La transition du Néolithique à l’âge du Bronze dans le Nord-Ouest de la façade atlantique : entre révolutions techniques et transformations sociales
Résumés
La transition du Néolithique à l’âge du Bronze dans l’Ouest de l’Europe est marquée par de nombreux changements. Dès la fin du Néolithique, le phénomène campaniforme se répand dans la majeure partie du continent et en homogénéise les pratiques culturelles. La fin du IIIe millénaire av. J.-C. voit de plus l’avènement d’une nouvelle hiérarchisation sociale, visible dans les pratiques funéraires. En Bretagne, les découvertes récentes permettent de renouveler notre compréhension de cette période. Elles nous permettent de plus de s’interroger sur la nature des relations entretenues par la Bretagne avec d’autres régions du Nord-Ouest de l’Europe. Pour le démontrer, cet article va comparer la Bretagne avec deux autres régions richement documentées : Les Pays-Bas et le Sud de l’Angleterre.
The transition between the Neolithic and the Bronze Age in Northwestern Europe is marked by many changes. At the end of the Neolithic, the Bell Beaker phenomenon spreads across much of the continent and homogenizes the cultural practices. The end of the third millennium B.C. sees the introduction of a new social hierarchy, apparent in funeral practices. In Brittany, recent evidence allows us to renew our understanding of this period. Furthermore, it allows us to question the nature of the relationships maintained between Brittany and other regions of the Northwestern Europe. To demonstrate this, this paper will compare Brittany and two well documented areas: the Netherlands and Southern England.
Entrées d’index
Mots-clés : âge du bronze ancien, céramique, habitat, contexte funéraire, campaniforme, Bretagne, Pays-Bas, sud de l’Angleterre
Keywords : bell beaker, ceramic, late Neolithic, funerary context, settlement, southern England, Netherlands
Note de l’éditeur
Abréviations :
C.T.H.S. : Comité des travaux historiques et scientifiques
B.S.P.F. : Bulletin de la société préhistorique française
P.P.S.: Proceedings of the Prehistoric Society
Texte intégral
Présentation
Introduction
1Les recherches que nous poursuivons actuellement dans le cadre d’un doctorat à l’université Paris 1 s’intéressent en particulier à la céramique de l’âge du Bronze ancien en Bretagne par le biais d’une approche technologique. Néanmoins pour cet article, nous nous intéresserons davantage aux résultats produits lors du Master 2, plus généraux, qui concernent l’évolution des relations entretenues entre différentes régions de la façade Atlantique à la transition du Néolithique et de l’âge du Bronze.
2Si les connaissances concernant la transition du IIIe au IIe millénaire av. J.-C. en Bretagne sont longtemps demeurées lacunaires, les importantes découvertes effectuées depuis une quinzaine d’années grâce à l’archéologie préventive permettent aujourd’hui de reconsidérer la transition du Néolithique à l’âge du Bronze. Cette période est marquée par une ré-organisation sociale et l’avènement d’élites qui présentent dans leurs mobiliers et leurs pratiques un certain nombre de traits communs à différentes régions atlantiques.
