Chapitre 3. Accélération des « oscillations du pendule » (1945-1957)
p. 41-49
Texte intégral
1Il n’est pas surprenant que le marché charbonnier soit dans un piètre état à la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale. De 1945 à 1947, l’Europe de l’Ouest doit résoudre la grave pénurie de charbon qui empêche toute reprise économique. La véritable Reconstruction sera possible en 1948 grâce au Plan Marshall. Dans ces conditions, l’industrie charbonnière peut procéder au renouvellement de son équipement productif. Les données ont toutefois changé depuis la fin de la guerre, car le statut juridique de l’industrie charbonnière est modifié. L’indépendance financière dont elle se prévalait dans les années 20 n’est guère plus possible puisque l’Etat intervient désormais dans la gestion : nationalisations en France et en Grande-Bretagne, partielles en Belgique et aux Pays-Bas. Seule l’Allemagne présente un cas à part étant donné son statut de pays vaincu.
2La chute préoccupante de la production charbonnière en Europe de l’Ouest au lendemain de la guerre amène à s’interroger sur les causes d’une telle situation. Tout d’abord, l’équipement minier s’avère être vétuste et usé. La productivité est très basse. L’abandon des mines de charbon surtout après 19431, le sabotage lors de la retraite des nazis (comme par exemple l’inondation des mines), les bombardements, les combats dans les mines : tous ces facteurs ont concouru à endommager sérieusement l’équipement productif. En Allemagne, la plupart de la main-d’œuvre minière a pris la fuite, souvent constituée de travailleurs enrôlés de force. Il est normal que, dans ces conditions, la productivité atteigne des niveaux très bas. On pourrait objecter que le déficit de la production est normalement comblé par les stocks accumulés sur le carreau des mines. Mais ces stocks ont été en grande partie utilisés par les occupants, et n’ont pu être renouvelés à cause de la défaillance déjà effective de la productivité. De plus, le réseau des transports qui permet au marché de fonctionner est profondément disloqué par le non-renouvellement du matériel roulant et par les bombardements. Et pour finir de dresser ce tableau général, les réserves financières des entreprises charbonnières sont réduites à un niveau quasi inexistant. L’accumulation de tous ces faits pourrait convaincre que la grave crise de pénurie d’énergie en charbon est un effet temporaire de la guerre.
3Toutefois, le tableau serait incomplet si l’on en restait là. L’étude de l’entre-deux-guerres fournit de nombreuses explications. Le retard des investissements dans l’équipement productif depuis les années 20 a abouti à maintenir en activité un matériel peu performant et donc peu rentable, d’où la mauvaise productivité charbonnière. L’épuisement des stocks est déjà effectif avant la guerre. En effet, la crise mondiale, l’absence de politique à long terme, les programmes d’armement ont conduit à grignoter cette soupape de sécurité, qui n’était plus renouvelée par le surplus de la production. A cela, il faut ajouter la difficulté de réinstaurer des courants d’échanges due en grande partie aux politiques de fermeture des frontières. Toutes ces perturbations économiques et les mesures politiques tentant de les résorber ont aussi leur part de responsabilité dans la ruine de l’industrie charbonnière. La pénurie en charbon sévissant en Europe en 1945 trouve ses origines dans un effet à long terme de la crise du marché charbonnier, la guerre achevant de désorganiser un tissu industriel bien fragilisé.
4La période 45-47 sera marquée par l’éviction de la Grande-Bretagne, ne détenant plus son titre de premier fournisseur de charbon en Europe, et par le rôle croissant et indispensable des importations en charbon américain. Avant-guerre, les Etats-Unis n’occupaient qu’une part minoritaire dans l’approvisionnement européen (en 1926, ils contribuent cependant à amortir déjà la crise d’approvisionnement en exportant 32 millions de tonnes dans le monde, plus particulièrement vers les marchés canadien et européen, mais 1929 ramène le niveau des exportations à 15 millions de tonnes, et 1939 à 10 millions de tonnes2). L’urgence de l’approvisionnement et la désorganisation des échanges ont grandement contribué à imposer ce nouveau courant d’échanges de charbon américain sur le marché européen.
