Utiliser les sources textuelles en archéologie moderne et contemporaine
Résumés
L’importance de l’archéologie des périodes moderne et contemporaine a été longuement débattue par le passé, en particulier vis-à-vis de son intérêt pour l’étude de périodes bien documentées par les sources textuelles. Elle ne fait à présent plus de doute, et cette archéologie doit être considérée comme une discipline à part entière. Elle a cependant tout intérêt à se tourner vers ces mêmes sources textuelles pour enrichir l’étude de la culture matérielle, selon une approche anthropologique. Or, ce dialogue s’avère complexe, face à la fois à la difficulté d’appréhender correctement les sources archivistiques, et à celle d’identifier les documents pouvant être utiles à une étude archéologique donnée. Nous nous proposons en conséquence de donner des clés d’utilisation quant à l’identification, l’analyse et l’exploitation des principaux types de sources textuelles susceptibles d’être incluses dans les études archéologiques sur les périodes moderne et contemporaine. Celles-ci regroupent des archives manuscrites, imprimées, et des sources cartographiques. Toutes doivent faire l’objet d’une lecture critique spécifique nécessitant une formation spécifiquement historienne. Les archives manuscrites documentent principalement la vie matérielle, parfois très concrète, des administrations, seigneuries et des familles ou établissements importants. Les archives d’origine privée et les inventaires après décès sont particulièrement notables, mais se révèlent souvent difficiles à localiser. Certaines institutions indépendantes conservent également des fonds remarquables, en particulier pour les activités industrielles de l’époque contemporaine. Les sources imprimées les plus utilisées sont les ouvrages encyclopédiques du xviiie siècle, mais leur lecture nécessite un recul critique important : ils ne visent souvent pas à représenter la réalité, mais à en montrer une image orientée. Les catalogues et publicités du xixe siècle restent à l’inverse une source trop peu exploitée. Enfin, les cartes et plans peuvent rendre des services très variables principalement en fonction de l’échelle considérée ; la carte de Cassini, malgré son apparente imprécision, est cependant un atout de taille dans l’identification de sites archéologiques potentiels concernant les proto-industries du xviiie siècle. L’usage par les archéologues de ces différents types de sources reste toutefois limité par leur relative difficulté d’accès : des améliorations substantielles en précision des inventaires, en quantité de ressources numérisées, ou encore en constitution de bases de données partagées d’informations issues de ces sources, seraient à souhaiter.
The importance of the archeology of modern and contemporary periods was lenghily discussed in the past, in particular with respect to its interest for the study of periods well documented by textual sources. That archaeology must now be regarded as a separate discipline. However, archaeologist have every reason to turn to these same textual sources to enrich the study of the material culture, according to an anthropological approach. This dialogue proves to be complex, facing difficulties both in correctly apprehend archivistic sources, and with the identification of useful documents for a given archaeological study. We therefore propose to give keys to identification, analysis and study of the main types of textual sources likely to be included in archaeological studies on modern and contemporary periods. Those include handwritten and printed archives, and cartographis sources. All must be the object of a critical reading requiring a specific historian formation. Handwritten archives mainly document the material life of administrations, lordships, families or important establishments. Archives of private origin and after death inventories are particularly notable, but often prove difficult to locate. Some independent institutions also preserve remarkable funds, especially for industrial activities of the contemporary era. The most used printed sources are the encyclopedic worh of the 18th century, but their reading requires significant critical distance: they often do not aim representing reality, but at showing a focused image. 19th century catalogs and advertisements remain a source too little exploited. Finally, maps and plans interest vary mainly according to the scale considered; the Cassini map, despite its apparent inaccuracy, is an asset in identifying potential archaeological sites concerning proto-industries of the 18th century. The use by the archaeologists of these various types of sources is still limited by their relative difficulty of access: improvements in inventory accuracy, quantity of digitized ressources, or in constitution of shared databases of information resulting from these sources, would be to wish.