3Suite à l’étude d’un premier corpus situé en centre Bretagne (le plateau du Collédic à Saint-Nicolas-du-Pelem, 22) (Ripoche, 2013) et afin de mieux appréhender la nature de la genèse de l’âge du Bronze ancien en Bretagne, et le rôle joué par le phénomène Campaniforme, nous avons décidé de procéder à des comparaisons avec le Sud de l’Angleterre et les Pays-Bas qui disposent de cadres théoriques fiables, de nombreuses publications de référence (Beckermann, 2012 ; Burgess, 1980 ; Lanting et van der Walls, 1976 ; Louwe Kooijmans et al., 2005 ; Needham, 1996 et 2000, etc.). Ces régions présentent des réactions variées vis-à-vis de la diffusion de phénomène Campaniforme (Ripoche, 2014). Nous avons souhaité étendre notre cadre chronologique (2900-1700 av. J.-C.) afin de couvrir d’une part l’ensemble du IIIe millénaire et en partie la période « pré-campaniforme » du Néolithique final mais aussi d’autre part la majeure partie de l’âge du Bronze ancien afin d’observer le développement progressif d’une relative homogénéité culturelle entre ces régions, bien documentée pour l’âge du Bronze moyen (Marcigny et Talon, 2009). Nous avons enfin décidé de nous intéresser le plus souvent à des ensembles mobilier issus de contextes diversifiés et fiables pour pouvoir aborder l’évolution des architectures associées mais aussi la constitution et l’évolution des assemblages en contextes domestiques et funéraires. Les proximités importantes et à l’opposé les profondes différences observables dans ces trois régions nous ont conduit aux problématiques suivantes : quels sont les phénomènes de rupture et de continuité observés au sein des assemblages céramiques et des pratiques associées à la transition des IIIe et IIe millénaires au Nord-Ouest de la façade atlantique ? Un complexe culturel atlantique pré-existe-t-il à l’âge du Bronze ancien ? (Ripoche, 2014).
Bref état de la recherche
4En Bretagne, en dépit de l’intérêt ancien de nombreux érudits, dès le xixe siècle, pour les allées-couvertes et les monuments tumulaires, les fouilles se sont principalement limitées à ces larges monuments funéraires visibles dans le paysage, mais dont l’étude est demeurée rudimentaire et les datations absentes ou peu fiables. Ces opérations de terrain vont se poursuivre dans la première moitié du xxe siècle à l’instigation de chercheurs, parfois même de l’étranger et de sociétés savantes. L’archéologie bretonne bénéficiera ensuite du nombre abondant de travaux produits par P. R. Giot, C. T. Le Roux, J. Briard et leurs étudiants (Nicolas C., 2013). Néanmoins, en dépit de ces efforts importants de recherche, aucune typo-chronologie fiable n’est disponible en Bretagne concernant le phénomène Campaniforme et le début de l’âge du Bronze à l’orée des années 2000.
5Les nouvelles données produites par l’archéologie préventive vont changer cet état de fait grâce à la mise au jour d’importants corpus domestiques bien contextualisés, à l’observation d’une plus grande diversité de rituels funéraires qu’initialement envisagée et à la réalisation d’un important corpus de datations radiocarbones. Ces données nouvelles, auxquelles s’ajoutent des opérations d’importance comme la fouille programmée du site de Beg-ar-Loued à Molène (29), ont amené à la création d’un projet collectif de recherche concernant l’habitat de l’âge du Bronze en Bretagne et permis la réalisation de nombreux travaux universitaires (Nicolas C., 2013 ; Favrel, 2014 ; Ripoche, 2014) et articles (Nicolas, 2011 ; Nicolas et al., 2013 ; Blanchet, Nicolas et Toron, 2012 ; Pailler et al., 2010, etc.). Ces données nous permettent à la fois de reconsidérer l’évolution typo-chronologique de la culture matérielle de la transition du IIIe au IIe millénaire avant notre ère, mais aussi d’envisager de nouvelles problématiques à l’échelle de la région.
La diffusion du phénomène Campaniforme
6Le phénomène Campaniforme apparaît aux alentours de 2800-2700 av. J.-C., sa diffusion rapide lui permet d’atteindre la majeure partie de l’Europe occidentale et centrale aux alentours de 2500-2450 av. J.-C. Il est principalement défini par un assemblage funéraire caractéristique (les gobelets campaniformes, les pointes de flèches en silex, le brassard d’archer, le poignard en cuivre, les parures – Fig. 1). En contexte domestique les gobelets campaniformes se retrouvent associés à d’autres formes plus grossières, la céramique d’accompagnement, dont les composantes évoluent en partie régionalement (Fig. 1). Ce qui importe, plus que la recherche d’une origine unique à ce phénomène, est de mettre l’accent sur son caractère polythétique ; ainsi les assemblages régionaux relèvent de la rencontre de différents courants d’influence directs ou indirects confrontés au savoir-faire local. En 2001 dans un article publié dans le cadre d’un colloque (Gallay, 2001), A. Gallay présente différents axes de diffusion (primaires et secondaires) du phénomène Campaniforme. Les deux réseaux primaires, maritime et A.O.O./A.O.C.1, sont aujourd’hui bien connus. Le premier qui connaît une diffusion largement atlantique est issu de la péninsule ibérique et touche de manière prépondérante la Bretagne (Salanova, 2000), le second suit davantage un axe de diffusion continental depuis les Pays-Bas ou l’Europe rhénane.