5« Quoique le vide causé par la grave pénurie de charbon des dernières années ne doive pas se combler avant quelques temps, il faut rappeler qu’en matière de charbon, les oscillations du pendule entre la pénurie et l’abondance risquent toujours d’être plus amples et plus rapides qu’on ne le prévoit. Sans aller jusqu’à donner une date, il semble certain qu’en l’absence d’un plan international de longue haleine, les effets accumulés des mesures dont on a parlé plus haut (augmentation de la production, amélioration des transports, amélioration des importations), auront tôt ou tard, pour résultat de remplacer la pénurie actuelle par une surproduction de charbon, avec ses inévitables séquelles de chômage, de diminution du niveau de vie et de pertes d’investissements.3 »
6Voilà déjà, en 1947, un résumé de la situation future des années 1950. Après la période de tâtonnements des années 1945-1947, toutes les années 1950 seront marquées par des cycles économiques de plus en plus courts, d’une durée de deux ans, contrairement aux cycles d’avant-guerre. Dès lors que le marché charbonnier s’est structuré de toute urgence pour répondre à une demande insatisfaite, il lui devient malaisé de faire face au cours des années suivantes à une demande désormais régressive malgré quelques soubresauts, favorisés par la guerre de Corée par exemple. Saura-t-il s’adapter à cette nouvelle situation ?
7L’Europe de l’Ouest sort alors d’une époque révolue de pénurie en charbon pour s’acheminer vers la surproduction. Malgré la surabondance, la crainte de manquer à nouveau de charbon persiste longtemps. De ce fait, les gouvernements adoptent une politique à court terme sans avoir l’audace de considérer véritablement le changement perceptible du marché énergétique avec l’arrivée du pétrole. Mais leur était-il seulement possible de l’envisager compte tenu de l’influence manifeste des Etats-Unis en tant que puissance politique et économique sur le marché après 1945 ? La reprise économique s’amorce dès 1948 pour l’ensemble des pays étudiés mais d’une manière faible puisqu’en 1950, cette reprise est stoppée. Tous les vecteurs du marché dépriment : ils sont déjà annonciateurs du déclin généralisé du charbon. Mais la guerre de Corée fournit l’occasion d’atteindre des records proches du niveau de 1929, qui étaient eux-mêmes fort inquiétants car ils annonçaient la crise à venir. De 1951 à 1952, le marché du coke se caractérise par une consommation qui en Belgique grimpe à des niveaux qui ne se répèteront plus par la suite, même au plus fort du boom conjoncturel après 1954, alors que l’Allemagne et la France les dépasseront à nouveau. Les deux années suivantes sont marquées par une baisse importante de la consommation qui se trouve être du même ordre de grandeur qu’en 1930 (elle est tout de même moins brutale en Allemagne, qui maintient son rang de principal exportateur de coke). Pourrait-on établir un parallèle entre ces deux situations : la crise mondiale et la guerre de Corée, qui a priori ne semblent pas présenter de similitude ?
8L’état morose du marché charbonnier révèle la substitution progressive du pétrole au charbon et la guerre de Corée a eu pour conséquence de fausser durablement les règles en donnant la possibilité au marché charbonnier d’atteindre des niveaux records de production. Cette substitution énergétique, réelle, aurait dû inciter à remanier les politiques charbonnières. Après avoir connu le plus bas niveau en 1954, la consommation de coke remonte ensuite progressivement pour ne plus s’interrompre jusqu’en 1960, avec un sommet en 1957 qui correspond à la crise de Suez.
9Après cette vue d’ensemble, il est nécessaire de la nuancer en fonction de pays concernés. L’Allemagne et la Belgique tous deux pays exportateurs de coke, connaissent une situation différente lors de l’ouverture de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier en 1952. Cette nouvelle configuration a davantage signifié un retrait du marché pour la Belgique, qui l’a réclamé, et un renouveau pour l’Allemagne, qui a accompagné son statut politique enfin accordé. Mais tandis que cette dernière subira durement la crise de 1958, la Belgique pourra dès 1959 retrouver son dynamisme. Quant à la France, elle est traditionnellement importatrice de coke, et suit donc l’évolution du marché allemand qui sert en général de référence à l’ensemble de la ceca. Les Pays-Bas occupent une place à part. Ils pulvérisent les records de consommation de coke après-guerre, traduisant en cela la hausse vertigineuse de la production de coke et l’importance de leurs exportations vers les pays de l’Europe de l’Ouest tout comme vers les pays tiers. Cette situation rappelle celle déjà connue au moment de la crise des années 1930. On peut s’interroger à juste titre sur la pratique d’un commerce spéculatif de coke. En effet, on verra qu’au cours des années 1950, les Pays-Bas ne s’en priveront pas.
