, puisque s’y rendent des moines d’autres monastères, des pèlerins, des étrangers et toutes sortes de gens. L’hôtellerie est le principal transmetteur d’influences « mondaines », externes et étrangères, vers ce qui est propre à l’isolement de la vie monastique. Vie urbaine et colonies monastiques semblent antagonistes. La recherche de la solitude et du désert contribue à l’isolement. Plus on est loin de l’agitation urbaine, moins on en perçoit l’influence. Qui a abandonné le monde est intéressé par la solitude de la campagne. Le monastère doit ouvrir ses portes aux laïcs et héberger des personnes étrangères au cloître, qu’elles veuillent le rejoindre ou qu’elles y soient confinées. La réclusion monastique répond donc soit à des pratiques punitives, soit à des désirs ascétiques.
Notes de bas de page
1 Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro, San Fructuoso, San Isidore, éd. J. Campos et I. Roca, Madrid, 1971.
2 A. Linage, « El monacato en Galicia de San Martín a la benedictinización : un problema », Monacato Galego, Ourense, 1986, p. 36.
3 R. Letinier, « Naturaleza jurídica y originalidad de los pactos monásticos », El Monacato en los reinos de León y Castilla (siglos VII-XIII), León, 2007, p. 50-65.
4 Concilios visigóticos e hispano-romanos, éd. J. Vives, Barcelone, 1963, p. 208, « IV Concilio de Toledo », chap. XLVIII : De professione monachorum.
5 J. Leclercq, « Théorie et pratique de la clôture au Moyen Âge », dans Les religieuses dans le cloître et dans le monde (Cercor, Travaux et recherches), Saint-Étienne, 1994, p. 471-473.
6 Concilios visigóticos..., op. cit. n. 4 : Proinde eis ad mundum reverti intercludimus aditum, et omnem ad seculum interdicimus regressum.
7 Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 67-68, Règle de Léandre, chap. XXVI : Qualiter vita fugiatur privata. Fuge, quaeso, priuatam uitam. Nec uelis imitare eas uirgines quae in urbibus per cellulis demorantur, quas multimoda cura constringit ; prius placendi saeculo, ne faedo prodeant amictu, et domestica oppressae sollicitudine, dum pro uitae subsidia satagunt, minus quae ad Deum pertinent quaerunt. Priuatam enim uitam de usu gentilium traxit Ecclesia ; quos dum non quiuerunt apostoli ad normam suae uitae transducere. Ecclesiae uenienti ex gentibus permiserunt priuate uiuere propriisque rebus utere. [...]
8 Ibid., p. 30-31.
9 Règle d’Isidore, chap. I, Santos Padres Españoles, vol. II, op. cit. n. 1, p. 91.
10 Ibid., p. 172.
11 Ibid., p. 91.
12 Ibid., p. 120.
13 Cf. A. Linage Conde, Una regla monástica riojana femenina del siglo x : el « Libellus a regula Sancti Benedicti subtratus », Salamanca, 1973, p. 44.
14 Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. rit. n. 1, p. 142.
15 Ibid., p. 161.
16 Chap. LII (De monachis vagis). Cf. Concilios visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 209.
17 Cf. A. Mundó, « Il monachesimo nella Penisola Iberica », Il monachesimo nell’alto Medioevo e la formazione della civiltà occidentale, Spolète, 1957, p. 77-79.
18 Règle d’Isidore, chap. XXIV. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. rit. n. 1, p. 124.
19 Ibid., p. 124
20 Cf. J. Orlandis, Estudios sobre instituciones monásticas medievales, Pampelune, 1971.
21 Règle commune, chap. XVII, cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 201-202.
22 Cf. Itinerario de la Virgen Egeria, éd. A. Arce, Madrid, 1980.
23 Cf. Mundó, « Il monachesimo », op. rit. n. 16, p. 78-79.
24 I Concilio de Tarragona, chap. XI. Cf. Concilies visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 87.
25 Règle de Léandre, chap. XXV. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 66-67.
26 Règle commune, chap. XX : Quid observandum sit de monachis qui a proprio monasterio per uitia delabuntur (De fugitiuis). Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1.
27 xiiie concile de Tolède (an 683), chap. XI. Cf. Concilios visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 429-430.