Les contextes funéraires
7En Bretagne, peu de choses peuvent être dites concernant la réaction du substrat néolithique local à la diffusion du phénomène Campaniforme. En effet, les deux ne sont jamais retrouvés associés au sein de contextes fiables et homogènes chronologiquement. Néanmoins les pratiques funéraires déjà en œuvre (le réemploi de mégalithes plus anciens notamment) semblent perdurer un temps et des vases campaniformes sont parfois découverts dans les allées couvertes au côté de productions du Néolithique final breton sans que la chronologie des dépôts ne puisse toutefois être précisée. Le réemploi de ces mégalithes, pratique attestée depuis la Galice jusqu’en Irlande, peut être appréhendé comme une tendance atlantique du phénomène (il demeure néanmoins difficile de savoir si ces dépôts sont toujours collectifs ou désormais individuels). De petites sépultures individuelles en coffre font aussi leur apparition de manière plus marginale et pourraient préfigurer l’érection des tumulus de l’âge du Bronze et des tombes princières. Le mobilier découvert au sein des sépultures campaniformes rompt avec la période précédente et se compose principalement des vases maritimes2, de pointes de flèches en silex, de brassards d’archer (majoritairement à deux perforations) et de divers objets en cuivre (poignards, pointes de Palmela3) et en or (parures notamment). Les défunts sont alors systématiquement inhumés en position fléchie sur le côté.
8Aux Pays-Bas, au contraire de la Bretagne, les sépultures individuelles deviennent la norme dès la première moitié du IIIe millénaire par le biais de la culture Cordée et les similarités existantes entre ces dépôts et ceux campaniformes à venir sont suffisamment nombreux pour qu’on puisse y reconnaître une filiation directe (les dépôts campaniformes et l’architecture de leurs sépultures s’avèrent néanmoins plus complexes). Les assemblages se différencient nettement de ceux de Bretagne, ainsi poignards en cuivre et brassards d’archer à deux perforations sont couramment remplacés par des brassards à quatre perforations, des haches-marteaux et des poignards en silex reconnus en Europe Centrale et du Nord (Lanting et Van der Walls, 1976). Le réemploi de mégalithes plus anciens qui perdure ensuite au cours de l’âge du Bronze demeure marginal. Le Sud de l’Angleterre présente une situation intermédiaire où le réemploi des mégalithes, tout comme la réalisation de sépultures individuelles en pleine terre souvent pauvres en mobilier, est remplacé par des sépultures individuelles d’affiliation campaniforme dès 2450 av. J.‑C. Néanmoins quelques cas d’inhumations collectives existent aussi. Le phénomène Campaniforme se diffuse dans cette région de manière indirecte depuis le Nord de la France et la Belgique (Needham, 2005) et présente aussi, en dépit d’une forte influence du Campaniforme A.O.O./A.O.C., des traits communs avec la diffusion atlantique du phénomène (poignard en cuivre, parures, gobelet de style maritime, brassard d’archer à deux perforations). Certaines sépultures se révèlent particulièrement riches comme celle d’Amesbury dans le Wiltshire, située non loin de Stonehenge (Fitzpatrick, 2011). Ces tombes semblent valoriser le statut particulier du défunt : set de flèches et brassard d’archer, mais aussi outils liés à la métallurgie qui pourraient renvoyer à des artisans spécialisés (Nicolas C., 2013) et relever d’une hiérarchisation accrue des dépôts. Tout comme en Bretagne, l’inhumation dans ces deux régions domine nettement les pratiques funéraires jusqu’au début de l’âge du Bronze.