Entrées d’index
Texte intégral
1Le titre de cet article évoque immédiatement un débat récurrent dans la communauté archéologique depuis quelques dizaines d’années : est-il utile, sans même parler de nécessaire, de réaliser une archéologie des périodes dites un temps « post-médiévales » ? Autrement dit, l’archéologie peut-elle apporter quelque chose à ce que nous connaissons déjà par l’histoire, donc par les sources textuelles (Burnouf et Journot, 2004) ? Nous ne traiterons pas cette question ici. En effet, celle-ci doit être considérée comme tranchée, voire ne devrait pas se poser (Hurard, Roumégoux et Chaoui-Derieux 2014). Depuis le début du xxe siècle, quelques théoriciens de la discipline (Deonna, 1922, p. 45-46) ont souligné la validité de l’archéologie comme méthode d’étude des sociétés humaines sans limite chronologique. Le même débat s’est posé il y a un demi-siècle en France à propos de l’archéologie médiévale (Dupuis, 2010), pour des raisons et dans des termes proches, et n’a pourtant plus aucunement lieu d’être à l’heure actuelle. Les archéologues anglo-saxons, nettement en avance sur leurs confrères français pour l’étude des périodes moderne et contemporaine, ont d’ailleurs rapidement réglé cette question à la même époque (Hume, 1973), malgré des tensions persistantes (Jack, 1993). Enfin, les récents développements concrets de cette archéologie du « plus récent que l’ancien » (Trombetta, 2004), au Louvre comme à Saint-Germain-en-Laye pour ne citer que les plus célèbres (Hurard et Cottiaux, 2013, p. 115-129), confirment bien l’importance et la validité de cette pratique. Tout n’est pas dit dans les sources textuelles « récentes », aussi nombreuses soient-elles, et l’archéologue a bien son rôle à jouer dans la construction de ce discours scientifique. En conséquence, la question traitée ici est bien celle de l’utilisation des sources textuelles en archéologie « post-médiévale » : le fait que leur existence et leur importance pour la compréhension de ces sociétés aient toujours été reconnues et même surestimées par les archéologues n’implique pas que ceux-ci soient à même de les utiliser dans tout leur potentiel pour étayer leurs propres recherches. Nous nous attacherons donc ici à fournir des clés d’emploi de ces sources dans une optique archéologique, d’un point de vue théorique puis plus pratique, en identifiant les principaux types de sources à disposition, leurs emplacements et leurs usages potentiels. Pour ce dernier aspect, nous donnerons un certain nombre d’exemples concrets, provenant le cas échéant de la pratique anglo-saxonne.
2L’archéologie moderne et contemporaine n’a pas tendance à rejeter les sources textuelles comme a pu le faire l’archéologie médiévale en son temps. En effet, dans ce dernier cas les données issues des textes sont souvent peu abondantes ou incertaines, et il est courant de développer une recherche archéologique valable sans recours particulier aux textes ; ceci a pu conduire à une posture extrême généralisant cette observation et rejetant totalement l’usage des sources écrites. À l’inverse, à partir du xvie siècle, il est admis que les sources textuelles deviennent suffisamment nombreuses et riches d’informations pour pouvoir apporter un éclairage pertinent sur une grande majorité de sites archéologiques, urbains bien sûr comme pour les fouilles du Grand Louvre (Trombetta, 1987), mais également ruraux (Hurard, 2012). En considérant l’archéologie et l’histoire comme deux méthodologies d’étude d’une même réalité passée plutôt que comme deux disciplines académiques distinctes, en somme en développant une approche plus « anthropologique » qu’« archéologique » ou « historique », il devient même possible de ne pas réellement distinguer les sources matérielles et textuelles, et de les utiliser toutes deux à titre égal dans un processus de recherche globalisant (Mrozowski, 1988 ; Dupuis, 2010). Toutefois, ceci suppose que le chercheur, ou l’équipe de recherche, maîtrise pleinement les deux méthodologies (donc, selon le cas, possède une formation dans les deux spécialités, ou soit pluridisciplinaire). Une autre difficulté provient de l’importance considérable du volume de sources potentielles : dès le début de l’époque moderne et sans même parler de l’époque contemporaine, on assiste aux débuts d’une massification de la consommation (Roche, 1997), doublés d’une documentation textuelle de plus en plus fournie lorsque l’on avance dans le temps. Cette masse de données brutes n’implique pas que les sociétés qui les ont produites nous soient de fait connues, puisqu’elles n’ont aucune valeur informative sans le travail de l’archéologue ou de l’historien, mais elle implique une méthodologie particulière de traitement de l’information.