28 J. Orlandis, « Laicos y monasterios en la España Medieval », Anuario de Estudios Medievales, 17 (1987), p. 95-104.
29 Règle commune, chap. VI. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 182-183.
30 Chap. II : Ut monasteria diversoria secularium non fiant. Cf. Concilies visigóticos..., op. cit. n. 5, P- 477-478-
31 Règle de Léandre, chap. I. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, Son Leandro..., op. cit. n. 1, p. 38.
32 Ibid., p. 39-40.
33 Ier concile de Tolède, VI, Ut reiigiosa puella virorum familiaritatem non habeat. Cf. Concilias visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 21.
34 Sur la doctrine priscillianiste, voir récemment F. J. Fernández Conde, « Prisciliano y el priscilianismo. Historiografía y realidad », Clio & Crimen, 1 (2004), p. 51-85.
35 Concilios visigóticos..., op. cit., p. 28-30.
36 Cf. A. Mundó, « Les anciens synodes abbatiaux et les Regulae SS. Patrum », Studia Anselmiana, 44 (1959), p. 107-123 ; et id. « Il Monachesimo... », op. cit. n. 16, p. 97-100.
37 Chap. LI. Cf. Concilios visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 208-209.
38 Ibid., p. 126.
39 Chap. V : Ut defuncto principe subprestis Regina statim et vestem secularem deponat et in coenobio uirginum mancipetur permansura, cf. Concilios visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 479 ; aussi le XIIIe concile de Tolède (an 683) chap. V : Ne defuncto principe relictum eius coniugem aut in coniugio sibi quisque aut in adulterio audeat copulare, ibid., p. 421.
40 Cf. J. I. Ruiz de la Peña Solar, « La monarquía asturiana (718-910) », El Reino de León en la Alta Edad Media, vol. III, La Monarquía asturleonesa. De Pelayo a Alfonso vi (718-1109), León, 1995, p. 79.
41 Prescription LIII (De religiosis vagis), Concilios visigóticos..., op. rit. n. 5, p. 209 : Religiosi viri propriae regiones qui nec inter clericos nec inter monachos habentur, sive hii qui per diversa loca vagi feruntur, ab episcopis in quórum conventu conmanere noscuntur licentia eorum coerceatur, in clero aut in monasteriis deputati, praeter hii qui ab episcopo suo aut propter aetatem aut propter langorem fuerint absoluti.
42 Ibid., p. 279-280.
43 Ibid., p. 147.
44 J. Orlandis, « Laicos y monasterios en la España Medieval », Anuario de Estudios Medievales, 17 (1987), p. 100.
45 Cf. Concilias visigóticos..., op. cit. n. 5, p. 147.
46 Ibid., p. 95.
47 Isidore de Séville, Sentenciae, 1.3, chap. XIX, De humilitate monachi vel opere. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 447.
48 Règle de Fructueux, chap. XX, De conuersis. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 159.
49 Cf. G. Cavero Domínguez, « De huéspedes y hospederías : los modelos monásticos », El monacato en los reinos de León y Castilia (siglos VII-XIII), p. 213-236.
50 Règle de Fructueux, chap. XX, De conuersis. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 159-160.
51 Ibid., p. 149.
52 Règle commune, chap. XVII. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 202.
53 Sancti Benedicti Regula Monasteriorum, éd. G. Arroyo, Burgos, 1947, chap. LII, LVI et LXI, p. 72, 79 et 83.
54 Règle commune, chap. X. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 190.
55 Règle d’Isidore, chap. IX, De mensis. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 104-105.
56 Règle de Léandre, chap. XXVIII. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, P. 70-71.
57 Isidore de Séville, Sententiae, 1.3, chap. XXI, De monachis qui corde saeculi occupantur, Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 451-453.
58 Règle de Fructueux, chap. XV, De mendace, fure et percussore monachorum. Dans San Leandro, San Fructuoso, San Isidoro, p. 154-155.
59 Règle de Fructueux, De delictis. Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 114-115. Et aussi Règle de Fructueux, op. cit., p. 147.
60 Ibid., p. 116.
61 Isidore de Séville, Sententiae, 1.3, chap. XVII, De sanctis qui se a consortio saeculi separant, Cf. Santos Padres Españoles, vol. II, San Leandro..., op. cit. n. 1, p. 447.
Auteur
Universidad de León
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