Les contextes domestiques
9Concernant les contextes domestiques, de premières structures rattachables au phénomène Campaniforme ont été découvertes ces dernières années en Bretagne sur les sites de Kergorvo à Carhaix-Plouguer (29), la Tourelle à Lamballe (22) et Le Merlet à Ploufragan (22) notamment (Blanchet, Nicolas et Toron, 2012). Ces constructions en matériaux périssables sur tranchées de fondation sont dénommées piriformes ou amydoidales en raison de leur forme caractéristique. Elles n’ont malheureusement livré que peu de mobilier ce qui laisse un doute quant à leur fonction véritable. Des parallèles ont été proposés avec des édifices funéraires plus anciens de Bretagne, comme ceux et de Liscuis I à Laniscat (22) et Ty ar Boudigued à Brennilis (29) (Blanchet, Nicolas et Toron, 2012), mais aussi de Maine-et-Loire avec le cas du dolmen de Bois-Brard à Saumur (49) (Favrel, 2014). Ces bâtiments se distinguent en tout cas nettement de ceux de la première moitié du IIIe millénaire qui s’avéraient néanmoins variés (édifices monumentaux, éperons barrés, sites ouverts ou enclos fossoyés). Leur datation généralement comprise entre 2500 et 2200 av. J.-C. semble rattacher ces bâtiments à une phase relativement ancienne du phénomène Campaniforme. Le mobilier du site de Glomel à Guerphalès (22 – Nicolas E., 2013), seul assemblage domestique conséquent daté, a livré un petit gobelet monoansé, qui semble préfigurer des productions du début de l’âge du Bronze. Il est associé à deux vases de grand contenant, de production grossière et ornés de cordons préoraux. Le site de Penancrac’h à Quimper (29) livre un corpus important de mobilier céramique issu de trois fosses qui pourraient s’échelonner chronologiquement dans le temps et couvrir la seconde moitié du IIIe millénaire (Favrel, 2014). Les céramiques fines de type gobelet s’ornent de décors imprimés au peigne (ou à la coquille) de tradition maritime et de décors incisés. Les vaisselles grossières au profil biconique s’ornent quant à elles de cordons, de languettes et de différents autres décors plastiques.
10Aux Pays-Bas, comme cela a pu être observé dans le domaine funéraire, une réelle continuité existe concernant les architectures et les assemblages céramiques entre la culture cordée et le phénomène Campaniforme. Les maisons longues bipartites préexistent ainsi dès la première moitié du IIIe millénaire et perdureront ensuite au cours de l’âge du Bronze ancien (pour être remplacées par des maisons longues tripartites à l’aube du Bronze moyen). De la même manière les décors, les formes des productions grossières et la céramique d’accompagnement reconnus en contexte domestique (Potbeaker, vases à cordons, décors digités, etc.) demeurent sur une longue période. Des changements peuvent davantage être observés concernant l’ornementation des gobelets qui évolue à travers différents registres successifs (Cordée, A.O.O., A.O.C., style de Veluwe).
11Les connaissances en matière d’habitat pour la fin du IIIe millénaire dans le Sud de l’Angleterre demeurent minces, ce qui a amené certains chercheurs (se basant néanmoins davantage sur l’absence de données domestiques que sur des preuves tangibles d’occupations courtes) à plaider pour une occupation saisonnière de ces sites (Allen, 2005). Des « maisons ou abris » quadrangulaires de petite dimension datés de la première moitié du IIIe millénaire ont pu être fouillés aux abords du site de Durrington Walls dans le Wiltshire. Le mobilier recueilli est caractéristique du Grooved ware, un faciès céramique local dont les dépôts vont perdurer un temps au côté de ceux campaniformes. Les grands ensembles cultuels, qui semblent absents en Bretagne comme aux Pays-Bas, ont très tôt attisé l’intérêt des chercheurs en Angleterre en raison de leur caractère monumental (Stonehenge en est l’exemple le plus éloquent). Ces sites de pierre ou de bois, constitués le plus souvent d’une large palissade fossoyée et ayant connu divers remaniements au cours de ce millénaire, ont livré une part importante des corpus non funéraires de cette période. Concernant la céramique, la présence d’éléments plus grossiers, digités ou ornés de cordons, semble rapprocher ces lots des assemblages de sites domestiques. Concernant ces derniers, aucun plan de maison n’a pu être déterminé pour la seconde moitié du IIIe millénaire et le mobilier est généralement issu de fosses et de ramassages épars. Il se compose à la fois de productions fines de type gobelet, qui s’ornent progressivement de décors régionalisés réalisés le plus souvent au peigne et par incision, et de productions grossières ornées de cordons lisses ou digités. Une certaine perméabilité a pu être observée entre les productions Grooved ware et campaniforme, notamment en raison de l’existence de vases hybrides (Clarke, 1970). L’idée d’une première phase campaniforme limitée aux dépôts en sépulture (Needham, 2005) peut servir à expliquer le manque de données domestiques pour la période 2500-2200 av. J.-C.