Sources utilisables
3De fait, les sources textuelles ou assimilées utilisables dans le cadre de recherches archéologiques sont extrêmement variées, parfois même plus que pour des études historiques. En effet, quasiment tous les types de documents peuvent contenir des informations liées à la matérialité ou, à défaut, permettant de préciser le contexte dans lequel celle-ci prend place. Il arrive parfois que les principales sources concernant un objet d’étude particulier (notamment pour les villages ou lieux d’intérêt) aient déjà été identifiées et compilées par un historien local, bien que l’analyse en soit souvent superficielle et demande à être revue1. Que ce recensement ait déjà été effectué ou non, il existe trois types de sources utilisables, à savoir les sources manuscrites, imprimées, et cartographiques2.
4Les sources manuscrites correspondent aux archives à proprement parler : outre des archives d’institutions diverses, certains fonds des Archives nationales peuvent être intéressants pour l’archéologue, mais les Archives départementales sont les plus indiquées pour trouver des fonds ciblés sur un site ou un ensemble de sites. La quasi-totalité de ces archives est organisée en quatre catégories : archives anciennes (jusqu’au xviiie siècle inclus), révolutionnaires (généralement de peu d’intérêt pour l’archéologue), modernes (depuis le xixe siècle inclus), et de toutes périodes. Il est préférable de chercher par mots-clés (nom du lieu, type d’établissement, etc.) dans l’ensemble des archives plutôt que par fond lorsque cela est possible ; des informations pouvant être dispersées dans l’ensemble des fonds. Les sources imprimées, quant à elles, correspondent aux livres anciens ayant été édités, et souvent disponibles en ligne à l’heure actuelle3. Leur portée est plus généraliste, mais ils peuvent se révéler des sources d’information considérables et encyclopédiques, à condition de les lire avec une approche critique. Si quelques écrits du xvie siècle sont bien connus (Agricola, 1556), ce type de source devient surtout intéressant à partir du xviiie siècle. Enfin, concernant la cartographie, trois types de documents sont à considérer en priorité, selon l’échelle d’analyse souhaitée. Pour des études nationales ou régionales, il n’existe pas de source assez précise avant la seconde moitié du xviiie siècle (Cassini et Cassini, 1756-1815). À une échelle plus locale, il faut se tourner à partir de la fin du Moyen Âge vers les plans terriers, puis vers des plans cadastraux plus précis à partir du xixe siècle. Des plans au niveau du site sont eux nettement plus rares et généralement non systématiques, à quelques exceptions près comme des bâtiments remarquables et des manufactures.
5Quelles que soient les sources textuelles mises à profit pour l’étude archéologique, il importe de prendre en compte le fait que celles-ci demandent une méthodologie d’étude particulière, propre à la discipline historique. Nécessitant une formation spécifique, elle permet de tirer le meilleur parti des données voire d’éviter des erreurs d’interprétation. En effet, les sources textuelles renvoient exactement au même passé que les sources archéologiques, décrit ou interprété par les personnes ayant vécu à l’époque considérée. D’une part, de façon similaire aux corpus archéologiques, dépendant des processus dépositionnels puis de la taphonomie, tout n’a pas été décrit dans les textes, et toutes les archives n’ont pas été conservées jusqu’à nos jours. D’autre part, en plus d’être partielles, les sources textuelles sont également partiales : elles n’ont jamais pour but de décrire exactement la réalité, mais au mieux évoquent celle-ci pour servir un autre but (utilitaire ou idéologique), avec toutes les implications en découlant en termes d’oublis, de manipulations, de biais, de contre-vérités, tous conscients ou non. Ainsi, de même que l’archéologue doit construire un discours raisonné à partir des données matérielles, l’analyse des sources textuelles suppose de retrouver les biais et non-dits en plus des données présentes originellement dans le texte. Exemple parmi d’autres, dans le domaine métallurgique, Agricola ne cherchait pas dans le De re metallica (Agricola, 1556) à enseigner aux praticiens leur métier, mais à expliquer ce dernier aux entrepreneurs, les informations présentées étant donc sélectionnées dans cette optique (Garçon, 2013). Deux siècles après, les rédacteurs de l’Encyclopédie tentaient eux de mettre en évidence la rationalité des chaînes opératoires (Diderot et d’Alembert, 1751-1765). Il faut donc se garder, devant toute source textuelle, de prendre son discours comme tel sans lui faire subir d’examen critique. Celui-ci doit évaluer en particulier le contexte de production du document, pouvant avoir des implications sur le contenu ; rechercher les incohérences, omissions probables voire simples éléments curieux et, là encore, comprendre leur origine ; et enfin reconstituer le contexte général de rédaction du document. Celui-ci n’en est finalement qu’une résultante donnant une image tronquée, de même qu’un dépotoir n’est qu’une résultante fournissant un tableau partiel de la société qui l’a produit. Ceci nous invite à souligner l’importance, pour l’archéologue étudiant ces sources, d’avoir reçu une formation à proprement parler historienne, qui correspond avant tout à la capacité d’effectuer cette « gymnastique » analytique qui ne saurait s’improviser.