10Le marché de la houille, quant à lui, présente une évolution assez distincte de celle du marché de coke. La production atteint des niveaux jusqu’alors inconnus, sauf aux Pays-Bas qui amorcent leur retrait. Il faut noter dès à présent que la consommation de houille au cours de cette période est supérieure en Allemagne et aux Pays-Bas à celle des années d’avant-guerre, alors qu’en France et en Belgique, elle recule légèrement.
11Les années d’après 1947 correspondront à une stagnation de la demande européenne suivie d’une politique de quotas sur le charbon américain appliquée par les pays concernés ici. La récession de 1949 contribue à cette morosité ambiante. C’est alors que la guerre de Corée perturbe de la même façon le marché houiller en contribuant à exagérer les importations en provenance des pays tiers, particulièrement des Etats-Unis, et à réduire encore davantage les échanges au sein de l’Europe de l’Ouest. Les années suivantes (1953-1954) traduisent une surproduction, avec un gonflement inquiétant des stocks : la Belgique connaît de sérieux problèmes d’écoulement, de même que la France, d’où une augmentation notable des consommations nationales apparentes qui ne correspond pas forcément à une amélioration des échanges intra-européens, comme il a été souvent suggéré. Les Pays-Bas jouent encore un rôle singulier. Ils programment la baisse progressive de la production de houille par la fermeture de leurs mines les moins rentables dès 1955, mais leurs importations en provenance des Etats-Unis augmentent considérablement jusqu’à atteindre des niveaux records. Les Pays-Bas pratiquent aussi une politique de spéculation sur la houille en se servant cette fois-ci du charbon américain pour contribuer aux échanges de la ceca elle-même.
12A partir de 1955 pour l’Allemagne, la Belgique, et les Pays-Bas, la reprise du marché houiller coïncide avec le boom conjoncturel jusqu’en 1957. La France entre plus tardivement dans cette euphorie économique. Curieusement la reprise économique porte préjudice aux échanges au sein de la ceca, alors que les importations américaines augmentent considérablement. Une période de haute conjoncture économique fait-elle normalement chuter les exportations, en particulier pour les pays de la ceca ? Cette expansion économique mérite d’être interprétée à la lumière de la politique américaine qui finit d’ébranler un marché charbonnier trop sujet à suivre les humeurs du temps. C’est ainsi que 1958 est une année de crise, traduisant l’engorgement manifeste depuis quelques années déjà.
13En effet, les signes d’une crise imminente du marché sont visibles dès 1954 avec la baisse des exportations allemandes vers les autres pays de la ceca. Cet état de fait traduit tout simplement un essoufflement manifesté plus tôt en Allemagne, alors pays charbonnier-phare. La crise des exportations aurait finalement dû commencer à partir de 1950 qui correspond, ne l’oublions pas, à un état de surproduction d’acier à venir, et à une saturation de la demande en charbon face à la montée du pétrole. Mais la guerre de Corée a « permis » de retarder cette crise grâce au lancement des politiques d’armement. Le marché houiller subit aussi plus durement la concurrence pétrolière que le marché du coke, qui, lui, bénéficie de son utilité dans la fabrication d’acier. La consommation nationale apparente du pétrole grignote inexorablement la part du charbon dans le marché énergétique : de 1929 à 1950, le commerce international du pétrole est passé de 47 millions de tonnes à 168 millions de tonnes, soit une augmentation de 6 % par an. Le volume des échanges représente près de 30 % de la production mondiale de pétrole, dépassant sensiblement celui des échanges de charbon4. De 1953 à 1958, elle progresse de l’ordre de 16 à 20 % par an, sauf en 1957 où elle chute jusqu’à 6 % à cause de la crise de Suez. Quant à la consommation nationale apparente du charbon, elle progresse de 1953 à 1957 entre 3 et 7 %, et régresse de 11 % en 1958.