Du Néolithique à l’âge du Bronze, entre innovations locales et apports extérieurs
Les contextes funéraires
12Les sépultures de l’âge du Bronze en Bretagne, emblématiques de la civilisation des tumulus armoricains, sont anciennement connues. Leur architecture est constituée d’un coffre plus ou moins élaboré déposé sous un tumulus. Une hiérarchisation importante des dépôts (Nicolas C., 2013) se développe durant cette période depuis des sépultures sans mobilier ou livrant un vase seul vers des sépultures particulièrement riches dotées d’un mobilier abondant et de parures exotiques. Ces dépôts socialement valorisés font écho à ceux reconnus à la même période de l’autre côté de la Manche au sein de la civilisation du Wessex. La constitution des dépôts funéraires et l’architecture de ces tombes d’élites s’appuient sur un fort héritage campaniforme et semblent en filiation directe avec les sépultures les plus riches (Lothéa à Quimperlé (29) notamment) qui émergent à la transition du Néolithique et de l’âge du Bronze (Nicolas et al., 2013). Concernant le mobilier céramique les « vases armoricains » biconiques, pouvant s’orner d’anses multiples, remplacent alors les gobelets campaniformes. Ces vases se distinguent des productions antérieures par une carène haute, une production généralement plus grossière et un décor limité à la partie haute du récipient. Si un horizon proprement épi-campaniforme ne semble pas exister pour la céramique en Bretagne, on peut néanmoins observer, comme pour les architectures, certaines similitudes notamment pour l’ornementation des vases. Certains « gobelets » biconiques sont mêmes parfois considérés comme une manifestation campaniforme tardive (Nicolas et al., 2013), cependant ni leurs modalités de dépôt, ni leur ornementation ou encore leur finition ne les distinguent des autres productions funéraires de cette période. Seuls de rares vases, potentiellement hybrides entre Campaniforme et civilisation des tumulus armoricains, connus et découverts principalement au sein de mégalithes semblent réellement pouvoir remplir ce rôle (Ripoche, 2014). Progressivement, différents décors plastiques apparaissent sur des vases funéraires (décor arciforme, cordon, etc.) ; l’individu est quant à lui toujours inhumé et déposé en position fléchie sur le côté.