6Bien que, en théorie, les écrits puissent apporter une documentation considérable à l’archéologue, il est rarement simple d’accéder à des sources intéressantes : elles peuvent n’avoir jamais existé pour le cas précis traité par le chercheur, ou avoir été détruites, ou bien être particulièrement difficiles à identifier et localiser. Nous donnons en conséquence ici un aperçu détaillé des différentes catégories d’archives qu’il est possible de consulter, et des informations utiles qu’elles peuvent apporter.
Les sources manuscrites
7Il existe deux principaux lieux de conservation pour les archives manuscrites, à savoir les Archives nationales et départementales. Comme leur nom l’indique, les documents conservés aux Archives nationales4 concernent en priorité des affaires ayant trait à l’ensemble du pays, et ne sont donc souvent pertinents que pour l’étude de phénomènes généraux. Les Archives départementales5, regroupent généralement l’ensemble des documents en provenance des administrations régionales ou locales, qu’il s’agisse de seigneuries, du département en tant que tel, ou de communes ; s’y ajoutent des fonds d’archives privées. Il ne s’agit toutefois pas d’une règle absolue puisque toutes les communes n’ont pas forcément reversé leurs archives, de même que de nombreuses institutions6, et à l’inverse certains documents que l’on peut y trouver concernent plusieurs départements (dans le cas de seigneuries étendues notamment)7. De manière générale, l’organisation de tous ces centres suit une logique semblable, avec un plan de classement habituellement identique d’une archive départementale à l’autre8.
8Les archives publiques conservent donc, du Moyen Âge à l’époque contemporaine, les documents provenant des entités administratives correspondant au territoire concerné. Dans le cas des Archives nationales, il s’agit de versements des services de la Cour puis des ministères. Les premiers, pour l’Ancien Régime, sont rarement intéressants d’un point de vue archéologique, à part pour d’éventuels éléments de contexte juridique. Toutefois, les archives contemporaines comportent une série de fonds ayant trait à l’agriculture, au commerce, à l’industrie ou encore aux bâtiments publics9. Ceux-ci remontent en réalité très souvent au xviiie siècle, et sont susceptibles de contenir toutes sortes d’informations intéressant les services ministériels. On peut ainsi y trouver des statistiques générales établies par département et listant des manufactures avec leur production (fig. 1), leur nombre d’employés, l’origine des matières premières et l’énergie utilisée, ou encore des comptes rendus concernant des productions, bâtiments ou travaux d’importance nationale (Douyère-Demeulenaere, 2005). À noter également l’existence d’une série portant sur les Biens nationaux vendus à la Révolution, pouvant comprendre des descriptions précises de ceux-ci10.
Fig. 1 : Détail de l’état des usines de la généralité de Montauban, 1788

Sont relevées, selon les cas, tout ou partie des informations suivantes : types d’installations, emplacement, propriétaire, titres officiels, nature et quantité de la production, combustible employé, nombre d’ouvriers, salaires, ainsi que des appréciations.
Pierrefitte-sur-Seine, Archives nationales, F12 680.