14La tendance générale du marché charbonnier se situe dans la faiblesse des échanges au sein de la ceca : indique-t-elle une baisse de la demande en charbon ou un mauvais fonctionnement des échanges datant de 1945 ? La production après 1947 atteint un niveau proche de celui de l’entre-deux-guerres : dans ce cas, cela justifierait-il le besoin d’importer moins de charbon d’où la baisse des échanges ? Si on considère le niveau des stocks qui est toujours riche d’enseignement puisqu’ils sont les meilleurs baromètres économiques, on constate qu’après-guerre, les stocks s’accroissent considérablement et présentent un volume supérieur à celui d’avant-guerre. On peut conclure que la production est stockée parce que les échanges régressent : ces indices confirment la baisse générale de la demande en charbon malgré la hausse importante de la production industrielle, alors principalement due à la hausse de la consommation en pétrole. Mais comment justifier alors l’importance de la consommation nationale apparente en charbon malgré la baisse de la demande et la faiblesse des échanges ? Un phénomène nouveau intervient après-guerre qui est le gonflement des importations de charbon en provenance des pays tiers. Il se manifeste au moment de la guerre de Corée et ensuite pendant le boom conjoncturel à partir de 1955.
15Les années 1950 sont caractérisées par une hausse constante de la production en charbon paradoxalement liée à la baisse constante de la demande en charbon et par l’importance prise par les importations en provenance des pays tiers, principalement des Etats-Unis. Si les niveaux de production en charbon des années 1920 avaient été maintenus en tenant compte de l’évolution du marché énergétique, le marché charbonnier aurait-il évolué vers une crise comme celle qui en 1958 a signé son arrêt de mort ?
16C’est pourquoi, la politique du productivisme, pour reprendre le terme de Charles Maier5, lancée par les Etats-Unis au cours des dernières années trouve là sa complète réussite. Néanmoins, elle s’avèrera être une bombe à retardement puisque déjà la demande énergétique s’oriente différemment et que le marché charbonnier ne pourra pas changer d’orientation. Cette politique est intimement liée au nouvel essor des importations en charbon américain qui suivent un cours assez fluctuant en fonction des événements. Elles régressent considérablement à partir de 1948, de l’ordre de 10,5 millions de tonnes sur l’ensemble de la Communauté. D’après un rapport des Charbonnages de France, « les Américains considèrent eux-mêmes que les importations doivent se réduire à mesure que se relèvent les productions européennes. Il faut prévoir que les envois des charbons des usa auront complètement cessé en 1952, si les gouvernements n’ont pas modifié leur politique, notamment au sujet de l’utilisation des crédits en dollars... Le courant s’amenuise au fur et à mesure de la restauration des mines européennes, d’où en 1950, la production européenne parvient presque entièrement à couvrir ses besoins.6 » Ce constat est assez étonnant car il se reflète difficilement dans la conjoncture économique : la baisse reflète le succès des quotas établis sur le charbon américain depuis 1948. Ce rapport met particulièrement en valeur un des aspects du financement du Plan Marshall, qui fonctionne de 1948 à 1952, pour permettre l’achat de charbon américain grâce aux fonds octroyés.
17Cependant, la guerre de Corée qui éclate en juin 1950 va apporter une modification définitive à cette politique, en favorisant un retour en force du charbon américain en Europe. Comme elle révèle à l’Europe entière que les Etats-Unis ne peuvent être les garants éternels de sa sécurité, la politique d’armement succède à la politique de reconstruction.
18On constate ainsi, d’après le tableau n° 1 sur les importations en charbon américain, qu’en 1951, les pays européens importent à nouveau du charbon américain (18,2 millions de tonnes pour l’ensemble), alors qu’en 1950, ces importations avaient atteint le niveau le plus bas (0,1 millions de tonnes pour l’ensemble). 1953 marque la fin des hostilités en Corée, mais aussi la fin de l’euphorie des importations de charbon américain (on atteint 6,9 millions de tonnes). Malgré quelques infléchissements comme en 1948-1950 et en 1953-1954, le courant d’échanges américain s’établit durablement.