13Aux Pays-Bas, les pratiques funéraires restent un temps en lien avec la période précédente ; l’érection de tumulus perdure même si les architectures tendent alors à être simplifiées tout comme les dépôts funéraires qui sont le plus souvent constitués d’un vase seul voire d’aucun mobilier. Concernant le mobilier céramique on observe le dépôt des vases campaniformes de style Veluwe, plus trapus, au décor en panneau, puis le développement de vases plus grossiers dit Barbed wired qui constituent un horizon épi-campaniforme bien défini, dont les décors sont reconnus par ailleurs dans la région du Rhône et dans le Sud de la France notamment (Lemercier, 2002). Les céramiques de Hilversum constituent un faciès proprement Bronze ancien qui se développe au-delà de 2000 av. J.-C. Ces vases biconiques de production plus grossière sont rarement décorés ou alors principalement en partie haute du récipient, à la cordelette ou par incision, dans un style qui rappelle celui des productions d’urnes britanniques du début de l’âge du Bronze (Theuniessen, 1996). Ils s’ornent aussi régulièrement de décors plastiques aussi observés dans les deux autres régions d’étude. Dans le Wessex, un horizon épi-campaniforme est là aussi bien défini avec des vases aux formes et décors régionalisés et des dépôts qui demeurent dans la lignée de la période précédente. À ses côtés vont alors se développer de nouvelles productions céramiques, les Food Vessels (autour de 2200 av. J.-C.) puis les Collared Urns (autour de 2000 av. J.-C. – Needham, 1996), le mobilier qui leur est associé se révèle souvent pauvre et rappelle la hiérarchisation des sépultures observées en Bretagne. En effet, de la même manière que dans le massif armoricain, les sépultures les plus riches sont le plus souvent acéramiques (au plus quelques vaisselles miniatures), mais richement dotées en termes d’objets de prestige et/ou exotiques. L’un des exemples les plus parlants au sein de la civilisation du Wessex est sans-doute le vase en or de Ringlemere dans le Kent (Needham, Parfitt et Varndell, 2006 – Fig. 2) comparable à celui en argent découvert en Bretagne à Saint-Fiacre (22 – Nicolas C., 2013). Les architectures tumulaires demeurent la règle et on voit dans le Sud de l’Angleterre et aux Pays-Bas l’incinération devenir la pratique dominante tandis qu’elle ne le deviendra en Bretagne qu’au début de l’âge du Bronze moyen.
Les contextes domestiques
14Comme dans le domaine funéraire, une homogénéité progressive tend à se dessiner entre ces régions dès le début de l’âge du Bronze au sein des contextes domestiques. La maison ovale en pierre sèche découverte à Molène (29) trouve ainsi divers parallèles tout au long de la façade atlantique et notamment dans le Sud de l’Angleterre avec une structure découverte à Brean Down (Somerset – Pailler et al., 2010). Les systèmes parcellaires se développent aussi au cours du Bronze ancien de part et d’autre de la Manche et de la mer du Nord et sont ainsi reconnus à cette période, à la fois en Bretagne, dans le sud de l’Angleterre et aux Pays-Bas. En Bretagne, une certaine hiérarchisation des sites semble se dessiner avec la réalisation d’une vaste enceinte à Lannion (22 – Escat, 2013) qui se distingue d’autres habitats plus restreints observés dans la région. La présence aux abords de l’enceinte de deux tumulus et la proximité de la tombe princière de la Motta renforcent encore cette impression (Fig. 3). Le mobilier céramique issu de ces sites s’orne régulièrement de décors plastiques (décor arciforme, languette, cordon horizontaux et verticaux). Le vaisselier en Bretagne s’avère diversifié en formes et toutes semblent pouvoir être déposées en contexte funéraire au contraire de la période précédente, où la céramique d’accompagnement demeurait essentiellement domestique. Dans le sud de l’Angleterre, les architectures domestiques demeurent rares et ce n’est qu’à partir du Bronze moyen que de véritables « villages », constitués de maisons rondes reconnues en différents endroits de la façade Atlantique, font leur apparition (Bradley, 2007). Aux Pays-Bas, comme indiqué plus haut, les maisons longues bipartites perdureront jusqu’à la fin du Bronze ancien avant d’être remplacées par des maisons tripartites. Au sein des ensembles domestiques anglais, bretons et hollandais (en dépit de caractéristiques régionales différentes) certains traits communs peuvent être reconnus concernant la forme (biconique, carène haute, présence d’anse en ruban) et le décor (en creux de triangles et de chevrons, ou plastique) des poteries. Ces traits communs semblent s’affirmer encore davantage au début du Bronze moyen au sein du complexe Manche/Mer du Nord défini par C. Marcigny (Marcigny et Talon, 2009).