9Dans le cas des archives départementales, le caractère plus local des institutions concernées permet à celles-ci de procurer des informations utiles y compris pour les entités administratives d’Ancien Régime (archives de Saône-et-Loire, s. d.). Il peut s’agir des représentants locaux de la monarchie11, des domaines seigneuriaux laïcs12 et ecclésiastiques13, ou encore des archives hospitalières déposées14. Dans tous les cas, il est possible d’y trouver tous les éléments ayant trait à la gestion du domaine considéré, qu’il s’agisse de la production du domaine, des baux15, des achats et reventes de produits, des constructions ou réparations de bâtiments, ou encore des plans terriers. Une grange ou une maison ayant été intégralement déplacées sur des rails en bois, laissant des traces a priori étranges sur le sol, y seront ainsi probablement documentées (Faulkner, 2004). Pour la période contemporaine, les séries des administrations départementales constituent le pendant local des séries ministérielles nationales des archives nationales. Plusieurs domaines y apparaissent tout particulièrement. Les séries économiques16 sont notamment utiles en ce qui concerne les établissements industriels dangereux ou insalubres : en effet, à partir de 1810, ceux-ci devaient faire l’objet d’une autorisation préfectorale, demandée via un dossier complet comprenant notamment une description précise de l’installation, un plan détaillé levé par un ingénieur, et une enquête de voisinage17 (Le Roux, 2011). Ces dossiers, conservés en l’état18, sont ainsi une source de renseignements incontournable pour de nombreux secteurs industriels des xixe et xxe siècles, permettant de comprendre des vestiges sinon difficilement interprétables : les cuves retrouvées en fouille de la mégisserie Darpentigny à Saint-Denis, fondée en 1862, ont ainsi pu être immédiatement identifiées techniquement, car apparaissant sur le plan du dossier d’établissement dangereux (Louit, 2013). Dans cette série, les fonds concernant l’agriculture19 et le commerce20 sont également à noter. Plus ponctuellement, et concernant plutôt l’archéologie environnementale, il faut également considérer les archives liées aux eaux et forêts21, aux sites d’extraction22, et surtout aux travaux publics et transports. On trouve en effet plusieurs sous-séries liées aux voies de communication, qu’il s’agisse de chemins et routes23, du chemin de fer et autres transports en commun24, ou de la navigation intérieure25.
10De manière plus aléatoire, les fonds d’origine privée peuvent également apporter des informations semblables. Ceux-ci ne sont aucunement standardisés et leur contenu peut donc grandement varier. Toutefois, il est courant de trouver des devis et factures de réparation, ou encore des plans, concernant des châteaux et propriétés dans les archives provenant des familles aisées, ou bien diverses formes de documents relatifs à des entreprises (devis, livres de compte, informations sur les produits, voir fig. 2). Un livre de compte d’un détaillant américain pour les années 1840 à 1842 a ainsi permis de déterminer que la grande majorité des articles représentant les principaux postes de dépense des clients ne laissent habituellement aucune trace archéologique, amenant à repenser drastiquement la représentativité des corpus (Wettstaed, 2003). Les Archives nationales conservent plusieurs centaines de fonds de ce type26, qui concernent des familles ou personnalités d’importance au niveau national et ne sont donc pas les plus indiquées pour une recherche à un niveau local. Il convient donc plutôt de se tourner vers les fonds des archives départementales27, souvent bien fournis et plus utiles à l’archéologue.
Fig. 2 : Détail du livre de comptes des ventes de Harang, marchand briquetier à Paris, 1785

Paris, Archives départementales, D5B6 1458.
11Parallèlement, les archives notariales peuvent également se révéler une source de première importance, quelle que soit leur date, de la fin du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Deux types d’actes sont à chercher en particulier. Les inventaires après décès étaient dressés par un notaire afin de chiffrer la valeur des biens d’un ménage, souvent en vue d’une succession : celui-ci visitait donc la maison (et l’atelier le cas échéant) et décrivait pour chaque pièce les objets s’y trouvant, en en évaluant le prix. Il est ainsi possible de connaître en détail l’aménagement intérieur et les objets domestiques et professionnels rencontrés, mais également de reconstituer dans une certaine mesure le plan ; s’ils nécessitent de nombreuses précautions méthodologiques, ces deux exercices ont déjà été menés à bien avec succès (Roche, 1997 ; Gallicé, 2000). D’autre part, les baux peuvent apporter des informations sur la nature des constructions, puisqu’ils incluent une description du bien loué : il est donc possible d’y repérer certaines caractéristiques architecturales particulières. Les archives notariales sont versées aux Archives départementales28, bien que les inventaires y fassent souvent défaut (il est rare que ceux-ci recensent le contenu ou même les thématiques des actes). Celles de Paris représentent un cas particulier puisqu’elles se trouvent aux Archives nationales, dans le Minutier central29. Les divers inventaires détaillés couvrent cependant moins de 10 % des minutes, principalement du xve au xviie siècle (Mosser, 2008).