19Cette période concrétise plus que jamais l’accélération des « oscillations du pendule » reflétant un déséquilibre de plus en plus grand entre l’offre et la demande du charbon. Le marché charbonnier européen d’après-guerre ne traduira plus seulement les perturbations issues directement de la sphère européenne, mais les ondes de choc internationales du fait même de l’établissement des échanges établis avec les Etats-Unis.
20On peut distinguer alors une profonde coupure dans l’étude du marché charbonnier sur le long terme, symbolisée par l’année 1950. Les années 1948-1949 pourraient être considérées comme une parenthèse du fait de la stagnation de la demande en charbon et de la morosité économique ambiante qui contraste singulièrement avec les événements internationaux. En effet, on assiste à l’escalade de la guerre froide symbolisée par le blocus de Berlin en 1948, puis par l’établissement d’une Autorité Internationale de la Ruhr qui prend la succession de l’European Coal Organisation. L’année 1950 correspond aussi à un tournant dans la politique américaine marquée par la guerre de Corée : faire front au communisme soviétique devient la préoccupation américaine majeure et conduira à une militarisation accrue aux Etats-Unis même.
21Parallèlement à ce contexte international, 1950 marque un tournant décisif pour l’avenir économique de l’Europe de l’Ouest avec la déclaration de Robert Schuman7 le 9 mai. Auparavant, en décembre 1949, la Division de l’Acier de la Commission Economique pour l’Europe (cee) à Genève lance une mise en garde quant au marché de l’acier en déclarant que : « le danger de surproduction existe en raison de la reconstruction des industries nationales sans coordination sur le plan européen.8 » Dans le même état d’esprit que les recommandations formulées par l’eco en 1947, la cee préconise les mesures suivantes : « augmentation de la consommation d’acier, coordination des programmes d’investissements des industries de l’acier, collaboration des pays européens pour s’assurer un bon approvisionnement en matières premières, développement de la productivité. » Ce rapport sur l’acier coïncide avec le souhait exprimé assez haut par les Etats-Unis de voir se réaliser une unification du marché charbonnier, qui favoriserait la révision des barrières douanières et autres mesures commerciales dans la droite ligne des accords de Bretton Woods.
22Il est utile de rappeler que cette idée de plan international date déjà de 1929, formulée par la Société Des Nations... La mise en place de la ceca en 1952 offre un nouvel horizon économique au marché charbonnier, ou plutôt synthétise au niveau européen les structures assez semblables des industries du charbon et de l’acier. Son succès est étroitement lié à un problème d’envergure internationale, qui est la question de l’approvisionnement du marché charbonnier européen. A sa création, la Haute Autorité, instance administrative, met en place une politique d’autosuffisance, qui signifie que la production de charbon européen doit être largement suffisante afin de répondre à la demande intérieure, sans avoir nécessairement recours aux importations des pays tiers, c’est-à-dire limiter la dépendance à l’égard du charbon américain. Y parviendra-t-elle ? Et à quel prix ?
Notes de bas de page
1 John Gilligham, Industry..., op. cit.
2 Marc Ippolito, Contribution à l’étude du problème énergétique communautaire, Paris, 1969.
3 onu : 553 23 (4) E89a, op.cit.
4 Marc Ippolito, Contribution à..., op. cit.
5 Charles Maier, In search of stability. Explorations in historical political economy, Cambridge, 1987.
6 Charbonnages de France : « Rapport sur les aspects économiques du plan de modernisation des houillères », 18 février 1949.
7 Schumann Robert : Ministre des Finances de la France de 1946 à 1947, Président du Conseil de 1947 à 1948, Ministre des Affaires Etrangères de 1948 à 1953.
8 Archives du Ministère des Finances Β 18210 : Rapport de la Division de l’Acier de la cee à Genève, « Evolution et perspective de la sidérurgie européenne dans le cadre du marché mondial de l’acier », décembre 1949.
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