Synthèse
15Dans la seconde moitié du IIIe millénaire, au-delà de l’homogénéité apparente de la culture matérielle de ces trois régions, se matérialisent donc différentes réactions au phénomène Campaniforme. En Bretagne, une rupture brutale semble s’effectuer et peu de liens peuvent être établis avec les occupations antérieures. Au contraire, aux Pays-Bas, une filiation culturelle et stylistique semble lier occupation cordée et campaniforme ; et une importante continuité est visible dans les assemblages et les architectures domestiques comme dans les pratiques funéraires. Le Sud de l’Angleterre semble dans une position intermédiaire. Si les pratiques funéraires changent considérablement, des faciès céramiques anciens comme le Grooved ware continuent d’être déposés jusqu’au début de l’âge du Bronze et certains ensembles monumentaux resteront en activité tout au long de cette période. La situation de cette région s’avère des plus complexes concernant la diffusion du phénomène Campaniforme et la culture matérielle présente à la fois des éléments propres au domaine Atlantique et d’autres issus de l’Europe centrale et rhénane. Les relations entre ces différentes régions semblent demeurer réduites et liées aux réseaux de diffusion du phénomène Campaniforme, les contacts sont ainsi dans le cas de la Bretagne davantage à rechercher au Sud de la façade atlantique, avec la péninsule ibérique notamment.
16De manière générale, on observe une relative continuité dans les pratiques funéraires de ces trois régions avec la période précédente. Néanmoins on note en Bretagne et dans le Sud de l’Angleterre le développement de nouvelles pratiques funéraires associées à de nouvelles productions céramiques. Peu d’éléments, en Bretagne, permettent de statuer en faveur d’un horizon épi-campaniforme et la production de gobelets décorés selon ce standard semble abandonnée dès la toute fin du IIIe millénaire. La situation s’avère bien différente aux Pays-Bas et dans le Sud de l’Angleterre. La sépulture individuelle est érigée en règle dès le début de la diffusion du phénomène, soit en continuité avec la période précédente (Pays-Bas), soit en remplacement de pratiques diversifiées (Sud de l’Angleterre). De la même manière et au contraire de la Bretagne, le phénomène Campaniforme y perdure un temps durant l’âge du Bronze ancien au sein d’horizons épi-campaniformes bien définis.
17Dès la deuxième moitié du IIIe millénaire, nous observons l’apparition en différentes régions de la façade Atlantique de sépultures riches, aux biens rares ou exotiques. Ces sépultures vont ensuite se multiplier au-delà de 2200 av. J.-C. Ainsi au cours de l’âge du Bronze ancien nous observons la perduration du dépôt d’artefacts en lien avec l’archerie ou encore l’artisanat, relevant d’une continuité avec la période précédente ou plus simplement d’un héritage culturel. Néanmoins la constitution du dépôt en elle-même évolue et les artefacts déposés passent progressivement d’une sphère fonctionnelle vers une autre davantage symbolique au cours de l’âge du Bronze ancien (Nicolas C., 2013). Plusieurs hypothèses existent concernant les sépultures des élites de cette période. Le mobilier déposé au sein des sépultures campaniformes semble ainsi être en lien avec les activités du défunt au cours de ce qui pourrait être des voyages effectués, en petits groupes en provenance de la péninsule Ibérique notamment, le long des côtes atlantiques (Fitzpatrick, 2011, Fitzpatrick et al., 2016) et potentiellement motivés par la découverte de certains biens et de minerais. Au cours de l’âge du Bronze ancien, alors que ces sépultures satellisent davantage le territoire, la hiérarchisation accrue de leurs dépôts semblent en lien avec le développement de sociétés de rang comportant une organisation en chefferie ou stratifiée (Brun, 1998). Au sein des dépôts les plus riches les objets en filiation avec la période précédente deviennent essentiellement symboliques et s’ornent alors de matériaux rares et précieux.