12Il convient enfin de mentionner l’existence, aux Archives nationales ainsi qu’au Service historique de la défense à Vincennes, du fonds de la Marine30, comprenant des documents ayant trait au personnel et au matériel. Son étude est donc indispensable dans le domaine de l’archéologie navale, en particulier ayant trait à la flotte militaire de l’époque moderne (Villiers, 2007). D’autre part, aux Archives départementales cette fois, les archives communales déposées31 livrent les mêmes informations que celles citées précédemment pour l’administration départementale, mais ne concernent que la commune en question (et sont classées en fonction de celles-ci). Elles sont souvent nettement moins complètes et sont donc principalement utiles pour compléter d’éventuelles lacunes des séries suscitées, notamment dans les fonds ayant subi des destructions du fait des différentes guerres depuis la fin du xixe siècle.
13Parallèlement aux fonds des archives nationales, départementales ou municipales, existe également toute une série d’archives dépendant d’institutions diverses dont le contenu n’est en rien normalisé. Certaines ne sont pas foncièrement différentes des archives citées précédemment, seul leur lieu de conservation étant inhabituel32. Dans les autres cas, ces fonds peuvent être très spécifiques selon l’institution qui les a produits, et donner des informations sur des thématiques extrêmement précises. Pour une étude d’archéologie industrielle portant sur le xixe siècle, il peut par exemple s’avérer utile de consulter les fonds de l’Institut du Patrimoine, regroupant les brevets déposés et donc les détails techniques de certaines pièces fabriquées33, permettant d’ailleurs de mettre au point des typo-chronologies très fines (Adams, 2002), ou encore les mémoires et journaux de voyage des élèves ingénieurs de l’École des Mines, lesquels devaient visiter des établissements industriels et en faire descriptions et commentaires dans le cadre de leur formation (Thuillier, 1962). Enfin, certains particuliers conservent des fonds privés pouvant remonter à des époques fort reculées ; ceux-ci sont souvent très difficiles à localiser et à consulter, mais peuvent se révéler des sources d’information précieuses voire uniques, comme dans le cas du livre d’un maître de teinture récemment découvert et étudié, comportant des échantillons de tissus teints du xviiie siècle et la recette de la teinture utilisée pour chacun (Cardon, 2013).
Les sources imprimées, cartes et plans
14Les sources imprimées, de fait propres aux époques moderne et contemporaine, peuvent revêtir des formes et intérêts extrêmement divers. Outre les textes généraux donnant des indications de contexte, l’une des sources les plus utilisées correspond aux encyclopédies et autres écrits techniques, depuis les ouvrages de réduction en art du xvie siècle34 jusqu’à l’Encyclopédie (Diderot et d’Alembert, 1751-1765) et à la Description des Arts et Métiers de l’Académie française au xviiie siècle (Duhamel du Monceau, 1761-1782). On peut également y ajouter la réédition améliorée de l’Encyclopédie (Panckoucke, 1782-1832) ainsi que les manuels Roret pour des époques plus récentes (Garçon, 2003). Ces ouvrages sont habituellement utilisés dans un but d’interprétation des vestiges techniques trouvés en fouille ; il faut toutefois remarquer que ces ouvrages n’ont pas pour vocation de décrire exactement la réalité de leur époque, mais de présenter une construction théorique, différente et plus ou moins proche de la pratique réelle selon le contexte de production de l’ouvrage (fig. 3). Pour la période contemporaine plus précisément, il est possible d’avoir accès à des sources liées au développement de la société de consommation. Celle-ci passait notamment par la constitution de catalogues permettant de vendre à distance des produits à prix abordables manufacturés en série. Ceux-ci constituent de fait un moyen d’avoir accès à la typologie émique des artefacts, souvent radicalement différente de celle, étique, de l’archéologue (Gates et Ormerod, 1982). Par ailleurs, ils permettent d’assigner une période chronologique précise à la production et commercialisation des artefacts, ayant par exemple permis de déterminer l’existence d’un délai entre la fabrication et le rejet des céramiques, souvent non pris en compte dans les études archéologiques, pouvant atteindre jusqu’à quarante ans même pour le début du xxe siècle (Adams, 2003). Cette politique de communication passait également par l’usage de publicités pouvant prendre une place très importante dans les journaux, lesquelles permettent d’obtenir des informations comparables et éventuellement plus précises (Graham, 2005).
Fig. 3 : L’intérieur de la halle de la tuilerie dans les planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert

Les halles de tuilerie de cette époque se composaient en général d’un toit descendant jusqu’au sol, sans murs, et les produits n’étaient pas mis à sécher en « tours » comme sur cette gravure, qui ne représente donc qu’un cas très particulier et non une installation typique.
Diderot, d’Alembert, Recueil de planches…, vol. 1, 1762.
15Le dernier type de source est constitué par les cartes et plans, lesquels peuvent fournir des informations variées selon l’échelle et l’époque considérée. À petite échelle, les premières cartes utiles d’un point de vue archéologique apparaissent au xviiie siècle, avec en particulier la carte de Cassini (Cassini et Cassini, 1756-1815). Malgré ses approximations, elle comporte néanmoins des représentations d’un grand nombre d’établissements de production35 et autres points marquants du paysage (fig. 4). Si la précision de leur emplacement n’est pas absolue, elle est toutefois souvent suffisante après géoréférencement de la carte36 pour permettre une localisation à quelques dizaines ou centaines de mètres près, soit assez pour circonscrire une zone à prospecter sur le terrain. L’atlas de Trudaine (Trudaine, 1745-1780) est lui un peu plus précis, mais ne concerne que les abords des grandes routes du royaume. À partir du début du xixe siècle, ces cartes ont laissé place à la carte d’État-major, dressée à partir de 1818. Au niveau d’un territoire plus restreint, il est possible de se tourner pour l’époque moderne vers les cartes de seigneuries et plans terriers, lesquels peuvent se trouver dans les fonds des seigneuries correspondantes des Archives départementales ; ils peuvent également être accompagnés de légendes décrivant le contenu des parcelles, en particulier pour la gestion de la fiscalité et de la propriété foncière (Glomot, 2010). L’équivalent à l’époque contemporaine en est le cadastre napoléonien, fonctionnant sur le même principe (dressé à partir de 1807). À plus grande échelle encore, certains fonds des archives départementales, notamment ceux d’origine privée, sont susceptibles de fournir des plans de domaines ou de constructions ; d’autre part, les dossiers d’établissements classés37 comportent régulièrement des plans détaillés des installations considérées.
Fig. 4 : Relevé des installations de production de terre cuite architecturale (2000 environ) sur la carte de Cassini

L’opacité de chaque point correspond à la densité d’établissements sur un territoire d’environ 7 × 4 km, le maximum étant de 7 tuileries autour de Montauban. Fond de carte Cassini, Tableau d’assemblage de la carte…, 1815.
Relevé et projection des données Cyril Lacheze.
Conclusion
16Les possibilités offertes par les sources textuelles et assimilées pour l’archéologie moderne et contemporaine apparaissent donc particulièrement nombreuses. Si l’apport de celles-ci, comme de l’iconographie par exemple, est bien connu pour les périodes plus anciennes, il n’en est que plus important ici, de par la quantité de données à disposition et leur diversité. Ceci n’exclut pas de porter sur ces sources un regard critique, tenant compte de leur contexte de création et de leur statut, de la même manière que pour un site ou un artefact archéologique, afin de ne pas tomber dans les pièges d’une lecture au premier degré. Cette précaution prise, ces sources apparaissent finalement comme indispensables pour une prise en compte totale de nombreux sujets d’étude, selon une approche « anthropologique » globale plus que purement archéologique. Le principal obstacle à l’usage de ces sources, une fois dépassée la barrière avant tout psychologique et institutionnelle entre disciplines, pourrait finalement être leur difficulté d’accès. En effet, si celles-ci sont généralement accessibles librement et gratuitement, cela ne veut pas dire qu’elles soient facilement identifiables et consultables. La dispersion des centres d’archives départementales est en particulier un problème bien réel, auquel la numérisation et la mise en ligne des documents apportent une réponse qui reste encore très limitée38. De plus, les inventaires ne sont pas toujours accessibles sur Internet, et comportent rarement plus d’informations que le titre du document, une description succincte et quelques mots-clés. Un usage plus efficace et généralisé de ce type de source passerait ainsi par une augmentation de l’offre en documents numérisés, une amélioration des inventaires, ainsi que des projets de compilations de données (Lacheze, à paraître a ; Lacheze, à paraître b), tous éléments supposant des moyens financiers, logistiques et humains actuellement difficiles à réunir.