18Ce n’est qu’au-delà de 2000 av. J.-C. que la multiplication progressive de décors plastiques, en contexte domestique comme funéraire dans ces trois régions, semble aboutir à une réelle homogénéité culturelle. Celle-ci semble étroitement liée au développement antérieur d’échanges à longue distance entre élites qui semblent alors se démocratiser et concerner des groupes sociaux moins privilégiés. Les artefacts exotiques déposés au sein de ces sépultures, l’apparition de nouvelles productions céramiques communes à ces trois régions, la réalisation de copies et d’imitations de vases ainsi que certains transferts techniques (engobe à l’hématite) (Fig. 4) plaident en faveur d’une intensification des échanges par voies maritimes le long de la façade Atlantique. Ces éléments communs participent alors au développement d’un complexe culturel atlantique au cours de l’âge du Bronze ancien (Fig. 5). C. Nicolas considère l’agriculture comme fondamentale dans ces sociétés et observe à l’échelle de la Bretagne, par le biais d’études statistiques, l’installation des sépultures les plus riches au sein des micro-régions les plus fertiles (Nicolas C., 2013).
Conclusion : Du Néolithique à l’âge du Bronze, interactions en Europe atlantique
19Si les grands changements qui se produisent à la transition du Néolithique vers l’âge du Bronze peuvent être reconnus dans les différentes régions étudiées, ils s’y produisent cependant à des rythmes différents qui dépendent tant des réseaux de diffusion (Maritime, Rhénan) que de la réaction du substrat néolithique local au phénomène Campaniforme. Au début de l’âge du Bronze ancien les productions matérielles et la nouvelle hiérarchisation sociale visible au sein des dépôts résultent certes en partie d’un héritage campaniforme local, mais aussi semble-t-il des relations nouvelles qui se développent entre les élites de la façade Atlantique. En Bretagne, la rupture entre « Campaniforme » et âge du Bronze ancien semble bien marquée pour le mobilier céramique comme l’atteste l’absence d’un horizon épi-campaniforme. L’apparition de nouvelles pratiques funéraires, de nouvelles productions, d’architectures funéraires et parfois domestiques communes ainsi que l’intensification des échanges observés le long de la façade Atlantique légitiment semble-t-il l’idée d’une mise en place du complexe culturel Atlantique au cours de l’âge du Bronze ancien et son affirmation au-delà de 2000-1900 av. J.-C. Les transformations matérielles (et l’apparition de nombreux traits communs) ainsi que la réorganisation de certains territoires au début de l’âge du Bronze relèvent d’une société fortement agricole, à la hiérarchisation sociale accrue, dont les élites animent de nouveaux réseaux d’échange de biens socialement valorisés dès l’aube du IIe millénaire av. J.-C. (Nicolas C., 2013).
20Les relations d’échange en place entre ces régions à la transition du Néolithique vers l’âge du Bronze nécessitent dorénavant un retour au matériel pour pouvoir dans un second temps réaliser un certain nombre de comparaisons au sein d’un cadre géographique plus étendu. C’est désormais par le biais de l’analyse des chaînes opératoires céramiques du début de l’âge du Bronze ancien en Bretagne que se poursuivent ces recherches. À une échelle locale, cette approche doit permettre de mieux comprendre le processus de genèse de l’âge du Bronze armoricain entre innovations locales et apports extérieurs. Dans un second temps, nous nous intéresserons à l’évolution des relations entretenues avec d’autres régions atlantiques (Centre et Nord-Ouest de la France, Sud de l’Angleterre, etc.) par le biais de l’étude des transferts techniques et stylistiques.
Bibliographie
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10.1017/S0079497X0000582X :Notes de bas de page
1 All Over Ornamented et All Over Corded désignent des productions campaniformes aux décors et formes issues de la sphère Cordée régulièrement ornées de décors à la cordelette.
2 « Vases ornés de lignes, agencées en panneaux ou en bandes, qui constituent le thème unique du décor » – Salanova, 2000, p. 153.
3 Pointe en cuivre ayant pu être emmanchée et servir de projectile mais dont la fonction demeure mal définie.
Auteur
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ED 112
UMR 8215 Trajectoires
Thèse sous la direction de François Giligny, « Traditions céramiques et dynamiques culturelles à la transition des IIIe et IIe millénaires en Bretagne : genèse de l’âge du Bronze et interactions en Europe Atlantique (2300-1750 av. J.-C.) ».
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