Bibliographie
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10.1007/BF03376626 :Notes de bas de page
1 Les nombreuses revues éditées par des sociétés savantes locales depuis le xixe siècle sont à ce titre très précieuses.
2 Bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler de sources textuelles, nous les incluons ici car elles sont fréquemment conservées dans les centres d’archives au même titre que les documents purement textuels.
3 On se référera en priorité aux plate-formes Gallica, Archive.org et Google Books.
4 À Paris pour l’Ancien régime, Fontainebleau pour la Révolution et Pierrefitte-sur-Seine pour l’époque contemporaine.
5 Communément implantées dans les chefs-lieux de département.
6 Il faut dans ce cas se rendre directement auprès des services de la commune ou de l’institution en question.
7 En Île-de-France, l’existence des départements de Seine et Seine-et-Oise jusqu’en 1968, et les réorganisations d’archives dans sept centres différents correspondant aux nouveaux départements après leur suppression, ajoutent une complexité supplémentaire. Il est à noter que les archives concernant des parties importantes de l’Île-de-France et produites dans le département de Seine-et-Oise sont habituellement conservées aux Archives départementales des Yvelines.
8 Un contre-exemple est celui des Archives départementales de Paris, au classement totalement différent.
9 Séries F10 à F16.
10 Série Q2.
11 Séries B (juridiction) et C (administration).
12 Séries E.
13 Séries G (clergé régulier) et H (clergé séculier).
14 Série H-dépôt.
15 De manière générale, ceux-ci sont rédigés en plusieurs exemplaires, dont l’un pour le notaire que l’on trouvera dans les minutes de notaires, et un autre pour le bailleur, qui pourra donc être trouvé dans ces séries seigneuriales.
16 Série M.
17 Dite « de commodo et incommodo ».
18 Sous-série 5M.
19 Sous-série 7M.
20 Sous-série 8M.
21 Diverses sous-série dans la série P.
22 Sous-série 8S.
23 Sous-séries 6O et 11O au niveau communal, 1S et 2S pour la grande voirie.
24 Sous-série 5S.
25 Sous-série 3S.
26 Série AP.
27 Série J.
28 Formant une partie de la série E, ou une sous-série au sein de celle-ci (souvent 3E).
29 Série MC/ET. Ce fond est conservé sur le site de Paris, y compris pour les minutes de l’époque contemporaine.
30 Série MAR.
31 Série E-dépôt.
32 Il arrive que certaines archives seigneuriales soient encore conservées dans les archives de châteaux, que celles-ci soient privées ou ouvertes au public (à Chantilly par exemple).
33 Ces fonds ont été numérisés et sont consultables en ligne jusqu’à l’année 1855 incluse, sur le site de l’Institut du Patrimoine, dans la base documentaire « Brevets du 19e siècle ».
34 Ce terme désigne un type d’ouvrage typiques des xvie et début du xviie siècles, rassemblant et ordonnant des informations originellement dispersées afin de les présenter sous forme d’ensemble cohérent.
35 Plus de 60 000, tous types compris (Lacheze, à paraître b).
36 Disponible en particulier sur le site Geoportail.
37 Sous-série 5M.
38 Les premiers, et parfois les seuls, fonds numérisés par les centres d’archives départementales sont les registres paroissiaux et d’état-civil, car les plus consultés par les généalogistes amateurs ou professionnels qui constituent la plus grande partie des visiteurs. Toutefois, ils n’apportent généralement aucun élément d’intérêt pour une recherche archéologique.
Auteur
Université Paris I Panthéon-Sorbonne, ED 113,
IHMC, Équipe d’Histoire des techniques
Thèse sous la direction d’Anne-François Garçon, « L’art du briquetier, xvie-xixe siècles. Construction d’une pensée technique à partir d’un savoir-faire. Du régime de la pratique au régime de la technique ».
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